“Comment savoir si mon corps a retrouvé son poids de forme ?”

C’est une question que l’on m’a déjà souvent demandée, et je pense que j’ai dû aussi me la poser lorsque je souffrais moi-même d’anorexie.
En général, “retrouver un poids de forme,” c’est un peu l’objectif général que l’on se donne pour guérir de son trouble alimentaire. C’est peut-être même l’objectif que t’a donné un médecin, un de tes proches… ? Bref, c’est un peu une donnée qui revient souvent dans le cadre des troubles alimentaires.
Pourtant, je l’ai déjà dit pleeeeeeeein de fois. Le poids de forme, tout comme le poids en général, ne sont pas des indications de guérison d’un trouble alimentaire. Et je le redis : prendre du recul vis-à-vis des chiffres, se détacher de la balance, de son poids… C’est vraiment indispensable, ça fait partie de la guérison (même si je sais bien que c’est bien plus facile à dire qu’à faire. Mais si je n’avais jamais pris ce recul-là, j’aurais toujours un pied dans les TCA, je serais dans ce que j’appelle la quasi-guérison).
Pour autant, je vais quand même répondre à cette question en vous donnant les signes et je vous partagerai quelques conseils.
Qu’est-ce que le poids de forme ?
Je commence par redéfinir ce qu’est le poids de forme.
Le poids de forme, c’est le poids que le corps maintient naturellement pour être en bonne santé. C’est un poids où le corps fonctionne de façon optimale (tant sur le plan physique, mental, hormonal, etc.). Deux choses qui sont essentielles à dire, selon moi, concernant le poids de forme :
Il varie d’une personne à une autre.
Il n’est pas défini selon votre taille, votre âge… Il est défini surtout selon la génétique. Donc ça, c’est vraiment important à garder en tête parce que ni moi, ni votre médecin, ni vous, ni n’importe quelle personne autour de vous ne pouvons prédire votre poids de forme. J’ai dit “ni moi” parce que parfois, on me pose la question “quel doit être mon poids de forme ?”, et je n’ai pas la réponse. Et je sais que ça, c’est vraiment difficile à accepter, parce qu’on est dans une société où l’on vous fait croire que vous avez le contrôle sur ça, que vous pouvez décider de votre poids de forme. Mais si vous cherchez à atteindre un poids précis, vous perdez le contrôle des besoins de votre corps, vous vous déconnectez de votre corps, et vous vous éloignerez justement de votre poids de forme. Donc tout ça pour dire que c’est inutile de se donner un objectif de poids de forme. Parce que vous ne pouvez pas le deviner en amont. Et si jamais vous dépassez ce poids que vous vous fixez, vous allez être affolé. Vous allez penser que vous vous y prenez mal, et donc vous allez vous engager dans des comportements de restriction ou de compensation… bref, vous n’allez absolument pas agir dans le cadre de votre guérison (au contraire).
il ne s’agit pas d’un poids fixe.
L’autre chose que je trouve importante à dire concernant le poids de forme, c’est qu’en réalité, il ne s’agit pas d’un poids fixe. Il s’agit d’une fourchette de poids, dans laquelle vacille votre corps, et dans lequel il se sent bien. Parce que oui, le poids varie, et c’est NORMAL. Vous n’êtes pas une machine qui doit cocher des cases et être réglée précisément sur une seule donnée numérique. Votre poids de forme ne sera pas le même toute votre vie. On ne fait pas le même poids de forme à 15 ans, à 20 ans, à 30 ans, à 40 ans… à 60 ans, etc. Il faut accepter que nous sommes des êtres vivants, on évolue avec le temps, on ne reste pas figé à un poids toute notre vie. Et encore une fois, il faut l’accepter.
votre poids de forme ne sera peut-être pas le même qu’avant de tomber malade.
Donc, une autre chose à accepter, c’est que votre poids de forme ne sera peut-être pas le même qu’avant de tomber malade. Et d’ailleurs, un poids de forme ne dit rien de votre silhouette non plus. Je trouve que je n’ai absolument pas la même silhouette entre aujourd’hui et avant la maladie (j’avais 19 ans quand je suis tombée malade, j’en ai maintenant 29.) Donc 10 ans me séparent de ce moment-là. Évidemment, mon corps a changé. J’étais donc persuadée de faire un poids nettement supérieur à mes 19 ans. Vous le savez, la balance ne fait plus partie de ma vie, donc je ne connaissais spas mon poids, c’étaient des suppositions. Avec la grossesse que j’ai eue, j’ai été amené à connaître mon poids du 1ᵉʳ mois. Et j’ai été très étonné de réaliser qu’en fait, mon poids était 2-3 kilos en deçà de ce que je pesais au moment où je suis tombée malade. Tout ça pour vous dire que le poids ne veut rien dire, car pourtant, ma silhouette et mes formes se sont davantage développées entre temps. Je ne sais pas si vous avez déjà vu ces photos aussi où l’on voit genre 5 personnes avec une silhouette totalement différente, et il y a une phrase en dessous qui indique qu’en fait, elles font toutes le même poids. Cette image partage la même idée que ce que je viens de vous présenter.
Donc voilà, je vous ai redéfini ce qu’est le poids de forme, dans un contexte de guérison de TCA.
Comment accepter que l’on ne puisse pas choisir son propre poids de forme ?
Je viens de vous dire plusieurs fois que c’est primordial d’accepter que vous n’avez pas de contrôle sur ce poids de forme.
Mais alors, comment faire pour l’accepter ? C’est quelque chose que l’on me demande aussi.
Et moi je vous demanderai de vous poser d’autres questions :
- Pourquoi ne pas l’accepter ? Pour quelles raisons ?
- Qu’est-ce qui se passerait si vous ne pouvez pas le contrôler ?
- Vous avez peur d’être une personne moins bien ? Moins belle ? Qui a moins de valeur ?
- Vous avez peur d’être moins méritante ? De moins réussir votre vie ?
- Vous avez peur de ne pas réussir votre vie si vous ne contrôlez pas ça ?

La réalité, c’est que tout ça, c’est des croyances erronées, que vous avez à cause de la maladie, ou à cause de ce qu’on vous a inculqué, à travers la culture du régime, ou à travers votre éducation. Et c’est ultra-important de comprendre les croyances erronées que vous avez derrière ça, les peurs que vous avez, pour les déconstruire.
Pour l’accepter, c’est aussi indispensable de faire un vrai travail d’acceptation corporelle (en retraçant votre histoire avec votre corps, les origines des croyances erronées que vous avez sur votre corps/votre poids. En apprenant à identifier les discours de la culture du régime, en apprenant à prendre du recul, à se protéger. Et en faisant des exercices pour apprendre à voir son corps autrement qu’à travers l’apparence, à mettre en place des routines, des exercices pour nouer une relation de confiance avec son corps.)
Donc tout ce que j’ai dit là, c’est quelque chose qui prend du temps déjà, mais qui doit être fait dans la guérison des TCA. C’est souvent quelque chose qu’on passe à la trappe parce qu’on ne sait pas trop comment le travailler. Je vous invite à trouver un psychiatre ou thérapeute spécialisé en TCA avec qui vous pourriez travailler ça.
Une grosse partie de mon programme Butterfly Body se concentre aussi sur ça, si vous voulez le travailler en autonomie.
Le temps aide aussi. Juste le temps ne suffit pas, c’est certain. Mais je trouve qu’avec le temps, j’accepte mieux en général les choses sur lesquelles je n’ai pas de contrôle. Je trouve que c’est quelque chose sur laquelle j’ai beaucoup travaillé dans ma guérison : me demander “est-ce que tu as vraiment le contrôle ? Si la réponse est non, alors la seule chose sur laquelle tu as le contrôle, c’est ta façon de voir les choses sur ce point-là”. J’avais lu une citation durant ma guérison qui avait énormément résonné en moi, donc je vous la partage si jamais ça peut résonner en vous : “On ne peut pas contrôler ce qui nous arrive, mais on peut contrôler la façon dont on y répond.”
Les signes physiques démontrant que tu as atteint ton poids de forme
J’ai pris beaucoup de temps avant d’arriver aux signes. Parce que je voulais vraiment insister sur le fait qu’on ne peut pas contrôler le poids de forme, et que ça ne doit pas être un objectif de votre guérison.
Après, oui, il y a des signes physiques et psychologiques qui indiquent que tu as atteint ce poids de forme.
Je commence par vous parler des signes physiques :
Le poids est maintenu naturellement.
Ça, je l’ai déjà dit, mais qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Ça veut dire qu’il n’y a pas d’actions de compensation ou de restriction qui sont faites pour maintenir ce poids. Typiquement, quelqu’un qui calcule à la lettre ses calories par jour pour s’assurer qui ne dépasse pas x calories/ jour au risque de dépasser le poids qu’il fait ; c’est que ce n’est pas son poids de forme. C’est que ce nombre de calories n’est pas non plus adapté aux besoins de la personne. Donc ça, c’est quelque chose que vous pourrez vous rendre compte sur le long terme. Parce que, notamment dans le cadre d’une reprise de poids après un TCA restrictif comme l’anorexie, il peut y avoir des variations de poids au début qui sont complètement normales (même si je sais que ça fait peur). J’ai fait une vidéo sur ce sujet qui est gratuite, dans mon programme offert. Si vous ne l’avez pas encore vu, vous pouvez vous inscrire à ce programme ici.
Les sensations de faim & de satiété sont stables.
Ça, c’est aussi un bon signe que vous avez atteint votre poids de forme. Mais c’est quelque chose que vous ne verrez pas rapidement, parce que là aussi, les sensations de faim & de satiété ne reviennent pas du jour au lendemain ni de façon linéaire. C’est-à-dire que si certains jours, vous avez la sensation de les avoir retrouvés, de savoir les écouter, d’autres jours, ça peut être complètement anarchique. Je ne sais pas si vous vous êtes déjà cassé une jambe ou fais une entorse à n’importe quel membre en fait : la guérison n’est pas linéaire. Il y a des jours où la douleur peut être plus importante alors que ça semblait pourtant aller mieux.
le retour du cycle menstruel pour les femmes ?
Un autre signe physique qui peut être clairement questionné, c’est le retour du cycle menstruel pour les femmes.
C’est un facteur sur lequel beaucoup de personnes du corps médical (et pas que d’ailleurs) vont se baser et le prendre comme indicateur de guérison et comme retour d’un poids de forme.
Pourquoi c’est discutable ?
Parce qu’encore une fois, ce qui va surtout jouer ici, c’est la génétique. Certaines personnes vont vite retrouver des cycles menstruels alors qu’elles n’ont absolument pas atteint leur poids de forme, et d’autres personnes sont à leur poids de forme depuis quelques mois, pourtant, les règles ne reviennent pas. Ça, c’est vraiment propre à chacun et encore une fois, vous n’avez pas le contrôle là-dessus. Donc moi, je ne le mettrai pas en signe physique d’un poids de forme atteint.
Température corporelle régulée
Les personnes qui sont en sous-poids ont souvent du mal à réguler leur température corporelle et ont donc très facilement froid, même en été parfois. Lorsque le poids de forme est atteint (et maintenu), le corps sait à nouveau réguler sa température corporelle.
Retour de la libido
Même chose, le retour de la libido peut être un signe que vous avez retrouvé votre poids de forme. Mais une fois de plus, ça reste subjectif à chaque personne. Quand on dit qu’il existe autant de TCA que de personnes qui en sont atteintes, c’est parce que le TCA se manifeste différemment chez chacun. Et donc certains vont être plus vite affectés par ce symptôme, alors que d’autres non. Et ce n’est pas parce que vous n’avez jamais eu de baisse de libido que votre TCA était moins grave ou que vous avez gardé votre poids de forme. Tout comme les femmes qui n’ont jamais vu leurs règles s’arrêter, ça ne veut pas dire qu’elles ont toujours été à leur poids de forme. Encore une fois, la génétique a un rôle majeur.
Amélioration du système immunitaire
Un corps qui est malnutri, dont les besoins ne sont pas comblés, est forcément carencé. Donc c’est un corps qui est plus susceptible de tomber malade. Alors, personnellement, je me souviens que les premières années dans la maladie, à l’inverse, je n’étais pas du tout malade. Et donc j’étais fière, je disais “bah vous voyez, c’est depuis que je mange mieux !”. (Parce que selon moi, au début, je faisais juste un rééquilibrage alimentaire). Mais par la suite, je n’arrêtais pas de tomber malade h24, à me choper le moindre virus. En fait, au début, je ne me donnais même pas la possibilité de m’arrêter ½ journée pour être “malade”. J’avais la sensation sans doute de trop m’écouter, de ne pas mériter de repos donc “je tenais bon”. Mais jusqu’à ce que mon corps n’en puisse plus. Je vous le dis, au cas où vous vous faites la réflexion que vous n’êtes pourtant jamais malade, même en étant dénutri. C’est peut-être tellement vous bloquez mentalement.
Finalement, en vous donnant ces différents signes physiques, je me rends compte que oui, il y a des signes. Mais en fait, ils ne sont pas immédiats (dans le sens où ce n’est pas dès que vous avez atteint votre poids de forme, vous récupérez un bon système immunitaire, vous avez une bonne gestion de votre température corporelle, etc. Le temps et la génétique influent énormément.
Les signes psychologiques attestant que tu as atteint ton poids de forme
Je me suis noté quelques signes plutôt d’ordre psychologique cette fois:
Meilleure gestion du stress & des angoisses
Lorsque vous aurez atteint votre poids de forme, vous pourrez remarquer une meilleure capacité à gérer votre stress aussi bien de façon mentale que physique d’ailleurs. Quand je dis physique, c’est que vous aurez moins de maux de tête ou de fatigue générés par le stress. Et d’un point de vue psychologique, vous verrez que vous aurez moins d’angoisses irrationnelles. Avant de reprendre du poids, j’avais une peur bleue de regagner du poids. J’étais persuadée que j’allais reprendre indéfiniment, j’avais peur de ne plus contrôler, j’avais peur de mal prendre, j’étais vraiment mal. Et à mesure que je reprenais du poids, même si évidemment, ce n’est pas simple à accepter sur le moment-même et ça restait difficile, bah pour autant, ces angoisses diminuaient. Et à la fin, j’acceptais des choses qui, quelques semaines auparavant, m’auraient semblé insurmontables. Parce qu’un corps qui n’a pas atteint son poids de forme est un corps qui a un cerveau dénutri. Et un cerveau dénutri, c’est un cerveau qui a peur, qui est obsessionnel, irrationnel, avec une réalité complètement biaisée. C’est un cerveau qui est plongé constamment dans un environnement anxieux.
Et donc, plusieurs autres signes, qui sont la conséquence de ce que je viens d’expliquer :
- Moins d’obsession autour du poids, de la nourriture
- Moins d’anxiété lors des repas
- Capacité à penser à d’autres choses, à avoir de nouveaux projets, à ressentir davantage de joie, de plaisir avec d’autres choses que de la nourriture, du sport, etc.
En gros, les pensées autour de la nourriture et du corps seront moins envahissantes, vous aurez moins ce besoin de devoir tout anticiper, tout contrôler avant/durant les repas, vous aurez une meilleure gestion de la culpabilité.
Mais globalement, une fois de plus, comme pour les signes physiques, ces signes psychologiques, ils viennent avec le temps. Ce n’est pas dès que vous aurez atteint votre poids de forme que tout va s’apaiser. Et d’ailleurs, ce n’est pas qu’en atteignant votre poids de forme que tout va s’apaiser, surtout sur les aspects psychologiques. Ce que je veux dire, c’est que c’est primordial de coupler la réalimentation (et reprise de poids) avec des thérapies psychologiques pour travailler sur tout l’aspect mental de la maladie. Je l’ai déjà souvent dit, les TCA demandent une prise en charge pluridisciplinaire. C’est-à-dire que sans travailler sur le côté psychologique, ce n’est pas possible d’en sortir, mais tout comme sans atteindre son poids de forme, sans réintégrer toutes les catégories d’aliments sans les diaboliser, on ne peut pas non plus parler de vraie guérison.
“Si j’ai encore des symptômes de la maladie, ça veut dire que je n’ai pas atteint mon poids de forme ?”
Non vraiment, comme je dis, il y a aussi le temps qui joue et la génétique. Donc c’est possible que vous n’ayez toujours pas vos règles ou que vous avez toujours énormément d’angoisses, alors que vous arrivez doucement à votre poids de forme ou que vous l’avez atteint. D’où l’importance de se donner du temps et d’où l’importance aussi de faire un travail pluridisciplinaire. Par exemple, parfois, certaines personnes ne focalisent sur le poids et font tout pour atteindre un certain poids. Sauf qu’en parallèle, elles n’ont fait aucun travail sur les croyances erronées des aliments qu’elles ont peur, ou aucun travail d’acceptation corporelle, donc il y a encore énormément d’angoisses obsessionnelles autour du poids et de l’alimentation.
Après, moi, je suis littéralement passée par là, c’est-à-dire que j’ai regagné du poids et de mon expérience, on note quand même assez rapidement déjà des effets positifs. Par exemple, assez rapidement, j’ai ressenti un regain d’énergie ou d’intérêt sur de nouveaux sujets/projets. Assez rapidement, j’ai remarqué que certaines angoisses étaient amoindries. Quand je dis assez rapidement, c’était en moins de 2 mois. Mais pour d’autres symptômes, ça a pris beaucoup plus de temps. Donc encore une fois, c’est subjectif.
Rah, je suis désolée, parce que ça doit être frustrant d’entendre ça pour les personnes qui s’attendaient à une réponse précise de ma part à la question “quand est-ce qu’on sait si on a atteint notre poids de forme ?”
Votre poids de guérison n’est pas forcément votre poids de forme.
Après une autre chose que je voudrais partager, c’est que le poids se stabilise aussi avec le temps. Ce que je veux dire, c’est que le poids que vous pourriez atteindre durant la guérison n’est pas forcément votre poids de forme non plus.
Pourquoi je dis ça ? Parce que, comme j’ai connu le poids que je faisais au 1er mois de ma grossesse, ou du moins juste avant, et j’ai donc vu qu’il était inférieur au poids que je faisais la toute dernière fois où je m’étais pesée lorsque j’étais en guérison de l’anorexie. Le poids en guérison peut vraiment beaucoup fluctuer et être influencé par de nombreux facteurs (rétention d’eau, digestion ralentie qui maintient les aliments plus longtemps dans le bol intestinal, hormones, etc.).
Ce qu’il faut retenir là-dedans, c’est que votre corps sait ce qu’il fait. Il agit pour vous et son objectif de vie, c’est d’être en bonne santé. Il n’a aucun intérêt à ne pas être en bonne santé. Donc s’il doit se stabiliser, il le fera. Et c’est quand vous lâcherez prise, que vous lui ferez confiance sur sa capacité à vous mener à son poids de forme, le poids où il est en bonne santé, qu’il vous y mènera justement à ce poids de forme, naturellement.
“Comment faire pour accepter son poids de forme s’il est supérieur à celui que je veux ?”
Alors, ça, c’est une question que l’on m’a posée. Et honnêtement, si vous vous la posez également, c’est que vous n’avez toujours pas accepté le fait que vous ne pouvez pas contrôler votre poids de forme. Et en vrai, ce n’est pas grave. Je veux dire que moi aussi, j’ai eu une longue période durant laquelle je n’acceptais pas ça. ça prend du temps. Et là, le fait de lire cet article, ça va vous permettre de semer une graine qui germera peut-être dans encore quelques mois. Ou ça aidera peut-être une autre graine à germer. D’ailleurs, n’hésitez pas à le lire plusieurs fois, pas d’affilée, genre dans 1 semaine ou 1 mois… pour entendre d’autres informations. C’est comme lorsque vous regardez un film plusieurs fois, la 2ᵉ ou 3ᵉ fois, vous allez parfois repérer des éléments que vous n’aviez pas vus la 1ʳᵉ fois. Ou parfois, lorsqu’on relit un livre, on y voit un message différent de la première fois où on l’a lu : parce qu’on n’est pas toujours disposé/prêt à tout entendre. Donc bref, ça peut être intéressant de le lire plusieurs fois.
Donc comment faire pour accepter que ce poids de forme est supérieur… eh bien je vous renvoie un peu plus haut, à ce que j’avais dit en amont quand je réponds à la question “Comment accepter que l’on ne puisse pas choisir son propre poids de forme ?”
Je sais que vous aimeriez avoir un chiffre précis, savoir exactement quand vous aurez atteint votre poids de forme. Mais ce n’est pas possible. Et accepter ça, ça fait partie de la guérison. Accepter que vous ne puissiez pas tout contrôler.
Accordez du temps aussi à votre corps pour retrouver ses repères, se réguler, se réparer.
Je sais, vraiment, que ce n’est pas simple. Je vous dis ça maintenant que je suis sortie des TCA, que mon poids est stabilisé. Mais j’ai tout de même fait un gros travail d’acceptation corporel, pour accepter que mon corps est bien fait. Et c’est quelque chose qui vous servira pour toute votre vie. J’en suis la preuve une fois de plus. Je sors de 9 mois de grossesse au cours desquels j’ai pris 14 kilos (même si je ne voulais pas le savoir, j’ai fini par le savoir, car on te pèse à chaque rdv. Non pas qu’on veuille surveiller ton poids d’un point de vue apparence, mais une prise de poids rapide dans le cadre de la grossesse pourrait être lié à un diabète gestationnel ou à une autre pathologie qui mettrait en danger le bébé, donc c’est très surveillé).
Bref, si je n’avais pas fait ce travail d’acceptation corporelle et de confiance en mon corps durant la guérison des TCA, je pense que je vivrais très mal le post-partum d’un point de vue corporel, que je me pèserais sans cesse (et c’est hors de question que je remonte sur une balance chez moi, ça reste médical pour moi).
Donc, sachez que ce travail que vous faites là, vous le faites pour votre guérison, mais plus globalement, vous le faites pour votre vie, pour avoir un rapport plus sain à votre apparence, au corps, au poids d’un point de vue général. Et croyez-moi, vous vous démarquerez dans ce monde où (j’ai l’impression), la plupart des gens ont une relation très malsaine au poids et au physique plus globalement.
Aujourd’hui, avec le recul, je sais à quel point le poids est insignifiant, dans le sens où vraiment, ça ne veut rien dire. Ça ne dit pas qui tu es, ça ne dit pas non plus forcément ton état de santé. Si tu te fies à l’IMC par exemple, tu as plein de gens qui sont en mauvaise santé (en sous poids comme en surpoids) alors qu’en réalité, pas du tout. Et je vous dirais encore plus que le poids, dans le cadre de la guérison d’un TCA restrictif (où vous avez perdu du poids notamment), la première année, c’est encore moins parlant. Comme je vous l’ai dit auparavant : à cause de la rétention d’eau, des hormones qui ne sont pas encore forcément stables, de votre digestion qui tourne encore au ralenti… Enfin, je vous conseille vraiment d’aller voir la vidéo que j’ai faite qui s’appelle “Ce qui peut se passer vis-à-vis de ton poids” au début de la reprise de poids.
Ce que je peux vous dire en mot de fin, c’est réellement de vous accorder du temps et de faire confiance à votre corps. Et puis, un conseil indispensable que je ne cesserais de donner : c’est de lâcher votre balance. Vraiment, c’est ultra-important. Votre balance, pour le moment, c’est un outil de votre TCA, pas de votre guérison.
Bon désolée, parce que cet article peut être frustrant si vous vous attendiez à une réponse claire qui répondrait à la question posée dans le titre. Mais je préfère être honnête et vous rappeler l’importance de vous détacher des chiffres. Si vous voulez compléter, je vous invite à écouter un autre article que j’ai fait il y a un peu plus longtemps où je parle de l’IMC (et du poids de forme d’ailleurs) et j’explique pourquoi ce sont de mauvais indicateurs pour les troubles alimentaires.
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