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38 symptômes d’anorexie dont on ne parle jamais 

38 symptômes d’anorexie dont on ne parle jamais 

S’il l’on en croit les médias ou les “on dit”, l’anorexie mentale se résume surtout à une perte de poids, à de l’hyperactivité et une mauvaise image de son corps. Eh bien c’est complètement erroné ! Certains ne perdent même pas de poids et souffrent pourtant d’anorexie mentale. Le dernier mot de ma dernière phase est important : “mentale“. On oublie souvent que les troubles alimentaires sont des maladies mentales ! C’est pourquoi j’ai décidé de vous présenter les symptômes connus VS ceux dont on ne parle (presque) jamais !

Symptome anorexie : ceux qui sont connus de tous

Si l’on fait une recherche sur les symptômes de l’anorexie mentale, la plupart des sites se concentreront sur la conduite alimentaire : 

  • La restriction, le refus de manger, et une perte d’appétit
  • Les choix alimentaires qui se tournent vers des légumes et le refus de certaines catégories d’aliments (matière grasse, féculent…). Restreindre son alimentation à certains aliments familiers, un refus de diversifier.
  • La culpabilité après avoir mangé

Les TOC : trier la nourriture dans son assiette, les couper en petits morceaux, les mâcher plusieurs fois…

On associe aussi souvent l’anorexie à des changements physiques : une perte de poids dans la plupart des cas. Et évidemment, on retrouve la notion d’IMC (Indice Masse Corporelle) qui doit être inférieur à un certain chiffre. Je trouve ça assez aberrant personnellement… L’IMC c’est une donnée statistique qui dépend de tellement d’autres données. Cela ne devrait pas être utilisé dans le diagnostic de l’anorexie. Toutes les personnes avec un trouble alimentaire, et même souffrant d’anorexie NE PERDENT PAS DE POIDS ! C’est culpabilisant pour les personnes qui ne sont pas en insuffisance pondérale et qui ne connaissent pas de perte de poids parce qu’elles ne se sentent de ce fait pas légitime.

L’anorexie mentale, et généralement les TCA, sont fréquemment associées à de l’hyperactivité physique et même intellectuelle. De nombreux patients ont de très bons résultats scolaires. 

D’autres symptômes que l’on retrouve sur de nombreux sites de “santé” : l’aménorrhée (l’absence de règles), les préoccupations sur l’image du corps et le désir de perdre du poids, un niveau de stress important, la fatigue, les problèmes osseux, la prise de laxatif ou le recours à des vomissements…

Ensuite, j’ai très souvent vu sur ces sites que les anorexiques sont très souvent sujets à faire de la boulimie. C’est faux ! Ce n’est pas “très souvent”. Malheureusement, la phase de faim extrême n’est pas assez connue de ces sites de santé qui, je pense, considèrent cela comme de la boulimie. Mais cette faim extrême est une réponse logique de ton corps. Ce sont les conséquences des mois de restriction, physique et mentale.

Dernier “coup de geule” après j’arrête, promis haha. Mais j’ai TRÈS (trop) souvent vu également le fait que l’anorexie mentale soit associée à la typologie d’une “jeune fille”. Une fois de plus, les troubles alimentaires n’ont pas d’âge. Cela peut arriver à n’importe quel âge. Les personnes plus âgées tombant dans l’anorexie peuvent aussi se sentir illégitime à la lecture de ce genre d’information. Pourtant, leur souffrance est tout aussi réelle qu’une jeune fille anorexique.

Bref, la plupart des sites (pourtant référents) dans le domaine de la santé présentent les signes de l’anorexie les plus connues. Bien sûr ces symptômes sont importants à prendre en compte ! Mais le problème, c’est que cela entretien l’idée populaire que les TCA sont uniquement des maladies tournées autour de la nourriture, le corps et l’activité physique.

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Et d’ailleurs, beaucoup de médecin se base uniquement sur les symptômes précédemment cités pour effectuer leur diagnostic. Et de ce fait, de nombreuses personnes (pourtant bien anorexiques) ne reçoivent pas le bon diagnostic parce qu’elles ne font pas de sport et/ou qu’elles continuent d’avoir une alimentation d’apparence “normale” et/ou qu’elles ont un IMC “dans la norme”. Leur prise en charge n’est de ce fait pas appropriée et elles ne reçoivent pas le bon traitement.

Je pense que les médecins spécialisés dans les troubles alimentaires prennent tout de même en compte la liste des symptômes que je vous présente en deuxième partie. Mais les médecins traitants, en général, se limitent à ceux présentés dans cette partie. Et c’est dommage, car c’est souvent le premier médecin vers lequel on se tourne pour chercher de l’aide.

La société est encore mal éduquée sur les maladies mentales et preuve en est : beaucoup trop de comportements mentaux sont oubliés !

L’hyperactivité et l’assiette de légumes, c’est seulement la phase visible de l’iceberg : les conduites qui sont perceptibles. Mais on oublie qu’il s’agit de maladie mentale !

Il y a un grand nombreux d’autres signes beaucoup moins connus, ou du moins dont on parle rarement. Et pourtant, il s’agit peut-être de ceux dont les malades souffrent le plus… 

C’est pourquoi, à partir de mon expérience et de mes 6 ans dans les troubles alimentaires, j’ai voulu vous faire une liste des symptômes de l’anorexie mentale qui représente la phase cachée de l’iceberg.

Les 38 symptômes de troubles alimentaires dont on ne parle presque jamais

Avant de te présenter cette liste, je rappelle simplement que bien que de nombreuses “caractéristiques” sont communes, il y a autant de types de troubles alimentaires que de personne malade. J’entends par là que ce n’est pas parce que tu souffres aussi d’anorexie mentale, ou de TCA plus globalement, que tu auras chacun de ses manifestations. Peut-être que tu en auras certain, peut-être que tu les vivras de façon plus ou moins intensément que moi, et peut-être qu’il y en a d’autres que tu ne vivras jamais. 

Et je connais trop bien cette petite voix qui te fait culpabiliser de ne pas être “assez malade” ou qui minimise ton propre TCA en te disant que les autres sont dans un état plus grave que toi. Souviens-toi que c’est un mensonge ! C’est ton trouble alimentaire qui tente de toujours te rabaisser et de te ramener toujours plus loin dans la maladie. Mais ce n’est pas parce que tu n’as pas certains de ces signes que ton TCA est moins grave ou que tu n’es pas légitime à recevoir de l’aide. Je sais que c’est difficile parce que l’anorexie est une maladie très compétitive : mais te comparer aux autres ne fera que te faire du mal. Donc concentre-toi sur ta guérison à toi, sur ta santé 🙂

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1. Penser à la nourriture 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, jour et nuit. Et parfois, tu sors à peine de table que tu penses déjà à ce que tu vas manger au repas suivant ou tu rumines avec la voix culpabilisante sur le repas que tu viens de manger. En phase de faim extrême, il m’est même arrivée de penser à ce que j’allais manger après alors même que j’étais déjà en train de dévorer des muffins et que ma bouche était pleine.

2. Associer la valeur de sa propre personne au chiffre de la balance : selon le poids que m’indiquait la balance, ma journée et mon humeur étaient complètement différentes !

3. Avoir le sentiment d’échouer, d’être faible lorsque tu manges

4. Se peser tous les jours voire plusieurs fois par jour. Parfois avant, puis après le repas. Et savoir qu’il ne faut pas se peser, mais être obsédée par cette fichue balance !

5. Avoir l’impression que tout le monde te regarde en train de manger. 

6. Se disputer avec les personnes que tu aimes. Et d’ailleurs, savoir que ton trouble alimentaire leur fait du mal mais ne pas parvenir à les protéger. Et ça, c’est tellement douloureux. Aujourd’hui, les TCA sont derrière-moi mais j’ai encore beaucoup de mal à me pardonner d’avoir fait pleurer ma sœur, d’avoir causé tant de soucis et tant de dispute avec mes parents…

7. Commencer à manger et avoir cette sensation de ne plus pouvoir t’arrêter. Et de ce fait, redouter de commencer à avaler quelque chose “au cas où” ça déclenche une faim extrême. Et d’ailleurs, une peur associée à ce point est que souvent, on a peur de tomber dans la boulimie ou l’hyperphagie.

8. Être dans l’autocritique et le jugement de toi-même en permanence

9. Se sentir terriblement seul : même lorsqu’on a ses proches qui nous accompagnent… En réalité, lorsqu’on souffre de TCA, on est quand même seul face à la maladie car notre entourage, famille et amis, ne comprend pas exactement ce qu’on ressent.

10. S’imposer des restrictions strictes à longueur de journée : et pas seulement au niveau alimentaire. Je m’imposais des restrictions sur mes heures de sommeil, sur l’argent dépensé, sur l’électricité dépensée…

11. Faire constamment des vérifications corporelles 

12. Subir des ballonnements et troubles digestifs douloureux : avec les troubles alimentaires, le système digestif tourne au ralenti. Pour te donner un ordre de grandeur : une personne qui souffre de TCA prend en moyenne 4 à 5 heures pour digérer contre 1 à 2 heures pour une personne lambda.

13. Être accablé par une culpabilité angoissante qui s’accumule

14. Prendre de longues douches chaudes ou te coller à un radiateur tellement tu as froid et que tu ne parviens pas à te réchauffer

15. Faire manger les autres en espérant qu’ils prennent plus de poids que toi ou pour t’assurer qu’ils consommeront toujours plus que toi, que tu aies une sorte de “marge d’avance”. Sur la même lignée, il y a aussi le fait d’insister pour resservir les autres ou de leur préparer de grosses assiettes avec plus de matières grasses. (J’en ai terriblement honte, mais je faisais ça !)

16. S’imposer un rythme à 1000 à l’heure et culpabiliser lorsque tu ne peux pas suivre ce rythme (à cause de la fatigue ou parce que ton emploi du temps ne te le permets pas)

17. Passer des heures dans les rayons du supermarché et comparer les calories de toutes les étiquettes pour finalement acheter toujours les mêmes produits que tu connais

18. Cuisiner pour les autres mais ne pas manger ce que tu as préparé

19. Voir l’apparition d’un duvet de poil sur la peau (lanugo)

20. Angoisser à l’approche de ton anniversaire car tu ne veux pas manger plus de jour-là, même une simple part de ton propre gâteau

21. Avoir des rituels et des TOCs à respecter dont tu as terriblement honte

22. Éprouver un désir de manger un snack qui te fait plaisir mais ne pas te l’autoriser.

23. S’interdire de se nourrir  si ce n’est pas l’heure d’un repas.

24. Culpabiliser lorsque tu te poses, que tu es assise ou allongée, notamment pour regarder une série ou un film. 

25. Certains jours, ta maladie t’inquiète et tu prends conscience de sa gravité. Puis d’autres jours, tu as cette petite voix qui te chuchote que tu n’es pas assez malade, que ton cas est moins grave que d’autre. 

26. Avoir le désir de guérir mais avoir trop peur de quitter ce trouble alimentaire

27. Faire du sport jusqu’à te faire mal voire même lorsque tu es déjà blessé

28. Te priver de tout divertissement et tout plaisir : même au-delà de l’aspect nutritionnel. 

29. Avoir une crise de panique si l’heure d’un repas ou l’organisation prévue change

30. Mentir fréquemment, à tes proches mais aussi à toi-même pour t’éviter de te nourrir ou pour compenser davantage. Le mensonge est parfois tellement omniprésent que tu finis par y croire toi-même et à oublier que c’est faux.

31. Ne t’autoriser à avaler tes repas une fois que tu connais la valeur énergétique

32. Toujours choisir de la nourriture sûre et familière ; puis craquer devant ceux qui te font plaisir mais te terrorise

33. Une perte de cheveux par dizaine et des cheveux cassés, fragiles. 

34. Avoir des pensées excessives dès qu’un sujet de conversation parle de nourriture ou de corps

35. Subir la voix culpabilisante de la restriction et être accablé par les mensonges du trouble alimentaire en permanence. 

36. Avoir la sensation qu’il y a un brouillard dans ton cerveau en permanence qui t’empêche de réfléchir convenablement

37. Ne plus sentir ses sensations de faim et de satiété : te demander très souvent si tu as vraiment faim ? Si tu as assez mangé ? Ne plus savoir ce qu’est une “alimentation normale”

38. Porter ce faux sourire pour rassurer tes proches et les convaincre que tu vas bien

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Peut-être qu’en lisant cette liste, tu te sens épuisée et que tu as peur car tu as l’impression d’avoir un nombre incalculable de choses sur lesquelles tu dois travailler. Mais sache que la plupart de ces comportements sont liés entre eux.

Personnellement, je les ai tous ressenti quand j’étais anorexique. Et moi aussi je me demandais combien de temps j’allais prendre pour en sortir. Mon quotidien était l’anorexie. Aujourd’hui, je n’ai plus un seul de ces conduites nocives pour ma santé. Et je ne pensais clairement pas qu’ils partiraient “aussi vite”. Mais je suis la preuve que c’est possible de s’en sortir. Et je ne suis pas plus forte que toi. Tu vas y arriver ! 

Alors oui, c’est certain, c’est difficile de se battre. Et ça ne partira pas du jour au lendemain. 

Mais ce sera toujours moins difficile que de vivre avec un trouble alimentaire. Peut-être que tu as l’impression que te restreindre, recourir à des vomissements ou faire du sport à outrance est beaucoup plus simple que d’aller à l’encontre de ton TCA. Mais en réalité, ce bien-être, tu le ressens sur le court terme. Sur le long terme, tu laisses ton TCA te prendre ta vie. Tandis que la guérison te fait mal sur le court terme, au moment même où tu te bats, mais dans le but de te ramener doucement vers la liberté. 

D’un côté, tu vas vers la mort, de l’autre, tu vas vers la vie. D’un côté, tu survis, de l’autre, tu vis.

Alors, qu’est-ce que tu choisis ?

Tu sais à quel point ton trouble alimentaire t’embête de vivre. Tous ces symptômes sont des raisons de te battre. Tu mérites de vivre une belle vie beaucoup plus paisible où tu te sens en paix ! 

J’espère qu’au travers de cette liste, tu te sens moins seul(e) si toi aussi tu es anorexique, ou même que tu souffres de TCA globalement. Et j’espère également que ça permettra aux proches, notamment à la famille qui vit avec, de mieux comprendre ce que vit quotidiennement le/la malade (parce que oui, je ne l’ai pas dit car ça me semble évident : mais les hommes aussi peuvent être touchés par ces maladies mentales !)

N’hésite pas à me dire en commentaire si tu te reconnais dans ces comportements et si tu souhaites en partager d’autres ! 

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7 commentaires

Tu as tellement raison

J’ai souffert de restriction de septembre / octobre 2022 à fin mai 2023 et pendant cette période j’avais des difficultés à ressentir mes pieds et aussi j’ai toujours une sensibilité des dents. Suis-je la seule ? car je ne trouve personne qui en parle…

Moi, c’était plutôt mes lèvres que je ne sentais plus. Sinon, c’est vrai que les extrémités étaient toujours glacées alors mains et pieds surement moins dégourdis.

Bonjour,
Je suis une jeune fille âgée de 14 ans.
Hier, je suis allée voir ma psychiatre et je lui ai parlé de mon rapport à la nourriture et elle m’a simplement répondu « il ne faut pas passé en dessous de 39 kilos après on s’inquiète ».
J’ai l’impression d’être entrain de détruire mon entourage à force de faire des crises d’angoisse pour avoir manger, ou tout simplement quand je me pèse.
Je n’ai donc aucun trouble alimentaire à proprement déclaré.
Je mange une fois par jour en tant de cours, le soir avec ma famille. Je prends des laxatifs pour compenser. J’aimerai m’en sortir, pouvoir remanger comme avant mais c’est inconcevable de passer par reprendre du poids. J’ai fais tellement d’effort c’est pas pour tout envoyer en l’aire… je suis encore loin de mon objectif, qui au pire serai de 34 kilos et aux mieux, de 28 kilos.
J’ai besoin d’aide, si vous pouviez me répondre pour me donner un conseil ou quoi que ce soit je suis preneuse.
Merci infiniment.

Bonjour,
Je suis une jeune fille âgée de 14 ans.
Hier, je suis allée voir ma psychiatre et je lui ai parlé de mon rapport à la nourriture et elle m’a simplement répondu « il ne faut pas passé en dessous de 39 kilos après on s’inquiète ».
J’ai l’impression d’être entrain de détruire mon entourage à force de faire des crises d’angoisse pour avoir manger, ou tout simplement quand je me pèse.
Je n’ai donc aucun trouble alimentaire à proprement déclaré.
Je mange une fois par jour en tant de cours, le soir avec ma famille. Je prends des laxatifs pour compenser. J’aimerai m’en sortir, pouvoir remanger comme avant mais c’est inconcevable de passer par reprendre du poids. J’ai fais tellement d’effort c’est pas pour tout envoyer en l’aire… je suis encore loin de mon objectif, qui au pire serai de 34 kilos et aux mieux, de 28 kilos.
J’ai besoin d’aide, si vous pouviez me répondre pour me donner un conseil ou quoi que ce soit je suis preneuse.
Merci infiniment.

Tu dis que tu n’as pas de trouble alimentaire à proprement déclaré.
Mais si tu me dis ça parce que ta psychiatre ne te l’a pas dit, change de psychiatre.

De ce que j’ai lu, même si je ne suis pas médecin, tu souffres clairement d’un trouble alimentaire 🙁

Des conseils, j’en ai des tas, que je partage sur mon blog, mon podcast, mon insta, dans mes livres… 🙂

Mais ce que je te conseille avant tout, c’est de t’entourer de bons professionnels, à savoir une psychiatre spécialisée TCA. C’est INDISPENSABLE, vraiment 🙂

Je te souhaite bon courage !!

Bonjour, je viens de lire votre message. Seulement je ne peux pas vu que je suis mineur et que mes parents ne sont pas au courant. Si je leur dit ça va être la galère. Ils vont s’inquiéter etc ils vont me forcer à rester avec eux à chaque instant bref ça va être l horreur ils vont m’empêcher de respirer. Je sais plus quoi faire.

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