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Faut-il faire une pause dans sa vie pour guérir de son trouble alimentaire ?

Faut-il faire une pause dans sa vie pour guérir de son trouble alimentaire ?

Faut-il faire une pause dans sa vie pour guérir de son trouble alimentaire ?

C’est une question qui m’a été posée et j’ai trouvé super intéressant de répondre via un article de blog dédié parce que j’ai un vrai vécu pour répondre à cette question.

Mon histoire : est-ce que moi j'ai fait une pause dans ma vie pour guérir ?

Je te resitue le contexte de mon anorexie. Lorsque je suis tombée malade, j’étais en 3ᵉ année de licence de commerce. Mais j’étais à l’apogée de ma maladie, on va dire, lorsque je suis entrée en Master. J’étais dans une grande école de commerce, assez reconnue quand même qui était l’IESEG Business School. 

Et le cursus que j’avais choisi était celui de l’alternance, donc pas le plus simple pour ceux qui connaissent. Le rythme, c’était 3 semaines entreprise, 1 semaine école.

Bref, au cours de l’année 2017, durant la première année du Mater, mon état empirait. J’étais suivi par une très bonne équipe, spécialisée dans les TCA au CHU de Lille. Et les médecins avaient plus que conseillé une hospitalisation. Mais pour moi, c’était IMPOSSIBLE. Parce que j’avais du mal à croire que j’avais besoin d’une hospitalisation, vu que la maladie minimise constamment la gravité. Mais au-delà de ça, parfois j’avais conscience que c’était grave. Mais c’était impensable d’arrêter les cours et l’alternance. Rien que l’hôpital de jour, je culpabilisais de manquer 1 journée. 

Alors j’ai poussé un peu plus loin mes limites. Sauf qu’en fait, les limites, je les avais déjà atteintes. Mais je n’en avais pas conscience. Et donc j’ai tiré sur la corde jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Il s’est passé ce que je te parle dans mon article sur le SRI, j’ai fini en réanimation, du jour au lendemain. Vraiment, du jour au lendemain, le corps te prévient pas. La veille je travaillais en entreprise. Donc, je n’ai pas eu le temps de dire à mon école “Est-ce que je peux avoir un aménagement ?” Non, j’étais déjà à l’hôpital, rattaché à des tuyaux, à ne pas savoir comment aller se passer la suite de mon année. On était en fin d’année à ce moment-là, donc je n’ai pas eu de “problème” dans le sens où mon année était validée. J’ai par contre raté 3 mois d’entreprise.

À peine sortie de l’hôpital, je suis retournée dans le rythme effréné de ma vie étudiante / moitié-salarié en alternance pour faire la deuxième et dernière année de mes études. Et j’ai rechuté. Et je ne dis pas que c’est ce qui m’a fait rechuter, mais c’est CERTAIN que si je n’avais pas repris exactement le rythme dans lequel je suis tombée malade, j’aurai certainement eu plus de chance de ne pas replonger. 

Bref, quelques mois passent, et, suite à une tentative de suicide, même chose, je pars aux urgences et je dois arrêter du jour au lendemain école + entreprise. 

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Et à ce moment-là, j’ai fait un “arrêt sur image”. 

Et je me suis demandé, sur mon lit d’hôpital, après avoir échappé de près à la fin de ma vie pour la deuxième fois : “Bon, est-ce que je n’arrêterai pas, ne serait-ce que momentanément, ma vie pro pour me concentrer sur ma guérison ?”. Je suis presque sûre que pour beaucoup de personnes extérieures, non malades notamment, la réponse est presque évidente. Mais pour moi, c’était bien plus compliqué. Ce n’était pas juste “faire une pause”. Pour moi, c’était un échec. C’était échouer dans ma quête du perfectionnisme. 

Et c’était peut-être l’une des décisions les plus difficiles de ma vie à ce moment-là, mais j’ai fait le choix, à raison, de ma santé avant ma vie professionnelle. Je ne m’étais pas donné de durée limite de temps, mais au moins 1 an. Et pour te dire, finalement, je ne me suis arrêtée que 6 mois (parce que j’allais plus vite que je ne l’aurais cru sur le chemin de la guérison). Mais j’ai tout de même repris en temps partiel, à l’école comme en entreprise. En entreprise j’ai repris à 50% puis 80%. À l’école, j’ai fait ma troisième année avec plus de temps pour réaliser mon mémoire par exemple. 

Et bref, c’était important pour moi de commencer à te parler de mon histoire pour maintenant te donner tous les conseils et réflexions qui m’ont aidé à prendre cette décision.

Pourquoi la décision de faire une pause t'est difficile ...

Je ne vais pas faire de généralité, mais beaucoup de personne souffrant de troubles alimentaires sont perfectionnistes, comme je l’étais. Et peut-être que toi qui me lis, tu es comme ça. 

Mon exemple, je le trouve assez pertinent dans le sens où j’étais à la fois à l’école ET en entreprise. Donc j’étais confrontée à deux figures que tu peux connaître si tu es étudiant ou salarié. 

Peut-être que ta réflexion, elle est difficile à prendre parce que tu te dis : 

“Je ne peux pas arrêter mon parcours scolaire en cours de route”

Franchement, je me disais exactement ça. Je me disais “Non mais Mathilde, t’as fait un sans faute là, tu n’as pas redoublé une seule classe. Tu ne peux pas t’arrêter comme ça.

Mais alors qu’en fait, 6 mois, 1 an, même 2… Mais c’est tellement rien dans une vie ! Je te jure. Et ça aide de ramener ton problème à l’échelle du temps. Parce que là, au moment où tu y penses, ça te parait insurmontable. Mais sur 80 ans (en moyenne) de vie, mais qu’est-ce que c’est ?

Et puis, peut-être que tu te mets de la pression pour la réussite de ta scolarité. Mais franchement, j’étais une élève assez modèle dans le sens où depuis le lycée, j’étais la première de ma classe. Et j’ai presque sacrifié ma vie étudiante pour ça. Et quand je suis arrivée sur le marché du travail, je me suis pris une sacrée claque. Parce qu’en fait, la cour d’école, ce n’est pas la cour de la vie. Et heureusement en fait. Parce que ça ne veut pas dire que quand t’es un mauvais élève, tu ne réussis pas dans la vie. C’est juste que l’école, ce n’est pas fait pour tout le monde. Et c’est écrit nulle part sur ton CV que t’es première. Et les entreprises ne recherchent pas des premiers de classe, ils recherchent des profils. Ils t’engageront parce que tu es toi. 

Et d’ailleurs, mon master je l’ai fait en 3 ans, ça se voit sur mon CV et je n’ai JAMAIS eu une seule question par rapport à ça. Vraiment. Alors que je m’étais préparée avec une réponse toute faite pour justifier ça. Mais en fait, il y a tellement de personne qui change de voie en cours de route, qui font une césure d’un an, qui redouble. Et ce n’est pas grave, ça ne fait aucune faute pour ces personnes. Elles sont pas moins bien, moins compétentes. Juste, chacun a son propre parcours. 

Voilà, je te dis tout ça parce que c’est une prise de conscience que j’ai eue avec le temps. 

Mais c’est pour te faire prendre conscience que même si tu passes le BAC ou un examen cette année, ça peut attendre. Et d’ailleurs, au plus tu laisses passer le temps, au plus la maladie peut prendre davantage de terrain. Et au moins tes capacités intellectuelles seront à leur maximum. Parce qu’une maladie mentale ça te prend beaucoup d’énergie. Si tu te sous-alimentes, ton corps n’a même pas de réponse à ses besoins et donc, les capacités de ton cerveau sont forcément impactées (mémorisation, concentration, etc.). Tu n’es pas surhumain. Je ne te dis pas ça pour te faire peur, mais pour te dire que tu peux faire une pause pour prendre soin de ta santé, recharger tes batteries et profiter davantage de tes pleines capacités par la suite. 

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Les examens, l’école, ça peut attendre. Ta santé, elle n’attend pas. Des chances pour poursuivre tes études, tu en as plein, pour de vrai. Ta santé, tu n’en as qu’une.

Et tout ce que je viens de dire pour l’école, c’est la même chose en entreprise. Ta carrière, tu pourras la reprendre plus tard. Tu n’es pas aussi performante que tu ne pourrais l’être.

Personnellement, en entreprise, parfois, j’avais des moments d’absence. En réunion, j’étais là sans être là. À la fin de journée, j’étais tellement affamée que je ne savais plus me concentrer. Et évidemment qu’ils le voyaient les autres salariés. Il vaut mieux faire une pause, prendre soin de toi, de ta santé pour revenir pleine d’énergie et montrer ce que tu vaux réellement, sans le brouillard de la maladie. Et là, tu pourras même évoluer dans ta carrière. 

À quoi bon faire de grandes études si tu ne peux pas exercer ton métier comme tu le pourrais ?

Peut-être que tu as peur de ce que les autres peuvent penser :

Tes amis, tes profs, ton entreprise, même tes proches. Tu as peut-être peur de leur jugement, peur de les décevoir, peur qu’ils te croient trop faible.

Moi, c’étaient les peurs que j’éprouvais à l’égard des autres. Mais comme je dis souvent, les peurs qu’on a vis-à-vis des autres, ce sont souvent nos propres peurs qu’on projette sur les autres. La réalité, c’est que j’avais peur de me décevoir moi-même, peur de me croire trop faible. Encore une fois parce que je plaçais la barre trop haut, que j’étais trop exigeante avec moi-même, trop perfectionniste. Je ne me laissais pas le droit à l’erreur. Sauf qu’en fait, il n’y a aucune erreur. Comme j’ai dit avant, ce n’est pas une erreur de faire une pause dans sa vie. Au contraire, c’est intelligent et bienveillant envers soi que de prioriser sa santé par rapport à sa vie professionnelle. Mais ce n’est pas un choix facile, je le sais.

Et du coup, lorsque j’ai pris la décision de faire une pause, j’ai dû en avertir à la fois mon entreprise et l’école. Et en plus je me mettais une grosse pression parce que dans mon école, c’était du high level donc j’avais vraiment peur de passer pour quelqu’un de faible. Et j’ai eu en face de moi des personnes extrêmement bienveillantes. Et qui ont tout arrangé pour que je reprenne les cours d’une façon compatible avec mes traitements & ma prise en charge médicale. J’avais le droit, ou non (au choix) d’avoir des aménagements en termes de date des rendus des projets, etc. Mais ça, c’est quand j’ai repris. Mais pour le fait de faire une pause, j’ai eu aucun problème et au contraire. Parce que les gens autour de toi veulent ta bonne santé. Et surtout, ils sont comme toi : ils sont humains. Et en entreprise, pareil, j’ai eu beaucoup de bienveillance.

Alors après, c’est sûr, je suis tombée sur des personnes bienveillantes. Et j’espère sincèrement que tu auras ça autour de toi. Et souvent, on pense que les autres vont mal réagir mais c’est tout le contraire. Après, les “cons”, c’est un concept international qui n’est pas en voie de disparition, donc il y en a partout. Et malheureusement, c’est possible que tu n’aies pas un retour aussi bienveillant. 

En école, ça m’étonnerait, mais c’est possible. En entreprise, ça m’étonne presque moins parce qu’ils sont dans un objectif de rentabilité et parfois, ils voient les décisions en termes d’argent et du remplacement qu’ils devraient faire, etc. Mais là, j’ai envie de dire, presque, ça te donne un aperçu réel de qui tu as en face. Est-ce que tu as vraiment envie de travailler dans une entreprise qui a ces valeurs-là ? Dans tous les cas, ils n’ont pas le droit de te refuser un arrêt de travail. Et il ne faut pas se stresser par rapport à l’argent que ça peut leur coûter parce que : de 1, la plupart des frais sont pris en charge par les organismes faits pour. Et de 2, c’est une entreprise. Ils ont les fonds pour ce genre de situation. Ils ne sont pas à l’abri que demain, n’importe quel salarié de leur entreprise ait un accident subitement. On ne peut pas le prévoir ça. 

Après, je sais que ce n’est clairement pas toujours simple à prendre comme décision. Surtout que parfois, il y a aussi le côté financier qui entre en compte, parce que le salaire n’est pas maintenu à 100%. Après, parles-en au service RH de ton entreprise. Parce que certaines entreprises permettent le maintien de tout ou partie du salaire. Et d’ailleurs, sache que les ressources humaines veulent que leurs salariés soient bien pris en charge. Parce qu’ils n’ont aucun intérêt à ce que ça se sache que les salariés de leur entreprise soit “mal traités”. Donc généralement, ils font tout pour t’arranger. Après, encore une fois, c’est dans les meilleurs cas et les entreprises de me***, il y en a partout. Mais moi, je m’étais fait des montagnes, et en discutant, je me suis rendue compte que les gens en face étaient très bienveillants. 

Pour ma part, j’avais mes parents derrière financièrement et clairement, ce fut une véritable aide. Je ne vais pas le nier et j’en suis très reconnaissante. J’ai conscience que tout le monde n’a pas cette opportunité-là. 

Peut-être que tu ne connais pas l’ALD. L’ALD c’est le diminutif d’Affection Longue Durée et ça permet une prise en charge à 100% des soins de santé. Les troubles alimentaires sont des maladies qui bénéficient de l’ALD. 

Si tu veux davantage d’information, je te mets ici un document de l’HAS (Haute Autorité de Santé).

Et moi, j’étais en ALD. La demande d’ALD doit être faite par le médecin traitant. Pourquoi je te parle de ça, parce que c’est une vraie aide financière. 

Moi, j’étais en ALD pendant 4 ans. Et je ne payais pas le médecin traitant, pas les médicaments. Je n’ai payé aucun frais à l’hôpital, les 6 mois d’hospitalisation, tous les rdv avec la psychiatre, etc. 

Malheureusement, les psychologues et autres médecines douces ne sont pas pris en charge par l’ALD.

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Donc la réponse à la question “Faut-il faire une pause dans sa vie pour guérir ?”, c'est...

Bah si tu en as la possibilité, selon moi, c’est carrément mieux. Moi, vu que j’ai arrêté tout l’environnement qui me causait du stress, j’ai pu pleinement me consacrer à ma guérison. Parce que la guérison, c’est pas seulement manger et voir des médecins. C’est aussi prendre le temps pour se reposer, mais pas que dormir. Genre, se reposer c’est aussi prendre du temps pour soi, prendre le temps de prendre du temps finalement. C’est prendre soin de soi aussi, c’est se reconstruire, se redécouvrir en dehors de la maladie. C’est mettre en place des actions, de nouvelles activités pour tout ça. C’est ralentir le rythme de sa vie pour solidifier les fondations de sa guérison en fait, et éviter les rechutes. Une rechute n’est pas dramatique, dans le sens où j’en ai quand même connue et c’est par les rechutes que j’ai pu me sortir toujours plus loin de mes troubles alimentaires. Les rechutes font avancer. Mais, je pense que si j’avais maintenu le même environnement que j’avais lorsque j’étais malade, je n’en serais peut-être pas sortie aussi vite, aussi bien. 

Les troubles alimentaires, c’est des maladies super graves. Ton TCA te le fait certainement minimiser donc tu n’en as peut-être pas bien conscience. Mais te battre contre un TCA, c’est beaucoup d’énergie.  Donc c’est normal d’avoir un aménagement de sa vie pour t’aider à ça en fait. 

Et d’ailleurs, peut-être que tu vas te dire que cet article de blog concerne que les personnes qui sont en insuffisance pondérale, à deux doigts de l’hospitalisation. Non, pas que. Parce que c’est une maladie mentale, pas une maladie de poids. Et la guérison est épuisante mentalement. Donc peu importe ton poids, sens-toi légitime d’avoir un ralentissement de ton rythme de vie pour ta guérison.

Pareil, peut-être que tu te dis, “Oui, mais elle, c’était des grandes études ou un métier plus prenant que le mien”. Pareil, ça, ce sont des excuses de ton trouble alimentaire qui minimise comme d’habitude ta situation. Mais c’est pas que le fait de travailler qui est épuisant. C’est l’organisation que ça te demande autour : les stress du quotidien au travail (tout le monde en a), le fait de devoir te lever tôt, le temps de trajet, etc. Tout ça, c’est des choses stressantes. 

Et peut-être que d’autres s’en sortent sans faire de pause. Mais ne te compare pas. Chacun fait comme il peut, et ça n’enlève pas la gravité de leur maladie, la pertinence de leur combat. Chacun a son propre chemin de guérison. 

Après, je ne veux pas “culpabiliser” ni mettre de pression. Ce n’est pas parce que tu n’as pas l’opportunité de faire une pause ou un aménagement dans ta vie que tu ne vas pas guérir. Non, comme je viens de dire, il y en a des personnes qui s’en sortent sans. Encore une fois, je ne dis jamais qu’il faut faire les choses comme ça, de telle manière. Il n’y a pas de bonne façon de guérir. Ni de mauvaise d’ailleurs.

Je t’apporte juste mes conseils, suite à mon expérience. Et je sais que cette décision n’est pas facile à prendre. Et parfois, on pense qu’on n’a pas la possibilité, mais on n’en a même pas parlé autour de soi. Donc je te conseille déjà de parler de ça autour de toi : à tes profs, tes responsables pédagogiques, tes collègues, ton manageur si tu es à l’aise, le service RH. Alors, les parents c’est pas forcément les mieux placer. Je dis ça parce que ma mère était un peu dans le déni, enfin peut-être pas déni, mais c’est vrai qu’au début je pense qu’elle n’avait pas forcément conscience que j’avais besoin de pause. Et elle m’a fait beaucoup douter, alors que j’étais à l’hôpital. Elle m’avait par exemple dit “Mais il te reste 6 mois après, t’es tranquille, tu peux peut-être tenir bon ?” Sauf que ces 6 mois m’auraient peut-être été fatal. Vraiment sincèrement, je le pense. Parce que quand j’ai fait ma tentative de suicide, jamais je m’en pensais capable. Jusqu’au jour où… ça n’arrive pas qu’aux autres ! Tout comme la fois où j’ai fini en réanimation, j’étais persuadée que moi ce n’était pas si grave. 

Et d’ailleurs, je rebondis sur le fait qu’on pense jamais que c’est le bon moment. On se dit toujours “oui, je ferai une pause plus tard.”, “j’attends tel événement pour pouvoir me consacrer à ma guérison”. Mais la vie, elle n’attend pas. Vraiment. Elle tient qu’à un fil pour de vrai. Je suis sûr que tout le monde, toi y compris, a des anecdotes autour de soi d’une personne qui est partie sans prévenir. Demain, ça sera peut-être trop tard. Ta vie, c’est maintenant, tu n’en as qu’une. Et ta vie, ta santé, c’est le plus important.

L’école, c’est qu’un passage de ta vie. Tu peux le mettre en pause. Ta carrière professionnelle ne sera que plus belle, plus épanouie si tu es en pleine forme. C’est là où tu pourras réellement profiter d’opportunité qui auront un réel tremplin. Ce que j’ai vécu ensuite en entreprise, les missions que j’ai eues, jamais, j’aurai pu les réaliser, ou du moins pas comme je l’ai fait, si je n’avais pas fait de pause.

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Enfin, je voulais dire aussi que parfois, le travail permet de se retrouver, de se connecter aux autres, de se sentir utile et donc c’est bénéfique pour la guérison. Alors dans ce cas tant mieux, et c’est pour ça que je ne suis pas radicale dans ma réponse et que je ne parle pas forcément de totalement arrêter, mais parfois juste de faire un mi-temps thérapeutique pour ralentir ton rythme. Mais dans tous les cas, même si tu es à mi-temps, l’idée c’est pas de faire une pause pour te concentrer, d’autant plus à faire de l’activité physique, pour alimenter ton TCA. Alors évidemment je dis ça, je sais que ce n’est pas simple de lutter contre. Mais ce que je veux dire c’est que si tu prends un aménagement, c’est pour ta guérison. Donc c’est presque t’obliger par exemple d’avoir des rdv médicaux ou des activités qui te font du bien les jours où tu ne travailles pas. Par exemple moi du coup j’avais des rdv de sophrologie, je passais du temps avec des amis, je faisais de l’art thérapie (donc simplement des activités artistiques), j’en profitais pour faire une journée en hôpital de jour au service TCA, etc. Si tu n’aménages rien, le risque, c’est que tu ailles à la salle de sport, marcher dehors, ou travailler davantage sur tes cours si tu es étudiante. Voilà, j’ai presque oublié de le dire mais c’est super important ça !

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

Donc voilà, ma réponse c’est que je la conseille vivement cette pause. Je ne dis pas que c’est indispensable. Mais dans mon cas, ça m’a clairement aidé ++ à m’en sortir. Et je pensais devoir m’arrêter longtemps, et finalement, j’ai été plus vite que je ne l’aurai pensé. Et j’ai fait 6 mois de pause au total. Ce n’est tellement rien. Sur le marché du travail, tu te retrouves avec des personnes de tout âge, et de tout parcours. Rares sont les personnes finalement qui savaient quoi faire à 18 ans et qui sont restées sur cette voie toute leur vie. Je parle dans notre génération actuelle, la génération de tes parents c’est pas la même qu’aujourd’hui, les temps ont évolué. Et heureusement ! C’est rare maintenant de faire la même métier, dans la même entreprise toute sa vie.

Moi, je suis en train de changer de voie professionnelle en ce moment, parce que je me rends compte que ce que je faisais ne me faisait pas vibrer, et j’ai trouvé d’autres raisons d’être au fil du temps. Et c’est normal, et heureusement que dans notre vie on peut changer de direction. 

Donc je recommande une pause, un ralentissement du rythme effréné dans lequel tu vis. Parce que je connais trop bien ça. J’étais à 1000 à l’heure, je ne m’autorisais pas de pause, je bossais comme une dingue pour atteindre un perfectionnisme inatteignable. Et on dit parfois que c’est difficile de guérir dans l’environnement qui te maintient malade. Et “pause” peut faire peur mais rien que faire un aménagement, un ralentissement de ses horaires, de son planning, ça peut déjà faire une grosse différence. Rien que ‘d’avoir 1 journée, voire 2 demi-journées dans sa semaine, ou terminer plus tôt. Parles-en réellement autour de toi. Même par email si ça te fait peur en face. 

N’hésite pas à partager ton histoire en commentaire pour témoigner si tu as un aménagement de ta vie pro et qui t’aide à guérir. 

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, 0 commentaire
Pulsion de Vie : pourquoi ce programme pour t’aider à surmonter ta faim extrême ?

Pulsion de Vie : pourquoi ce programme pour t’aider à surmonter ta faim extrême ?

Pulsion de Vie : pourquoi ce programme pour t’aider à surmonter ta faim extrême ?

Dimanche, après des mois et des heures de travail, je t’ai (enfin) annoncé que le programme Pulsion de Vie est en lancement ! 

C’est le premier programme dédié à la faim extrême dans le cadre de la guérison d’un trouble alimentaire

Il s’agit d’un programme COMPLET qui te guide vraiment pas à pas pour t’aider à surmonter ta période de faim extrême. Dans cet article, je t’explique pourquoi je l’ai créé et les raisons pour lesquelles il peut vraiment t’aider dans ton chemin de guérison.

Pourquoi j’ai lancé Pulsion de Vie ?

La faim extrême est la période la plus compliquée que j’ai eu à vivre dans tous mes troubles alimentaires

  • Tu sais même pas si t’as faim, mais tu manges.
  • Tu as même mal au ventre, mais tu ne penses qu’à manger.
  • Tu te demandes si c’est la gourmandise, une addiction au sucre, une mauvaise habitude…
  • Tu as l’impression de basculer dans un autre extrême. 
  • Tu ne comprends pas comment tu peux manger des quantités astronomiques alors que tu savais tant te restreindre avant. 

Et quand tu as fini par manger ce qui t’obsédait, tu culpabilises. Mais genre TELLEMENT. Et encore, la culpabilité, c’est pas la seule émotion toxique que ton TCA te fait ressentir : dégoût de toi & de la nourriture, remords, impression de mal faire, peur de manquer de volonté, peur de l’impact sur ton poids, angoisses, idées noires…

Et puis ces douleurs de ton ventre qui se tord. Ça n’arrange clairement rien.

Quand je dis que c’est la pire période que j’ai vécu, je n’exagère pas. Comme je n’acceptais pas cette faim extrême et que clairement, je ne comprenais pas ce qui se passait dans mon corps, ça partait toujours en compulsion alimentaire incontrôlable.

Alors, j’ai eu des moments où je faisais compulsion – pleurer – dormir, et je recommençais. Parfois jusqu’à 3 fois dans la journée.

C’était vraiment épuisant. 

Je te parle de tout ça dans mon histoire avec la faim extrême.

Pour ma part, souvent, ça arrivait le soir. Et une fois que t’as fait ta compulsion, que tout le monde dort, tu te sens TERRIBLEMENT seule.

Alors dans ces moments-là, tu cherches un peu désespérément sur internet quelque chose pour t’aider à apaiser tes angoisses… Enfin, moi c’est ce que je faisais. Et je trouvais plein de truc sur des fringales, de la boulimie. Mais rien vraiment sur la faim extrême. Surtout à mon “époque” (bon, c’était en 2017-2018 mais en 4 ans il y a déjà beaucoup de choses qui ont évolué !)

Il existe beaucoup moins de contenus sur la faim extrême. Du moins, beaucoup moins de connaissance dessus. Et du coup, moi ça me faisait encore plus peur, j’avais l’impression d’être anormale à force de ne rien trouver à ce sujet. 

Dans ces moments-là, j’espérais tellement trouver du contenu qui puisse m’aider, me rassurer, me dire quoi faire, m’expliquer ce qui se passait.

Alors aujourd’hui que j’en suis sortie, j’ai voulu être cette personne qui propose ce contenu. 

Et c’est entre-autre pour cette raison que je lance le premier programme dédié à la faim extrême dans le cadre d’un trouble alimentaire pour te donner toutes les clés et t’aider à surmonter cette période difficile.

Une autre raison, c’est que je reçois vraiment beaucoup de message de personne m’exprimant à quel point elles ne savent plus comment se sortir de cette phase de faim extrême. Et c’est super frustrant pour moi parce que j’adore aider, mais répondre en 1 message ou 1 email, c’est trop peu pour dire tout ce que j’ai à dire. J’ai tellement de choses à apporter, de connaissance, de conseils, d’exercices même à proposer. 

Donc j’ai cherché une façon d’aider le plus de monde et que mon aide soit presque “à la demande”. Le programme représentait le meilleur format pour répondre à ces critères.

Ce programme, c’est toutes les connaissances basées sur la science que j’aurais aimée savoir avant. C’est tous les conseils que j’aurais aimé appliquer plus tôt, c’est toutes des prises de conscience que j’aurai aimé qu’on me dise à ce moment-là. Et c’est toutes les actions que j’ai mises en place pour sortir de la faim extrême.

Mais pourquoi “Pulsions de vie” ?

Clairement, c’est avec beaucoup de recul que j’ai appris à voir les choses comme ça. Mais pour moi, ma faim extrême c’était une Pulsion de Vie. C’était mon corps qui voulait guérir, qui voulait se battre contre la maladie. C’était une pulsion de mon corps pour me ramener à la vie, et ne plus me laisser dans ce mode survie.

Évidemment, je dis que j’ai pris du temps à le voir comme ça, parce qu’à ce moment-là, je haïssais lorsque je ressentais ma faim extrême

Mais faim “extrême” n’est peut-être pas approprié. Il s’agit d’une faim NORMALE, logique, biologique du corps suite à la restriction dans laquelle il a été plongé par le trouble alimentaire. C’est une faim réparatrice, une faim de guérison. C’est une pulsion de vie

Et c’est quoi concrètement Pulsion de Vie ?

Ce programme, je ne l’ai clairement pas fait en 1 après-midi. Il m’a demandé des semaines, même des mois de préparation. Je voulais absolument qu’il soit complet et de qualité. Alors j’ai complété tout ce que je savais par énormément de lectures scientifiques et académiques. Genre, franchement +100 heures combinées, c’est sûr. 

J’ai pris en compte tout ce que j’avais vécu, je me suis replongée dans mes carnets de l’époque, dans mes notes de cette période-là. J’ai listé toutes les choses que j’avais faites dans ma thérapie et qui m’ont aidé.

Je suis également partie de vos peurs, de vos questions pour être certaine qu’il réponde à vos besoins.  

Et ça a donné Pulsion de Vie.

Un programme de 5h30

Divisé en 6 modules

Répartis en 34 vidéos

Le module 1 - Mieux comprendre la faim extrême, ce qui se passe dans ton corps & ton cerveau

On n’imagine pas comment c’est important de comprendre ce qui se passe dans le corps et dans le cerveau : avoir conscience des mécanismes de ton corps, de ses besoins, des fonctionnements logiques qui expliquent beaucoup de tes comportements, identifier les comportements inconscients de ton trouble alimentaire.

La conscience des choses est indispensable en premier lieu pour pouvoir ensuite travailler dessus.

Le module 2 - Des actions concrètes à mettre en place facilement et rapidement pour aider ton corps à lutter contre ton trouble alimentaire

Pour n’importe quel problématique rencontrée sur le chemin de la guérison, c’est essentiel de s’instaurer un environnement positif. Et pour ça, je te propose 10 exercices concrets à mettre en place qui te seront utiles pour ta santé mentale en général en fait.

Module 3 - Savoir comment réagir au moment de la faim extrême

Je pense que tu connais cette tornade d’émotions et de questions qui te submergent en quelques secondes lorsque la faim extrême se fait ressentir. Et d’ailleurs, dans les questions, tu peux même te demander si c’est vraiment de la faim extrême justement. 

Ce module a pour but de répondre à TOUTES tes questions et peur : 

  • Savoir comment réagir à l’instant T, 
  • Savoir distinguer la faim extrême des cas d’hyperphagie, d’addiction au sucre, de gourmandise, d’ennui…
  • Comprendre les cas spécifiques de la faim extrême le soir, lorsque ça se transforme en crise, quand elle survient en mangeant…

Module 4 - Gérer l’après faim extrême, quand tu viens d’y répondre

Ce moment où tu es accablé par la culpabilité, la peur, la honte, le dégout, les remords… Et encore, je dis “ce moment”, mais ça dure souvent des heures. Avec ces mensonges de ton trouble alimentaire qui t’ordonne de compenser… Alors qu’au plus tu compenses, au plus la faim extrême reviendra 🙁 

Ce module c’est comprendre tous les effets indésirables qui peuvent subvenir après, comment gérer le reste de ta journée & le lendemain, mettre en place des outils concrets pour contrer les pensées de ton TCA, pour gérer ton envie de compenser, etc.

Module 5 - Gérer son rapport au poids, au corps durant la phase de faim extrême

C’était pour moi indispensable de te consacrer un module sur ton rapport au poids dans cette phase de faim extrême. L’une des raisons pour lesquelles tu n’acceptes pas la faim extrême est souvent ta peur de l’impact que ça peut avoir sur ton apparence et sur ce fameux chiffre de la balance. 

Je réponds à tes inquiétudes de grossir indéfiniment ou de la mauvaise façon, t’aide à identifier les réelles causes de ton mal-être et te propose des exercices concrets pour travailler l’acceptation de ton corps.

Module 6 - Gérer le regard et les commentaires des autres

Alors, même chose, c’était essentiel de te proposer ce module. Surtout que si toi tu ne connais pas bien la faim extrême, imagine tes proches… Du coup, parfois ils prennent peur, ne savent pas comment réagir. Ils font parfois des choses qui entravent à l’acceptation de ta faim extrême.

Bref, je t’aide à savoir quoi dire à tes proches pour qu’ils te comprennent mieux et qu’ils puissent te soutenir dans cette phase. Et je te donne toutes les clés pour adopter le bon état d’esprit et prendre du recul face aux regards et commentaires des autres 

 

Maiiiiis, c’est pas tout !

Je te propose 6 bonus !

ebook-pulsiondevie-norainnoflower

Un cahier d’exercice de 59 pages avec 21 exercices concrets

Un accès au support du programme de 70 pages

15 fonds d’écrans pour te booster partout

23 affiches inspirantes et motivantes

pulsiondevie-norainnoflower

Accès à une playlist motivante de +26 chansons

programme-pulsiondevie

12 annexes avec l’accès à +16 sources & exercices vierges

11 avantages du programme Pulsion de Vie pour t’accompagner dans ta phase de faim extrême

1. Je l’ai vécu, et franchement… ça fait une grande différence

JAMAIS je ne nierai l’importance de l’accompagnement des médecins spécialisés en TCA. Parce qu’ils m’ont beaucoup aidé et c’est essentiel que des médecins t’entourent pour s’assurer que ta santé soit surveillée. Lorsque j’étais suivi dans une unité spéciale TCA, j’ai reçu une aide indispensable. Mais JAMAIS ils ne m’ont parlé de faim extrême. Alors que je leur décrivais ce que je vivais… JAMAIS, ils ne m’ont parlé de ce qui se passait concrètement dans mon corps, ce qui pourrait arriver, ce que je pourrais faire pour surpasser cette période.

Sauf que je ne pouvais pas rester dans ces questionnements sans réponse, tourmentée par 1000 peurs, accablée par des émotions dont je n’arrivais plus à gérer. Donc j’ai dû m’impliquer à 2000 % dans ma guérison et un peu comprendre « par moi-même ».

Toutes les peurs que tu as, les questions sans réponse que tu te poses, les émotions accablantes que tu ressens… J’ai tout vécu. Je sais à quel point c’est dur, à quel point tu veux que ça en finisse, à quel point tu es épuisé. Combien de fois dans les troubles alimentaires on dit que seules les personnes qui l’ont vécu peuvent vraiment comprendre. Je veux dire que oui, les médecins comprennent approximativement. Mais comprendre exactement cette détresse psychologique, émotionnelle et physique que tu ressens… peu de gens le comprenne.

Dans ce programme, tu verras à quel point tu te sentiras comprise, moins seul et tu trouveras des réponses adaptées et efficaces vis-à-vis de tes angoisses.

2. C’est un investissement pour ta santé, ta vie future. C’est un pas de plus vers ta guérison

Investir dans un programme pour sa santé est une prise de position forte, un ancrage dans sa guérison, un engagement que tu fais avec toi-même contre la maladie. C’est une façon de marquer et d’augmenter ton implication dans ta guérison. Et le jour où j’ai compris que c’est primordial d’être actrice de sa guérison, ça m’a permis d’être tellement plus forte contre la maladie, d’avoir plus de force mentale pour la combattre.

Ce n’est pas une dépense, c’est un investissement. Et un investissement qui peut vraiment faire la différence dans ton parcours de guérison. C’est un investissement pour une vie meilleure, une vie plus épanouie, sans être angoissée par ton apparence, par des peurs autour de ton repas. C’est un investissement pour VIVRE et plus survivre. Tu mérites d’être libre, de faire des choix par envie plutôt que par contrainte, obligation et restriction. Tu mérites mieux que ce que ton trouble alimentaire te promet.

3. Tu le fais à ton rythme

L’avantage d’un programme, c’est que tu le fais à ton rythme ! Tu peux le faire dans n’importe quel endroit, à n’importe quel moment. Tu peux mettre pause quand tu veux et reprendre dès que tu le veux.

Si tu n’as pas compris quelque chose, tu peux le re-écouter. Tu peux même commencer par la partie 4 “Que faire après avoir répondu à sa faim extrême” si tu viens de t’y confronter. C’est toi qui décides.

4. Tu y as accès à n’importe quel moment. Et la faim extrême arrive sans prévenir...

La faim extrême ne te dit pas qu’elle va arriver jeudi, à 8h30, après ton petit-déjeuner. Et quand elle arrive, c’est un peu un ascenseur émotionnel, une tornade d’émotions qui est arrivée beaucoup trop vite. Et tu te retrouves seule, avec toutes les émotions toxiques de ton TCA. Malheureusement, tu as rarement la possibilité de voir un thérapeute dans l’immédiat. Et parfois, tes proches ne savent pas toujours comment te rassurer, quel conseil te donner. Le programme, tu peux le consulter à n’importe quel moment.

En plus de ça, j’ai scindé les vidéos par questions et peurs spécifiques. Donc dès que tu te confrontes à une peur, une question spécifique : tu regardes la vidéo correspondante à la demande (peur de grossir indéfiniment, est-ce que j’ai encore faim, faim extrême qui arrive le soir, gérer l’envie de compenser, est-ce de la gourmandise ? un autre TCA? …)

5. Répéter pour mettre des points contre ton TCA à chaque fois qu'il tente de te garder dans la maladie

Ton trouble alimentaire est omniprésent. Et lorsqu’il se sent en danger, il va t’envoyer en masse des tas de mensonges pour te garder dans la maladie. Il faut toujours rétorquer face à ces mensonges. Et clairement, parfois c’est difficile de trouver un raisonnement logique avec tous ces mensonges du TCA. 

Parfois, ta réalité devient biaisée par ton trouble alimentaire. C’est pour ça que tu demandes constamment à tes proches de te rassurer, de te répéter des choses que tu sais au fond de toi. C’est comme une façon de mettre un point dans la tête du trouble alimentaire. Avec le programme, tu pourras avoir le raisonnement logique, non biaisée par le TCA à la demande. Et ce à n’importe quel moment de la journée et de la nuit. Et peu importe où tu te trouves puisque tu peux y avoir accès via ton téléphone !

pulsion-de-vie

6. Il est vraiment complet

Le programme est MEGA complet ! Mais vraiment ! J’y ai passé tellement de temps pour être certaine d’englober TOUS les aspects, toutes tes questions, toutes les peurs qui peuvent subvenir. J’y ai intégré des cas spécifiques : comme la faim extrême le soir, la faim extrême qui arrive en mangeant ou encore la faim extrême lorsque tu n’es pas en sous-poids.

J’ai englobé tous les aspects à intégrer, à savoir, sur lesquels travailler pour que ce programme t’aide réellement : aspects psychologique, mentale, physique, sensations de faim, découverte de soi, etc.

7. Tu gagnes un temps fou

Comme je te disais, j’y ai passé tellement de temps à lire beaucoup de revues académiques, scientifique (je te partage les sources dans le programme), des livres de développement personnel, des contenus sur la restructuration cérébrale… Franchement, c’est sûre il y a +100 heures de lecture. Et puis tout ce que j’ai appris en 6 ans de troubles alimentaires, durant mes thérapies analytiques, TCC (thérapie cognitivo-comportementale)… Évidemment, je m’en suis servie pour bâtir ce programme.

Et je te le livre directement, je te passe ces centaines d’heures de lecture. Je te livre également tous les conseils reçus durant ma thérapie, ceux qui m’ont vraiment aidé. C’est pour toi un raccourci.

8. Il est concret : 21 exercices

Pour moi c’était INDISPENSABLE de te proposer du concret. Parce que la théorie c’est bien, c’est même important de comprendre pour pouvoir agir. Mais agir, c’est souvent ça qui fait la différence. Je te propose des exercices que j’ai personnellement faits dans mon bullet journal, des exercices qui m’ont réellement aidé dans mon parcours de guérison. Et tout ça, je te le propose dans mon ebook de 59 pages avec toutes les explications, les conseils pour les appliquer, des exemples et un espace pour chaque exercice te permettant de les réaliser toi-même.

9. Si des posts t’aident à aller mieux, imagine un programme dédié !

Combien de messages bienveillants et super encourageants je reçois, me disant à quel point mes contenus les aide. Je sais pas si tu écoutes mon podcast, me suit sur instagram ou lis mes articles de blog. Mais si mon contenu t’aide, imagine un programme dédié sur ta problématique.

10. Tu as plein de bonus

Et en plus de tous les bonus que je t’ai cité juste au-dessus…

Crois-moi, d’autres projets trop cool arrivent sur Norainnoflower ! Et je veux remercier avant tout ceux qui m’auront déjà fait confiance ! Alors tu peux être sûre qu’en rejoignant le programme, tu recevras des avantages exclusifs pour les futurs projets !

11. Tu ne prends aucun risque

Enfin, tu ne prends aucun risque. Vraiment. Et ça, c’est parce que je suis vraiment sûre que ce programme va t’apporter un vrai plus dans ton chemin de guérison. C’est vraiment LE programme qui rassemble tout ce que j’aurais aimé savoir avant, tous les conseils que j’aurais aimé entendre, tous les exercices que j’aurais voulu connaître quand je vivais la faim extrême. Tant de choses qui m’auraient évité de répéter certaines erreurs qui me maintenaient dans le cercle infernal restriction / compulsion.

Du coup, je te propose la garantie Sérénité. Cette garantie te permet de regarder 1 module en entier, celui que tu souhaites. Et si ça ne te convient pas, tu seras remboursé intégralement.

garantie-serenite

Elles ont suivi le programme ...

Si tu as des questions sur le programme, n’hésite pas ! J’y répondrai personnellement 🙂 

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Renutrition anorexie : 8 conseils pour mieux accepter son ventre

Renutrition anorexie : 8 conseils pour mieux accepter son ventre

Renutrition anorexie : 8 conseils pour mieux accepter son ventre

Cet article fait suite à celui où je te donne toutes les explications te permettant de comprendre pourquoi tu as un ventre qui peut être gonflé lorsque tu manges, et même quelques heures après.

C’est pour moi important que tu commences par là avant de lire l’article qui va suivre. 

Dans cet article, je te donne 8 conseils pour t’aider à accepter ton ventre gonflé

C’est assez difficile voire même impossible d’aller à l’encontre de ce ventre gonflé. Comme je te dis dans l’article précédent, c’est un signe positif de ta guérison. Physiquement, tu ne peux pas vraiment l’atténuer. En revanche, psychologiquement, tu peux travailler sur l’acceptation de ce symptôme de guérison. 

Je te donne tout de même quelques conseils pour mieux vivre cette phase de guérison : 

1. Adapter la cuisson de tes aliments

Certains aliments sont plus facilement digérés et demande moins d’énergie à ton corps s’ils sont cuits d’une certaine façon. C’est notamment le cas des légumes. Comme je sais que chez beaucoup d’entre vous, c’est un composant un peu indispensable de votre alimentation (c’était mon cas), je me permets de commencer par ce conseil. 

Les fruits et légumes crues sont beaucoup plus difficilement digérés par l’estomac. C’est pourquoi je te conseille de les cuire voire même de les manger en purée ou en potage pour aider à la digestion. Alors attention, ça ne veut pas dire que tu dois te contenter d’une soupe ou une purée de légumes en guise de repas ! Ce n’est qu’un accompagnement. Bien évidemment, tu gardes toutes les autres catégories d’aliments à côté. 

2. L’eau… Avec modération !

Même chose, je sais que souvent, on a tendance à abuser de grandes quantités d’eau, de thé, de café, etc. Du moins, c’était mon cas aussi. 

Et clairement, l’eau ça prend de la place dans ton estomac. Et ça contribue (négativement) à tes problèmes de ballonnements et de digestion. De plus, trop d’eau dilue les acides de ton estomac, nécessaires à la décomposition des aliments. 

Donc, je te conseille de ne pas boire plus de 1,5 L, vraiment. Peut-être que tu te dis que tu en es loin, mais tu ne comptes justement peut-être pas l’eau qui a dans ta tasse de thé ou de café. Et n’oublie pas que les fruits et légumes sont pleins d’eau également.  

Je te conseille également d’éviter de boire de l’eau pendant les repas, au moment où ton système digestif s’apprête à recevoir et à digérer de la nourriture. Préfère l’eau entre les repas. 

anorexie-potomanie

3. Réduits les aliments riches en eau… et faible en énergie !

C’est lié à mon point précédent, mais comme je te disais, les fruits et légumes sont des aliments riches en eau, en fibre mais qui ne t’apportent que très peu d’énergie. Or ton corps a une carence en énergie et il a besoin de cette énergie pour guérir. 

En lui apportant beaucoup d’aliments riches en fibres et en eau, ton corps va devoir dépenser beaucoup d’énergie (qu’il n’a pas) pour les digérer. La digestion étant ralentie, ce sont tous des aliments qui prennent de la place et qui restent plus longtemps dans le système digestif. Ainsi, cela accentue les symptômes de ventre gonflé. 

Je sais que ça peut être difficile pour toi de ralentir les légumes et les fruits parce que c’est ce qui te rassure. Mais tu dois tout de même te limiter sur la quantité de légumes dans ton assiette. Voire commencer par manger les féculents et protéines. Sinon, tu auras beaucoup plus d’inconfort intestinal à terminer ton assiette.  

Et d’ailleurs, ton corps sait que ces aliments ne lui apportent pas assez d’énergie. J’en parle souvent lorsque j’aborde le sujet de la faim extrême. Mais c’est fréquent que tu te diriges davantage vers des aliments énergétiques, qui te donnent envie mais que tu t’es tant interdit. L’une des raisons est que ton corps a besoin d’énergie avec des aliments digestes pour lui. Et oui, un cookie est plus facile à digérer et lui apporte plus d’énergie qu’une pomme ou un bol de salade.

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

4. Manger régulièrement

Alors pareil, ce conseil est assez difficile à appliquer, je le sais. Mais je me dois de te le dire. D’ailleurs, parfois tu dois te dire “Ah bah c’est plus facile à dire qu’à faire !” Et je te promets que je le sais car j’étais à ta place. Et parfois, je n’arrivais pas toujours à appliquer ces conseils, et ce n’est pas grave. Mais au moins j’en avais conscience, et j’essayais de lutter contre mon trouble alimentaire pour appliquer ces conseils bénéfiques pour ma guérison.

Mais en effet, manger régulièrement est mieux pour ton système digestif. Parce qu’un gros repas toutes les 4-5 heures, c’est beaucoup de travail pour ton estomac, qui, souviens-toi, est en mode “économie d’énergie”. Je te conseille donc de faire au moins 4 repas, mais voire 5, 6, 7 ! Et l’idée est donc de scinder tes repas, de faire des collations le matin, l’aprem et avant d’aller dormir. Ça peut te paraitre horrifiant ce que je te dis. Je le sais mais fractionner tes repas est aussi une façon pour ton estomac de digérer “petit à petit”. Globalement, il vaut mieux avoir MAXIMUM 3 heures entre tes prises alimentaires. 

5. Éviter les édulcorants, faux sucres et tout ce qui fait mal à ton ventre

J’étais une grande amatrice de toutes ces cochonneries (marketing d’ailleurs !) : le coca zéro, les chewings-gums sans sucre, les yaourts bourrés d’édulcorants pour me donner une sensation de (faux) sucre en bouche. Sauf que ce sont tous des ingrédients néfastes pour le corps, qu’il digère mal. Donc ça vient rajouter une difficulté supplémentaire à ton corps dans sa digestion (comme-ci il n’en avait pas assez…). 

Même chose, je sais que c’est parfois difficile d’arrêter du jour au lendemain. Mais diminue déjà le plus possible. 

6. Une marche digestive

marche-digestive-maux-ventre

Pour le coup, ce conseil peut faire plaisir à ton TCA. Mais attention, je te parle pas d’aller faire un semi-marathon ou une marche super active. Je t’ai dit dans l’article précédent que le repos va de pair avec guérison et l’activité physique vient ralentir ta digestion. Donc je vais pas me contredire haha 

Mais c’est vrai que parfois, une marche digestive, tout doucement, m’aidait à digérer, à faire fonctionner les muscles de mon estomac pour faire avancer les aliments dans mon système digestif. 

Je te conseille d’attendre au moins 30 minutes à 1 heure après le repas. Une marche trop proche de ta prise alimentaire peut être contre-productive. Et on parle vraiment d’une marche à un pas LENT. Oui, en mode grand-mère haha. Mais promène-toi dans la nature, tu admiras le paysage en même temps. Ou prend quelqu’un avec toi, tu prendras le temps d’échanger pour faire de ce moment un moment agréable et distrayant (plutôt que de focaliser ton attention sur ton ventre). Le temps de cette marche n’excède pas non plus 30 minutes. 

Peut-être que là, tu te dis “Ouaaah mais elle s’imagine pas que moi je fais bien plus que 30 minutes par jour et je cours presque”. Si si, j’imagine bien puisque j’étais comme ça. Mais encore une fois, je me dois de te le dire. Pour te faire comme une “piqure” de rappel et pour que tu aies conscience que ton corps doit être ménagé pour guérir. 

7. Les distractions pour ne pas penser à ton ventre gonflé

J’en parle très souvent, mais les distractions sont importantes dans le cadre de la guérison des troubles alimentaires. Elles sont à utiliser n’importe quand tu ressens une émotion négative : la culpabilité, l’envie de compenser, du dégoût envers ton corps, des pensées obsessionnelles…

L’idée est de donner à ton cerveau des occupations positives, qui te font du bien. Pour cela, tu peux donc t’occuper avec une activité créative (dessiner, lire, faire ou écouter de la musique…), passer du temps avec ton animal, discuter avec tes proches, regarder une série, etc. Tu peux également écouter un podcast ! Évidemment, je te propose le mien :

Mais il en existe beaucoup et c’est vraiment un bon outil de distraction ! 

Au début, tu n’y arriveras pas toujours. Tu vas tenir 1 minute peut-être. Mais l’important est de continuer, de répéter la distraction pour “obliger” ton cerveau à penser à autre chose, à te focaliser sur quelque chose qui te fait du bien plutôt que sur ces pensées qui te font du mal.

8. Des vêtements confortables pour faire un nid douillet pour ton ventre

Se sentir ballonné, serré dans tes vêtements ne t’aide pas à accepter ton ventre gonflé. C’est pourquoi je te conseille vivement de porter des vêtements amples. Évites les leggings qui te collent à la peau et qui te donne encore plus mal au ventre. “Laisse respirer” ton ventre avec des vêtements dans lesquels tu te sens bien, confortable. Cela t’aidera également à moins focaliser ton attention dessus.


* Update : En partageant cet article via ma Newsletter, une de mes lectrices m’a dit qu’un Ostéopathe l’a beaucoup aidé à régler ce problème. Et en effet, on ne pense parfois pas à ça alors que les osthéo sont très compétents pour ça, et également pour débloquer des problèmes corporels liés à des problèmes psychologiques.

J’espère que ces conseils te sont utiles et peuvent t’aider, ne serait-ce qu’un petit peu, à mieux accepter ton ventre. N’oublie pas que c’est temporaire, c’est un signe de guérison positif, qui prouve que ton corps fonctionne bien, qu’il se remet en marche. Si tu écoutes ton TCA et que tu diminues ta ration en espérant atténuer ton ventre, tu ne feras que renforcer ce phénomène car ton système digestif a justement besoin d’énergie pour pouvoir relancer ta digestion et te permettre de guérir.

Tu dois passer par cette étape, de façon momentanée, pour guérir. Fais confiance à ton corps et au fonctionnement de ton organisme. Il est bien fait, s’il te fait agir de cette façon, c’est qu’il en a besoin. N’oublie pas qu’il est toujours de ton côté, il veut ta bonne santé. 

Ne hais pas ce petit ventre d’amour. Il ne fait rien de mal. Il agit pour ta santé, pour ta guérison. Il te veut du bien, alors prends soin de lui. Il mérite ton amour ♥︎

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Les citations qui m’ont aidé à me battre contre l’anorexie

Les citations qui m’ont aidé à me battre contre l’anorexie

Les citations qui m’ont aidé à me battre contre l’anorexie

Si tu me suis sur Instagram depuis un moment, tu sais que les citations, c’est un peu mon truc ! J’adore te partager régulièrement en story des citations ciblées anorexie / TCA, des “reminders”, des phrases inspirantes pour t’aider à garder espoir, te donner de la motivation pour te battre contre ton trouble alimentaire.

Et franchement, les citations et plus globalement, les phrases inspirantes, ça m’a beaucoup aidé pour guérir de l’anorexie. Je te parle souvent de l’importance de te créer un environnement qui soit positif pour ta guérison. D’où les ressources que je te partage dans mon kit de guérison !

=> J’ai créé un compte Instagram spécialisé dans les citations inspirantes sur de jolis visuels : @flourishwords

Le fait de lire régulièrement des citations en fait partie. Personnellement, j’en mettais partout ! Je faisais en sorte d’être constamment “confrontée” à des phrases qui m’inspiraient, qui m’aidaient à garder le cap. Donc j’en écrivais souvent dans mon bullet journal. Aussi, j’en affichais sur le mur de ma chambre, dans la salle de bain… En gros à des endroits où j’allais souvent ! Et j’en collais même sur le miroir pour associer le miroir à quelque chose de plus positif que toutes les méchancetés qui me venaient en tête sur mon corps quand je le voyais dans le reflet du miroir. Et ça m’arrivait aussi d’en afficher en fond d’écran de mon téléphone ! 

Bref, du coup, j’ai une belle liste de citation pour te motiver à te battre contre ton TCA. D’ailleurs, ce n’est pas forcément ciblé uniquement trouble alimentaire. Ce sont globalement des citations (parfois un peu longue haha) qui m’ont aidé sur le chemin de guérison de ma vie.

Je t’en ai fait une sélection  :

Mes citations ciblées anorexie & troubles alimentaires :

citation-motivation-anorexie-guerison

1. Les fleurs ne fleurissent pas elle-même. Elles ont besoin de soleil mais aussi de pluie.

2. La bonne quantité de nourriture pour quelqu’un ne sera pas la bonne quantité pour toi. Tu es unique. Ton corps a ses propres besoins. Concentre-toi sur toi.

3. Te battre contre une maladie mentale ne fait de toi quelqu’un de faible

4. Tu mérites une relation avec la nourriture qui n’est pas de l’obsession, de la culpabilité, de l’épuisement mental.

5. Ton trouble alimentaire est valide : peu importe ton âge, ton genre, ton poids ou le nombre temps depuis lequel tu es malade. Tu mérites toujours la guérison.

6. « Continue de te battre » ne veut pas dire que tu ne dois jamais ressentir de difficulté, de tristesse, de peur. Tu as le droit d’y aller à ton rythme, de ressentir des émotions difficiles. Ca ne fait pas de toi quelqu’un de faible.

7. Tu n’as pas besoin de mériter de manger. Tu as toujours le droit de manger. Manger ne se mérite pas, et c’est même pas un droit, c’est un besoin naturel de ton corps.

8. Le corps n’est pas supposé rester à un chiffre fixe pour toujours. Le corps évolue avec le temps et il n’y a aucune honte à avoir : c’est juste normal, c’est le cycle de la vie.

9. Faire bouger ton corps ne devrait pas être un acte de punition, mais un acte de bienveillance POUR ton bien-être et pas CONTRE ton bien-être

10. Tu ne seras jamais assez malade pour ton trouble alimentaire. Tu ne peux pas faire confiance à quelque chose qui veut te tuer.

11. Ton corps n’a jamais été le problème. C’est les idées populaires véhiculées sur le corps le problème.

12. La guérison peut prendre un chemin différent pour chacun. Il n’y a pas de bonne façon de guérir. Ta propre façon est valide.

13. Aucun chiffre ne détermine ta valeur

14. Juste parce que quelqu’un te semble plus malade que toi ne veut pas dire que ta maladie n’est pas grave ou que ta souffrance n’est pas légitime

15. Chaque jour est une nouvelle chance de te battre

16. Au lieu de te demander si tu es « assez malade », demandes toi si tu n’en as pas assez d’être malade ? 

17. Le seul poids que tu devrais t’obstiner à perdre, c’est le poids lourd de ton trouble alimentaire qui repose sur tes épaules

18. Tu n’as pas besoin de descendre au plus bas, d’être dans  l’état le plus grave possible pour te sentir légitime d’être malade et demander de l’aide

19. La guérison est difficile. Mais tout comme vivre avec un trouble alimentaire est difficile. Sauf qu’à la fin, seulement une de ces batailles te ramène à la vie.

20. Ne gâche pas 95% de ta vie pour perdre 5% de poids.

21. Les maladies mentales ne sont pas moins « réelles » que les maladies physiques. Ce n’est pas parce qu’elles ne se voient pas forcément ou qu’elles sont moins « compréhensibles » qu’elles ne sont pas valables.

22. La balance te donne seulement une donnée numérique reflétant ta relation avec la gravité sur terre. C’est tout. Ça ne t’indique pas ta valeur, ta personnalité, ton caractère…

citation-trouble-alimentaire

23. Tu ne peux pas faire confiance à quelque chose qui veut te tuer.

24. Ne pas t’autoriser à manger tant que tu ne ressens pas physiquement la faim est la même chose que ne pas t’autoriser à respirer tant que tu n’es pas en train de suffoquer

25. Peu importe la difficulté que tu traverses en ce moment, la solution ne se trouve pas dans le contrôle de ton poids, ton corps ou ton alimentation

26. Aucune des personnes qui se sont sorties des troubles alimentaires n’ont regretté. Si tu choisis de te battre pour guérir, tu ne le regretteras pas. C’est difficile, mais ça en vaut la peine.

27. Si tu veux améliorer la façon dont tu te sens avec ton corps, tu peux le faire autrement qu’en essayant de contrôler ton poids.

28. Même si aujourd’hui te semble difficile, souviens-toi que les mauvais jours ne durent jamais pour toujours. Même après les plus grosses tempêtes, le soleil revient et brille encore.

29. Si tu ne gagnes pas aujourd’hui, cela ne veut pas dire que tu as perdu la bataille. L’important est de continuer de te battre demain, et de faire de tes jours les plus difficiles une force pour la suite du combat.

30. Choisis toujours le choix qui t’effraie le plus. Car c’est ce choix-là qui t’aidera le plus à grandir

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

anorexie-tca-citation-inspirante

31. Ce que les autres mangent ne doit avoir aucun impact sur ce que toi tu manges.

32. Tu ne peux pas guérir avec le même état d’esprit et le même environnement que ceux dans lesquels tu es tombé malade.

33. Tu n’as pas besoin de prouver à qui que ce soit que tu te bats ou que tu souffres pour rendre légitime la guérison de ton trouble alimentaire

34. Tu ne peux pas vivre une vie pleine avec un estomac vide

35. Concentre-toi sur ta santé, pas ton poids

36. Ton trouble alimentaire n’est pas ton identité. Tu n’es pas ton trouble alimentaire. Tu souffres d’un trouble alimentaire. Nuance très importante.

37. Souviens-toi que les tempêtes ne durent jamais pour toujours. Ton trouble alimentaire est comme une tempête et tu vas guérir pour y mettre fin.

38. 100 calories de plus ne changeront pas ta vie : mais la décision de les éviter, la décision de rester dans cette maladie, la décision de ne pas riposter, la décision de compter les nombres sans significations comme s’ils mesuraient ta valeur : ça peut changer ta vie pour toujours.

39. Sentir son estomac plein ne signifie pas « avoir trop mangé »

40. Le stress et la culpabilité auront beaucoup plus d’impacts négatifs sur ton corps que les chocolats et biscuits que tu as mangés hier

41. Comptes les bons souvenirs, pas les calories.

42. Peu importe ce que tu as mangé hier, tu as toujours besoin de manger aujourd’hui

43. Tu peux apprendre à t’aimer sans perdre du poids.

Livre recueil : Des mots pour fleurir

138 textes inspirants illustrés pour t’apporter bienveillance, réconfort et force dans ton combat.

Mes citations (un peu plus générales) inspirantes sur la vie :

1. Pendant longtemps, je cherchais quelqu’un qui m’inspirerait, qui me soutiendrait, qui me motiverait, qui prendrait soin de moi, qui m’accepterait sans me juger, qui me rendrait heureuse… Jusqu’au jour où j’ai réalisé que cette personne que j’ai toujours cherchée, je l’ai toujours eu : Cette personne c’est moi. 

2. Combien de fois on peut se prendre la tête en se demandant « est-ce qu’on a bien fait de faire ça ? », « Est-ce qu’on a pris la bonne décision ? » On n’en oubli presque que même les mauvais choix nous amènent toujours vers la bonne direction

3. Prendre soin de soi n’est pas un acte égoïste : c’est indispensable pour ta santé mentale

4. Tu ne dois pas plaire à tout le monde. On est près de 8 milliards sur Terre. Évidemment qu’il y aura toujours quelqu’un à qui tu ne plairas pas. Et tu t’en fous !

5. Ta situation actuelle n’est pas ta destination finale.

6. Ne laisse pas ton « hier » te prendre trop de place sur ton « aujourd’hui »

7. Tu es bien plus fort-e que tu ne le crois

8. Ce sera difficile. Mais difficile ne veut pas dire impossible.

9. Tu passes la plupart de ta vie dans ta tête. Fais-en un endroit agréable à vivre !

10. Parfois on a besoin de faire 1 pas en arrière pour faire 2 pas en avant

11. Tu ne peux pas retourner en arrière et changer le passé. Mais tu peux agir dès maintenant pour changer la fin.

12. Les tempêtes poussent les arbres à avoir des racines plus profondes.

13. N’abandonne jamais. Un jour tu regarderas derrière toi tout le chemin que tu as parcouru et tu seras tellement fière de toi.

14. Rester sur tes anciens chemins ne te permettront pas d’ouvrir de nouvelles portes

15. C’est une belle journée pour être en vie, le reste dépend de toi

Bon, je pense que tu as compris, j’ai une passion phrases et citations inspirantes haha

Donc franchement, n’hésites pas à me partager ta citation en commentaire ! Je l’ajouterai à cette liste super motivante !

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Livre tca : ceux qui m’ont aidé à guérir !

Livre tca : ceux qui m’ont aidé à guérir !

Livre tca : ceux qui m’ont aidé à guérir !

Je parle souvent dans mes contenus, que ce soit sur mon blog, sur Instagram ou dans mon podcast, l’importance de se créer un environnement positif pour la guérison.

Je te partage déjà quelques éléments que tu peux mettre en pratique dans ton kit de guérison. Et ça me tient à cœur de te partager dans cet article un autre conseil qui m’a beaucoup aidé : lire. Je t’ai donc préparé une liste de « livre tca » qui m’ont aidé à guérir de mon anorexie. 

Lire des livres de développement personnel m’a aidé à guérir de mon trouble alimentaire

Je ne suis pas une grande lectrice, je n’ai jamais beaucoup lu dans ma vie. Jusqu’à ce que je tombe sur des livres de développement personnel ! Je me suis intéressée de très près à ces sujets de psychologies lorsque je suis tombée dans l’anorexie. J’ai très vite compris que le fait que j’étais devenue anorexique était le résultat d’un problème beaucoup plus profond que mon reflet dans le miroir, que le chiffre de la balance ou de la quantité de graisse dans mon assiette.

Cette sélection de “livres tca” ne correspond donc pas à des livres spécifiquement sur l’anorexie ou n’importe quelle autre maladie. Ce ne sont pas des témoignages sur les troubles des conduites alimentaires qui te diront comment vaincre l’anorexie par exemple. Il s’agit vraiment d’ouvrages de développement personnel et psychologie qui te permettront de travailler sur toi, et notamment sur les causes de ta maladie. Donc c’est plus généraliste, à visée tout public. Et d’ailleurs des personnes ne souffrant pas d’anorexie, de boulimie, d’hyperphagie…peuvent trouver ces livres très inspirants !

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Ce sont souvent des livres d’auteurs reconnus dans le domaine du développement personnel, de la psychologie et/ou de la santé.

Certains passages de ces livres m’ont créé de véritables prises de consciences qui ont été des tremplins dans la guérison de mes troubles alimentaires. Après, évidemment c’est subjectif car cela dépend des blessures d’enfant de chacun, des problématiques et histoire de vie qui sont propres à toi !

Pour ma part, les prises de conscience et leçons de vie que j’ai tiré de ces livres, je les avais notés dans un carnet pour les relire de temps en temps. Parce que malheureusement, les mécanismes des troubles du comportement alimentaire sont tellement ancrés et puissants qu’on oublie les bonnes réflexions à adopter ! 

Bon allez, assez de blabla…

Je te partage ma liste !

Ma sélection de livres qui m’ont aidé dans la guérison de mon trouble alimentaire !

Avant de te présenter cette liste, je rappelle simplement que bien que de nombreuses “caractéristiques” sont communes, il y a autant de types de troubles alimentaires que de personne malade. J’entends par là que ce n’est pas parce que tu souffres aussi d’anorexie mentale, ou de TCA plus globalement, que tu auras chacun de ses manifestations. Peut-être que tu en auras certain, peut-être que tu les vivras de façon plus ou moins intensément que moi, et peut-être qu’il y en a d’autres que tu ne vivras jamais. 

Et je connais trop bien cette petite voix qui te fait culpabiliser de ne pas être “assez malade” ou qui minimise ton propre TCA en te disant que les autres sont dans un état plus grave que toi. Souviens-toi que c’est un mensonge ! C’est ton trouble alimentaire qui tente de toujours te rabaisser et de te ramener toujours plus loin dans la maladie. Mais ce n’est pas parce que tu n’as pas certains de ces signes que ton TCA est moins grave ou que tu n’es pas légitime à recevoir de l’aide. Je sais que c’est difficile parce que l’anorexie est une maladie très compétitive : mais te comparer aux autres ne fera que te faire du mal. Donc concentre-toi sur ta guérison à toi, sur ta santé 🙂

Alors je commence avec trois livres de Laurent Gounelle, j’adore cet auteur ! Et il est d’ailleurs une référence dans les livres de développement personnel ! D’ailleurs je sais que j’ai d’autres livres à lire de cet auteur qui m’ont déjà été recommandés. Je trouve que ce sont des livres qui se lisent très facilement et dans lesquels on retrouve des leçons de vie qui m’ont tellement aidé !

-> Lecture légère qui met dans une bonne humeur !

Je trouve que le personnage de Camille pourrait être n’importe qui, et dont soi-même !

Donc si elle parvient à se libérer de ses schémas de croyance, pourquoi pas nous ?

Prix : 6, 90€

Il y a des pages avec des petits exercices pratiques à appliquer tout au long du parcours du personnage principal !

Ces deux-là sont de moi également.

Des mots pour fleurir, c’est un livre présenté sous forme de recueil avec 138 textes inspirants illustrés. Je couvre de nombreux sujets : sentiment d’illégitimité, peur de guérir, peur du poids, rapport au corps, balance, rechute, culpabilité, perfectionnisme, contrôle, comparaison, restriction, etc.

L’anorexie, mon bouclier mortel est un roman autobiographique où je retrace tout mon combat contre les TCA : du moment où je tombe malade jusqu’à ce que les troubles alimentaires quittent ma vie définitivement.

J’ai vraiment beaucoup aimé cet ouvrage et je le recommande ++ !

Je me souviens qu’il fait partie des livres que j’ai lus à l’hôpital. C’est un format court et le récit dit des choses tellement “évidentes” qu’il se lit très rapidement. C’est l’un des livres qui m’a vraiment donné cet effet Whouahou, j’avais vraiment l’impression de mieux comprendre la vie !

Et d’ailleurs, la citation de l’auteur résume bien mon ressenti : « À chaque fois que vous lisez, ce n’est pas le livre qui a changé, mais vous. » Don Miguel Ruiz

Prix : 16,99€

Je vous présente également mes propres carnets & livret que j’ai écrits ! Ce livret interactif propose 22 questions et 4 questionnaires à compléter pour t’aider à prendre conscience de l’impact et l’origine de tes peurs. J’y aborde de nombreuses peurs avec des conseils pour les surmonter : peur de grossir, peur de guérir, peur de manger devant les autres, peur de l’imprévu, peur de décevoir, etc.

Prix : 16,99€

Ce carnet d’exercices propose 26 exercices concrets, basés sur 42 techniques différents reconnues dans le traitement de l’anxiété (TCC, thérapie des schémas, visualisation, ancrage, R.E.S.T, etc.). Identifie les schémas de pensées inconscients et dysfonctionnelles à l’origine de ton anxiété.

Prix : 29,99€

Ce carnet PACK DUO représente le livre concret et complet puisqu’il s’agit de la contraction du livret et du cahier d’exercice en 1 seul livre pour un prix préférentiel.

C’est l’un des premiers livres que j’ai lu. Je devais avoir 19 ans.

Et à 19 ans, clairement, j’étais une fille qui se préoccupait beaucoup trop du regard des autres. Ça me pesait tellement. Je me sentais sans cesse jugé sur ce que je faisais. Et j’avais terriblement peur de rater, de mal faire les choses. C’est l’âge à la quel je suis devenue anorexique.

De nature perfectionniste, l’atteinte de la perfection est devenue maladive avec l’anorexie mentale. J’ai trouvé de précieux conseils et façons de voir les choses qui m’ont aidé dans cet ouvrage.

C’est aussi un livre que j’ai lu lors de ma deuxième hospitalisation en service de troubles du comportement alimentaire.

C’est à ce moment là où j’ai vraiment compris qu’adopter une psychologie positive était indispensable pour la guérison de mon anorexie. Et j’ai vraiment noté plein de conseils que délivrent les pages de cet ouvrage dans mon propre carnet que je relisais souvent.

C’est réellement un livre qui donne du peps ! Rien que la couverture est déjà dynamique je trouve.

Ce sont deux livres que j’ai lus de Louise Hay au tout début. Je devais avoir 19 ans.

Et à 19 ans, clairement, j’étais une fille qui se préoccupait beaucoup trop du regard des autres. Ça me pesait tellement. Je me sentais sans cesse jugé sur ce que je faisais. Et j’avais terriblement peur de rater, de mal faire les choses. C’est l’âge à la quel je suis devenue anorexique.

De nature perfectionniste, l’atteinte de la perfection est devenue maladive avec l’anorexie mentale. J’ai trouvé de précieux conseils et façons de voir les choses qui m’ont aidé dans ces ouvrages.

Ces deux livres je les ai lus en sortant de mes deux hospitalisations pour troubles alimentaires. J’avais déjà rencontré mon copain d’ailleurs ! Et je l’ai trouvé très intéressant ! Et tu n’es pas obligé de lire tout le livre, ni même dans un ordre spécifique. Tu peux commencer par la blessure où tu te reconnais le plus par exemple. Le deuxième ouvrage est “facultatif” mais c’est un peu la suite du premier, qui permet de donner des pistes pour guérir de ses blessures que l’on a généralement depuis qu’on est enfant.

L’un des derniers livres que j’ai lu dans ma guérison. Il est ULTRA intéressant ! Il est assez gros, y’a beaucoup de pages et le thème traité est l’impact des traumatismes sur le corps, le cerveau et les façons de fonctionner plus globalement. Et à la fin du livre, l’auteur donne des clés pour en sortir. Ce livre est passionnant mais assez difficile à lire, du moins pour moi, puisqu’il traite des sujets d’inceste et de viols qui ravivent des blessures d’enfant.

Mais je le recommande vraiment. Il y a toute une partie sur la mémoire traumatique qui est très intéressante ! Et je dis souvent que le corps et le cerveau sont intelligents. Et bien ce livre en témoigne à de nombreuses reprises !

Même chose, l’un des derniers livres que j’ai lus dans mon parcours de guérison. Je l’ai lu en plusieurs fois, car il m’a d’abord dérangé… mais ce n’était pas anodin. Ce livre m’a beaucoup aidé à travailler ma relation à mes parents, et notamment ma relation à ma mère. Je le conseille vraiment !

Votre sélection de “livre tca” qui vous ont créé des prises de conscience

Je vous ai partagé cette sélection dans une story permanente sur Instagram en vous demandant quels livres vous ont marqué. J’avais précisé des livres de développement personnel, donc on reste dans la lignée des livres que je viens de vous présenter !

Celui-ci, plusieurs abonnés me l’ont conseillé. Donc je pense que je vais me laisser tenter !



Aujourd’hui, le thème de la psychologie et de la santé mentale me passionnent ! J’adore comprendre l’être humain, comment le corps et le cerveau fonctionne… Donc n’hésite pas à me partager en commentaire des suggestions de récit que tu aurais lu ! Je l’ajouterai à cette liste ! Et n’hésites pas à me donner tes petites critiques sur tes lectures pour m’expliquer rapidement ce que tu as aimé.

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, 1 commentaire
Ma copine est anorexique : comment l’aider ?

Ma copine est anorexique : comment l’aider ?

Ma copine est anorexique : comment l’aider ?

Cet article traite de la thématique de la vie de couple et des TCA. Il peut être lu avant ou après mon premier article que j’ai écrit sur ce même sujet qui explique davantage les impacts d’un trouble alimentaire sur les relations amoureuses

D’ailleurs, mon article s’appelle “Ma copine est anorexique”, mais il est tout aussi valable si vous êtes dans la configuration inverse, à savoir que c’est votre copain qui est anorexique ; et il ou elle peut souffrir d’un autre trouble alimentaire que l’anorexie (boulimie, hyperphagie, orthorexie, etc.) J’ai simplement choisi ce titre car j’étais moi-même dans cette configuration, à savoir que je souffrais d’anorexie. Et je me suis inspirée de ce qui a aidé mon copain ou ce que j’aurai aimé qu’il fasse pour m’aider dans mon chemin de guérison. 

Dans cet article, je vais vous donner pas mal de conseils en vrac, qui n’ont pas forcément d’ordre logique. Je me base sur mon propre vécu donc bien sûr les conseils sont à appliquer selon votre propre histoire, votre propre cas.

1. Ignorer le trouble alimentaire ou ne parler que de ça ?

L’ignorance du trouble peut être une forme de protection : ne pas voir la réalité en face est parfois plus facile que de traiter le problème. Je dis cela sans jugement car je sais que c’est difficile pour les proches, de se sentir impuissant face à une maladie qui ronge le ou la bien-aimé(e).

Mais ignorer n’est vraiment pas la solution. Vous ne pouvez pas ignorer une maladie grave parce qu’elle a besoin d’être traité pour être guéri. La laisser dans le silence, c’est lui donner de la puissance. J’avais remarqué qu’en parler lui donnait beaucoup moins de force. De plus, en ignorant la maladie de votre partenaire, il ou elle se sentira délaissé et non soutenu. 

Mais il faut trouver un juste milieu pour que la maladie ne prenne pas trop de place dans le couple. Il faut savoir garder des sujets de conversation plus légers, qui ne sont pas tournées autour de la maladie ; faire des activités qui n’ont rien à voir avec la nourriture (expl : regarder une série, s’offrir un massage, aller au cinéma, se balader, faire un spa…). 

J'aborde ce sujet dans cet épisode de mon podcast :

2. Vous ne pouvez pas guérir à sa place

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L’encourager à se battre, c’est vraiment génial. Mais vous ne pouvez pas vous battre à sa place. Si vous devenez trop combattif, à lui répéter sans arrêt de se battre, à l’encourager à faire face à ses peurs constamment… ça peut devenir oppressant. C’est normal qu’il/elle puisse y aller à son rythme, et que parfois il/elle rencontre des difficultés. Et si, il/elle ressent une pression, il/elle finira par vous éviter. 

Vous ne pouvez pas jouer le rôle de l’infirmière, du médecin, ni même du policier d’ailleurs. C’est difficile de rester sans rien faire parfois, vous aimeriez peut-être la/le secouer mais ce n’est pas la chose à faire. La personne malade sait qu’elle doit travailler sur de nombreuses choses mais c’est très difficile. Donc il faut la laisser faire avec patience. Essayer de faire un électro-choc à votre proche, le forcer à manger ou l’empêcher à faire quelque chose, ce n’est pas votre rôle en réalité. Forcer c’est brutaliser. La personne sait qu’elle doit manger ou diminuer le sport par exemple, mais elle est malade. Donc, elle fait comme elle peut au moment-même. Je sais que c’est difficile parce que vous vous sentez impuissant. Mais vous pouvez offrir l’écoute. Et c’est déjà tellement primordial. Écouter avec bienveillance, sans jugement, c’est déjà un support et soutien incroyable, je vous assure ! 

3. Ne lui mettez pas d’ultimatum

Cela rejoint mon point précédent lorsque je dis que vous ne pouvez pas guérir à sa place. Vous pouvez être un soutien imparable, certes. Mais la décision ne peut venir que de la personne qui en souffre. Et lui mettre un ultimatum ne fera que la braquer.

Et lorsque je parle l’ultimatum dans le couple, cela fait référence au fait de dire “si tu ne guéris pas, je te quitte” ou “si tu ne manges pas, je te quitte”. C’est très difficile d’entendre ça car elle n’a pas choisi d’être malade. Et la maladie affecte tellement sa vie qu’elle a une très faible estime d’elle-même. Elle a déjà très peur que vous la quittiez à cause de sa maladie. Elle a honte et se sent coupable de savoir que son trouble affecte autant le couple. Alors lui sous-entendre qu’elle pourrait vous perdre à cause de sa maladie l’anéantirait. Cet ultimatum fait penser à du chantage et ce n’est pas la marche à suivre pour soutenir quelqu’un même si vous pensez bien faire.

4. Informez-vous sur les TCA

C’est sans doute le premier conseil que j’aurai dû donner en fait. Car il est primordial et même indispensable. Les troubles alimentaires sont des maladies mentales très compliquées, aux mécanismes complexes. Donc pour mieux comprendre votre partenaire et donc mieux l’aider, c’est indispensable de savoir le maximum d’information que vous puissiez sur ce qu’il peut vivre. 

Les TCA sont des maladies mentales qui sont encore mal connues et qui font souvent l’objet de nombreux mythes. En vous informant, vous pourrez déconstruire les idées reçues sur ces maladies. Et vous apprendrez de ce fait les choses à ne pas dire ou à ne pas faire, qui sont parfois contre productifs pour la guérison de votre conjoint.

J’ai réalisé un article de blog qui traite les choses que votre proche aimerait que vous sachiez au sujet de son TCA. Je sais qu’il a aidé de nombreux parents, frères & soeurs, mais aussi conjoint à mieux comprendre leur proche. Il existe également au format podcast : 

5. Attention à vos commentaires sur la nourriture ou le physique

Si vous vous êtes renseignés, ou même si vous avez lu mon article précédemment cité, vous savez à quel point les commentaire sur l’alimentation, l’apparence physique corporelle et le sport sont des déclencheurs pour votre partenaire. 

Alors faites vraiment attention à ce que vous dites. Les conséquences sont parfois plus dévastatrices que vous ne l’imaginez. Peut-être, vous n’en avez pas conscience, essayez d’être honnête avec vous-même et de vous demander s’il vous arrive de juger les autres en fonction de leur apparence physique. Est-ce que, peut-être, vous vous êtes déjà vous-même interdit de manger un certain aliment que vous catégorisiez comme “mauvais” pour votre poids. Malheureusement, la société dans laquelle on vit nous conforte à catégoriser les aliments comme “bons” et “mauvais”. Mais si vous voulez que votre partenaire évolue positivement sur son rapport au corps et à l’alimentation, vous devez vous-même travailler sur votre idéal de la beauté et votre relation à la nourriture. Montrez-lui ce que c’est d’avoir une relation saine à son corps.

Si cela peut vous aider : face à un ami qui tente d’arrêter de fumer ou de boire, vous n’allez pas vous prendre une grosse cuite avec lui ou fumer un paquet de cigarettes sous son nez, ce ne serait absolument pas le soutenir, et au contraire, ça l’entrainerait vers le bas ; n’est-ce pas ? Eh bien, on est dans la même configuration 😉 

Pour la personne qui souffre de TCA, n’hésitez pas à dire à votre conjoint(e) lorsqu’il/elle a dit quelque chose de péjoratif pour qu’il/elle puisse faire attention à ne pas le redire une prochaine fois. 

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

6. Soyez conscient des déclencheurs

Tout comme les commentaires sur l’alimentation et l’apparence physique, il existe de nombreux déclencheurs qui diffèrent selon chaque personne. Comme je dis souvent, il y a autant de type de trouble alimentaire que de personne qui en souffre. Sous-entendu, chaque malade a des symptômes et une guérison qui lui sont propres (même si on est d’accord, il y a généralement de nombreux points communs). Le mieux est donc d’en discuter directement avec votre conjoint(e). Lui/elle-même seul(e) sera le/la mieux placé(e) pour vous dire les actions, mots, situations qui lui déclenchent des comportements néfastes. 

7. Communiquez et écoutez : vos deux plus grands soutiens

La communication et l’écoute sont pour moi les deux façons les plus puissantes dont vous disposez pour aider votre bien-aimé. Et en plus, pour ma part, c’est ce qui a sauvé mon couple face à la tempête des TCA. 

Soyez à l’écoute de ses sentiments, de ses ressentis, de ses peurs. N’hésitez pas à lui demander régulièrement comment elle/il se sent vis-à-vis de son trouble alimentaire. Même si vous prenez en face une réponse négative et fermée. Vous lui montrez que vous êtes présent(e) pour lui/elle et c’est primordial. 

L’écoute doit être sans jugement. Il n’est pas rare d’entendre des choses non sensées, ambivalentes de la part d’une personne souffrant de TCA. Lui dire que vous ne jugez pas, c’est important aussi à mon sens.

La communication est la base de toute relation saine. Mais elle est indispensable lorsqu’il y a une difficulté comme un TCA entre les deux personnes du couple. Exprimer ce que vous ressentez l’un et l’autre, demandez-lui s’il y a quelque chose que vous pouvez faire en particulier pour l’aider. Montrez-leur que vous voulez comprendre la maladie, posez-leur des questions en demandant si cela ne les gêne pas.  Mais exprimez-lui aussi que vous l’aimez, que vous êtes là pour elle ; exprimez-lui souvent ses qualités selon vous. Elle/il a besoin de se reconstruire et votre appui est vraiment important. 

Aussi, vous aurez peut-être tendance à avoir la sensation de répéter toujours les mêmes choses. Mais il faut prendre conscience du fait que la personne qui souffre de trouble alimentaire, elle a comme un filtre (celui du TCA) qui biaise sa réalité, sa façon de réfléchir de façon “logique” sur certains points (alimentation, exercice physique, perfectionnisme…). Donc en effet, parfois il faut répéter pour la rassurer, même si vous l’avez déjà dit mainte et mainte fois. Elle a besoin de recréer des schémas de penser plus cohérent et elle a besoin de votre aide pour cela. 

8. Ne vous oubliez pas

Comme je disais en début d’article, lorsqu’on accompagne quelqu’un qui souffre d’un TCA, on est impacté aussi par sa maladie. Différemment, mais sûrement. C’est épuisant mentalement et c’est pourquoi vous avez aussi besoin de soutien. Vous pouvez rejoindre des groupes destinés aux proches, ou simplement avoir votre propre thérapie. Il n’y a rien de péjoratif à cela, cela ne veut pas dire que vous gérez mal la situation ou que vous êtes faible. À mon sens, tout le monde devrait voir une thérapie. Parce qu’on a tous besoin d’une écoute attentive externe, on a tous aussi des choses à travailler. 

En plus de ça, si vous prenez soin de vous et que vous êtes favorable à prendre soin de votre santé mentale, cela encouragera inconsciemment votre bien-aimé à en faire autant.

N’oubliez pas aussi d’avoir des moments pour vous seul, de voir des amis qui vous changent les idées. Vous ne l’abandonnez pas pour autant. Au contraire, vous faites le plein d’énergie positive qui lui seront favorables. Et c’est important aussi que la personne qui est malade comprenne ça. Je sais que souvent on se coupe de sa vie sociale quand on souffre de TCA. Mais cela ne doit pas empêcher l’autre de ne pas en avoir une. Ce ne serait pas sain de l’empêcher de vivre sans vous. Et cela ne veut pas dire qu’il/elle s’amuse mieux sans vous. Juste, c’est normal qu’il/elle ait une vie indépendamment du couple. Personnellement, je trouve ça très sain même si lorsque j’étais malade, c’est quelque chose que j’avais du mal à accepter. 

9. Pensez à la thérapie familiale/de couple

Lorsque j’étais à l’hôpital, j’ai eu recours à la thérapie familiale.

Je n’étais pas en couple à ce moment-là, et lorsque c’était le cas, par chance, la communication était notre fort. Mais je me souviens qu’à l’hôpital, certaine fille avait des copains/maris et optaient pour la thérapie de couple.

Même chose, il n’y a rien de péjoratif à cela, et ça n’envoie pas un signal indiquant un problème dans le couple. C’est juste que c’est parfois difficile d’exprimer les choses calmement quand on est pris par des émotions intenses.

Et l’accompagnement d’un médecin, qui plus est impartial dans votre couple, est parfois un bon médiateur qui permet de communiquer et faire entendre les besoins d’un côté comme de l’autre.

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10. Encouragez à demander de l’aide

Pour moi, l’accompagnement des professionnels spécialisés dans les TCA est indispensable. C’est pourquoi je vous recommande d’inciter votre partenaire à trouver de l’aide. Et s’ils ont déjà eu une expérience négative avec un praticien, encouragez-le à en trouver un autre.

Malheureusement, on tombe parfois sur des thérapeutes non compétents sur le sujet ou tout simplement qui ne corresponde pas. Mais si je m’étais arrêté à ça, je serais peut-être encore malade. Il faut retenter avec d’autres thérapeutes jusqu’à trouver celui avec qui il/elle aura le bon feeling. 

Et si votre partenaire est déjà accompagné, faites confiance à l’équipe médicale qui le/la suit. Comme pour le fait de prendre soin de votre santé mentale, votre conjoint(e) vous observe inconsciemment. Si vous doutez des médecins, que vous êtes sceptiques à leurs méthodes, il/elle le sera aussi. Et croire au fait que ça va marcher, c’est déjà une grande partie du process de guérison. Donc encouragez-le/la en ce sens. 

11. N’obéissez pas à son TCA

Il est fort possible que votre bien-aimé vous demande de manger plus, de faire moins de sport, et de lui répéter qu’elle n’est pas trop grosse ou assez mince. Il/Elle vous dira que c’est pour la rassurer et l’aider dans sa guérison. Sauf qu’en réalité, c’est son trouble alimentaire qui parle lorsqu’il/elle vous dit ça. 

Je sais qu’il peut sembler plus facile d’obéir à son trouble alimentaire car vous avez la sensation de l’aider. Mais en vérité, ça alimente le TCA. 

N’allez pas contre-nature, à l’opposé de ce que votre propre corps vous demande. Je pense que la personne qui souffre de TCA me haïra en lisant ces mots, mais je vous assure que je fais ça pour votre bien. Dans le cas contraire, si votre conjoint répond à ce que votre TCA vous demande, il/elle ira contre ses besoins et finira par craquer un jour. Et ce n’est pas ce que vous voulez parce que d’un seul coup il/elle pourrait tout arrêter du jour au lendemain et le choc sera brutal.

Même chose, le fait de rassurer en disant que l’autre est beau/mince ne fait que renforcer l’idée que la minceur est un critère de beauté. Moi, quelque chose qui m’aidait, c’était que mon copain me répétait très souvent que peu importe le nombre de kilos que je prendrais et mon apparence physique, il m’aimerait tel que je suis si je m’accepte moi-même dans mon corps, que je m’y sens bien. Cela m’a beaucoup aidé à travailler sur l’acceptation de mon corps. 

12. Ne la jugez pas quand il/elle n’est pas bien

Je ne vais pas mentir, il y aura des jours vraiment pas simple.

Comme dans tous les couples mais il y aura les jours où c’est difficile de se battre. Ne jugez pas votre partenaire qui est la première victime de sa maladie. Ne la culpabilisez pas, ce n’est pas sa faute.

Et de ce fait, ne lui dites pas des choses simples comme “tu n’avais qu’à t’arrêter de manger” ou “tu n’avais qu’à manger” ou encore “tu n’avais pas besoin d’aller faire ta séance de sport, je te l’avais dit”.

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La personne qui souffre de TCA sait ce qu’elle doit faire. Elle est en lutte constante contre ce petit démon culpabilisant.

Ne portez pas de jugement sur cela, elle fait ce qu’elle peut. Au lieu de ça, apportez-lui une écoute attentive qui sera d’une bien plus grande aide. 

13. Toujours croire en sa guérison.

Dernier conseil mais qui reste l’un des plus important : toujours croire en sa guérison.

Ne perdez jamais espoir et ayez toujours confiance en le fait qu’il/elle va guérir. Comme je dis, y croire est tellement important ! Et vos doutes, il/elle le sent. 

D’ailleurs, autre point, les rechutes font parties de la guérison. Une rechute ça veut pas dire qu’on repart à zéro. Ca ne dure parfois qu’une semaine, 2 mois. La guérison n’est pas linéaire et souvent les rechutes permettent d’aller plus loin dans la guérison : dans le sens où 1 pas en arrière = 2 pas en avant. Ne vous découragez pas quand vous voyez que votre partenaire éprouve des difficultés sur des choses qui avaient été dépassées depuis longtemps. Ce n’est pas forcément péjoratifs et au contraire.

J’en ai fini avec mes conseils même si en réalité il y en a bien plus mais cet article serait beaucoup trop long ! J’imagine que cela peut faire peur lorsqu’on lit cela et qu’on est en couple avec une personne malade. Mais dites-vous que tout n’est pas noir, comme dans tous les couples il y a des périodes de doute et c’est sain. Gardez en tête que la guérison est possible et que votre bien-aimé est un(e) vrai(e) combattant(e) dont vous pouvez être fière, et vous êtes un véritable support dans ce combat. Dans nos 4 ans de relation avec mon copain actuel, j’ai eu plus de la moitié de notre relation où j’étais en lutte contre mon TCA. Lui comme moi n’en gardons pas uniquement un mauvais souvenir. Au contraire, c’est quelque chose qui nous a rendu plus fort, plus proche et a vraiment développé nos capacités d’écoute et de communication.

D’ailleurs, je vous propose d’écouter directement l’interview que j’ai réalisé avec mon copain où l’on répond à vos questions. Cela vous permettra d’avoir son point de vue et de voir plus concrètement comment on a géré ça. 

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Couple, 2 commentaires
Concilier vacances d’été avec guérison de votre trouble alimentaire

Concilier vacances d’été avec guérison de votre trouble alimentaire

Concilier vacances d’été avec guérison de votre trouble alimentaire

À partir des mois de Mai & Juin, lorsque les beaux jours reviennent, la plupart des gens sont pressés d’être en vacances d’été : ils attendent impatiemment les barbecues, les soirées au bord de la plage, les voyages prévus dans leur pays favoris, les rassemblements autour des apéros, les repas de famille… Toutes ces choses-là sont souvent très angoissantes pour les personnes avec un trouble alimentaire.

Je me souviens personnellement que lorsque j’approchais les mois d’été, j’étais partagée entre le sentiment de hâte d’être en vacances et de pouvoir me reposer ; et le sentiment d’angoisse de perdre tous mes repères et de me retrouver dans des situations où je perdrai totalement le contrôle. Je me sentais vraiment frustrée, et c’est peut-être un sentiment que vous partagez aussi d’ailleurs, parce que j’avais envie de voyager, mais en même temps je ne le pouvais pas parce que j’avais trop peur de toute la dimension alimentaire. 

Dans cet article, je vais vous expliquer les raisons pour lesquelles les vacances sont synonymes d’angoisse en guérison d’un trouble alimentaire. Mais surtout, je vous donnerai de nombreux conseils, certains dont vous pourrez mettre en place dès maintenant, pour faire en sorte que vous puissiez profiter au maximum de ces vacances et même en faire un tremplin positif dans votre guérison. 

Pourquoi les vacances d’été sont aussi redoutées pour les personnes souffrant de troubles alimentaires ?

Vous le savez, les troubles de la conduite alimentaire sont intrinsèquement liés au contrôle. Lorsqu’on souffre de TCA, on a facilement des routines très spécifiques, on vit dans une zone de confort : celle de sa maladie. C’est une zone rassurante où l’on a le sentiment de se sentir en sécurité. 

Les vacances d’été vont venir bousculer la routine implémentée, on sort totalement de sa zone de confort : il y a moins d’accès aux aliments familiers, plus de confrontation aux aliments fearfood, plus de visites imprévues de l’entourage, les horaires des repas varient et sont moins fixes, plus d’interaction sociale, etc. Certaines personnes, notamment les étudiants, ne vivent pas au domicile familial l’année et y retournent pour les vacances d’été. Même si pour certain cela représente un cocon, pour d’autres, la maison familial peut être un endroit toxique. 

Bref, le contexte des vacances, amènent des choses qui peuvent générer du stress, de l’anxiété et qui vont être des déclencheurs à des comportements néfastes.

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Autre symptôme des troubles alimentaires, c’est évidemment le rapport que l’on a avec son corps. C’est souvent très fréquent de voir des personnes souffrant d’anorexie, de boulimie, d’hyperphagie… se cacher derrière des vêtements amples pour ne pas que l’on voit les lignes de leur corps. Avec les grosses chaleurs de la saison estivale, la garde-robe change et expose davantage différentes parties du corps plus “intimes” : les bras, les cuisses, le ventre, les épaules…Cela incite les patients à multiplier les vérifications corporelles ou à se comparer aux morphologies des autres.

L’épreuve du maillot de bain au bord de la piscine ou à la plage peut aussi être un véritable défi. J’en profite d’ailleurs pour vous dire que vous n’êtes pas obligé de vous montrer en maillot de bain. Vous avez toujours le choix, vous ne devez jamais vous sentir obligé de quoi que ce soit. Vous pouvez mettre une petite robe légère de plage au-dessus pour vous couvrir si vous êtes plus à l’aise ainsi.

Même si c’est malheureusement présent toute l’année, les mois d’été sont souvent les moments où la diet culture se fait davantage entendre. On entend partout dans les publicités, sur les réseaux sociaux qu’il faut préparer son corps au Summer body. Bulshit ! Le Summer body, c’est clairement un concept marketing qui a été inventé pour vendre des produits, des solutions qui vous font croire que vous avez un problème. Et forcément, c’est en achetant leurs produits miracles ou en adoptant une routine drastique que votre problème sera résolu. Vraiment ça, ce n’est que des conneries ! À l’époque des premiers hommes, ils n’avaient pas tout ça et je suis sûre qu’ils ne se disaient pas qu’ils devaient faire un régime pour l’été. Juste, ils faisaient confiance à leur corps, ils écoutaient leurs besoins primaires. Autre exemple avec les animaux : on n’est pas des animaux, mais on a un instinct primaire comme eux. Vous pensez réellement qu’une biche en pleine course poursuite avec sa proie va s’arrêter net en se disant qu’elle ne doit pas chasser, même si elle a faim, parce que le mois prochain c’est le Summer Body ?! Non franchement je ne crois pas… 

Souvenez-vous que les gens qui font des commentaires sur le poids, la nourriture, leur apparence corporelle… C’est souvent des personnes qui ont elles-mêmes un propre problème avec ça. Donc c’est pas des personnes à prendre en exemple. Dites-vous que ça ne vous concerne pas, encore plus en tant que personne en guérison d’un trouble alimentaire.

En clair, les vacances peuvent vraiment être une période angoissante et même à l’origine d’une rechute. Je vous partage donc 7 conseils pour préparer et vivre au mieux vos vacances d’été :

J'aborde ce sujet dans cet épisode de mon podcast :

7 Conseils pour concilier vacances d’été avec guérison de votre trouble alimentaire

Je vais vous donner quelques conseils qui ne vont pas forcément plaire à la petite voix de votre TCA. Je pense que c’est important d’en avoir conscience. Et c’est normal, car ça va venir mettre en danger votre trouble alimentaire, la petite voix n’aime pas ça, mais en réalité, c’est bon signe pour votre guérison. Donc il se peut qu’il y ait des conseils que je vous donne où vous vous dites “Non mais elle n’est pas bien celle-là !”. Je le sais parce que lorsque j’étais malade, les thérapeutes avec qui je travaillais me donnais des conseils et dans ma tête je me disais qu’ils étaient vraiment malades de dire des choses pareil. À vrai dire, c’était moi qui étais malade…

Petits disclaimers avant de vous énumérer les conseils :

Ces conseils ne s’appliquent pas forcément à tout le monde et surtout, cela dépend d’où vous en êtes dans votre guérison. Par exemple, le fait de partir dans un nouvel endroit, d’être face à de nombreux défis peut être contre productif parfois. Je me souviens qu’en 2017, je préparais un voyage pour partir au Portugal. Je voulais y aller avec ma mère, mon frère et ma belle-sœur. Et je sentais bien qu’ils étaient réticents à ce voyage avec moi. Et un mois après leur avoir parlé de cette envie de voyage, j’étais en réanimation. Donc en fait je ne me rendais pas compte que j’étais dans un stade très grave de ma maladie et que je n’aurais pas été capable de partir en voyage. Donc, je pense que le mieux est de parler de votre envie de partir en vacances à votre équipe de soignant, d’exprimer vos projets de vacances s’ils vous emmènent dans un endroit inhabituel à votre quotidien actuel. Ce sont eux qui vous suivent, qui vous connaissent bien, donc ils seront plus à même de savoir si vos projets sont en adéquation avec votre chemin de guérison. Et si vous n’avez pas de thérapeute qui vous accompagne, simplement en parler à vos proches aussi. En gardant en tête que ce qu’ils vous diront vous irritera peut-être puisque ça déplaira à la maladie. Mais du coup, essayez d’écouter leur conseil avec beaucoup de recul.

Toujours dans le cas où vous prévoyez de partir en voyage, évitez également de partir seul. Déjà parce que s’il vous arrive quoi que ce soit, c’est mieux que vous soyez accompagné. Mais aussi, puisque parfois, lorsqu’on souffre d’un TCA, on a tendance à se renfermer dans des comportements toxiques. On reste aussi avec ses ruminations qui tournent en boucle dans sa tête. De ce fait, c’est vraiment mieux si vous pouvez partir avec une personne qui est au courant de votre maladie, et qui peut être un véritable support tout au long de votre séjour. 

1. Associez l’été à quelque chose de positif

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Premier conseil que vous pouvez appliquer avant de partir en vacances, donc dès maintenant : 

Au lieu de voir les vacances d’été comme une période où vous ne pourrez pas avoir 100 % de contrôle sur votre TCA, essayez de l’associer à quelque chose de positif. Faites une liste des éléments positifs relatifs à l’été. Par exemple : le ciel bleu, marcher à pied nu dans l’herbe, voir de jolis papillons voler, entendre les oiseaux chanter, l’eau claire de la mer, le sable chaud, l’odeur de la pluie sur le bitume, les paysages fleuris… Cela peut être également des souvenirs d’enfance. Lorsque vous angoissez à l’idée d’approcher les vacances d’été, focaliser votre attention sur cette liste positive. 

Vous pouvez aussi vous fixer un objectif à accomplir durant vos vacances. Cela vous permettra de vous focaliser sur cet objectif plutôt que sur les pensées de votre trouble alimentaire. Attention, il ne faut pas que cet objectif ait un rapport avec l’alimentation, le sport ou votre TCA. Je vous donne des idées d’objectifs : 

 

  • Faire de la méditation chaque jour
  • Finir 1 livre
  • Écrire dans son journal chaque jour
  • Reprendre contact avec des amis
  • Faire un livre photo 
  • Se mettre à la peinture, à la couture

Si cela peut vous aider, demandez-vous ce que vous souhaitez retenir de vos vacances ? Le souvenir d’un objectif sain que vous aurez réussi à atteindre, d’un accomplissement que vous aurez réalisé ? Ou de vos ruminations autour des repas, des 10 000 km que vous aurez parcouru à vous épuiser pour compenser vos repas ?

2. Attention à ce que vous emportez dans votre valise

Si vous partez dans un lieu différent de chez vous, quand vous faites vos valises, ne prenez pas d’éléments qui sont déclencheurs à des comportements néfastes. Je vous donne quelques exemples : montre connectée, balance de cuisine, balance pèse-personne, ruban à mesurer, vêtements de sport si vous êtes dans le cas où vous devez diminuer l’hyperactivité, etc. Cela vous permettra d’éviter toute tentation sur votre lieu de vacances. Les vacances sont idéales pour se sevrer d’habitudes toxiques de votre TCA.

À la place, vous pouvez emmener des activités pour des temps calmes : carnets de note, des livres, des cahiers de mandala, des feutres, etc. 

3. Réduisez au maximum toute source de stress

Lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire, on a déjà une tendance à être généralement plus anxieux. Mais lorsqu’un événement imprévu vient rajouter du stress, on a tendance à vouloir se rassurer en contrôlant (c’est d’ailleurs une fausse bonne idée du trouble alimentaire). Ainsi, vous allez tenter de mettre en place des stratégies compensatoires : restriction, hyperactivité, comptage des calories, etc.

# Planifier dans la mesure du raisonnable

Pour éviter de vous faire surprendre par des stress annexes, je vous conseille de planifier (dans la mesure du raisonnable, sans chercher à tout contrôler) ce que vous pouvez. Par exemple, réservez votre hébergement en amont, regardez si vous avez un magasin à proximité où vous pourrez faire vos courses, regardez ce que propose le restaurant de l’hôtel, aller suffisamment en avance à l’aéroport… L’idée est de supprimer toute source de stress supplémentaire à votre trouble alimentaire. 

# Gardez un rythme

Lorsqu’on est hospitalisé ou en général dans le traitement des TCA, on préconise souvent, voire on instaure avec le patient, un cadre avec des heures régulières. Ce n’est pas par hasard. C’est pour vous permettre de mettre de la stabilité dans votre traitement et éviter les perturbations qui pourraient altérer à votre guérison. Tentez donc dans la mesure du possible de manger à heures régulières et de vous lever également pas trop tard. En vacances, on a tendance à vouloir faire des grasses matinées. Se reposer, c’est bien et c’est même recommandé ! Mais si vous vous levez tard, vous avez tendance à sauter un repas : le petit-déjeuner. Et d’ailleurs c’est un mensonge de votre TCA : “Je vais me lever tard pour sauter un repas”. Non, vous devez garder votre plan alimentaire, c’est vraiment important car lorsque les vacances seront terminées, ce sera plus difficile pour vous de revenir sur un rythme “normal”. Vous allez ainsi replonger dans la restriction

Dans la continuité de tenir son plan alimentaire, ne sautez pas de repas. Même si vous voyez les autres faire : ne vous comparez pas aux autres, car eux ne souffrent pas de TCA. Vous, vous êtes en guérison d’un trouble alimentaire et vos repas font partis de votre traitement. Un diabétique ne va pas diminuer ses piqures d’insulines ou ses médicaments sous prétexte qu’il est en vacances, ce serait trop dangereux pour sa santé. Vous, c’est la même chose. 

# Instaurer vous une routine, mais qui soit flexible

Je rejoins le point précédent, une routine vous aidera à garder un rythme. Le fait de s’instaurer une routine vous permettra de garder un socle de sécurité, qui évitera de perturber votre guérison. Mais attention, qui dit routine ne dit pas TOC du TCA. Votre routine ne doit pas être axée qu’autour de vos repas, et elle ne doit même pas contenir vos périodes d’hyperactivité. Je parle ici d’une routine saine, positive pour votre guérison. Je vous donne quelques exemples : 

  • Pratiquer la gratitude : noter chaque jour 3 choses positives de votre journée.
  • Répéter une liste de mantras positifs 
  • Pratiquer des exercices de relaxations.
  • Lire un livre
  • Colorier un mandala

Mais cette routine doit être flexible. Ce que je veux dire par là, c’est que la vie est parsemée d’imprévus. Il faut vous préparer à avoir des imprévus pendant vos vacances, c’est inévitable. Il faut se conditionner au fait que vous ne pourrez pas toujours appliquer votre routine et ce n’est pas grave. C’est souvent dans les moments inattendus de la vie qu’arrive les plus belles choses. 

Pour vous préparer à ces imprévus, vous pouvez écrire la liste de mantras positifs à vous répéter sur un papier que vous pourrez emmener et relire en cas de période de stress. Vous pouvez également pratiquer des exercices de relaxation qui vous permettent de vous re-focaliser sur le présent pour dé-focaliser votre attention de ce qui vous stress.

Vous pouvez retrouver ces méthodes de relaxation, ces mantras positifs et d’autres outils utiles dans votre kit de guérison :

4. Conseils autour des repas en période de vacances

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Durant les vacances, on est plus facilement confronté à de nombreux aliments qui nous font à la fois envie mais aussi très peur. Par exemple : les glaces, les chips, les sandwichs, des desserts spécifiques, etc. 

Ce que vous pouvez faire, et ce, dès maintenant, c’est de travailler ces aliments avec votre thérapeute. Ainsi, vous vous confrontez aux peurs que génèrent cet aliment en amont, dans un environnement sécuritaire que vous connaissez. De ce fait, lorsque vous serez en vacances, vous aurez moins de peur et vous pourrez plus facilement consommer cet aliment sans vous restreindre en amont ou en aval, ou sans le compenser autrement.

Ensuite, si vous allez être amené à prendre votre repas dans un environnement autre que chez vous, je vous conseille de l’anticiper comme je vous ai parlé dans mon article sur la gestion des repas au restaurant. Vous pouvez donc regarder le menu en avance si c’est un restaurant ou voir avec la personne qui organise le repas ce qu’elle prévoit de faire. Cela vous permettra de vous préparer psychologiquement.

Si le repas vous semble trop difficile et que vous savez que soit vous ne mangerez pas, soit cela entraînera chez vous des comportements compensatoires, emmenez votre propre repas.

Et n’ayez pas peur du regard des autres. Vous n’êtes pas obligé de raconter votre vie, vous pouvez dire que vous avez un traitement médical qui vous amène à ramener votre gamelle. 

Enfin, je vous conseille également d’avoir sur vous des collations que vous pouvez facilement emmener et qui sont des aliments qui vous rassurent. Cela vous permettra d’avoir toujours un plan B dans votre sac. Par exemple, si vous êtes invité dans un endroit où le défi vous parait trop compliqué à surmonter, où qu’aucun aliment ne vous convient, il est préférable de manger votre collation plutôt que de sauter un repas. 

Je voulais rappeler une chose : Ayez conscience aussi que pendant les vacances, la plupart des gens ont tendance à se faire davantage plaisir. Ne culpabilisez pas si vous prenez souvent des glaces, des chips… C’est complètement sain pour la santé mentale de manger par gourmandise, pare que ça vous fait plaisir. Et ne vous dites pas que vous devrez compenser lorsque vous serez rentrés chez vous : NON ! Votre corps se régule lui-même, vous pouvez lui faire confiance. Dites-vous bien que vous devez apporter beaucoup d’énergie à votre corps pour le réparer. Et rappelez-vous bien que votre ration, c’est pas un maximum à atteindre, mais bien un MINIMUM. En tant que personne en guérison d’un TCA, vous avez des besoins nettement supérieurs à une personne en bonne santé. 

Pour finir l’aspect alimentaire, quelque chose que j’ai souvent fait, et qui est davantage courant lorsqu’on est en contexte de vacances : c’est d’appliquer le “tout ou rien”. Si par exemple j’avais foiré un repas, alors je me disais “foutu pour foutu” et du coup chacun de mes autres repas étaient une compulsion. Ce qui fait que le lendemain je repartais dans l’extrême opposé, et j’étais embarquée dans le circuit infernal de la restriction/compulsion. Soyez bienveillant avec vous-même. Comme je disais précédemment, dans un contexte de guérison, on a généralement une structure solide. Cette structure est perturbée en vacances donc c’est complètement normal qu’il y ait des loupés. Et en réalité, ce ne sont pas des erreurs. Ça fait partie du chemin de la guérison. La guérison n’est pas linéaire, elle n’est pas parfaite. Donc si vous avez le sentiment qu’un repas est raté, dites-vous bien que ce n’est qu’un repas. Qu’est-ce que c’est un repas dans votre vie ? N’appliquez pas le “foutu pour foutu” et reprenez votre plan alimentaire classique au repas suivant.

5. Attention à l’activité physique

Comme le temps le permet, les activités de plein air ont tendance à augmenter votre activité physique : vélo, balade à pied, canoë, jeux sur la plage… Les personnes n’ayant pas de TCA vont intuitivement adapter leur apport énergétique à la hausse. Là où les personnes souffrant de trouble alimentaire vont avoir tendance à se limiter à leur ration habituelle. Faites vraiment attention à votre dépense énergétique. N’oubliez pas que vous êtes en phase de guérison, vous avez besoin de repos. Même si vous ne pensez pas être en sous-poids, vous êtes tout de même malade et votre mental est en souffrance, il a aussi besoin de repos.

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N’hésitez pas à le rappeler également à vos proches qui veulent faire plein d’activité. Ils ne se rendent pas forcément compte car la petite voix dans votre tête va avoir tendance à leur montrer que vous êtes plein d’énergie, prêt à constamment bouger. Donc c’est pas simple pour eux de faire la part des choses. N’hésitez pas à leur dire de limiter ces activités physiques. 

Prévoyez-vous des temps calmes, où vous êtes assis. Je sais que ce n’est pas simple d’être assis lorsqu’on souffre d’hyperactivité. C’est pour cela que je vous conseillais de prendre des cahiers, des livres, des carnets de dessins, etc. dans votre valise. 

6. Communiquer avec les personnes avec qui vous partez en vacances

La communication est super importante, dans tous les aspects de la vie. Mais c’est d’autant plus vraie pour maximiser votre guérison des troubles alimentaires. Communiquez avec ceux qui vous entourent pour éviter qu’ils ne fassent des choses nuisant à votre guérison, et même pour qu’au contraire, ils vous épaulent dans cette épreuve.

Expliquez par exemple à vos proches que vous avez besoin de savoir le programme un minimum à l’avance. Pour prendre exemple sur ma vie personnelle, mon copain savait que pendant un temps, il devait me prévenir 1 semaine à l’avance pour m’inviter au restaurant. Ensuite, c’était 3 jours à l’avance, jusqu’à ce que ça puisse s’organiser le jour-même sans stress. 

Communiquez sur ce que vous avez besoin, sur ce que vous ressentez. Parfois, les proches pensent vous aider mais ils n’ont pas conscience des conséquences de leur mot parce que les troubles alimentaires sont des maladies complexes. Aidez-les à vous comprendre. Certains commentaires, comportements de vos proches peuvent être des vrais déclencheurs à des actions nocives pour vous. Essayez de les lister pour leur noter afin qu’ils puissent faire attention de ne pas le répéter. 

Vous avez le droit aussi de dire non, de mettre des limites. Par exemple, si un repas de famille vous met mal à l’aise, vous avez le droit de limiter votre temps de présence. Vous avez complètement le droit aussi de refuser d’héberger des gens si c’est trop stressant pour vous. Même chose pour le fait de cuisiner et d’accueillir du monde pour un repas chez vous, vous pouvez refuser. Pensez à vous ! N’oubliez pas que vous avez toujours le choix.

7. Attention à la nocivité des réseaux sociaux

Pendant les vacances, on a plus de temps. Et parfois, on se perd à scroller des heures et des heures sur Instagram ou Tiktok. Le problème c’est que sur les réseaux sociaux, on peut voir pas mal de photos et plus généralement d’idées qui vont être des déclencheurs à des comportements nocifs pour votre TCA. Même moi qui n’aie plus de trouble alimentaire, trop d’Instagram me met dans un mauvais mood, ça devient oppressant au bout d’un certain temps. Je vous recommande donc de vous mettre une limite de temps journalier ou une certaine plage horaire où vous vous autorisez à aller sur Instagram. C’est parfois difficile de prendre du recul quand on est seul derrière son écran mais n’oubliez pas que sur les réseaux sociaux, justement on ne sait pas ce qui se passe derrière l’écran. Les gens vous montrent bien ce qu’ils veulent que vous voyiez de leur vie… Souvent c’est idyllique. Mais ce n’est pas la vraie vie. 

Je terminerai cet article en vous soulignant l’importance d’être bienveillant avec vous-même. Les vacances sont parfois une période difficile à traverser dans la guérison et vous n’avez pas à vous juger si vous ressentez cela. C’est complètement normal. Vous êtes en lutte contre une maladie difficile et vous pouvez être fier de vous parce que vous vous battez. 

N’ayez pas peur également de demander de l’aide. J’en profite d’ailleurs pour vous encourager à maintenir un suivi régulier avec votre équipe médicale si vous le pouvez. D’autant plus que les consultations en visio se sont démocratisées avec la covid19. Donc n’hésitez pas à demander de l’aide à vos thérapeutes, même par email pour demander une consultation d’urgence si vous en avez besoin.

Enfin, je voulais vous parler d’une anecdote qui s’est passée en vacances. C’était en 2016, ça faisait 1 an que j’étais malade et je m’étais inscrite plusieurs mois en amont aux JMJ (Journées mondiales de la jeunesse). La veille du départ, j’ai pris conscience que j’allais être confronté à des repas que je ne pourrais pas préparer et que je n’avais pas d’autres options. J’étais dans tous mes états, j’avais le sentiment que j’allais en mourir tellement ça me paraissait insurmontable. Et finalement, une fois sur place, j’ai eu comme un lâcher-prise libérateur. Je pense qu’en fait la maladie était tellement en dehors de sa zone de confort que j’ai fait 1000 pas en avant : j’ai réussi à manger de nombreux aliments qui me faisaient extrêmement peur et à profiter des moments magiques que ce voyage avait à m’apporter. Tout cela pour vous dire que les vacances peuvent également être un tremplin pour votre guérison. Malheureusement, j’étais dans une sorte de déni avant de partir donc je n’avais absolument pas préparé ses vacances avec tous les conseils que je viens de vous donner. Et je n’étais pas encore suivi par une équipe médicale donc à mon retour, j’ai très vite repris tous les comportements toxiques de mon trouble alimentaire. D’où l’importance d’être accompagné et de mettre en place différentes actions favorables à votre guérison, comme je vous en donne dans le kit de guérison disponible sur les ressources de mon site internet.

Prenez soin de vous et passez de très bonnes vacances ☀️

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, 0 commentaire
Peut-on se sortir seul d’un trouble alimentaire ?

Peut-on se sortir seul d’un trouble alimentaire ?

Peut-on se sortir seul d’un trouble alimentaire ?

Moi, je vais m’en sortir seule”. J’ai pensé ça pendant longtemps lorsque je sombrais dans l’anorexie mentale : pendant 1 an à vrai dire. En fait, les premiers mois, j’allais voir une psychologue car je voyais bien que j’avais un problème. Mais je n’acceptai pas d’être “anorexique” justement, sans doute à cause de l’anosognosie dont je vous parle dans mon article sur la légitimité au traitement. Je ne lui parlais donc pas vraiment de mon trouble alimentaire. C’est vraiment lorsque j’ai appelé l’hôpital, au service TCA, pour prendre rendez-vous avec un médecin spécialisé que j’ai accepté de l’aide pour lutter contre l’anorexie mentale. Parce que j’ai réalisé que ce que je pensais “contrôler”, en réalité, je ne maîtrisais plus rien. J’ai enfin réalisé et accepté que non, je n’y arrivais pas seule. Et surtout, j’ai compris que demander de l’aide n’était pas un signe de faiblesse mais au contraire, une preuve de courage. 

Mais qui serais-je pour vous affirmer que vous ne vous en sortirez pas si vous ne vous faites pas aider ? Le parcours de chacun est tellement différent. Mais, de par mon expérience et en tant que rescapée de l’anorexie, je pense que se faire aider est primordial pour assurer une guérison définitive des TCA

Dans cet article, je vous donne 7 raisons pour lesquelles se sortir seul d’un trouble alimentaire est extrêmement compliqué (voire impossible).

1 - Votre trouble alimentaire vous manipule

Les troubles alimentaires sont des maladies vicieuses et puissantes qui manipulent l’entourage mais aussi vous-même. Si vous avez écouté mon premier épisode où je parle de mon histoire avec les troubles alimentaires, je vous explique que j’ai fait une première hospitalisation où j’acceptais avec facilité l’augmentation de ma ration de jour en jour. J’en étais moi-même impressionnée, et je me disais qu’en fait, ce n’était pas si difficile de guérir d’un trouble alimentaire. À la sortie, j’étais persuadé que j’étais en train de guérir. Mais le jour où je me suis retrouvée seule dans mon appartement, j’ai tout de suite rechuté. Les médecins, mes parents, mes proches pensaient que je les avais manipulés. Mais j’y croyais sincèrement à cette guérison. En fait, même à moi la petite voix m’a menti. 

Votre trouble alimentaire prend tellement de terrain dans votre tête, que votre voix à vous, la voix de la raison, n’a plus sa place et vous ne parvenez même plus à l’entendre. De plus, c’est une maladie qui vous coupe de votre vie sociale, de vos amis, de votre famille. Parfois vous êtes obligé de quitter votre travail ou d’arrêter l’école par manque de force dû aux dommages de la maladie. Vous vous isolez avec votre trouble alimentaire et personne ne vous aide à vous apporter la voix de la raison.

Dans mon article où je réponds à votre peur de ne pas être assez malade, je vous explique que beaucoup de personnes souffrant de TCA souffrent d’anosognosie. C’est-à-dire que certaines zones de votre cerveau ne sont pas à leur capacité maximale et vous n’avez donc pas conscience de la gravité de votre maladie, voire du fait que vous êtes malade. Il est donc difficile de se battre contre quelque chose que l’on ignore…

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Vous ne pouvez pas faire confiance à l’instinct de votre maladie car vous n’êtes plus maître à 100% de vos pensées, de vos envies, de vos actions. Vous avez comme un parasite, votre TCA, qui agit à votre place, vous faisant croire que c’est pour votre bien tandis qu’il détruit votre santé. 

Votre trouble de la conduite alimentaire déforme la réalité et atténue votre perspicacité. C’est pour cette raison que vous ne vous sentez pas toujours légitime à demander une aide extérieure. Mais sachez donc que vous ne pouvez pas faire confiance à ce que vous dit votre trouble alimentaire. D’où l’importance d’une personne externe, familière aux TCA, qui saura vous dire lorsque votre comportement ou vos pensées émanent de votre trouble.

2 - Vous ne savez plus comment manger

C’est assez dingue à imaginer dans la mesure où manger est un besoin vital auquel on répond depuis que l’on est né, mais après des semaines, des mois voire des années de maladie, vous ne savez plus comment manger. 

Moi je me souviens que je ne savais plus ce qu’était une assiette normale. Je ne savais plus si je me servais assez ou trop de tel ou tel aliment. Vous ne pouvez pas non plus faire confiance à vos signaux de faim et de satiété puisqu’ils ont été altérés lorsque vous ignoriez votre faim ou que vous compensez par de la restriction, de l’hyperactivité, des vomissements ou prises de laxatifs. Vos circuits cérébraux vous envoyant le signal de la faim ou de la satiété sont erronés. Il va falloir beaucoup de temps pour retrouver un fonctionnement “normal”.

Cela veut donc dire que vous allez devoir manger même lorsque vous n’avez pas faim, ou même lorsque vous avez mal au ventre. Si vous vous êtes restreints pendant une période, votre estomac s’est comme rétrécie. Votre fonction de digestion a été endommagée. Donc quand vous vous re-nourrissez, vous avez des sensations inconfortables au ventre. Vous pensez que vous avez trop mangé, cela peut vous faire culpabiliser mais c’est en fait une sensation complètement normale. 

Vous ne pouvez pas non plus vous fiez aux assiettes des personnes avec qui vous mangez tout simplement parce que les besoins de chacun sont différents. Et vos proches n’ont pas de troubles alimentaires. Certaines personnes en guérison ont besoin d’au moins 3000 calories, même 4000-5000 pour réparer leur corps. Vous ne pouvez pas non plus vous fier au plan alimentaire d’autres personnes en guérison que vous voyez sur Instagram. Car même si cette personne souffre de la même maladie, elle n’a pas le même corps que vous, le même passé, la même génétique.

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Enfin, par rapport à ce que je vous ai dit dans le premier point, votre TCA risque de vous dire que votre assiette est trop remplie, ou que vous avez assez mangé, ou que vous devriez compenser si vous avez mangé au restaurant la veille. Mais sachez que si certaines personnes (je veux dire ici sans trouble alimentaire) mangent moins, parce qu’elles ont moins faim après un repas plus “riche”, cela ne s’applique pas à vous qui êtes en guérison. 

Seriez-vous capable de contrer votre trouble alimentaire ? Malheureusement non, et ce n’est pas que vous n’êtes pas assez fort, c’est juste que vous êtes malade. Ce n’est pas de votre faute.

3 - Votre TCA est une façon de vous protéger de vos blessures

Je le dis souvent, un trouble alimentaire n’a rien à voir avec le corps ou l’alimentation. Ça en choque certain d’ailleurs… Mais la nourriture, la perception du corps… ce ne sont que des conséquences à votre TCA. Les troubles alimentaires ne sont pas des “régimes” que vous pouvez arrêter du jour au lendemain.

Votre corps a développé un trouble alimentaire pour vous protéger de quelque chose, en réponse à des blessures profondes que vous avez. En fait, un TCA est un mécanisme de défense qui a d’ailleurs fonctionné pendant un moment : souvent au début, quand les effets néfastes ne sont pas encore apparus.

J'aborde ce sujet dans cet épisode de mon podcast :

Au début, vous vivez une sorte de “lune de miel” où vous vous sentez puissant. Personnellement, je n’avais jamais eu autant confiance en moi de ma vie. Donc forcément, mon cerveau a associé la perte de poids et le contrôle (sur la nourriture et mon corps) avec quelque chose de positif. 

Votre cerveau a ainsi créé une association entre votre trouble alimentaire et une sorte de sécurité. Donc quand vous êtes en guérison, vous luttez pour sortir des mécanismes de votre trouble alimentaire. Et votre cerveau vous freine car il a peur de sortir de sa zone de confort, il pense qu’il ne sera plus en sécurité.  Lutter contre votre TCA, c’est lutter contre un mécanisme d’adaptation qui vous a aidé à survivre à un moment donné. C’est terriblement difficile, d’où l’importance de se faire accompagner par une personne qui saura vous aider à reprogrammer vos schémas de croyance. 

Le simple fait d’avoir conscience que votre TCA est un mécanisme psychologique pour vous aider à faire face à des blessures ne fera pas disparaître vos problèmes psychologiques ancrés depuis des années. Cela demande un accompagnement régulier, sur le long terme.

4 - Votre peur de guérir est parfois trop intense

Une fois, un médecin m’a dit que si je ne guérissais pas, c’est parce que je ne voulais inconsciemment pas guérir, que j’avais peur de l’après, que j’avais peur de lâcher la maladie. J’ai eu du mal à accepter cela. Comment pouvais- je avoir peur de guérir alors que cette maladie me gâchait la vie ? Oui, mais en même temps, c’était tellement omniprésent dans ma vie depuis 3 ans… Qu’est-ce que j’allais devenir sans elle ? À quoi je penserai ? Guérir, c’est comme déraciner un vieil arbre. Les racines sont tellement profondes que le trou sera immense. Et comment combler ce trou ? 

Évidemment que c’est terrifiant, et c’est complètement normal, il n’y a aucune honte à cela. Mais parfois, pour avancer vers cet inconnu, on a besoin que quelqu’un nous prenne par la main, pour nous aider à nous reconstruire. 

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5 - Les troubles alimentaires sont des maladies mentales complexes

Même si aujourd’hui on a accès à de nombreuses ressources nous expliquant ce que sont les troubles alimentaires, cela reste des maladies complexes où le fonctionnement diffère d’une personne à une autre. Il s’agit de votre santé, de votre vie. Vous n’en avez qu’une, alors prenez-en soin ♥ 

Il s’agit d’un phénomène quand même rare, mais qui peut arriver : le syndrome de réalimentation. J’ai été victime de ce syndrome, et heureusement que j’étais suivi médicalement car je ne serai peut être plus en vie aujourd’hui. En fait, j’étais tellement dénutri que mes intestins se sont arrêtés de fonctionner. Et moi je l’ignorais donc j’ai continué de manger. Et de ce fait, toute la nourriture que j’ingérais s’était bloquée. Je ne suis pas médecin, mais je pense qu’il existe énormément de types de syndrome de réalimentation. Mais ce que je veux dire, c’est que la renutrition ne doit pas se faire du jour au lendemain, ça doit être progressif. Cela m’a conduit aux urgences, puis en réanimation pendant 15 jours. J’ai ensuite été hospitalisée durant presque 3 mois où j’ai eu une ré-alimentation progressive, où j’avais des analyses médicales régulières afin de s’assurer que mon corps acceptait bien la renutrition.

D’ailleurs, autre conséquence de la réalimentation : notre corps crée des œdèmes. La plupart des cas, ils se situent au niveau des pieds et des jambes. Mais cela peut s’aggraver si ce n’est pas surveillé.

Les troubles alimentaires ont des conséquences neurologiques également importantes à prendre en compte pour mieux comprendre notre perception. Par exemple, vous ne percevez pas correctement votre corps. Vous vous voyez souvent plus gros que ce que vous n’êtes réellement, c’est le phénomène de dysmorphophobie. Un spécialiste saura vous expliquer cela. 

Personnellement, lorsque j’étais dénutrie, je n’étais plus capable de réfléchir correctement, j’oubliais certains mots, je n’avais plus de force. J’étais épuisée et je n’avais pas l’énergie pour combattre mon trouble alimentaire. Même si l’hospitalisation était très difficile et que le fait de ne plus gérer moi-même mes repas était un véritable défi, je n’avais pas le choix. Et avec du recul, je sais que cela m’a permis de me décharger de la “responsabilité” de mon alimentation le temps que je reprenne des forces, que je retrouve la raison. Attention, je ne dis pas qu’il faut forcément passer par la case hôpital pour guérir. Simplement, pour moi, c’était une étape par laquelle je n’avais pas le choix de passer.

6 - Vos proches ne sont pas impartiaux

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Bien que les proches ne peuvent pas vous faire guérir à votre place, ils ont un rôle important. Personnellement, je pense que leur rôle dans la guérison est surtout l’écoute, l’empathie, le soutien. C’est clairement très difficile d’être aux côtés d’une personne souffrant de troubles alimentaires car c’est une maladie complexe, pleine d’ambivalence. C’est d’autant plus difficile lorsque c’est son enfant ou son compagnon de vie. 

Ma mère et ma sœur ont eu un rôle central dans ma guérison. Et sans elles, je m’en serai sortie mais certainement beaucoup plus difficilement. Cependant, l’aide des proches a ses limites. Déjà, tout le monde ne parvient pas à avoir une écoute empathique et bienveillante car le fait de vous voir souffrir les affecte trop. Certaines personnes préfèrent aussi ne pas s’impliquer dans votre guérison pour se protéger. Mais la plus grosse limite est que vos proches ne sont pas impartiaux. Et pour moi, c’est primordial d’avoir un appui extérieur impartial.

Parfois, ma mère me répétait des choses dans le but de m’aider mais cela m’horripilait, m’agaçait. Ma psychiatre ou les infirmières de l’hôpital m’apportaient le même conseil, et je l’acceptais et l’appliquais. Cela énervait un peu ma mère je pense mais je lui expliquais que si cela venait d’une personne neutre, qui plus est du corps médical, cela avait beaucoup plus d’impact sur moi. Autre point, vos proches ne sont pas formés aux mécanismes des troubles alimentaires. Et c’est complètement normal.

Mais de ce fait, ils ne sauront pas forcément répondre à vos questions ou n’adopteront pas forcément le bon comportement face à une compulsion alimentaire par exemple. Ainsi, ils peuvent vous donner malencontreusement des conseils complètement inappropriés.

7 - Notre société actuelle ne vous aide pas à guérir

Notre société actuelle, bien que cela évolue, est centrée autour des diktats de la diet culture. Cela complique vraiment le rétablissement des troubles alimentaires quand on entend à la télé, à la radio, sur les réseaux sociaux tous des messages autour de l’alimentation et du corps. 

C’est assez dingue comme ce sont des paroles omniprésentes. Je le vois, à mon travail et même dans la bouche de mes proches : les gens parlent sans même se rendre compte de l’impact que tel repas aurait soi-disant sur leur poids. La société se base sur la croyance que tout est binaire : la nourriture est soit bonne ou mauvaise, soit healthy ou grasse, soit peu calorique ou fast food. 

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Donc lorsque votre trouble alimentaire vous dit que vous ne devez pas manger, vous allez trouver facilement un argument autour de vous qui confortera cela plutôt que le contredira : un ami qui saute un repas, une grande sœur qui fait un régime, un cousin qui a commencé un nouveau programme de sport intense, les pubs de la télé qui vous disent qu’il faut préparer le summer body… Bref, vous voyez de quoi je parle ! 

De plus, malheureusement, la société est également mal éduquée sur les TCA. Beaucoup ne perçoivent pas lorsqu’une personne souffre d’un trouble alimentaire et vont féliciter une perte de poids par exemple. Pire, certaines personnes pourraient vous demander conseil pour savoir comment maigrir ou résister devant des gourmandises… (ça m’est arrivé) : la pire chose à demander quoi.

Nous sommes tous humains et nous avons besoin de soutien. Je vous ai demandé sur Instagram les raisons pour lesquelles vous ne consultiez pas quelqu’un. Dans cet article, j’ai répondu à certaines de vos réponses. Mais la dimension financière et la difficulté de trouver le bon psy sont souvent revenus :

  • Concernant le côté financier, il vous est possible de demander d’être en ALD (affection à longue durée). Ainsi, lorsque vous consultez un médecin ou un psychiatre dans le cadre de votre TCA, cela sera pris en charge à 100%. En revanche, pour tout ce qui est médecine douce (dont les psychologues) en effet, ce n’est pas encore assez pris en charge en France… Mais il est possible de consulter gratuitement dans des CMP (Centre Médico-Psychologique). Je vous conseille cependant de rechercher des thérapeutes spécialisés dans les troubles alimentaires
  • Pour ce qui est de trouver la bonne personne : en effet, cela ne se fait pas toujours du premier coup. Mais c’est pourquoi il faut persister. Je n’ai clairement pas trouvé le bon praticien du premier coup. Mais j’ai tenté avec d’autres et j’ai trouvé plusieurs bons thérapeutes qui m’ont réellement aidé dans ma guérison. 

Je terminerai cet article en appuyant sur le fait que, bien qu’une aide extérieure soit nécessaire, être acteur de sa guérison est primordial. Cela se fait de différentes façons. Je vous partage souvent des conseils sur mon compte Instagram ou aux travers mes podcasts, mais en voici certains exemples :

  • Lire du contenu, écouter des podcasts, suivre des comptes Instagram qui vous expliquent les fonctionnements des TCA et vous partage des conseils
  • Faire des exercices concrets : de relaxation, de restructuration de vos pensées, analyser vos émotions
  • Instaurer un environnement positif : dire des mantras positifs, se créer un tableau de visualisation, s’entourer de personnes bienveillantes, faire des activités qui font sens pour vous
  • La thérapie par l’art : Écrire vos ressentis, dessiner, colorier des mandalas…

Je pense que je ferai un article bientôt pour vous faire une liste des choses concrètes que j’ai mis en place et qui m’ont aidé 😉

En attendant, j’espère que cet article vous permettra de réfléchir à votre besoin de demander une aide extérieure. Je vous invite à partager votre expérience en commentaire ou à me faire part d’autres peurs que vous avez et qui vous empêchent de sauter le cap pour demander de l’aide.

Si vous avez d’autres tips de choses que vous avez mis en place seul, n’hésitez pas aussi à les partager !

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Thérapie, 0 commentaire
Êtes-vous assez malade pour être légitime à une aide extérieure pour faire face à votre TCA ?

Êtes-vous assez malade pour être légitime à une aide extérieure pour faire face à votre TCA ?

Êtes-vous assez malade pour être légitime à une aide extérieure pour faire face à votre TCA ?

Je ne suis pas assez malade pour me sentir légitime à un traitement et soigner mes troubles alimentaires”. C’est un ressenti qui revient très fréquemment dans les troubles alimentaires

J’ai moi-même ressenti ça pendant au moins 6 mois, voire plus. Durant au moins 6 mois, je disais que j’avais quelque chose qui ressemblait à de l’anorexie, mais, chez moi, c’était différent et dans tous les cas “je gérais”. Au bout d’un an, j’ai pris rendez-vous avec un médecin spécialisé à l’hôpital. Mais même après 1 an et demi dans les TCA, j’étais encore persuadée que moi, je gérais mon TCA seule, je n’avais pas besoin d’être hospitalisée. Moi je n’étais pas assez malade, mon cas n’était pas assez grave pour justifier une hospitalisation. Un jour, le médecin a dit à mes parents qu’il fallait me faire hospitaliser à temps complet car mon corps allait bientôt me lâcher, que c’était une urgence. Dans ma tête, je me disais qu’il était fou, qu’il ne se rendait pas compte que moi je n’étais pas aussi malade que les filles qui se font hospitaliser à temps complet. J’étais majeure, alors j’ai refusé l’hôpital. Le médecin m’a dit “Dans ce cas, je vais prévenir le service de réanimation que vous allez arriver bientôt”. Et franchement, je me foutais de lui intérieurement, je me disais qu’il était complètement marteau. Mais il avait raison, ça n’a pas manqué, à peine 1 mois plus tard je suis arrivée aux urgences où j’ai été transféré en réanimation pour 15 jours. 

Alors, je peux vous assurer que je comprends ce que vous ressentez…

Dans cet article, je vais vous démontrer que ce sentiment d’illégitimité que vous avez s’explique cérébralement. Je vous expliquerai aussi pourquoi vous devriez vous faire aider le plus vite possible.

Vous souffrez (très certainement) d’anosognosie

Anosognosie. Je n’avais jamais entendu parler de ce terme, même lorsque je souffrais moi-même d’anorexie ! Avant de vous parler de ce phénomène, je précise juste que je ne suis pas neurologue. Je suis juste “experte” des troubles alimentaires grâce à ma propre expérience et je me suis documentée pour vous apporter les éléments d’informations qui arrivent. 

Anosognosie est un terme utilisé par des neurologues, dans les maladies mentales, faisant référence aux dommages cérébraux dans les zones frontale et pariétale. 

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Ces dysfonctionnements du cerveau empêchent la personne d’avoir conscience de sa maladie, ou du moins, elle en atténue sa gravité. Ce phénomène a surtout été observé pour la moitié des personnes atteintes de schizophrénie et un peu moins de la moitié des personnes bipolaires. Ce qui expliquerait d’ailleurs pourquoi ces personnes refusent souvent de prendre leurs médicaments pour se soigner. Chez les personnes atteintes de troubles alimentaires, il y a moins d’études qui ont été menées mais une étude américaine rapporte que près de 80% des patients en souffriraient.  

Et lorsque le lobe frontal et pariétal ne fonctionnent pas à 100%, la personne concernée perd (ou du moins partiellement) sa capacité à “mettre à jour” son image de soi, la perception de son corps.

Quand j’ai su ça, ça m’a paru tellement évident tout à coup ! Cela veut dire que la personne qui souffre d’anorexie mentale ou de boulimie n’a pas “mis à jour” la perception de son corps. Donc elle a beau avoir perdu des kilos, devant le miroir, elle voit toujours son corps d’avant la maladie. C’est d’ailleurs pour ça qu’une personne souffrant de TCA souffre de dysmorphophobie, c’est-à-dire qu’elle ne se voit pas comme elle est réellement. On souffre tous, plus ou moins de dysmorphophobie. Mais chez les personnes souffrant d’anorexie mentale, c’est accentué.

On parle très fréquemment de déni en début de troubles alimentaires. Mais en fait je trouve que l’anosognosie est différente du déni. Déjà parce que déni, c’est beaucoup plus simple à dire qu’anosognosie 😅 (Sans rire, j’ai dû l’écrire 15 fois en écrivant cet article, je galère toujours autant à l’écrire haha)

Blague à part, je trouve que c’est vraiment différent et ça permet de comprendre pourquoi la personne malade pense ne pas être malade ou du moins, pas assez. 

L’anosognosie est très puissante et rend l’acceptation du traitement réellement difficile. Parce que la personne est persuadée qu’elle n’est vraiment pas assez malade, que son trouble du comportement alimentaire n’est pas assez grave. 

Le déni, c’est quand on sait qu’on a un problème mais on le “nie”. Alors que l’anosognosie, on ne sait pas qu’on a un problème donc on ne peut pas nier quelque chose qu’on ignore

Du coup, la personne est tellement persuadée qu’elle n’est pas malade, qu’elle est très convaincante. C’est comme ça d’ailleurs qu’elle est capable de persuader son entourage qu’elle n’est pas malade. C’est important de savoir ça pour que vous, en tant que personne malade, vous sachiez que vous ne devez pas faire confiance à votre instinct. Mais pour les proches, c’est aussi important de savoir que vous devez inciter la personne concernée à se soigner même si elle vous dit qu’elle n’est pas malade. Moi je me souviens que la maladie arrivait à bien manipuler mon entourage, mais vraiment malgré moi. C’est pour ça que la maladie s’avère vicieuse. Elle nous ment à nous-même. 

Donc sachez que le fait de croire que vous ne semblez pas assez malade fait partie de la maladie. Même si vous perdez X kilos, vous aurez toujours l’impression de ne pas être assez malade parce que votre trouble alimentaire vous ment.   

Votre poids et IMC n’indiquent pas la gravité de votre TCA

Malheureusement, dans notre société actuelle, on donne encore trop d’importance au poids et à l’IMC dans les troubles alimentaires. Que ce soit l’entourage : ils ne comprennent pas assez le fonctionnement des TCA, donc ils se fient à l’apparence. Et si physiquement, on n’a pas l’air en insuffisance pondérale, bah ça leur semble moins grave. Et même au niveau médical, l’IMC est souvent un indicateur utilisé par les médecins pour se repérer là où on en est dans notre parcours de guérison. À l’hôpital, tout était fait en fonction de l’IMC : il fallait faire tel IMC pour faire du sport, pour avoir une permission, pour pouvoir sortir de l’hôpital, etc. Sauf que si on revient à l’origine de l’IMC, c’est un indicateur qui a été créé par un mathématicien pour des utilisations statistiques et non pas cliniques. L’IMC n’est pas fiable en tant que donnée médicale parce que cela ne prend pas en compte la génétique et l’hygiène de vie de chacun : le poids des muscles et des os est différent selon chaque personne.  

Combien de fois j’ai entendu dire qu’il fallait que j’atteigne l’IMC de 19 pour que je sois en bonne santé métabolique. Sauf qu’à 19, tout le monde n’est pas en bonne santé métabolique. La santé d’une personne ne se résume pas à son IMC. Donc si vous dépassez 19, ça ne veut pas dire que ​vous êtes guéri ! L’objectif n’est pas d’atteindre un certain IMC pour guérir.

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Il ne faut pas oublier que les TCA sont avant tout des maladies mentales, et pas des maladies physiques. Cela veut dire que même une personne avec une corpulence d’apparence “normale” (même s’il n’y a pas de normalité) peut être en détresse émotionnelle et psychique ! Les troubles de la conduite alimentaire se présentent sous toutes les formes et toutes les tailles. Il existe autant de TCA que de personnes malades. Je sais à quel point c’est difficile de se sentir légitime parce que j’ai eu la phase dans laquelle j’avais regagné du poids mais où j’étais horriblement mal mentalement. Et en effet, autour de moi, les gens semblaient penser que j’allais mieux et me traitaient comme tel. Et cela rendait encore plus compliqué à accepter mon TCA. Mais rappelez-vous que vous êtes la seule personne à ressentir le mal que vous éprouvez. Vous n’avez pas besoin de le prouver aux autres pour rendre valable votre douleur

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

Pourquoi vous devez vous faire aider au plus vite

Je fais souvent la comparaison avec un cancer pour faire comprendre surtout aux proches la gravité des TCA (et du fait aussi que cela ne dépend pas de la volonté des personnes concernées). Lorsqu’on diagnostique un cancer à une personne, elle ne va pas attendre d’être en phase terminale pour commencer son traitement, sans quoi elle réduit considérablement ces chances de s’en sortir. Pour un TCA c’est la même chose. L’anorexie est l’une (si ce n’est pas là) des maladies mentales les plus difficiles à guérir avec un taux de mortalité plutôt élevé pour une maladie mentale. Au plus vous agissez rapidement, au plus vous divisez par deux vos risques de rechute. Alors pourquoi attendre ? 

Je parle de ce sujet dans cet épisode de mon podcast :

Au plus vous agissez tôt, au plus vous diminuez les dommages physiques. Au plus le trouble alimentaire gagne du terrain dans votre tête, au plus il est difficile de l’arrêter et au plus les conséquences sur le long terme s’accentuent. Je suis désolée si ces propos font peur, mais c’est important de comprendre que les TCA sont dangereux. Moi-même je n’y croyais pas et j’ai fini en réanimation. Les médecins m’ont dit que j’ai eu la chance que ce soit mes intestins qui se sont arrêtés de fonctionner. Si c’était le cœur ou le foie, je ne serais pas en train de vous écrire cet article…

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Vous êtes assez malade pour vous soigner

Le terme “assez malade” ne devrait même pas exister. Il n’y a pas de “assez malade” dans les troubles alimentaires. Vous souffrez de votre trouble du comportement alimentaire et vous êtes légitime à un traitement, même si :

  • Vous avez le sentiment d’avoir déjà un poids “santé”. Ce n’est pas une question de poids, comme j’en parle juste avant dans mon paragraphe sur l’IMC ;
  • Vous vous nourrissez toujours ou vous avez l’impression que vous mangez beaucoup (Un TCA ce n’est pas forcément ne pas manger comme beaucoup le pense) ;
  • Vous n’avez pas fait de séjour à l’hôpital, vous n’êtes pas passé par la réanimation ou vous n’avez pas été sondé ;
  • Vous n’avez pas de complications médicales ou vos résultats d’analyses au laboratoire sont “normaux”. Sachez d’ailleurs que dans les troubles alimentaires, les répercussions physiques et/ou mentales se font insidieusement, petit à petit. Vous ne voyez peut-être pas encore des conséquences qui sont déjà en cours dans votre corps ;
  • Vous parvenez encore à aller à l’école ou au travail. Comme la maladie nous ment à nous même, on est capable d’avoir une force surhumaine qui s’écroule du jour au lendemain. La veille où je suis arrivée en réanimation j’étais encore au travail. Une fille avec qui j’étais à l’hôpital passait son bac la veille d’arriver en réanimation. Le cerveau sait tromper votre corps… ;
  • Vous passez encore de bonnes journées. Ce n’est pas parce que certains jours vous arrivez à battre la petite voix que vous êtes moins malade ;
  • Vous avez l’impression que les autres sont “pires”. Les troubles alimentaires sont des maladies compétitives. Vous aurez toujours l’impression que les autres mangent moins que vous, semblent plus hyperactifs, sont dans un état plus grave que vous. Mais vous comparer ne fera qu’alimenter votre TCA. Je vous propose d’aller voir mon article dédié pour vous détacher de cette habitude. 
  • Votre famille et vos amis ne paraissent pas si “inquiets” que ça pour vous. Ne vous y fiez pas. Déjà parce que, comme expliqué auparavant, votre TCA est tellement puissant que vous êtes très convaincant pour leur dire que tout va bien. Et parce que, pour vos proches, c’est parfois un moyen de protection pour eux-mêmes. Ou c’est aussi une façon de ne pas vouloir vous fragiliser encore plus, de ne pas vouloir vous impacter avec leurs inquiétudes. 
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Si vous pensez ne pas avoir le droit au traitement pour votre trouble alimentaire, posez-vous ces questions : 

Est-ce que votre relation à la nourriture vous empêche de vivre correctement ?  Est-ce que vous savez accepter un repas avec des amis ou de la famille de manière fluide, sans stress ? Est-ce que lorsque vous faites vos courses vous vous prenez la tête sur les informations nutritionnelles notées sur les packagings ? Est-ce que vous avez l’impression que vous avez très souvent des pensées autour de la nourriture dans votre tête ? Est-ce que vous passez du temps à regarder du contenu sur la nourriture sur internet ? Est-ce qu’il vous arrive de mentir pour ne pas manger ? 

Il en va de même pour l’activité physique : est-ce que vous culpabilisez si vous êtes une journée tranquille dans votre canapé sans faire de l’exercice ? Est-ce que vous êtes perturbé si on vous propose une sortie qui vous ferait rater votre séance de sport ? Est-ce que vous avez ce sentiment d’être constamment en action ? Est-ce que si votre médecin vous demande de ne pas faire d’exercice pendant 1 ou 2 semaines cela vous rend nerveux.se ? 

Si vous avez répondu oui à au moins une de ces questions, alors la nourriture et/ou l’activité physique ont des conséquences négatives sur votre vie dont vous devriez en parler avec un thérapeute et/ou un médecin

Vous n’avez pas besoin de justifier votre souffrance pour être légitime à une aide extérieure. Avoir besoin d’aide pour vous sortir de votre trouble alimentaire n’est pas quelque chose dont vous devriez vous sentir coupable. Vous avez le droit de vous faire aider, et vous devriez le faire, au plus vite. 

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Thérapie, 1 commentaire
Gérer les repas au restaurant quand on souffre de troubles alimentaires

Gérer les repas au restaurant quand on souffre de troubles alimentaires

Gérer les repas au restaurant quand on souffre de troubles alimentaires

La plupart des gens sont super contents lorsqu’on les invite à une soirée restaurant. Certains ont même l’habitude d’y aller toutes les semaines, c’est leur petit plaisir. Aller au restaurant peut paraître banal et super attrayant ! À condition de ne pas avoir de troubles alimentaires… Pour une personne souffrant de TCA, aller au restaurant est vraiment source d’angoisse et c’est un véritable défi, un moment même difficile à passer. 

Le contrôle de notre alimentation est un symptôme très fréquent des troubles alimentaires. Il est même central pour beaucoup de malades. Aller au restaurant, c’est n’avoir aucun contrôle sur notre repas. On ne sait pas comment est confectionné le repas, quels sont les aliments qui composent le plat, l’heure à laquelle nous seront servis… Et il y a également le regard des autres à gérer. Une autre conséquence des troubles alimentaires, c’est la solitude, le fait de se couper de toute vie sociale. Aller au restaurant, c’est manger en compagnie d’autres personnes qui d’ailleurs, ne mangeront pas forcément le même repas que nous. 

Mais aller au restaurant est un excellent exercice sur le chemin de la guérison. Je le dis souvent, mais dites-vous bien que si c’est difficile, c’est parce que ça dérange votre trouble alimentaire. Et au plus vous dérangez votre TCA, au plus la petite voix est poussée hors de sa zone de confort, au plus vous vous rapprochez de la guérison totale de votre trouble alimentaire. Lorsque j’étais en hôpital de jour, le restaurant était un exercice thérapeutique. Nous avions 1 à 2 sorties restaurant organisées où nous ne savions pas quel restaurant était choisi par l’hôpital. Nous avions l’obligation de choisir un repas complet, à savoir a minima plat et dessert, en éliminant les salades de notre short list. Franchement, c’était super angoissant. Et pour être honnête, lorsque j’étais sur place, il m’arrivait de pleurer devant mon dessert. Alors, je sais à quel point cet exercice est difficile. Dans cet article, je vous partage des tips pour vous aider à mieux gérer les sorties au restau avec votre trouble alimentaire.

Accepter que l’exercice soit difficile

Vous avez extrêmement peur d’aller au restaurant et c’est parfaitement normal. Vous avez la petite voix de votre trouble alimentaire qui hurle en vous de ne pas y aller, que vous ne le méritez pas, que vous n’y avez pas le droit, que vous faites une grave erreur en acceptant ce déjeuner ou dîner, que vous allez le regretter, etc. C’est donc complètement normal d’avoir le sentiment que vous n’allez pas y arriver et de vous sentir dévaster par l’exercice. 

Acceptez ces peurs, ces angoisses avec bienveillance fait partie du processus de guérison. Félicitez-vous d’accepter le restaurant et ne soyez pas trop dur avec vous-même. Comprenez que votre corps se sent en détresse parce qu’il doit se battre avec les démons internes de la maladie. Ne soyez pas trop exigeant avec vous-même. Ne vous en voulez pas d’avoir d’être en difficulté, de ne pas accepter avec enthousiasme un restaurant comme les autres pourraient le faire. Vous n’êtes pas les autres. Vous souffrez d’un trouble alimentaire. Ce n’est pas votre faute. 

J’en profite pour dire que tout le monde n’en est pas au même stade dans les troubles alimentaires. D’où l’importance de ne pas comparer sa guérison avec celle d’autres malades. Il y a autant de troubles alimentaires que de personnes qui en souffrent. On a tous ses difficultés, ses peurs, ses angoisses… 

Lorsque j’étais en hôpital de jour, tout le monde ne pouvait pas aller au restaurant tout simplement parce qu’il s’agit quand même d’un exercice très difficile. Moi-même, lorsque j’étais au plus dénutri, et que la maladie avait une telle possession de mes pensées, les médecins refusaient que je me prête à cet exercice. Je le dis souvent, il est extrêmement important d’être accompagné par des professionnels lorsqu’on a des troubles alimentaires. Parlez-en à votre thérapeute de votre sortie restaurant pour que vous puissiez en discuter et mesurer vos capacités à cet instant pour faire face à un repas au restaurant. 

« Petit à petit, l’oiseau fait son nid »

Une chose importante en général dans la guérison des troubles alimentaires, c’est le fait de ne pas vouloir aller trop vite. Si vous allez trop vite, vous prenez le risque de ne pas être prêt, de vous brusquer et donc de rechuter plus facilement.

Cela reste un conseil personnel, mais y aller en douceur pour les repas au restaurant est judicieux. J’entends par là qu’il ne vaut mieux pas foncer direct dans un fast-food et prendre le plat avec la plus grande intensité de « peur », votre plus gros fear-food. Après, chacun est libre de faire comme il le souhaite et cela dépend tellement de où vous en êtes dans votre processus de guérison.

Personnellement, mes premiers restaurants, je les ai fait dans un Flunch ou au Salad&co. C’était plus simple pour moi de retrouver les mêmes assiettes que j’avais à la maison. C’était un petit pas : mon repas ne changeait pas tant que ça mais j’étais dans un environnement totalement étranger et je n’avais pas tant de contrôle sur mon repas puisque je ne le calculais pas ni ne le cuisinais moi-même. Ensuite, j’ai commencé à aller dans des « vrais restaurants » et au début, je prenais plutôt des assiettes qui ne me faisaient pas trop peur, ou alors une assiette « fear-food » mais un dessert plutôt simple à prendre. Puis je prenais à la fois une assiette et un dessert « fear-food », qui me donnaient envie évidemment mais dont je n’étais pas habituée d’en manger parce que c’étaient des aliments qui faisaient tout simplement peur. 

D’ailleurs au début, je regardais aussi le menu à l’avance et je choisissais même mon repas. Cela m’aidait à être moins stressée. Puis petit à petit, mon défi a été de ne plus regarder le menu en avance.

Ce que je veux dire, c’est que j’y allais vraiment petit à petit, étape par étape en fonction de ce qui me faisait moins peur au plus peur. Une fois que vous maîtriserez toutes ces étapes, vous pourrez plus facilement accepter les sorties au restaurant improvisées, où vous ne prévoyez pas en amont le restaurant et votre plat. 

Préparer votre sortie au restaurant en amont

Comme je vous disais, je pense, et notamment pour vos premiers restaurants, qu’il est important de les préparer en amont afin de s’assurer que tout se passe pour le mieux au moment-même. 

Choisir les bonnes personnes :

Commencez par choisir la ou les personnes qui vous accompagneront au restaurant. Je vous conseille de choisir des proches qui sont au courant de vos troubles alimentaires mais qui en plus, comprennent ce que c’est et la difficulté que cela représente pour vous. Il vous faut des personnes en qui vous avez confiance, qui sauront vous aider en cas de difficulté, qui seront votre véritable bouée de sauvetage. Je vous déconseille de prendre des personnes qui parlent en boucle de nourriture, de régimes et tout ce qui va avec. Vous savez qu’en tant que personne souffrant de TCA, ces discussions sont de véritables éléments déclencheurs de stress. 

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D’ailleurs, évitez de partager vos repas avec d’autres personnes ayant des troubles du comportement alimentaire (en dehors du cadre thérapeutique évidemment). Choisissez une personne agréable, souriante, qui discutera avec vous de sujets qui vous changeront les idées. Une personne qui a une relation saine à la nourriture. C’est important que votre cerveau puisse à termes faire le lien entre sortie au restaurant et moment agréable.

Prévoyez le cadre spatio-temporel :

Prévoyez en amont le jour, la date précise où vous réaliserez cet exercice. Évidemment, la vie, c’est d’être invitée au restaurant à l’imprévu. Mais pour pouvoir accepter un restau à l’imprévu, il faut d’abord l’avoir expérimenté plusieurs fois comme un exercice thérapeutique. Vous pouvez également si vous le souhaitez et si vous le pouvez, vous rendre en amont sur le lieu du restaurant pour mieux vous projeter. Maintenant, on a internet quand même ! Et parfois le fait de visiter le site internet ou les réseaux sociaux du restaurant permet de mieux appréhender votre sortie. Prévoyez d’ailleurs au départ un restaurant plutôt calme. Vous avez déjà assez de brouhaha dans votre tête. Enfin personnellement, un endroit trop bruyant et trop mouvementé me stressait au début. J’avais besoin d’un environnement stable. 

Retrouvez cet article en épisode de podcast :

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Préparez la sortie avec votre thérapeute :

Prévoyez de faire une séance avec votre psychologue avant où vous abordez toutes vos angoisses. Vous pouvez avec le thérapeute imaginer la situation la pire qui puisse se passer pour mieux la gérer si elle se passe vraiment (d’ailleurs, la plupart du temps, le pire envisagé n’arrive jamais). Si vous le souhaitez, vous pouvez également prévoir une séance avec votre thérapeute le jour-même ou les jours suivants votre sortie au restaurant. Cela vous permettra de debriefer sur les choses qui ont été anxiogènes, mais aussi pour souligner le positif, votre pas de plus vers la guérison.

Visualiser le moment :

C’est quelque chose qui m’aide souvent personnellement, l’exercice de visualisation. Lorsqu’un événement me stress, dans ma tête je vais visualiser l’événement. Cela permet d’appréhender notre comportement face aux différentes étapes de la sortie au restaurant. Le jour même, votre cerveau aura le sentiment de l’avoir déjà vécu et se sentira plus en sécurité.

Lister les déclencheurs :

Anticipez en amont tous les déclencheurs qui pourraient se manifester le jour de l’expérience afin de mettre en place des actions pour les éviter ou pour mieux les gérer. Par exemple, je savais que je devais éviter les restaurants avec buffet à volonté parce que très généralement, je perdais le contrôle et après je culpabilisais énormément. Mes premiers restaurants n’étaient donc pas des buffets à volonté. De même, les déclencheurs étaient les conversations autour des calories, du régime, ou certaines remarques sur la nourriture. Si je le pouvais, je briefais les gens en amont sur ce qu’ils ne devaient pas dire pour ne pas me mettre en difficulté. D’où le fait de bien choisir les personnes qui nous accompagne dans les premières fois si on en a la possibilité, bien sûr…  Un autre déclencheur pour moi était également de choisir un aliment que mon TCA voulait et de me refuser ce qui me donnait envie. Je savais que si je choisissais la salade de fruit à la place de la coupe glacée qui me donnait envie, j’allais finir par compulser sur du sucré en rentrant chez moi. Je gardais ça en tête pour choisir des plats qui me donnaient vraiment envie. 

Prévoyez des sujets de conversation :

Alors clairement pour moi c’est un autre déclencheur : le silence. Je déteste manger dans le silence ou que la personne qui m’accompagne ne parle pas, tout simplement car la voix dans ma tête prendrait le dessus et j’aurai milles pensées autour de la culpabilité qui résonneraient dans ma tête. Prévoyez des petites idées de sujets de conversation en cas de « blanc » pour ne pas laisser place au trouble alimentaire.

Pratiquer un exercice de relaxation :

Afin d’instaurer un climat de sérénité, vous pouvez prévoir de faire un exercice de relaxation avant d’aller au restaurant : une méditation guidée (comme avec l’application petit bambou) ou un exercice de respiration, de cohérence cardiaque… Cela vous permettra de calmer vos peurs intérieures.

Maintenez votre plan alimentaire : ne compensez pas

Je sais que tout le monde n’a pas de plan alimentaire spécifique mais quand je parle de plan, je veux dire que vous devez maintenir vos habitudes alimentaires même le jour où vous allez au restaurant. Vous devez prendre ce jour exactement comme un jour classique. 

Je sais que ce n’est pas simple et que votre trouble alimentaire vous dit le contraire. Je sais que vous le savez mais que ce n’est pas aussi simple de manger normalement. Je le sais parce que j’ai répété cette connerie de nombreuses fois. Avant, je mangeais moins les jours précédents, le jour même et même le lendemain. J’arrivais au restaurant affamée, et le pire se produisait toujours : je mangeais énormément, je me ruais sur le pain, je culpabilisais, je me haïssais… Bref, vous connaissez la chanson. 

Vous le savez aussi bien que moi, se restreindre ou compenser par du sport plongera votre corps dans un état de stress. Et votre corps aura besoin de récupérer l’énergie qu’il n’a pas eu pendant cette phase de restriction et vous fera potentiellement compulser. Vous n’avez pas besoin de « garder de la place » pour votre repas au restaurant. Vous n’avez pas besoin de mériter ce repas. Vous n’avez pas besoin de « nettoyer » le repas après. C’est votre trouble alimentaire qui vous dit ça. Vous avez le droit au plaisir, vous avez le droit de manger sans compenser. Faites confiance à votre corps, il se régulera de lui-même. Mais ne le privez pas d’énergie car il arrivera à plat au restaurant. Et votre cerveau associera toujours le restaurant comme un événement traumatisant pour votre organisme. 

Forcez-vous à manger normalement en amont et après le repas. Souvent on s’en fait toute une montagne, on a peur de prendre du poids à cause du repas au restaurant, de perdre totalement le contrôle. Mais manger au restaurant n’est pas égal à grossir avec un gros repas. C’est une association que fait votre trouble alimentaire mais qui est faussée. 

En répétant l’exercice du restaurant tout en mangeant avant et après, on finit par se rendre compte que finalement, c’est la montagne qui accouche d’une petite souris. C’est-à-dire que ça n’a pas d’impact monstrueux de manger au restaurant. Sinon, croyez-moi il y aurait beaucoup moins de restaurant et les gens ne s’en réjouiraient pas tant que ça d’y aller !

Petite parenthèse : Je vous déconseille fortement de vous peser après. Déjà parce que la pesée doit être réservée au médecin. Mais en plus parce qu’évidemment ça pourra avoir un impact sur les jours d’après mais c’est tout à fait normal. Sachez que lorsque le corps absorbe du sucre ou des glucides, il retient deux à trois fois la quantité en eau. Donc forcément le chiffre de la balance est impacté. Mais ce n’est pas du gras et surtout ce n’est pas un poids qui va rester sur le long terme. Rappelez-vous que l’équilibre se fait sur la semaine et même sur le mois. Ce n’est pas « aussi simple » que ça de prendre du poids.

La difficulté de choisir votre plat

Lorsqu’on allait au restaurant avec mon copain et que je sortais à peine de l’hôpital, il me disait à quel point j’étais totalement différente une fois que j’avais la carte du menu dans les mains. Mon visage s’assombrissait et la petite voix dans ma tête me hurlait un tas de commentaire insignifiant : « choisi le moins calorique », « tu ne mangeras que la moitié de ton assiette », « ne prend qu’un plat sans entrée ni dessert », « choisi un plat sans féculent », « prend le plat le plus sain de la carte », etc.

J’étais complètement perdue et je pouvais prendre franchement 30 minutes pour choisir mon plat. Je changeais toujours mon choix car j’hésitais terriblement entre ce que mon trouble alimentaire voulait et ce que moi je désirais réellement. Après des mois voire des années d’anorexie mentale, c’était parfois difficile de faire la distinction.

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Mais en fait, rappelez-vous qu’il n’y a pas de « mauvais » ou « bons » aliments. Tous les aliments ont la même fonction : donner l’énergie nécessaire à votre corps pour vivre, lui donner du carburant. Tous les aliments contiennent des micronutriments et des macronutriments pour faire fonctionner votre corps. Je vous l’ai déjà dit dans mon article sur la peur de grossir, mais même la graisse est nécessaire pour votre corps. Votre corps a besoin de graisse pour vous assurer une bonne vue, des cheveux en bonne santé, pour faire fonctionner normalement votre cerveau, pour ne pas altérer vos capacités de mémorisation, etc. Malheureusement, on est dans une société qui normalise le fait de catégoriser les aliments en « bons » ou « mauvais ». Mais dites-vous bien que ces discours sont surtout à l’origine de l’industrie du régime qui brasse des millions d’euros. Leur but est de nous faire culpabiliser pour nous faire acheter des produits, des programmes minceur qui n’ont clairement pas un impact positif sur notre santé. 

De même, je ne ressentais plus mes sensations de faim ni de satiété. C’était donc difficile de savoir si j’avais faim ou si c’était juste de la gourmandise. Mais avec le temps, j’ai compris et appris que c’est normal de manger par gourmandise. La plupart des gens au restaurant mange par gourmandise. Manger pour se faire plaisir est aussi vital. C’est important pour votre santé mentale. Votre corps a besoin de se faire plaisir pur vivre. D’ailleurs, en cas de coup dur dans la vie, notre cerveau est conçu pour chercher des aliments qui vont le réconforter. Et il n’y a aucun mal à ça. Vous avez le droit de vous faire plaisir, de vous chouchouter avec des aliments que vous aimez. Ça n’a rien avoir avec la faim. C’est de la gourmandise. Mais la gourmandise n’est pas un pêché, ce n’est pas négatif. C’est juste normal, en fait (attention gros scoop) vous êtes humain ! 😉

Gardez bien en tête que ce muffin ou ce hamburger ne vous tueront pas. Ce ne sont que des aliments. Ils n’ont pas le pouvoir de déterminer votre valeur. En revanche, vous restreindre, sur le long terme, cela peut mettre votre vie en danger…

Si vous avez du mal à choisir, vous pouvez vous allouer un temps limité. Par exemple, vous vous donnez 5 minutes pas plus pour choisir. Et une fois que vous avez fait votre choix, vous refermez la carte des menus et vous ne la touchez plus. Vous vous concentrez sur les conversations de votre table pour vous changer les idées. 

Avant de refermer la carte des menus, vous pouvez vous demander : est-ce que c’est mon TCA qui veut ça ou est-ce que c’est moi ? Qu’aurais-je fait comme choix il y a X année lorsque je n’étais pas malade ?

Rappelez-vous aussi que tous vos repas n’ont pas à être parfait. Je me souviens que lorsque j’étais en guérison, il fallait absolument que je ressente du plaisir en mangeant. Je trouvais ça dingue de voir mes parents ou mon copain manger juste parce qu’ils ont faim et qu’il faut manger. Pour moi chaque repas était un événement de fou, il fallait que je mange quelque chose qui donne très envie, que je prévois quelque chose qui sorte de l’ordinaire, que ce soit une expérience unique à chaque repas. Bref je me mettais la pression. Et si je n’avais pas ressenti une immense joie en mangeant mon repas, je me sentais triste, je me disais que j’avais raté ma chance de me faire plaisir. Mais en fait, des repas, on en a 3 à 4 par jour et ce tous les jours de notre vie. Dites-vous bien que tous vos repas ne doivent pas être parfait et exceptionnels. Et que dans tous les cas, si vous hésitez entre deux plats ou que vous avez regretté d’avoir choisi le plat que vous avez mangé, ce n’est pas grave. Car vous aurez d’autres occasions de le manger, de vous faire plaisir. 

Ne vous engagez pas dans des conversations sur la nourriture

Malheureusement, on est dans une société obsédée par les calories, les aliments minceurs, les régimes. Une société qui normalise le fait de se restreindre, de s’autoflageller lorsqu’on se fait plaisir… Ce n’est clairement pas simple de guérir d’un trouble alimentaire dans un environnement pareil. Mais malheureusement, on ne peut pas contrôler les pensées, comportements et conversations des autres. En revanche, on peut changer sa réaction lorsqu’on entend ce genre de discours. 

Ce n’est pas un exercice facile et qui pas efficace dès les premières fois, mais mettez-vous tout simplement des œillères. Quand j’entends ce genre de conversation, j’ai plusieurs façons de réagir : 

  • Soit je vais couper court la conversation et changer très vite de sujet
  • Soit j’entame une conversation avec d’autres personnes sur un autre sujet
  • Soit je dis très clairement que ce genre de discours me met en difficulté et que je préfère ne pas les aborder. 

Aussi, je me dis toujours que ce genre de paroles ne me concerne pas. Que ça fait partie de mon traitement de ne pas écouter ce genre de discours destructeur. Ce sont des paroles qui alimentent votre trouble alimentaire. Donc vous êtes obligée, pour votre guérison, de vous fermer à ce genre de discussion. Dans tous les cas, ne vous engagez pas dans des débats pour démontrer qu’il ne faut pas participer à la diet culture. Ce n’est pas votre rôle. C’est leur problème s’ils croient en ces façons de penser. Vous n’êtes pas là pour les éduquer, et ils risquent de vous avancer des arguments qui vous mettront encore plus en difficulté. Si vous souhaitez, j’ai dédié un article pour vous aider à gérer les personnes qui parlent constamment de régime.

Restructurez vos pensées

En TCC (thérapie cognitivo-comportementale), j’ai appris à restructurer mes schémas de croyances, de voir les choses autrement. L’exercice consiste à noter dans une première colonne ce que votre trouble alimentaire vous dit. Dans une seconde colonne, notez votre pensée rationalisée. Le but est d’entraîner son cerveau à choisir la pensée rationalisée au lieu de la pensée de votre TCA. 

Par exemple : Lorsqu’on vous propose d’aller au restaurant

  • La pensée du TCA : « Ça va être un moment horrible. Je vais perdre le contrôle, les gens vont me regarder, je ne vais pas être dans ma zone de confort, je ne peux pas le faire ».
  • La pensée rationalisée : « En effet, mon TCA m’amène à avoir peur de cet exercice. Mais il s’agit d’une très bonne expérience pour déloger mon TCA et le pousser hors de sa zone de confort. C’est pour moi l’occasion de faire un pas de plus vers la guérison. J’ai toutes les ressources en moi pour réussir cet exercice ».

Lorsque vous entendez la première pensée dans votre tête, c’est-à-dire celle du TCA, répétez-vous la pensée rationalisée. 

Pratiquer l’exercice de la respiration ou la pleine conscience

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Je le conseillais en amont de la sortie au restaurant, mais parfois, durant le repas, on peut se sentir submergé par ses angoisses. Un exercice rapide et efficace consiste à vous concentrer sur votre respiration. Inspirez lentement et expirez profondément. Ressentez l’air qui entre dans vos poumons puis qui en sort. 

Vous pouvez aussi tenter de vous mettre dans un état de pleine conscience. Prenez conscience de la chaise sur laquelle vous êtes assis, des membres de votre corps qui sont en contact avec la chaise. Ressentez la texture de la chaise, la façon dont vos pieds touchent le sol. Vous pouvez aussi boire un verre d’eau doucement, ressentir la gorgée d’eau descendre dans votre corps, ressentir la différence de température entre l’eau et la température interne du corps. 

Je profite de ces quelques mots de fin pour vous rappeler que vous pouvez y arriver. Le restaurant est un moment tellement agréable dans la vie, vous avez le droit d’en profiter aussi. Ne laissez pas votre trouble alimentaire vous enlever cela, vous faire croire que vous ne le méritez pas. Vous pouvez croire en vous, vous avez toutes les ressources pour y arriver. Ne soyez pas trop dur avec vous-même : si au début le restaurant ne se passe pas bien, ce n’est pas grave et c’est même normal. Continuez de vous battre, retournez y pour confronter votre TCA à cette peur. Voyez le restaurant comme un traitement. Cela fait partie de votre ordonnance pour pouvoir guérir de votre TCA. Avec le temps et la persévérance, vous maitriserez de mieux en mieux l’expérience du restaurant et avec le temps, vous pourrez l’accepter sans l’appréhender.

Au début de ma guérison, c’était impossible d‘aller au restaurant. Ensuite je suis passée par la phase dans laquelle je me restreignais avant et où l’expérience du restaurant était de ce fait terriblement négative pour moi. Lorsque je sautais un repas en amont, ça augmentait clairement le risque je prenne des plats très riches pour combler rapidement ma faim. Aujourd’hui, lorsque j’arrive sans être affamée, je fais des choix plus conscient et moins extrémiste. 

Ça me paraissait inconcevable il y a 1 an, mais aujourd’hui je suis à l’initiative de sortie au restaurant. Avant, je les redoutais. Qu’est-ce que ça fait du bien d’arriver au restaurant sans être affamée ! C’est un véritable plaisir de pouvoir apprécier mon assiette sans me ruer dessus. Je ne vais pas au restaurant QUE pour manger, j’y vais pour passer un bon moment en compagnie d’autres personnes. 

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, 2 commentaires