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Guérison TCA : « Pourquoi rien ne fonctionne pour moi ? »

Guérison TCA : « Pourquoi rien ne fonctionne pour moi ? »

Guérison TCA : « Pourquoi rien ne fonctionne pour moi ? »

On se retrouve pour un nouvel article que j’ai appelé « Pourquoi rien ne fonctionne pour moi en guérison ? ». Ce titre, je l’ai mis entre guillemets, car il s’agit d’une phrase que tu as déjà pu te dire, et que beaucoup de personnes ayant un trouble alimentaire (ou ayant eu) peuvent être amenées à penser (moi la première !).

Du coup, j’ai eu envie de créer un contenu qui va venir répondre à cette question, en quelque sorte, et que tu pourras lire dès que tu te diras cette réflexion.

J’ai plein de choses à dire par rapport à ça (j’ai toujours plein de choses à dire sur le sujet des TCA toute façon, parce qu’il n’y a jamais une réponse simple et concise. Enfin, rarement ! Puisque les TCA sont des maladies aux problématiques complexes…). Mais tout ça pour dire que je vais un peu donner mes idées « en vrac », ce n’est pas forcément ordonné.

C’est normal que tu ressentes ça

Je commence par te dire que vraiment, c’est normal ce ressenti que rien ne fonctionne pour toi. Comme je viens de le dire, tu n’es pas la/le seul(e)l à ressentir ça :  je fais le pari que quasi toutes les personnes ayant un TCA ont au moins pensé ça une fois dans leur guérison, y compris les personnes qui en sont totalement sorties. 

Moi-même je me suis souvent dit ça lorsque j’étais malade. Parce que, encore une fois, les TCA sont des maladies vraiment complexes. C’est l’une des maladies mentales les plus difficiles à combattre, donc forcément, iil y a de nombreuses phases de désespoir (peut-être même que tu ressens ce sentiment que rien ne marche constamment). C’est une maladie aux problématiques complexes, donc il n’y a pas de « traitement » qui a des effets notables. Ce n’est pas un chemin de guérison où tu vas essayer une séance de n’importe quelle thérapie et tu vas voir un effet direct.

Donc ce qu’il faut retenir de ce premier point, c’est que c’est normal de ressentir ça et surtout, ça ne veut pas dire que c’est la réalité. Je veux dire que moi, la plupart du temps, je n’avais pas l’impression d’avancer. Ou alors, j’avais la sensation qu’à chaque pas en avant, j’en faisais 10 en arrière. Et pourtant, j’en suis sortie ! C’est avec le recul que je peux analyser les moments où j’avançais dans ma guérison. Mais à l’instant T, je ne le percevais pas. Donc c’est pareil pour toi ! Ce n’est pas parce que tu as la sensation que rien ne fonctionne que c’est le cas, en réalité, tu avances !

Tu ressens ça à cause de la comparaison

L’une des raisons qui peuvent expliquer ce sentiment que rien ne fonctionne, c’est à cause de la comparaison. La comparaison, c’est pour moi un symptôme ultra-fréquent dans les TCA, j’appelle d’ailleurs ça la comparaison malsaine, et j’en ai dédié un épisode complet (l’épisode 36). Ici, je vais vous parler de la comparaison que tu peux avoir avec les autres personnes malades (ou celles qui ont été malades).

Souvent, cette comparaison, elle se fait via des groupes de parole, ou pour les personnes qui sont prises en charge à l’hôpital et qui rencontrent d’autres malades. Mais la comparaison est surtout faite sur les réseaux sociaux. Même chose, j’ai fait un article sur le sujet des réseaux sociaux (comment ça impacte votre guérison et comment s’en protéger). Je t’invite à lire ces deux articles évidemment, mais je voudrais vraiment te rappeler que les chemins de guérison représentés sur les réseaux sociaux ne peuvent pas représenter la réalité.

Déjà parce que les personnes qui créent ces contenus ne montrent pas toujours tout. Mais surtout, parce que c’est ultra-difficile de représenter exactement ce qu’est un chemin de guérison. On ne peut pas en un post ou un réel représenter des années de combat. Donc non, la guérison ce n’est pas : 

❌ Manger des bols d’avoine ou d’avocado toast

❌ Devenir une fit girl qui va à la salle et qui progresse de semaine en semaine 

❌ Pleurer devant un fear food ou lors d’une sortie au resto, mais finalement en être fière

❌ Faire une énième crise, mais en tirer des leçons et réussir à les diminuer petit à petit

La guérison, c’est bien plus complexe, ce sont vraiment des montagnes russes. 

Et d’ailleurs, je suis assez certaine que certaines d’entre vous ont déjà comparé leur chemin de guérison au mien et ont peut-être culpabilisé en se disant « Mais elle, elle y arrivait, elle avançait vraiment contrairement à moi ». Et j’en suis sincèrement désolée si tu t’es déjà dit ça. Je pense que la maladie et l’exigence qu’elle impose aux personnes malades rendent cette comparaison assez inévitable. Et bien que je le dise très souvent, que j’essaie d’être la plus transparente possible pour vous montrer à quel point j’ai galéré aussi, tu l’as peut-être quand même ressenti cette comparaison. D’ailleurs, c’est l’une des raisons qui a fait que j’ai voulu écrire mon roman « L’anorexie, mon bouclier mortel ». Parce que c’est beaucoup plus « facile » de représenter toutes les galères que j’ai traversées, de le faire transparaitre dans un livre de 300 pages plutôt qu’un carrousel de 10 pages sur Instagram. 

Mais en tout cas, si tu t’es dit que je m’en sortais mieux que toi : non, chacun avance à sa façon, à son rythme, et il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de guérir.

Tu as des attentes irréalistes

Une autre raison pour laquelle tu as la sensation que rien ne fonctionne, c’est que tes attentes sur la guérison sont irréalistes. Et ces attentes peuvent d’ailleurs être faussées par ce que tu vois sur les réseaux sociaux, ce qui rejoint le point précédent et renforce mon conseil sur l’importance de se détacher de ce que tu vois sur les réseaux sociaux.

objectifs-trouble-alimentaire

Peut-être que tes attentes sont irréalistes sur le côté temporel, c’est-à-dire que tu t’attends à vite remanger ou réussir certaines choses qui te terrifiant en peu de temps. Ou peut-être que tu as déjà fait une dizaine de séances de psy et tu t’attends à ce que tes problèmes psy soient totalement réglés. Je vais dire quelque chose qui va peut-être décourager, mais personnellement, j’ai eu besoin d’au moins 7 ans de thérapie pour que mes problèmes psy soient quasi totalement réglés (et j’ai encore des petites choses à travailler). Alors non, ça ne veut pas dire que tu vas prendre des années, parce qu’en quelques mois, j’allais déjà mieux sur certains aspects, mais il faut garder en tête quand même que souvent les problèmes sont tellement profonds, qu’ils datent de plusieurs années, voire de l’enfance, que oui, ça prend du temps.

Tu as aussi peut-être des attentes irréalistes sur une méthode, une thérapie en particulier. Par exemple, je parle souvent de l’EMDR. Certaines personnes s’attendent à des effets un peu « du jour au lendemain », en 2-3 séances. Personnellement, j’ai vu des effets en plusieurs mois. Et au-delà de ça, c’était une thérapie qui m’allait, et ça ne veut pas dire que ça te conviendra forcément. 

L’état d’esprit que j’adoptais quand je tentais une nouvelle thérapie, c’était de me dire que ça pouvait vraiment fonctionner (parce que si tu pars défaitiste, il y a de grandes chances que cette thérapie ne t’apporte rien. Le mental joue beaucoup.) Mais par contre, je ne m’attendais pas à des miracles, ou à des changements notables. Je partais en sachant que ça m’apporterait quelque chose, ça m’aiderait, mais ça n’allait pas me transformer. Et je pense que c’est important de ne pas placer ses attentes trop haut parce que sinon tu vas être déçu et tu vas te décourager. 

L’autre fois, j’ai eu un flower call, donc un appel individuel, avec une fille qui souffrait d’anorexie. Et on a eu un échange ultra-intéressant sur les attentes justement. Elle me disait grosso modo qu’elle voulait guérir, et que du coup, elle avait très souvent des périodes où elle était à fond dans la guérison, mais dès qu’une crise revenait ou dès que la maladie « gagnait », alors elle s’arrêtait dans son mindset de guérison parce qu’elle se disait « en fait, ça ne sert à rien, ça ne fonctionne pas ». Et je lui disais qu’il ne faut pas viser la guérison totale tout de suite. J’avais alors réalisé qu’en fait, je n’avais pas visé initialement une guérison totale, parce qu’on m’a tellement dit « ça reste toujours en fond », que je me disais, il faut déjà que j’arrive à cet état de mieux, même s’il y a des restes. Et je suis arrivée à cet état de « mieux » qui n’était donc pas la guérison totale (c’est ce que j’appelle la quasi-guérison). Et c’est quand j’étais à ce stade, que j’avais déjà fait de nombreux pas, que j’avais déjà avancé sur de nombreuses problématiques, que j’avais déjà plus d’énergie, que j’ai finalement pu atteindre la guérison totale (parce que oui, elle est possible, sans qu’elle reste en fond à vie). 

Mais c’est comme la métaphore de l’escalier : quand tu montes l’escalier, tu regardes la prochaine marche, tout au plus les 3 prochaines. Tu n’espères pas arriver sur le palier d’au-dessus dès le prochain pas en avant. 

Et j’en profite aussi pour redire que la guérison, c’est surtout essayer plus que réussir. Dans mon chemin de guérison, si je l’analyse grosso modo, j’ai la sensation que 95 % du temps, j’essayais de lutter contre la maladie, mais que c’était elle qui « gagnait ». Peut-être que concrètement, j’avais encore compensé, je m’étais encore restreint, j’étais restée dans ma zone de confort. Mais j’avais essayé de lutter contre, j’avais indiqué à mon cerveau qu’il existait une autre voie possible que celle de la maladie, un chemin plus positif qui amène à la vraie vie. Et quand tu essaies, tu avances. Vraiment, même si en finalité, c’est la maladie qui a gagné, tu as avancé. 

Ça me fait penser aussi aux personnes qui sont malades depuis 20 ans et qui me disent que de ce fait, elles n’arriveront pas à en guérir. Oui, c’est vrai que la maladie est installée depuis plus longtemps. Mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas possible de s’en sortir. Par contre, oui, peut-être que l’on ne peut pas avoir les mêmes attentes qu’une personne qui est malade depuis 3-5 ans. Mais les attentes vont être différentes sur le temps que ça prendra, sur les types d’avancés. Donc pour moi, c’est quand même possible, mais il ne faut pas se fixer d’objectifs non réalisables, et se dire que c’est vraiment un travail qui se fait petit à petit.

Donc, fixe-toi vraiment des objectifs atteignables, réalistes. Par exemple : 

  • Ne plus avoir de balance chez soi
  • Changer son utilisation des réseaux sociaux
  • Faire une activité qui va t’aider à te reconstruire, qui n’a pas de rapport avec le corps/l’alimentation
  • Utiliser une distraction dès que tu entends une conversation sur les régimes
  • Dès que tu as un discours intérieur négatif, t’apporter de la bienveillance et te dire quelque chose que tu dirais à une personne que tu aimes vraiment

Ces objectifs te paraissent peut-être bidon ou pas assez grands, mais moi, je parle de ces objectifs. Parce que rien que quand tu réussiras vraiment à remplir déjà tout ce que j’ai dit là, tu vas avancer dans la guérison, tu auras affaibli la maladie. Et c’est avec des petits pas comme ça que tu avances. 

J’en profite d’ailleurs aussi pour dire que je ne recommande pas d’avoir des objectifs chiffrés sur le poids, l’IMC, les grammes, les calories… La guérison, c’est aussi prendre du recul sur toutes ces données chiffrées, c’est changer son regard par rapport au poids, aux calories, etc. Donc si vraiment ce sont des données qui doivent être surveillées, préfère garder ça aux médecins, sans que tu aies à t’en occuper. Et surtout, on ne peut pas prédire comment le corps va réagir, on ne peut pas contrôler la reprise de poids ni les besoins de ton corps (certains jours tu auras plus faim, et se mettre un objectif de gramme ou de calorie, c’est risquer de se le mettre comme maximum, plutôt que comme minimum. Donc ça en devient contre-productif pour la guérison, et ça finit par alimenter le côté maladie).

Wow, j’ai dit beaucoup de choses sur ce point-là, mais je trouve vraiment que c’est des informations importantes, des prises de conscience que j’ai eu et qui ont beaucoup joué dans mon chemin de guérison, donc j’ai envie de vous les partager (même si c’est des choses que j’ai déjà pu dire dans d’autres contenus, la répétition ne fait pas de mal dans la guérison des TCA !)

Nécessité de combiner & tester plusieurs approches

Une autre raison pour laquelle tu as l’impression que ça ne fonctionne pas, c’est qu’il y a certaines dimensions de la guérison qui ne sont pas traitées. 

Je l’ai déjà dit dans plusieurs contenus et je pense notamment à celui où je parle de mon parcours de soin que je t’invite à lire.

Mais en gros, les troubles alimentaires touchent pas mal d’aspects de ta vie et ce sont des maladies dont le traitement est multidimensionnel.

Si je devais catégoriser les dimensions à travailler, ce seraient les suivantes : 

Physique

Évidemment, le côté physique doit être travaillé. C’est-à-dire que si tu es en sous-poids, en dénutrition, ton corps a besoin de retrouver son poids de forme pour avoir l’énergie nécessaire de se battre contre la maladie. 

Alimentaire

Même chose, si tu ne réintègres pas les catégories d’aliments que tu diabolises, si tu es toujours dénutrie, la guérison totale ne sera pas possible.

Psychologique

Qui est pour moi la phase la plus importante. L’alimentation, le poids, ce sont des conséquences de la maladie, mais pas les causes. Donc c’est important de traiter les causes pour une guérison totale.

Restructuration cérébrale

restructuration cerebrale trouble alimentaire

Quelque chose qui est très souvent oublié/mis de côté. Je trouve qu’on en parle trop rarement dans les traitements. Mais pour faire simple, notre cerveau va créer des schémas de croyances à partir de nos pensées et de nos actions. Exemple : si devant un plat de pâtes, le TCA te fait avoir peur. Alors ton cerveau associe que pâtes = danger. Et à chaque fois que tu ressentiras cette peur, ça renforcera cette croyance (qui est erronée). Autre exemple : Si dès que tu as un paquet d’aliments dans les mains, tu regardes les calories, alors ton cerveau enregistre que les calories sont une donnée auxquelles il faut accorder de l’importance.

En gros, ton TCA (et parfois la société, et même ton éducation) va te donner un ensemble de croyances erronées. Et ça concerne la nourriture, l’apparence, mais aussi de nombreux autres aspects de ta vie (exemple : parfois au travail, tu te dis que toi, tu dois travailler plus que les autres, car tu es moins intelligent(e). Parfois dans ta vie sentimentale : tu te dis que tu ne mérites pas quelqu’un qui te respecte, que tu dois te dévouer à cette personne pour être aimé, etc). Et en gros, la restructuration cérébrale, c’est identifier ces croyances erronées pour les déconstruire et reconstruire un ensemble de croyances saines. C’est un travail minutieux, qui prend du temps, qui va se faire petit à petit. Ça passe par beaucoup d’introspection personnelle, mais tu peux t’aider avec des thérapies comme les TCC (thérapie cognitivo-comportementale). Pour moi, c’est l’un des aspects de la guérison les plus importants et qui est trop souvent oublié, et qu’en fait, en France, peu de professionnels intègrent. J’ai découvert ça très tard dans ma guérison, en faisant mes propres recherches, vers la fin, quand j’étais en quasi-guérison, donc vers 2020. Et je suis sûre que si je l’avais découvert avant, ça m’aurait aidé plus tôt.

La confiance en soi/la reconstruction de votre identité

Indépendamment de la maladie.

L’acceptation corporelle

Pareil, c’est quelque chose de peu travaillé en France je trouve. C’est quelque chose sur laquelle j’ai dû faire beaucoup de recherche et de travail seule pour la travailler.

Tous ces aspects, je propose de les travailler avec des exercices et vidéos concrètes dans mon programme Butterfly Body. Mais évidemment, je vous invite à vous rapprocher aussi de professionnels qui sont spécialisés dans les TCA.

Mais tout ça pour dire qu’il y a beaucoup de personnes, quand je discute avec elles, je me rends compte que le travail de guérison s’est surtout fait sur les symptômes de la maladie, sur les conséquences (donc souvent le poids, et la nutrition), mais que le travail psychologique est resté assez « en surface », donc ces personnes restent dans une espèce de quasi-guérison, et ont de ce fait la sensation qu’on ne peut pas vraiment s’en sortir. 

Et je ne les blâme pas parce que je pense qu’en France, on a encore beaucoup de progrès à faire sur la prise en charge de la santé mentale et notamment des TCA. Même si je remarque que de plus en plus de professionnels développent une approche pluridisciplinaire, mais je pense qu’ils ne sont pas assez nombreux au vu du nombre de personnes malades. 

Les problématiques sous-jacentes ne sont pas traitées

C’est un point qui est lié à ce que je viens de dire, et notamment à la dimension psychologique de la guérison. 

C’est pour moi d’ailleurs le point le plus important qui explique parfois le pourquoi certaines personnes ont l’impression que rien ne fonctionne.

Les troubles alimentaires sont liés à des problématiques sous-jacentes (traumatisme, anxiété importante, dépression, etc.). Je le dis souvent, un TCA vient en réponse à un mal-être profond. C’est comme une échappatoire que ton corps a trouvée pour t’aider à survivre face à la douleur interne qu’il ressentait, même si tu n’en avais pas conscience. Et donc, c’est important de travailler ça en parallèle des autres dimensions pour espérer une guérison totale.

J’ai rapidement eu un suivi psychologique dans mes TCA et je l’ai gardé jusqu’à là, récemment (alors que je n’ai plus de TCA). Pour moi, c’est primordial. Je sais qu’il y a beaucoup de professionnels qui disent qu’à un certain stade de la maladie, c’est des choses qu’on ne peut pas travailler.

Par exemple : pour les patients trop dénutris, où la maladie a trop de « puissance dans leur vie ». Et je suis d’accord quand même. C’est sûr que si tu es dénutri, que ton poids est trop faible, tu auras beaucoup moins d’énergie et tu vas mal raisonner pour pouvoir avancer avec lucidité sur tes problématiques psychologiques. D’où le fait qu’il est important de travailler la renutrition en parallèle. 

C’est certain que si tu as un gros traumatisme, je ne conseille pas de le travailler quand tu es déjà au plus bas. Mais c’est important d’avancer sur certaines problématiques. Parce que malheureusement, c’est rarement une seule cause. Par exemple, moi, je devais travailler la problématique d’attouchement subi en étant enfant. Mais ça, je l’ai travaillé tard, vers 2021, quand j’étais quasi sortie des TCA. Par contre, avant, j’ai beaucoup travaillé sur ma peur d’être adulte, ma peur de grandir, ma peur de me détacher de ma mère, mon estime de moi-même, etc.

Comment travailler sur ça ?

Honnêtement, chacun va un peu trouver la méthode qui lui convient. Moi, j’ai toujours beaucoup écrit sur des carnets, à me faire des moments d’introspection, de prise de recul et ça m’a beaucoup aidé pour prendre conscience de schémas toxiques que j’avais en moi. 

Des livres de développement personnel m’ont aussi aidé à prendre conscience que je n’avais pas le bon état d’esprit sur la vie, ça m’a aidé sur mon perfectionnisme, etc. (je pense notamment aux livres de Laurent Gounelle, mais il y en a plein, j’ai fait un article avec toute une liste de livres que je recommande, je vous mettrai le lien en description). Et après, évidemment, les thérapies psychologiques aident.

Alors, il y a les thérapies où tu vas surtout parler. Mais parfois, ce n’est pas simple de mettre des mots sur ce que tu ressentes, ou parfois, tu as déjà parlé de nombreuses choses, mais en vain, tu n’arrives pas à avancer sur une problématique, comme si ça bloquait dans ton corps. Je recommande du coup les thérapies psychocorporelles. Je pense par exemple aux thérapies suivantes : kinésiologie, EMDR, Access Bars, EFT. Je ne vais pas les détailler une à une, d’un parce que je ne suis pas experte, mais aussi parce que l’article serait trop long haha (il l’est déjà assez). Mais je vous invite à vous renseigner sur des thérapies psychocorporelles qui sont pour moi à tester, en complément évidemment d’autres thérapies. Ne vous attendez pas à des miracles, mais ça + ça… ça va vous aider à avancer.

Quelque chose que je voudrais préciser : je te parle d’avancer sur les problématiques psychologiques, d’avoir des réflexions, des prises de conscience, des discussions sur ces problématiques. Je ne t’ai dit à aucun moment qu’il faut les résoudre pour guérir. J’insiste là-dessus parce que ça pourrait te décourager sinon. Tu ne dois pas tout résoudre pour guérir. Parfois, vous allez avoir une prise de conscience ou avoir une discussion à un moment T, puis c’est 2 ans plus tard que tu vas y repenser et que ça te fera beaucoup plus « déclic » dans ta tête. Donc encore une fois, au moment de la prise de conscience tu ne vois pas de progrès concrets, mais pour autant, tu as avancé. 

Donc la dimension psychologique est vraiment importante, parce que parfois, on me dit « j’ai envie de reprendre du poids, d’avancer, mais c’est comme si mon corps ne voulait pas m’aider ». Et le corps est vraiment dans ton camp, dans le sens où il veut te protéger. Donc parfois, ton corps, t’envoie un signal pour te dire « eh oh, quelque chose n’est pas réglé ». Et je suis d’accord, ce n’est pas toujours facile de mettre le doigt dessus, d’où la possibilité de tester les thérapies psychocorporelles où le thérapeute va surtout faire parler ton corps + que toi. Je pense aussi au fait que parfois, il faut aller chercher du côté de la psychogénéalogie, donc la mémoire de tes ancêtres pour comprendre certaines choses.

Les bénéfices de la maladie sont supérieurs aux bénéfices de la guérison

Un autre point qui est encore une fois lié au précédent : c’est le fait que la maladie t’apporte des bénéfices secondaires qui représentent donc des barrières très fortes à ta guérison. J’ai dédié un article à ça, où je vous parle de comment trouver tes bénéfices secondaires et je te donne tous les bénéfices que j’avais moi-même identifiés. Pour moi, cet exercice, c’est un indispensable de la guérison des TCA. Tu ne vas pas forcément les identifier tout de suite, ils vont aussi potentiellement évoluer. J’ai certaines personnes qui m’ont dit l’avoir fait une fois, puis avoir réitéré l’exercice 6 mois plus tard et elles ont découvert beaucoup plus de choses. 

Donc je t’invite à le refaire de temps en temps aussi.

Mais parfois, les bénéfices de la maladie te protègent encore beaucoup trop, parce que justement, le côté psychologique est encore trop en souffrance, trop à vif. Ne t’en veux pas pour ça, « bénéfices secondaires » c’est le terme psychologique, mais ce n’est en rien conscient et volontaire de ta part. Ça ne veut pas dire que tu préfères rester malade. Je ne développe pas plus ce point parce que c’est lié à ce que je viens de dire et j’en parle énormément dans l’article dédié.

Tu es trop dans ta zone de confort

Ta zone de confort, c’est celle de la maladie. Et je sais que ce n’est pas simple, mais si tu restes constamment dans ta zone de confort, tu déloges beaucoup moins la maladie. Sortir de ta zone de confort est ce qui te terrifie le plus, mais ce qui te fait le plus peur en guérison est justement ce qui peut te sauver. Ce sont les choses qui m’ont fait le plus peur qui m’ont permis d’avancer le plus dans ma guérison. Et je dis ça encore une fois avec du recul. Parce que c’est sûr que sur le moment même, c’est inconfortable, et tu as plus la sensation de mal faire que de bien faire. Mais c’est comme ça, justement, que tu vas à l’encontre de la maladie.

Encore une fois, je sais que c’est difficile, mais c’est important que tu te mettes dans des situations « d’inconfort » de temps en temps. 

Encore une fois, ne t’en demande pas trop. Cela dépend vraiment d’où tu en es dans ton parcours de guérison. À certains moments de ma guérison, notamment à la fin, quand j’avais déjà repris du poids et que j’avais beaucoup avancé, là, je sortais de ma zone de confort presque tous les jours. Mais la plupart du temps, notamment au début, c’était plutôt une fois par semaine, voire parfois à une fréquence encore moindre quand je n’allais vraiment pas bien. Donc ça rejoint ce que je te disais sur les attentes irréalistes, parfois, c’est contre-productif de se mettre des défis qui sont trop grands. C’est difficile de juger quel défi se mettre, d’où l’importance encore une fois d’avoir un suivi avec des professionnels spécialisés.

Tu ne manges pas assez

Ce point est aussi lié au précédent. Et je sais à quel point il est difficile. Mais en gros, si tu manges constamment les mêmes aliments, ceux qui te rassurent, ceux que ton trouble alimentaire estime comme sains, alors encore une fois, tu restes trop dans ta zone de confort. Et même chose si tu es en dénutrition, ton cerveau a beaucoup moins d’énergie pour raisonner convenablement, donc c’est beaucoup plus difficile de lutter contre la maladie. Je sais vraiment que ça, ce n’est pas simple. Quand j’étais malade j’en avais conscience, et pour autant je suis resté des mois voire année dans la restriction à manger tout le temps les mêmes aliments, et de ce fait, à faire souvent des compulsions sur les aliments que je m’interdisais. Mais je me dois de dire ce point-là parce que c’est vraiment quand j’ai réintégré les différentes catégories, quand je remangeais de tout, que j’ai pu voir vraiment une grosse différence, parce que mon cerveau était réalimenté, je raisonnais mieux et du coup, les pas que je faisais en avant étaient davantage « notables », et mes peurs étaient beaucoup moins irraisonnées. 

Tu restes dans le même environnement (toxique) de la maladie

Encore une fois ce point est lié au précédent. Mais personnellement, j’ai vraiment vu aussi un changement dans ma guérison quand j’ai un peu quitté l’environnement de la maladie. 

Dans mon livre « L’anorexie, mon bouclier mortel », je vous parle du fait que quand je suis sortie de ma première hospitalisation, je suis retournée exactement dans le même environnement que celui où la maladie s’est développée et j’ai rechuté tout de suite.

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Et par exemple un changement qui m’a beaucoup aidé aussi dans ma guérison, ça a été de ralentir le rythme que je m’imposais, donc pour ça j’ai fait une pause de quelques mois dans mes études. Je ne dis pas qu’il faut forcément arrêter ses études ou son travail, c’est vraiment au cas par cas ce choix. D’ailleurs, j’ai fait un article sur ce sujet où je vous expose ma réflexion sur “faut-il faire une pause dans sa vie pour guérir des troubles alimentaires ?”. Et un autre grand changement qui m’a aidé dans ma guérison, ça a été de déménager.

Donc je ne vous dis pas de quitter ton travail ou de déménager pour guérir. Par contre, je t’invite vraiment à faire un point dans ta vie pour voir si tu n’es pas bloqué dans un environnement toxique. Je t’invite vraiment à te poser et à réfléchir aux différents aspects de ta vie : que ce soit ton logement, ton travail, ton rythme de vie, les lieux que tu fréquentes souvent, même les proches que tu vois souvent… Essaye de faire le point et de voir s’il y a des choses qui te semblent toxiques, qui te mettent en difficulté. Et si tu en identifies, essaies de voir comment tu pourrais diminuer, voire arrêter cette toxicité. Ça demande parfois de faire des choix difficiles, mais ta vie et ton futur t’en remerciera. 

Et parfois, ce ne sont pas des grandes choses. Ça peut être remarqué que tu fais des petites habitudes toxiques. Rien que le faite, par exemple, de consulter fréquemment des comptes de recovery mais qui montrent leur poids, leurs assiettes, etc., ça, ça peut être une habitude toxique qui vous maintient dans la maladie.

Tu es seul-e

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Une autre raison pour laquelle tu as l’impression que ça ne fonctionne pas, c’est que tu êtes trop seul(e). Je sais que ce n’est pas toujours évident, parce que déjà, la maladie elle te pousse à te refermer sur toi-même. Elle te convainc également que tu es un poids pour les autres. Parfois aussi, il y a des personnes qui se sont éloignées de toi après des mois, voire des années dans la maladie.

Mais ça, pour le coup, je trouve que ça fait vraiment une grande différence dans la guérison. Et je le vois aussi sur les personnes avec qui j’échange en Flower call. Je vois sincèrement une différence entre les personnes qui sont entourées et celles qui ne le sont pas.

Je suis parfois étonnée et hyper triste parce qu’il y a des personnes qui me disent que par exemple, leur conjoint ou leurs propres parents ne savent pas qu’ils ont un trouble alimentaire. Il y a vraiment des personnes qui vivent leur trouble alimentaire sans que personne autour d’elles sachent qu’elles sont malades. Et ça me rend vraiment triste parce que ces personnes qui sont malades ont besoin d’aide, de soutien, pas de solitude.

Donc si c’est ton cas, je t’invite vraiment à essayer de trouver une ou deux personnes. Au moins une, en qui tu peux avoir confiance, qui est sensible aux problématiques de santé mentale et à qui tu te confies. Moi aussi, j’avais l’impression d’être un poids pour mes amis. 

Mais honnêtement si j’avais une copine dans le besoin, mais je serais ravie qu’elle m’en parle en fait. Et c’est vrai qu’à un moment de ma vie, mon discours était peut-être plus négatif, j’avais besoin de soutien, d’aide. Mais c’est temporaire. Aujourd’hui parfois les rôles se sont inversés et j’ai été la personne qui a pu soutenir mes amis. 

Donc là je te parle de l’entourage personnel, mais j’insiste aussi sur le fait que tu aies un accompagnement avec des professionnels. Tu ne pourras pas te sortir seul(e) de ton trouble alimentaire. Ça, c’est un mythe que ton trouble alimentaire lui-même essaye de te convaincre pour continuer de se développer en fait. 

Et au-delà d’avoir un suivi avec des professionnels, parfois, il n’est pas assez fréquent. Pour moi, voir son psychologue une fois par mois, ce n’est pas assez. C’est au moins une fois par semaine. J’avais même eu des périodes où je voyais plusieurs professionnels dans la semaine. Après, je sais que financièrement ce n’est pas toujours possible, mais tu n’es pas non plus obligée de voir un psychologue, ça peut être aussi des groupes de soutien ou des groupes de parole qui sont organisés à bas prix ou même gratuitement dans des associations. Et n’oublie pas aussi, tu peux demander l’ALD à ton médecin traitant. Ça veut dire “affection à longue durée”. Et ça permet que tout ce qui est en rapport avec ton trouble alimentaire soit pris en charge par la Sécurité sociale. Malheureusement ça reste les professionnels où l’on peut passer sa carte vitale comme le psychiatre par exemple, mais pas le psychologue. Mais ça peut déjà réduire tes coûts.

Tu n’aides pas ton cerveau

Une autre raison qui peut expliquer pourquoi tu as l’impression que rien ne fonctionne, c’est parce que tu n’aides pas ton cerveau. Ce point rejoint le point où j’ai parlé de la restructuration cérébrale. En gros, il faut vraiment voir le trouble alimentaire comme un poison dans ton cerveau qui va créer un brouillard mental. Et pour moi, c’est important d’aider ton cerveau avec de la positivité, avec de l’espoir, pour travailler le côté sain en toi.

Quand on a un trouble alimentaire, on note souvent de l’ambivalence en soi, c’est-à-dire qu’on a l’impression qu’il y a un côté noir et il y a un côté plutôt blanc qui est toi en fait.

Donc aide son cerveau, déjà, c’est croire en la guérison, croire que c’est possible et croire que tu vas y arriver. Ça, je te le dis souvent et c’est vraiment important. Après évidemment tu peux avoir des jours où tu n’y crois pas, mais globalement l’idée c’est quand même de se dire que tu vas y arriver. 

Ensuite je donne plein de conseils pour créer un environnement favorable à la guérison en aidant ton cerveau à être dans un environnement positif dans mon article sur les 16 outils à mettre en place. Donc même chose, je vais pas tout redire ici, je t’invite vraiment à aller le lire. Dans cet article, je réalise que je vous ai souvent envoyé vers d’autres de mes contenus, mais c’est parce que déjà, là j’ai plein de choses à te dire, et comme les troubles alimentaires sont très complexes, il y a énormément de choses à expliquer et à nuancer. Donc ça vaut le coup que tu lises le contenu qui est dédié sur la problématique en question.

Tu vois les rechutes comme quelque chose de négatif

Une autre raison qui fait que tu as l’impression que rien ne fonctionne, c’est que tu vois les rechutes et les jours difficiles comme quelque chose de fataliste. Alors évidemment, c’est tellement difficile que c’est normal que tu le voies comme ça. Mais j’en avais parlé dans mon article sur les rechutes justement, où je dis que vraiment, les journées difficiles et les rechutes, c’est dans ces moments-là où finalement, tu avances le plus. Moi, si je repense à mon parcours de guérison, j’ai l’impression qu’il y avait beaucoup plus de jours négatifs que positifs. Pourtant j’en suis sorti. Parce que ce sont les jours négatifs qui comptent dans la guérison. Et ce n’est pas parce que tu as rechuté que tu es retourné au point de départ. Les rechutes et les journées négatives n’effacent pas tes avancées.

Donc finalement ça rejoint le tout premier point que je disais, c’est que ce n’est pas parce que tu as l’impression que ça ne fonctionne pas que c’est la vérité.

Célèbre tes petits pas

Et du coup, par rapport à ce dernier point et puis globalement par rapport au fait que tu as l’impression que rien ne fonctionne, je t’invite vraiment à te poser et à noter dans un carnet régulièrement tous les petits pas que tu fais en avant, toutes les fois où tu es fier de toi. 

C’est important de les noter pour les relire quand tu as l’impression que tout va mal. Et si tu ne l’as jamais fait, je t’invite aussi à faire un peu une rétrospective depuis que tu es malade, des choses que tu as réussies, de tes avancées. Même si c’étaient des choses qui te paraissent insignifiantes, même si depuis tu as l’impression que tu as régressé sur ces points-là. Encore une fois, ce n’est pas parce que tu as rechuté ou que tu vas moins bien que ça efface tes avancées passées. Quand un sportif a remporté un match en 2022 et qu’en 2023 il a perdu un autre match qui était tout aussi important, ça n’efface pas sa victoire de 2022. 

petits-pas-guerison-tca

Parfois j’ai des personnes qui me disent « je suis malade depuis X années et je n’ai jamais réussi à avancer, je n’en vois pas le bout ». Et finalement, en discutant avec elles, on prend conscience ensemble des avancées qu’elles ont déjà faites. Et ça peut t’aider à te garder motivé.

Et puis je terminerai cet article en te disant aussi de vraiment t’accorder de la patience. Je sais que ce n’est pas simple de dire ça à une personne qui souffre et qui n’en peut plus. Mais vraiment la guérison des troubles alimentaires, elle prend du temps. Et pour autant, moi, j’ai eu des moments, et notamment vers la fin, où j’ai eu des avancées très rapides, bien plus vite que ce que je n’aurais pensé. Par exemple mes tocs qui ont disparu quasiment tous du jour au lendemain. Mais c’est parce que j’avais avancé sur d’autres aspects de ma guérison en amont. Et pourtant je n’en avais pas conscience. Je ne sais pas si tu arrives à percevoir ce que je veux dire là, c’est quelque chose sur lequel j’ai plus longuement insisté dans mon roman autobiographique, « l’anorexie, mon bouclier mortel », tu peux le trouver sur Amazon si ça t’intéresse. 

J’espère que cet article et tous les éléments que je t’ai donnés là t’auront aidé à te dire que même si tu as l’impression que ça ne fonctionne pas, tu avances quand même. J’espère que ça t’aura réconforté, que ça t’aura apporté de l’espoir et des nouvelles pistes peut-être pour ton chemin de guérison. N’hésite pas à me faire le retour !

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Thérapie, 2 commentaires
Trouble alimentaire & infertilité ?

Trouble alimentaire & infertilité ?

Trouble alimentaire & infertilité ?

La fertilité… ou l’infertilité après/avec des troubles alimentaires. C’est un sujet que je voulais aborder depuis longtemps, car je sais que vous êtes nombreux à vous questionner sur le sujet. Mais je voulais attendre d’expérimenter un peu plus avant d’en parler. Quand je dis expérimenter, en réalité, j’attendais de tomber enceinte ! Et c’est en portant mon premier enfant que je t’écris cet article de blog ! C’est donc pour moi le moment idéal pour écrire sur le sujet de l’anorexie et l’infertilité.

Je vous ai annoncé ma grossesse sur Instagram au début du mois d’août et à ma grande surprise, vous avez vraiment été nombreux à vouloir en savoir plus sur ma grossesse. Ça me touche vraiment et je suis heureuse de pouvoir partager ça ! J’arrive déjà à la fin du deuxième trimestre. J’ai donc pas mal de choses à vous partager ! 

Je vous ai partagé une « boîte à question » en story pour savoir les sujets qui vous intéressent dans la grossesse / maternité & les TCA. Et de nombreuses questions sont revenues sur la fertilité avec et/ou après des TCA

Dans cet article, je vais donc répondre à cette partie-là ! Pour ce qui est des autres questions, j’y réponds dans mon épisode de podcast dédié à la grossesse & TCA 🙂 

grossesse-apres-tca

Retour de règles après un TCA

Il y a eu plusieurs questions concernant le retour de mes règles après les TCA. 

Me concernant, j’étais sous pilule lorsque je suis tombée malade. Les médecins m’ont dit de la garder pour soutenir mes os et me protéger de l’ostéoporose. J’ai donc toujours eu des sortes de « règles » puisque j’étais sous pilule, mais ce n’était clairement pas des vraies. Et d’ailleurs, j’ai quand même vu une différence en voyant mes cycles être très courts et avec un flux vraiment minimes. Je dirais que mes règles sont revenues de façon plus naturelle après quelques mois de réalimentation et de reprise de poids. J’ai fait le choix en 2021 d’arrêter la pilule et du coup ça m’a permis de confirmer que j’avais de vraies règles.

Mais le retour des règles est vraiment subjectif pour chaque personne : certaines personnes vont vite les retrouver, d’autres vont prendre plusieurs mois tandis que leur apport alimentaire a augmenté et qu’elles ont atteint leur poids de forme. C’est la nature qui choisit, et aussi la génétique ! Le mieux reste d’avoir un suivi avec une gynécologue. Et si vous voulez, j’en ai parlé plus en profondeur dans les épisodes de podcast 22 et 23 qui sont dédiés à l’aménorrhée dans les TCA où Florence, du compte @jenaiplusmesregles_livre est mon invitée ! Elle met d’ailleurs en avant ce livre « Je n’ai plus mes règles » qui explique en profondeur le pourquoi et comment retrouver ses règles. Donc, je vous conseille vraiment d’aller écouter les épisodes, consulter le compte de Florence et lire ce livre pour avoir le maximum d’informations à ce sujet.  

Pourquoi & comment les TCA impactent votre fertilité ?

On entend beaucoup des « on dit » qui disent qu’une personne qui a des TCA ou a eu des TCA a dégradé sa fertilité, en quelque sorte. Et on entend même parfois dire que c’est très difficile d’avoir un enfant avec, voire après, un TCA. Sur la question du « après un TCA », j’y réponds plus tard, mais bon, je vous ai déjà annoncé la couleur en intro ;).

Pour la question de « la fertilité avec un TCA », en effet, il y a pas mal de choses à dire. 

Les problèmes d’infertilité sont malheureusement fréquents et sont l’un des effets secondaires des TCA comme l’anorexie, mais aussi la boulimie, l’hyperphagie ou tout autre trouble alimentaire restrictif et/ou compulsif. D’ailleurs, j’ai lu qu’1 femme sur 5 qui souffre d’infertilité souffre également de TCA. Et comme je l’ai déjà souvent dit, il y a plus de personnes qui souffrent de TCA qu’on ne le croit, mais aussi plus de personnes qui souffrent de TCA qu’elles ne le croient. Dans le sens où je pense que des personnes ont des problèmes d’infertilité, et peut-être qu’à cause ou « grâce à ça », elles prennent conscience qu’elles ont des TCA. Bref, c’est une parenthèse que je referme :).

Cause n°1 : La sous-alimentation

Pour ce qui est des TCA restrictifs, la sous-alimentation fait que votre corps ne peut répondre à ses besoins nécessaires. Il doit donc prioriser le peu d’énergie qu’il reçoit sur les fonctions vitales (faire battre ton corps, faire fonctionner tes poumons, alimenter ton cerveau…). Il juge alors que la fonction de reproduction n’est pas vitale. Le système endocrinien de la femme est affecté, or c’est lui qui permet la production des hormones de reproduction. Cela perturbe donc l’ovulation et réduit la quantité d’ovules, entraînant des cycles irréguliers, voire l’arrêt total des règles. 

Cause n°2 : Le faible niveau de graisse

Les TCA restrictifs entraînent également de faibles niveaux de graisse corporelle. Or, je le dis souvent, le corps a besoin de gras. Un corps qui n’a pas suffisamment de gras a une production d’œstrogènes réduite, qui est pourtant une homogène cruciale pour le maintien de la fertilité. 

Cause n°3 : Les conséquences psychologiques

Les personnes souffrant de TCA souffrent également de stress, d’anxiété, parfois de dépression… Tout ça impacte grandement les ovulations. Pour les personnes qui ont retrouvé leurs règles, je ne sais pas si vous avez déjà remarqué des cycles plus courts ou plus douloureux quand vous êtes dans des périodes stressantes. Moi je me souviens qu’il m’est arrivé de sauter un cycle ou d’avoir un retard de 10 jours quand j’étais dans des périodes stressantes de ma vie, et ce, même quand j’étais guérie des troubles alimentaires. Donc ça montre l’impact du stress sur l’ovulation.

Cause n°4 : Le cas de la boulimie et de l’hyperphagie

On parle souvent des problèmes d’infertilité dans le cas de l’anorexie. Mais on parle moins souvent des TCA compulsifs comme la boulimie ou l’hyperphagie

Dans les TCA compulsifs, on retrouve également des dérèglements hormonaux. Les compensations (vomissements, laxatifs, hyperactivité…) perturbent la régulation des hormones et donc du cycle menstruel, compliquant la conception. 

Les comportements de purge peuvent également impacter la qualité des ovocytes. 

L’hyperphagie est parfois associée à une résistance à l’insuline qui peut également être l’une des causes d’infertilité. 

Et enfin, les TCA compulsifs sont aussi touchés par le stress. Or comme je l’ai expliqué dans le point précédent, un niveau élevé de cortisol peut inhiber la fonction reproductrice. 

Cause n°5 : L’hyperactivité : quelles conséquences sur la fertilité ?

L’hyperactivité, un niveau intense d’activité physique, vient également se placer dans les causes principales d’infertilité. L’activité intense entraîne des niveaux d’œstrogènes et de progestérone en diminution, or ce sont des hormones essentielles pour l’ovulation. 

La pratique du sport intense peut également entraîner une diminution de la masse graisseuse, qui impacte la production d’œstrogènes comme j’en ai parlé précédemment. 

Et évidemment, cela peut également entraîner des carences alimentaires nécessaires à une bonne fertilité (manque de fer, de calcium, de vitamines ou minéraux…).

J’ai également lu que l’exercice physique en abondance peut perturber l’implantation de l’embryon dans l’utérus à cause des niveaux d’hormones qui sont déséquilibrés et le flux sanguin vers l’utérus est aussi en baisse. Or ce sont deux éléments essentiels pour soutenir une grossesse. 

Enfin, le sport excessif est vécu comme une forme de stress pour votre corps. Cela augmente donc encore votre niveau de cortisol, qui plus est était déjà élevé, ce qui inhibe l’ovulation et donc perturbe l’équilibre hormonal comme j’en ai parlé précédemment également. 

Cause n°6 : Les comorbidités addictives

Il n’est pas rare de souffrir d’une autre addiction lorsqu’on souffre de TCA comme l’alcool, le tabac ou autre drogue. Or, ces substances font partie des premières causes d’infertilité.

 

D’ailleurs, je parle énormément du système de reproduction des femmes, puisqu’étant une femme, je connais bien plus. Mais la production de testostérone chez l’homme est aussi affectée par ces différents comportements de TCA (hyperactivité, purge, etc.), ce qui entraîne une perte de libido, une baisse du nombre de spermatozoïdes ou une altération de leur qualité. Tout ça impacte donc négativement leur fertilité. 

 

Donc clairement, malheureusement, oui, les troubles alimentaires impactent la fertilité lorsqu’on souffre de TCA et augmente grandement le risque d’infertilité.

Aménorrhée & TCA : est-il possible de tomber enceinte ?

anorexie-infertilite

On m’a aussi beaucoup posé la question de savoir s’il est possible de tomber enceinte tandis qu’on est en aménorrhée. 

Comme je viens d’en parler dans la partie précédente, on a vu que c’est clairement plus difficile de concevoir un bébé lorsqu’on souffre de TCA. Mais est-ce impossible, notamment pour les personnes en aménorrhée, c’est-à-dire qui n’ont plus de règles, que les cycles menstruels sont arrêtés ?

Pour répondre à cette question, j’ai littéralement demandé à mon experte sur le sujet, Florence, dont je vous parlais à l’instant ! 

En aménorrhée, il n’y a plus de cycles menstruels, ce qui veut dire qu’il n’y a plus d’ovulation. J’en ai expliqué les causes dans la première partie. Donc la logique veut que sans ovulation, il ne soit pas possible de tomber enceinte. Mais ça, c’est dans la théorie ! 

Si on est à la limite du déficit énergétique, ou si on est dans le cas où les cycles mensuels sont très longs, alors il est possible d’avoir des ovulations imprévisibles et irrégulières. Cette irrégularité entraîne des difficultés à déterminer le moment opportun pour avoir un enfant. Parce que du coup, pour vous expliquer grosso modo, sur tout le cycle, on n’a que quelques jours où on est fertile et où on peut donc maximiser nos chances de tomber enceinte. Alors certaines personnes préfèrent être en mode totale naturel et avoir des rapports quand ils ont envie. J’ai été dans la team « on maximise nos chances d’avoir un bébé sur cette période en multipliant les rapports ». Et quand j’en parle autour de moi, je vois que beaucoup sont dans cette team 🙂 

Bref, pour revenir sur la réponse à la question « peut-on tomber enceinte même en aménorrhée ? », la réponse est OUI. C’est assez illogique, improbable, mais c’est possible, même si les chances sont considérablement réduites. 

Mais j’ai quand même déjà plusieurs fois entendu des personnes qui pensaient être totalement infertiles en raison de l’absence de règles et qui ont eu la surprise de tomber enceintes ! Donc si quelque part, vous voulez un enfant, c’est une bonne nouvelle ! Mais d’autres personnes n’en veulent pas ou ne sont pas prêtes, d’où l’importance d’avoir toujours un moyen de contraception. 

Risque d’infertilité même une fois guérie des TCA ?

Jusque-là, j’ai beaucoup parlé des risques d’infertilité lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire. 

Mais qu’en est-il des risques d’infertilité après un trouble alimentaire ? 

Mon expérience : mes essais bébé après un TCA ?

Comme je vous ai dit dans le début de l’article, j’écris actuellement en étant enceinte. Donc la conclusion est rapide : oui, c’est possible de tomber enceinte même après avoir eu un TCA.

On m’a du coup demandé si j’ai rencontré des difficultés pour tomber enceinte ?

Quand on s’est lancé dans le projet, je me suis mise en tête que ça prendrait au moins 6 mois pour tomber enceinte. La moyenne est même de 8 mois à 1 an. 

Par contre, à aucun moment, je ne me suis dit que mon parcours avec les TCA allait impacter mes chances de tomber enceinte. Parce que je suis totalement rétablie et que j’avais de ce fait confiance en mon corps.

Mais quand j’ai annoncé ma grossesse à mon copain et à ma mère, les deux m’ont dit qu’ils avaient peur qu’avec mon passif dans les TCA, je rencontre beaucoup de difficultés voire je ne parviens même pas du tout à tomber enceinte. 

norainnoflower-enceinte

Et bien, vous savez quoi, je suis tombée enceinte après 1 semaine d’essai ! 

Et je me sais vraiment très chanceuse d’être tombée enceinte dès nos premiers essais ! Je n’ai pas connu la déception de voir le test de grossesse négatif. Et vraiment, j’ai une gratitude infinie pour ça ! Et je pense sincèrement à tous les couples qui rencontrent des difficultés, vraiment, je suis de tout cœur avec eux parce que j’en ai eu plusieurs couples d’amis autour de moi qui ont été concernés (et qui ont un bébé ou sont enceintes actuellement d’ailleurs), mais je sais à quel point c’est quelque chose de très difficile à vivre.

Donc, non, je n’ai pas du tout rencontré de difficulté à tomber enceinte, même après avoir vécu des TCA. 

Infertilité persistante après les TCA

Évidemment, l’histoire de chaque personne est différente. Et ce n’est pas parce que je suis tombée enceinte du premier coup que c’est la même chose pour tout le monde. 

Déjà, encore une fois, la moyenne se trouve autour de 1 an pour la conception. 

Il me semble qu’on parle d’infertilité après 12 mois d’essais bébé justement. 

N’étant pas concernée par cette infertilité persistante après les TCA, je me suis renseignée pour voir si ça existait. 

>> Cause n°1 des difficultés de tomber enceinte après un TCA : la quasi-guérison

Déjà, on note que beaucoup de personnes dites « guéries » rencontrent des difficultés. Mais en réalité, beaucoup de ces personnes sont en « quasi-guérison ». C’est-à-dire que la médecine les considère parfois guéries, car elles ont un IMC ou un poids qui est selon des tableaux statistiques « dans la norme », mais ces personnes sont toujours en restriction ou bloquées dans des mécanismes du TCA. Je parle de la quasi-guérison dans cet article : comment ne pas être bloqué en quasi-guérison. Je vous invite à le lire, parce que je sais que beaucoup de personnes ont écouté l’épisode de podcast correspondant et sont venues me voir en me disant qu’à l’écoute de l’épisode, elles ont pris conscience qu’elles étaient bloquées dans cette quasi-guérison alors qu’elles se pensaient totalement guéries.

Bref, tout ça pour dire que parfois, on se pense guérie, on est en projet, mais comme on ne l’est pas totalement, on rencontre des difficultés. 

>> Cause n°2 des difficultés de tomber enceinte après un TCA : la durée de la maladie

Il semblerait que la durée durant laquelle vous avez été malade impacterait la fertilité sur le long terme. Il n’y avait pas de données d’âge indiqué dans les articles que j’ai lus, je dirais peut-être 20 ans de maladie ? Mais sachez que j’ai eu plusieurs mamans qui sont venues me parler lorsque j’ai annoncé ma grossesse. Plusieurs d’entre elles souffrent de TCA depuis plus de 20 ans, parfois 30-40 ans. Et elles avaient eu des enfants même en ayant un TCA. Donc ce n’est pas impossible encore une fois.

La durée de la maladie peut avoir des dommages à long terme sur la fonction ovarienne qui serait réduite, et pourrait causer dans des cas beaucoup plus rares qu’une ménopause prématurée.

>> Cause n°3 des difficultés de tomber enceinte après un TCA : le manque de temps depuis la guérison

J’ai mis en route mes essais bébés 3 ans après être totalement guérie de mes TCA

Et c’est clairement certain que ça m’a aidé. 

Comme on l’a vu précédemment, le TCA impact la qualité des ovocytes, perturbe les niveaux d’hormones. Il faut donc laisser du temps au corps de récupérer, de se réparer. D’autant que le corps a beaucoup de dommages causés par le TCA à réparer : les muscles, la reproduction des cellules, réalimenter les organes, relancer la digestion, etc. La fonction de reproduction peut passer en dernière priorité chez certaines personnes. Et ça, comme je le disais par rapport à la question du retour des règles après un TCA, c’est vraiment aléatoire chez chaque personne. Je sais que c’est frustrant, mais c’est la nature qui décide, pas vous. Ce sur quoi vous avez le ‘pouvoir’, c’est la réalimentation, la diminution de l’hyperactivité, la gestion du stress… Donc, vous pouvez soutenir votre corps, mais pas le forcer. 

Donc parfois, il faut s’armer de patience pour que le corps récupère et soit prêt à être opérationnel pour la reproduction. Dites-vous que si c’est long, c’est que votre corps n’est pas prêt à accueillir un bébé, et que de ce fait, il ne serait pas bien. Votre corps est dans votre camp, il fait tout pour vous réparer et faire en sorte que vous puissiez créer un nid douillet au sein de votre utérus pour votre futur bébé. 

>> Cause n°4 des difficultés de tomber enceinte après un TCA : autres problèmes gynécologiques

fertilite-anorexie

Ensuite, il y a des personnes qui peuvent rencontrer des difficultés à tomber enceinte après un TCA sans que ça n’est aucun rapport avec leur passé dans les TCA. Il y a de nombreuses causes d’infertilité, comme des problèmes gynécologiques tels que l’endométriose ou un SOPK (Syndrome des Ovaires PolyKystiques). D’où l’importance d’être suivi par des professionnels, par une gynécologue et/ou sage-femme. D’ailleurs, peut-être que les gynécologues, ça vous fait peur. Je trouve qu’une sage-femme est parfois plus douce. J’ai souvent eu de très bons retours des personnes suivies par une sage-femme et je sais qu’on n’y pense pas forcément. Non, il ne faut pas être en projet bébé pour être suivi par une sage-femme. Tu peux avoir 15-16 ans, sans aucun projet bébé et être suivie par une sage-femme. 

>> Cause n°5 des difficultés de tomber enceinte après un TCA : autres causes psychologiques

On a parlé du stress comme facteur impactant la fertilité. Or, j’en ai déjà parlé plusieurs fois, mais ce n’est parce qu’on sort des TCA que miraculeusement, la vie devient sans problème. Je n’ai plus de TCA aujourd’hui. Pourtant, je suis toujours une personne très angoissée, anxieuse, stressée… Appelez ça comme vous voulez. Mais clairement, c’est quelque chose de toujours compliqué. Et je l’ai dit aussi juste avant, mais j’ai eu des cycles impactés par ce stress.

Donc c’est possible que vous soyez sortis des TCA, mais que votre stress fasse que ça impacte votre fertilité.

 

Enfin, il y a d’autres causes possibles qui peuvent faire que vous rencontrez des difficultés à tomber enceinte, mais qui ne sont pas liées à votre passé avec les TCA. De toute façon, après 1 an d’essai, souvent on va chercher de l’aide auprès de professionnels spécialisés dans les problématiques d’infertilité pour faire toute une batterie d’examens et investiguer sur les causes possibles. 

grossesse avec un TCA ?

Je fais un petit aparté sur la grossesse lorsqu’on souffre d’un TCA.

Les personnes souffrant de TCA peuvent rencontrer des complications lors de la grossesse

Déjà, il y a un risque de fausses couches qui est plus accru. Une fausse couche ce n’est malheureusement pas rare, c’est 1 grossesse sur 5. C’est lorsque la grossesse s’interrompt, dans la plupart des cas, c’est dû au fait que la grossesse est non évolutive. C’est-à-dire que le fœtus se développait mal ou il y a un autre problème chromosomique quelconque. Mais ce n’est pas la faute de la maman. 

Le risque de fausse couche peut être plus accru, car le niveau de stress subi par le corps est trop élevé (avec les carences nutritionnelles ou l’hyperactivité par exemple). Le déséquilibre hormonal peut également entraîner des anomalies de l’endomètre (la muqueuse de l’utérus).

Il y a d’autres complications de grossesse qui peuvent lorsqu’on souffre d’un TCA : 

  • Retard de croissance : le fœtus ne recevant pas suffisamment de nutriment, cela peut impacter sa croissance, son développement et faire que le bébé ait un poids plus faible à la naissance. 
  • Accouchement prématuré : parfois, pour la bonne santé du bébé et/ou de la maman, il est nécessaire de déclencher l’accouchement de façon prématuré ou alors parfois, le bébé nait de façon prématurée naturellement.
  • Décollement placentaire : il y a un risque plus accru de décollement du placenta, ce qui peut être dangereux. Mais sachez quand même que ça, ce n’est pas rare, même hors TCA et que pour autant, la grossesse se poursuit, et le décollement peut se réduire par lui-même avec du repos.

Je vous parle de tout ça, parce que ça fait partie du sujet « infertilité, grossesse et TCA ». Mais pour autant, le but ce n’est pas de vous faire peur. Mais on ne peut pas non plus le nier : une grossesse lorsque le corps (et l’esprit) sont en souffrance, ça comporte des risques, que ce soit pour le bébé et pour la maman. Pour autant, VOUS N’ÊTES PAS RESPONSABLES. Vous n’avez pas choisi d’être malade, ça ne dépend pas de votre volonté. C’est une maladie, vous n’y êtes pour rien et vous faites ce que vous pouvez. 

Je tiens quand même à dire, encore une fois, que j’ai eu beaucoup de retours suite à l’annonce de ma grossesse, des personnes qui ont un TCA et ont eu une grossesse et que tout s’est globalement bien passée. Les risques de complications de grossesse ne veulent pas dire que vous les aurez systématiquement. Ce sont juste des risques qui existent. Et d’ailleurs, ils existent aussi, peut-être en probabilité plus faible, pour n’importe quelle femme. Et pourtant, ça reste des cas rares sur l’ensemble des grossesses qui existent.

 

Personnellement, je conseille d’être guérie pour tomber enceinte. Moi, je me souviens que c’était une grande motivation pour moi : être guérie totalement pour ne plus avoir ce fardeau dans ma vie lorsque je serai maman. Je me souviens que malade, guérir était une motivation pour mes futurs enfants, alors que je n’avais même pas de copain lorsque j’y pensais. Après, je sais que tout le monde ne veut pas d’enfant, et c’est un choix que je respecte, ce n’est pas automatique d’avoir des enfants ! Je sais aussi que certaines personnes ont peur d’avoir des enfants parce qu’elles ont un TCA et que quelque part, elles s’en empêchent parce qu’elles ont peur des conséquences que ça peut avoir sur leur alimentation, leur poids, leur corps, le contrôle général qu’elles ont dans leur vie. J’en parlerai dans l’épisode de podcast où je réponds à vos questions. 

 

Mais je conseille de régler au maximum vos TCA avant un projet bébé pour éviter les risques de rechute aussi. Quoique, j’ai déjà entendu aussi des témoignages de personnes guéries grâce à leur grossesse…

Je vous parle de ça en dernier point : 

La grossesse : un risque de rechute dans les TCA ?

Je pense que la grossesse peut vraiment être à double tranchant. 

Pour moi, si la guérison n’est pas consolidée, si on est en quasi-guérison, alors ça veut dire qu’on a toujours des mécanismes de restriction qui reste en fond, qu’il y a aussi possiblement toujours pas d’acceptation de son corps, de son poids. Et donc, oui, il y a un risque de rechute dans les TCA. J’ai déjà entendu des témoignages comme ça. Parce que oui, clairement, la grossesse engendre de nouvelles réflexions sur son corps et son poids (je parlerai de mon expérience dans l’épisode FAQ sur ma grossesse).

Donc oui, je pense qu’un risque de rechute existe SI LA GUÉRISON N’EST PAS CONSOLIDÉE.

J’insiste sur ça. 

 

Mais en même temps, j’ai déjà eu des témoignages de femmes me disant que la grossesse a pour elles été un déclic et que c’est même grâce à ça et à leur enfant qu’elles sont sorties des TCA. Donc, vous voyez, il n’y a pas de règles. Je sais que lorsqu’on souffre de TCA, on aimerait pouvoir tout anticiper, savoir comme ça va se passer. Mais ce n’est pas possible. Je le dis très souvent, on est tous différents et il y a autant d’histoires de guérison que de personnes qui souffrent de TCA. 

D’ailleurs, je vous invite vraiment à partager votre propre expérience en commentaire de cet article pour diversifier les expériences et enrichir le contenu sur ce sujet !

Aperçu de l'épisode de podcast "faq sur ma grossesse après un tca"

Je crois que je vous ai tout dit sur le sujet fertilité et TCA, je vous ai même fait un aparté grossesse & TCA. Je voudrais quand même vraiment que vous reteniez une chose : ne stressez pas trop pour ça. Si vous vous soignez, physiquement (par la réalimentation, la réduction des purges & compensations) et psychologiquement, alors ça va le faire. Oui, c’est sûr, il y a plus de risques, plus de difficultés, mais ce n’est pas impossible. Et encore une fois, le mieux est que vous sortiez de cette maladie et que vous ayez un avenir plus paisible avec vos futurs enfants si tel est votre souhait ! 

 

Je vais maintenant répondre à toutes vos questions sur ma grossesse après un TCA dans un épisode de podcast dédié. 

Un petit aperçu du programme de cet épisode : 

  1. Mes essais bébé après un TCA (l’état d’esprit que j’ai adopté)
  2. Comment je vais ? 
    1. Comment s’est passé mon 1er trimestre ? 
    2. Comment s’est passé mon 2e trimestre ?
    3. Est-ce que le bébé va bien ? Et moi ?
  3. Mon rapport au corps 
    1. Comment je réagis à la prise de poids ?
    2. Est-ce que la prise de poids me fait peur ?
    3. Comment supporter les changements du corps après l’accouchement ? 
  4. Mon rapport à l’alimentation 
    1. Est-ce que mon rapport à l’alimentation a changé ? A-t-il été impacté ?
    2. Est-ce que j’ai dû augmenter mes apports ?
  5. Est-ce que j’ai des peurs particulières ?
    1. Accouchement ?
    2. Post-partum ?
    3. Temps pour moi
    4. Avenir professionnel
    5. Gestion du manque de sommeil, des pleurs de bébé
  6. Ce que j’ai mis en place pendant ma grossesse pour gérer mon stress de l’insécurité 
  7. Autres questions 
    1. Ai-je eu de nouveaux déclics ?
    2. Est-ce que j’ai peur que mon enfant ait des TCA ?
    3. Est-ce que j’ai changé d’état d’esprit ou mis en place de nouvelles choses depuis que je suis enceinte ?
    4. Est-ce que j’ai hâte ?
  8. L’envie et la peur d’avoir un enfant quand on a un TCA

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Réseaux sociaux & TCA : aide ou préjudice ?

Je vous retrouve pour parler du sujet des réseaux sociaux dans les TCA. C’est un sujet un peu incontournable de nos jours, dont j’avais envie de vous parler depuis un petit moment, et vous avez été une majorité à me dire que c’est un sujet que vous vouliez que j’aborde dans mon podcast. Donc c’est parti ! 

Les réseaux sociaux font partie de la vie de la plupart des jeunes, et je dirais même de la plupart des gens, de tout âge maintenant ! Mais les réseaux sociaux ont donné ces dernières années une nouvelle dimension aux TCA je trouve. Je me suis souvent fait la réflexion ces 2 dernières années : si les réseaux sociaux avaient été autant développés au moment où je suis tombée malade, ça aurait été tellement difficile. Autre réflexion : si les réseaux sociaux avaient été aussi développés lorsque j’étais au collège, je serais peut-être tombée plus rapidement dans les TCA. Je vais paraître un peu vieille en disant ça, mais du coup quand j’étais au collège, c’étaient les premières années de Facebook. Et quand je suis tombée malade, c’était le début d’Instagram, où on partageait essentiellement des photos de paysage mais pas tant de nourriture ni de corps. Bon, ces petites réflexions perso montrent déjà ce que je pense des réseaux sociaux haha. Mais en réalité, j’ai plutôt un avis mitigé, c’est-à-dire que je n’y vois pas que du négatif. D’un point de vue général, les réseaux sociaux nous permettent de rester connecté avec nos amis, notre famille, notamment quand on est loin ou que notre emploi du temps ne nous permet pas des rencontres régulières. Mais les réseaux sociaux sont aussi associés à pas mal de problématiques. 

Allez, je vous parle de tout ça : 

Les dangers que représentent les réseaux sociaux pour tout le monde

Je commence par parler des « dangers » (même si y’a pas de notion de danger de mort non plus) mais dans un contexte de « vie en général ». Parce que oui, les réseaux sociaux peuvent être toxiques, mais pas que pour les personnes qui souffrent d’une maladie mentale. Au contraire, une personne qui est bien dans sa tête peut se voir avoir des problèmes de santé mentale à cause des réseaux sociaux, ou du moins que ça les déclenche ou les empire.

Perte de concentration, de motivation

Les réseaux sociaux nous apportent tout, très vite, à porter de main. Dès qu’on a quelques minutes (dans les transports, dans une salle d’attente, en attendant quelque chose…) : HOP, on ouvre une appli d’un réseau social. Et parfois, on y reste bien plus que quelques minutes. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé de vous dire « allez, j’y vais un tour 5 minutes » (par exemple avant d’aller dormir). Et puis finalement, ¾ d’heure plus tard, vous y êtes toujours… 

Et souvent, quand on fait ça, on a cette sensation d’avoir perdu du temps, ou de ramollir son cerveau. Je dis « on », car je me compte dans le lot. Il n’y a pas longtemps, je me suis dit « allez, je vais sortir de chez moi, bosser dans un cowork, sortir me balader ». Sauf que juste avant, j’ai décidé de faire un petit tour sur des réels. Et finalement, j’y ai passé un temps fou, j’y ai perdu toute motivation et je suis restée enfermée chez moi, avec une concentration minimale. Donc, même si on n’en a pas conscience sur le moment même, l’un des premiers points, c’est que les réseaux sociaux impactent notre motivation, concentration et de surcroît estime de soi. 

La comparaison

D’ailleurs, une autre raison pour laquelle ils impactent l’estime de soi, c’est à cause de la comparaison. C’est une notion que je parlerai d’autant plus dans la suite de cet article quand je parlerai spécifiquement des TCA. Mais déjà chez énormément de gens, les réseaux sociaux engendrent de la comparaison. Et même chose, on ne s’en rend pas forcément compte sur le moment, mais les contenus que l’on peut voir engendrent de la comparaison à nos valeurs, à de l’apparence, à nos emplois du temps… parfois, on voit des « familles parfaites », des « mamans parfaites », ou des personnes qui semblent tout réussir dans tous les aspects de leur vie. Évidemment que ça pousse à culpabiliser ! La réalité, c’est qu’autour de moi, que je connais vraiment bien, je ne connais personne qui gère toutes les parties de sa vie. C’est que sur les réseaux sociaux qu’on nous montre ça… D’ailleurs, souvent, c’est des influenceuses qui ont une si grande communauté, que leur gagne-pain, c’est justement de filmer leur lifestyle. Donc, elles ont toute leur journée pour tout faire en effet, mais elles ne sont que quelques-unes dans le monde entier. Tous ces contenus peuvent aussi créer de la frustration : « Pourquoi moi je ne voyage pas autant ? Pourquoi sur moi les vêtements ne me vont pas aussi bien ? Pourquoi moi je n’ai pas autant de bijoux dans mon armoire ? Pourquoi moi je n’arrive pas à faire autant… ? »

Et puis, pour certaines personnes, il peut aussi y avoir une comparaison aux chiffres : au nombre de vues, au nombre de likes, de partage, etc. Elles peuvent se sentir moins bien selon le nombre de réactions qu’elles reçoivent. 

Désinformation de masse

Un autre point sur l’impact des réseaux sociaux dans la vie des gens en général, c’est aussi qu’il y a une grosse désinformation. Il y a énormément de contenus qui balancent des informations non vérifiées, mais où la personne le dit avec tellement de conviction, que tout le monde y croit. Et parfois, ça crée des réactions ultra-violentes, où des gens dépensent une énergie de dingue alors que l’info de base n’est pas vérifiée… D’ailleurs, énormément de personnes vont faire des posts avec des infos choquantes pour faire réagir, parce que c’est comme ça que l’algorithme fonctionne. Donc ils s’en foutent de si l’information est vraie, tant que ça fait des vues. Donc parfois, vous culpabilisez peut-être pour des contenus qui sont totalement irréels. 

Donc voilà, je pense que j’ai déjà donné pas mal de points qui montrent à quel point les réseaux sociaux peuvent être toxiques. Et encore, je n’ai pas parlé du cyberharcèlement, où des gens se permettent d’insulter les autres sous prétexte qu’ils sont protégés par un pseudo et un écran. Et ça peut aller tellement loin… à croire qu’ils en oublient que derrière, ces insultes s’adressent à de vrais humains. 

Réseaux sociaux et TCA : quels dangers ?

Je vais maintenant me concentrer sur l’impact des réseaux sociaux dans le cadre des TCA, mais sachant que tous les points que j’ai énoncés juste avant sont d’autant plus impactant pour des personnes ayant une santé mentale fragile. 

Pour préparer mes contenus, j’aime bien vous demander votre avis sur Instagram en amont (comme quoi, les réseaux sociaux peuvent être un outil utile dans certains cas haha ! Mais je le dis, je ne blâme pas à 100 % ! Sinon, je ne serais pas moi-même dessus). Mais du coup, j’ai fait un sondage. 

Je vous ai demandé votre relation avec les réseaux sociaux : 

  • Vous n’avez été que 7 % à me dire que vous trouviez qu’ils vous aidaient, 
  • Contre 19 % à dire que ça vous rend plus mal que ça ne vous fait du bien. 
  • Et la majorité a répondu « ça m’aide, mais parfois ça me rend mal ». Donc c’est bien ce que je dis, c’est que ça peut être bien mais il y a pas mal de dangers !

Et du coup, je vous ai aussi demandé les raisons de ce qui vous rendait mal dans les réseaux sociaux. Vous avez été énormément à me parler de la comparaison.

Danger n° 1 : déclencheurs à la comparaison

Vous avez été nombreux à m’avoir partagé le fait que les réseaux sociaux engendrent chez vous beaucoup de comparaison. 

Les réseaux sociaux pullulent de publications sur la perte de poids, des régimes, souvent déguisés par le terme de « rééquilibrage alimentaire », véhiculant des images corporelles avec des idéaux complètement irréalistes. 

Une abonnée m’a répondu « les publications sur la nourriture et le sport, et l’interprétation qu’en fait la maladie ». Et j’ai trouvé ça tellement pertinent ! C’est-à-dire que déjà chez beaucoup ça pourrait engendrer de la comparaison, mais quand vous souffrez de TCA, il y a aussi l’interprétation de la maladie qui va vous dire « toi, tu ne fais pas assez » « tu as vu, ces personnes mangent moins ou font plus de sport, tu devrais faire pareil », etc. 

Danger n° 2 : déclencheurs à des comportements de la maladie

Et le problème, c’est que toute cette comparaison engendre des comportements malsains de la maladie. C’est-à-dire que ces publications sont de véritables déclencheurs. Par exemple, des publications sur la nourriture peuvent vous inciter à manger moins. Combien « d’astuces » il y a sur les réseaux sociaux pour mincir, dépenser des calories… C’est tellement malsain, on vous apprend à vous déconnecter de votre corps alors que vous avez déjà du mal à être connecté à ses besoins. Il y a aussi des déclencheurs lorsque vous voyez d’autres personnes faire du sport, ou juste le corps d’une autre personne peut vous donner envie de perdre du poids. Il y a une personne qui m’a aussi dit « certains posts de diététicien présentent des aliments comme mauvais alors que moi je les consomme ». 

Danger n° 3 : La communauté TCA

Là, je vous ai parlé des réseaux sociaux en général, mais dans les TCA, il y a aussi la particularité d’avoir une communauté TCA. On va dire qu’il y a deux types de contenu dans cette communauté : 

  • Les contenus éducationnels, qui sont là pour aider, donner des conseils… 
  • Les contenus des personnes qui sont en guérison. Toutes ces personnes ne partagent pas le même contenu, mais pour certaines, elles ressentent le besoin de partager ce qu’elles mangent, ce qu’elles ont accompli comme défi, leur hospitalisation, leur variation de poids, etc. Et peut-être que pour eux-mêmes, c’est source de motivation, peut-être que pour d’autres, c’est source d’inspiration. Mais je pense que malheureusement, pour beaucoup, c’est source de comparaison. 

Donc, il y a d’une part la comparaison aux gens en général sur les réseaux sociaux, mais peut-être que la comparaison à d’autres personnes malades peut être aussi dangereuse. Moi je me souviens que lorsque j’étais malade, j’étais presque rassurée de voir que j’allais moins bien que d’autres, comme si j’étais davantage légitime alors que c’était débile. Mais ça me rassurait, c’était la maladie qui me faisait croire ça. Donc si je voyais quelqu’un qui semblait plus en difficulté que moi, je culpabilisais presque et ça pouvait me ralentir dans mes avancées dans la guérison. 

tiktok-tca

Focus TikTok & TCA : 

Une personne m’a dit que son déclencheur sur les réseaux sociaux, ce sont « les filles sur TikTok qui romantise les TCA ». Alors, TikTok, je connais beaucoup moins. C’est moins de mon âge je pense (je semble super vieille en disant ça haha). Mais c’est vrai que j’avais été voir il y a 1 an je crois, ce qui se faisait sur TikTok en termes de TCA. Et j’avais été assez choqué de voir beaucoup de contenus en effet qui semblaient romantiser la guérison, la réalimentation, les hospitalisations, etc. Et j’avais trouvé que certains contenus étaient vraiment malsains et n’aidaient en rien ! Surtout qu’il me semble que la communauté TikTok est en effet plus jeune, et être confronté à ce genre de contenu peut vraiment être dangereux je trouve ! 

La mention « TW »

Alors, je ne sais pas si vous avez déjà vu cette mention dans certains posts, ce n’est pas seulement réservé aux TCA hein. Mais TW, c’est l’abréviation de Trigger Warning, qui signifie en anglais que le contenu peut contenir un déclencheur pour la personne qui lit. Donc c’est un avertissement, pour dire que le post peut contenir des informations qui vont vous sentir mal. Le fait de mettre « TW » permet un peu au créateur de contenu de se dédouaner de toute responsabilité, en disant « c’est vous qui faites le choix de vous y confronter ». J’ai moi-même déjà utilisé cette mention il y a longtemps, en 2021 je dirai. Mais courant 2022, j’ai lu une étude américaine qui disait que le fait de mettre cette mention attirait d’autant plus les gens à aller consulter ces contenus. Donc c’est vrai que je ne sais pas trop ce qui est le mieux : ne pas mettre cette mention ou pas ? Je vous conseillerais de faire vraiment attention quand vous voyez cette mention TW, même si vous êtes attirés, ne le lisaient pas. Personnellement, je ne mets plus la mention TW mais je fais surtout très attention à ne pas parler de choses qui pourraient être trigger pour ma communauté. 

Ce que je pense de la sensibilisation des TCA sur les réseaux sociaux

Justement, je voudrais vous parler de la sensibilisation des TCA sur les réseaux sociaux. Alors, évidemment, je trouve ça positif. Je participe moi-même à ça. 

Ce que je trouve bien : 

  • Le fait d’ouvrir la parole sur des sujets qui ne sont encore pas assez connus ou du moins mal compris du grand public
  • Le fait de donner la parole aux personnes malades, elles en parlent le mieux 
  • Le fait que ça peut aider les personnes malades à se sentir moins seules, mieux comprises et peut-être même avoir des prises de conscience 

Mais par contre, je pense que comme partout, il y a parfois des choses qui peuvent ne pas aider. Je pense notamment aux posts tels que « X choses que j’ai faites lorsque je souffrais de TCA », « X choses que mon TCA m’a fait faire » en donnant en quelque sorte des comportements malsains, des choses qui s’apparentent presque à des « astuces » pour la maladie. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Les personnes qui partagent ça ne font pas ça du tout à mal, mais je pense que parfois, ça donne des idées au côté « maladie » en vous. Par exemple, peut-être que vous pourriez vous dire « tiens, elle a fait ça mais moi je ne l’ai jamais fait, c’est que je suis moins malade » « tiens, c’est vrai que je n’avais pas pensé à ça pour dépenser plus de calories ». La personne qui l’a écrit, si elle est passée par les TCA et qu’elle en est sortie, elle a une prise de recul sur ces actions du TCA que la personne malade qui lit le post n’a peut-être pas encore, et donc ça peut être néfaste. Donc je pense qu’il y a certains contenus qui sont parfois trigger alors qu’à la base ils étaient là pour aider. Mais bon après, ça peut être trigger pour certaines personnes et pas pour d’autres. 

Après, je pense que c’est de la responsabilité de chacun qui crée du contenu de savoir si ça pourrait heurter sa communauté, de savoir où mettre des limites. Par exemple, moi je ne publie JAMAIS de contenu avec de la nourriture parce que je me dis que ça pourrait être trigger pour certaines personnes. Peut-être une infime partie de ma communauté mais je ne préfère donc pas le faire. Là où d’autres comptent en partage, et ça peut même être inspirant pour leur communauté. Je me pose toujours énormément de questions quand je fais un contenu car je veux vraiment aider et pas porter préjudice, et je trouve que ça demande de prendre beaucoup de précautions, de me souvenir quand j’étais malade, comment j’aurais reçu cette information. Pour vous dire, ça m’est déjà arrivé de rédiger tout un contenu pour finalement l’effacer, au cas où ça serait néfaste pour quelques personnes. Et encore, c’est grave possible que j’ai déjà publié du contenu qui ait été problématique pour vous et je vous assure que je m’en excuse vraiment, j’essaie de faire au mieux. Mais c’est ça aussi le problème avec les réseaux, c’est qu’on s’adresse à une communauté de plusieurs centaines voire milliers de personnes et donc forcément, on ne peut pas prendre en compte les problématiques spécifiques de chaque personne, puisqu’évidemment, on ne connait pas tout le monde personnellement. Et c’est là où il faut aussi savoir prendre du recul en tant que lecteur/utilisateur, de se dire « ça ne m’est pas adressé spécifiquement ».  

Par contre, il y a une partie de la sensibilisation des TCA que je n’aime pas sur les réseaux sociaux. C’est quand ça vient de la part des influenceuses/influenceurs qui vendent des programmes de perte de poids, de régime… et qui savent qu’évidemment, ça a des conséquences, donc pour se donner bonne conscience, de temps en temps, ces personnes font un post de sensibilisation pour les TCA. Je ne trouve personnellement pas ça crédible, puisqu’en fait, ils font partie des personnes qui publient du contenu qui envenime le mal-être des personnes qui ont des TCA. Tu ne peux pas parler de perte de poids toute l’année puis une semaine par an, parler de trouble alimentaire. Tu ne peux pas faire la prévention des troubles alimentaires tout en favorisant les régimes. 

Danger n° 4 : se renfermer sur les réseaux sociaux

J’ai déjà pas mal parlé des dangers, j’en ai un dernier à partager avant de passer à la partie « conseils ». 

Un autre danger, qui peut pourtant faire du bien quelque part et je le comprends, c’est le fait de trouver dans les réseaux sociaux un refuge. On le sait, les TCA ont tendance à éteindre la vie sociale, à renfermer la personne sur elle-même. Et les réseaux sociaux offrent des contacts sociaux derrière un écran, donc c’est beaucoup moins de barrières pour la personne malade. Et pour certaines personnes, ça peut les aider à renouer avec des amitiés, à se sentir moins seules, à être avec d’autres personnes. J’ai eu la chance d’être entouré dans ma guérison, donc je ne peux pas 100 % me mettre à la place des autres. Mais ce que je voudrais tout de même dire : c’est attention à ne pas vous renfermer exclusivement aux réseaux sociaux. Parce que ce n’est pas la vraie vie les réseaux sociaux. Et une partie de la guérison consiste justement à renouer avec la vraie vie. Mais ça, j’en parlerai dans la partie « conseil », mais je voulais déjà le dire ici comme « danger potentiel ». 

Les conseils pour une utilisation plus positive des réseaux sociaux.

Ces conseils peuvent s’appliquer à une personne souffrant de TCA, mais pas que. J’ai pas mal parlé de danger, mais je voudrais quand même rappeler que oui, les réseaux sociaux peuvent aider : 

  • À se sentir moins seule, à être mieux compris
  • À trouver des contenus éducatifs qui vous aident à mieux comprendre la maladie
  • À rester en lien avec des proches, à faire des rencontres, à maintenir un minimum de vie sociale

Mais je voudrais vous donner quelques conseils pour vraiment les utiliser de la façon la plus positive possible. Bon, sachant que moi-même, j’essaie d’appliquer certains de ces conseils et certains jours, je n’y arrive pas et ce n’est pas grave. C’est normal d’avoir des jours de « moins bien », j’en parlerais justement dans le contenu que je ferais sur le burnout de la guérison. 

#Conseil 1 - Suivre les bons comptes TCA

C’est un conseil qui revient fréquemment, que vous avez déjà dû entendre : suivez les bons comptes. C’est-à-dire que dès que vous voyez un contenu qui vous trigger, et que vous remarquez peut-être que ce n’est pas la première fois que ce compte poste des contenus qui vous dérangent, alors désabonnez-vous. Moi je me souviens qu’à la fin de mes TCA, je suivais pas mal de filles de compte recovery, mais aussi des filles fitgirl, qui partageaient des recettes avec les calories, etc. Et dans ma tête je me disais que c’était pour me donner des idées, pour élargir mes possibilités de repas. Mais en réalité, ça me maintenait dans la mentalité « il faut associer des calories à la nourriture ». Et une fois mon copain m’a regardé faire et m’a dit « mais regarde, tous les soirs tu regardes ton feed, il y a que de la bouffe ». Et il avait raison ! Et ça a été vraiment dur pour moi de plus suivre ces comptes-là, c’était presque devenu une routine. Et un jour j’ai tout defollow, et vraiment, ça m’a fait du bien et ça a été un pas en plus dans ma guérison, mais un vrai grand pas qui a fait la différence pour moi en tout ça.

À l’inverse, je vous invite vraiment à suivre des comptes TCA qui vous aident, qui partagent des choses plus éducatives sur le sujet. Évidemment, je vais vous parler du mien @norain.noflower où je partage plein de posts qui répondent souvent à des questions qu’on me pose mais pas que ! Mais il y en a plein et qui sont vraiment chouettes ! Et n’hésitez pas à enregistrer leurs posts, pour vraiment en faire une utilisation « utile », pour que vous ayez des posts qui vous aident, rassemblés au même endroit, comme votre propre base de données d’aide, que vous pouvez consulter à n’importe quel moment.

#Conseil 2 - Ayez (peut-être ?) un compte TCA

Suivre des comptes qui vous aident dans la guérison de votre TCA c’est vraiment bien. Mais le truc, c’est que la guérison des TCA, c’est justement s’ouvrir à d’autres choses que la maladie. 

Donc c’est vrai qu’il y a peut-être ce truc où vous êtes sur les réseaux sociaux juste pour vous changer les idées, ou peut-être qu’enfin vous avez réussi à décrocher quelques instants du monde du TCA, et là bim, l’algorithme qui a remarqué que c’est un sujet qui vous intéresse, il vous met des infos sur les TCA. Et parfois, vous n’avez pas envie de ça ou juste, de ce fait, ça vous replonge dans le monde de la maladie (même si c’est plus de la guérison). Mais ce que je veux dire dans le fait d’avoir un compte « TCA », c’est peut-être un compte où vous pouvez suivre tous ces comptes qui vous aident (je ne vous parle pas d’un compte où vous partagez vos assiettes, vos victoires, etc). Le but de ce compte « exclusivement TCA », c’est que c’est vous qui choisissez quand vous avez envie d’aller voir des posts à ce sujet. Ce n’est pas l’algorithme qui décide de vous mettre ça sous le nez à n’importe quel moment. Et en plus c’est très facile de swipper d’un compte à l’autre, que ce soit sur Insta ou TikTok, ils ne vous redemandent pas de mot de passe ou quoi que ce soit. Donc ça, c’est à vous de voir, mais ça peut être un conseil intéressant. 

#Conseil 3 - Diversifiez les comptes que vous suivez

Un autre conseil, notamment si vous gardez un unique compte, c’est de diversifier les comptes que vous suivez : soit ne pas suivre uniquement des comptes TCA. Essayez de diversifier : des comptes d’humour, de déco, de calligraphie, de lecture, de voyage, d’animaux… enfin, ce qui vous plaît en fait ! Mais si vous ne suivez que des fitgirls, des comptes recovery et des comptes de recettes… bah une fois de plus, ça vous maintient dans l’univers de la maladie, c’est plein de trigger que la maladie peut facilement utiliser contre vous. 

#Conseil 4 - Réinitialiser votre algorithme

Si vous avez décidé d’avoir un compte TCA mais que votre compte de base est déjà plein de contenu TCA ou si vous en avez juste marre de voir plein de contenu sur les TCA… il vous faut manipuler votre algorithme.

L’algorithme des réseaux sociaux fonctionne de la façon suivante : 

Au plus vous montrez de l’intérêt à un contenu, au plus l’algorithme sait que ce genre de contenu vous plait, et il va donc vous mettre en avant des contenus similaires. 

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Comment vous montrez de l’intérêt à un contenu ? En le likant, en le partageant, le commentant, et en le regardant. Et ça, c’est quelque chose qui devient très important, ça s’appelle le watchtime. Si votre algorithme remarque que vous passez 2 secondes de plus à lire un contenu sur la perte de poids ou sur de l’alimentation, même si vous ne l’avez pas liké ou n’avez fait aucune interaction, alors il enregistre que ça vous intéresse. 

Donc comment manipuler son algorithme ?

En vous forçant à regarder du contenu différent, et à swipper très vite les contenus que vous ne voulez plus voir. 

Et ça, vous pouvez le faire simplement déjà 10 minutes, et ça devrait suffire pour manipuler votre algorithme, pour qu’il ne vous montre plus les contenus que vous ne voulez plus voir.

#Conseil 5 - Protégez-vous des contenus inappropriés

Alors, là je vais vous parler uniquement d’Instagram car TikTok, comme je vous disais, je l’utilise peu donc je ne connais pas assez. 

Mais sur Instagram, vous pouvez faire quelques manipulations pour vous protéger. Ça marche pas à 100 % mais ça peut déjà réduire je pense. 

Déjà, s’il y a un contenu, n’importe lequel qui vous dérange, vous pouvez cliquer sur les trois petits points à la verticale à droite de la publication, et cliquer sur « Masquer ». Au moins, si vous ne souhaitez pas vous désabonner, vous ne verrez plus les publications de cette personne. Et elle ne le saura pas, rassurez-vous.

Ensuite, rendez-vous sur votre profil > sur les trois barres latérales à droite > vous arrivez sur paramètres et activité directement. Là dans la barre de recherche vous écrivez « pub » > sélectionnez « sujet publicitaire » > allez dans la barre de recherche et là vous aurez tout en bas « contrôle du poids corporel » > cliquez et sélectionner « voir moins ». Et dans la barre de recherche vous pouvez mettre d’autres termes mais en anglais. Par exemple « diet » pour régime, et faire la même chose. D’expérience, ça ne marche pas à 100 % mais ça permet normalement de limiter un peu. 

#Conseil 6 - Prendre du recul

Un autre conseil, c’est de prendre du recul vis-à-vis des réseaux sociaux, et notamment garder en tête que les réseaux sociaux, ce n’est clairement pas la vraie vie. Sur les réseaux, vous ne voyez qu’un instant qui est capturé, vous ne savez pas ce qu’il se passe avant ou après. Une personne peut sembler avoir un mode de vie saine, mais être très malade psychologiquement. La souffrance psychologique ne se voit pas en photo. Et même chose, d’expérience, c’est souvent ceux qui affichent le plus sur les réseaux sociaux qui ont le plus de souffrance, et pas forcément ceux qui ont « la plus belle vie ». Comme s’il fallait prouver que leur vie était bien. Sur mes réseaux perso, je dois poster 1 photo par an voire tous les 2 ans. Et pourtant, je ne suis pas malheureuse ! J’ai plein de trucs où je me dis que je pourrais le montrer. Mais les réseaux, ce n’est pas la vraie vie, je préfère vivre ces choses à fond plutôt que de tout le temps montrer. Ça ne veut pas dire que ceux qui postent souvent c’est pas bien, chacun ses choix, mais c’est juste pour dire que ce n’est pas corrélé avec à quel point votre vie est bien ou non. 

Et c’est important de prendre du recul et de se faire un esprit critique vis-à-vis des contenus que vous voyez. Ça aussi je trouve que ça fait partie de la guérison. Quand vous voyez des contenus qui prônent des régimes, des pertes de poids, des produits minceurs ou quoi que ce soit : gardez en tête que bien souvent, ces contenus jouent sur les émotions et peurs de gens pour vendre quelque chose derrière. Comme je disais, il y a bien des contenus où ils se foutent de savoir si leurs informations sont vérifiées, tant qu’ils font le buzz et qu’ils vendent derrière. C’est une triste réalité… Mais du coup, il faut prendre du recul vis-à-vis de ça. 

#Conseil 7 - Diminuer votre temps d’écran

Ça franchement, c’est l’un des meilleurs conseils que je pourrais donner. Je l’applique moi-même et vraiment, ça aide de fou ! Psychologiquement, et même, vous gagnez du temps. Et je ressens personnellement une oppression en moins. 

Donc quelques astuces pour vous aider : 

  • Mettre votre portable en mode silencieux, c’est-à-dire où vous ne recevez pas les notifications. Et je vous dirai même de faire en sorte que ce mode s’active automatiquement (plutôt que vous le mettiez manuellement). Quitte à l’enlever manuellement si ça vous dérange. Mais par exemple, moi il est en silencieux avec zéro notif jusqu’à 8 h et puis, prend le relais d’un autre mode qui ne me montre que les notifications importantes : SMS et appel quoi. Et à 22 h, je repasse automatiquement en zéro notification. Moi je suis sur iPhone, donc je ne sais pas comment ça se fait sur Androïd, mais ces modes-là, vous les paramétrez dans Réglages > Concentration. Et là, vous pouvez définir des programmes avec des heures ou choisir les applications dont vous souhaitez garder les notifications. 
  • Vous pouvez aussi mettre votre téléphone dans une autre pièce. Par exemple, si vous travaillez dans votre bureau, laissez-le dans le séjour. Et ça même chose, ça aide vraiment. Si vous l’avez à portée de main, la tentation est plus grande. 
  • Vous pouvez aussi utiliser des applications qui vous aident à limiter votre utilisation des réseaux sociaux. Je vous en donne 4 et je vous laisserai regarder par vous-même si ça vous intéresse : Forect, Flipd, Space, AppBlock

#Conseil 8 - Faire des digitales detox

Une digitale detox, une vraie, c’est de ne plus avoir d’écran du tout pendant une période de temps définie. Bon, c’est plus difficile à mettre en place concrètement. Mais ce que je fais personnellement, puisque je sais que ce qui me prend le plus de temps, c’est Instagram ou les vidéos Facebook (ouais, je suis vieille…), je vais me faire des journées entières sans aller dessus. Et je vous conseille d’avoir au moins une journée sans y aller dans votre semaine, par exemple le dimanche, où vous laissez vraiment votre portable dans un coin. Je fais ça aussi parfois sur des plages horaires. C’est-à-dire que je sais que de 9 h à 18 h je ne me connecte pas. Mais après il faut faire attention à ne pas s’accorder les réseaux juste avant de dormir, ce qui peut clairement impacter votre sommeil avec la lumière bleue du portable, et le fait que les écrans juste avant de dormir ce n’est pas génial ! Je dis ça, mais ça m’arrive encore trop souvent de le faire… 

Je vous ai déjà donné pas mal de conseils concrets qui j’espère vont vous aider. Je voudrais terminer en donnant un conseil très spécifique.

On me dit souvent que j’inspire d’autres personnes malades à faire ce que je fais sur les réseaux : à savoir aider les autres. Je vous redonne mon vécu par rapport à ça. En 2020, j’avais lancé mon compte alors qu’en fait, je n’étais pas totalement guérie. J’étais en quasi-guérison. J’allais vraiment mieux et moi aussi j’ai eu envie de partager mon vécu. D’un coup, j’ai eu plein de messages de gens qui vivaient ce que j’avais vécu ou que je vivais encore à ce moment-là, et j’ai ressenti en fait une oppression où les réseaux dans les TCA devenaient ma nouvelle vie en quelque sorte, alors que je cherchais à me reconstruire indépendamment de la maladie. Au final, j’ai tout arrêté du jour au lendemain, sans rien à personne. Parce que ça me portait préjudice dans ma guérison. Je suis partie 17 mois, le temps de guérir totalement et de faire une vraie coupure entre le moment où je guéris et le moment où je voulais en faire une force, et aider d’autres. Et pour moi, ça a été vraiment indispensable. Pour moi, la coupure est importante pour vous comme pour ceux que vous voulez aider. Pour apporter plus saine et être capable de prendre un véritable recul sur ce que vous entendrez et/ou lirez et/ou verrez d’autres personnes.

Donc voilà, je tenais à le dire. Pour autant, chacun fait comme il veut. Et c’est super de vouloir en faire une force, de vouloir aider, de témoigner, ça aide clairement les autres ! Mais pensez à vous, à consolider VOTRE guérison avant tout. C’est vraiment un conseil bienveillant que je vous donne là 🙂 

J’espère que cet article vous aura aidé ! Mettez vos propres conseils en commentaire de l’article de blog correspondant, que vous retrouverez sur mon site norainnoflower.com. Ça peut être sympa de partager ça aux autres pour enrichir ce contenu !

Je vous remercie pour votre écoute et je vous dis, à bientôt ! 

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Aujourd’hui, on se retrouve pour parler de culpabilité. C’est un terme omniprésent dans les troubles alimentaires. Et c’est un terme assez connu, mais je trouve que, il a pas du tout la même signification dans la vie courante, pour une personne en bonne santé, que dans le cadre des troubles alimentaires, donc pour une personne malade. 

Qu’est-ce que la culpabilité dans les TCA ?

Donc, je vais commencer par définir cette culpabilité dans les TCA. Je le précise, parce que je me souviens que lorsque j’étais malade, je parlais d’à quel point j’étais mal à cause de cette culpabilité, et on me répondait parfois “ah, mais moi c’est pareil, parfois je mange des chips avant de manger, et je culpabilise grave”. Bah, pour moi, ça n’est pas la même chose. Parce que la culpabilité dans les TCA, elle est bien souvent permanente. Et d’ailleurs, c’est pas que la culpabilité liée à l’alimentation, c’est aussi la culpabilité d’être malade, parfois de ne pas être assez malade, de ne pas avoir fait assez de sport, de s’être reposé, d’avoir gagné du poids, de ne pas être assez bien, de ne pas réussir à guérir, etc. Et lorsqu’elle est liée à l’alimentation, c’est pas “juste” une culpabilité d’avoir mangé un peu plus que d’habitude, c’est culpabilité d’avoir mangé un aliment considéré comme “mauvais”, d’avoir mangé trop de ceci ou trop de cela, d’avoir mangé plus que son voisin, d’avoir mangé alors qu’avant tu venais de faire une compulsion, etc.

 

Autre point : La culpabilité quand on n’a pas de TCA, on parvient facilement à se raisonner, à passer à autre chose, ce n’est pas paralysant. Tandis qu’avec un TCA, on ne parvient pas à se raisonner. La personne qui culpabilise est même persuadée que la voix de la culpabilité est la bonne, qu’elle est vraiment en tort et que c’est grave. Et d’un autre sens, c’est très souvent que les personnes malades disent “en réalité, je sais que c’est insensé, mais je ne parviens pas à me raisonner”. Donc c’est ultra-ambivalent, et c’est là toute la difficulté des TCA. Donc dans le cadre des troubles alimentaires, c’est vraiment une culpabilité qui emprisonne. Les sentiments associés à la culpabilité dans les TCA sont souvent des sentiments de dégoût, de honte, de désespoir. C’est une sensation d’être dans une impasse, d’être bloqué, de ne pas avoir d’autre choix que de répondre à la maladie pour mettre fin à cette culpabilité. Avec un TCA, lorsqu’on culpabilise, on a la sensation de manquer de volonté. Normalement, le sentiment de culpabilité est fait pour qu’on prenne conscience qu’on a fait une faute, quelque chose d’immoral, voire qui peut être puni par la loi. Mais dans les TCA, c’est vraiment une culpabilité malveillante, c’est un véritable poison. Souvent, cette culpabilité entraîne du stress, un renfermement sur soi donc une diminution de sa vie sociale, une mauvaise estime de soi, une baisse de confiance en soi… ça peut entraîner aussi des compulsions ! J’en parlerai plus tard de ce point-là.

 

Bref, en réalité, je prends le temps de définir la culpabilité, mais malheureusement, je pense que vous connaissez déjà trop bien tout ça puisque vous le vivez. C’est surtout intéressant pour les proches de ces explications, pour mieux comprendre la personne malade.

Je vais donc maintenant vous parler des causes de cette culpabilité, qui sont vraiment multiples, et en même temps, je vous donnerai des conseils pour diminuer cette culpabilité. C’est important cette partie parce que parfois, on ne parvient pas à savoir pourquoi, la raison profonde du sentiment de culpabilité. Or c’est indispensable de comprendre l’origine pour pouvoir travailler dessus. 

Causes et conseils pour diminuer la culpabilité

#1 - Les déclencheurs

Le terme de “déclencheur” est souvent utilisé dans le cadre des TCA, en anglais ça se dit “trigger”. Les déclencheurs, c’est surtout ce qui va alimenter la culpabilité. C’est plutôt des outils de la culpabilité, plutôt qu’une cause. 

Quand je parle de déclencheur, c’est : 

  • la balance (culinaire ou pèse-personne)
  • les montres connectées qui indiquent les calories dépensées, le nombre de pas effectué
  • les applications qui comptent les calories ou les pas, encore une fois
  • les étiquettes alimentaires 
  • les réseaux sociaux
  • etc.
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En fait, parfois, vous culpabilisez après une certaine action : ça peut être après avoir fait un tour sur Instagram, après être monté sur la balance, etc. Il faut vraiment vous questionner : qu’est-ce qui m’a déclenché ce sentiment ? Est-ce un outil physique? Et si la réponse est oui, il faut vraiment supprimer ces déclencheurs. Combien de fois je vous ai dit de jeter la balance. Je sais que c’est un GRAAAAND pas, mais vraiment, c’est indispensable. La balance, elle ne vous apporte RIEN. Et si vous me répondez “si, ça me rassure” ou “si, ça me permet de garder le contrôle” ; je vous assure que ce sont des leurres du TCA. Ça rassure votre partie TCA (soit partie maladive) uniquement quand ça répond à SES exigences. 

Pour ce qui est des réseaux sociaux, vraiment, ne suivez plus les comptes qui vous rendent mal, qui vous font culpabiliser. C’est des sujets qui reviennent souvent dans mes podcasts, mais parce que je sais que les réseaux, ça peut aider, mais ça peut aussi créer d’autres angoisses. Et pour ce qui est des étiquettes alimentaires, ça c’est difficile, je sais aussi. Je pense que ça m’a pris énormément de temps avant de perdre l’automatisme de ne plus regarder les étiquettes. Je sais que certains collent une étiquette blanche dessus, d’autres barrent au marqueur les informations susceptibles de faire culpabiliser. Une personne m’avait dit qu’elle achetait tout en vrac, ou le maximum possible, pour ne pas avoir les informations nutritionnelles.

#2 - Le poids & l’IMC

Une autre cause de la culpabilité, c’est parce que vous avez en tête un poids défini, souvent trop faible, ou un IMC (selon comment vous raisonnez). Le fait d’avoir un objectif de poids ou d’IMC va générer de la culpabilité, puisque selon ce que vous mangez ou l’activité que vous faites (ou ne faites pas), vous allez culpabiliser par peur de dépasser cet objectif, ou alors vous allez culpabiliser parce que justement vous avez déjà dépassé cet objectif. 

Sauf que ça, ça fait clairement partie intégrante de la guérison : accepter que vous ne puissiez pas vous-même déterminer votre poids de forme. Le poids de forme, c’est votre corps qui sait lequel est le bon pour vous. Non, le poids, le corps, ne sont pas à maitriser, comme nous le fait croire la culture du régime. Le corps est un être vivant, et comme n’importe quel être vivant, il sait lui-même ce dont il a besoin et il envoie des signaux afin que vous y répondiez. Aucun être vivant ne fait de régime. Les animaux ne font pas de régime… sinon ils n’auraient plus de force pour rester à leur position dans la chaîne alimentaire, ils se feraient capturer facilement par des proies. Aucune fleur ne fait de régime, sinon elle fanerait puis mourait. C’est vraiment quelque chose sur lequel travailler, la notion de poids de forme et d’IMC. J’ai fait un article complet sur ce sujet, celui ci. Je vous laisse l’écouter parce que c’est vraiment une notion cruciale dans les TCA. Je pense qu’on me l’avait souvent dit, mais j’ai pris du temps à l’intégrer. Donc même si vos médecins ou d’autres contenus l’ont déjà dit ailleurs, n’hésitez pas à écouter quand même. Parfois, le fait de l’entendre, encore et encore, ça aide à ancrer l’idée en vous. 

#3 - Les réseaux sociaux et les autres.

Une autre cause de la culpabilité, c’est la comparaison aux autres. 

Souvent, les TCA vous amènent à vous replier sur vous-même.

Donc peut-être que finalement, vous avez moins d’occasions de vous comparer à ceux qui vous entourent. Mais de ce fait, beaucoup passent énormément de temps sur les réseaux sociaux. 

Les réseaux sociaux, ce n’est pas que péjoratif. Cela peut vous aider, mais il y a quand même le problème de la comparaison. Les personnes qui souffrent de trouble alimentaire manquent de confiance en elles. Donc dès qu’elles vont voir une personne qui montre son corps, ou sa routine sportive, ou ce qu’elle mange… Elles vont se comparer ! Et ça, ça peut être source d’anxiété et de culpabilité.

Sur les réseaux sociaux, il y a une grosse communauté TCA. Alors il y a une partie aidante, avec des comptes comme le mien ou des comptes de professionnels, ça c’est top. Mais il y’a aussi une communauté des personnes malades. Souvent, c’est dans un but de s’entraider, de se motiver. Et ça peut être le cas, peut-être que toi qui m’écoutes tu as un compte et que ça te motive. Mais pour d’autres personnes, ou dans certaines situations, ça peut aussi être source de comparaison et de culpabilité. 

Et puis au-delà des réseaux sociaux, même si vous vous renfermez, vous vivez peut-être avec de la famille, des amis… ou peut-être tout simplement les commentaires que vous entendez à l’école, au travail… ça peut générer de la comparaison, et donc de la culpabilité.

Même chose sur ce point de la comparaison, je vous renvoie à l’épisode 36 qui est dédié à ce sujet, et où je donne tous mes conseils dedans. Vous allez dire qu’au final, je n’arrête pas de renvoyer vers d’autres épisodes. Mais c’est parce que j’ai déjà traité ces sujets-là de la façon la plus complète possible et donc je risquerais de me répéter. Et c’est aussi parce que, malheureusement, la culpabilité est omniprésente dans les TCA comme je le disais en intro donc c’est un sujet transverse qu’on retrouve dans un peu toutes les autres problématiques de la maladie. 

Je voudrais quand même préciser un petit quelque chose. 

Quand on souffre de TCA, dans bien des cas, il s’agit de comparaison malsaine, de comparaison qui ne devrait pas lieu d’avoir. Souvent, on a la sensation que les autres nous observent, nous juge… Et tout ça ne fait qu’augmenter votre angoisse et votre culpabilité. Mais la réalité, c’est que les gens ne s’occupent pas de vous, ils ont leur propre vie et parfois ils vous regardent, mais sans analyser ni vraiment réfléchir à ce que vous mangez ou à quoi votre corps ressemble. Et si c’est le cas, ils ont oublié 2 secondes plus tard. Bref, je ne dis pas ça pour dire que vous êtes nombriliste. Parce que quand j’étais malade, j’étais aussi persuadée qu’on m’observait. La vérité, c’est que vous êtes plus mal dans votre peau que nombriliste. Mais bref, je divague. 

Ce que je voulais surtout dire, c’est que malheureusement, parfois, ce n’est pas dans votre tête. Peut-être que vous avez vraiment des remarques de proche autour de vous qui vous parle de régime, de perte de poids, de restriction. Peut-être que ce n’est pas un conseil pour vous (clairement, je n’espère pas, parce que là, c’est ce de la malveillance).

Mais quand on a un TCA, toutes ces discussions que l’on entend sur des sujets de régime, de perte de poids… on les ramène à soi. 

Si vos proches, votre famille, vos amis… sont coincés dans ces régimes… c’est LEUR problème. Ce n’est pas parce qu’ils le font qu’ils ont raison. Ce n’est pas non plus parce que tu as vu des tas de gens suivre le même régime sur les réseaux, qu’ils ont raison. C’est prouvé scientifiquement : 99,9% des régimes échouent. Quand vous voyez les avant-après, c’est sur du très court terme, on ne vous montre pas l’évolution à long terme. Et surtout, vous ne voyez que l’apparence, le résultat physique. Tous les dommages psychologiques causés par la restriction, elle n’est pas visible en photo. Si ces personnes vous donnent la sensation que vous ne faites pas les choses de la bonne façon, je vous le dis : le problème, c’est eux. 

#4 - Ton mal-être

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La culpabilité est aussi décuplée selon comment on passe sa journée. Et ça, on n’en a pas toujours conscience. Et donc, quand vous êtes pris par une vague d’anxiété, de culpabilité, je vous invite vraiment à prendre le temps de vous poser 2 petites minutes, de souffler et de prendre votre météo intérieure : demandez-vous comment vous allez réellement ? Est-ce que jusque là vous passez une bonne journée ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui vous dérange ? Quoi exactement ? Est-ce que c’est quelque chose qui pourra s’arranger ? Est-ce que vous pouvez changer cela maintenant ? Est-ce que vous avez le contrôle dessus ?

Prendre conscience de ces éléments est important, parce que souvent la culpabilité est corrélée avec comment vous vous sentez.

Or, ce n’est pas parce que vous passez une mauvaise journée que vous devez vous en vouloir d’avoir mangé, de vous être reposé, d’avoir mangé quelque chose qui vous faisait peur.

Ce n’est pas parce que vous allez mal intérieurement que vous devez vous punir, vous amener encore plus bas psychologiquement.

Et parfois, le fait de réaliser qu’en fait, aujourd’hui est une journée compliquée, ça peut vous aider à ne pas être dans la lutte, mais plutôt dans l’acceptation. Vous pouvez vous dire “ok, je ne vais pas bien, c’est pour ça que je ressens davantage de culpabilité, c’est un indicateur pour me dire que ça ne va pas, mais ce n’est pas un indicateur qui doit m’indiquer ce que je dois manger, ou si j’ai le droit de me reposer.” 

Si la culpabilité augmente quand tu te sens mal, que tu t’es disputé… que tu t’en veux pour autre chose, que tu veux te punir. Le réel problème n’est pas ce plat ou cet aliment, mais un mal-être beaucoup plus profond et ce n’est pas en compensant ou en restreignant que ça arrangera le problème. Au contraire, il continuera de se perpétuer. 

#5 - La restriction

Ce qui augmente et alimente la culpabilité, c’est évidemment la restriction. Parce qu’au plus vous vous restreignez, au moins votre cerveau est alimenté, au moins il peut raisonner convenablement, au plus il crée des peurs infondées pour vous faire culpabiliser, et au moins, vous avez d’énergie mentale pour lutter contre. Et c’est un cercle vicieux.

Un autre cercle vicieux que beaucoup connaissent, c’est celui de la restriction-compulsion. Vous vous restreignez, ce qui nourrit une compulsion. La compulsion entraîne de la culpabilité, qui vous pousse à vous restreindre. Or la restriction crée la compulsion, et ainsi de suite. 

Une étude a demandé aux participants de déterminer si un gâteau au chocolat leur procurait de la culpabilité ou de la joie. Ceux qui associaient le gâteau à de la culpabilité étaient plus susceptibles de trop en manger et déclaraient ressentir une perte de contrôle en mangeant. (Source : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25186250/)

Donc voilà, je ne vais pas vous donner le conseil “arrêtez de vous restreindre” parce que je sais bien que c’est bien plus dur à faire qu’à dire, je suis passée par là. Mais ce que vous pouvez aussi retenir, c’est qu’au moins il y aura de restriction, au moins il y aura de culpabilité. Cela prouve bien que cette culpabilité est créée par votre TCA et qu’elle n’a aucune raison logique d’exister autrement. La culpabilité, c’est un sentiment de votre TCA, mais ça ne dit en rien la vérité, ni ne reflète en rien la réalité. Au moins il y aura de restriction, au plus vous retrouverez votre capacité à raisonner et au plus votre vous authentique comprendra que ce cookie est acceptable, que vous n’avez pas à vous sentir coupable pour ça. Manger des cookies, ça fait partie de la vie en vrai. 

#6 - Le perfectionnisme

Une autre cause de la culpabilité, c’est le perfectionnisme que vous vous imposez, c’est parce que vous vous en demandez trop. Si j’arrive à trouver le temps un jour, j’essaierai de faire un épisode de podcast sur le perfectionnisme. Mais en tout cas, ce que je peux vous dire ici, c’est qu’il faut accepter qu’une alimentation parfaite n’existe pas. Il n’y a pas une seule bonne façon de s’alimenter. L’idée de manger “parfaitement” est créée par la culture du régime. Et si vous essayez d’appliquer à la lettre ce que cette culture vous enseigne, vous vous déconnecterez des signaux naturels de votre corps, et c’est comme ça que né la culpabilité. 

La nourriture est censée apporter du plaisir. Et à chaque repas. Oui, c’est de l’énergie. Mais c’est aussi une façon de prendre soin de soi. Et ça aussi pour moi, c’est important de l’intégrer. Parce que ce qu’apprend la société c’est que se faire plaisir est une faute, c’est un manque de volonté ou alors ça doit être occasionnel. Mais le plaisir est une notion difficile quand on souffre de TCA et qui ne s’arrête pas à l’alimentation. D’ailleurs, demandez-vous : st-ce que vous vous faites plaisir aujourd’hui dans votre vie ? Au-delà de l’alimentation ? 

Pleine conscience pour ne plus culpabiliser ?

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On m’a parlé aussi de l’outil de la pleine conscience pour lutter contre la culpabilité. Alors, la pleine conscience durant le repas… perso ça ne m’a jamais aidé lorsque j’étais en pleine guérison. Évidemment, ça dépend de chaque personne et surtout de là où vous en êtes dans votre guérison. Pendant longtemps, en tout cas, ce fut mon cas, je n’avais plus de sensations de faim et de satiété qui étaient fiables. C’était faussé par la digestion de mon corps qui tournait encore au ralenti et par les peurs de mon TCA. Donc je ne pouvais pas me baser sur ça pour guider mes repas.

Et je dirais même qu’au contraire, moi au début j’ai eu besoin de manger en regardant une série pour aider mon esprit à focus sur autres choses que sur les pensées culpabilisantes de mon TCA qui tourbillonnaient dans ma tête. Et la pleine conscience post-repas, le moment où tu as envie de tout calculer, de ruminer, de ressasser ton repas, c’est pour moi pas le bon moment pour entrer en pleine conscience avec tes ressentis car c’est la tempête interne. Pour moi, si je donnais de l’attention à ces émotions négatives en les ressassant, j’alimentais la culpabilité car j’indiquais à mon cerveau que cette culpabilité il fallait lui donner de l’importance. Donc même chose, après les repas, je conseille d’utiliser des distractions.

Mais encore une fois, c’est MON vécu et je le dis bien, ça dépend d’où vous en êtes dans votre parcours de guérison. Par contre, en dehors des repas et post-repas, je pense que la pleine conscience, la méditation… ce sont de bonnes techniques pour t’aider à calmer ton esprit et à te reconnecter à toi. Mais pas dans les moments où la tempête est déjà déchainée. Mais ce n’est que mon avis et c’est fort possible que des témoignages me fassent nuancer ces propos. 

"Même guérie, la culpabilité reste" ... ?

J’entends souvent “même une fois guérie, la culpabilité reste”. C’est un peu comme quand j’entends “on ne peut jamais vraiment en sortir”. Bon, ça, ça dépend du point de vue de chacun. Quand j’étais en quasi-guérison, et dans les premiers mois après la guérison, moi-même je disais ça. Mais aujourd’hui, après plusieurs années où je suis sortie des TCA, je peux vous le dire : on peut se sortir totalement de cette maladie et la culpabilité ne reste pas. Ou du moins, cela n’a plus rien à avoir avec la culpabilité toxique que j’ai décrit au tout début de l’article. J’allais presque dire que maintenant, c’est “une culpabilité normalisée”, mais ça prouve à quel point la culture du régime nous enseigne que la culpabilité est quelque chose de normal. Mais pour vous donner des exemples concrets, voilà comment ça se passe quand il m’arrive encore de culpabiliser. Souvent, c’est dans un contexte de vacances ou de fêtes, où j’ai enchaîné plusieurs repas qui étaient moins équilibrés, où il y avait des collations récurrentes. et là, ça peut arriver, une pensée furtive de “ohlàlà, on a peut-être quand même trop mangé là.” Mais c’est vraiment furtif. C’est-à-dire que maintenant, ça reste quelques secondes dans ma tête et je passe à autre chose. Et ce n’est pas parce que je ressens cette petite once de culpabilité que je vais me restreindre par la suite ou compenser avec de l’activité physique. Et c’est là qu’on peut parler de vraies guérisons pour moi, quand ça n’impacte plus la vie ni la santé de la personne. C’est juste une pensée furtive à laquelle on ne donne pas de poids.

Après, comme je le dis dans mon roman autobiographique, c’est ce que je ressens aujourd’hui. Peut-être que la vie me prouvera le contraire, mais je n’espère pas car j’ai travaillé en profondeur les causes du TCA. Mais voilà, c’est mon point de vue.

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Pour conclure, la culpabilité prend du temps à partir. ça ne part pas du jour en lendemain, ce n’est pas linéaire non plus, c’est possible qu’à certains moments elles reviennent de plus belle. Mais c’est normal, ça fait partie du process. Et par contre, non, elle ne part pas “juste” en patientant ou juste avec le temps. Cela demande un travail, sur les différents points que j’ai abordés ici : 

  • Déconstruire ces croyances erronées
  • Travailler sur la notion de poids de forme
  • Travailler sur son acceptation corporelle
  • Éviter les déclencheurs
  • Travailler sur la dimension psychologique du TCA, comme toujours.

Et en parallèle de ce travail, évidemment, il est indispensable de manger, d’augmenter son apport énergétique et de retrouver le poids de forme dans lequel votre corps se sent bien. Parce que sans manger ces aliments qui vous font peur, et sans répéter la confrontation à ces aliments, ce sera impossible d’indiquer à votre cerveau qu’il s’agit d’aliments safe, qu’il n’y a pas de quoi en avoir peur. Et sans réaugmenter votre apport, vous n’aurez pas suffisamment assez d’énergie pour vous aider à mieux raisonner et à faire tout ce travail de déconstruction. 

J’espère que ce contenu vous aidera ! J’avais envie de faire un contenu sur la culpabilité parce que c’est central dans les TCA, mais pour autant y’a tellement de choses à dire et c’est tellement transverse à un tas d’autres sujets, que j’ai la sensation d’avoir dit énormément d’infos et ça manquait peut-être de clarté

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, 0 commentaire
Dysmorphophobie & trouble alimentaire : 9 conseils pour t’aider

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Dysmorphophobie. Ce mot qui semble si compliqué. Lorsque je l’ai entendu pour la première fois, déjà j’avais du mal à le prononcer. Mais en plus je me suis dit « c’est quoi ce truc encore?! ». Et quand on m’a expliqué, j’ai dit « aaaaaah » parce qu’en effet, c’était omniprésent dans ma vie.

Je suis presque sûre que vous souffrez de dysmorphophobie.

 

Qu’est-ce que la dysmorphophobie ?

Elle se caractérise par le fait de voir dans le miroir une image déformée, par rapport à la réalité, de tout ou partie de son corps. Donc c’est le fait de se dire « oh la la, j’ai trop de poids » ou « j’ai trop de formes ». Et c’est une image déformée par rapport à la réalité, mais en fait, bien souvent, vous n’en aviez pas conscience et vous pensez que ce que vous voyez dans le miroir, c’est la réalité. Mais ça ne l’est pas. Je ne sais pas si vous suivez ce que je raconte haha

Ce n’est pas systématique comme symptôme, mais c’est quand même assez courant. Donc pour résumer, la dysmorphophobie, c’est le fait de ne pas se voir tel qu’on est vraiment. Et d’ailleurs, je dis c’est courant, sachez qu’en fait énormément de gens, et surtout des femmes d’ailleurs, à cause des injonctions de la société, ont de la dysmorphophobie sans même avoir de TCA. Mais quand on souffre de troubles alimentaires, vraiment, c’est décuplé.

Quelques signes de dysmorphophobie :

Je vais vous donner quelques façons dont la dysmorphophobie peut se manifester pour voir si vous vous reconnaissez :

  • Scruter le moindre petit défaut sur son corps
  • Avoir une voix intérieure très critique qui te remémore à longueur de journée que tu as tel “défaut”
  • Te forcer à te restreindre, à t’engager dans des activités physiques intenses jusqu’à épuisement pour chaque jour lutter contre ce que tu penses être ton « défaut »
  • Être mal à l’aise en public et avoir le sentiment que tout le monde regarde TON “défaut”, que l’on ne voit que ça.
  • Vérifier dans le miroir ou le reflet des vitrines dans la rue si ton soi-disant « défaut » n’a pas empiré (même si en réalité tu viens de le vérifier 3 minutes plus tôt)
  • Même lorsque les autres te rassurent, qu’ils te disent que ça ne se voit pas ou que ce n’est pas réel, ne pas réussir à dé- focaliser ton attention de ça
  • Te persuader que tu ne mérites pas l’amour, la réussite ou juste profiter paisiblement de ta vie tant que ce “défaut” ne sera pas résolu
  • Détester être pris en photo, et encore plus te voir en photo. Tu as l’impression de ne voir que les “défauts” de ton corps.
  • Constamment te comparer aux autres, notamment sur la partie de ton corps qui te gêne. Envier ceux qui ont un corps selon toi “mieux” que le tien
  • Porter des vêtements plus amples ou d’une certaine forme, certaine couleur pour tenter de cacher les parties de ton corps que tu détestes
  • Régulièrement toucher la partie de ton corps où tu as ton “défaut” pour vérifier sa taille. Ou alors, prendre des photos régulièrement pour en contrôler son évolution. (Quand on souffre de dysmorphophobie, ça peut entraîner ce qu’on appelle du body checking, donc le fait de vérifier des endroits de ton corps).

Si vous vous êtes reconnu dans un ou plusieurs points, c’est que vous en souffrez.

9 conseils pour vous aider à amoindrir la dysmorphophobie

Je me souviens d’un exercice que j’ai fait avec mon interne à l’hôpital qui était très représentatif de cette dysmorphophobie. Il m’avait donné une petite cordelette, et il m’a demandé de faire une boucle avec la corde pour représenter ce qui était selon moi mon tour de cuisse.

Il a ensuite réellement fait le tour de ma cuisse pour la mesurer et la représenter avec une autre cordelette. Il a ensuite superposé ma supposition et la réalité : la réalité était moitié moins grande que ce que je pensais.

C’est vraiment un symptôme vicieux parce qu’il entrave à la guérison : c’est difficile d’accepter la renutrition, d’apprendre à aimer son corps quand on ne le voit pas tel qu’il est.

C’est l’un des symptômes qui est resté le plus longtemps chez moi !

Le but de cet article, c’est de vous donner quelques conseils par rapport à la dysmorphophobie ; parce que la réalité c’est que je pense que vous étiez déjà pas mal à connaître ce phénomène (si on peut l’appeler comme ça).

1 - Avoir conscience de cette dysmorphophobie

La première étape, c’est souvent la prise de conscience. Mais au-delà de la prise de conscience, c’est aussi de se le rappeler. Parce que je pense que beaucoup savent que lorsqu’on souffre de TCA, on souffre de dysmorphophobie, mais quelque part, ils l’oublient, ou se disent que ça ne s’applique pas pour eux.

Eh bien si ! Dès que vous vous trouvez moche dans le miroir, que vous vous trouvez avec trop de poids, trop de forme… que vous ne focalisez que sur votre défaut : rappelez-vous que vous avez comme un filtre au-dessus des yeux, celui du trouble alimentaire, qui vous empêche de vous voir tel que vous êtes réellement. Donc vous n’êtes pas objectif avec vous-même. Vous ne pouvez pas faire confiance à votre ressenti quant à votre corps. Et ça c’est vraiment important de se le rappeler. 

2 - Désapprendre ce qu’on t’a appris

Le deuxième conseil, c’est de désapprendre ce qu’on t’a appris ou de remettre en question ce que tu entends ou que tu as déjà entendu. De quoi je parle ? Je parle de toutes les croyances autour de la minceur, du ventre plat, d’un corps harmonieux… La vérité c’est qu’un corps, c’est un être vivant, et c’est imparfait. Imparfait c’est pas négatif, c’est juste naturel. La prochaine fois que vous vous baladerez en nature, vous regarderez autour de vous à quel point tous les organismes vivants sont « imparfaits » : les feuilles, les arbres, les plantes. Elles ne sont jamais exactement pareilles, elles ont parfois des formes et des tâches, des marques de « vieillesses ». 

Pourquoi désapprendre toutes ces croyances qui sont véhiculées par la société ou parfois même dans ta propre famille ? Parce que c’est évident que si tu y crois toujours, que tu te les appliques, lorsque tu vas te regarder dans la glace, tu vas continuer de te juger, de te croire pas assez bien, trop comme ci, trop comme ça.

3 - Attention aux réseaux sociaux

L’une des choses que j’avais beaucoup moins lorsque j’étais malade par rapport aux personnes qui sont malades aujourd’hui : c’est l’influence des réseaux sociaux. 

En 2015, c’était un peu les débuts d’Instagram. Presque on partageait des photos de nos vacances, des paysages… Mais pas du corps, pas autant qu’aujourd’hui. Maintenant c’est quelque chose d’omniprésent, même les marques mettent en avant leurs publicités sur ces réseaux.

Et en fait, toutes ces photos qui une fois de plus généralement montre des corps mince, musclé, bien « proportionné », avec une peau lisse, parfaite, pas un bourrelet, pas un bouton, pas un poil… bah tout ça, forcément, ça renforce ta sensation de ne pas être assez bien, et donc alimente quelque part ta dysmorphophobie.

Donc vraiment, protégez-vous des réseaux sociaux et prenez du recul aussi. 

Comment se protéger ? 

  • Lorsque vous voyez un compte Instagram qui partage des photos de corps ou des informations qui viennent déstabiliser votre relation corporelle : désabonnez-vous.
  • Lorsque vous vous rendez compte que votre algorithme est pollué par des contenus qui viennent vous déstabiliser : manipulez votre algorithme. Ça peut aller dans les deux sens, c’est pas qu’Instagram ou TikTok qui peut vous manipuler. Vous pouvez faire l’inverse. Comment ? Allez taper un mot clé tout autre, exemple : Chat ou Thaïlande. Et là vous allez regarder plein de contenu de chat, interagir avec ces contenus en likant voire en commentant, en enregistrant ces publications-là. Vous faites ça pendant quelques minutes, voire sur 2-3 jours. Et là votre algorithme va vous mettre en avant des contenus liés à ce que vous avez cherché (donc évidemment, prenez vraiment un sujet qui vous intéresse). 
  • Si vous avez trop de publicités qui vous mettent en avant des corps, des produits cosmétiques…normalement vous avez la possibilité de cliquer sur les trois petits points à droite de la publication (je parle d’Instagram ici) et vous pouvez cliquer sur Masquer ou Ne plus me montrer des contenus de ce genre.
  • Faites des digital detox : limitez votre temps sur les réseaux voire essayez de faire 1 jour ou 2 sans réseaux sociaux.
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Et comment prendre du recul ? 

En vous rappelant que c’est les réseaux sociaux, pas la vraie vie. Aujourd’hui, en quelques secondes, on peut ajouter un filtre à une photo pour la faire paraître « sans défauts ». 

Une photo, c’est un instant capturé. Mais on ne sait pas ce qui se passe avant ou après. 

4 - Comment tu vas réellement ?

Un quatrième conseil, c’est de vous demander comment vous allez réellement. Parfois, on se focus sur des « problèmes » physiques alors que le vrai problème est interne.

J’ai pris conscience de ça un jour, sur une anecdote flagrante. J’étais partie le matin au boulot, je m’étais aperçu dans le miroir du couloir, et j’aimais le reflet que je venais de voir. La journée se passe, j’enchaîne merde sur merde, je rentre énervée. Et là, je repasse devant le même miroir du matin et je me dis « oh, mais horrible, je suis énorme ». Et là je me suis dit « non, c’est impossible Mathilde, il y a quelques heures, tu aimais bien ton reflet. » La seule chose qui avait changé, ce n’était pas mon corps, c’était l’état de mon mental. 

Et vraiment, le mental impacte sur votre dysmorphophobie. Quand je me sens mal dans ma peau, c’est souvent que je me sens mal dans ma tête. Et ça, même chose c’est important d’en prendre conscience. Je vous invite vraiment à vous demander, quand votre corps vous dégoûte, comment vous vous sentez là maintenant ? 

Rejeté ? Mal aimé? Frustré ? Énervé ? Stressé ? En manque de sécurité? Incomprise ? Seul?

Essayez de mettre le doigt sur ce qui va vraiment mal. Si vous parvenez à le faire, ça vous aidera à prendre plus de recul par rapport au reflet du miroir que vous voyez. Gardez en tête que dans tous les cas, vous vous heurtez à un mur si vous cherchez des solutions dans des choses externes (sur votre corps, poids…) alors que les causes sont internes.

5 - Éviter les miroirs

Je peux complètement comprendre que les miroirs, les photos… ça peut être un déclencheur à vous sentir mal. Donc ce que je vous conseille, c’est de les éviter, au moins temporairement. 

D’ailleurs, je voulais aussi vous parler d’un truc par rapport à ça. Il y a une citation qui exprime super bien ce que je veux dire, mais elle est en anglais. C’est « Where your attention goes, energy flows ». Littéralement, ça veut dire « Là où va votre attention, l’énergie circule ». En fait, le cerveau il va créer des schémas de croyance selon vos pensées et actions. Par exemple, si vous regardez à chaque fois les calories sur les emballages de ce que vous mangez, votre cerveau enregistre l’information que les calories sont une donnée importante à prendre en compte. Si vous vous pesez tous les jours, vous envoyez l’information à votre cerveau que le poids est une variable importante. Quand vous vous regardez tous les soirs devant le miroir ou que vous vous checkez la taille de vos cuisses dans le reflet d’une vitrine à chaque fois que vous passez devant une, vous envoyez l’info à votre cerveau que la taille de vos cuisses est quelque chose auquel il faut faire attention.

dysmorphophobie-anorexie

Je sais que ce n’est pas simple d’arrêter. Mais déjà, prendre conscience de ça, ça va peut-être vous aider. Quand j’ai compris ça, je me suis vraiment forcée à ne plus me regarder dans les reflets des vitrines. Et ça m’a aidé à me défocaliser de mon corps.

Ne plus checker, ça ne veut pas dire que vous allez perdre le contrôle sur ça. Tout comme ne plus vérifier votre poids ne veut pas dire que vous allez de ce fait prendre du poids à l’infini ou prendre trop de poids. Ça aussi, c’est important. Je sais que dans la pratique c’est plus compliqué à appliquer, mais je vous le dis, parce que je suis passée par là. J’ai arrêté de me peser, de me checker, et il ne s’est pas passé tout ce que je pensais qu’il se passerait.

6 - Changer de perspective

On est toujours la personne la plus dure avec soi-même, et on ne se voit pas tel qu’on est.

Alors, essayez de vous demander ce que vous diriez à une personne que vous aimez si elle vous avance les mêmes arguments que vous utilisez contre vous. Exemple : vous vous dites « mon ventre me dégoûte, il déborde de partout, je suis ignoble ». Qu’est-ce que vous lui répondriez si une personne que vous aimez énormément vous disait ça ? Vraiment, répondez à cette question. Et si vous lui retourneriez des arguments bien plus bienveillants que ce que vous vous apportez à vous-même : demandez-vous pourquoi vous ne pouvez pas vous appliquer ces arguments ? Même chose, répondez-y sincèrement. Parce que peut-être là vous vous dites « mais oui elle a raison ». Mais moi je veux vraiment que vous vous posiez pour essayer de comprendre le pourquoi vous êtes aussi dur avec vous-même, pourquoi vous ne pourriez pas vous appliquer des conseils bienveillants ? 

Aussi, quand vous vous détestez, que vous avez peur d’être rejeté par les autres ou de ne plus être aimé si vous prenez du poids : rappelez-vous (notez le si vous avez besoin) que vous ne jugez pas les autres pour leur poids ou leur physique. Enfin, je vous le demande: est-ce que vous aimeriez moins une personne si elle prenait du poids ? Si elle prenait du ventre? Si elle n’était pas comme ce que la société nous dicte ? 

Personnellement, mes amis et ma famille, je les aime pour qui ils sont, pour leur personne, pas pour leur corps ni leur poids. Et je suis assez certaine que vous c’est pareil.

7 - Changer de focus

Tout à l’heure, je vous ai dit « Where your attention goes, energy flows ». Je la reprends pour vous parler de distractions. Quand vous avez une pensée négative sur votre corps, n’alimentez pas ces pensées (je sais encore une fois que c’est bien plus facile à dire qu’à faire). Mais changez le focus de votre cerveau en l’occupant à autre chose. 

Parfois, on se dit « non, il faut que je pense à ça pour trouver une solution ». Et votre solution ça va être de vous restreindre, ou de faire telle action qui en fait s’avère destructrice. Peut-être qu’après avoir ruminé sur ça, vous vous sentez comme rassuré. La réalité, c’est que c’est le trouble alimentaire qui est rassuré. Mais le fait de ruminer dessus, de penser à comment vous pourriez corriger votre corps, ça alimente le stress autour de votre corps. Encore une fois, je sais que c’est pas simple. Au début, vous tenterez et vous ne tiendrez pas longtemps. Mais à force de répétition, ça entraînera votre cerveau à changer de focus.

Comment vous pourriez changer de focus ? En pensant automatiquement à autre chose, et idéalement quelque chose qui est prenant pour votre cerveau. Par exemple : en pensant à une tâche du boulot, ou de vos cours. Ou en faisant un calcul mental. Ou alors plongez-vous dans un bon souvenir. Et si vous avez du matériel autour, écoutez un podcast, regardez une série, lisez un livre, faites des binero… Bref, faites quelque chose qui vous occupe l’esprit à autre chose qu’à vos pensées obsessionnelles autour de votre corps.

8 - Faites de votre corps un allié

Un autre conseil, c’est de vous rappeler que vous n’êtes pas que ce reflet que vous voyez dans le miroir. Un corps, ce n’est pas qu’un physique, qu’une apparence ou qu’un poids. 

Votre corps, c’est votre outil pour réaliser la vie que vous voulez vivre, pour accomplir vos rêves, vos projets. C’est comme le véhicule qui vous amène aux différentes étapes de votre vie.

Mais pour qu’il puisse vous emmener où vous voulez, il a besoin de carburant, d’énergie, et que vous en preniez soin. L’injurier de tous les noms ne l’aidera pas. Le corps entend les pensées du cerveau et ça lui fait du mal. Il a besoin que vous en preniez soin. Donc prenez le temps de soigner votre environnement, de prendre soin de vous avez des crèmes, des shampoings, des bijoux… 

La relation que vous avez avec votre corps, c’est comme n’importe quelle relation : il faut en prendre soin, il faut l’entretenir. Prendre souvent de ses nouvelles, en vous demandant comment vous allez réellement. Lui offrir des cadeaux, des moments de bien-être. Prendre du temps pour lui, donc pour soi. 

Ça me semble assez abstrait ce que je dis, mais j’espère que vous comprenez. Parce qu’en prenant soin de vous, vous améliorez votre relation à votre corps (même si ça se fait de façon très petit à petit). Et du coup, la dysmorphophobie est plus « facile » à gérer, à contrer. Je dis facile entre guillemets, car je sais bien que ça n’est jamais facile.

9 - Les vêtements aussi sont vos alliés

Je trouve que les vêtements ont vraiment eu un rôle dans ma guérison. Ça fait d’ailleurs partie de prendre soin de son corps. Offrez à votre corps des vêtements dans lesquels il se sent bien. Si vous voyez des vêtements qui ne sont pas à la mode, mais dans lesquels vous vous sentez bien, alors prenez-les. Si vous voyez des vêtements à la mode, mais dans lesquels vous vous sentez mal, ne les prenez pas. Des vêtements, c’est fait pour vous aller. C’est à eux de s’adapter à vous, pas à vous de vous adapter aux vêtements. D’ailleurs, débarrasse-toi de tes vêtements trop petits. Si tu es en reprise de poids, les garder dans ton placard représente un véritable déclencheur. Même si tu les gardes « au cas où ». Tu gardes donc dans un coin de ta tête la possibilité de rechuter.

Pour trouver mon style, j’avais fait un tableau Pinterest où j’enregistrais des idées de tenues. Et je m’étais abonnée à des comptes Instagram de boutiques de fringues. 

Autre point par rapport aux vêtements, je divague un peu, mais ça peut être lié à la dysmorphophobie, parce que parfois quand on essaie un vêtement et qu’on se rend compte que la taille qu’il fait est supérieure à celle qu’on pensait faire, ça peut déclencher de la dysmorphophobie. Les tailles ne sont pas significatives. D’un magasin à un autre, il peut y avoir une différence réelle de 2 tailles pour l’appellation « 38 ». Pour la petite anecdote, j’ai bossé au siège d’une boîte de lingerie. Et la modéliste utilisait toujours des patrons toujours trop petits. Plein de femmes me faisaient le retour que ça taillait trop petit. Certaines culpabilisaient… Pourtant, le problème, ce n’était pas leur taille. C’était le patron trop petit. Sauf qu’en entreprise, pour changer des modèles, c’est long parce que ça passe par de nombreux process. Donc vraiment, ne culpabilise pas pour des histoires de taille ! 

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

Voilà pour les quelques conseils. 

Globalement, la dysmorphophobie est très liée à l’acceptation de son corps, au travail sur les croyances erronées par rapport à l’apparence. Donc je t’encourage à travailler sur ça, avec un thérapeute. Moi j’ai aussi fait le programme ButterflyBody qui permet de travailler sur ça. Mais j’espère que déjà, ce petit épisode t’aura apporté de l’aide, au moins te rassurer quelques instants.

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, Peur du poids, 0 commentaire
Troubles digestifs dans les TCA (causes et conseils)

Troubles digestifs dans les TCA (causes et conseils)

Troubles digestifs dans les TCA (causes et conseils)

Aujourd’hui, on va parler d’un sujet pas très glamour, mais qui touche la plupart des personnes souffrant d’un trouble alimentaire peu importe le trouble alimentaire (anorexie, boulimie, hyperphagie, orthorexie, alcoolorexie…) : il s’agit des troubles digestifs dans les TCA. Certaines études parlent de plus de 80% des patients touchés, d’autres rapportent 96%, j’ai lu aussi 98%. Bref, peu importe le chiffre, on sait que c’est une majorité, voire la totalité des patients. 

Je pense que c’est un sujet tabou, parce qu’en parler génère sans doute de la honte. Je pense d’ailleurs que c’est pour ça, que j’ai tardé à en parler pour être honnête. J’espère, que cet article sera vraiment utile pour vous : pour vous permettre de vous sentir moins seule, pour mieux comprendre ces problèmes digestifs et pour chopper quelques conseils que je vais vous donner afin de mieux les vivre.

Personnellement, j’ai eu beaucoup de problèmes digestifs quand je souffrais d’anorexie, essentiellement ballonnements et ventre gonflé, gaz, reflux gastrique et douleurs abdominales. Et en fait, je n’en parlais pas, parce que j’en avais honte, j’avais peur du jugement, j’avais peur de ce que les autres pouvaient penser. Donc je restais un peu solo avec ces problématiques, et même si en parler n’aurait pas forcément atténué mes douleurs, juste se sentir moins seule et compris, ça aide parfois. Donc voilà, tout ça pour dire que ce sujet me tenait à cœur. 

Comme je le disais, les problèmes digestifs sont des effets secondaires presque inévitables dans les troubles alimentaires. Donc c’est vraiment tout à fait normal de rencontrer des ballonnements, de la constipation, des reflux gastriques, des gaz, des douleurs abominables, etc. Mais attention, ici, je vais vous expliquer, de façon vulgarisée et simplifier, les causes des troubles digestifs. Néanmoins, je tiens à rappeler avant tout que même si c’est « normal » dans le cadre des TCA, c’est important d’en parler à votre médecin généraliste ou psychiatre. C’est important qu’un professionnel de santé ait un œil sur votre santé. Ici, je vais donner quelques explications générales, or vous êtes unique donc il y a a forcément des paramètres spécifiques à prendre avec votre contexte. Et je ne vais pas donner, ou peu, d’explications précises médicales et de vocabulaires médicaux parce que tout simplement, ce n’est pas mon métier. Donc c’est vraiment très très important de voir un professionnel. L’avis d’un médecin est essentiel pour pouvoir détecter au plus tôt une possible inflammation de votre intestin ou une autre maladie.

Quels peuvent être les troubles digestifs dans les TCA ?

  • Brûlures d’estomac
  • Reflux gastrique
  • Nausée
  • Diarrhée
  • Flatulences 
  • Constipation 
  • Douleur abdominale
  • Intolérances alimentaires temporaires 
  • Plénitude après avoir mangé, même de petites quantités
  • Ballonnements
  • Syndrome du côlon irritable
  • Arrêt intestinal
  • Dysfonctionnement du plancher pelvien
  • Difficultés à avaler

Les causes possibles, liées au TCA, des troubles digestifs

Les problèmes de digestion, de transit peuvent être dus à de nombreuses causes. Chaque trouble, chaque comportement du TCA va impacter différemment votre système digestif, donc les symptômes ne sont pas forcément les mêmes d’une personne à une autre, ça dépend aussi de la “sensibilité de votre corps”. D’ailleurs, même si évidemment le TCA impact énormément le système digestif, il y a aussi une petite part parfois de génétique, ou d’autres paramètres de votre corps qui entre en jeu.

Les carences nutritionnelles

L’une des premières causes de ces troubles digestifs, ce sont les carences. Le corps a besoin de toutes les catégories nutritionnelles pour son équilibre, et dans les troubles alimentaires, bien souvent, certaines catégories d’aliments sont diabolisées (notamment les lipides ou les féculents…). Ainsi, il y a bien souvent une réduction de la consommation, voire une suppression totale de certains types d’aliments. J’ai fait exprès de dire des carences nutritionnelles et pas « sous alimentation », car lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire, on est persuadé de manger assez, et on sous-estime ses besoins alimentaires. Donc si j’avais dit « sous alimentation », beaucoup ne se seraient pas senti concerné. Alors que je suis certaine que beaucoup d’entre vous ont supprimé ou réduit certaines catégories d’aliments. 

Le corps a besoin d’énergie pour vivre, c’est vital, c’est ainsi qu’il fonctionne, et ce depuis des millénaires. Pour cela, il faut lui apporter de l’énergie. Mais lorsque tu ne lui apportes pas cette énergie, comme son instinct est de chercher un moyen de vivre, alors il cherche d’autres sources de carburant, notamment en utilisant l’énergie contenue dans tes muscles (pour vulgariser). Au niveau du système digestif, soit de l’estomac et de l’intestin, tu as des muscles qui sont donc affaiblis. Les muscles situés dans ces zones-là ont pour but de se contracter pour pousser les aliments et les faire circuler. Mais étant affaiblie, la circulation des aliments est beaucoup plus lente. 

Il faut bien comprendre que lorsque tu souffres d’un trouble alimentaire et notamment restrictif et/ou compensatoire, ton corps ne recevant pas toutes les énergies qu’il est censé avoir, il est en mode « économie d’énergie ». Et l’énergie qui devrait être allouée à ta digestion est bien en deçà de la normale. Une personne qui souffre de TCA prend entre 5 à 10h pour digérer, contre 1 à 2h pour une personne en bonne santé.

Quels troubles digestifs sont occasionnés par les carences ?

  • Des ballonnements, des douleurs abdominales puisque la nourriture prend plus de temps à être digérée. 
  • Un ventre gonflé puisque la nourriture reste physiquement présente plus longtemps dans ton bol intestinal, cela prend du volume.
  • Constipation, puisque le transit intestinal est ralenti. 
  • Sensation de plénitude même après avoir mangé de petites quantités, satiété qui arrive très rapidement.

Réduction des enzymes digestives et des bactéries intestinales

Ton corps produit des enzymes digestives et des bactéries pour pouvoir digérer les différents aliments que tu lui donnes. Lorsque tu arrêtes de prendre certains aliments (ou réduis fortement leur quantité), le corps diminue voire arrête la sécrétion des enzymes digestives pour digérer ces aliments. Encore une fois, il économise son énergie, il n’a pas le temps de s’occuper de ça puisqu’il doit se concentrer sur les fonctions vitales comme le maintien du fonctionnement de ton cerveau et de ton cœur. Donc, quand tu manges certains aliments, notamment ceux dont tu te restreins, tu vas rencontrer beaucoup plus de difficulté pour digérer. 

Parfois, on peut penser que l’on est devenu intolérant, et la réaction notamment recommandée par ton trouble alimentaire est de ne pas reprendre ces aliments (puisque tu ne sembles plus les digérer). Mais en agissant ainsi, tu maintiens ton corps dans un cercle vicieux, car il a besoin de remanger ces aliments pour reproduire les enzymes et bactéries afin de les digérer. Ce sont dans la plupart des cas des intolérances passagères, qui sont réversibles avec la réintroduction nutritionnelle progressive. Je sais que c’est difficile, et douloureux, mais c’est important de réintroduire ces aliments.

Après, attention, il existe de vraies intolérances, d’où l’importance d’avoir un suivi avec un médecin afin de faire les bonnes analyses pour les identifier. 

Quels troubles digestifs sont occasionnés par cette réduction d’enzymes et de bactéries ?

Comme ce point est très lié au précédent, ce sont les mêmes et donc entre autres : ballonnements, gaz, ventre gonflé, douleurs abdominales, sensation de brûlures d’estomac. 

Alimentation irrégulière

anorexie-constipation

Lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire, on a souvent envie de manger « normalement ». Enfin, je me souviens que moi, c’était vraiment mon souhait. Sauf qu’en fait, aujourd’hui, je sais qu’il n’y a pas de normalité. Mais bref, en théorie, je voulais manger de façon « stable ». Et dans la pratique, ça partait totalement en cacahouète. Mes peurs, la culpabilité, mes règles alimentaires… faisaient que j’avais une alimentation irrégulière. Il m’est arrivé de manger très peu, de sauter des repas, et souvent, de faire des compulsions.

Cette irrégularité entraîne des troubles digestifs, notamment comme la constipation puisqu’il y a une trop faible quantité de nourriture, et notamment de fibre qui permet de digérer. Les douleurs abdominales et les ballonnements sont aussi fréquents puisque le corps est en galère, il doit jongler entre très peu de nourriture et d’un coup une plus grande quantité qu’il n’a pas l’habitude de gérer si vous êtes sujet à des compulsions. Et puis évidemment, si on saute des repas, c’est qu’on sous-alimente son corps, qu’on a des carences nutritionnelles, donc on en revient au point 1 et 2, expliqués précédemment. 

Les comportements compensatoires

Qu’il s’agisse d’hyperactivité, de vomissements, de prise de laxatifs… tous ces comportements sont destructeurs pour votre santé mentale et physique, et pour votre système digestif. 

Les comportements compensatoires forment vraiment un cercle vicieux en altérant davantage le système digestif. Parce que sur le moment même, tu as peut-être la sensation que te faire vomir, prendre un laxatif ou compenser avec du sport va atténuer ton mal-être corporel (que ce soit une sensation de plénitude, de douleurs, de ballonnements…). Mais c’est justement en recourant à ces comportements compensatoires que ces effets indésirables sont produits. Donc c’est vraiment le chat qui se mord la queue. 

Les vomissements et laxatifs interfèrent avec le fonctionnement normal de ton système digestif, provoquant une perte de tonus musculaires, des gaz, des ballonnements et des douleurs abdominales. Les laxatifs et vomissements sont vraiment des comportements très dangereux, qui peuvent aller très loin. Je ne vais pas rentrer plus dans le détail, car là on arrive sur des explications très médicales. Mais vraiment, sur le long terme, ça peut vous amener à des conséquences et effets indésirables parfois amenant à un point de non-retour.

Les vomissements et laxatifs entraînent également une perte des nutriments essentiels, ce qui entraîne des carences et donc on en revient à notre point 1 et 2. 

Pour ce qui est de l’hyperactivité, là aussi, c’est le système digestif qui est impacté. L’hyperactivité diminue la production des enzymes digestives dont on a parlé tout à l’heure, ce qui entraîne un ralentissement de la mobilité intestinale. Quand je parle d’hyperactivité, je ne parle pas forcément des séances de sport ou des longues marches que certaines peuvent s’imposer, je parle aussi de tous les petits mouvements parasites, au quotidien, le fait de se forcer à rester debout, de toujours bouger, faire du ménage, etc. L’énergie qui est allouée à tous ces petits mouvements, c’est de l’énergie en moins pour la digestion. C’est pourquoi vraiment le repos est essentiel dans la guérison. Je sais que c’est difficile, mais vraiment, ça fait partie de votre ordonnance, de votre traitement, votre corps en a besoin. Ce n’est pas un signe de paresse, de manque de volonté… C’est un besoin vital pour votre guérison, donc pour votre vie.

Les produits diététiques

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Les règles strictes sur la nourriture, les croyances erronées sur de nombreux aliments et évidemment, toute la diet culture… font que beaucoup de personnes souffrant de troubles alimentaires vont consommer des aliments diététiques : soit pour couper sa faim, fausser sa sensation de satiété ou privilégier des aliments à faibles calories. Pour info, j’ai énormément fait ça. Et à part gaspiller mon argent, et abîmer un peu plus mon corps, ça ne m’a rien apporté ! (parce qu’il y en a des produits chimiques, du faux sucre, etc dans ces produits-là).

Exemple de ces produits : les chewing-gums sans sucre, les sodas zéro comme le coca zéro pour ne pas le citer, les barres diététiques, les nouilles de konjac, etc… tout ça, va vraiment altérer votre digestion :  

  • Le chewing-gum va vous faire avaler beaucoup d’air et donc créer des sensations de ballonnement et d’inconfort. Sans parler du faux sucre qui fait vraiment mal au ventre. 
  • Tous les produits avec des édulcorants vont irriter votre intestin et créer des gaz, ballonnements et peuvent déclencher de la diarrhée.
  • Les aliments de « remplissage » comme le Konjac entraînent également beaucoup de ballonnement et des gaz dû à leur teneur en fibre trop élevé. 

Le stress, l’anxiété, et tout le brouhaha mental

Le système digestif et le cerveau sont très liés, on dit même que l’intestin est le deuxième cerveau.

L’intestin est très sensible à notre état émotionnel. Si on est stressé, anxieux, le système nerveux sympathique déclenche le mode « combat ou fuite ». C’est ce même système qui s’active quand tu es face à un danger. Ce qui veut dire que ton cerveau, il se met en mode survie, il faut qu’il agisse et concentre le peu d’énergie que tu as pour être prêt à combattre, pour te protéger, car il te croit en danger. Or, les moments des repas, et notamment l’après-repas, sont les moments où la culpabilité, l’anxiété et les peurs se font les plus intenses. C’est donc dans ces moments-là où ton corps est le plus mobilisé pour te protéger. Encore une fois, cela signifie que ton système digestif reçoit moins d’énergie que ce qu’il devrait avoir. 

10 conseils pour atténuer les troubles digestifs

Ce n’est pas parce que je dis que c’est normal que vous ne pouvez rien faire. C’est pourquoi je m’apprête à vous donner quelques conseils. Ces troubles digestifs ne sont vraiment pas évidents à vivre, et les conseils que je vais te donner ne vont pas les éradiquer totalement, mais le but c’est déjà de t’aider à atténuer leurs impacts dans ta vie.

#1 - Accepter

Déjà, le premier conseil c’est d’accepter que ton corps passe par cette phase. Et pour accepter, il faut comprendre pourquoi ton corps agit ainsi, c’est pourquoi je t’ai expliqué tout ça juste avant. Moi, je me répétais que c’était un signe de guérison, notamment les ballonnements, les gaz, le ventre gonflé. C’est le corps qui tente de se reconstruire petit à petit.

#2 - Bouillotte

Le chaud peut aider à détendre votre ventre, donc vous pouvez mettre une bouillotte sur votre ventre.

#3 - La menthe poivrée

La menthe poivrée est également reconnue pour ses vertus digestives. Vous pouvez la prendre en infusion, ou en huile essentielle. Pour l’huile essentielle, il en existe de à prendre de façon orale ou alors en l’appliquant dans un corps gras pour vous masser le ventre avec. Attention à bien vous renseigner sur la prise de l’huile essentielle, il y a parfois certaines contre-indications donc bien demander conseil à un médecin ou pharmacien

#4 - Complément alimentaire

Pensez également aux compléments alimentaires. J’en recommande un en particulier, que je prends chaque année, parfois je fais même deux ou trois cures dans l’année, c’est le magnésium. Le magnésium a de nombreuses vertus, notamment au niveau du stress, du sommeil, de la réduction de l’inflammation et même pour soulager la constipation. C’est un complément que vous trouverez assez facilement dans toutes les pharmacies. Personnellement, je prends celui de Nutri&Co puisqu’il a une très bonne composition, ce sont des spécialistes des compléments alimentaires. Si ça vous intéresse, je vous mets le lien :

Il existe d’autres compléments alimentaires évidemment, je ne vais pas tous les lister. Je ne suis pas forcément pour d’avoir une tonne de compléments alimentaires. J’ai eu une période où je faisais ça, et après, en vrai c’était trop alors que le corps n’assimile pas forcément tout. Le magnésium pour moi c’est un peu la base. Mais n’hésitez pas à demander à votre médecin, il peut vous faire des analyses spécifiques pour déterminer vos carences spécifiques. Mais après, attention aussi aux gélules détox, les gélules qui vont détoxifier votre foie, votre intestin ou quoi. Vraiment, je vous les déconseille. C’est surtout de l’argent gaspillé, et je pense qu’il y a quelque part une envie de « perte de poids » avec ces produits, et c’est clairement pas cette mentalité qu’on veut garder lorsqu’on se bat contre un trouble alimentaire. 

Après, si vous avez un complément alimentaire qui vous a aidé, n’hésitez pas à le mettre en commentaire. Ça peut être sympa de partager ce qui vous aide pour inspirer les autres.

#5 - Positions corporelles

Alors, il y existe des positions qui peuvent vous aider à soulager les douleurs. Et ça, c’est un peu à vous de tester ce qui vous convient. Moi je me souviens que lorsque j’étais allongée dans mon lit, je me balançais doucement de droite à gauche, mais vraiment doucement, et ça me détendait, ça me faisait du bien. Une autre position qui me faisait du bien, c’était la position de l’enfant en Yoga. Alors je ne fais pas de Yoga, mais c’est la seule posture que je connaisse. 

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Ensuite, j’ai appris quelque chose aussi lorsque j’étais à l’hôpital, mais une position qui peut vraiment aider lorsque vous êtes aux toilettes, c’est d’avoir les pieds surélevés, pour avoir les cuisses inclinées. Cette position permet au canal anal de s’ouvrir plus largement et donc d’aider ceux qui souffrent de constipation. Donc pour ça, soit vous prenez un marche pied, soit il existe littéralement des tabourets de toilette. Et en fait, pour l’anecdote, les hommes à la base étaient dans cette position, les premiers hommes qui n’avaient pas de toilette. Le but c’est de reproduire ce genre de position qu’ils faisaient en squat dans la nature. Très glamour, je l’avais dit ! 😉 

#6 - Gestion du stress

Évidemment, la gestion du stress est indispensable pour aider votre corps, votre cerveau à moins être en mode survie. Donc là, il existe de nombreuses techniques, j’en partage plus de 42 dans le livre sur l’anxiété & les peurs liées au trouble alimentaire. Après, ce que vous pouvez faire en quelques minutes, 2-3 minutes, c’est de la cohérence cardiaque avant et/ou après manger. Il existe des applications qui permettent ça, vous tapez « cohérence cardiaque » dans l’App Store. Ensuite, le fait de se masser la mâchoire peut aider, car la mâchoire c’est souvent quelque chose qu’on serre, qu’on crispe sans vraiment s’en rendre compte. Ensuite, le fait de fredonner, de chanter, de faire des vocalises, c’est scientifiquement prouvé : ça permet de libérer des endorphines, les “hormones du bonheur” pour procurer un sentiment de détente. Mais après, encore une fois, l’important c’est de trouver ce qui vous fait du bien à vous. 

#7 - Massages doux

On en a parlé un peu lorsque je vous ai parlé de la menthe poivrée, mais le massage du ventre peut vraiment aider. Souvent on dit que c’est mieux de le faire dans le sens des aiguilles d’une montre. Et le fait de se masser a un double aspect positif puisque ça va vous permettre de prendre soin de vous, de vous reconnecter avec votre corps… et votre corps a vraiment besoin de douceur. 

#8 - Médicaments

Le meilleur traitement reste la renutrition. Mais si vraiment c’est insupportable, encore une fois, je vous invite vraiment à en parler avec votre psychiatre ou médecin généraliste. Il peut peut-être vous trouver des médicaments qui vont vous aider à soulager les douleurs ou à atténuer d’autres effets indésirables. 

#9 - 8 autres conseils

Pour éviter de me répéter, je vous renvoie directement vers mon article sur le ventre gonflé où je partage 8 autres conseils qui sont à prendre en compte pour de nombreux troubles digestif : 

#10 - Le temps

Je sais que c’est presque horripilant quand on dit à quelqu’un qui souffre « laisse-toi du temps ». Non, le temps ne résout pas les choses tout seul. C’est sûr, il faut réintroduire progressivement toutes les catégories d’aliments, arrêter les crises, les laxatifs, les vomissements, etc. Mais parfois, même lorsqu’on tend vers un équilibre, on a toujours de nombreux symptômes désagréables. Mais c’est parce qu’il faut laisser à votre corps du temps. Encore une fois, le TCA est un véritable traumatisme pour votre système digestif et il a besoin de temps pour se réparer. Donc là il faut s’armer de patience, et de bienveillance avec soi ; tout en gardant évidemment un suivi avec un professionnel pour être sûre qu’il n’y ait pas de complication.

- Roman autobiographique -

L'anorexie, mon bouclier mortel

Découvre tout mon combat contre les troubles alimentaires dans mon livre témoignage sur l’anorexie. Je te raconte tout mon combat, du moment où je suis tombée dans la maladie jusqu’à ce que j’en sorte totalement.

En bref je sais que c’est vraiment très difficile tous ces symptômes : les ballonnements, les douleurs abdominales, la constipation, les gaz… Rien que le fait de ressentir rapidement la satiété. Parce que ça veut dire que vous devez manger même lorsque vous ne ressentez pas la faim. Et c’est psychologiquement difficile, je le sais, je suis passée par là. Tous ces symptômes sont aussi difficiles parce que la guérison implique de réapprendre à se sentir mieux dans son corps, alors qu’avec tout ça, tu te sens super inconfortable dans ton propre corps. Mais justement, votre corps vous dit qu’il souffre, qu’il est en train de se réparer, mais c’est donnant-donnant, il a besoin que vous en preniez soin.

Ma sœur a eu un deuxième garçon qui s’appelle Paul, dont je suis la marraine. Il est né fin août, donc c’est encore un bébé là. Et ses premiers mois, il avait énormément de colique, de problèmes de digestion, et il souffrait, il pleurait beaucoup après les biberons. Et je compatissais pour lui, car je me souviens les douleurs que je ressentais quand mon système digestif était en train de se réparer. Donc je me disais :  « woaaaah c’est dur d’être un bébé, tout est en train de se construire, et c’est douloureux ». Et devant ces douleurs qu’il semblait ressentir, bah je lui massais son ventre, je le prenais dans mes bras, je lui parlais doucement pour le rassurer, le calmer, je le balançais doucement pour l’apaiser. Et bah c’est exactement de cette même façon qu’il faut agir avec votre corps, c’est ce dont il a besoin. La prochaine fois que vous avez mal, pensez comment vous agiriez avec un nouveau-né.

J’espère que cet article vous a fait du bien, qu’il vous a aidé. N’hésitez pas à me donner vos conseils, vos retours d’expérience, de choses qui vous ont aidé. Ça peut vraiment être un plus de le partager aux autres.

Je vous souhaite plein de courage, de force, d’ondes positives pour prendre soin de votre corps, il en a besoin, il en a le droit, accordez-vous-le ! ♥️

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, 4 commentaires
Anorexie : « Je veux grossir sainement »

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Anorexie : « Je veux grossir sainement »

« Je veux reprendre du poids sainement ». Tel était mon souhait lorsque je souffrais d’anorexie mentale. Si l’on m’écoutait à ce moment-là, j’aurais aimé prendre 100 grammes par semaine, reprendre du poids de façon uniforme et en gardant un taux de masse grasse le plus faible possible. Si mon corps avait respecté mon souhait, je serais encore malade…

Parce que justement : si toi-même tu souffres d’anorexie et que tu cherches à grossir sainement ; est-ce que c’est ton souhait ou celui de l’anorexie ? Parce que la réalité, c’est qu’à l’époque je voulais tout ça pour toujours garder ce contrôle sur mon corps et mon poids. Donc, c’était toujours sous couvert de la maladie.

Qu’entends-tu par « sainement » ?

Demande-toi sincèrement ce que tu entends pas « sain ». Parce que si reprendre du poids sainement veut dire avec un taux de masse grasse faible, en cherchant à avoir une alimentation parfaitement équilibrée, qui respecte des règles très précises… Mmmmh, ce n’est pas sain. Même l’alimentation intuitive n’est pas « parfaite », c’est au gré des besoins de ton organisme. Et ces derniers varient, sans que tu puisses anticiper quoi que ce soit. 

Ce qui est sain, c’est justement de respecter ton corps, de lâcher-prise sur toutes ces règles de nutrition que tu t’imposes.

Attention aux vices cachés de la maladie…

grossir-sainement-anorexie

Sur le chemin de la guérison, j’ai rencontré plusieurs pièges de la maladie. Avec mon expérience dans les TCA, j’ai compris que le trouble alimentaire se cache surtout dans des actions vicieuses, tellement subtiles que tu ne t’en rends pas compte.

Et je suis passée par cette phase d’essayer d’être une « fit girl » pour optimiser ma masse musculaire, à vouloir me lancer dans un programme sportif et une alimentation super équilibrée. En soi, en effet, je mangeais plus, voire différemment d’avant. 

Mais c’était toujours dans un but de contrôle des calories, des macronutriments… En fait, c’était juste une autre façon pour le trouble alimentaire de prendre place dans ma vie.

Ce n’est pas rare d’avoir des formes d’orthorexie qui se développent durant la guérison des troubles alimentaires. J’ai eu quelques phases comme ça personnellement.

Si tu veux prendre du poids sainement…

Sache que le fait de chercher ça reste une façon pour toi de garder le contrôle sur ton corps, et c’est ton trouble alimentaire qui parle dans cette action. Mais zéro jugement sur ça, parce que j’ai vraiment été pareil que toi ! 

Je vais te donner quelques conseils, mais c’était important pour moi de te dire ça 🙂 

Quelques conseils lorsque tu es en reprise de poids :

#1- Fais-toi accompagner

C’est vraiment important ! Tu n’en as sûrement pas conscience, mais ton corps est dénutri et il galère physiquement. La santé de ton organisme est fragile et la renutrition ne doit pas être prise à la légère. C’est rare, mais les SRI existent (j’en ai eu un, et l’article complet se trouve ici : tout savoir sur le SRI en anorexie mentale).

Donc, idéalement, fais-toi accompagner par un médecin psychiatre et/ou un(e) diététicien(ne) (ou nutritionniste). C’est vraiment (VRAIMENT) important qu’ils soient spécialisés en troubles du comportement alimentaire. J’insiste sur ça, parce qu’un diet non spécialisé peut te donner des conseils qui vont à l’encontre de ce que tu devrais faire pour la guérison de ton TCA.

#2 - Ne cherche pas un meal plan tout fait…

Tu ne peux pas chercher un plan alimentaire sur les réseaux sociaux ou sur internet. Tu as besoin de conseils spécialisés pour toi. Tu ne peux pas te comparer à d’autres personnes malades, et encore moins à d’autres personnes qui ne souffrent pas de trouble alimentaire.

Parce que tu as tes propres besoins, et ta guérison a ses propres spécificités. 

Je suis désolée, ce n’était pas l’article qui allait te présenter les produits à consommer pour reprendre du poids sainement. Car l’important, c’est de renouer avec le plaisir aussi, de choisir des aliments qui te donnent envie à TOI (et pas que tu aurais vu sur une liste de produits dans une article de blog). Je ne te blâme pas, j’ai tellement fais ça, rechercher des produits à consommer qui étaient « sains » pour la guérison. La réalité, c’est que c’était malsain…

#3 - Augmente tes portions mais aussi le type d’aliment

Reprendre du poids, c’est augmenter la quantité dans tes assiettes, mais aussi le type d’aliment. La variété dans l’alimentation, c’est ça qui est sain ! Si tu augmentes les quantités mais que tu ne prends que de grandes assiettes de légumes et des plaisirs composés uniquement de fruits, ce n’est pas sain… Et non, tu ne reprendras pas du poids « sainement » (vraiment sainement, pas le « sains » de ton trouble alimentaire). 

Ton corps a besoin de protéines, de lipides, de glucides… Et en bonnes quantités ! Pas un tout petit peu. Je dirais même que dans cette période, tu as surtout besoin de tous ces aliments, pour justement travailler dessus, déconstruire tes croyances erronées selon lesquelles ces aliments sont à diaboliser.

#4 - Dormir…

Oui, le sommeil aide réellement. Je sais que ce n’est pas toujours simple ce conseil car les angoisses du trouble alimentaire font que tes nuits sont écourtées ou de mauvaise qualité. Mais le sommeil aide à réparer ton corps mentalement et physiquement, et de surcroît aide ton métabolisme à se « réparer ». 

fatigue-anorexie

#5 - Faire un travail sur les croyances erronées

Mais ça c’est primordial ! 

Parce que si tu te dis « il faut que je mange beaucoup pour reprendre du poids », mais sans faire de travail sur les croyances erronées liées à ton alimentation et à ton corps, c’est un gros risque de rechuter très rapidement après.

C’est vraiment indispensable de déconstruire toutes ces règles strictes sur ton alimentation, et de faire un VRAI travail d’acceptation corporel. Ça aussi c’est vraiment essentiel pour accepter cette prise de poids (comprendre que tu as besoin de ces kilos, apprendre à voir ton corps différemment, de façon plus neutre…).

Je t’accompagne dans ce travail via mon programme ButterflyBody. Mais tu as aussi des thérapies Cognitivo-Comportementale qui sont compétentes pour déconstruire les croyances erronées. Dans tous les cas, un accompagnement personnalisé est essentiel.

#6 - Débarasse toi de la balance…

Ça non plus ce n’est pas sain. Encore moins si tu en as une qui te détaille le taux de masse grasse.

Au début de la renutrition, le poids peut connaître des fluctuations de poids (notamment dû à la rétention d’eau et au fait que ton système digestif est ralenti, ce qui laisse les aliments plus longtemps dans ton bol intestinal). Mais ce n’est absolument pas fiable. 

Garder la balance, c’est te tirer une balle dans le pied. Vraiment… 

#7 - Souviens-toi que tu souffres de dysmorphophobie

La dysmorphophobie, c’est que tu ne vois pas ton corps tel qu’il est réellement. Tu as comme le filtre du trouble alimentaire devant tes yeux qui t’empêchent d’avoir une image réelle de ton reflet dans le miroir. Et ça, faut que tu le gardes en tête. À chaque fois que ton TCA te dira « tu reprends trop vite, trop mal, de façon disgracieuse… ». C’est des mensonges de ton trouble alimentaire pour te garder dans la maladie.

#8 - Mange régulièrement

Le fait de manger régulièrement, d’avoir plusieurs repas par jour (au moins 4, voire 5 à 6 ; en prenant une collation matin, midi et avant de dormir) peut t’aider à relancer ton métabolisme. Cela peut aider ton organisme aussi, qui a peu d’énergie et donc galère plus à digérer. Le fait de manger régulièrement (même si la culture du régime te dira que c’est grignoter…) s’avère être sain pour ta guérison ! 

Après, encore une fois, si tu préfères avoir des conseils professionnels qui te sont personnalisés à toi ; c’est toujours mieux ! 

#9 - Accorde toi de la patience et souviens-toi que rien n’est figé

La guérison prend du temps. Et même si tu voudrais savoir dès maintenant à quoi ressemblera ton corps demain, tu ne le peux pas. Mon corps n’était pas le même avant la maladie, pendant la maladie, en guérison, et aujourd’hui.

Parce que c’est un être vivant et il évolue. C’est important de garder ça en tête. Si aujourd’hui, tu te retrouves affolé par la silhouette de ton corps, sache qu’il évoluera mais surtout que toi (dans ta tête) tu évolueras. Et avec le temps, en travaillant sur ton acceptation corporelle et tes croyances erronées, tu verras les choses différemment. 

Avant, prendre 200 grammes me terrifiait. Aujourd’hui, je ne connais plus mon poids et ce chiffre n’a plus d’importance.

Avant, je pleurais en voyant la taille de mon pantalon. Maintenant, je m’en fous totalement.

Avant, je scrutais mon corps pour voir le moindre défaut. Aujourd’hui, je vois mon corps dans son ensemble ; et s’il ne me plait pas parfaitement, je le vois surtout dans son aspect fonctionnel et je prends soin de lui. Je l’accepte et je suis en paix avec mon apparence physique. 

« Oui mais moi, je préfère reprendre du poids lentement »

Ah mais je me doute… Et moi aussi je le voulais. Mais sauf que ton corps agit comme bon lui semble, selon ses besoins. Ce que je veux te dire, c’est pas que tu vas reprendre vite. Ça, je n’en sais rien, ça dépend de chaque personne. Tout le monde réagit différemment.

Mais surtout, ce qu’il faut que tu gardes en tête, c’est que ce n’est pas parce que tu reprends plus vite que tu vas prendre PLUS. Pas du tout. 

Et puis surtout, encore une fois, garde en tête que tu souffres de dysmorphophobie et que tu as les pensées parasites de ton TCA qui vont toujours te convaincre que tu prends trop vite. 

J’ai souvent des messages de personnes affolées parce qu’elles ont pris « 500 g », « 600 g » ou « 1 kg » en 3 jours. Et j’ai été à leur place donc je les comprends tellement. J’avais si peur que ça ne s’arrête plus, qu’avec le peu que je mangeais, je reprenais beaucoup, et que donc, j’étais bloquée si je voulais manger davantage…

La réalité, c’est que 500 g, 600 g, 1 kg… c’est rien. (Évidemment, je dis ça aujourd’hui avec mon point de vue hors des troubles alimentaires). Là, en me lisant, tu dois faire de gros yeux. Mais je t’assure que c’est vrai. Déjà parce que TOUT LE MONDE (TCA ou non) connais des variations constantes du poids. Il y a plein de raisons qui expliquent ça : 

  • Le cycle menstruel
  • La teneur en eau des aliments que tu as mangés
  • L’heure de la journée
  • Même le taux d’humidité peut influer…

Mais en plus de ça, se peser une fois n’est pas significatif. Pour vraiment avoir une donnée pertinente, il faudrait se peser 2-3 fois par semaine, pendant 1 mois et faire une moyenne à la fin. CE QUE JE NE TE CONSEILLE PAS !!! Parce que toi, en plus de ça, tu souffres de troubles alimentaires. Donc tu vas connaître (au début, de façon temporaire) de la rétention d’eau et un bol intestinal qui fonctionne au ralenti. Ce qui va influencer d’autant plus tes premières variations de poids. Et puis surtout, tu dois apprendre à te détacher de la balance.

Mais ce que je veux surtout que tu retiennes : c’est que ces prises de kilos ne sont pas significatives. Et si ton TCA te convainc que tu fais fausse route, que tu es bloqué, que tu vas devoir compenser, que tu vas devoir te restreindre toute ta vie : C’est FAUX. Ça fait juste partie du process. Et te restreindre d’autant plus ne fera qu’augmenter ces variations de poids (car ça augmente le ralentissement de l’énergie de ton corps ; donc la rétention d’eau et ton système digestif au ralenti).

« Oui mais moi, je mange super mal à cause de mes crises »

J’ai connu ça ! J’ai eu une grande phase de faim extrême (je te raconte mon histoire ici). Donc j’ai eu plusieurs mois où je mangeais BEAUCOUP de sucre et d’aliments gras. Pendant cette période, j’ai eu de nombreux jours où je n’avalais même pas un légume, ni un fruit…

Et pas par choix, mais parce que mon corps me faisait compulser sur ces aliments que je m’étais tant interdits. 

Et dans ma tête je me disais que j’allais prendre que du gras, que j’allais grossir à l’infini. Oui, j’ai repris du poids. Mais c’était des kilos dont j’avais besoin pour guérir.

Comme j’ai dit dans les conseils, il faut garder en tête que rien n’est figé. Mon alimentation pendant la guérison n’a rien avoir avec mon alimentation aujourd’hui. Je reste une personne gourmande (je l’étais avant d’être malade). Mais je ne mange plus de façon compulsive ni du sucre à longueur de journée. Parce que mon corps sait maintenant qu’il n’est plus restreint sur ça. J’ai eu besoin de passer par cette phase pour retrouver mon équilibre.

Donc ne t’inquiète vraiment pas, sache que ton corps a besoin de passer par cette période pour « rembourser la dette que tu as accumulée » après des années de restriction sur ces aliments. Non, ça ne va pas durer indéfiniment sur tu acceptes ces compulsions. Non, tu ne vas pas grossir indéfiniment. Mais fais-toi accompagner, c’est vraiment important ! 

J’espère t’avoir aidé et apporté des conseils qui te seront utiles pour te détacher de cette envie (qui relève de ton TCA) de reprendre du poids « sainement ». Ne te mets pas de pression, prends soin de toi, et accorde-toi du temps & de la bienveillance !

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, 1 commentaire
rechute anorexie, tca : signes précurseurs, facteurs de risque et comment agir ?

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rechute anorexie, tca : signes précurseurs, facteurs de risque et comment agir ?

Le terme « rechute » est un mot que l’on retrouve souvent associé à la guérison des troubles alimentaires. Et je pense que ça fait peur pour certains, d’autant qu’on l’entend parfois tellement, y compris de la part des professionnels de santé, que lorsqu’on souffre de TCA, on se sent presque bloqué, c’est redouté, comme si c’était inévitable.

J’ai donc choisi de faire un contenu complet sur la rechute, pour vous parler de ma propre expérience des rechutes dans l’anorexie ; pour énumérer les facteurs de risque (afin de les éviter). Je vais vous donner les signes qui indiquent que vous faites une rechute, et surtout : comment agir si ça vous arrive et comment les éviter. 

L’état d’esprit à adopter quant aux rechutes

UNE RECHUTE N'EST PAS UN ÉCHEC

Je voulais démarrer par ce point très important : comment tu dois voir la rechute. Je m’explique. Souvent, lorsqu’on est confronté à une rechute, la petite voix du trouble alimentaire te dit :

  • « Tu as échoué ! »
  • « Tu dois tout recommencer… alors que tu es épuisé. Est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? »
  • « Et voilà… tu recules. »
  • « Tu ne guériras jamais »

Et je sais que c’est difficile de ne pas le voir comme ça. Dans mon livre sur l’anxiété & les peurs des troubles alimentaires, je parle de l’importance de faire évoluer son état d’esprit sur l’erreur, l’échec ; de les voir différemment.

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Les rechutes ne sont pas des échecs. Ce n’est pas un signe de faiblesse de rechuter. Ça fait juste partie de la guérison. Les rechutes permettent d’apprendre de nouvelles choses pour t’aider à guérir d’autant mieux et de façon plus consolidée. Tout processus de changement, d’évolution s’accompagne de son lot d’obstacles. Des obstacles ne sont pas des barrières, ce sont obstacles ; c’est-à-dire que tu peux les surmonter. Et tu l’as déjà fait dans le passé

Lorsque tu as commencé à apprendre à marcher, tu as dû faire face à des problématiques d’équilibre, d’objet sur lesquels tu pensais t’appuyer, mais qui n’était absolument pas stable, tu as rencontré des marches inattendues. Tu es tombé, sans doute des dizaines et des dizaines de fois. Mais c’est en tombant que tu as appris à te relever et qu’à force, tu as su marcher. Aujourd’hui, marcher est une compétence fluide pour toi ; mais à la base, tu as vraiment galéré pour y parvenir. 

Les rechutes c’est la même chose, c’est une façon de t’apprendre de nouvelles choses pour que tu puisses viser une guérison durable et consolidée. Je dirais même que si tu ne rencontres aucun obstacle dans ta guérison, c’est trop idyllique ; c’est que ça fait trop plaisir à ton trouble alimentaire. Je dis souvent que lorsque c’est difficile, c’est bon signe, car ça veut dire que tu vas à l’encontre de ton trouble alimentaire. 

Je pense que c’est important de comprendre ça, parce que si tu le vois plus comme une étape qui va t’apprendre quelque chose plutôt qu’une étape maudite, qui t’enverra dans les tréfonds de la maladie… tu agiras différemment si ça t’arrive.

LA MOINDRE DIFFICULTÉ N'EST PAS UNE RECHUTE

La deuxième chose que je voulais dire en avant-propos, c’est qu’il ne faut pas prendre la moindre difficulté comme une rechute. Avoir des journées difficiles, répondre à la maladie plutôt que choisir l’action qui te permettrait d’avancer dans ta guérison… tout ça, c’est normal. Je le dis souvent, mais les jours sombres font partie de la guérison. Je dirais même que dans ma guérison, j’ai eu plus de jours sombres que de jours ensoleillés. Une difficulté n’est pas une rechute. Une rechute, c’est sur du long terme. Mais on va voir plus en détail comment identifier une rechute par la suite.

Mon histoire avec les rechutes

Je voudrais te parler de mon histoire avec les rechutes. Je dis « les rechutes », mais pour moi, j’en ai surtout connu une seule. D’ailleurs, c’est ce que je voulais dire aussi en avant-propos : les rechutes sont fréquentes, mais pas systématiques. Et finalement, je n’en ai connu qu’une seule (une vraie).

Pourquoi je dis que l’une d’elles n’était pas réellement « vraie » ? Parce qu’en fait, je n’étais pas réellement sorti des TCA, pas du tout, donc pour moi, ce n’était pas une rechute, mais juste la continuité. Je parle de la fois où j’ai été à l’hôpital et que là-bas, j’avais remangée, repris du poids… Et je pensais naïvement que l’hôpital avait le don de guérir. Mais dès que je suis ressorti, l’anorexie m’attendait derrière la porte. Donc ici, je n’appelle pas ça une « rechute » (évidemment, je dis ça avec la rechute).

Par contre, pour moi, j’ai connu une période de rechute, que j’évoque dans mon article sur la quasi-guérison. Je ne l’ai pas vraiment vu venir (et je pense que beaucoup de rechutes, malheureusement, s’installent insidieusement. Notamment parce qu’on n’a pas vraiment envie de s’avouer à nouveau dans les TCA). 

Pour autant, ça a été une très petite rechute. Parce que j’ai bien agi aussi (je vous expliquerai dans la partie : « comment agir »). Cette rechute est arrivée selon moi parce que je n’avais pas totalement réglé mes problèmes, j’étais dans ce qu’on appelle la quasi-guérison. Mais justement, je vais tout de suite parler des facteurs de risque à avoir une rechute.

10 facteurs de risque

#1 - AVOIR L'UNE DES PARTIES DE LA GUÉRISON QUI N'A PAS ÉTÉ (ASSEZ) TRAVAILLÉ

Je le dis souvent, chacun a son propre parcours de guérison. Donc forcément, là, je vais donner des facteurs de risque, mais ça reste non exhaustif et dépends de la vie de chaque personne.

Selon moi (et c’est mon point de vue), une rechute survient si la guérison n’est pas consolidée, n’est pas complète. Selon moi, une rechute arrive par exemple si tu es en quasi-guérison : c’est-à-dire que plusieurs choses n’ont pas été travaillées (ou pas totalement). Je parle déjà de ça dans l’article sur la quasi-guérison. Ici, je vais à nouveau expliquer, mais plus synthétiquement. 

Pour moi, il y a 3 grandes catégories dans la guérison : la guérison physique (retrouver un poids d’équilibre, notamment s’il y a eu une perte de poids) ; la guérison comportementale (avec la restructuration cérébrale, l’acceptation corporelle, la prise de recul vis-à-vis de la culture du régime, la rupture des comportements de compensation) ; et la guérison psychologique (le travail sur les causes de la maladie, sur le mal-être plus profond). C’est pourquoi la guérison est multifactorielle. Ce sont tous des points que je traite dans mon programme ButterflyBody ; et d’ailleurs ceux qui le suivent me disent souvent qu’il y a souvent certains points qu’ils n’avaient jamais travaillés avant alors qu’en le travaillant, ils prennent conscience que c’était essentiel.

rechute-trouble-alimentaire

Je pense qu’une rechute survient lorsqu’une ou plusieurs des trois types de guérison n’est pas travaillée solidement.

Attention, il ne faut pas pour autant vous dire « ah bah voilà, c’est ma faute, je suis nul, je n’ai pas bien travaillé ces aspects-là ». C’est normal ! Moi, je n’ai jamais travaillé ces éléments-là d’un coup. Ça s’est vraiment fait petit à petit. Si l’on prend la métaphore d’une montagne où le sommet correspond à la guérison, croyez-moi, même dans la vie réelle, les alpinistes ne grimpent pas d’une seule traite la première fois. Parfois ils s’arrêtent, parfois redescende pour avoir de meilleures prises, parfois ils se blessent même. Il leur faut beaucoup d’entraînement pour atteindre le sommet.

#2 - LORSQU’UNE DES PROBLÉMATIQUES SUIVANTES N’EST PAS TRAVAILLÉE :

  • l’acceptation du corps (ce qui fait qu’il y a toujours une volonté de perdre du poids, une croyance erronée selon laquelle la vie sera plus belle & plus simple en étant plus mince)
  • La cause psychologique (peut-être qu’une blessure n’est pas guérie quant à une relation, l’éducation que vous avez reçue, un trauma, un problème profond de confiance en soi…). Le TCA vient inconsciemment aider à pallier à ces problèmes-là. Donc tant que les causes psychologiques ne sont pas réglées, il y a plus de risque de revenir. Mais attention une fois de plus. Je n’avais pas totalement réglé mes problèmes (et d’ailleurs aujourd’hui je suis toujours stressée, angoissée, avec peu de confiance en moi.. et je n’ai plus de TCA). Régler les problèmes psychologiques, ça veut surtout dire bien comprendre le pourquoi de la maladie, et avancer sur ces problématiques-là. Encore une fois, les personnes qui sont guéries de TCA ne sont pas des personnes qui n’ont plus de problème.

#3 À #10 FACTEURS DE RISQUE :

#Se lancer dans un nouveau régime

#Entamer une nouvelle routine sportive (surtout si le but est de perdre du poids ou de contrôler son corps)

#L’utilisation d’un outil de tracking (montre connectée, application) pour tracter les calories, les pas, etc.

#Un commentaire de quelqu’un qui vient réveiller une blessure non travaillée

#Un événement stressant, qu’il soit positif ou négatif. Ça peut être un accouchement, un décès, un nouveau travail, une nouvelle relation, le retour des règles, le fait d’essayer d’avoir un enfant, un mariage. En fait, c’est un événement qui va venir chambouler votre quotidien. Encore une fois, les rechutes n’arrivent pas systématiquement quand vous avez ces événements. Elles arrivent si la guérison n’est pas consolidée et que ces événements viennent encore plus vous déstabiliser.

trouble-alimentaire-grossesse

#Un événement déclencheur qui vient faire écho à un traumatisme

#Une perte de poids involontaire

#Le fait de s’isoler, de se sentir illégitime : les mécanismes ont donc le temps de se réimplanter dans votre quotidien.

Tous ces facteurs se font souvent de façon inconsciente, et sont parfois liés entre eux. Ce que je veux dire, c’est qu’aujourd’hui, je sais dire les causes de ma rechute. Mais parce que je l’analyse avec du recul, sans avoir les œillets de la maladie qui m’empêche de réfléchir convenablement. 

Ma rechute a eu lieu dans un contexte de déménagement, de nouveau travail. J’étais déstabilisée, donc j’ai commencé à chercher à contrôler pour me rassurer (mais c’était un leurre). C’est ainsi que je me suis lancée dans une nouvelle routine sportive et que j’ai essayé un nouveau régime (bien déguisé sous le nom de « rééquilibrage alimentaire »). Mais la base de cette rechute, c’est que je n’avais pas travaillé un gros point des causes de mon trouble alimentaire ; et je n’avais pas non plus fait de travail consolidé sur l’acceptation de mon corps. Et au final, cette rechute m’a aidé à faire tout ça, et m’a permis de sortir totalement des TCA. Donc cette rechute m’a aidé à guérir totalement ! (C’est pour vous montrer qu’une rechute n’est pas négative).

12 signes que tu rechutes

Comment savoir reconnaître les signes d’une rechute ?

Je vais à nouveau faire une liste pour structurer, mais il ne faut pas avoir tous ces signes-là. C’est des points de repère et une fois de plus, c’est non exhaustif 

#1 - PRÉOCCUPATIONS SUR L'APPARENCE

Vous avez des préoccupations croissantes sur votre poids, votre corps, vos formes. De ce fait, vous pouvez augmenter le fait de vous regarder dans le miroir, le fait de vous peser.

#2 - VOLONTÉ CROISSANTE DE PERDRE DU POIDS

Vous avez la croyance que vous devez perdre du poids pour vous sentir mieux, pour atteindre tel objectif, pour pouvoir vivre plus sereinement. 

#3 - NOSTALGIE DE LA MALADIE

Vous vous rappeler de votre vie passée avec le TCA avec mélancolie, avec manque, en vous souvenant uniquement des côtés « positifs ».

#4 - RETOUR DE LA CULPABILITÉ

La culpabilité augmente (après les repas, lorsque vous ne faites pas d’activité, lorsque vous vous reposez)

#5 - PERFECTIONNISME EN FORCE

Votre perfectionnisme prend davantage de place : vous êtes de plus en plus strict avec vous-même (même dans d’autres domaines que l’alimentation ou votre corps)

#6 - ANXIÉTÉ CROISSANTE

Vous vous sentez submergé, oppressé… La sensation dont vous avez besoin d’une échappatoire à tout ce stress. Vous avez peut-être même des idées noires.

#7 - MENSONGE ET DISSIMULATION

Vous augmentez mensonges et dissimulations à vos proches (voire aux médecins qui vous suivent) : sur votre état psychique, sur votre ration alimentaire, sur vos comportements compensatoires, sur votre poids, etc.

#8 - DIMINUTION DE LA RATION

Vous diminuez les quantités dans les assiettes, vous commencez à vous interdire de manger entre les repas, vous trouvez des excuses pour ne pas manger, vous supprimer à nouveau des catégories d’aliments. Peut-être que vous reprenez même le comptage de calories.

anorexie-boulimie-rechute

#9 - RESTRICTION MENTALE

Augmentation de la restriction mentale : parfois, concrètement, tu manges toujours bien. Mais par contre, dans ta tête tu te dis « ça, il va bientôt falloir que je l’enlève de mon alimentation ou que je le diminue ». « ça c’est vraiment mauvais, il faut que j’arrête ». Ton cerveau assimile cela à de la restriction, et il se souvient de son passé. Il ne veut pas retrouver ça, et ça peut d’ailleurs te déclencher des compulsions. 

#10 - TOCS, ACTIVITÉ PHYSIQUE...

Vous augmentez votre activité physique, vous avez une réapparition des TOCs (lors des repas, dans le ménage, etc.)

#11 - ISOLEMENT SOCIAL

Vous vous isolez de plus en plus, trouvez de plus en plus de prétextes pour éviter les invitations à l’extérieur, vous vous renfermez davantage sur vous-même

#12 - PENSÉES PARASITES QUI PRENNENT UNE PLACE CROISSANTE

Globalement, vos pensées commencent à être bien plus focalisées sur vos préoccupations alimentaires, sur votre corps, sur le contrôle de votre vie de façon plus générale. Peut-être même que vos centres d’intérêt s’axent sur ça (par le biais du sport, des comptes que vous visitez sur les réseaux sociaux, etc.)

Comment agir en cas de rechute ? 11 conseils

On arrive maintenant au cœur du sujet : comment agir en cas de rechute. Cela dit, c’est tout de même important de bien comprendre l’état d’esprit à adopter en amont, et de connaître les signes précurseurs, les facteurs de risque pour savoir les identifier, voire mieux, les éviter, pour agir au plus vite si vous les identifiez. 

#1 - NE PAS ÊTRE FATALISTE

Déjà, la première chose, c’est de ne pas se dire que c’est un retour en arrière, un retour à la case départ. Pour moi, une rechute n’est pas un retour en arrière. Tout au plus, c’est quelque pas en arrière pour faire demi-tour et prendre conscience qu’un autre chemin existe et que celui-là a plus de probabilité de vous emmener à la guérison totale.

Il ne faut pas se dire « foutu pour foutu, tant pis, je retourne dans le TCA à fond, je me doutais, ça ne fonctionne pas… ». Bref, l’attitude fataliste, il faut oublier. Je sais que c’est bien plus simple à dire qu’à faire, et que tu sur le moment même, c’est très décourageant. Je vous assure que je sais, je n’étais pas en mode guerrière qui affronte chaque obstacle de sa maladie, je pleurais très souvent et j’avais parfois peur d’être bloquée à jamais dans cette maladie. Mais quand j’ai eu ma rechute, déjà il m’a fallu un temps pour me l’avouer. Mais ensuite, je me suis dit « ok, c’est que mon corps essaie de me dire qu’il y a quelque chose qui n’est pas réglé ». Et c’est comme ça que j’ai consulté directement un professionnel.

Et c’est quelque chose que je vous conseille aussi : 

#2 - ALLER VOIR UN PRO TRÈS RAPIDEMENT

Ne restez pas seul. Allez chercher de l’aide professionnel auprès des spécialistes de TCA. Oui, même si vous n’avez pas perdu de poids (je n’avais pas perdu 1 gramme et en apparence, je n’avais pas du tout l’air d’avoir de TCA). Allez-y même si vous mangez toujours 4 repas par jour, que vos préoccupations ne sont pas encore trop omniprésentes. Vous n’avez pas besoin d’attendre que ça soit pire pour aller consulter. On a toujours l’idée qu’il faut aller voir quelqu’un si on va mal. Mais non, il faut y aller justement avant que ce soit trop grave. Au plus vous laissez le temps à votre TCA, au plus il s’installe, au plus la suite est difficile. Donc agissez le plus rapidement possible, vraiment ! 

Et si vous tombez sur quelqu’un qui ne comprend pas, qui vous dit que ce n’est pas si grave, mais que vous ne vous sentez pas bien… Alors, allez voir quelqu’un d’autre. Malheureusement, des gens qui ne comprennent pas, il y en a ! (Même chez les spécialistes). Le problème, ce n’est pas vous, c’est cette personne qui ne comprend pas. 

#3 - SE DÉFOCALISER DE LA RECHUTE EN ELLE-MÊME

Une autre chose, ce n’est pas se concentrer sur cette rechute en elle-même. Ce que je veux dire, c’est que si vous focalisez votre attention sur le fait que vous n’allez pas bien, sur tous les symptômes qui réapparaissent, sur le côté « j’ai rechuté, j’ai échoué », ça n’aidera pas votre cerveau à combattre. Je sais une fois de plus que c’est bien plus simple à dire qu’à faire. Mais concentrez plutôt votre attention et votre énergie à ce que vous pourriez faire pour vous sortir de cette rechute. Je vais donner des exemples plus concrets : 

#4 - COMPRENDRE LE POURQUOI

Essayez de vous poser, avec de quoi écrire, et demandez-vous « pourquoi, selon moi, j’ai rechuté ? ». Qu’est-ce qui a pu déclencher ça, comment vous vous sentez maintenant, qu’est-ce qui vous a manqué auparavant pour vous permettre de bien guérir.

#5 - COMPRENDRE LES BÉNÉFICES SECONDAIRES

Un autre exercice, s’il n’a pas été fait (et je pense que dans tous les cas il est intéressant de faire plusieurs fois) : c’est de comprendre les bénéfices secondaires de votre maladie. C’est un processus inconscient, j’ai fait un article complet dessus où je donne l’exercice concret à réaliser et des exemples (qui étaient mes bénéfices secondaires). Identifier les bénéfices secondaires c’est important, car ce sont eux qui représentent des barrières à la guérison. Ça peut vous permettre de comprendre la rechute.

#6 - PARLEZ-EN À VOS PROCHES

Je sais que souvent il y a la honte, la peur de décevoir, la peur de ne pas se sentir légitime. Et c’est pour ça que je vous invite à contacter des proches qui sont ouverts, qui peuvent vous comprendre, qui sont sensibles aux problématiques de santé mentale. Vous êtes pas obligé de le dire à tous, mais au moins une ou deux personnes. Et prenez un temps calme, où vous êtes seul avec, pour expliquer comment vous vous sentez. Je vous assure que la solitude est le meilleur allié du trouble alimentaire. Au plus vous ne parlez, au plus vous le rendez vulnérable, au plus vous passez au conscient ce qui subsiste dans votre inconscient. 

#7 - FAITES LA LISTE DES RAISONS DE GUÉRIR

Reprenez les raisons pour lesquelles vous vous battez, qui vous rappellent pourquoi une vie sans TCA est bien mieux qu’une vie avec (qui n’est d’ailleurs pas une vie, c’est de la survie). Et si vous n’avez pas fait cette liste avant, faites-la. Je vous rappelle que dans mon kit de guérison que vous recevez gratuitement en vous inscrivant à la newsletter, il y a une liste de 100 Raisons de guérir. 

#8 - JETER LA BALANCE

Et même tous les outils de tracking (les applications, la balance culinaire, la montre connectée…). Je sais que c’est difficile, mais au moins la balance pèse-personne : c’est un outil du trouble alimentaire, pas de ta guérison.

#9 - BIENVEILLANCE ET ACTIVITÉS SELF-CARE

Faites des activités qui vous font du bien, pour prendre soin de vous, et qui n’ont rien avoir avec votre corps, l’alimentation. C’est aussi ça la guérison : se reconstruire indépendamment de la maladie, dans des activités qui vous font du bien, et qui ne sont pas liées de près ou de loin au TCA.

#10 - UN ENVIRONNEMENT POSITIF

Implémentez un environnement positif pour votre guérison en mettant en place des petites actions qui vous font du bien. Et là je vous renvoie au 16 outils à mettre en place pour créer un climat favorable à la guérison. C’est des outils à porter de main. Je choisis de pas tout répéter parce que l’article est vraiment complet.

#11 - SE FIXER DES OBJECTIFS RÉALISABLES

Ne te met pas une pression de dingue à vouloir te sortir rapidement de cette rechute. Oui, évidemment, tu n’as pas envie d’y rester longtemps et c’est normal. Mais ne t’en demande pas trop, n’essai pas d’aller trop vite. Tu risques de bruler des étapes, de pas consolider la base. Si tu tentes de reconstruire un mur qui s’effondre sans t’assurer que les fondations sont solides, le mur risque probablement de s’effondrer à nouveau tôt ou tard.

7 choses à mettre en place pour éviter de rechuter

Évidemment, tu as envie d’éviter la rechute et c’est tout à fait normal. Déjà, sache vraiment que même si c’est fréquent, ce n’est pas systématique. Et je pense que faut pas se mettre une pression ou avoir une peur bleue de la rechute, parce que cela veut dire que tu vois vraiment la rechute comme quelque chose de péjoratif. Une rechute ne veut pas non plus dire que tu retombes bien plus bas. Ma rechute a été mince, sur une courte durée. Même si tu as déjà connu des rechutes auparavant, chaque rechute est différente, ça ne veut pas dire que tu vas avoir la même chose que al dernière fois.

Une rechute n’est pas fatale, elle peut être surmontée. 

Mais pour prévenir d’une rechute, tu peux :

#1 - IDENTIFIER TES DÉCLENCHEURS

 Les connaître pour mieux les éviter ou savoir comment réagir s’ils arrivent.

#2 - MAINTENIR UN CADRE ALIMENTAIRE

Garder un cadre, pendant longtemps, en termes de repas. Pour t’assurer que tu manges suffisamment, pour t’éviter d’avoir de la restriction qui s’installe.

#3 - LA RESTRICTION N'EST JAMAIS UNE OPTION

Garder en tête que la restriction et la compensation ne sera jamais une option. Dans les périodes où tu vas mal, tu as une petite croyance qui peut émerger, te disant que c’est en contrôlant, en te restreignant que tu iras mieux : mais non, ça c’est un leurre.

#4 - SE FAIRE ACCOMPAGNER SUR LE LONG-TERME

Garder un suivi avec un psy au moins, pendant longtemps, même quand tu vas mieux. J’ai toujours un suivi perso. Et j’ai des copines qui ont des psys sans avoir de TCA ni de gros sujets à travailler. Mais comme je disais, il faut abandonner l’idée qu’il faut aller mal pour aller voir un psy. 

#5 - S'ÉLOIGNER DES INFLUENCES NÉGATIVES

Je ne sais pas si vous connaissez cette image du panier de fruits où il y a un fruit pourri. Ceux qui l’entourent et le touchent finissent par pourrir. Éloignez-vous des relations toxiques, des personnes négatives. Faites aussi le tri dans vos réseaux sociaux. Tout ce qui est contenu qui vous trigger, désabonnez-vous. Le problème des réseaux sociaux, c’est aussi que parfois, on ne contrôle pas : les images sur le corps viennent à nous sans qu’on veuille les voir. Donc faites-vous de digital detox, au moins 1 jour par semaine sans se connecter. Je vous assure que ça fait un bien fou. 

que-faire-rechute-trouble-alimentaire

#6 - DÉVELOPPER DES NOUVEAUX CENTRES D’INTÉRÊT, EN DEHORS DU TCA

Je peux vous conseiller le bullet journal si vous voulez. Moi j’ai beaucoup utilisé cet outil, et j’en fais toujours aujourd’hui ! J’ai 3 vidéos YouTube sur ma chaîne où je vous présente le matériel à avoir, les idées de pages à faire, et des conseils pour en faire un outil positif pour vous.

#7 - TRAVAILLER SUR LES ASPECTS DE LA GUÉRISON (PHYSIQUE, PSYCHOLOGIQUE, COMPORTEMENTALE)

Et puis évidemment, travailler sur ces aspects de votre guérison qui doivent être consolidées : l’acceptation corporelle, la restructuration cérébrale, la déconstruction des croyances erronées, les causes psychologiques… Je vous accompagne sur tout ça dans mon programme ButterflyBody. Mais n’hésitez pas à vous orienter vers des thérapies concrètes, qui vous amènent à travailler sur ces sujets-là ! 

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

Je vous ai partagé beaucoup de choses dans cet article ! J’espère que ça vous a aidé à mieux comprendre les rechutes, que ça vous a donné des conseils concrets. J’ai toujours plein de choses à dire, mais j’essaie de me limiter pour que ça ne dure pas trop longtemps.

Je voulais terminer cet article en vous parlant d’un autre point de vue dans la rechute. C’est que certains se convainquent qu’il faut rechuter fortement pour être légitime, et pouvoir se battre. En gros, c’est « il faut toucher le fond pour pouvoir remonter » (et il y a zéro jugement, car j’ai moi-même eu cette façon de penser quand j’étais malade).

Je vais vous lire un texte issu du recueil Des mots pour fleurir qui est mon dernier livre sorti en juin :

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, 0 commentaire
Crise de boulimie : que faire le lendemain ?

Crise de boulimie : que faire le lendemain ?

Crise de boulimie : que faire le lendemain ?

J’ai connu des compulsions alimentaires de 2017 à 2021. Lorsque j’avais terminé ma crise de boulimie, je me détestais, je me dégoutais, je me sentais sale, je m’en voulais d’avoir autant mangé. J’avais la sensation de ne pas avoir de volonté et la première chose à laquelle je pensais, c’était “comment réparer cette crise ?”. Alors, je faisais des recherches sur internet, et “Crise de boulimie : que faire le lendemain ?” (qui est le titre de cet article), c’est typiquement ce que j’aurai pu taper à l’époque.

Bien souvent, je suis tombée sur des conseils qui, en réalité, ne m’aidaient pas tellement à atténuer la culpabilité. Et je lisais parfois des conseils qui allaient finalement empirer ma situation et déclencher une nouvelle crise quelques jours plus tard, si ce n’est pas le lendemain. 

Ayant connu de nombreux épisodes de compulsions alimentaires, et étant aujourd’hui définitivement sortie des TCA, j’ai eu envie d’écrire cet article pour donner mes conseils pour savoir comment réagir après une crise de boulimie.

Par rapport au terme “crise de boulimie”, je pense que c’est ce qui peut venir en tête assez rapidement. Me concernant, j’appelais ça dès le début “crise de boulimie” ou “d’hyperphagie” parce qu’il s’agissait d’une courte période où j’étais comme en pilote automatique et je mangeais beaucoup, rapidement, de la nourriture sucrée et souvent grasse. Mais avec le temps, j’ai compris que mes compulsions alimentaires étaient due à ma faim extrême, dû à la restriction que je m’imposais avec l’anorexie. Je ne peux pas vous dire exactement de quel type de compulsion il s’agit parce que je ne vous connais pas. Et c’est pourquoi le premier conseil que je vous dirai en amont, c’est d’avoir un avis médical par un professionnel SPÉCIALISÉ dans les TCA. C’est vraiment important qu’il connaisse bien, même extrêmement bien, les troubles alimentaires. Parce que le nombre de personnes que je connais qui ont en fait eu un mauvais diagnostic… Or, c’est très important de pouvoir identifier le type de compulsions alimentaires, car ça donnera beaucoup d’indications sur les causes. Si vous voulez en savoir plus sur la faim extrême, j’ai fait plusieurs contenus à ce sujet ici : 

Pareil, j’ai mis “lendemain de crise”, parce que souvent, moi, elles se produisaient le soir. Mais si ça s’est passé dans la journée, alors peut-être que tu te demandes juste “quoi faire après une crise”. Tu es sur le bon article 🙂 

Sinon, on va démarrer ! Peu importe le type de compulsion, ces conseils s’appliquent dans n’importe quel cas si tu as fait une crise, compulsion alimentaire (de boulimie, d’hyperphagie, de faim extrême…) : 

Sois bienveillant·e avec toi

Je sais que là, tu te trouves comme une mer*e, que tu te détestes, que tu as peut-être même envie de te faire du mal. Je sais que tu penses n’avoir aucune volonté, peut-être ton corps te dégoute. Et peut-être que tu te parles super mal. Mais stooooooop. Doucement, ne sois pas si dure avec toi-même.

Si tu as eu cette compulsion, c’est que ton corps et/ou ton mental sont en souffrance. Ne continue pas de l’assaillir d’insulte et de mauvaises intentions. La vérité, c’est que tu n’as rien fait de mal. Tu n’as commis aucun crime, aucun acte préjudiciable. 

Vraiment, accorde-toi bienveillance, de l’auto-compassion. Et ça, je t’assure que c’est très important. Ce n’est vraiment pas simple, je le sais. Mais te détester n’arrangera rien, au contraire. Essaie de penser à une personne qui compte beaucoup pour toi, que tu aimes beaucoup. Si cette personne venait te dire qu’elle avait fait une compulsion alimentaire, est-ce que tu lui dirais toutes ces choses que tu te dis à toi-même ? Traite-toi de la même façon que tu traiterais une personne que tu aimes. Vraiment, c’est important. Je ne te parle pas de te parler avec “amour” (parce que je peux comprendre que tu n’y arrives pas, surtout à ce moment-ci). Mais tu as besoin d’acceptation, au moins. Être dans l’autocritique, le rejet de toi-même ne te permet pas d’accepter ta crise. Tu ne peux rien faire d’autre qu’accepter. Parce que ta crise, elle est arrivée. Tu ne peux pas changer le passé. Le passé est passé, c’est terminé. Ce que tu as, c’est le présent, c’est maintenant. Et avec ces conseils, on va tout essayer pour que dans ton présent, tu apaises ton corps & ton mental pour que tu te sentes mieux dans ton futur.

2. Sport ou pas sport ?

Pas sport, vraiment ! Je sais que la plupart des sites mettent de pratiquer de l’activité physique. Mais le problème, c’est que ces sites ne prennent pas en compte les croyances erronées que tu as dans ta tête. Moi, je sais que tu vois l’activité physique comme un moyen de compenser tes repas précédents et/ou de te donner le droit de manger aux prochains repas. Or, vraiment, il ne faut rompre le lien sport-nourriture. Le sport, c’est un moyen de prendre soin de toi ; ce n’est pas un instrument pour te punir ou t’autoriser à manger. Si tu recours à une activité physique après ta crise avec, dans un coin de ta tête, un soulagement parce que tu auras “rattrapé un peu” ta prise alimentaire. Alors c’est vraiment le mauvais chemin à prendre. Tu peux mentir aux gens qui t’entourent, tu peux te mentir à toi-même, mais tu ne peux pas mentir à ton cerveau. Ton cerveau, il sait que tu fais cette activité physique pour compenser. Or, la compensation est une forme de restriction, et la restriction, c’est la cause n°1 des compulsions (bien souvent). Donc pratiquer du sport pour compenser une crise précédente, c’est le meilleur moyen d’en préparer une prochaine (sans s’en rendre compte évidemment). Mais je vous assure, je sais de quoi je parle, j’ai fait cette erreur plein de fois. Je le dis avec la plus grande bienveillance parce que je sais à quel point c’est difficile. Il n’y a aucun jugement dans ce que je dis là.

Par contre, ce que tu peux faire, c’est une petite balade pour t’apaiser. Je te conseille quand même d’attendre au moins 30 minutes – 1 heure après, parce que sinon, tu vas te sentir très ballonné·e et ça peut être douloureux. Mais je te parle là d’une balade pour te faire du bien. Donc, c’est-à-dire marcher à un pas de balade, pas de course ou de marche nordique. Et l’idée, c’est te balader pendant 30 minutes, dans la nature, avec de la musique ou un podcast si tu préfères, même accompagné. L’idée est vraiment de créer un moment de relaxation. Je sais que ce n’est pas du tout du tout simple ce que je conseille là. Et c’est complètement normal si durant cette balade la crise que tu viens d’avoir (ou que tu as fait la veille) te revient plusieurs fois en tête. Mais une petite balade bienveillante ne peut que te faire du bien. 

3. Non, ne bois pas une quantité d’eau après

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Alors ça aussi, je pense que c’est l’un des conseils que tu retrouveras le plus. Du coup, à chaque fois, je me forçais à boire beaucoup pour me “purifier”. Mais la réalité, c’est qu’une fois de plus, je ne prenais pas en compte les besoins de mon organisme, je me faisais même du mal. Je buvais une quantité d’eau, ce qui me faisait encore plus mal au ventre alors que j’étais déjà ballonnée. Donc ça ralentissait ma digestion et je me forçais une fois de plus à m’imposer quelque chose que mon corps ne voulait pas. Donc mon conseil, c’est bois de l’eau si t’as plus soif, mais sinon, non. Ne te force pas à boire plus que d’habitude. Du moins, ne t’impose pas des grandes quantités. La seule exception, c’est si tu as eu recours à des vomissements, des laxatifs, où là ton organisme est déshydraté, donc c’est important de bien boire. 

4. Oublie la balance

Pour certain, l’automatisme est de monter sur la balance le lendemain, pour voir “les dégats”. Aucune utilité, à part se faire du mal. Vraiment ! Parce que oui, il y a de forte chance que le chiffre soit supérieur à la dernière fois que tu es monté·e sur une balance. Mais c’est tout à fait normal. Les aliments que tu as mangés durant ta compulsion sont souvent riches en glucides. Or, les glucides ont des molécules “hydratées” avec de l’eau. Ces glucides sont donc stockés sous forme de glycogène dans vos muscles et votre foie. Lorsque le glycogène est stocké, 3 grammes d’eau sont stockés pour chaque gramme de glycogène. Donc 300 grammes de glucides = 900 grammes d’eau, donc c’est presque 1 kg en plus. Donc l’eau, ça va se résorber. Ça veut dire que c’est temporaire, c’est pas du “vrai poids”. Et deuxième raison qui explique la hausse de poids soudaine : toute cette nourriture prend plus de temps à être digérée, donc elle est présente physiquement dans ton bol intestinal. Ce qui fait que oui, ça pèse plus lourd sur la balance. Mais même chose, ça fait être digéré, c’est temporaire. Donc vraiment, se peser le lendemain n’a aucun intérêt. J’ai déjà souvent expliqué ce que je pense de la balance. Personnellement, je l’ai tout simplement supprimé de ma vie (alors je dis tout simplement, mais ça a été très dur de sauter le pas). Et personnellement, ça m’a été indispensable dans l’acceptation de mon corps, dans ma façon de le voir. Mais c’est un autre sujet 🙂 

5. Fuis les compensations

Que ce soit les vomissements, les laxatifs, le sport… vraiment, compenser est la pire idée. Je sais que là, ce n’est pas parce que je te dis ça que du coup, tu ne vas pas compenser. Je sais que la compensation c’est comme une addiction, c’est super difficile de s’en passer. J’étais personnellement addict à l’hyperactivité comme moyen de compensation. 

Mais évidemment, je me dois quand même de te le dire. Que ce soit n’importe quel moyen de compensation, les conséquences sont graves sur l’organisme. Et si jamais tu n’y as jamais recouru et que tu as envie d’y recourir, vraiment, je t’assure, ne commence pas. 

Pour ce point-là, il faudrait en parler des heures et des heures. C’est un énorme travail que de se détacher des compensations, ça demande de comprendre les causes de ton mal-être, de travailler sur toutes tes croyances erronées, de travailler sur tant d’aspect… d’où, une fois de plus, l’importance d’avoir un accompagnement.

6. Repose-toi, créé toi un moment cocooning

L’une des manières de lutter contre la compensation et toutes les ruminations après ta crise de boulimie, c’est de te créer des distractions cocooning. Clairement, c’est pas simple. Et évidemment que toutes ces pensées vont te revenir comme un boomerang dans la tête. Mais c’est quand même une action qui va t’aider, qui va indiquer et entraîner ton cerveau à focaliser son attention sur autre chose.

Si ça t’est arrivé le soir, pose-toi dans ton lit : lis un livre, regarde une série, écoute de la musique qui te fait du bien, et dors. Oui, tu as le droit de rester dans ton lit, posé, de dormir alors que tu viens d’avoir une compulsion. Non, tu ne dois pas te punir, souffrir, te faire payer cette crise. Encore une fois, ne sois pas si dure avec toi-même. Tu as besoin de compassion, de bienveillance, pas de critique et de jugement. 

Si c’est en journée, tu as plus de possibilité sur les activités à faire, tu peux sortir pour n’importe quelle activité qui pourra te changer les idées. C’est contrintuitif, tu n’as absolument pas envie de faire ça, je sais. Mais c’est pourtant ça qui t’aidera le plus, bien plus que de te critiquer. 

Et j’en profite ici aussi pour te conseiller de te mettre dans des vêtements confortables. Mets des vêtements qui ne te collent pas à la peau (pas des leggings trop serrés ou des jeans slims). Ton corps a besoin d’être cocooné, aidé dans la digestion. Tu te sens mal dans ta peau… donc autant l’envelopper dans des vêtements doux, confortables.

Mais en tout cas, repose-toi. Il est fort probable que tu te sentes d’ailleurs d’un coup très fatigué. Parce que émotionnellement, c’est beaucoup d’émotions. Et physiquement, ton système digestif doit digérer et ça lui demande beaucoup d’énergie. Mais non, tu ne deviens pas paresseux-se. Accorde-toi le droit de te reposer, ton organisme en as besoin. Est-ce que tu dirais à cette personne que tu aimes qu’elle est paresseuse parce qu’elle se repose après une crise alimentaire, qui est une épreuve très difficile ? 

 

Par contre…

7. Évite les réseaux sociaux

crise-d-hyperphagie

Parfois, pour essayer de “s’anesthésier” le cerveau et ne plus penser à rien, on est tenté de courir sur les réseaux sociaux. Pour moi, ce n’est pas la bonne idée. Il a été prouvé que les courtes vidéos, les shorts, les tiktok ont des mauvais impacts sur le cerveau (si vous ne l’avez pas vu je vous conseille cette vidéo de Simon qui explique très bien :   ). Alors, je ne vais pas mentir. Moi aussi j’en regarde. Mais avec modération. Et même si c’est tentant, dans les moments où tu vas mal, les réseaux sociaux c’est pas l’endroit qui va te remonter le moral. Tu peux ressentir une oppression face à la quantité de posts, de vidéos. Tu peux être confronté à des posts sur la nourriture, sur des photos de physique qui te font te sentir encore plus mal. Ton cerveau a besoin d’être nourri avec des ondes positives, pas enfermé dans un petit écran. Personnellement, j’ai remarqué que les fois où je me coupe totalement des réseaux sociaux (ne serait-ce qu’une journée), ça me fait beaucoup de bien au moral. Mais c’est mon point de vue, peut-être que toi, tu l’utilises pour quelque chose de spécifique qui te fait du bien 🙂

8. Ne reste pas seul·e

Je sais que t’as envie de t’isoler, parce que tu as honte, que tu ressens une culpabilité énorme. Tu as peur du regard des autres, du jugement des autres, de l’incompréhension des autres. Et je comprends, ce n’est pas facile de trouver quelqu’un qui comprenne les compulsions alimentaires. Je conseille toujours de trouver au moins une ou deux personnes à qui tu peux parler de ces problèmes-là, qui sont plus ouverts sur ces questions de santé mentale. Et du coup, en post-crise, c’est important de leur parler : au téléphone, mais aussi pourquoi pas les voir. A chaque fois, avant d’y aller, je n’avais pas du tout envie d’y aller. Et après, finalement, ça m’avait trop du bien. Parce que ça te change les idées quand même, ou ça t’apporte un nouvel œil sur la question, ou souvent, ces personnes qui sont tes amis ou même tes thérapeutes, t’apportent de la bienveillance et de la compassion. Et comme je te disais, c’est ce dont tu as besoin. 

9. Ne te lance pas dans des réflexions sur la nourriture

Je sais aussi qu’après une compulsion, les ruminations fusent par millier dans ta tête. Et c’est souvent dans ces moments-là qu’on se met à procéder à des recherches sur internet. Du genre “quels types d’aliments manger après une crise ?” → La vraie réponse : mange normalement, de tout, sans exclure certains aliments. Ça aussi, c’est l’une des causes n°1 des compulsions. Après je sais que ce n’est pas aussi simple, et je sais que si tu soufres d’un trouble alimentaire restrictif, c’est vraiment très difficile pour toi de réintégrer des aliments qui te font peur. Mais le travail se trouve donc sur ces aliments qui te font peur, pas sur les aliments que tu dois manger après une crise. Le seul aliment que je peux conseiller c’est la banane, notamment si tu as recours au vomissement. La banane est forte en potassium et lorsque tu te fais vomir, tu as une chute du potassium, ce qui peut être très dangereux pour ton cœur. 

Peut-être que tu fais plein de recherche sur le nouveau régime que tu pourrais essayer dès demain pour compenser. Mais même chose, c’est retourner dans la restriction et tant que tu es bloquée dans ce cercle vicieux de restriction-compulsion, tu ne régleras rien. 

Et enfin, peut-être que tu tentes de calculer toutes les calories que tu as potentiellement ingérées durant ta prise alimentaire. (Je fais mes suppositions sur les comportements que j’avais). Même chose, ça ne sert à rien. Ta compulsion est terminée, passée. Tu veux calculer pour savoir le nombre de calories à compenser ? Mais c’est vraiment le mauvais chemin. Ce chemin-là, c’est celui qui t’amène à une autre compulsion pour sûr. Je te jure, je le sais parce que j’ai emprunté ce chemin-là et centaine de fois, et ça s’est toujours terminé par une autre compulsion (le lendemain ou dans les jours à venir).

Encore une fois, je dis tout ça avec énormément de bienveillance parce que je sais que dans les faits, tu as la sensation que faire tout ça te rassure et que tu n’as aucun autre choix que de compenser. Mais je me dois de te dire que c’est le chemin opposé à celui que tu dois prendre. Ce n’est pas du tout simple et tu ne parviendras pas à t’en libérer en une fois, mais tu vas y arriver. 

10. Et tes repas d’après ?

Sûrement que ta voix critique intérieur te dit de sauter le repas suivant, ou de te restreindre sur le ou les repas suivants. Mais une fois de plus, cela ne fera qu’indiquer à ton cerveau qu’il est dans la restriction, et donc que la prochaine fois qu’il sera face à de la nourriture qu’il lui fait envie, il en fera le stock en te faisant compulser avant la prochaine restriction. La restriction, je vois ça comme la pression qui augmente dans une cocotte minute. Et au bout d’un moment, elle finit par exploser sous la pression, ce qui donne naissance à la compulsion.

Donc vraiment, continue de t’alimenter, ne supprime pas tes collations si tu en prenais déjà, voire, ajoute des collations, car c’est peut-être aussi parce que tu as faim ou que tu t’interdis des plaisirs que tu finis par compulser.

restriction-anorexia

11. Fais des exercices de relaxation

Pratique des exercices de relaxation, pour gérer toutes les idées que tu as dans ta tête, toute l’anxiété générée par ta crise. Dans mon livre sur l’anxiété liée aux troubles alimentaires, je te propose 26 exercices pour gérer ton anxiété, basé sur 42 techniques différentes. Donc tu peux choisir la technique qui te correspond le mieux, qui est le plus efficace pour toi.

Le but est de calmer toutes les questions, les doutes que tu as dans ta tête. Et l’idéal est aussi de revenir sur l’instant présent, en recourant à un exercice de pleine conscience. Ça peut paraitre barbant dit comme ça. Mais vraiment, ça peut aider. Si tu veux, déjà, dans mon kit de guérison que tu reçois en t’inscrivant à la newsletter, je partage des techniques de détente. 

12. Recourir au journaling

apres-crise-boulimie

Comment j’ai pu oublier d’en parler en premier ? haha

Le journaling, c’est tout simplement le fait d’écrire ton ressenti. Parfois, juste après, tu n’as juste pas envie d’écrire et t’es tellement enseveli sous toutes ces émotions négatives, qu’en effet, ce n’est pas forcément le meilleur moment pour écrire, tu n’as pas la prise de recul nécessaire.

Mais le lendemain ou quelques heures après, tu peux écrire sur un journal ou juste une feuille de papier.

Le but, c’est d’écrire ce qu’il s’est passé mais sous un angle d’analyse. Je m’explique : en gros tu essaies de comprendre les déclencheurs : 

  • Est-ce que tu t’es restreint en amont ?
  • Est-ce que depuis plusieurs jours, semaine, mois… tu te restreins, tu t’interdis des choses… et même restriction mentale ! C’est-à-dire, peut-être que tu manges mais que dans ta tête tu te dis “c’est pas bien”, “il ne faut pas que je mange ça”, “ces aliments sont mauvais”, etc. 
  • Est-ce que dans ta journée ou récemment, tu as eu une contrariété ?

Ensuite, c’est d’expliquer comment ça s’est passé, quelles pensées et croyances erronées tu as eu (envers toi ou envers la nourriture, ou quoi que ce soit d’autres). 

Le but d’écrire, c’est d’identifier tout le côté émotionnel et essayer de comprendre les mécanismes qui se sont passés dans ta tête avant et au moment de la compulsion. C’est vraiment important pour pouvoir avancer dans ton chemin de guérison et te sortir du cercle vicieux des compulsions.

Ce n’est pas un travail simple à aborder, donc tu peux aussi t’accompagner d’un médecin spécialisé.

Et d’ailleurs, pour le côté émotionnel, ne bloque pas ce que tu ressens, ne minimise pas non plus. C’est normal que tu pleures, que tu aies peur, que tu sois affolé, que tu te sentes très mal. Je me souviens que moi après une compulsion alimentaire, j’étais dans tous mes états. Et les autres ne comprenaient pas autour de moi. Mais moi je te comprends. Et je sais à quel point c’est dur à accepter psychologiquement et même physiquement. Donc c’est normal que tu sois mal parce que tu es dans une grande souffrance et c’est une grande épreuve que tu traverses là, donc c’est normal. T’es légitime à ressentir tout ça.

13. Entamer une thérapie, un travail profond, sur le long terme

Ta crise s’est passée à l’instant T, sur une courte durée finalement (quelques minutes, quelques heures tout au plus). Et peut-être que dès que tu te sentiras mieux, tu préféreras ne plus y penser et basta. Mais si ça se répète plusieurs fois, rien que 2 fois c’est plusieurs fois, je te conseille vraiment de faire un travail profond.

 

La cause des crises de boulimie est différente selon chaque personne. Je donne quelques causes possibles : 

  • La restriction (le fait de se restreindre, même si toi, tu penses manger assez)
  • Les règles alimentaires (le manque de flexibilité dans l’alimentation, le fait de catégoriser les aliments comme “bon” ou “mauvais”, s’imposer de manger à telle heure, s’interdire des catégories d’aliments, tu planifies tous tes prises alimentaires, tu refuses des sorties sociales pour éviter des repas à l’extérieur, etc.)
  • La rigidité, le contrôle et le perfectionnisme imposé dans d’autres aspects de ta vie (et donc potentiellement, le fait de n’avoir aucune source de plaisir, autre qu’alimentaire)
  • Le fait de recourir à des activités de sport intense sans adapter sa ration alimentaire (l’organisme en manque d’énergie finit par compulser)
  • Le fait de traverser une période compliquée, d’être bloqué dans une relation toxique, d’être harcelé au travail, etc. (la nourriture devient alors une échappatoire)
  • Le fait d’avoir un traumatisme non résolu (la nourriture devient alors une façon de te dissocier, de te faire du mal)

Tu vois, il existe vraiment plein de raisons possibles, et je précise que ces raisons peuvent être cachées dans ton inconscient. 

Donc c’est vraiment important de faire un gros travail sur soi, ça prend du temps mais c’est nécessaire.

Et c’est aussi important de faire un gros travail d’acceptation corporel, de remise en question des standard de beauté. Et un gros travail sur les croyances erronées concernant la nutrition. Alors, ça peut paraitre barbant aussi comme travail à faire mais je vous jure que c’est essentiel. Personnellement, c’est depuis que j’ai fait ce travail (qui se fait en continu, sur plusieurs années honnêtement, petit à petit), que je n’ai plus jamais eu de compulsion. Pourquoi car depuis je ne suis plus aussi dur sur mon physique envers moi-même et je ne me restreins plus jamais, même mentalement. Vraiment ça prend du temps, rien de magique. Mais c’est un travail essentiel.

Dans le programme Butterflybody, le module 2 fait 3h30 et dedans il y a 26 exercices (c’est le module où y’a le plus d’exercice) où le but c’est justement de vous aider à identifier les racines profondes de ta relation conflictuelle avec ton image corporelle, apprendre à te détacher de ton influence familiale, des croyances erronées de la culture du régime, et beaucoup d’exercices pour travailler sur l’acceptation corporelle. Et dans le module 3, on travaille tout ce qui est alimentaire, les croyances erronées sur la nutrition, affronter ses peurs alimentaires, et se détacher de la compensation. C’est un travail qui nécessite vraiment du concret, donc c’est pour ça que je vous recommande de passer aussi par des thérapies concrètes comme la TCC (thérapie cognitivo-comportementale). Si vous voulez en savoir plus sur le programme, je mets le lien en description. 

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

14. Ne pas oublier que tu n’es pas seul

Vraiment, tu n’es pas seul. Des milliers de personnes connaissent des compulsions alimentaires dans leur vie, et beaucoup s’en sont sorti. On le voit d’ailleurs sur les réseaux sociaux, il y en a de plus en plus qui témoignent de leur passé avec les compulsions. Moi-même j’en ai eu, et je te le dis ,c’est possible de ne plus en connaître dans sa vie. Et oui, franchement, ça change la vie de ne plus en avoir. Ce n’est pas magique, c’est un long travail, douloureux, et pas du tout linéaire (j’ai eu des périodes où c’était revenu, notamment parce que je n’avais pas fini d’avancer sur certaines problématiques, comme l’acceptation corporelle par exemple). Mais vraiment, c’est possible d’en sortir, donc ne perd pas espoir.

15. Ne vois pas les compulsions comme quelque chose de négatif

Je sais que là, maintenant, c’est peut-être impossible pour toi de te dire que c’est positif. Moi au moment-même, je trouvais que les compulsions étaient la pire chose qui me soit arrivée dans mon histoire avec les troubles du comportement alimentaire. Mais en fait, les compulsions, c’est un signe de ton corps qui s’exprime, qui t’alerte que quelque chose ne va pas. 

Et il m’a fallu énormément de temps, beaucoup de recul, et d’en être presque sorti pour dire que les compulsions alimentaires que j’ai connu m’ont aidé dans ma vie. Cela m’a permis de travailler sur des choses dont je n’aurais travaillé si je les avais pas eu. Et sans ce travail, je ne serais pas aussi sereine avec mon corps et la nourriture aujourd’hui. Attention, ça ne veut pas dire que j’aime mon corps. J’ai toujours du mal avec certaines parties, mais plus jamais ça n’impacte ma façon de m’alimenter parce que je m’accepte physiquement (nuance avec le fait de l’aimer).

Et aujourd’hui, je dis même que les compulsions étaient des pulsions de vie de mon corps qui m’ont permis de sortir de l’anorexie.

Oui, je sais, c’est difficile de voir ça positivement, surtout que peut-être que tu prends du poids via tes compulsions. J’en ai pris du poids et c’était horriblement difficile à accepter. J’avais même des compulsions alors que j’avais repris tout mon poids, et que je n’étais clairement pas en sous-poids. Donc je sais, vraiment, à quel point c’est difficile.

D’ailleurs, je parle énormément de tout ça dans mon programme sur la faim extrême. Programme qui concerne les personnes qui sont dans un trouble alimentaire restrictif, je le précise. Mais si vous vous posez des questions sur ce programme que j’ai d’ailleurs appelé pulsion de vie, n’hésitez pas à m’envoyer un DM sur Insta ou un mail. 

Je termine en te disant : ne te dis pas qu’à cause de cette compulsion tu as foutu en l’air ta journée, ta semaine, ton weekend. Je sais que tous les conseils que je t’ai donnés là ne sont pas simples à appliquer dans l’immédiat. Et d’ailleurs, la plupart du temps, j’appliquais l’inverse de ces conseils-là. Mais c’est justement parce que je les ai faits et que je sais que ça ne mène à rien que je vous dis tout ça ici. 

Ne te dis pas non plus “demain, je me reprends en main” ou “c’était la dernière crise”. Parce que ça aussi, le cerveau comprend cela comme de la restriction. D’ailleurs, un jour, ça faisait des mois que je connaissais des compulsions, je n’avais pas une semaine sans compulsion (et souvent, c’était 2-3 dans la semaine). Et là, je me suis dit “bah ok, je lâche prise, si mon corps veut faire des compulsions, qu’il les fasse. Dans tous les cas, soit j’essaie de contrôler mon alimentation et ça fini toujours pas une compulsion. Soit, je laisse faire la compulsion… Dans les deux cas, ça finit par une compulsion”. Alors, j’avais fait déjà un gros travail dans ma tête en amont, mais à ce moment-là j’ai eu quand même un gros changement. J’ai commencé à avoir beaucoup moins de compulsions car mon cerveau savait que je n’étais plus dans l’optique de le restreindre, et j’étais ok d’avoir des compulsions. Dans la pratique, c’était quand même très difficile ! Mais le fait d’accepter mes compulsions et d’être même prête à me dire que j’en connaîtrais finalement d’autres ne m’a pas conduit à en avoir à répétition par la suite, mais m’a plutôt conduit à en avoir de moins en moins. 

Je te souhaite en tout cas plein de force, d’énergie positive pour cette épreuve que sont les compulsions. Je sais que c’est très difficile, j’ai eu des périodes où j’en pleurais tous les jours et je dirais même que c‘était la pire période de tous mes troubles du comportement alimentaire.. 

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, 4 commentaires
Idées de pages pour ton bullet journal

Idées de pages pour ton bullet journal

Idées de pages pour ton bullet journal

Il existe de nombreuses idées de pages pour créer ton bullet journal. C’est pourquoi j’ai décidé d’en dédier un article. Je vais notamment te parler des pages que j’ai conçues lorsque je souffrais d’anorexie, tout en complétant la liste pour te donner d’autres idées de page à créer. 

Quelques rappels avant de commencer…

Je commence en te rappelant de ne pas chercher à tout faire. Je vais te donner vraiment beaucoup d’idées. Et même si les photos que tu vois, les inspirations Pinterest que tu enregistres te donnent envie, fais attention de ne pas tomber dans “l’excès”. Parfois, au début, on a envie de tout faire. Mais finalement, tu risques de te fatiguer, voire te dégoûter du bullet journal si tu fais trop d’un coup.

Donc demande-toi réellement ce dont tu as besoin aujourd’hui dans ta vie : que souhaites-tu organiser ? quel domaine ?

Tu n’es pas obligé-e non plus de faire exactement pareil que moi ou que les inspirations des tableaux Pinterest. Encore une fois, un bullet journal est personnalisé. Donc tu peux prendre des éléments à droite à gauche pour constituer ta propre page, celle qui répond à TES besoins et qui te correspond. 

Enfin, tu n’es pas non plus obligé-e de faire des dessins artistiques. Tu peux faire beaucoup plus simple si tu en as envie. Si ta page n’est pas aussi “soignée” que celle que tu as vue en photo, ce n’est grave. Il n’y a pas de comparaison à avoir, ce n’est pas une compétition. Un bullet journal c’est là pour te faire du bien, pas pour te mettre la pression et te stresser 🙂 

Les pages pour la guérison de ton trouble alimentaire

Je te mets quelques pages que j’ai fait dans mon propre bullet journal de l’époque dans ce tableau Pinterest : 

Si tu ne souffres pas de trouble alimentaire, tu peux toujours lire ces idées de pages et les appliquer pour ta santé mentale en règle générale. Sinon, rendez-vous au paragraphe suivant !

Pour faire ce paragraphe, je pars de mon propre bujo de l’époque où je souffrais d’anorexie.

  • Les raisons de guérir 

C’est une liste que je conseille souvent de faire. Pour moi, elle est même indispensable. Personnellement, j’avais juste fait la liste et j’avais fait des petits dessins autour. Pour rappel, tu as une liste de 100 raisons de guérir pour t’inspirer dans mon kit de guérison que tu reçois gratuitement par email en t’inscrivant à la newsletter.

  • Les conséquences négatives de ton TCA

Une liste intéressante à faire lorsque la maladie te manque, que tu as envie d’écouter la voix du TCA.

  • Les choses à garder en tête

J’avais fait plusieurs pages comme ça. Il s’agissait en fait des arguments pour contrer la maladie. C’était des choses que je me disais, que les médecins ou psy me disaient ou que j’avais entendues à droite, à gauche. Tu peux par exemple recopier des choses que je dis dans les podcasts, sur Instagram, sur mon blog… et qui a raisonné en toi.

  • Les citations inspirantes

Je faisais des pages où je notais des citations inspirantes, mais aussi tes petits textes que je recopiais des livres de développement personnel. Si tu le souhaites, j’ai conçu un livre avec 138 textes inspirants : Des mots pour fleurir. Certains sont des textes que je m’étais écrit moi-même à l’époque dans mon propre bujo. Tu peux recopier des textes entiers ou juste des paragraphes. Ou peut-être certains textes vont t’inspirer tes propres arguments pour contrer la maladie.

Dans mon carnet de notes et le feel-good planner, il y a également de nombreuses citations inspirantes.

  • Lettre à ton corps 

Tu peux également écrire une lettre à ton corps en lui demandant “pardon” pour tout ce que ton trouble alimentaire a pu lui faire subir, et en lui expliquant que tu souhaites prendre soin de lui. Une lettre pour lui dire merci d’être toujours là. J’avais écrit une lettre à mon corps dans cet article si tu souhaites t’inspirer. 

  • Affirmations

J’avais fait une liste des affirmations positives à se répéter. Il y a aussi une liste d’idées de mantra dans le kit de guérison. Du coup, elles étaient très liées à ma guérison, mais tu peux le faire sur les sujets que tu souhaites.

  • Difficultés rencontrées

Les difficultés que tu rencontres dans ton chemin de guérison. Ça te permet d’en prendre conscience, de mettre des mots dessus.

  • Points sur ma vie : 

Je notais dans une colonne ce que je voulais changer dans ma vie, et l’autre colonne comment je pouvais le faire. Donc même chose, c’était très lié à ma guérison, mais tu peux le faire sur différents aspects de ta vie.

  • Les activités pour prendre soin de mon corps
  • Les leçons de vie que je retenais : Je m’inspirais beaucoup des livres de développement personnel que je lisais.
  • Social boost : J’avais appelé la liste “social boost” là où je notais toutes mes idées de petites activités pour relancer ma vie sociale.
  • Ce que mon corps me permettait de faire.
  • Conseils pour prendre confiance en moi : Je notais des conseils, des exercices que j’avais lus dans des livres ou entendus.
  • Exercices pour mieux gérer son anxiété.

Je notais des conseils, des exercices pour mieux gérer mon stress. Pour rappel, j’ai fait un livre où je donne +26 exercices, donc +42 techniques pour mieux gérer son stress & anxiété, notamment lié aux TCA.

Et ensuite, j’ai fait plein d’autres pages que je vais lister dans cet article. Ce sont des pages plus générales pour me fixer des objectifs, travailler ma gratitude, noter des choses positives, etc. Mais ce sont toutes des choses qui m’ont beaucoup aidé dans ma guérison. De toute façon, je te laisse regarder aussi les exemples de pages que j’ai mis dans mon tableau Pinterest.

Idées de pages pour booster ta santé mentale

Le fait de noter des choses positives conditionne ton cerveau à être plus orienté solution, à être plus optimiste. Noter des motivations, des objectifs, des projets… t’aident aussi à te tourner vers l’avenir, t’aident à avancer.

  • Noter les souvenirs positifs de chaque mois
  • Idées de self-care : Tu peux énumérer les idées d’activités à faire pour prendre soin de toi.
  • Les petits plaisirs qui te rendent heureux-se
  • Bucket list : les choses que tu veux faire au moins une fois dans ta vie
  • Les choses qui te motivent dans la vie
  • Tes projets futurs 
  • Ta journée idéale, de rêve
  • Brain dump” : c’est une page où tu déverses tout ce que tu as dans ta tête. Ça peut être des pensées négatives, du stress… comme ça peut être des choses plus positives. Soit tu écris, soit tu illustres par des petits dessins.
  • 1 mot par jour” (ou par mois) : C’est noter chaque jour ou chaque mois (si tu le fais à l’année) un mot qui résume ta journée.
  • Therapy notes” : c’est soit noter par anticipation les problématiques que tu as envie d’aborder avec ton thérapeute. Ou soit, après la séance, noter un résumé : les prises de conscience, les actions à mettre en place, etc.
  • Plan sur 5 / 10 ans : c’est te projeter sur l’avenir et noter ce que tu voudrais avoir dans ta vie dans 5 ou 10 ans
  • Les réalisations, des accomplissements de ta vie dont tu es fière
  • Pages de gratitude : noter toutes les choses pour lesquelles tu es reconnaissante dans ta vie. Si tu es inscrit à la newsletter, tu as reçu le ebook de la gratitude (que tu reçois au 5ᵉ jour)
  • Les faits à propos de moi : les faits qui te définissent, ou ce qu’il y a à savoir sur toi.

Idées de pages plus classiques de bullet journal

Je n’en ai pas reparlé ici car j’en ai parlé dans l’article précédent. Mais évidemment, tu peux faire les pages “classique” de la méthode initiale du bullet journal avec le future log, l’index, les clés. C’est vrai qu’à la base, c’est aussi une méthode d’organisation, donc on retrouve beaucoup de pages de calendrier, de planning, etc.

Moi, je faisais souvent une page d’organisation mensuelle avec la liste des tâches, des événements, les notes importantes du mois. Et parfois, je faisais les pages de planning hebdomadaire. 

Tu peux aussi faire des pages d’objectifs annuel, mensuel, hebdomadaire…

Comme j’expliquais dans l’article précédent, je n’utilisais par mon bullet journal principalement pour ça, et encore moins pour les to do liste du quotidien. Comme ça changeait beaucoup et que je voulais aller vite là-dessus, je le faisais dans un autre carnet beaucoup moins soigné.

Tu peux toi aussi choisir de fonctionner comme ça. Et si tu le souhaites, j’ai conçu le self-care planner où tu auras toutes les pages de planning classiques (mois, semaine, jour) et d’autres outils phares qui m’ont aidé pour prendre soin de ma santé mentale. Je te laisse découvrir ça :

Autres pages de collection pour ton bujo : 

Activités / Loisirs : 

  • Les livres à lire
  • Livre des livres lus (et notation de ce que tu en as pensé)
  • Les films à voir
  • Les meilleurs films
  • Les séries à voir (ou celles qui ont été vues)
  • Suivi des séries
  • Endroits à visiter
  • Endroits visités
  • Musiques favorites
  • Podcast favori
  • Activités et sorties que tu as envie de faire
  • Ce que tu emmènes dans ta valise
  • Social Log : identifiants sur les différents réseaux sociaux
  • Les sites internet favoris
  • Liste de tes boutiques favorites
  • Les paroles de chansons qui t’inspirent

Fêtes : 

  • Idées de cadeau pour les autres
  • Christmas plans
  • Traditions / fête
  • Dates anniversaires
  • Wish list pour ton anniversaire

Travail : 

  • Énumérer les tâches pour les différents projets
  • Suivi de l’avancement de tes projets
  • Contacts importants
  • Tes objectifs professionnels (pour faire évoluer ta carrière)
  • Rdv importants sur l’année/mois
  • Les compétences que tu souhaites acquérir
  • Log professionnel : tes identifiants des différents outils que tu utilises au travail

Études :

  • Emploi du temps
  • Calendrier de tes examens
  • Nom des profs et des salles de cours
  • Notes par matières
  • Projets de groupe : les membres, les matières, ta liste des tâches, les dates de rendu, etc.
  • Les écoles / métiers qui t’intéressent
  • Conseils pour réviser (je t’en donne 26 dans mon livre sur l’anxiété)

Finance : 

  • Jar d’économie pour t’aider à épargner
  • Budget : répartition de ton budget mensuel
  • Dépenses du mois
  • Suivi de crédit bancaire

Routines :

  • Routine matinale
  • Routine du soir
  • Conseils pour mieux dormir
  • Routine pour prendre soin de tes cheveux (tu trouveras une check list pour prendre soin de tes cheveux après les TCA dans mon kit de guérison offert)
  • Routine pour prendre soin de ta peau
  • Routine pour te maquiller

Inclassables, mais sympa à faire : 

  • Rêves que tu as faits dans la nuit
  • Tes prénoms favoris (si tu as envie d’enfant un jour)
  • Idées pour organiser ton mariage (si tu as envie de te marier)
  • Souvenirs nostalgiques de ton enfance (qui te met du baume au cœur)
  • Astuces / conseils sur n’importe quel sujet qui t’intéresse
  • Les produits que tu as envie d’avoir 

Et enfin, il y a les pages de tracker. Mais je vais en dédier un article spécifique ! 

Voilà, j’ai essayé de te donner une liste assez complète d’idées pour ton bullet journal. Mais en réalité, il en existe encore plein d’autres ! Parce que cette liste peut être déclinée à l’infini. Ça dépend tellement de TA vie, de TES envies, de TON organisation. 

D’ailleurs, n’hésite pas à me partager si tu as réalisé d’autres pages pour compléter cet article et inspirer les autres 🙂 

Et puis une fois de plus, je t’invite à aller sur Pinterest sur les différents tableaux que j’ai faits. Tu pourras avoir plein d’idées également 🙂 

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