Guérison : “Comment guérir ?” “Par où commencer” ?
Dans le titre de cet article, j’ai mis deux questions entre guillemets parce que c’est des questions que l’on me pose souvent.
Pourquoi je ne peux pas te dire “comment guérir” ?
La première question, c’est “comment guérir ?”. Parfois, je reçois vraiment, “bonjour, je souffre de tca et je voudrais savoir comment guérir?”. Aucun jugement de ma part quand je reçois ça. Je peux complètement comprendre l’intention de la personne derrière le message : j’ai été pareil. J’étais aussi complètement perdue, et je me demandais comment on pouvait guérir de cette maladie. Mais moi, face à cette question, je suis perplexe.
Je ne peux pas vraiment répondre à cette question, et ce, pour plusieurs raisons :
Déjà, la première, c’est que je ne sais pas comment guérir. Par contre, je sais comment moi je m’en suis sortie. Et en plus d’en être sortie, j’ai beaucoup de recul sur la maladie, j’ai lu énormément de choses aux sujets des TCA, j’ai fait des années de thérapies, donc c’est vrai que j’en connais un rayon. Mais qui serais-je pour savoir la formule magique de la guérison des TCA ? Je sais que vous aimeriez que je vous envoie un PDF du manuel qui précise comment en sortir étape par étape. Ce serait bien plus facile. Moi aussi j’espérais tomber sur un truc comme ça, mais la vérité, c’est que ce n’est pas aussi simple. Donc voilà, la première raison pourquoi je ne peux pas répondre à cette question, c’est que je ne peux pas te dire “comment guérir”.
Deuxième raison, qui est liée à la première, c’est que la guérison englobe tellement de choses différentes, tellement de dimensions que c’est compliqué de répondre en quelques messages. Pour te donner une idée, j’ai traité pas mal de dimensions de la guérison dans le programme Butterfly Body, et ça m’a pris +12h de vidéo, + les 215 pages du ebook avec les 55 exercices, + pleins d’autres choses. Donc difficile de résumer en un message.
Et puis troisième raison, bah c’est que je ne connais rien de la personne. Or, la guérison dépend vraiment de chaque personne. Donc c’est pour ça que j’invite toujours à consulter un professionnel pour avoir des réponses qui sont personnalisées à ses propres problématiques.
Mais je comprends totalement que vous ayez envie d’avoir l’avis d’une personne qui en est sortie. D’ailleurs je trouve ça même primordial d’avoir un retour sur expérience on va dire. Moi, ça n’existait quand j’étais malade. On dirait que je parle de l’époque lointaine, jadis. Mais c’était en 2015-2018 que je cherchais surtout ça. Comme quoi, tout évolue vraiment vite. Parce qu’à ce moment-là ça n’existait pas encore, pas comme aujourd’hui où on a plein de conseils et de ressources sur Google ou sur les réseaux sociaux. Et je trouve ça génial. Et c’est parce que je ne trouvais pas cette aide à l’époque que je l’offre aujourd’hui. C’est un peu ma revanche on va dire sur ces moments de solitude absolue que je me remémore là, où j’étais toute seule, dans mon appartement, en pleurant. C’était dur. Mais j’en suis sortie ! Et je suis très contente de vous aider en partageant mon expérience.
Et c’est pour ça qu’aujourd’hui, je fais cet article pour donner des premières pistes à ceux qui se demandent comment guérir. Globalement, dans tous les contenus que je fais, que ce soit sur le blog, le podcast, dans ma newsletter, sur instagram… j’y donne plein de conseils, de retours d’expérience pour donner des pistes de guérison justement.
Guérison des troubles alimentaires : par où commencer ?
Mais en réalité, dans cet article, je vais surtout répondre à une question qu’on me pose aussi souvent et dont c’est plus simple de répondre on va dire. C’est “Par où je dois commencer ?”
Donc cet article pourra répondre à des personnes qui se pose la question. Et même si ça fait plusieurs années que tu es en guérison, que tu es à un stade plus avancé de ta guérison, ça peut quand même t’être utile : de voir justement ce que t’as déjà mis en place, ou ce que tu n’avais pas pensé faire et que du coup tu pourrais tester, etc.
Donc je vais te donner une bonne dizaine de gros conseils que je vais bien développer pour t’aider à savoir comment aborder ta guérison.
Je rappelle quand même que c’est selon MON point de vue. Ce n’est pas à suivre à la lettre les conseils que je donne. Et tant mieux en fait si vous ne les appliquez pas à la lettre. Le but, ce n’est pas d’être bonne élève. Moi j’étais vachement comme ça, mais le but c’est de prendre ce qui vous correspond et de laisser de côté le reste. On n’est pas pareil, chacun est unique donc c’est normal que notre histoire et notre chemin diffèrent. Petite anecdote, j’ai une abonnée qui m’a envoyé un message pour me dire qu’elle utilisait le journal pro-guérison que j’ai sorti : le feel-good planner. Et elle me montrait qu’elle avait un peu changé son utilisation, et presque, elle s’excusait en fait de ne pas l’utiliser pour ce dont il était prévu à la base. Et je lui ai répondu qu’au contraire je trouvais ça juste génial qu’elle se l’était appropriée. Elle l’avait personnalisé pour en faire un outil pour sa guérison, un journal qui lui ressemblait à ELLE. Et c’est ça le plus important, parce que ça lui sera beaucoup plus bénéfique.
#1 - Premier conseil de guérison via des métaphores :
Il n’y a pas d’ordre d’importance particulier dans les conseils que je vais te donner.
Ne te mets pas de pression en te disant “oulala mais j’ai pas fait ça ou je suis à la bourre sur ça” : non. Chacun vit les étapes à sa façon, au moment où il est prêt à les vivre. Il y a des personnes qui connaîtront des étapes avant d’autres, d’autres qui le feront d’une façon différente. Peu importe. Il n’y a pas de mauvaise façon de faire. Il n’y a pas qu’un seul bon chemin qui mène à la ligne d’arrivée. L’importance, ce n’est pas non plus ta vitesse. C’est la direction de ton chemin. Ça nous est tous déjà arrivés de vouloir prendre des raccourcis pour arriver quelque part, et finalement, on se rend compte qu’en fait, bah ce raccourci, il mène à un cul-de-sac. Donc finalement, tu prendras deux fois plus de temps. Ne cherche pas à précipiter les choses, à aller trop vite. L’important, c’est une guérison consolidée. Si tes fondations ne sont pas bien ancrées, le mur s’écroulera plus tard. Et tu auras beau remettre des briques dessus, ça retombera toujours si les fondations ne sont pas solides. Donc petit à petit, étape par étape.
Bon voilà, derrière toutes ces métaphores, c’était déjà un premier conseil finalement pour te concentrer sur TON chemin et pour y aller progressivement, sans te mettre la pression sur le temps que ça prend.
#2 - Crois-y (pour de vrai)
Du coup d’un deuxième conseil que j’avais mis initialement en premier tellement il est important : c’est de croire en ta guérison, et de croire en toi.
Croire en ta guérison, c’est te dire que oui, la guérison est possible. Et vraiment, crois-y. Mais pas que les jours où tu te sens bien. Crois-y les jours où tu vas le plus mal aussi. Crois au fait que ces jours difficiles sont temporaires et que cette bataille, tu la fais pour une vie meilleure qui t’attend.
Pour vous aider, je dois analyser ce qui a pu m’aider dans ma guérison. Donc c’est un exercice intéressant pour moi. Et j’ai compris qu’une chose qui m’avait aidé, ça a été ça : de croire en ma guérison. Évidemment, il y a des jours où j’étais plus bas que Terre et où je me demandais si j’allais vraiment m’en sortir.
Mais quand j’étais malade et que je me projetais 10 ans plus tard, je savais que je n’allais pas être malade toute ma vie. Je me disais que ce n’était pas possible, ce n’était pas ça ma vie. Et la visualisation m’a beaucoup aidé d’ailleurs : et je ne me voyais pas malade à vie parce que je croyais au fond de moi à cette guérison.
Pour ce qui est de croire en toi, c’est croire en tes capacités à battre la maladie. Croire que tu as les ressources en toi. J’ai une phrase qui était affichée sur les murs de ma chambre quand j’étais malade, c’était : “Le changement est une porte qui s’ouvre de l’intérieur”. Et c’est quelque chose que je dis souvent, mais que je vais répéter : tu n’es pas responsable de ta maladie, tu ne l’as pas choisi. Mais tu dois être acteur de ta guérison. Être acteur, ça veut dire mettre des choses en place, des actions concrètes, faire des recherches, vouloir être acteur plutôt que spectateur de sa vie. D’ailleurs si tu m’écoutes c’est que tu es déjà plus acteur que spectateur, parce que tu es une personne proactive, qui veut s’en sortir. Dans les actions que tu peux mettre en place, c’est important de faire des actions qui vont plonger ton cerveau dans un état d’esprit favorable pour la guérison. C’est quelque chose dont je n’en avais pas conscience au moment même, mais pareil, ça m’a beaucoup aidé en fait. Je ne vais pas me répéter parce que j’en ai dédié un article que je te conseille de lire sur les outils concrets que j’ai mis en place (et qui sont souvent à la portée de tout le monde).
#3 - Ne reste pas seul(e)
Être acteur et responsable de sa guérison, ça ne veut pas dire rester dans son coin. Non, tu n’es pas plus fort(e) parce que tu cherches à te sortir seul(e) de la maladie. D’ailleurs, je pense qu’il faut encore plus de force pour demander de l’aide. Donc demander de l’aide, c’est pas un signe de faiblesse, au contraire. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dit l’importance d’avoir une aide des professionnels de santé. Si je le dis c’est parce que moi-même je me suis fait accompagner. Et sans ça, ça aurait été beaucoup plus compliqué si ce n’est impossible. Je recommande toujours d’avoir des professionnels qui sont spécialisés en TCA. Même si je sais que ce n’est pas facile d’en trouver…
Même chose, je ne vais pas me répéter, mais je renvoie vers mes articles parlant de mon parcours de soin où je parle des professionnels que tu peux voir, quelle thérapie choisir, etc.
Et ne pas rester seule, c’est aussi en parler à ses proches. Je sais qu’il y a souvent un sentiment de honte, de culpabilité d’être malade, d’avoir la sensation d’être un poids en plus, un boulet pour les autres. Mais il faut bien garder en tête que justement, tu n’es pas responsable de ta maladie. Tu ne l’as pas choisi. Et tes proches, ceux qui t’aiment et qui te respectent, ils ne vont pas te rejeter pour ça. Tout le monde n’est pas capable d’être ouvert aux maladies mentales. Donc choisis au moins 2 personnes de confiance qui sont ouvertes à ces problématiques-là. Et prends le temps de vraiment leur en parler, de leur expliquer ce que tu ressens. Tes proches ne peuvent pas deviner ce qu’ils se passent dans ta tête, ils ne peuvent même pas s’imaginer ce que c’est de vivre avec un TCA. Et c’est là où l’importance de la communication entre en jeu. Dis-leur comment ils peuvent t’aider, et à l’inverse, ce qu’il ne faut surtout pas faire. Si tu veux leur partager, j’ai fait cet article sur les 13 choses que votre proche souffrant d’un TCA aimerait que vous sachiez.
#4 - Ne te met pas la pression
Le 4eme conseil, c’est de ne pas te mettre la pression.
Parce que je te vois venir, là en me lisant, tu te dis “ok, il faut que je sois acteur de ma guérison, il faut que je mette ça, ça et ça en place, il faut que j’arrive à tel objectif dans tels jours…”
STOP.
On lève le pied de la pédale d’accélération.
J’ai aussi dit que c’était important d’y aller étape par étape. Mais je sais que souvent, on a un tel niveau d’exigence avec soi-même qu’on filtre les informations bienveillantes.
Donc je fais ce conseil “rappel” pour te dire de vraiment ne pas te mettre la pression. Sinon, tu fonces droit dans ce que j’appelle le “burnout de la guérison”. Le fait de vouloir tout bien faire parfaitement, de s’imposer des choses inatteignables à faire dans un but de guérir. Mais au final, tu oublies totalement de te reposer, d’être bienveillant avec toi-même. Or, repos et bienveillance font aussi partie de la guérison. Et c’est même primordial. Donc, vise la progression, pas la perfection. Accepte de faire des erreurs. Tu es humain. Tu n’es pas invincible. C’est normal de ne pas réussir à relever tous les défis. Comme je dis souvent, en guérison, on a parfois l’impression qu’il y a plus de jours de pluie que de soleil. Mais pourtant, ces jours pluvieux t’aident à avancer. Même si tu n’en as pas l’impression. Là, tous les conseils que je te donne, ce ne sont pas des choses que j’ai appliquées dès le début. C’est d’ailleurs des choses que j’ai apprises en tombant. C’est en tombant qu’on apprend à marcher quand on est bébé. Mais je n’étais pas plus forte que toi, vraiment. Garde en tête aussi que quand c’est difficile, c’est que tu vas à l’encontre de la maladie. Donc c’est bon signe, même si c’est difficile de le voir d’une façon positive sur le moment même.
D’avoir vécu et surmonté les TCA, qui a été la période la plus sombre de ma vie, une période très très difficile ; aujourd’hui, j’aborde plus de la même façon les phases compliquées de ma vie. J’en pleure toujours, j’ai toujours peur mais je sais que c’est dans ces moments-là qu’on grandit, qu’on n’avance le plus ; et que ça me sera bénéfique pour plus tard, que ça va m’armer davantage.
#5 - Des listes pour t'aider dans ta guérison
Je propose souvent de faire 3 listes pour avoir un welcome package de la guérison.
La première c’est la liste des raisons de guérir. Et c’est pas juste faire la liste, c’est la faire, mais la relire souvent. Donc le mieux c’est de la personnaliser, de la rendre jolie dans un journal ou sur une affiche que tu accroches sur ton mur. D’ailleurs, je t’offre 100 raisons de guérir dans le kit de guérison qui est sur mon site où il y a plein d’autres petites ressources offertes.
La deuxième liste, c’est la liste des avantages et inconvénients de ton trouble alimentaire. Les inconvénients deviendront des motivations à te battre, pour ne plus les avoir. Et la liste des avantages est très intéressante. Elle est vraiment à faire sans jugement, parce que c’est normal de tirer des avantages positifs. C’est un processus inconscient dans le domaine de la santé mentale, on va dire. C’est ce qu’on va appeler les bénéfices secondaires de la maladie. Et les identifier est primordial pour travailler dessus parce qu’ils représentent souvent des barrières à la guérison.
Même chose, j’ai fait un article où je t’explique comment trouver tes bénéfices secondaires et je te donne ceux que j’avais.
Et dernière liste (même si j’en ai plein en stock haha), c’est la liste des conséquences de ton TCA. J’avais lu une revue scientifique qui disait que le cerveau des personnes souffrant d’un tca restrictif, comme l’anorexie, était câblé un peu différemment (alors pas d’affolement, ce n’est pas irréversible, ça revient à la “norme” avec la guérison). Mais en gros, le circuit des récompenses et de la prise de risque est différent. La plupart des gens sont motivés par les récompenses, mais chez les personnes souffrant d’anorexie, elles sont motivées par la conséquence. Donc par exemple, au lieu de te dire “Si tu guéris, tu pourras voyager dans tel grand pays de tes rêves”, tu peux aussi te dire “Si tu ne guéris pas, tu ne vas pas pouvoir exercer tel métier qui te donne envie”. ou “Si tu ne t’alimentes pas, tu auras beaucoup moins de capacité de mémorisation, de concentration… car ça impacte négativement ton cerveau”. Je sais que moi, ça, c’était important, le fait de préserver mon cerveau. Donc c’est bien de faire cette liste des conséquences, pour le coupler à la liste des motivations de guérir. Comme ça, tu peux voir ce qui marche le mieux pour toi.
#6 - Vois la guérison dans son ensemble
C’est quelque chose que je dis souvent, mais parfois, on focalise sa guérison uniquement sur les conséquences : le côté nutritionnel, son poids, son hyperactivité, ses TOC, ses stratégies de compensation… C’est normal que ça attire une grande partie de ton attention parce que c’est ce qui est omniprésent dans ta vie. Mais, tout ça, c’est des symptômes physiques. Or, je le dis souvent, les TCA ce sont des maladies MENTALES. Alors oui, il faut traiter ces symptômes, c’est important. Mais faut pas oublier de travailler sur le côté psychologique, sur le côté causes de la maladie, le pourquoi. C’est vraiment personnel, mais moi, j’ai plus travaillé sur les causes que sur les conséquences dans mon parcours, et personnellement, ça m’a été bénéfique. Ça m’a permis de reconstituer l’histoire de ma maladie, et ça m’a aidé à guérir d’une façon générale les blessures que j’avais en moi. Donc comment j’ai fait : par un accompagnement psy, par l’EMDR, et surtout par beaucoup d’introspection avec moi-même, via le journaling et les livres de développement personnel qui m’ont beaucoup aidé.
#7 - Penser long terme
Tu apprends à dépasser tes peurs alimentaires, pas uniquement pour guérir, pas uniquement pour reprendre du poids.
Tu ne te bats pas que pour soigner tes compulsions si tu en as. Tu ne te bats pas pour accepter ton corps cet été à la plage, pour ne pas culpabiliser au restaurant demain soir. Tu ne te bats pas pour des raisons à court terme. Tu te bats pour ta vie. Tu ne guéris pas uniquement pour sortir de ton TCA, tu te bats pour un mieux-être à VIE. Donc c’est pour du long terme. Il y a une citation qui dit “ne précipite pas les choses que tu veux avoir éternellement”. Et ce mieux-être, cette paix intérieure, tu le veux éternellement, pour le reste de ta vie. Donc c’est normal que ça prenne du temps.
#8 - Aie de l’autocompassion pour toi-même
Tu n’es pas cette personne. Enfin, je parle dans mon cas et peut-être que tu te reconnaîtras. Mais moi, quand j’étais malade, je me suis perdue. Je n’étais plus la Mathilde si bienveillante. Surtout avec mes proches où je mentais, j’étais agressive, j’avais zéro tolérance… Et j’avais honte, je me détestais. Mais vraiment, tu n’es pas cette personne. C’est la maladie. Et en guérissant, tu te retrouveras davantage. Donc c’est important de prendre du recul et de te pardonner parce que tu n’es pas cette horrible personne que tu penses être, je te jure.
Aussi, ne sois pas si difficile, si indulgente avec toi-même. Ne t’impose pas des emplois du temps de ministre que personne ne pourrait tenir. Et encore moins toi, tu as besoin de te reposer, de te battre contre ton TCA et le repos est en top liste de ton ordonnance. Ne sois pas aussi difficile avec toi quand tu as un mauvais jour. Souligne plutôt tes demi-victoires que tes demi-défaites.
Demande-toi si tu agirais ainsi avec une personne que tu aimes ? Demande-toi si tu lui parlerais comme ton discours interne te parle ?
Et prends soin de toi, mais vraiment concrètement. Fais des actions pour prendre soin de ton mental, de ta peau, de tes cheveux, de ton corps, de toi quoi.
#9 - Ouvre-toi à d’autres choses que ton trouble alimentaire.
Être acteur de sa guérison, aller sur des comptes recovery, faire des recherches sur les causes de sa maladie. Oui, mais avec des pauses. Accorde-toi des pauses où tu fais des trucs qui n’ont rien à avoir avec tes troubles alimentaires. C’est super important, d’apprendre à te déconnecter. Le TCA il est tellement omniprésent dans ta vie, que tu as la sensation qu’il fait partie de toi. Et la guérison ça passe aussi par apprendre à se redécouvrir, apprendre à se connaître, faire des choses que tu aimes faire TOI (et pas ton TCA). Et donc ouvre-toi à des centres d’intérêt qui n’ont rien avoir avec les TCA : fais des activités créatives, inscris-toi dans des associations, lis des livres qui n’ont rien avoir, regardes des séries, des films qui n’ont rien avoir non plus et qui te changent les idées. Ouvre-toi à des personnes qui ne savent pas que tu es malade ou du moins qui ne t’en parlent pas. L’idée ce n’est pas de le cacher, pas du tout. Mais c’est d’avoir des moments de répit où tu fais autre chose que penser à ton TCA. Et ce n’est pas simple hein. Moi quand j’ai commencé à bien guérir, j’ai eu 1 an où mon copain me rappelait que j’étais en train d’en parler h24. Genre j’étais dans la nostalgie de ma maladie, et je n’en avais même pas conscience.
D’ailleurs, cette année-là, mon feed instagram était rempli de compte recovery, ou de nourriture, ou de fitgirls. Pareil, défollow les comptes qui ne parlent que de nourriture ou qui montrent des photos de corps. Parce que ça fait un rappel à ton TCA que tu es là-dedans. Évidemment, garde les comptes conseils recovery, qui te sont bénéfiques, qui te donnent des conseils concrets. Ça, c’est bien. Mais n’aie pas que ça dans ton feed. Ouvre toi à des influenceurs qui n’ont rien avoir, qui parlent d’autres sujets cools : sur de la décoration, du journaling, sur du dessin, sur des tutos do it yourself, sur l’humain… il existe plein d’influenceurs cools qui ne parlent absolument pas de ça, de corps, de nourriture.
Si tu as peur de “râter” les posts des comptes qui te sont bienveillants pour ta guérison, ce que tu peux faire, c’est aussi te créer un compte spécifique pour ça, où tu as que ça et donc tu y fais un tour 10 minutes par jour par exemple. Et après, tu passes sur ton compte classique, ce qui fait que tu n’as pas de rappel de TCA (je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, si je m’exprime clairement).
Et autre chose, c’est bien aussi de suivre justement des comptes qui parle de diversité corporelle, d’acceptation corporelle… ça permet de remettre en question tes idéaux de beauté, de déconstruire tes idées reçues, de t’ouvrir à de nouveaux points de vue sur le corps, etc. (Sans faire que ça).
Enfin, ça reste MON conseil. Mais c’est vrai que j’ai vu une nette différence quand j’ai arrêté de suivre que des comptes de nourriture, de corps, etc. Et j’avais fait un compte insta à côté où je suivais tous ces comptes-là. Et petit à petit j’ai fini par plus y aller parce que mon cerveau n’y était plus confronté en permanence, même quand je n’y pensais pas et que hop, il y avait un post dessus dans mon feed. Donc je te recommande de faire ça.
#10 - Fais le bilan de ta vie, et demande-toi ou tu veux aller.
J’ai pensé à le proposer parce que j’ai relu hier mon bullet journal que je tenais à l’époque. Et j’avais fait ça et ça m’a aidé. En gros c’est un exercice que je m’étais mis où je faisais le point dans ma vie. Donc j’avais passé en revue les différentes parties de ma vie : professionnel, situation amoureuse, vie sociale amicale, relation familiale, confiance en moi, relation avec la nourriture et relation avec mon corps. Et j’avais fait 4 colonnes :
La première, bah je notais chacune de ces parties.
La deuxième, je faisais l’état des lieux d’où j’en étais.
La troisième, je me suis demandé ce que je ne voulais plus, de quoi je voulais me séparer (donc des habitudes, des actions, des façons de penser)
La dernière, je notais ce que je voudrais avoir dans chacun des domaines. Et je notais vraiment l’idéal, sans prendre en compte les barrières et les peurs que j’avais à ce moment-là.
Et je suis sûre que cet exercice m’a aidé à me projeter dans mon futur et à faire l’état des lieux de ma vie un peu. Et ça permet de ne pas se focaliser sur les conséquences du TCA, plus sur les causes ou ce qui est indirectement lié, mais dont on n’a pas forcément conscience. Moi à l’époque j’avais beaucoup parlé de ma relation à ma mère et à mon père. Et globalement, je suis contente parce que j’ai atteint aujourd’hui ce que j’avais mis dans ma dernière colonne, ou presque. Et si c’est pas du tout pareil bah au final je suis contente de la tournure que ça a pris. Toute façon j’essaie de me dire que faut faire confiance à la vie.
#11 - Faire un vrai travail d'acceptation corporelle
Dernier conseil, finalement il y en a 11 vu que j’avais introduits avec un conseil. Ce dernier conseil c’est de faire un vrai travail d’acceptation corporelle. Souvent, on passe son temps à se dire “il faut que j’aime mon corps,” ou à s’autopersuader “j’aime mon corps”. Mais au final, on ne met rien de concret en place. Moi c’est ce que j’avais fait, mais à tort. Et ce travail d’acceptation corporelle, je l’ai fait tard finalement. Pourtant, il m’a aussi aidé à sortir totalement de mes TCA ou peut-être aussi de ne pas rechuter. Et d’ailleurs le but c’est d’accepter son corps, pas nécessairement de l’aimer.
C’est vraiment un gros travail indispensable selon moi que j’ai réalisé à travers de nombreuses recherches et lectures pour trouver quelles actions et état d’esprit adopter par rapport à ça. Dans Butterfly Body, ça représente un gros module, de +de 3h30 de vidéos et 100 pages dans le ebook donc vraiment avec plein d’exercices. Et en fait, ce travail d’acceptation corporelle je trouve qu’on devrait nous l’apprendre à l’école. J’ai beaucoup de copines qui me disent ne pas aimer leur corps et vouloir le changer, se prendre la tête avec ça, sans qu’elle ait de TCA. Mais je me dis qu’elles devraient faire un travail d’acceptation corporelle.
C’est indispensable que tout le monde le fasse finalement. Moi c’est l’une des choses que je voudrais transmettre, apprendre à mes enfants quand j’en aurai. On est dans une culture de la culpabilité, de la minceur et c’est indispensable de savoir s’en détacher concrètement. Et c’est important d’apprendre à voir son corps différemment, au-delà de son apparence. De le voir dans sa globalité, pour l’accepter, le respecter et ne plus lui faire du mal, de plus le soumettre à des comportements destructeurs.
Voilà, c’était mon dernier conseil. Parce qu’il faut savoir mettre un point final à ses contenus pour éviter que ça dure 1000 ans. J’espère que ça t’a plu.
À très vite 🙂
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Juste un grand merci ma belle pour tout ton boulot????????qui m’accompagne et me soutient vachement…(et j’ai l’impression qu’il m’aide un peu plus que la psycho. qui me suit…);Ça me donne/m’envoie vraiment le courage pour pas baisser les bras…
(Victoire!!:j’ai fait un brin court…)
????????????Stéphanie g