Compulsions alimentaires dans la guérison de l’anorexie

Compulsions alimentaires dans la guérison de l’anorexie

Compulsions alimentaires dans la guérison de l’anorexie

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Lorsque j’étais sur le chemin de la guérison après trois ans d’anorexie, je suis passée par une phase que beaucoup d’ex-anorexiques ont traversée avant de sortir de la maladie : les compulsions alimentaires. Je sais à quel point elles sont frustrantes. Tandis que vous vous remettez à vous nourrir et que vous avez envie de manger “normalement”, elles apparaissent et vous déstabilisent complètement. Dans cet article, je vais vous parler de mon expérience personnelle dans ma rémission de l’anorexie. Chaque personne réagit différemment et d’ailleurs certaines ne connaissent jamais de compulsions alimentaires dans leur guérison. Mais sachez que c’est un symptôme que beaucoup d’anorexiques ont rencontré lors de leur propre rémission.

Mon expérience avec les compulsions alimentaires 

Au début de ma guérison, j’étais heureuse de ressentir moins de peur face aux aliments que je m’étais toujours interdit pendant mon anorexie. J’ai alors commencé à me les autoriser. Mais malheureusement, ça n’a pas été aussi facile que ça. La première fois que j’ai mangé du pain avec du Nutella, je n’ai voulu prendre qu’une petite tartine. Mais finalement, j’en ai repris une autre, puis encore une, encore et encore jusqu’à en avoir avalé une bonne dizaine. Et je ne me suis pas arrêté là. J’ai mangé ensuite un muffin qui me faisait languir. Puis un deuxième, et un troisième. Et j’ai dévoré le cookie d’à côté avec, le paquet de biscuits que j’ai trouvé dans le placard et les trois dernières glaces qu’il restait au congélateur… J’étais incontrôlable, je ne parvenais pas à m’interrompre. Est-ce que j’avais faim ? Est-ce que j’étais trop gourmande ? Est-ce que je ne devenais pas addict au sucre ? Je me posais tant de questions, je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait, moi qui avais un self-control imparable face à la nourriture.

Mais ça ne s’est pas arrêté là. Deux jours après j’ai recommencé. Ensuite, c’était le lendemain. Et à la fin de deux semaines, une autre compulsion débutait quelques heures après la première. Jusqu’à ce que j’approche les trois compulsions par jour. Et j’ai connu ça pendant des mois.

Mais alors c’est quoi ces compulsions alimentaires dans le processus de guérison ?

En fait, j’appelle cela des compulsions alimentaires, mais le vocabulaire employé diverge. Certain parle de crise et nos amis anglophones nomment cela de « binge eating ». Mais qu’est-ce que j’entends par les compulsions alimentaires ? C’est ce moment où après une restriction sévère de votre nutrition, vous vous mettez à manger, manger, manger et encore manger. Vous avez une faim sans fin. Vous ne savez pas où votre estomac parviens à placer cette nourriture, mais vous sentez que vous pouvez davantage manger et vous n’arrivez pas à résister. 

Après une période d’anorexie ou même de boulimie, vous pouvez rencontrer des phases de compulsions alimentaires pendant votre guérison. C’est une réponse corporelle, naturelle et vitale du corps suite à la restriction qu’il a connue. Je m’explique : votre corps a été en mode famine pendant longtemps. Quand bien même vous n’étiez pas anorexique et que vous vous nourrissiez convenablement, psychologiquement, votre trouble alimentaire à faire endurer des restrictions tellement intenses à votre cerveau, que ce dernier a activé son mode “famine”. Votre corps est intelligent, il veut vous maintenir en vie. Après avoir subi une diète excessive, votre corps a donc parfois besoin temporairement de passer par l’autre extrême avant de retrouver son équilibre.

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Pendant longtemps, votre corps vous envoyait des signaux de faim que vous avez ignorés. Dans certains cas, notamment concernant la boulimie, la satiété et la faim ont toutes deux été ignorées puisque vous étiez habitué à manger ou non, peu importe la faim. Les vomissements altèrent également ces sensations-là.

Ainsi, quand vous donnez de la nourriture à votre corps, il émet des avertissements plus forts concernant les aliments dont il a été privé pendant des mois voire des années. Lorsque le corps a enfin accès à ces aliments, il fait comme un “plein” avant l’éventuelle prochaine famine. Car votre corps a peur que vous lui fassiez subir une nouvelle période de restriction. Il faut lui laisser du temps pour qu’il vous fasse confiance à nouveau.

Sachez toutefois que c’est également normal que votre corps mange beaucoup plus que d’autres personnes qui n’ont pas souffert de troubles alimentaires. Et cela ne dépend pas de votre volonté ! Votre corps a des carences. Certaines fonctions de votre organisme ont été altérées. Il a donc besoin d’énormément de carburant pour renouveler vos cellules, remettre en marche vos organes correctement, reconstituer votre masse musculaire, etc.

L’erreur que j’ai faite

erreur

Après ma première grosse compulsion, mon erreur a été de ne pas manger au repas qui suivait, comme pour compenser. Puis au repas suivant, j’ai mangé, mais une petite quantité. Et c’est exactement-là que j’ai commis mon erreur. J’ai résisté à ma faim dans les repas qui ont suivi ma compulsion alimentaire. Alors, mon corps a simplement assimilé que la restriction n’était pas terminée et qu’il devait rester sur son mode famine. Et c’est ainsi qu’une deuxième crise a débuté deux jours après. Puis j’ai recommencé la même erreur : sauter un repas, moins me nourrir pour compenser. Et une troisième crise est arrivée, toujours plus forte. Et le cercle infernal de la restriction-compulsion s’était lancé. Plus je me restreignais sur mes aliments plaisir, plus mon corps me les réclamait. Lorsque je mangeais un paquet de céréales, je culpabilisais et je me disais : « c’est la dernière fois que tu en manges ! Au moins pour une semaine », devinez ce dont j’avais le plus envie le soir même ? Des céréales ! Évidemment !

La plus grosse erreur que j’ai faite aussi, dans une logique identique, a été de finir par me faire vomir. Les compulsions qui suivaient mes vomissements étaient encore plus grandes.

Je sais que c’est difficile de continuer à manger une quantité suffisante de nourriture après une crise sans compenser. Je le sais puisque quand bien même j’avais compris mon erreur, je persévérais à la reproduire, tant j’avais peur de ces crises, tellement je craignais la prise de poids. Mais aussi longtemps que vous maintiendrez des compensations après vos compulsions (purge, restriction alimentaire, sport, diurétique, laxatifs, etc.), le corps ne se sentira pas en sécurité et il perpétuera les compulsions comme pour se protéger.

Combien de temps ça va durer ?

Chaque personne est différente, il n’existe donc pas de durée prédéfinie. Cela dépend de la durée de votre restriction, du degré auquel vous vous êtes restreint. Et cela va surtout dépendre de comment vous gérez les compulsions alimentaires. Comme je vous l’exprimais précédemment, tant que vous n’acceptez pas vos compulsions alimentaires et que vous maintenez une restriction, alors votre corps continuera de compulser.

Me concernant, cela faisait 10 mois que j’avais des compulsions presque tous les jours. J’avais évidemment pris du poids. Je ne comprenais pas :  malgré que mes crises s’étaient calmées, qu’elles étaient moins conséquentes, j’en avais toujours. Je me disais que j’avais repris du poids, qu’avec mes crises je mangeais tous les jours des aliments que je m’interdisais auparavant. Alors pourquoi mon corps ne me faisait toujours pas confiance ? Et bien parce que justement, je ne m’autorisais mes aliments plaisirs que pendant mes crises. Et même si la restriction n’était plus visible physiquement, elle était constamment présente mentalement.

En dehors de mes crises, je passais mon temps à chercher sur internet les aliments detox, les aliments “brûle graisse” qui me permettraient de perdre du poids. Et j’intégrais ces aliments dans mes repas. Mais je n’incluais pas d’aliment plaisir. Ou alors, si je me les autorisais, ce n’était qu’un petit bout et il ne fallait absolument plus que j’en mange pendant trois jours après et que j’augmente le sport pour compenser. Bref, j’essayais toujours d’avoir un contrôle maximal sur mon alimentation. Et mon cerveau ressentait cela comme la même restriction qu’il a subie les trois années d’anorexie précédentes. Ainsi, il maintenait les compulsions pour se protéger.

schéma restriction-compulsion

En conclusion, la durée des compulsions alimentaires va dépendre du temps que vous prenez à accepter ses compulsions et à continuer de suivre votre plan alimentaire. C’est-à-dire de conserver les 3 à 4 voire 5 repas que vous devez faire par jour, quand bien même vous auriez fait des compulsions alimentaires entre ces repas.

Comment je m’en suis sortie ?

Aussi simplement que cela puisse paraître, mais tellement difficile en soi : j’ai accepté mes compulsions. J’ai admis que mon corps ait besoin de dépasser mon poids de forme pour le retrouver plus tard. Attention, cela me concerne ! Soyez rassuré, vous ne le dépasserez pas obligatoirement ! Mais consentez que cela puisse être possible temporairement. C’est extrêmement difficile mais tellement important de se détacher de votre poids, du nombre de calories et des chiffres en général… C’est un élément que j’aborde dans le point 8 de mon article sur les leçons de vie que j’ai tirées de mon anorexie

J’ai accepté également que j’avais le droit de manger du chocolat en dehors de mes crises, et ce tous les jours si j’en avais envie. Dans mon cas à moi, mes aliments « peurs » que je ne m’autorisais plus et sur lesquelles je faisais des compulsions étaient la pâte à tartiner, les muffins, le pain, le fromage et la glace.

Alors que cela faisait près d’un an que j’avais des compulsions alimentaires, que j’enchainais compulsions puis restrictions voire vomissements, et de nouvelle compulsion, j’ai décidé de changer. Je me suis dit que dans tous les cas, j’avais pris du poids et que si j’avançais de cette façon, je continuerais d’en prendre. Donc, soit je poursuivais mon schéma restriction-compulsion qui me conduisait à la prise de poids, soit je me permettais mes aliments peurs qui selon moi m’amenait également à la prise de poids. La finalité serait la même d’après moi.

schéma rompre le cercle vicieux des compulsions alimentaires

Ainsi j’ai commencé à m’autoriser mes aliments plaisirs : je me suis dit que tous les petit-déjeuner, maintenant je mangerais du pain avec de la pâte à tartiner, sans me restreindre sur le nombre de tartines. Je me suis dit que j’inclurais plus souvent des desserts et goûters avec de la glace et des muffins. Je me suis dit que j’ajouterais moi aussi du gruyère sur mes pâtes si j’en ai envie. Au début, j’avalais 6, 7, 8 tartines de Nutella le matin. Je mangeais régulièrement de la glace et des muffins. Et j’ajoutais toujours du fromage dans mes plats. Mais je continuais de me nourrir aux repas suivants. J’avais horriblement peur, je pensais que j’allais prendre un poids monstrueux avec une alimentation pareille. Je me disais que j’étais addict au sucre, que j’étais bien trop gourmande. Mais je tenais bon, je voulais que mon corps me fasse confiance à nouveau, et je patientais.

Et puis un jour, je n’avais plus envie d’une quatrième tartine au petit déjeuner. Je n’avais plus la tentation de manger de la glace cinq fois par semaine. Je n’éprouvais plus le besoin d’ajouter du fromage à TOUS mes repas. J’ai commencé à ressentir petit à petit les sensations de faim, de satiété. Et puis les compulsions se sont espacées, jusqu’à s’arrêter totalement.

Maintenant mon corps me fait confiance. Il sait que je vais le nourrir convenablement tous les jours, à tous les repas. Il sait que je vais lui donner des aliments plaisirs qui vont me permettre de me sentir bien dans ma tête. Il sait qu’il ne connaîtra plus de restriction ni plus jamais de vomissements. Et aujourd’hui, quand je mange de la glace, je ne prends que deux ou trois boules. Je ne ressens pas le besoin de terminer le bac. Quand je déguste un muffin, je n’en mange qu’un et pas cinq. Lorsque je mange des céréales, je prends un bol, et je ne finis pas le sachet dans l’heure. Avant, je pouvais terminer un paquet de biscuits et en rentamer un autre même pas une heure après avoir fini le premier. Aujourd’hui, je ne sais même pas si je réussirais à terminer le premier entièrement. Et bon sang, qu’est-ce que c’est bon de me faire plaisir sans avoir peur que ça ne se termine en orgie où que je sois obligée de me restreindre par la suite !

Les compulsions alimentaires ne s’arrêtent pas du jour au lendemain, quand bien même vous vous autorisez vos aliments plaisirs et que vous avez cessé toute forme de compensation. Il faut du temps pour votre cerveau d’assimiler que vous avez changé vos habitudes et du temps à votre corps pour vous faire confiance et pour cesser son mode famine. Les compulsions alimentaires vont disparaitre petit à petit, doucement, mais sûrement.

Mais, est-ce que je ne serais pas en train de devenir boulimique ?

C’était la question que je me posais sans cesse ! Je pensais que j’avais quitté l’anorexie pour trouver la boulimie. Mais non, ce n’est pas nécessairement de la boulimie. Attention, je dis bien “nécessairement”, car il peut arriver que le trouble évolue vers de la boulimie. L’important est d’être entouré par un professionnel de la santé qui saura vous guider et vous diagnostiquer.

Mais notez bien ces différences entre la boulimie et les compulsions alimentaires. Dans mon cas, on peut parler de “boulimie”, mais ce n’est pas de la boulimie à proprement parler, c’est plutôt la suite de l’anorexie, un symptôme de la rémission selon moi :

comparaison boulimie et compulsion alimentaire

Attention enfin à ne pas confondre non plus les compulsions alimentaires avec le grignotage. Le grignotage correspond à des petites quantités fractionnées, souvent prises sur une durée prolongée, par exemple sur toute la journée. On grignote sans avoir faim, c’est plus une pratique pour combler l’ennui ou pour apaiser ses angoisses.

Mes conseils face aux compulsions alimentaires

Quelques petits conseils que j’ai appliqués lorsque j’avais des compulsions alimentaires. Attention, je ne vous donne pas de conseils miracles qui vont vous faire arrêter les compulsions. Non, ce sont des astuces qui m’ont aidé à accepter et à mieux vivre mes compulsions alimentaires :

Ayez un soutien avec un professionnel de la santé qui est spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire. Ce dernier saura diagnostiquer votre trouble. De plus, il est important d’être supervisé pour éviter le syndrome de renutrition. Je ferai un article sur ce sujet très prochainement.

Le sommeil est le meilleur remède de pas mal de maux. Et dans notre cas ici, le sommeil est fondamental. Pendant la nuit, votre corps fabrique de nombreuses hormones qui permettent de réguler votre corps, vos émotions et ainsi de mieux gérer vos compulsions alimentaires. Je vous conseille donc de dormir à heures fixes si possible, durant une durée suffisante d’au moins 7 heures.

Il est primordial de s’hydrater correctement dans la journée. L’eau va permettre de faire fonctionner votre corps : régulariser votre salive, réguler votre température corporelle, renouveler vos cellules, normaliser le volume de sang qui circule dans votre corps, etc. C’est important de boire de l’eau pour vous sentir bien dans votre corps. Mais attention à ne pas tomber dans l’excès ! Ne buvez pas une quantité monstrueuse d’eau pour vous remplir le ventre en espérant éviter la compulsion ! C’est une fois de plus chercher à tromper les sensations de faim de votre corps qui ne pourra pas vous faire confiance. Il maintiendra donc les compulsions alimentaires et vous ne sortirez pas de ce cercle infernal.

Après mes crises, j’avais pris pour habitude de noter dans un journal mes émotions. Je tentais d’identifier la situation qui pourrait être la cause de ma compulsion : stress lié à un événement, tristesse, repas précédent peu conséquent, envie alimentaire non comblée, etc. Le but était de comprendre l’élément déclencheur pour par la suite changer mes schémas de pensée, modifier mes croyances, répondre autrement que par la compulsion. Je ferai un article plus en détail sur l’utilisation du carnet des émotions.

Comme je vous le disais plus haut dans l’article, il est important de maintenir votre plan alimentaire avec tous vos repas et constituez vos repas avec les bons apports. Ne vous privez pas. Vous savez que c’est la privation qui amène à la compulsion.

Ne perdez pas espoir. Les compulsions alimentaires après une restriction extrême sont normales et cela passera. Apprenez à faire confiance à votre corps. Soyez patiente et je peux vous garantir que les choses rentreront dans l’ordre si vous cessez les compensations et surtout la restriction, notamment mentale.

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16 commentaires

Le Hir Salomée

Merci pour ce témoignage et ces conseils. Je viens tout juste ce matin de faire ma troisième crise de compensation et je n’arrivais pas à comprendre ce qui m’arrivait. J’était si mal, je pensais être seule dans cette situation, “l’anorexique capable de bouffer du chocolat, gateaux, pains, oeufs, semoule, tartine, fromage ” alors qu’il y à peine quelques jours finir une soupe avec un fruit était pour moi impossible. Bref, impossible à gérer, et l’impression constante que je ne contrôle plus mon corps, car même si j’avais mal au ventre je continuais de manger comme si plus jamais je ne reverrais de nourriture. C’est horrible ce sentiment de ne plus savoir où on en est, “j’ai faim ? J’ai pas faim ?” Et alterner entre “mais c’est bien il faut reprendre du poid” et ensuite passer des heures à chercher des recettes “healthy” pour compenser ces “dérapages”. Et cette impression après avoir manger compulsivement d’être “sale” de ces aliments. Et sur internet, ils parlaient de boulimie, de fringales, mais rien ne correspondait à ce que je faisais et à comment je me sentais. Et puis je suis tombée sur cet article. Je sais que c’est ridicule mais j’en ai pleuré de soulagement. C’est tellement facile de se détester, encore plus après un excès, mais savoir que je ne suis pas la seule à ne plus être capable de réguler mon alimentation “après” une longue période de privation ( annorexie, mais je n’en suis pas encore sortie ) m’a tellement soulagé. Alors merci, pour avoir partager votre/ton expérience. Pour l’instant je suis incapable d’appliquer tous les conseils ( je n’ai jamais réussie à vomir, malgrès de ( très) nombreuses tentatives, alors je passe souvent par la compensation ( sauter un repas, manger moins, boire une quantité astronomique d’eau dans l’espoir que ça “lave” mon estomac de ce que j’ai ingurgité ). Mais je vais essayer d’en appliquer une partie ( comme l’idée du carnet, le fait de s’autoriser des aliments plaisirs – même si la dose de remords est pour l’instant plus forte que celle du plaisir ).
Alors vraiment merci, et j’aimerais que vous/tu sachiez/es que cet article m’aide beaucoup. Vraiment.

Salut ! Je me reconnais énormément dans ton message, je passe par les mêmes phases en ce moment. Je passe des journées à manger sans pouvoir m’arrêter car la sensation de faim est constante tandis que d’autres jours je ne mange rien ou alors que des carottes pour compenser. Comme toi, je sais plus trop où j’en suis et je me scrute souvent devant mon miroir pour voir si ma prise de poids est pas trop grave encore. J’ai surtout l’étiquette pour ma famille de la fille qui ne mangeait rien à celle qui peut avaler le frigo en 2 heures de temps.
Dans tous les cas, pour me rassurer, je me dis que je ne suis pas seule et que tout finira par rentrer dans l’ordre et que c’est seulement temporaire.

Bon courage à toi, je te souhaite plein de force !
LOU

Bonjour je suis tombée sur votre article et je vis actuellement cette phase la , j’ai peur car plus le temps passe dans ma guerrison et plus je fait beaucoup plus de crise 1 par jours maintenant , j’ai peur de devenir boulimique ou autre , car je ne sais pas du tout pourquoi j’ai toujours ces trouble alimentaire , alors oui j’ai peur de devenir grosse car je grossis beaucoup à cause de ces crise là alors oui j’ai toujours cette boule au ventre après avoir manger mais je ne fait plus rien pour changer cela ! Je ne vomis plus je ne fait plus de sport et je suis dans le lâcher prise complètement alors es ce normal ? J’ai tellement peur cela fait exactement plus de 1 mois que je vis cette phase et toujours avec les meme aliment et toujours des gâteau industriel merci

Je suis en plein dedans et je viens tout juste de faire une compulsion.. je me sens horrible et j’ai l’impression que je ne vais jamais m’en sortir … c’est si difficile

Je suis coincée depuis des mois dans le cycle infernal compulsion/restriction et j’ai l’impression que je n’en m’en sortirai jamais. J’essaye de ne pas me décourager et de rester positive mais c’est vraiment dur, je me sens à bout. En tout cas, un énorme merci pour ton article qui m’a permis de comprendre mieux les mécanismes de mon corps et qui a un petit peu apaisé mes peurs et mon anxiété liée à ma reprise de poids et mes compulsions.

Merci pour cet article, merci pour ce partage. Tu as magnifiquement bien géré ton épisode de faim extrême. J’en suis complètement incapable, et doucement en train de re sombrer alors je suis vraiment admirative du courage dont tu as fait preuve. Je sens que si je lâche prise il se passera exactement pareil et ça me terrifie.

Bonjour, je tiens à te remercier parce que je fais des crises alimentaires liées à une période de restriction et ton témoignage m’aide à m’y retrouver, de plus je voulais trou de des mots pour l’expliquer a ma famille qui ne comprenait pas ,alors merci !

Bonjour,
Bravo pour tes articles impressionnants pour leur limpidité et ta maturité de réflexion. Tu as vraiment tout compris de cette maladie. A ce propos, as tu l’intention de créer un programme pour aider les personnes atteintes de ce trouble?
Merci
Sophie

Bonjour, merci pour ce témoignage sur les compulsions alimentaires. Ma fille de 13 ans a ces compulsions je pense. Elle n’arrive pas à s’arrêter de manger et saute des repas pour compenser ces crises. Je pensais qu’elle devenait boulimique. Mais je comprends grâce à votre témoignage qu’elle est peut-être sur une phase de guérison et d’acceptation. Je vais pouvoir m’adapter pour l’accompagner au mieux. Merci pour toutes ces explications. Sans votre vidéo, je n’aurais pas eu connaissance de ce comportement. Cela me redonne de l’espoir.

Bonjour et merci pour ce retour. Je suis très contente si cela vous aide ! Je vous invite à écouter également mon témoignage sur la faim extrême : https://smartlink.ausha.co/norainnoflower/faim-extreme ☺️

Bonjour Mathilde, comment faire lorsque l’on doit impérativement suivre un régime d’éviction contraignant (je suis allergique au gluten et à la caséine)? J’ai parlé de mes compulsions à un nutritionniste spécialisé en tca et il m’arepondu que si l’ingestion d’aliments contenant gluten et caséine me rendait malade, ce qui est réellement le cas, je n’etais pas censée faire des compulsions… sans compter l’isolement que ce régime entraîne et malgré sa réelle efficacité. Merci pour tes conseils

Bonjour Mathilde, comment faire lorsque l’on doit impérativement suivre un régime d’éviction contraignant (je suis allergique au gluten et à la caséine)? J’ai parlé de mes compulsions à un nutritionniste spécialisé en tca et il m’a répondu que si l’ingestion d’aliments contenant gluten et caséine me rendait malade, ce qui est réellement le cas, je n’étais pas censée faire des compulsions… sans compter l’isolement que ce régime entraîne et malgré sa réelle efficacité. Merci pour tes conseils.

Bonjour,

J’ai pris conscience de mon anorexie mentale il y a environ un an et ai entamé les premières démarches pour être suivie, au sein d’un hôpital de jour (où j’ai rendez-vous toutes les six semaines environ). Depuis plusieurs mois, les médecins que je rencontre lors de ces entretiens me témoignent de leurs encouragements, de leur satisfaction quant à mes progrès. J’ai repris plus de 6 kilos par mes propres moyens et n’ai jamais eu besoin d’être hospitalisée ou suivie de plus près.

Je suis en effet de plus en plus à l’aise avec la nourriture. Bien sûr, la prise de poids est toujours source de peurs. Mais la plupart du temps, je parviens à les surmonter. Car je sais bien que reprendre du poids est important. J’attends notamment, après plus de trois ans d’aménorrhée, de retrouver mes cycles. Je commence à être impatiente… J’ai peur de ne pas retrouver mes règles. J’ai vraiment peur de cela car voudrais avoir un enfant.

Concernant les repas, j’ai éliminé les mauvaises habitudes que j’avais mis en place. Je ne pèse plus mes aliments et surtout, ne m’en interdis plus aucun. Je réintroduis doucement les lipides. Les féculents restent sans doute mon point faible. Le riz, les pâtes… J’y préfère un morceau de pain, à chaque repas ! Pour être honnête, je n’ai pas l’impression que les féculents me manquent. En revanche, je me dis qu’en manquer pourrait expliquer les compulsions sucrées qui sont devenues mon quotidien depuis quelques mois. Je suis tellement heureuse de ne plus craindre une glace ou un morceau de chocolat que j’aurais tendance à en abuser. Pratiquement tous les soirs avant de dormir, j’ai cette envie irrépressible de manger du chocolat et craque, systématiquement. Le sucre, le sucre et encore le sucre. Les fruits ne sont pas exclus ! Aujourd’hui, impossible de me contrôler et j’ai mangé un melon entier, sans compter une banane et les trois quarts d’un avocat mélangé à du chocolat fondu. J’ai mangé régulièrement, sur toute la journée. A l’heure qu’il est, je sais que je n’ai plus faim. Je sens que je n’ai plus de place et pourtant, je réfléchis à quoi manger. Je veux manger.

J’ai tellement peur que ces compulsions ne me quittent plus. J’ai peur de tomber dans l’extrême inverse de l’anorexie. J’essaye de me dire qu’après l’état de restriction dans lequel je suis restée si longtemps il n’est sans doute pas si improbable de traverser une période de “lâcher-prise”. Mais se rassurer seule n’est pas facile. Je me sens assez isolée face à ce problème. Là où j’étais fière de pouvoir me contrôler complètement pendant l’anorexie, je me sens bête et faible à présent… J’ai peur. Ces compulsions sont-elles courantes ? Sans vouloir sembler égoïste je serais rassurée de savoir que c’est “normal” et que d’autres personnes sont passées par là…

J’ai lu ton article mais pas entièrement. Car en toute sincérité, je suis encore très émotive face aux témoignages. Je ne sais pas l’expliquer mais en tous les cas je te suis immensément reconnaissante pour le temps et l’intelligence que tu consacres à ce blog. Incontestablement, c’est grâce à des personnes comme toi que j’ai pu avancer.

Salut,
Tout d’abord, ne t’inquiète pas. Nous sommes beaucoup à passer par cette situation :).
J’y passe aussi en ce moment et je sais que c’est dur.
Tu n’es pas seule et ton corps sait ce qu’il fait, c’est une machine super bien faite !
Ces compulsions sont normales dans le sens où elles sont réparatrices. Par exemple, on peut faire une comparaison : une maison a été réduite à l’état de ruine en quelques jours suite à une tornade sans précédent ( aka l’anorexie). Et bien, il va falloir des briques, du ciment, une nouvelle charpente, tout plein de réparations et d’outils vont être nécessaires pour la reconstruire jusqu’à ce qu’elle soit prête pour y emménager. Et bien tout ça, c’est pareil pour ton corps. Les “calories” que tu donnes à ton corps ce sont les briques nécessaires à cette reconstruction. Ce sont des unités d’énergies qui vont t’aider.
Je pense que ça peut durer peut-être un petit moment oui dans le sens où ça va être compliqué de les accepter mais au final c’est une clé pour envoyer les TCA au grenier et s’ouvrir à une nouvelle vie.
Entoure-toi de personnes positives pour t’aider !

Personnellement pour m’aider je me dis que dans très peu de temps, je vais pouvoir retrouver une vie normale et aussi mes règles. Même si c’est dur, je sais que dans très peu de temps, je n’y penserai plus et que je serai fière de moi d’avoir surmonter cette épreuve ! L

Salut,
Tout d’abord, ne t’inquiète pas. Nous sommes beaucoup à passer par cette situation :).
J’y passe aussi en ce moment et je sais que c’est dur.
Tu n’es pas seule et ton corps sait ce qu’il fait, c’est une machine super bien faite !
Ces compulsions sont normales dans le sens où elles sont réparatrices. Par exemple, on peut faire une comparaison : une maison a été réduite à l’état de ruine en quelques jours suite à une tornade sans précédent ( aka l’anorexie). Et bien, il va falloir des briques, du ciment, une nouvelle charpente, tout plein de réparations et d’outils vont être nécessaires pour la reconstruire jusqu’à ce qu’elle soit prête pour y emménager. Et bien tout ça, c’est pareil pour ton corps. Les “calories” que tu donnes à ton corps ce sont les briques nécessaires à cette reconstruction. Ce sont des unités d’énergies qui vont t’aider.
Je pense que ça peut durer peut-être un petit moment oui dans le sens où ça va être compliqué de les accepter mais au final c’est une clé pour envoyer les TCA au grenier et s’ouvrir à une nouvelle vie.
Entoure-toi de personnes positives pour t’aider !

Personnellement pour m’aider je me dis que dans très peu de temps, je vais pouvoir retrouver une vie normale et aussi mes règles. Même si c’est dur, je sais que dans très peu de temps, je n’y penserai plus et que je serai fière de moi d’avoir surmonter cette épreuve !
LOU

C’est tellement difficile d’accepter ces compulsions, crises de boulimie, de ne pas vouloir se restreindre aux repas suivants, voire de les sauter, de ne pas s’imposer de faire beaucoup de sport pour tenter de compenser les milliers de calories ingurgitées… Il faut pouvoir se sortir de ce cercle vicieux de restriction alimentaire physique et cognitive/crises, lâcher le contrôle et accepter la situation. L’absence de satiété, l’estomac distendu, ça n’arrange pas les choses. On est souvent perdus face à nos sensations alimentaires. C’est aussi compliqué d’avoir cette faim physique et émotionnelle constante, d’avoir tout aussi faim, ou mal au ventre, avant et après avoir mangé.

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