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Anorexie : je vous raconte mes séjours à l’hôpital

Anorexie : je vous raconte mes séjours à l’hôpital

Anorexie : je vous raconte mes séjours à l’hôpital

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En écrivant mon article tout savoir de l’hospitalisation à temps complet en TCA, j’ai eu envie de vous raconter mes propres hospitalisations lorsque j’étais anorexique. Je tiens avant tout à dire que ceci est mon ressenti personnel et que malgré que cela ait été difficile, j’en retire une expérience positive. Mais je sais que certains patients ont mal vécu leur hospitalisation et cela leur aurait même fait plus de mal que de bien. Cela dépend du vécu, mais également du service hospitalier. Dans cet article, je vais donc vous expliquer comment j’ai éprouvé mes deux séjours hospitaliers : de mes premiers moments en précisant les routines journalières et hebdomadaires du service dans lequel j’étais. Attention, ces routines sont propres à l’hôpital dans lequel j’étais. Tous les services de troubles alimentaires ne fonctionnent pas pareil, mais cela peut vous donner une idée des méthodes utilisées.

Mon histoire

Pendant mon anorexie, j’ai vécu deux hospitalisations en service addictologie TCA (trouble du comportement alimentaire). Concrètement, c’était un service où la majorité des patientes était des femmes anorexiques. J’ai connu seulement  deux garçons anorexiques en six mois d’hôpital. De temps à autre, il y avait également des boulimiques qui venaient se sevrer des leurs crises et vomissements pour une durée de deux ou trois semaines.

Ma première hospitalisation, j’y ai été contrainte suite à un syndrome de renutrition. C’est-à-dire que mon intestin avait cessé de fonctionner, j’ai alors passé 10 jours en réanimation avant de me faire hospitaliser près de 3 mois au service des TCA.

Ma deuxième hospitalisation, c’est moi qui l’ai demandé. Elle a eu lieu six mois après la première. J’oscillais entre compulsions alimentaires et restriction, et je ne parvenais pas à me sortir de ce cercle infernal. J’ai donc décidé de mettre ma vie en pause, d’arrêter mes études et de me faire hospitaliser une nouvelle fois. J’ai dû patienter trois semaines sur liste d’attente avant de pouvoir commencer ma deuxième hospitalisation de trois mois. 

Les premiers jours à l'hôpital

Les premiers jours sont assez déroutants. Il faut s’adapter à une nouvelle organisation, à de nouvelles règles et de nouvelles personnes. Vous réalisez pendant ces premiers jours que vous serez enfermé pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois avec de nombreuses restrictions (peu de visite, accès à Internet et au téléphone limité, pas de contrôle sur les repas…). Je ne vais pas vous mentir, lorsque vous entrez à l’hôpital, vous n’êtes pas en colonie de vacances. C’est vraiment une étape très difficile de votre histoire que vous vous apprêtez à vivre. Mais elle est parfois nécessaire pour justement vous permettre de continuer à vivre.

Généralement, le premier jour, lors de votre admission, vous constituez votre dossier avec l’équipe soignante : vous racontez comment agit votre trouble alimentaire dans votre vie quotidienne. C’est essentiel d’être honnête et transparent avec le personnel soignant. Ils ne vont pas vous juger. Ils connaissent ces pathologies et savent que vous êtes prisonniers d’une maladie. Pour instaurer une relation de confiance avec le personnel infirmier, c’est important de leur dire toute la vérité. Ils sauront comment vous aider. Par exemple, ne leur déclarez pas que vous n’aviez aucun problème pour manger à l’extérieur ou que vous réussissiez à suivre une ration à 1800 calories tous les jours. Sinon, lorsque vous serez devant votre assiette, incapable d’avaler la sauce, les pommes de terre et le steak haché, les infirmières auront du mal à vous comprendre…

Lors de votre admission, on vous explique les règles du service et les horaires à respecter :

Lorsque je suis arrivée, on a fouillé ma valise pour y retirer tout ce que je pouvais utiliser contre moi : lacet, rasoir, ciseaux, pince à épiler, etc. D’ailleurs, à chaque fois que quelqu’un me ramenait quelque chose (du linge propre, des cadeaux, des affaires…), tout était inspecté pour vérifier qu’il n’y avait pas d’objets interdits ou de nourriture (notamment les chewing-gum ou boisson zéro calorie).

Ensuite, on m’a expliqué les règles quant aux visites : 3 visites sont autorisées par semaine et l’on choisit les jours. En semaine, la visite se passe de 17 :00 à 18 :00. Le weekend, elle se déroule de 14 :00 à 16 :00 et de 17 :00 à 18 :00.

Pour les téléphones, ils étaient autorisés une demi-heure de 19 :15 à 19 :45 en théorie. Généralement, c’était soit un peu avant ou un peu après. Vous n’avez pas d’autre accès à internet dans la journée. Vous pouvez cependant prendre un MP4 tant qu’il n’y a pas possibilité d’accéder à internet avec.

Concernant les permissions, elles sont accordées en fonction de l’évolution de vos constantes et de votre ration. Elles sont données par étape : une demi-journée, puis une journée, puis 24 h avec une nuit, puis 48 h avec deux nuits. Elles préparent petit à petit à la sortie de l’hospitalisation.

Les deux premiers jours, dans le service où je me trouvais, j’étais en observation. C’est-à-dire que je me nourrissais avec ce que je voulais dans les quantités que j’acceptais. Et en fonction de cela, on m’a fixé ma ration. Il ne faut pas vous forcer, mangez ce dont vous vous sentez capable. J’avais donc commencé avec une ration calorique à 700. Ensuite, elle était réévaluée de 100 à 200 calories en plus tous les 2 ou 3 jours en fonction de mes difficultés. Attention, dans mon service on m’avait déterminé une ration calorique, mais tous les hôpitaux ne fonctionnent pas de la même façon.

À chaque fois qu’on me proposait une nouvelle ration calorique, je pouvais voir à quoi elle correspondait : en termes de gramme de féculent/protéine/légume à chaque repas. Puis, je la signais pour prouver que je m’engageais à la respecter. Je n’étais pas obligée de le ratifier. Cependant, cela signifiait que je ne voulais pas progresser et que je n’essayais même pas de m’en sortir. Dans ce cadre, la nourriture faire partie de notre traitement, ce sont nos médicaments. Si vous refusez d’augmenter de ration pendant plusieurs jours, vous pourriez être exclu du service.

Attention, pas de pression, vous pouvez vous arrêtez à certain palier. Par exemple, moi je suis restée 2 semaines à 1600 calories. Et vous n’augmentez pas de ration jusqu’à l’infini : ma première hospitalisation je me suis arrêtée à 2300 calories, mais à ma deuxième j’avais stoppé à 1900 calories.

Pendant les premiers jours, c’est difficile, car vous avez un énorme décalage avec votre vie avant d’arriver à l’hôpital et votre vie après. Avant d’arriver à l’hôpital, beaucoup (dont moi) sont hyperactifs. Pour ma part, la veille de ma première fois à l’hôpital je travaillais encore en entreprise. Je faisais du sport tous les jours et voilà que d’un coup je me retrouvais à ne plus pouvoir rien faire, à devoir rester assise toute la journée… C’était difficile de réussir à lutter contre l’hyperactivité.

Enfin, c’est souvent durant les 2 ou 3 premiers jours que je faisais la connaissance avec l’interne qui allait s’occuper de moi durant toute la durée de l’hospitalisation. Avec lui ou elle, je définissais mes objectifs. Par exemple : comprendre les causes de mon anorexie, récupérer un IMC à 16, reprendre x kilos, améliorer ma relation avec mon père, etc.

Routine hebdomadaire à l'hôpital

Toutes les semaines se ressemblaient. Voici donc la routine hebdomadaire du service dans lequel j’étais hospitalisée :

Le lundi, c’était le jour de la pesée. Il y avait deux pesées dans la semaine. Concrètement, deux infirmières et une aide-soignante rentraient dans ma chambre pour me réveiller. Une des infirmières prenait mes constantes (glycémie, tension, température). Puis je passais aux toilettes avant de monter sur la balance. Je pouvais choisir de voir ou non mon poids. Pour ma part, je l’ai toujours demandé.

Le lundi matin, c’était la réunion des médecins. C’est-à-dire que les internes, les médecins du service et deux infirmières se rassemblent pour discuter de chacun des dossiers des patients. C’est généralement lors de cette réunion que de nouvelles décisions sont prises concernant les patients. De ce fait, en fin de journée, mon interne venait me voir pour m’annoncer ce qui avait été prononcé : augmentation de ration, travail à faire pour diminuer un TOC alimentaire, etc.

Pendant le tour des médecins, la totalité des patients du service était en rendez-vous de groupe avec la psychologue du service. On discutait d’un sujet que nous choisissons généralement collectivement.

Le mardi, nous avions une fois de plus une activité de groupe cette fois-ci avec deux diététiciens, souvent pour travailler sur des croyances alimentaires. Ensuite, on avait un petit atelier chant. Concrètement, on chantait tous ensemble avec un des infirmiers qui était musicien. C’était une activité qui détendait vraiment, car elle n’avait pas de rapport avec notre maladie. Cela faisait du bien de décrocher un peu.

Le mercredi il n’y avait pas vraiment d’activité. Généralement, je voyais mon interne tous les deux jours donc c’était l’un des jours où je la rencontrais.

Ensuite, je choisissais le mercredi soir pour organiser une visite entre 17 :00 et 18 :00  pour faire une coupure dans ma semaine.

Le jeudi était un jour particulier dans notre service. Déjà parce que c’était le deuxième jour de la pesée, donc même rituel que le lundi. Mais aussi, car il y avait ce qu’on nomme “le tour en chambre”. Nous étions tous regroupés dans la salle à manger, sans avoir le droit d’aller en chambre ni même dans le couloir des chambres. Pendant ce temps-là, un à un, nous étions appelés pour rencontrer dans notre chambre l’ensemble du corps médical, y compris le chef de service. Cela durait 15 à 30 minutes et on pouvait poser toutes les questions que l’on voulait : quand est-ce que je sors ? Quand est-ce que je peux sortir en permission ? C’est vraiment ce jour-là où de réelles décisions sont prises. C’est une étape assez stressante et assez longue qui perdure généralement jusqu’au repas, voire au-delà.

L’après-midi, il y avait la balnéothérapie pour ceux qui avaient un IMC supérieur à 14. Personnellement, je n’ai jamais eu un IMC supérieur à 14 durant mes hospitalisations donc je n’ai jamais pu faire cette activité. Moi, j’étais en sophrologie. C’était donné par notre kinésithérapeute, c’était un moment vraiment relaxant où l’on était à l’étage en dessous. Ça nous changeait d’environnement et cela faisait du bien.

Le vendredi midi, la plupart du temps on avait une salle de repas “apprêtée”. C’est-à-dire qu’il y avait des nappes, de la décoration sur les tables, des beaux couverts… L’idée était de nous divertir pour égayer le repas qui était source de stress pour nous. Après le déjeuner, nous avions généralement un nouvel atelier avec les diététiciens qui nous avaient préparé la salle de repas ce jour-là.

Plus aléatoirement, dans la semaine nous avions un rendez-vous avec la kinésithérapeute si cela était prescrit par l’interne. Nous avions également la possibilité de prendre un rendez-vous avec l’esthéticienne qui nous maquillait, nous coiffait ou nous offrait un massage.

En règle générale, les semaines n’étaient pas beaucoup chargées en activité, et cela pour trois raisons. La première, c’est que les hôpitaux manquent crucialement de moyens financiers pour nous permettre plus d’activité. La deuxième est due au fait que les hôpitaux, du moins publics, sont encore assez fermés sur les pratiques de médecines douces. Preuve en est, c’était notre kinésithérapeute qui nous faisait des séances de sophrologie… Et enfin, l’insuffisance des ateliers s’expliquait par le fait que la plupart des patientes avaient un IMC inférieur à 14. Il fallait donc limiter les déplacements physiques et les mouvements qui fatiguaient vite un corps frêle disposant de peu de forces.

Parfois dans la semaine, l’interne pouvait, avec mon accord, organiser un entretien familial. Vous pouvez demander que votre père, votre mère ou vos deux parents y assistent. Mais vous pouvez également faire participer votre conjoint(e), un frère, une sœur, une tante, etc. Les entretiens familiaux simplifient la discussion entre l’entourage et la patiente, car il y a deux coordinateurs : l’interne qui vous suit et le chef de service. Ces deux derniers peuvent plus facilement faire comprendre votre maladie à vos proches.

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Le week-end était beaucoup plus calme, puisqu’il n’y avait plus de médecins, à part celui de garde qui venait uniquement en cas d’urgence. Les samedi et dimanche étaient de ce fait assez longs, mais relaxants, car on abordait moins les questions autour de l’alimentation avec les diététiciens ou sur notre propre guérison avec notre interne ou la psychologue.

Les visites étaient plus longues le week-end. Ainsi, le samedi et dimanche j’avais de la visite de 14 :00 à 16 :00, ce qui occupait bien le temps.

Une journée dans ma vie de patiente à l’hôpital

La journée que je vais vous décrire est une journée typique de mon hospitalisation. Les jours se suivaient et se ressemblaient, à l’exception de certaines activités qui changeait comme je l’ai expliqué dans le paragraphe précédent. Cependant, cela reste une journée type dans l’hôpital où j’ai été hospitalisé.

Le matin, j’étais réveillée par les infirmières. Je n’avais pas le droit de me lever avant, car la première chose qu’elles faisaient était d’enregistrer mes constantes : température, tension et glycémie. Si je bougeais au préalable, les constantes seraient faussées. Ensuite, j’avais minimum 15 minutes pour me préparer pour la journée avant le verrouillage des chambres, cela dépendait quand j’avais été réveillée. Généralement, c’était entre 7:00 et 7:45, et une infirmière fermait les portes à clé maximum à 8:00.

8:00, c’était également le début du petit-déjeuner. Nous allions chercher un à un notre plateau-repas. Je me servais moi-même pour apprendre les bonnes quantités qu’il faudrait continuer d’adopter à la sortie. Chacun avait une ration différente donc un plateau-repas différent. Nous mangions par table de 4, et parfois une infirmière se joignait à nous. Cependant, je sais que dans certains hôpitaux, les patients mangent seuls en chambre.

Nous étions surveillés pendant notre repas afin d’empêcher qu’on ne dissimule de la nourriture par terre, sous les plateaux ou dans nos poches. Nous étions également chronométrés pour éviter qu’on ne s’éternise : 30 minutes à partir du moment où nous avions reçu notre plateau-repas.

Ensuite, les chambres restaient fermées jusqu’à 10:30. Ceci pour éviter qu’on retourne dans notre chambre faire du sport ou vomir le repas. Pendant ce temps-là, il fallait donc s’occuper. Personnellement, je dessinais, je coloriais des mandalas, j’écrivais énormément dans des cahiers, etc. Mais dans tous les cas, nous devions faire notre activité assise. Si nous étions debout depuis plus de 10 secondes, une infirmière nous rappelait à l’ordre.

De 10:30 à 11:45, nous pouvions rejoindre notre chambre pour faire les activités identiques que nous faisions dans le salon, mais seule.

Vers 11:45-12:00, nous retournions en salle des repas pour prendre le déjeuner. Même rituel qu’au matin, nous allions chercher un à un notre repas, en nous servant nous-mêmes dans les quantités indiquées sur notre ration. Tout cela bien évidemment sous la surveillance d’une infirmière. Nous étions chronométrés : 45 minutes si nous avions une entrée dans notre ration, sinon 30 minutes.

Les portes restaient fermées jusqu’à 15:00. Entre temps, si nous devions aller aux toilettes, on devait demander à une infirmière, qui vérifiait ensuite si nous n’avions pas vomi ou jeté de la nourriture dans les toilettes. C’était elle qui donnait son accord pour qu’on tire la chasse d’eau.

À 16:00, c’était l’heure de la collation de l’après-midi. Même rituel qu’au matin et au déjeuner, et nous avions 30 minutes maximum pour manger

Les portes des chambres étaient fermées jusqu’à 17:30, sauf si nous avions de la visite. Alors, nous pouvions entrer dans notre chambre avec la visite de 17:00 à 18:00.

À 18:30, nous retournions en salle des repas pour le dîner. C’était assez difficile de passer à table à peine 1h30 après en être sortie. Mais c’était dû aux horaires des cuisines en hôpital.

Les chambres étaient à nouveau fermées jusqu’à 20:30. De 19:15 à 19:45, nous avions accès à nos portables. Nous étions tous éparpillés dans le salon ou le couloir. On ne parlait pas trop fort pour avoir un minimum d’intimité. Durant ce temps, j’appelais souvent ma mère, ma sœur et mon frère.

À 21:00, nous avions la tisane. C’est un moment de détente qui pouvait s’avérer stressant, si nous n’avions pas respecté notre ration dans la journée, nous avions la possibilité de prendre une collation pour compenser le manque calorique de la journée.

Le couvre-feu était à 23:00. Habituellement, je regagnais ma chambre dès 21:00. Mais il m’arrivait de regarder la télévision jusqu’à 22:00 avec les autres patients. Dans la nuit, une infirmière passe de temps en temps pour vérifier que tout va bien. Mais elle ne nous réveille pas si nous sommes endormis.

Généralement, dans la journée, on voit son interne, tout au moins un jour sur deux. Personnellement, je parlais avec eux comme à un psychologue, car je suis tombée sur d’excellents internes ! Nous faisions également des exercices ensemble d’acceptation du corps et sur les distorsions cognitives.

Ce n’est franchement pas une période facile : être surveillé lorsqu’on va aux toilettes, être sans cesse enfermé, assise, sans trop faire d’activité. Cela ressemble même à une prison. La seule zone “extérieur” que nous avions était la terrasse pour les fumeurs. Et comme le service était à l’étage, le balcon était entouré de grillage pour dissuader toutes tentatives de suicide.

Il y a bien des moments où je haïssais l’endroit où je me trouvais, où j’avais envie de retrouver ma vie d’avant, où je n’en pouvais plus de vivre avec 10 autres malades en étant constamment surveillé par les infirmières et médecins. Ce n’était clairement pas facile de partager mon quotidien avec d’autres individus tous aussi malades que moi. Notre trouble alimentaire était notre addiction, notre moyen de survie. Prenez 10 personnes et privez-les de leur moyen de survie. Évidemment, parfois on voit des patients qui pètent des plombs. Ce n’est pas simple, mais il faut faire abstraction des autres et se concentrer sur soi. C’est votre guérison, pas la leur. Tout comme votre guérison n’est pas la leur.

Puis je me suis rappelé qu’à l’extérieur, ma vie était anéantie par la maladie. Je me suis imaginé que si j’avais eu un grave accident de la route, j’aurai peut-être été alitée dans un lit pendant 3 mois sans pouvoir sortir et en dépendant des infirmières pour manger, boire et faire ma toilette. À l’hôpital, je prenais conscience de la gravité de ma maladie et des soins dont j’avais besoin. Enfin, j’ai compris que l’hôpital était pour moi une sécurité. Cela me permettait d’éviter les compulsions, de ne pas compenser par du sport à outrance, d’empêcher de me peser tous les jours. J’avais un support 24 h/24 7j/7 dès que je n’allais pas bien. J’étais entourée par une équipe médicale qui comprenait ma maladie, qui ne me jugeait pas et qui était là pour m’aider.

Je vous invite vraiment à lire mon article sur l’hospitalisation à temps complet en TCA. Cela vous permettra de répondre à vos questions : quand hospitaliser ? Au bout de combien de temps peut-on sortir ? Les bénéfices de l’hospitalisation, mais aussi les points négatifs.

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Publié par Norainnoflower dans Thérapie, 3 commentaires
Tout savoir sur l’hospitalisation à temps complet en TCA

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J’ai eu envie de faire cet article, car je me souviens que quand j’étais moi-même anorexique, je recherchais sur Internet des témoignages de filles ayant traversé une hospitalisation en service de trouble alimentaire. C’est pourquoi j’ai voulu faire cet article afin de vous fournir le maximum d’information à ce sujet. Je vous invite parallèlement à lire mon article sur mon expérience personnelle en hôpital lors de mon anorexie. L’article est vraiment complémentaire à celui-ci et vous donnera un aperçu de mon propre vécu. J’y raconte également les routines hebdomadaires et quotidiennes à l’hôpital en service des troubles alimentaires.

Avant tout, sachez que si vous souffrez d’un trouble alimentaire (anorexie, boulimie, hyperphagie…), il est préférable d’être hospitalisé dans un service spécialisé en trouble alimentaire plutôt qu’en psychiatrie générale ou en maison de repos. Cela dépend bien évidemment des motifs d’hospitalisation, mais des professionnels habitués aux problématiques et formés pour les pathologies de troubles de comportement alimentaire (TCA) sauront mieux vous encadrer que personne.

Quand hospitaliser ?

Je ne suis pas médecin, mais je suppose qu’il y a des critères d’hospitalisation, dont voici une liste d’exemples tirés à partir de mes recherches sur les sites de HAS (haute autorité de santé) :

Raisons cliniques

Troubles mentaux et addiction

Anorexie mentale

Contexte environnemental

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Il ne faut évidemment pas avoir tous ces critères pour être hospitalisé. Dans tous les cas, avant de vous faire hospitaliser, vous avez un premier rendez-vous avec un médecin du service qui évalue votre situation et décide avec vous si l’hospitalisation vous correspond. Si le motif pour lequel vous voulez être hospitalisé ne figure pas sur la liste ci-dessus, demandez quand même. L’énumération que j’ai inscrite est simplement un exemple de raisons possibles, la liste est non exhaustive.

Me concernant, j’ai choisi ma deuxième hospitalisation vu que je n’arrivais pas à arrêter seule mes comportements destructeurs (restriction et compulsions alimentaires). J’avais également besoin d’un milieu neutre, car l’environnement familial n’est pas toujours évident à concilier avec la guérison. Enfin, j’avais besoin de faire une pause dans ma vie. Je me sentais submergée et je ne parvenais pas à me consacrer à ma guérison. L’hospitalisation me permettait de me soulager de nombreuses tâches quotidiennes qui devenaient trop compliquées à gérer.

Si vous êtes mineur(e) et que c’est vos parents qui ont décidé, dites-vous qu’ils ne font pas cela pour votre mal. Au contraire, c’est pour vous protéger. C’est parce qu’ils vous aiment qu’ils souhaitent que vous alliez mieux. Ils ont probablement pris cette décision conjointement avec les médecins. De toute façon, vous n’avez pas d’autres choix que d’y aller si la décision a été prise. Alors, prenez-vous “au jeu” et mettez toutes les chances de votre côté pour que l’hospitalisation se passe bien et soit efficace. 

Quand peut-on sortir de l'hôpital ?

Je sais que certains hôpitaux instaurent des contrats de poids ou demande l’atteinte d’un certain IMC pour permettre une sortie. Dans l’hôpital où je me trouvais, il n’y avait pas vraiment de condition à remplir. La sortie dépendait de l’évolution de notre poids, de nos angoisses face à la nourriture, du travail effectué sur notre propre histoire, etc. Cela se décidait en fonction du ressenti du patient lui-même et des médecins.

Si vous êtes mineur(e) : ce sont les médecins qui décident conjointement avec vos parents. Généralement, c’est lorsque vous avez fait des progrès nutritionnels, que vous avez regagné du poids, de l’énergie et que vous avez atteint une ration à 1800 calories.

Si vous êtes majeure : vous pouvez partir quand vous le souhaitez. Mais ne voyez pas l’hôpital comme une contrainte, mais plutôt comme une aide. D’ailleurs, je dis “quand vous le souhaitez“, mais si vous êtes en danger vital alors vous serez hospitalisé sous contrainte. Pour que les médecins acceptent votre demande de sortie, il vous faut avoir récupéré un peu de poids, un IMC supérieur et maintenir une ration d’au moins 1800 calories depuis plus de 10 jours d’hôpital.

On peut ressortir lorsqu’on sent que l’hospitalisation n’est plus bonne pour soi, qu’elle devient plus nocive que bénéfique. Le fait d’habiter avec 10 autres patients tout aussi malades que vous peut être néfaste au bout d’un moment. Vous pouvez très bien repartir chez vous quelques semaines en programmant avec votre interne une nouvelle hospitalisation 1 mois plus tard.

Les bénéfices de l’hospitalisation

Dans la plupart des cas, on entre à l’hôpital lorsqu’on a déjà tout essayé, qu’on a plus vraiment le choix et que notre poids est bien trop faible pour nous permettre de vivre seul sans assistance médicale. Mais moi je trouve cela dommage. Bien que ce soit grandement redouté par beaucoup des patients, l’hôpital est pour moi un bon traitement face à l’anorexie. Cela dépend bien évidemment de la qualité du service et des méthodes utilisées. Mais me concernant, l’hôpital a été bénéfique. Toutefois, je sais que c’est difficile d’accepter une hospitalisation et moi-même j’ai été hospitalisée deux fois de suite quand je n’avais presque plus le choix. En revanche, suite à ma deuxième hospitalisation, j’étais prête à revenir pour une durée plus courte de 15 jours si c’était nécessaire. Mais avec un bon suivi extérieur, je n’ai pas eu le besoin d’y retourner.

En effet, tout est structuré avec des repas planifiés. Il y a une routine quotidienne et hebdomadaire qui permettent de mettre un cadre. Cela est rassurant. Vous n’avez plus rien à gérer, vous pouvez pleinement vous concentrer sur votre guérison. Parce que oui, pour qu’une hospitalisation soit efficace, vous devez vouloir guérir. Il faut que vous ayez le désir de travailler sur les choses qui vous font mal, sur les plaies qui ne sont pas encore cicatrisées. Vous devez parallèlement avoir envie d’affronter vos peurs, car c’est de cette façon que vous pourrez déranger la maladie et ainsi vous en sortir.

Cela vous permet également de faire un point sur votre vie extérieure. Vous avez “l’excuse” d’être à l’hôpital et donc de ne plus poursuivre votre scolarité, votre vie professionnelle ou d’accepter n’importe quelle autre invitation dont vous n’aviez pas l’envie d’aller. Cela vous offre l’opportunité de faire un bilan sur votre orientation pro, peut-être sur certaines relations toxiques que vous avez envie d’interrompre. L’hôpital permet de vous reposer, de laisser de côté tous les impératifs de la vie.

L’encadrement médical est familiarisé avec les troubles alimentaires. Ils comprennent tous les mécanismes qui se passent dans votre tête. Ils ont de l’expérience et savent vous conseiller, vous guider sur le chemin de la guérison. C’est bon de se sentir compris, et de ne plus avoir tous ces conflits familiaux ou amicaux avec d’autres personnes qui tentaient de comprendre. Malheureusement, pour vraiment bien comprendre votre maladie, il faut la vivre de près ou de loin, en tant que malade ou personne très proche du malade. Alors tant mieux si les autres ne comprennent pas. C’est qu’ils ne l’ont pas vécu.

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Le côté négatif de l’hôpital

L’un des désavantages de l’hospitalisation, du moins dans le service où j’étais, c’est qu’on s’exprime en calorie et en gramme. À tous nos repas il y a protéine, féculent et fruits/légumes dans notre assiette. C’est peut-être nécessaire au moment de l’hospitalisation, mais il est difficile de s’en détacher par la suite. Me concernant, j’ai pris 2 ans pour accepter que ce n’est pas grave si un jour je n’avais que protéine et féculent dans mon assiette, que je ne suis pas obligée de rassembler toutes les catégories d’aliments à chaque repas.

Le traitement se focalise essentiellement sur l’alimentation, les carences et autres problèmes physiques provoqués par la maladie. Ainsi, la prise en charge se concentre sur les conséquences de l’anorexie. Les hôpitaux sont malheureusement encore beaucoup trop fermés aux techniques de médecine douce. De ce fait, l’analyse des causes est minime. En 6 mois (2 x 3 mois) d’hospitalisation, j’ai rencontré 4 fois la psychologue de l’hôpital et je voyais mon interne 30 minutes tous les deux jours dans la semaine, sois 1 h 30 par semaine. Ce n’est clairement pas assez pour faire une thérapie approfondie. C’est pour cela que l’hôpital est souvent qu’un premier pas. D’ailleurs, je tiens à préciser une chose importante : c’est qu’il ne faut pas aller à l’hôpital en pensant que vous en ressortirez guéri. Non pas du tout, comme je le disais l’hôpital est seulement la première étape de la guérison. Elle vous offre tous les outils et ressources dont vous avez besoin. Une hospitalisation permet de vous remettre sur pieds. Lorsque vous sortez, le vrai combat commence. Vous allez devoir apprendre à voler avec vos propres ailes.

À l’hôpital, vous êtes dans une sorte de cocon : tout est fait et pensé pour vous (les repas, les quantités…) et lorsque vous n’êtes pas bien, on vous apporte une solution ou un soutien dans la minute. Même si c’est nécessaire au début de l’hospitalisation pour offrir les meilleures conditions pour le traitement, ce n’est pas la vraie vie. Et il y a un énorme décalage entre la vie à l’hôpital et la vie dehors. C’est pour cela que c’est important de profiter au maximum de nombreuses permissions de sortie pour faire une transition entre l’hôpital et la maison. C’est durant les permissions que vous vous rendrez compte des difficultés qu’il y a à l’extérieur et que vous pourrez déjà commencer à les appréhender avec vos médecins : tentations alimentaires, regards des autres, repas en famille, etc. Dans la vie quotidienne, lorsque vous vous retrouvez en train de cuisiner votre repas (chose que vous n’avez pas faite depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois), les choses se compliquent.

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Pour conclure cet article, je ne vous ferai pas de recommandation quant à l’hospitalisation, car le choix est propre à chacun. Pour moi, les mois que j’ai passés à l’hôpital ont été extrêmement difficiles à vivre, mais se sont avérés bénéfiques. Lorsque j’y étais, je ne trouvais même pas vraiment la pertinence. Cela me faisait du bien, momentanément, mais je ne voyais pas comment ça pouvait me guérir. Finalement, en couplant l’hôpital à d’autres thérapies à la sortie, cela a été très utile sur le long terme. C’est en partie grâce à mes hospitalisations que je me suis sortie de l’anorexie. Néanmoins, il n’existe pas de recette miracle pour guérir. Cela va dépendre d’un ensemble d’actions que vous entreprendrez et qui se monteront efficaces sur le long terme.

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Publié par Norainnoflower dans Mieux connaître, Thérapie, 0 commentaire
Anorexie et aménorrhée : quand vais-je retrouver mes règles ?

Anorexie et aménorrhée : quand vais-je retrouver mes règles ?

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Les femmes en bonne santé ont leur règle menstruelle. Oui, des menstruations régulières sont synonymes d’un bon équilibre hormonal et que le corps fonctionne normalement. Plus de 80 % des patientes souffrant d’anorexie mentale n’ont plus leur règle. Les femmes atteintes de boulimie peuvent également être touchées par l’absence de cycle menstruel. Les troubles alimentaires impactent alors fortement l’harmonie hormonale du corps.

Qu’est-ce que l’aménorrhée ?

La disparition de la période menstruelle pendant au moins trois mois se définit par l’aménorrhée. Cela correspond donc à la perte des périodes menstruelles chez une femme en âge de procréer.

On identifie deux types d’aménorrhée différents : l’aménorrhée primaire a lieu lorsqu’une fille âgée de 16 ans n’a pas encore eu ses premières règles. L’aménorrhée secondaire équivaut à l’absence de règle pour une femme qui les a déjà eus dans le passé. L’aménorrhée secondaire est souvent diagnostiquée chez la patiente anorexique. Si un trouble alimentaire survient avant le début de la puberté, cela peut retarder le premier cycle menstruel, soit l’aménorrhée primaire. 

Cependant, toutes les personnes atteintes d’anorexie ne souffrent pas systématiquement d’aménorrhée. Si vous avez un trouble alimentaire, mais que vous n’êtes pas concernée par l’aménorrhée, ne vous considérez pas “suffisamment pas malade”. L’aménorrhée est l’un des symptômes de l’anorexie, mais pas le seul permettant de diagnostiquer un trouble alimentaire.

N’oublions pas que les hommes sont aussi touchés par les troubles alimentaires, et notamment l’anorexie mentale. Cependant, il n’existe pas d’équivalent de l’aménorrhée pour les hommes. Face à un trouble alimentaire, leur niveau de testostérone diminuera, entraînant un dysfonctionnement hormonal également.

L’aménorrhée secondaire chez l’anorexique devient préoccupante sur le long terme, c’est-à-dire à partir de plus de 3 mois sans règles.

Quelles sont les causes de l’aménorrhée ?

L’aménorrhée peut être due à l’un ou plusieurs des facteurs suivants :

Perte de poids extrême et rapide, sous-poids

Restriction calorique

Faible masse grasse

Suralimentation, compulsions alimentaires

Vomissements

Sport intensif

Niveau de stress intense

Carence

L’un ou plusieurs des facteurs cités ci-dessus vont entraîner une baisse voire une interruption de la sécrétion d’hormone envoyée à la partie de votre cerveau (hypothalamus) qui régule le cycle menstruel. Sans un minimum de graisse, la sécrétion d’hormone reproductive ne peut être assurée et ainsi vos règles disparaissent.

Mais pourquoi le corps ne sécrète plus suffisamment de substance hormonale ? Lorsque l’organisme ne dispose plus suffisamment d’énergie (par le manque de nutriment dans l’alimentation, la purge, l’exercice physique intensif…), il va prioriser les fonctions qui sont primordiales à la survie. La fonction de reproduction n’en fait pas partie.

Vous pouvez voir cela d’une façon différente : votre corps vous montre qu’il ne peut pas assurer une grossesse. Car pour porter un enfant, il faut être en bonne santé. Si vous ne pouvez pas assurer vos propres fonctions corporelles, alors vous ne pourrez certainement pas garantir celle d’un autre être qui grandit en vous. L’absence des règles est donc une précaution de votre corps face à une grossesse.

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Quelles sont les conséquences de l'absence des règles ?

À court terme, soit moins de 3 mois, l’aménorrhée n’est pas préoccupante. Lorsqu’un poids convenable est repris et que le corps détient suffisamment de graisse pour sécréter à nouveau les hormones reproductives, les règles refont leur apparition.

Cependant, à long terme, l’aménorrhée peut occasionner des complications pour la santé :

L’organisme ne produit plus d’œstrogène, une hormone de reproduction permettant également le maintien du niveau de calcium dans les os. La masse osseuse s’amincit, les os sont affaiblis, mais ne sont pas suffisamment dégradés pour parler d’ostéoporose.

L’ostéopénie correspond au début de la détérioration des os. L’étape suivant l’ostéopénie est l’ostéoporose. L’ostéoporose est plus grave que l’ostéopénie. Les os sont d’autant plus affaiblis que le risque de fractures augmente.

L’hormone de l’œstrogène permet de maintenir la densité osseuse, mais également la santé cardiaque. Bien que ce soit plus rare, l’aménorrhée peut engendrer une maladie cardiaque. L’arrêt cardiaque étant l’une des causes de décès de l’anorexie mentale.

Comme expliqué auparavant, votre corps a mis en pause votre système de reproduction pour prioriser sa survie. Au plus l’aménorrhée est longue, au plus le risque d’être stérile augmente.

Vais-je devenir stérile ?

L’aménorrhée peut être un des facteurs de l’infécondité féminine. Cependant, soyez rassurée, plus de 96 % des personnes ayant souffert de trouble alimentaire ont retrouvé des règles naturelles et un système de reproduction fonctionnel.

Il peut arriver que des femmes soient stériles après leur trouble alimentaire, mais ce n’est pas forcément dû à l’aménorrhée. L’infertilité est malheureusement le mal du 21ème siècle et peut être due à des anomalies ovariennes, à l’endométriose, à une défaillance morphologique, etc.

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Comment retrouver mes règles ?

Comme il a été dit auparavant, les causes de l’aménorrhée dans le cas de l’anorexie sont en partie la perte de poids, l’insuffisance de nutriment et le stress. Ainsi, pour récupérer ses règles il semble logique de renverser la machine en regagnant un poids santé, en comblant les carences et en réduisant le stress.

L’obtention d’un poids santé et d’un organisme sans carence est intrinsèquement liée. En effet, en vous nourrissant avec un apport énergétique convenable, incluant tout type d’aliment, vous couvrirez les manques du corps tout en vous approchant de votre poids santé.

Je n’aime pas parler en termes de calorie, mais il est important de manger la quantité calorique recommandée par votre médecin. Chaque personne est différente, ainsi ne vous comparez pas. Je me souviens lorsque j’étais à l’hôpital que certaines filles avaient une ration à 1800 calories pour leur permettre de regagner du poids, tandis que d’autres devaient suivre une ration à 2800 calories. Chaque métabolisme est unique.

Mais peu importe la ration, il faut incorporer toutes les catégories d’aliments. Manger une ration à 2000 calories c’est bien, mais si vous remplissez vos assiettes exclusivement avec des légumes et des fruits, vos carences se perpétueront. Vous ne retrouverez donc pas de cycle menstruel naturel.

Dans la même logique, évitez tous les comportements compensatoires qui vont déstabiliser votre équilibre hormonal : les vomissements, les restrictions, les sauts de repas, le sport intensif, le jeûne… Je sais bien que c’est plus simple à rédiger dans un blog qu’à réaliser en pratique. Je le sais puisque moi-même j’ai pris énormément de temps avant d’interrompre totalement ces comportements de purge. Mais c’est en cessant de compenser que vous retrouverez également plus facilement des règles naturelles.

Il est essentiel de réduire le stress. Encore une fois, c’est bien beau de l’écrire dans cet article, mais pour ce qui est de l’application : on est d’accord que c’est difficile d’arrêter le stress en un claquement de doigts. Mais lorsque vous êtes en rémission d’un trouble alimentaire, c’est important de limiter toutes sources de stress. Si c’est possible, éviter l’exposition au stress scolaire ou professionnel. Éloignez-vous également des personnes néfastes pour vous, qui sont négatives et peut-être elles-mêmes souffrantes d’un trouble alimentaire.

Je sais bien que ce n’est pas forcément envisageable, mais si vous le pouvez, faites une pause dans votre vie. Vous pourrez toujours reprendre vos études dans quelques mois, ou vous mettre temporairement en arrêt maladie.

Ce n’est pas facile de s’accorder du repos. Avant ma deuxième hospitalisation, j’ai pris conscience que je n’arriverais jamais à continuer ma vie scolaire et professionnelle avec mon anorexie. Cela a été l’un des choix les plus difficiles de mon existence, mais j’ai en fin de compte décidé de stopper ma scolarisation 6 mois avant l’obtention de mon diplôme. « 6 mois ? T’aurais pu au moins tenir jusqu’à la fin », vous pourriez me dire. Mais non, vraiment, une semaine de plus et j’allais faire une bêtise. Si je voulais véritablement m’en sortir, je devais me consacrer à ma guérison à 200 %. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai été hospitalisée près de 3 mois et par la suite j’ai été en arrêt maladie pendant 4 mois. Et durant l’année qui a suivi, j’étais en cours à mi-temps. Je culpabilisais ne pas travailler. 

Pendant mon arrêt maladie, j’étais contrainte de voir ma famille et mes amis pour rétablir une vie sociale, manger et dormir pour réparer mon corps. C’est presque une vie rêvée pour la plupart des gens ne souffrant pas de troubles alimentaires. Oui, mais ne culpabilisez pas, vous, vous en avez besoin.

Reposez-vous, dormez bien la nuit, faites des siestes, prenez du temps pour faire des choses que vous aimez, détendez-vous en écoutant de la musique ou devant un bon film… Bref : reconstruisez-vous.

Certains docteurs prescrivent la pilule pour permettre de faire revenir les règles. Mais une grande majorité est plutôt contre. Toutefois, si vous preniez déjà la pilule auparavant, les médecins vont vous conseiller de la maintenir, car les hormones de la pilule vont soutenir une certaine solidité des os évitant ainsi l’ostéopénie voire l’ostéoporose. Cela a été mon cas.

Cependant, la prescription de la pilule pour retrouver ses règles n’est pas une solution à privilégier. En effet, quand on prend la pilule, une semaine par mois, on a un faux saignement. Parce que oui, les règles sous pilule s’apparentent à de véritables périodes, mais ne le sont pas. Je m’en suis rendu compte, car tandis que j’avais mes règles sous pilule, j’avais un saignement d’une couleur étrange, sans rien ressentir corporellement (pas de petites douleurs au ventre ou aux seins, pas de fatigue, pas de saut d’humeur). Je ne dis pas que ces sensations sont normales, mais c’est ce que je sentais auparavant lorsque j’avais mes vraies règles. Et j’ai su quand j’ai eu à nouveau des règles naturelles en ayant un saignement plus abondant accompagné d’autres petits symptômes physiques.

Ainsi, les contraceptifs oraux vous donneront un saignement chaque mois, mais pas de façon naturelle, pas due à l’ovulation. Cela ne redémarrera donc pas votre système hormonal naturel.

Combien de temps pour retrouver mon cycle menstruel naturel ?

Vous avez regagné un poids correct, vous mangez suffisamment, mais vous n’avez pas récupéré vos règles naturelles ?

Ne soyez pas inquiète. En moyenne, le cycle menstruel naturel revient environ six mois après la guérison, c’est-à-dire lorsque vous avez cessé les comportements compensatoires (restriction, purge, sport excessif…) et que vous avez regagné du poids. Cependant, chacune a un corps différent et le poids santé peut varier d’une femme à une autre. Certaine femme vont retrouver leur règle avec un IMC de 18, tandis que d’autres ne les récupèreront pas avant d’avoir atteint un IMC de 22.

Il y a un point que j’ai oublié de mentionner dans les solutions pour retrouver ses règles : soyez patiente. Le temps fait beaucoup de choses. En vous laissant du temps, en ne vous focalisant pas sans cesse sur le retour de vos règles, vous verrez qu’elles reviendront naturellement.

Lorsque vous comptez trois périodes menstruelles consécutives, vous pouvez vous assurer que votre équilibre hormonal se rétablit correctement.

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, 5 commentaires
Faire face à la culpabilité après avoir mangé

Faire face à la culpabilité après avoir mangé

Faire face à la culpabilité après avoir mangé

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Je suis presque certaine qu’il vous est déjà arrivé d’avoir culpabilisé après avoir mangé un aliment que vous qualifiez de mauvais. Mais si, rappelez-vous la fois où vous vous êtes dit « Punaise, je n’aurais pas dû avaler ces chips… » « Si je reprends du gâteau, il faudra que j’aille faire une bonne séance de sport pour éliminer » « Je n’aurai pas jamais dû prendre ce pain »… 

Dans cette article, je vais vous expliquer d’où vient cette culpabilité et comment y faire face.

Tout le monde a déjà culpabilisé vis-à-vis d’un aliment

Malheureusement, la nourriture est assimilée dans de plus en plus de cas comme notre ennemi plutôt qu’un allié qui permet à notre corps de vivre. Beaucoup trop de personnes ont une vision dichotomique des aliments : c’est-à-dire que c’est soit bon ou mauvais, soit bien ou mal. Et si l’aliment est jugé comme mauvais, alors la culpabilité apparaît. C’est un schéma tellement ancré dans notre esprit qu’il en devient naturel. Et le pire, c’est que manger un “mauvais” aliment est considéré comme un échec, un manque de volonté dans notre société. On en devient ainsi faible de ne pas avoir réussi à résister. On se sent coupable : coupable d’avoir mangé un aliment qui est soi-disant “mauvais”. Avoir le sentiment de culpabilité après avoir blessé quelqu’un, ça me semble normal. Mais coupable d’avoir mangé… Un besoin naturel du corps humain… Comment a-t-on fait pour en arriver là ?

À quoi est due cette culpabilité ?

Pour faire face à la culpabilité alimentaire, il faut d’abord comprendre d’où vient cette culpabilité initialement.

Vous allez penser que j’ai une dent contre la société et les médias, mais une fois de plus, je vais vous répondre qu’à l’origine, ce sont de fausses idées de la société qui sont véhiculées par les médias.

C’est bien simple, j’ai presque envie de vous lancer le défi de passer une journée sans voir une allusion aux aliments qui sont bons ou mauvais. Je suis presque sûre que vous entendrez une publicité prônant un nouveau régime à base de jus detox et de produits 0 %. Sous-entendu, les produits 0 %, les fruits et légumes sont les seuls aliments bons pour maintenir la ligne. Je suis certaine que vous lirez également un post sur Instagram ou Facebook d’un ami qui associera la culpabilité de la nourriture avec son repas posté en photo avec un commentaire du style « j’ai explosé le compteur de calorie là ! ». Ou encore un influenceur qui publie une photo de sa glace avec une légende telle que « Après mon footing de 30 minutes, je peux enfin me permettre ma glace ».

Tous ces exemples, vous y avez déjà forcément été confronté. Ils sont tous fondés sur des croyances alimentaires que la société nous a inculquées. Et nous avons transformé ces croyances sous forme de règle à respecter dans notre alimentation, parfois inconsciemment.

C’est difficile de ne pas culpabiliser quand rien qu’en parcourant ton fil d’actualité Instagram, tu as l’impression que c’est facile de l’atteindre cette perfection. On en oublie que les photos sont plus souvent illusoires que réelles. On se compare sans cesse à cette fille ultra mince, qui n’a l’air d’avoir aucun problème pour manger  ”healthy” et qui en plus de ça ne semble pas louper une seule séance de sport dans sa semaine.

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À travers la télévision, les réseaux sociaux, les magazines… on nous éduque à étiqueter les aliments comme mauvais ou bons pour nous. Et d’ailleurs, notre catalogue d’aliments “mauvais” augmente au fil du temps… (viande rouge, gluten, produits laitiers, le sel…) La société nous inculque l’idée que pour avoir le corps que vous souhaitez, vous devez uniquement vous nourrir d’aliments “bons” dans la quantité qu’elle vous aura indiqué. Ainsi, lorsqu’on voit ce gâteau au chocolat sur la table, on a comme une alarme rouge qui se déclenche dans notre tête nous alertant « Attention, ceci est un aliment mauvais ». Et l’on a cette fichue impression que si l’on en mange une part, on grossira presque à chaque bouchée tellement c’est “interdit”.

On nous a conditionné à l’idée qu’introduire de la nourriture qui nous fait plaisir dans notre alimentation est mauvais (pâtisserie, fromage, dessert, sucrerie, frites, etc.). Et si l’on cède à nos envies, on nous fait se sentir mal, se sentir comme quelqu’un d’indigne. À croire qu’un simple “faux mouvement”, que serait celui de manger un produit qui nous procure de la satisfaction, remettrait intégralement en question la vie d’une personne. Non, vous n’êtes pas horrible, dégoutant(e), bête, sans volonté, faible… et j’en passe parce que vous avez mangé ce chocolat ou ce plat que vous désirez tant. Ça, c’est le discours d’une industrie manipulatrice du régime de plus de 70 milliards d’euros.

Attention à ne pas faire d’amalgame. Je ne dis pas qu’il faut simplement se nourrir de cookie, de dessert, de glace, de fritures, de sauces et de fromage. Je parle bien de se faire plaisir lorsqu’on en ressent l’envie tout en respectant son corps et sa santé. Je parle d’adopter une alimentation flexible, ce qui correspond généralement au fameux 80/20 qu’on entend partout : 80 % d’alimentation équilibrée et 20 % d’aliments plaisirs.

Être constamment en train de culpabiliser après avoir mangé certains aliments peut marquer le début d’un trouble alimentaire. Quand bien même ce dernier n’est pas diagnostiqué en tant qu’anorexie ou boulimie, il faut rester en alerte quant à ce genre de pensée obsédante. Si la culpabilité occupe tellement votre esprit au point que d’autres piliers de votre vie en pâtissent (vie sociale, repas de famille, restaurant entre amis ou en couple…), que vous en arrivez à oublier le plaisir réel de votre aliment, c’est qu’il y a un travail psychologique à faire.

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La culpabilité chez le trouble alimentaire

Les troubles du comportement alimentaire (TCA) vont venir augmenter la culpabilité de manger. Les personnes souffrant de TCA vont culpabiliser d’avoir répondu à leur besoin. Les personnes anorexiques, boulimiques, orthorexiques… vont chercher à éviter ce sentiment de culpabilité tout simplement en ne s’alimentant plus avec les aliments qui leur font peur, ou en compensant par des comportements destructeurs. Après avoir avalé un aliment que vous étiquetez de mauvais, vous n’arrivez pas à profiter pleinement de votre journée. Vous êtes constamment en train de ruminer, de planifier comment vous pourrez compenser pour remettre le compteur calorique à zéro : par le sport, la restriction, la purge…

Je connais trop bien ces comportements compensatoires puisque je les ai utilisés pendant quatre longues années. Je ne pouvais pas rester assise sur ma chaise après avoir mangé, je ressentais le besoin de bouger, il fallait que j’aie cette impression d’éliminer ce que je venais de manger. Je n’arrivais pas à continuer ma journée comme-ci de rien était sans avoir planifié plus tard de contre-balancer mon apport journalier par du sport ou une restriction au prochain repas. Mais c’est pourtant lorsque j’ai enfin arrêté ces compensations que j’ai pu en partie me libérer des troubles alimentaires.

La culpabilité va accroître la restriction, or, comme je l’ai expliqué dans l’article sur les compulsions alimentaires, la restriction multiplie les pensées envers les aliments que l’on s’interdit, augmentant ainsi la frustration. Et c’est cette frustration qui va justement entraîner les compulsions alimentaires, et consolider la culpabilité par la suite.

Le fait de “céder” à la tentation de nos aliments plaisirs ne doit pas être considéré comme un échec. Non, vous n’êtes pas un(e) incapable qui n’a aucune volonté. Vous êtes seulement humain. Et l’Homme est conçu de la sorte, une partie spécifique de son cerveau réagit très fortement à la restriction. Nous sommes attirés par ce qu’on se proscrit. Et vous ne pouvez pas lutter contre votre fonctionnement. C’est quelque chose que vous devez accepter, car vous ne pouvez pas le changer. (C’est d’ailleurs la première leçon de vie que j’ai tirée de mon anorexie) Il ne sert donc à rien de se restreindre ni de s’interdire des aliments. Je sais bien que c’est plus facile à dire qu’à faire. Je ne blâme personne qui culpabilise. Je comprends et moi-même je culpabilise encore parfois.

J’ai une image en tête qui me fait sourire et qui m’aide à me dire que personne ne peut lutter contre le naturel : Avez-vous déjà vu un loup en pleine course vers sa proie et s’arrêter net en se disant qu’il devrait faire attention à sa ligne, et se restreindre à l’approche de l’été pour frimer et draguer ses amis les coyotes ? Non, tout simplement parce qu’il suit son instinct naturel qui est de chasser pour se nourrir. Tout comme les animaux, la restriction ne fait pas partie d’un comportement originel pour notre corps. C’est d’ailleurs pour cela que le corps va compulser, réduire sa concentration mentale, diminuer sa force physique face à la restriction.

La culpabilité lors de la rémission

La culpabilité est omniprésente pendant la phase de rémission de notre trouble alimentaire. Pire : C’est un outil de notre trouble lui-même pour nous tenter de nous ramener à nouveau entre les griffes de la maladie. La culpabilité a le pouvoir de nous faire rechuter. Mais bonne nouvelle ! Vous êtes plus forte qu’elle et vous ne lui laisserez pas la possibilité d’exercer son pouvoir.

Je vais quand même rester honnête avec vous et vous avertir que ce n’est clairement pas facile de lutter contre la culpabilité. Vous aurez de la culpabilité d’avoir bien respecté le plan alimentaire que vous avez établi avec vos soignants. Vous culpabiliserez de réussir à ne plus faire de sport de façon intensive. Vous éprouverez beaucoup de culpabilité de regagner du poids. Mais c’est en suivant le plan alimentaire, en limitant vos dépenses physiques et en regagnant du poids que vous serez sur la bonne voie pour guérir. Dites-vous que si vous culpabilisez, c’est que vous sortez de votre zone de confort et que c’est pour ça que votre trouble n’est pas content. Vous êtes donc sur le bon chemin. Rappelez-vous que pour guérir, il faut faire le contraire de ce que votre trouble alimentaire veut que vous fassiez. Et petit à petit la culpabilité diminuera jusqu’à disparaître au plus vous avancerez sur le sentier de la rémission. Mais rassurez-vous, c’est normal de toujours ressentir de la culpabilité pendant votre phase de rétablissement.

Mes conseils pour se débarrasser de la culpabilité :

Je vais être transparente avec vous, les conseils que je vais vous donner ne vont pas être magiques. Il faut du temps et de la répétition dans la pratique de ces exercices pour que la culpabilité disparaisse totalement. Cela peut prendre un certain laps de temps : des mois voire des années. Mais manger sans culpabiliser coûte que coûte c’est comme vivre à nouveau.

Aucun aliment n’est exclusivement bon ou mauvais. Une part de gâteau n’est pas mauvaise. Mais une part de gâteau matin, midi et soir pendant un mois, ça devient néfaste ce n’est pas le gâteau qui est mauvais, c’est la façon dont il est consommé. Les légumes sont “healthy”. Mais si vous ne vous nourrissez que de légumes, vous souffrirez de ballonnements et de problèmes de transit. Encore une fois, ce qui cause ces désagréments est l’absorption excessive des légumes.

Ne vous focalisez pas sur un aliment en particulier, l’équilibre se fait sur la semaine et même sur le mois.

Lorsque vous êtes en train de manger votre aliment plaisir et que vous vous dites « je n’aurai pas dû… » « Ce n’est pas bien ce que je viens de faire… », reconnaissez d’abord que vous êtes en train de vous juger dû à une croyance alimentaire. En avoir conscience est déjà une première étape primordiale. Ensuite, vous pouvez essayer de voir d’où provient cette croyance : est-ce que c’est ce que vous avez lu sur internet dans des articles minceurs ? Est-ce que c’est ce que vous avez entendu dans la pub prônant un nouveau régime ? Prenez conscience que c’est une croyance alimentaire que la société vous a inculquée, mais qu’une croyance ne représente pas la vérité.

Cet exercice est très difficile je le sais, mais il est très efficace. J’ai moi-même pris énormément de temps pour l’appliquer. La thérapie de l’exposition consiste à faire face à ces aliments peurs tout simplement en les mangeant. S’exposer à ses aliments « fear food » est effrayant, mais c’est comme ça que vous diminuerez petit à petit votre culpabilité face à ces aliments-là. Me concernant, j’avais écrit une liste de tous les aliments que je craignais. Je les ai par la suite numérotés en partant de celui qui me faisait le moins peur à celui que je redoutais le plus.

 Cet exercice est très difficile, je vous conseille ainsi de commencer par celui qui vous fait le moins peur, celui dont vous vous sentez prêt à manger. Par exemple, moi mon premier aliment qui générait le moins d’angoisse chez moi était le saumon. J’en ai mangé une première fois sans compenser ni avant ni après. Puis une deuxième fois, et une troisième fois. Et au fil du temps, je ressentais de moins en moins de culpabilité. Donc je pouvais barrer le “saumon” de ma liste. Je prenais le temps dont j’avais besoin. Pour certains aliments il m’a fallu quelques jours, pour d’autres j’ai pris plus d’un mois avant de le consommer sans culpabiliser ni compenser. Le muffin au chocolat est l’aliment dont j’ai pris le plus de temps à manger sans culpabiliser. J’ai commencé à m’exposer à cet aliment en juin 2018 et ce n’est qu’en décembre 2019 que j’ai enfin réussi à le manger sans culpabiliser ni compenser. Pour vous dire qu’il faut vous laisser du temps et continuer de vous y confronter pour vaincre la culpabilité. 

Si cela peut vous rassurer, programmez dans un premier temps le repas, l’heure et le jour où vous allez prendre votre aliment “fear food”, cet aliment qui vous fait peur. Moi au début je me prévoyais un “fear food” par semaine. Certaines semaines, je parvenais à le surmonter, et d’autre semaine je n’y arrivais pas. Mais ce n’est pas grave, ne vous brusquez pas. L’important c’est de vous sentir prêt. Il ne faut pas vous forcer, il faut que ça vienne de vous.

Je sais à quel point c’est difficile. Comme je vous l’ai déjà souvent dit, moi-même j’ai compensé pendant longtemps pour éviter la culpabilité. Mais comme je l’explique dans mon schéma plus haut, la restriction va amener à l’obsession de vos aliments interdits. Vous finirez par les manger, parfois sous forme de compulsion, car votre corps est en mode “famine”, et ainsi la culpabilité va être plus forte. C’est donc en cessant la restriction et les comportements compensatoires que vous pourrez éloigner l’entretien de la culpabilité.

Peut-être que sur le court terme c’est ce qui vous aide à vous sentir mieux. Mais sur le long terme, vous vous retrouverez prisonnier(e) dans un cercle vicieux de compensations-compulsions-culpabilité.

Vous savez que la culpabilité arrive souvent après avoir mangé ce qui vous fait peur. Ainsi prévoyez de vous occuper l’esprit juste après vous y êtes confronté. Par exemple, vous pouvez demander de manger avec quelqu’un d’autre si cela vous aide pour ensuite continuer de discuter avec cette personne, de tout sauf ce que vous venez de manger. Ou alors, vous pouvez planifier un FaceTime avec un ami, ou simplement un appel classique. Vous pouvez prévoir de regarder votre série préférée, de colorier un mandala, d’écrire dans votre journal… Le but est d’éviter de ressasser les idées et de ne pas écouter la voix de la culpabilité.

Paradoxalement et malgré ce que beaucoup de gens pensent, les troubles alimentaires n’ont souvent rien avoir avec la nourriture. Il s’agit davantage de contrôler un élément de sa vie pour ordonner le chaos dans sa tête et son esprit, issu d’un traumatisme conscient ou inconscient auquel la personne a été confrontée dans son existence. Me concernant, l’anorexie a été un moyen pour moi de n’être presque plus visible et donc de ne plus attirer le regard des hommes. Parallèlement, au plus j’étais maigre, au plus mes proches étaient inquiets pour moi. Dans le fond, ce devait être ma façon de leur montrer que je souffrais intérieurement. Enfin, à mesure que je perdais du poids, j’augmentais le contrôle sur ma vie qui me permettait d’apaiser toutes mes peurs. C’est en travaillant sur mes angoisses, en communiquant avec ma famille, en travaillant sur mon corps et mon rapport avec les hommes que j’ai réussi également à me détacher de l’anorexie.

Ce que je veux dire par là, c’est que la culpabilité que vous ressentez vis-à-vis de ce que vous avez mangé n’est pas le vrai problème. Le souci est certainement plus profond, et c’est en incluant une thérapie où vous travaillez sur vos émotions, sur les causes de votre anorexie, que peu à peu, l’anorexie s’affaiblira et ses symptômes pareillement, notamment la culpabilité de manger.

Je vous ai préparé comme une fiche que vous pouvez télécharger dans mon kit de guérison. Vous pourrez lire et relire ces phrases sensées pour vous aider lorsque vous ressentirez un sentiment de culpabilité.

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, 3 commentaires
Compulsions alimentaires dans la guérison de l’anorexie

Compulsions alimentaires dans la guérison de l’anorexie

Compulsions alimentaires dans la guérison de l’anorexie

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Lorsque j’étais sur le chemin de la guérison après trois ans d’anorexie, je suis passée par une phase que beaucoup d’ex-anorexiques ont traversée avant de sortir de la maladie : les compulsions alimentaires. Je sais à quel point elles sont frustrantes. Tandis que vous vous remettez à vous nourrir et que vous avez envie de manger “normalement”, elles apparaissent et vous déstabilisent complètement. Dans cet article, je vais vous parler de mon expérience personnelle dans ma rémission de l’anorexie. Chaque personne réagit différemment et d’ailleurs certaines ne connaissent jamais de compulsions alimentaires dans leur guérison. Mais sachez que c’est un symptôme que beaucoup d’anorexiques ont rencontré lors de leur propre rémission.

Mon expérience avec les compulsions alimentaires 

Au début de ma guérison, j’étais heureuse de ressentir moins de peur face aux aliments que je m’étais toujours interdit pendant mon anorexie. J’ai alors commencé à me les autoriser. Mais malheureusement, ça n’a pas été aussi facile que ça. La première fois que j’ai mangé du pain avec du Nutella, je n’ai voulu prendre qu’une petite tartine. Mais finalement, j’en ai repris une autre, puis encore une, encore et encore jusqu’à en avoir avalé une bonne dizaine. Et je ne me suis pas arrêté là. J’ai mangé ensuite un muffin qui me faisait languir. Puis un deuxième, et un troisième. Et j’ai dévoré le cookie d’à côté avec, le paquet de biscuits que j’ai trouvé dans le placard et les trois dernières glaces qu’il restait au congélateur… J’étais incontrôlable, je ne parvenais pas à m’interrompre. Est-ce que j’avais faim ? Est-ce que j’étais trop gourmande ? Est-ce que je ne devenais pas addict au sucre ? Je me posais tant de questions, je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait, moi qui avais un self-control imparable face à la nourriture.

Mais ça ne s’est pas arrêté là. Deux jours après j’ai recommencé. Ensuite, c’était le lendemain. Et à la fin de deux semaines, une autre compulsion débutait quelques heures après la première. Jusqu’à ce que j’approche les trois compulsions par jour. Et j’ai connu ça pendant des mois.

Mais alors c’est quoi ces compulsions alimentaires dans le processus de guérison ?

En fait, j’appelle cela des compulsions alimentaires, mais le vocabulaire employé diverge. Certain parle de crise et nos amis anglophones nomment cela de « binge eating ». Mais qu’est-ce que j’entends par les compulsions alimentaires ? C’est ce moment où après une restriction sévère de votre nutrition, vous vous mettez à manger, manger, manger et encore manger. Vous avez une faim sans fin. Vous ne savez pas où votre estomac parviens à placer cette nourriture, mais vous sentez que vous pouvez davantage manger et vous n’arrivez pas à résister. 

Après une période d’anorexie ou même de boulimie, vous pouvez rencontrer des phases de compulsions alimentaires pendant votre guérison. C’est une réponse corporelle, naturelle et vitale du corps suite à la restriction qu’il a connue. Je m’explique : votre corps a été en mode famine pendant longtemps. Quand bien même vous n’étiez pas anorexique et que vous vous nourrissiez convenablement, psychologiquement, votre trouble alimentaire à faire endurer des restrictions tellement intenses à votre cerveau, que ce dernier a activé son mode “famine”. Votre corps est intelligent, il veut vous maintenir en vie. Après avoir subi une diète excessive, votre corps a donc parfois besoin temporairement de passer par l’autre extrême avant de retrouver son équilibre.

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Pendant longtemps, votre corps vous envoyait des signaux de faim que vous avez ignorés. Dans certains cas, notamment concernant la boulimie, la satiété et la faim ont toutes deux été ignorées puisque vous étiez habitué à manger ou non, peu importe la faim. Les vomissements altèrent également ces sensations-là.

Ainsi, quand vous donnez de la nourriture à votre corps, il émet des avertissements plus forts concernant les aliments dont il a été privé pendant des mois voire des années. Lorsque le corps a enfin accès à ces aliments, il fait comme un “plein” avant l’éventuelle prochaine famine. Car votre corps a peur que vous lui fassiez subir une nouvelle période de restriction. Il faut lui laisser du temps pour qu’il vous fasse confiance à nouveau.

Sachez toutefois que c’est également normal que votre corps mange beaucoup plus que d’autres personnes qui n’ont pas souffert de troubles alimentaires. Et cela ne dépend pas de votre volonté ! Votre corps a des carences. Certaines fonctions de votre organisme ont été altérées. Il a donc besoin d’énormément de carburant pour renouveler vos cellules, remettre en marche vos organes correctement, reconstituer votre masse musculaire, etc.

L’erreur que j’ai faite

erreur

Après ma première grosse compulsion, mon erreur a été de ne pas manger au repas qui suivait, comme pour compenser. Puis au repas suivant, j’ai mangé, mais une petite quantité. Et c’est exactement-là que j’ai commis mon erreur. J’ai résisté à ma faim dans les repas qui ont suivi ma compulsion alimentaire. Alors, mon corps a simplement assimilé que la restriction n’était pas terminée et qu’il devait rester sur son mode famine. Et c’est ainsi qu’une deuxième crise a débuté deux jours après. Puis j’ai recommencé la même erreur : sauter un repas, moins me nourrir pour compenser. Et une troisième crise est arrivée, toujours plus forte. Et le cercle infernal de la restriction-compulsion s’était lancé. Plus je me restreignais sur mes aliments plaisir, plus mon corps me les réclamait. Lorsque je mangeais un paquet de céréales, je culpabilisais et je me disais : « c’est la dernière fois que tu en manges ! Au moins pour une semaine », devinez ce dont j’avais le plus envie le soir même ? Des céréales ! Évidemment !

La plus grosse erreur que j’ai faite aussi, dans une logique identique, a été de finir par me faire vomir. Les compulsions qui suivaient mes vomissements étaient encore plus grandes.

Je sais que c’est difficile de continuer à manger une quantité suffisante de nourriture après une crise sans compenser. Je le sais puisque quand bien même j’avais compris mon erreur, je persévérais à la reproduire, tant j’avais peur de ces crises, tellement je craignais la prise de poids. Mais aussi longtemps que vous maintiendrez des compensations après vos compulsions (purge, restriction alimentaire, sport, diurétique, laxatifs, etc.), le corps ne se sentira pas en sécurité et il perpétuera les compulsions comme pour se protéger.

Combien de temps ça va durer ?

Chaque personne est différente, il n’existe donc pas de durée prédéfinie. Cela dépend de la durée de votre restriction, du degré auquel vous vous êtes restreint. Et cela va surtout dépendre de comment vous gérez les compulsions alimentaires. Comme je vous l’exprimais précédemment, tant que vous n’acceptez pas vos compulsions alimentaires et que vous maintenez une restriction, alors votre corps continuera de compulser.

Me concernant, cela faisait 10 mois que j’avais des compulsions presque tous les jours. J’avais évidemment pris du poids. Je ne comprenais pas :  malgré que mes crises s’étaient calmées, qu’elles étaient moins conséquentes, j’en avais toujours. Je me disais que j’avais repris du poids, qu’avec mes crises je mangeais tous les jours des aliments que je m’interdisais auparavant. Alors pourquoi mon corps ne me faisait toujours pas confiance ? Et bien parce que justement, je ne m’autorisais mes aliments plaisirs que pendant mes crises. Et même si la restriction n’était plus visible physiquement, elle était constamment présente mentalement.

En dehors de mes crises, je passais mon temps à chercher sur internet les aliments detox, les aliments “brûle graisse” qui me permettraient de perdre du poids. Et j’intégrais ces aliments dans mes repas. Mais je n’incluais pas d’aliment plaisir. Ou alors, si je me les autorisais, ce n’était qu’un petit bout et il ne fallait absolument plus que j’en mange pendant trois jours après et que j’augmente le sport pour compenser. Bref, j’essayais toujours d’avoir un contrôle maximal sur mon alimentation. Et mon cerveau ressentait cela comme la même restriction qu’il a subie les trois années d’anorexie précédentes. Ainsi, il maintenait les compulsions pour se protéger.

schéma restriction-compulsion

En conclusion, la durée des compulsions alimentaires va dépendre du temps que vous prenez à accepter ses compulsions et à continuer de suivre votre plan alimentaire. C’est-à-dire de conserver les 3 à 4 voire 5 repas que vous devez faire par jour, quand bien même vous auriez fait des compulsions alimentaires entre ces repas.

Comment je m’en suis sortie ?

Aussi simplement que cela puisse paraître, mais tellement difficile en soi : j’ai accepté mes compulsions. J’ai admis que mon corps ait besoin de dépasser mon poids de forme pour le retrouver plus tard. Attention, cela me concerne ! Soyez rassuré, vous ne le dépasserez pas obligatoirement ! Mais consentez que cela puisse être possible temporairement. C’est extrêmement difficile mais tellement important de se détacher de votre poids, du nombre de calories et des chiffres en général… C’est un élément que j’aborde dans le point 8 de mon article sur les leçons de vie que j’ai tirées de mon anorexie

J’ai accepté également que j’avais le droit de manger du chocolat en dehors de mes crises, et ce tous les jours si j’en avais envie. Dans mon cas à moi, mes aliments « peurs » que je ne m’autorisais plus et sur lesquelles je faisais des compulsions étaient la pâte à tartiner, les muffins, le pain, le fromage et la glace.

Alors que cela faisait près d’un an que j’avais des compulsions alimentaires, que j’enchainais compulsions puis restrictions voire vomissements, et de nouvelle compulsion, j’ai décidé de changer. Je me suis dit que dans tous les cas, j’avais pris du poids et que si j’avançais de cette façon, je continuerais d’en prendre. Donc, soit je poursuivais mon schéma restriction-compulsion qui me conduisait à la prise de poids, soit je me permettais mes aliments peurs qui selon moi m’amenait également à la prise de poids. La finalité serait la même d’après moi.

schéma rompre le cercle vicieux des compulsions alimentaires

Ainsi j’ai commencé à m’autoriser mes aliments plaisirs : je me suis dit que tous les petit-déjeuner, maintenant je mangerais du pain avec de la pâte à tartiner, sans me restreindre sur le nombre de tartines. Je me suis dit que j’inclurais plus souvent des desserts et goûters avec de la glace et des muffins. Je me suis dit que j’ajouterais moi aussi du gruyère sur mes pâtes si j’en ai envie. Au début, j’avalais 6, 7, 8 tartines de Nutella le matin. Je mangeais régulièrement de la glace et des muffins. Et j’ajoutais toujours du fromage dans mes plats. Mais je continuais de me nourrir aux repas suivants. J’avais horriblement peur, je pensais que j’allais prendre un poids monstrueux avec une alimentation pareille. Je me disais que j’étais addict au sucre, que j’étais bien trop gourmande. Mais je tenais bon, je voulais que mon corps me fasse confiance à nouveau, et je patientais.

Et puis un jour, je n’avais plus envie d’une quatrième tartine au petit déjeuner. Je n’avais plus la tentation de manger de la glace cinq fois par semaine. Je n’éprouvais plus le besoin d’ajouter du fromage à TOUS mes repas. J’ai commencé à ressentir petit à petit les sensations de faim, de satiété. Et puis les compulsions se sont espacées, jusqu’à s’arrêter totalement.

Maintenant mon corps me fait confiance. Il sait que je vais le nourrir convenablement tous les jours, à tous les repas. Il sait que je vais lui donner des aliments plaisirs qui vont me permettre de me sentir bien dans ma tête. Il sait qu’il ne connaîtra plus de restriction ni plus jamais de vomissements. Et aujourd’hui, quand je mange de la glace, je ne prends que deux ou trois boules. Je ne ressens pas le besoin de terminer le bac. Quand je déguste un muffin, je n’en mange qu’un et pas cinq. Lorsque je mange des céréales, je prends un bol, et je ne finis pas le sachet dans l’heure. Avant, je pouvais terminer un paquet de biscuits et en rentamer un autre même pas une heure après avoir fini le premier. Aujourd’hui, je ne sais même pas si je réussirais à terminer le premier entièrement. Et bon sang, qu’est-ce que c’est bon de me faire plaisir sans avoir peur que ça ne se termine en orgie où que je sois obligée de me restreindre par la suite !

Les compulsions alimentaires ne s’arrêtent pas du jour au lendemain, quand bien même vous vous autorisez vos aliments plaisirs et que vous avez cessé toute forme de compensation. Il faut du temps pour votre cerveau d’assimiler que vous avez changé vos habitudes et du temps à votre corps pour vous faire confiance et pour cesser son mode famine. Les compulsions alimentaires vont disparaitre petit à petit, doucement, mais sûrement.

Mais, est-ce que je ne serais pas en train de devenir boulimique ?

C’était la question que je me posais sans cesse ! Je pensais que j’avais quitté l’anorexie pour trouver la boulimie. Mais non, ce n’est pas nécessairement de la boulimie. Attention, je dis bien “nécessairement”, car il peut arriver que le trouble évolue vers de la boulimie. L’important est d’être entouré par un professionnel de la santé qui saura vous guider et vous diagnostiquer.

Mais notez bien ces différences entre la boulimie et les compulsions alimentaires. Dans mon cas, on peut parler de “boulimie”, mais ce n’est pas de la boulimie à proprement parler, c’est plutôt la suite de l’anorexie, un symptôme de la rémission selon moi :

comparaison boulimie et compulsion alimentaire

Attention enfin à ne pas confondre non plus les compulsions alimentaires avec le grignotage. Le grignotage correspond à des petites quantités fractionnées, souvent prises sur une durée prolongée, par exemple sur toute la journée. On grignote sans avoir faim, c’est plus une pratique pour combler l’ennui ou pour apaiser ses angoisses.

Mes conseils face aux compulsions alimentaires

Quelques petits conseils que j’ai appliqués lorsque j’avais des compulsions alimentaires. Attention, je ne vous donne pas de conseils miracles qui vont vous faire arrêter les compulsions. Non, ce sont des astuces qui m’ont aidé à accepter et à mieux vivre mes compulsions alimentaires :

Ayez un soutien avec un professionnel de la santé qui est spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire. Ce dernier saura diagnostiquer votre trouble. De plus, il est important d’être supervisé pour éviter le syndrome de renutrition. Je ferai un article sur ce sujet très prochainement.

Le sommeil est le meilleur remède de pas mal de maux. Et dans notre cas ici, le sommeil est fondamental. Pendant la nuit, votre corps fabrique de nombreuses hormones qui permettent de réguler votre corps, vos émotions et ainsi de mieux gérer vos compulsions alimentaires. Je vous conseille donc de dormir à heures fixes si possible, durant une durée suffisante d’au moins 7 heures.

Il est primordial de s’hydrater correctement dans la journée. L’eau va permettre de faire fonctionner votre corps : régulariser votre salive, réguler votre température corporelle, renouveler vos cellules, normaliser le volume de sang qui circule dans votre corps, etc. C’est important de boire de l’eau pour vous sentir bien dans votre corps. Mais attention à ne pas tomber dans l’excès ! Ne buvez pas une quantité monstrueuse d’eau pour vous remplir le ventre en espérant éviter la compulsion ! C’est une fois de plus chercher à tromper les sensations de faim de votre corps qui ne pourra pas vous faire confiance. Il maintiendra donc les compulsions alimentaires et vous ne sortirez pas de ce cercle infernal.

Après mes crises, j’avais pris pour habitude de noter dans un journal mes émotions. Je tentais d’identifier la situation qui pourrait être la cause de ma compulsion : stress lié à un événement, tristesse, repas précédent peu conséquent, envie alimentaire non comblée, etc. Le but était de comprendre l’élément déclencheur pour par la suite changer mes schémas de pensée, modifier mes croyances, répondre autrement que par la compulsion. Je ferai un article plus en détail sur l’utilisation du carnet des émotions.

Comme je vous le disais plus haut dans l’article, il est important de maintenir votre plan alimentaire avec tous vos repas et constituez vos repas avec les bons apports. Ne vous privez pas. Vous savez que c’est la privation qui amène à la compulsion.

Ne perdez pas espoir. Les compulsions alimentaires après une restriction extrême sont normales et cela passera. Apprenez à faire confiance à votre corps. Soyez patiente et je peux vous garantir que les choses rentreront dans l’ordre si vous cessez les compensations et surtout la restriction, notamment mentale.

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Faim extrême, Mieux connaître, 16 commentaires
Covid19 : Conseils pour gérer son trouble alimentaire en confinement

Covid19 : Conseils pour gérer son trouble alimentaire en confinement

Covid19 : Conseils pour gérer son trouble alimentaire en confinement

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Le contexte sanitaire actuel est compliqué à gérer pour le monde entier, notamment avec un confinement imposé mais nécessaire pour lutter contre la propagation du coronavirus. Cependant, certaines personnes ont d’autres difficultés qui s’ajoutent à ce confinement, en particulier pour les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie, hyperphagie, orthorexie). En effet, le COVID19 est un virus encore trop peu connu pour nos scientifiques et nous sommes dans la plus grande incertitude face à ce coronavirus. D’ailleurs, la seule chose dont nous sommes sûres, c’est que nous sommes en territoire inconnu. Et l’incertitude, l’inconnu… font partie des mots tant détestés par ceux qui souffrent de troubles alimentaires.

Comment le Covid19 affecte les personnes avec un trouble alimentaire ?

Dans un climat de stress, tout être humain va se tourner vers des stratégies d’adaptation, presque automatiques, déjà utilisées par le passée. Pour les personnes souffrant de troubles de l’alimentation, elles vont adopter un comportement spécifique lié à leur alimentation : la restriction, la purge, la compulsion… Toute action qui va leur procurer une échappatoire, un sentiment de confort et de sécurité momentanément. Les troubles alimentaires se renforcent donc dans cette période de combat face au COVID19.

Pour guérir des troubles alimentaires, il faut lutter contre l’isolement. Car l’isolement, c’est ce que veut la maladie. Et face au contexte actuel, les personnes atteintes de troubles alimentaires sont contraintes de se confiner.

L’isolement est d’autant plus compliqué pour les personnes souffrant d’un trouble alimentaire, car elles se retrouvent, soit seul, soit avec leurs proches. Dans le cas où la personne est confrontée à la solitude, alors la voix de son trouble peut être amplifiée et plus forte. Dans le cas où elle vit le confinement avec sa famille, des angoisses peuvent être générées concernant les repas à partager avec d’autres personnes.

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Le trouble est manipulateur et fera tout pour transformer toute situation en moyen de parvenir à ses fins : « Pas d’école? Pas de travail? Ce confinement c’est l’opportunité pour perdre du poids!» « Personne ne m’en voudra d’avoir rechuté pendant cette période délicate, ce n’est pas grave si je me restreignais à nouveau, je me concentrerai sur ma guérison une fois le confinement terminé» « Je suis seul(e) chez moi, personne pour me surveiller… ». La maladie vous mentira. Mais gardez en mémoire que cette guérison est essentielle pour vous, pour votre vie, peu importe le confinement.

Les gens avec un trouble alimentaire ont souvent des aliments “confort”, qui ne génèrent pas ou très peu de stress chez elles. En raison de la panique d’une pénurie, le trafic dans les magasins alimentaires s’accroît créant de réelle pénurie alimentaire temporaire pour certains produits. Cette situation est d’autant plus angoissante, car la personne souffrant d’un trouble alimentaire ne peut pas être certaine que son magasin soit approvisionné normalement, et pire, elle peut se retrouver devant un rayon vide qui comportait son aliment “confort”. 

Je comprends tellement ce que ces personnes peuvent ressentir. Je me souviens quand j’étais anorexique, je n’avais qu’un seul type de yaourt que je considérais comme « sûre ». C’était une marque en particulier qu’on ne trouvait pas dans tous les magasins. Je me rendais exprès dans ce magasin pour mes yaourts, même si c’était à 20 minutes de chez moi. Et si je ne les avais pas, alors je ne mangeais rien d’autre comme yaourt. Je pense également aux personnes orthorexiques qui ont une obsession pour les aliments « sains ». Elles peuvent se retrouver dans l’incapacité d’acheter leurs aliments frais souhaités, et cela peut être bouleversant à vivre.

Le confinement impose des déplacements limités, et à l’heure actuelle, des exercices physiques autorisés pour une certaine durée et dans un certain rayon kilométrique autour du lieu de résidence. L’hyperactivité fait partie du trouble pour beaucoup de personnes souffrant d’anorexie, de boulimie, etc. Le fait de ne plus pouvoir se rendre à sa salle de sport ou de restreindre les déplacements quotidiens est déroutant et très complexe à gérer.

La possibilité de se rendre dans son centre de soin, au cabinet de son psychologue ou dans le bureau de sa nutritionniste est réduite, voire impossible en cette phase de confinement. Il est néanmoins important et même primordial que les professionnels de santé s’organisent pour poursuivre les consultations à distance. Cela peut être dommageable de rompre le lien avec son thérapeute pendant cette période de confinement.  

Plus globalement, la lutte contre le Covid19 entraîne tout un tas de restrictions qui entrent en contradiction avec l’envie de contrôle des personnes souffrant d’un trouble alimentaire. Ces personnes sont malades, et ne peuvent pas simplement « faire un effort » pour ne pas pratiquer de sport, pour manger différemment « pour une fois », pour rester enfermer avec leur parent avec qui peut-être elles ont souvent des conflits. Non, il ne s’agit pas d’un effort. Elles doivent faire un véritable travail psychologique sur elles pour pallier à cette période éprouvante. N’hésitez pas à tendre la main vers vos proches souffrant de troubles alimentaires. Même s’ils n’acceptent pas votre aide, vous leur aurez montré que vous êtes présent en ces temps difficiles. Toutefois, veillez à ne pas leur dire des phrases plus embarrassantes que réconfortantes. Je vous ai listé les phrases à ne pas dire à une personne souffrant d’un trouble alimentaire dans un article. 

Les conseils pour gérer votre trouble alimentaire pendant le confinement

Les conseils que je vais vous donner sont simplement des techniques visant à vous soutenir. Ne vous mettez pas la pression. Ces outils ne vont pas éliminer vos envies de compulsions, de restriction ou d’exercice physique intense. Non, ces techniques vont vous aider à accepter les difficultés, à tenter de faire avec. Mais il est clair que la situation actuelle est compliquée et qu’il est normal que vous vous retrouvez désarmé et en détresse.

Entre les internautes qui plaisantent sur leur potentiel prise de poids causée par le confinement et les articles des médias en tout genre relatant des renseignements qui ne sont pas toujours fiables toutes les 30 minutes… C’est l’endroit à éviter ! Ne croyez pas toutes les informations que vous voyez défiler sur les réseaux sociaux. Assurez-vous que la source soit fiable et vérifiée par un organisme d’autorité tel que l’OMS par exemple.

Ce que je peux vous conseiller, c’est de vous limiter à une certaine durée par jour de réseaux sociaux, ou de l’utiliser seulement durant une certaine plage horaire. Et si vous tenez à être au courant de l’actualité, je vous recommande la chaîne d’Hugo Décrypte qui réalise un point quotidien sur l’actualité quant au Covid19 avec des informations vérifiées.

Lorsque j’étais à l’hôpital, j’ai commencé à formater mon cerveau à la positive attitude. Ce n’est pas que je croyais réellement aux bénéfices de cette façon de procéder, mais je n’avais que ça à faire, alors je l’ai fait. Et cela a fait ses preuves ! Chaque jour, je me répétais des mantras positifs à voix haute, en me regardant dans la glace. J’avais également fait un tableau de visualisation où j’avais mis des images positives, des citations qui me motivaient, notamment « No rain, no flower ». Bref, enduisez vos murs de proverbes positifs, de photos encourageantes et de tout ce qui vous transmet de la force pour vous battre et garder le sourire. J’avais pareillement confectionné une playlist pour booster ma bonne humeur avec des musiques qui donnent la pêche ! Vous pouvez chanter en même temps ! (Bon, c’est facultatif, mais c’est très efficace aussi !)

En lien avec la culture de l’optimisme, vous pouvez également tirer le positif de votre journée chaque jour avec la gratitude. Chaque soir, vous pouvez prendre un petit carnet où vous noterez un point positif de votre journée ou une chose pour laquelle vous êtes reconnaissante. Par exemple : Grâce au confinement, je fais des économies de shopping. Ou plus simplement : Je suis reconnaissante pour cette belle journée ensoleillée, je suis reconnaissante de pouvoir vivre dans cette jolie maison… N’oubliez pas que mêmes les petites choses qui vous paraissent insignifiantes comptent ! Tant qu’elles ont procuré en vous un sentiment positif : la chaleur du soleil sur votre peau, le plaid doux qui vous enveloppe dans le canapé, le sourire de la voisine hier matin. Cela permettra de vous endormir sur une note positive et d’entraîner votre cerveau à se focaliser sur les choses positives.

Essayez d’adopter une certaine routine qui structure vos journées. Pour ma part, le confinement me rappelle beaucoup mes hospitalisations où j’ai été enfermé pendant trois mois sans bouger et ainsi à devoir tuer le temps par moi-même. Je me créais donc des routines avec par exemple le matin une plage horaire pour colorier des mandalas et écrire. L’après-midi, je réservais une plage horaire destinée à la lecture et à des jeux avec d’autres personnes…

Votre routine doit comprendre des temps de repos, des temps pour manger, des temps pour discuter avec vos amis ou votre famille, des temps pour travailler, etc.

C’est également important de continuer se doucher chaque jour et de s’habiller différemment la journée de la nuit. Je sais que c’est super confortable d’être en jogging toute la journée. Mais on entre ainsi dans un état d’esprit qui n’est pas si bon pour notre moral.

Concernant le sommeil, essayez de garder un rythme raisonnable : ne pas vous coucher trop tard ni vous lever trop tardivement. Évidemment, je ne vous parle pas non plus de vous réveiller à 6 heures du matin. Agissez selon les besoins de votre corps. Vous pouvez d’ailleurs en profiter pour dormir un peu plus tard pour vous reposer, vers 9 h 30 par exemple. Mais éviter d’aller dormir vers 3 h du matin pour vous lever à midi.

Prévoyez vos plages horaires où vous mangerez vos repas. Dans la journée, vous devez avoir au moins 3 repas, voire 4 à 5 avec les collations. Respectez votre plan alimentaire même en période de confinement avec des heures fixes. Structurer vos repas vous aidera à réguler vos sensations de faim et de satiété et de prévenir les compulsions alimentaires.

Manger à table si possible, pas dans votre lit ou dans le canapé. Et évitez également de manger devant une distraction que peut être votre téléphone, votre ordinateur ou votre télévision. Lorsque vous mangez, vous mangez. C’est important de prendre le temps de faire une chose à la fois pour que votre cerveau inculque bien l’idée qu’il est en train de se nourrir.

Réglez des alarmes pour vos heures de repas et de collation si cela peut vous aider. Et prévoyez des activités avant et après pour vous éviter de ruminer : par exemple, appelez un ami, lire un livre, colorier un mandala, etc. Notez vos plans alimentaires, vos heures de repas sur un papier, et affichez-les dans votre chambre ou même dans la cuisine.

Pour les personnes ayant une ration prescrite par une équipe soignante, veuillez à contacter un professionnel de santé référant qui saura vous donner un plan B voire C pour adapter votre plan avec les aliments disponibles et que vous vous sentez prêt à manger. Si l’un de vos aliments confort n’est plus accessible, faites une liste d’aliment qui peut le remplacer par un autre produit sûr pour vous.

Concernant ceux pour lesquels une quantité importante de denrée peut être déclencheur de compulsion, essayez d’éloigner la nourriture de votre vue. Soit en demandant à un proche de le cacher, soit en le mettant dans une cave, au garage, ou dans la voiture afin de limiter les crises alimentaires.

Si vous sentez la compulsion alimentaire, arrivez, tentez de la maintenir 5 minutes : soit en téléphonant à un proche, en faisant un jeu sur votre smartphone, en lisant une page d’un livre… Cela n’évitera pas forcément la crise, mais votre cerveau aura enregistré que vous avez interrompu le processus du schéma répétitif habituel de la crise alimentaire. Un décalage neurologique s’est ainsi créé et permet un changement de comportement sur le long terme.

Même si le confinement oblige une distanciation sociale, vous pouvez vous tourner vers les nouvelles technologies pour discuter avec vos amis ou vos proches : Messenger, Skype, Zoom, House Party… Vous pouvez en outre faire des jeux en ligne avec vos collègues sur Skribbl.io ou Blindz pour les fans de blind test (j’en suis une). Vous pouvez d’ailleurs en planifier après avoir mangé pour vous occuper l’esprit et éviter d’écouter la voix de la culpabilité. C’est l’occasion également de discuter de ce que vous vivez pendant ce confinement vis-à-vis de votre trouble alimentaire. Vous avez le droit de vous sentir en difficulté et c’est important d’en parler à quelqu’un en qui vous avez confiance.

Les nouvelles technologies vont parallèlement vous permettre de poursuivre les consultations avec votre médecin à distance. Si ce dernier n’utilise pas de solution vidéo, n’hésitez pas à chercher un autre thérapeute temporairement sur des sites tels que Care ou Goodpsy. Mais c’est essentiel de ne pas interrompre le traitement pour vous maintenir sur le chemin de la guérison.

Profitez-en pour apprendre de nouvelles compétentes. Me concernant, durant cette période de confinement, j’en ai profité pour peaufiner mon livre et commencer ce projet de site internet. Vous utilisez l’occasion pour découvrir une nouvelle langue, écrire votre propre livre, ou simplement pratiquer la pleine conscience, la méditation, la relaxation… Ce sont des méthodes qui vous permettront de vous détendre et de gérer votre stress pendant cette période de confinement. Vous pouvez recourir à l’application petit bambou qui est très bien fait avec des méditations courtes guidées. Mais vous pouvez également en trouver gratuitement sur YouTube.

Rappelez-vous qu’à notre époque, avec internet, on peut se former à un tas de choses pour ne pas dire « tout ».

En vous occupant l’esprit, vous aurez moins de temps pour ressasser des idées noires.

Utilisez l’art pour vous distraire : le dessin, la musique, le cinéma, mais également en regardant des musées, des spectacles diffusés en ligne. Intéressez-vous notamment à la lecture. Et si vous n’avez pas eu le temps de faire le plein de livre dans votre bibliothèque, pensez aux e-books en ligne.

yoga

L’hyperactivité est très difficile à gérer. Mais quand bien même vous “bougez” moins que d’habitude, rappelez-vous que votre corps nécessite de l’énergie pour vivre, pour faire fonctionner vos organes, pour régénérer vos cellules, pour assurer ses fonctions. Même au repos, votre corps dépense de l’énergie et a besoin de carburant.

Si vous cherchez à pratiquer du sport, et que c’est autorisé par votre équipe médicale encadrante, préférez un sport doux comme le yoga. Vous trouverez des vidéos gratuites sur YouTube de cours de Yoga, notamment pour les débutants si vous êtes novices. Assurez-vous que votre pratique sportive ne soit pas excessive ni compulsive. Et profitez-en peut-être si vous vous sentez prête à freiner votre activité sportive.

Soyez bienveillant envers vous-même. Il s’agit d’un événement historique que nous vivons actuellement et personne ne peut prédire ce qu’il se passera demain. Il est donc normal de ressentir des émotions négatives, d’être angoissé dans ce contexte. N’oubliez pas d’être empathique avec vous-même. Faites-vous confiance. Vous êtes très fort, bien plus que vous ne l’imaginez. Et vous allez y arriver, c’est une conviction. Réfléchissez à la dernière difficulté que vous avez rencontrée et que vous étiez certain(e) de ne pas surmonter. Vous avez fini par y parvenir. Alors il n’y a aucune raison que vous ne réussissiez pas cette fois. Rappelez-vous que vous n’êtes pas tout seul. Et pleurez si vous en avez envie, c’est important de laisser ses émotions sortir.

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Les choses que vous ne devez absolument pas dire à une personne souffrant d’un trouble alimentaire

Les choses que vous ne devez absolument pas dire à une personne souffrant d’un trouble alimentaire

Les choses que vous ne devez absolument pas dire à une personne souffrant d’un trouble alimentaire

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Lorsque j’étais moi-même malade, j’en ai entendu des phrases en tout genre de la part de mes amies, de ma famille et de mes parents. Ils étaient tous bien intentionnés et avaient cette envie de m’aider. Mais la plupart du temps, leurs phrases me blessaient plus qu’elles ne m’aidaient. Je ne les blâme pas, ils ne comprenaient très certainement pas la situation. Et c’est pour cela que j’ai décidé de faire cette article.

En voyant un proche qui souffre d’un trouble alimentaire, vous vous sentez sûrement impuissant et vous tentez de dire certaines phrases en pensant soutenir la personne, en essayant de déclencher chez elle un électrochoc qui la mènera sur le chemin de la guérison. Rappelez-vous d’abord que les troubles du comportement alimentaire sont une maladie mentale et que le malade agit contre sa volonté, il procède sous l’influence de son trouble qui le ronge de l’intérieur.

Et ainsi dans certains cas, vos mots, malgré qu’ils soient exprimés avec la meilleure intention possible, peuvent s’avérer plus douloureux qu’encourageants. Ils peuvent parfois faire plus de mal que de bien. Je vous ai fait une liste d’exemples de commentaires qu’il ne faut absolument pas dire à une personne souffrant de trouble du comportement alimentaire, et notamment d’anorexie.

Ces phrases, vous devez éviter de les dire à une personne anorexique, mais également à quelqu’un en rémission et qui s’en est sorti. Car parfois, le simple fait de lui mettre en face les peurs qu’elle a vécu peut la faire rechuter.

« Waouh, comment est-ce que tu as fait pour perdre autant de poids ? Tu peux me donner des conseils pour perdre du poids ? »

Je le rappelle encore une fois au risque de me répéter, mais les troubles du comportement alimentaire sont une maladie mentale grave. Ce n’est pas une volonté de faire un régime. Une anorexique ne choisit pas de perdre du poids, elle est contrainte de se restreindre ou de se gaver pour ensuite se faire vomir par la petite voix qu’est l’anorexie dans sa tête.

Quand vous avez conscience que c’est une maladie, réfléchissez à ce que vous venez de demander. Est-ce que vous souhaitez demander à quelqu’un atteint d’une leucémie de vous apprendre comment attraper la leucémie ? Bien sûr que non ! En sollicitant des conseils concernant la perte de poids à une anorexique, vous négligez la gravité de la maladie.

De plus, en soulignant l’aspect positif de la perte de poids, vous donnez du pouvoir au trouble lui-même en renforçant la croyance que maigrir est bon pour la santé chez le malade.

« Mange normalement, comme tout le monde ! » « Tu n’as qu’à manger, ce n’est pas si compliqué ! »

Manger est un besoin primaire. Alors quand vous voyez un ami qui ne s’alimente pas, cela vous parait incompréhensible et insensé. Et vous pensez certainement qu’en donnant un argument aussi logique, cela va créer un électrochoc chez votre proche.

Je comprends que ce soit déconcertant et que vous vous sentez complètement impuissants. Mais la nourriture n’est pas le vrai problème d’une personne anorexique, boulimique, hyperphagique… Non, les problèmes sont souvent psychologiques et dus à des blessures ancrées au plus profond de son être. Ce sont ces problèmes-là qui rendent une personne souffrante de trouble alimentaire incapable de se nourrir convenablement. Elle a une peur irréfutable de manger. Et lui demander de “tout simplement manger” ne sera pas utile. C’est comme demander à quelqu’un en fauteuil roulant de tout simplement se lever et marcher. Elle ne le peut pas, même avec toute la volonté du monde.

Lui réclamer de manger comme tout le monde lui montre juste que vous ne comprenez pas sa maladie, que vous ne prenez pas cela au sérieux. Elle se sentira incomprise et se renfermera sur elle-même.

« J’ai tellement mangé hier soir, je vais sauter le petit déjeuner »

Peut-être que vous ne souffrez pas de trouble du comportement alimentaire et que lorsque vous mangez un paquet de biscuits entier, vous sautez le prochain repas sans culpabiliser trop longtemps à propos des biscuits avalés quelques heures avant. En revanche, si vous dites cela devant une personne souffrant d’un trouble du comportement alimentaire, le simple fait d’en parler pourrait déclencher des ruminations à propos de son alimentation, de son poids et pourrait même provoquer une rechute chez une patiente en convalescence. Parce qu’une personne souffrant de trouble du comportement alimentaire ne peut pas sauter de repas, car ça la ramènerait sur la pente glissante de la restriction alimentaire. Et le simple fait de savoir que vous allez sauter un repas va l’inciter à elle-même sauter son prochain repas quand bien même elle n’a pas dévoré le paquet de gâteau que vous avez mangé. 

Si je peux vous donner un conseil : juste, ne discutez pas de repas avec une personne souffrant de troubles alimentaires. Ni même de poids, de kilos et de tout ce qui s’y rapproche. C’est peut-être difficile pour vous de vous empêcher d’en parler. Mais ça peut éviter d’accroître les troubles alimentaires d’une personne voire d’enclencher une rechute chez elle.

« C’est tout ce que tu manges ? »

c'est tout ce que tu mange

Cela s’apparente à ce que j’ai écrit juste au-dessus : ne parlez pas de nourriture ou de la quantité que la personne malade avale pendant son repas. Cela peut paraître une question inoffensive et même bienveillante de votre part, mais cela va générer beaucoup d’anxiété et un énorme blocage chez la personne en souffrance.

« Vu comment t’es maigre, tu pourrais te faire un kebab ou un gros McDo ! »

Les personnes souffrant de troubles alimentaires catégorisent généralement les aliments de bon ou mauvais. Ils ont des aliments confort, qui ne leur font pas trop peur et qu’ils s’autorisent de manger. Et ils ont des aliments qu’ils redoutent terriblement. Ceux qu’on appelle les « fear food ». Ces derniers englobent très souvent des aliments gras, des hamburgers, des kebabs, etc. Les inciter à manger leurs fear food peut générer chez eux une anxiété intense. Les pousser à faire face aux aliments qu’ils craignent prouve une fois de plus que vous ne comprenez pas ce qu’ils vivent.

De plus, sachez qu’inverser l’effet de la perte de poids n’est pas aussi simple que de manger un kebab ou un McDo.

« Tu es jolie. Tu as perdu du poids ? »

Malheureusement, dans notre société, on félicite et l’on encourage la perte de poids. En complimentant une anorexique, on lui confirme juste que les résultats de son trouble alimentaire sont positifs, peu importe comment elle a dû obtenir cette perte de poids.

Je me souviens qu’au début de mon anorexie, on me disait « Ça te va super bien, tu es trop belle ! T’as un beau corps ». Les gens s’imaginaient qu’en me disant cela, j’allais être satisfaite de mon apparence et que je m’arrêterais là. Mais moi, quand je me regardais dans la glace, je ne me suis jamais dit que j’avais perdu assez. Lorsqu’on me complimentait, je me disais simplement que j’étais sur la bonne voie et que je pouvais continuer ainsi. Cela me confortait dans ma perte de poids.

« Mais, tu ne vois pas que tu es trop maigre ?! Ce n’est pas joli ! »

dysmorphophobie

Déjà, sachez une chose, c’est que les personnes touchées par les troubles alimentaires souffrent généralement de dysmorphophobie. C’est-à-dire qu’elles se voient plus grosses qu’elles ne le sont réellement. Cela fait partie du trouble. Donc elle ne voit pas la même chose dans le miroir que vous. Ainsi ce genre de commentaire va juste augmenter son mal-être et sa faible estime d’elle-même. 

Ensuite, dans l’anorexie il existe un énorme préjugé qui est celui de croire qu’une personne anorexique essaie de perdre du poids simplement pour être plus jolie. Non, c’est absolument faux !  Le contrôle qu’elle exerce sur son alimentation est le contrôle qu’elle essaie d’obtenir sur ses émotions.

Mais cela n’a souvent aucun rapport avec son apparence. Je ne me suis jamais trouvée jolie, même à un poids « normal » et même lorsque j’ai atteint le poids le plus bas que je pouvais. Mon mal-être ou bien-être n’a jamais été en lien avec mon reflet dans le miroir, mais bien avec le désordre que je ressentais en moi.

« T’es au courant qu’il y a des gens qui meurent de faim dans le monde ? À ta place, ils seraient heureux de manger ! »

Je suis certaine que oui, la personne à qui vous avez dit ça est au courant qu’il y a des gens qui meurent de faim chaque jour. Mais le fait de lui dire ça ne va absolument pas l’aider et au contraire. Cela va renforcer sa culpabilité. Lorsque j’étais anorexique, je m’en voulais d’être malade alors que je n’y pouvais rien. Je portais déjà toute la culpabilité du monde sur mes épaules. Alors pas la peine d’en rajouter…

« Je suis content(e) que tu aies mangé »

Les personnes souffrant d’un trouble du comportement alimentaire sont souvent persuadées qu’elles sont constamment surveillées lorsqu’elle mange. Elles ont ce sentiment d’être observées. Et leur faire ce genre de commentaire ne fera que renforcer leur croyance.

De plus, même si votre proche a réalisé un effort extraordinaire, qu’elle a mangé plus que d’habitude, qu’elle a osé goûter à l’aliment qui lui fait peur, ne lui faites pas de commentaire pour souligner son effort, à moins qu’elle vous en parle d’elle-même. Mais sinon, cela la stoppera net dans son élan ! Cela augmentera même la culpabilité qu’elle a de ne pas obéir à son trouble alimentaire qu’est la restriction ou l’interdiction de manger certain aliment. Elle est en lutte contre l’anorexique qui est en elle.

« Viens on va en discuter ensemble autour d’un repas » « viens on va boire un verre pour te changer les idées »

Manger ou boire un verre sont des activités sociales, ce sont des moyens faciles de retrouver ses amis. Mais si cet ami a du mal à manger, alors évitez de lui suggérer un restaurant. Même boire un verre c’est stressant ! Parce qu’on n’est pas sûr à 100 % qu’ils auront du coca zéro. Si vous avez envie de voir votre ami pour lui remonter le moral, proposez plutôt une balade dans un parc ou un cinéma. Cela évitera de lui mettre une pression supplémentaire et de vous retrouver plus sereinement.

« Tu sais à quel point c’est difficile pour moi de gérer cette situation ? »

Je me doute que ce doit être très difficile à vivre pour l’entourage. Moi-même j’ai vu mon entourage en souffrir de ma maladie, différemment que moi, mais tout autant. Je sais combien il doit être frustrant de regarder un proche ou même son enfant malade, mais de rester impuissant face à cela. Mais ne tentez pas de le culpabiliser pour le faire arrêter. Déjà parce que ça ne marchera pas, mais en plus parce qu’il culpabilise déjà très certainement et cela ne fera que renforcer son mal-être. Il a besoin de votre soutien, de votre amour, de votre empathie, mais pas de vos reproches.

difficulté pour l'entourage

« Je suis grosse ! » « Je vais éviter de manger ça, il y’a plus de 200 calories dedans ! »

Les personnes souffrant de troubles alimentaires sont en alerte permanente quant à l’apparence, au poids et à l’alimentation des autres autour. Alors, évitez d’en rajouter en commentant votre ressenti de vous-même concernant ces choses-là. Cela va les amener à se concentrer encore plus sur leur poids et leur nourriture. Pire, elles vont se comparer à vous et puisqu’elles sont atteintes de dysmorphophobie, elles risquent de se trouver plus grosses et donc de se restreindre davantage si vous-même choisissez de ne pas manger tel ou tel aliment.

« Je sais comment t’aider ! Tu n’as qu’à faire ce que je te dis et tout ira bien » « À l’hôpital, tu les écoutais les infirmières quand elles te disaient de manger »

Combien de fois j’ai entendu ma mère me dire qu’elle voulait m’aider, qu’elle pouvait faire l’infirmière à la maison et s’occuper de ma réalimentation. Et bien non, ce n’est absolument pas possible. C’est certainement frustrant, notamment si votre enfant a été hospitalisé, de savoir qu’à l’hôpital il réussissait à manger mais pas avec vous. C’est tout simplement parce qu’une infirmière ou un médecin n’est pas vous. C’est une personne neutre, extérieure à la famille, aux proches. Et si vous pouviez remplacer les infirmière, on fermerait bientôt les hôpitaux. 

N’essayez pas de guérir votre enfant ou votre ami. Ce n’est pas votre rôle. Votre rôle est de le soutenir, d’être patient à ses côtés et de se montrer présent. Si vous essayez de trop vous immiscer dans son processus de guérison, vous risquez de heurter votre relation. 

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Couple, Mieux connaître, Parents, 3 commentaires
Les leçons de vie que j’ai apprises de mon anorexie

Les leçons de vie que j’ai apprises de mon anorexie

Les leçons de vie que j’ai apprises de mon anorexie

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Dans ce récit, je souhaite vous faire part des leçons de vie que j’ai tirées de ma maladie. Ces prises de conscience, je les ai notées petit à petit dans un journal que j’ai tenu pendant mes 4 années de combat contre les troubles alimentaires. Je les relis encore de temps en temps, car je n’arrive pourtant pas toujours à les appliquer. Mais ce n’est pas grave, parce que je ne suis pas parfaite. C’est d’ailleurs l’une des leçons que j’ai tirées : l’imperfection est normale. Mais je vous laisse découvrir cela un peu plus bas.

L’anorexie est la maladie du contrôle. Chaque personne anorexique est différente et a une histoire unique. Mais on retrouve des traits de caractère commun chez ces patients : la peur de l’échec et de l’imprévu, le perfectionnisme, la crainte constante du regard des autres et évidemment, le manque incroyable de confiance en soi.

1. Acceptez les choses qui viennent à vous

L’une des premières leçons que j’ai acquises c’est d’accepter. Accepter les choses qui viennent à moi. Il est inutile de lutter contre le changement, car il est naturel et surtout indispensable pour évoluer. Imaginez si l’on vivait toujours à l’âge de pierre… Changez les choses que vous pouvez changer, mais acceptez le reste.

Personnellement, je réussis à accepter les choses en me disant que si elles arrivent, ce n’est pas un hasard. C’est qu’elles sont nécessaires pour moi, qu’elles vont me générer quelque chose de positif dans ma vie. Mon anorexie mentale n’a clairement pas été la période la plus glorieuse de mon existence. Pourtant, je suis prête à déclarer aujourd’hui que je suis contente d’avoir traversé cette période dans ma vie. D’abord parce que j’ai réussi à m’en sortir. Mais ensuite, car elle m’a apporté un tas de leçons qui me permettent d’avancer chaque jour dans ma vie, de la vivre différemment.

2. Les autres : les accepter, s’en détacher et communiquer

Il n’y a pas que les choses quotidiennes à accepter, il y a également les autres. Admettre qu’ils aient leur propre opinion et que même si elle est opposée à la nôtre, ça les regarde. Cela ne signifie pas qu’ils ont ou que j’ai raison, ça veut simplement dire qu’on est tous uniques. On ne peut pas changer les autres, en revanche, on peut modifier notre perception par rapport à autrui.

En parlant des autres, j’ai aussi réussi à me détacher du regard des autres, bien que ce ne soit pas tous les jours évident. Mais j’ai compris que l’opinion des gens ne définit pas ma réalité. Je dois apprendre à me faire confiance, à suivre mon instinct. Et quand bien même je me tromperais, ce n’est pas grave, je m’instruirai de ma propre expérience et je m’améliorerai la fois d’après. J’ai d’ailleurs dû, pendant ma maladie, me détacher le maximum des préjugés des autres, notamment des phrases que j’ai entendues et que je vous ai répertorié dans mon article concernant les phrases à ne pas dire à une personne anorexique

J’ai aussi saisi que pour enrichir sa relation avec les autres, il suffit parfois simplement de communiquer. Parler, s’exprimer, dire ce que l’on ressent à l’autre. Cela parait tellement simple mais surtout essentiel. En effet, ce qui est évident pour vous ne l’est pas forcément pour l’autre. Et si l’on attend quelque chose de quelqu’un, il vaut mieux le verbaliser plutôt qu’espérer un comportement ou une parole en supposant que l’autre l’ait deviné.

3. Vous en avez fait assez

La prochaine leçon, j’ai pris environ 1 460 jours avant de l’inculquer réellement, soit les quatre années de ma maladie. Et j’ai enfin compris que non, la perfection n’existe pas et qu’il ne sert à rien de gaspiller son énergie pour chercher à atteindre l’inatteignable. « You are enough ». Je ne sais pas si vous connaissez cette expression anglaise. Cela signifie que vous en avez fait assez et que vous avez le droit de vous accorder des pauses, de prendre du temps pour vous. On a le droit de ne rien faire, d’uniquement s’allonger dans le canapé. Ce n’est pas possible d’être constamment à 100 %, de toujours tout faire dans les règles. Comme on dit, « le moins est l’ami du mieux ». C’est important de prendre le temps de faire une chose à la fois, de refuser de temps en temps certaines sollicitations, de se contenter des choses simples. Vous avez également le droit de ressentir des émotions négatives parfois, c’est juste complètement normal. Et c’est en outre plutôt rassurant, ça veut dire que vous êtes humain !

4. L’échec est le secret pour grandir

Autre chose qui fait partie de la race humaine : l’échec. C’est humain d’échouer. L’échec fait partie de la vie. On a même besoin de défaites pour se construire et progresser. Souvenez-vous de vos débuts dans la vie, vraiment les prémices de votre existence. Pour apprendre à marcher, vous êtes tombé. Plus d’une fois d’ailleurs, mais vous vous êtes toujours relevé. Et c’est comme ça que vous savez marcher aujourd’hui. Les échecs font partie de la vie, et nous aident à avancer. En fait, ils représentent le secret pour grandir.

Vous pouvez accepter vos failles, vos faiblesses. Vous n’êtes pas invincible, vous pouvez tomber, comme tout le monde.

C’est pareillement essentiel de parvenir à placer le curseur au milieu. Ce que je veux dire, c’est que tout n’est pas blanc ou noir. Il n’y a pas que des succès ou des échecs, il existe aussi des demi-succès. Et c’est primordial de savoir les savourer.

5. La seule chose que l'on dispose, c’est le présent

J’ai compris également l’importance du moment présent. La seule chose qui existe vraiment, c’est le présent ! Le passé est fini et l’on ne peut plus le changer. L’avenir, on ne peut pas le prédire. Rien n’existe si ce n’est le présent. Si l’on réfléchit bien, le passé est survenu au présent et le futur se produira dans le présent. Le présent est donc la seule chose que l’on a. C’est d’ailleurs en me concentrant sur le moment présent que j’ai réussi à entrevoir des instants de bonheur dans la pire période de ma vie. J’ai eu tant de belles attentions durant mes quatre années de maladie. Lorsque j’étais en réanimation, j’avais peu de visite. Une jeune soignante passait 15 minutes de son temps chaque jour pour discuter avec moi et me remonter le moral. Au moment où j’étais hospitalisée en TCA (Trouble du Comportement Alimentaire), une autre infirmière avait fait une vidéo de son fils de 5 ans pour moi qui disait « Mathilde, je suis sûre que tu vas t’en sortir, t’es la meilleure ! ». Une autre encore avait laissé un mot dans ma trousse pour me donner plein de courage. Je n’ai trouvé ce mot que 5 mois après, et il m’a tellement réchauffé le cœur. J’ai eu tant de petits cadeaux, de messages, d’attentions de ma famille, de mes amis qui m’ont soutenu dans l’instant présent.

6. Vous êtes la seule personne à pouvoir vous changer

L’anorexie est une maladie mentale. Les patients ne sont pas responsables et la volonté ne suffit pas à les sortir de là. Mais j’ai quand même appris une chose de ma guérison. C’est qu’il ne faut jamais rester dans l’attente, il faut provoquer du changement et ce changement peut venir que de nous-mêmes. Nous sommes la seule personne à avoir le pouvoir de transformer notre propre vie. Et même si l’on risque d’échouer, on se doit de tout tenter. Car en essayant une thérapie, on va peut-être rencontrer une personne qui va nous aider d’une autre façon, ou comprendre un des facteurs de la maladie. Il ne faut jamais cesser d’y croire. Il faut toujours être sûre qu’on y arrivera, qu’on se sortira de la maladie ou de n’importe quelle situation difficile que l’on vit. Agissez, et vous serez surpris de tous les changements que vous êtes capables d’opérer.

7. La nourriture, ce n’est que de la nourriture

Je voudrais aussi vous parler de l’alimentation. Bien que la nourriture ne soit que la conséquence de l’anorexie et non la cause, c’est l’obsession de tous les patients souffrants de troubles du comportement alimentaire : anorexique, boulimique, orthorexique, hyperphagique et j’en passe. Les préoccupations autour de notre corps et de notre alimentation sont grandissantes chez de plus en plus de personnes dans notre société, et de plus en plus jeunes.

C’est difficile, mais nécessaire de tenter de faire abstraction face à toutes ces normes qu’on nous impose. Il est nécessaire de prendre du recul. Manger ou ne pas manger ne va pas résoudre vos problèmes. Au contraire, cela peut en créer de nouveau. Si l’on ne s’alimente pas correctement, et vice-versa, les conséquences peuvent être désastreuses. Manger tel ou tel aliment ne fera pas de vous quelqu’un de bien ou de mal. C’est important de se détacher de toutes les croyances que l’on a sur la nourriture.

8. Votre poids et votre corps ne définissent pas votre valeur

C’est parfois difficile de me le remémorer, mais la vie ne se limite pas à l’apparence. Non, le chiffre qu’affiche la balance ou le nombre indiqué sur un mètre ruban ne définit pas votre personne. Il ne sert à rien de tenter d’atteindre des nombres précis. De quoi avez-vous envie qu’on se souvienne de vous ? De votre poids ? Des centimètres de votre tour de cuisse ? Pensez à ce qui est vraiment important, les choses qui vous caractérisent réellement.

Nous sommes dans une société visuelle, confrontés à des normes qui définissent ce qu’est la beauté. Avant de tomber dans l’engrenage de l’anorexie, j’avais commencé par un simple régime. Pourtant je n’avais pas de kilos en trop. Mais je n’étais pas bien dans mon corps. La société n’est pas l’unique coupable de ce régime, mais elle y a fortement contribué.

Dans le fond, je comprends pourquoi tant de gens se sentent mal dans leur peau. Quand bien même c’est en train de changer, les mœurs ancrées dans cette société prônent l’idée qu’une personne belle est mince. On entend, on voit, on lit partout les mêmes choses : les cures d’amincissement, les régimes detox, les pertes de poids fulgurantes en seulement deux semaines, etc. C’est impossible de passer à côté : les publicités à la télévision, à la radio, dans les clips musicaux, dans les magazines, dans les films, sur les réseaux sociaux… On est formaté inconsciemment à chercher à avoir le corps parfait. Alors on essaie tous, tant bien que mal, de suivre les mœurs et de rentrer dans le moule.

 

On ne va pas se mentir, une personne jolie physiquement est très attirante. Mais si cette même personne est égoïste, agressive, malhonnête, hautaine, machiavélique et j’en passe… Ce n’est pas une belle personne !

C’est l’âme et l’esprit qui définissent la vraie beauté de quelqu’un. Le poids, qu’il soit faible ou élevé ne va pas déterminer la valeur de quelqu’un. C’est important de ne pas se focaliser sur l’apparence, mais plutôt d’entrevoir la beauté d’un sourire, de la confiance, de la gentillesse, du partage…

Je sais que vous avez des complexes, on en a tous !  « Un ventre trop gros », « un nez qui couvre 80 % du visage », « un pied plus gros que l’autre », « les cuisses les plus grosses du monde »… Mais il faut également cesser de se focaliser sur une seule partie de votre corps. Déjà parce que vous amplifiez certainement votre vision de cette partie du corps tandis que personne ne la remarque. Mais aussi, car c’est essentiel de voir son corps dans son ensemble. Je ne parle pas du poids que pèse l’ensemble de votre corps. Non, le poids c’est un chiffre, et cela ne vous définit pas. Pensez plutôt à ce que votre corps vous permet de réaliser. Votre corps est unique, et il vous appartient. Un corps ne sert pas à être beau, bien sculpter et parfait. Un corps vous offre la possibilité de vivre, d’être en forme, de rire, de créer, d’accomplir vos rêves, d’être de bonne humeur, de partager de magnifiques moments avec les personnes que vous aimez et même de donner la vie !

Ce n’est pas facile de toujours appliquer toutes ses règles de vie. Mais ne vous inquiétez pas, accordez-vous le droit de ne pas être parfait, et de prendre le risque d’échouer. Vous en retirez vos propres leçons de vie !

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Publié par Norainnoflower dans Thérapie, 4 commentaires