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À cœur ouvert : je vous l’avoue enfin…

À cœur ouvert : je vous l’avoue enfin…

17 mois. C’est le temps qu’il s’est écoulé depuis que j’ai publié mon dernier article de blog. 17 mois, c’est long, c’est plus d’un an. Et en un an, il s’est passé beaucoup de chose.  

Plusieurs fois, je me suis dit que je devais écrire sur mon blog. Les premiers mois, j’avais envie d’écrire sur d’autres sujets pour aider mes lecteurs à sortir des TCA ou à aider un proche à en sortir. Mais j’avais la sensation de ne pas être honnête.  

Rétrospective des 17 derniers mois

Il y a 17 mois, je vivais encore à Marseille, cette ville à l’opposé de ma région natale. Je ne m’y étais jamais vraiment senti bien, mais j’avais enfin trouvé un travail qui correspondait à mes compétences. Je sortais donc de quelques mois de chômage et surtout de deux mois de confinement. Bien qu’une grande partie de la population ait mal vécu le confinement, personnellement, j’ai adoré. C’est d’ailleurs la période où j’ai sorti ce blog ainsi que le compte Instagram associé et que j’ai terminé la première ébauche de mon livre. Pour vous dire, j’ai tellement aimé ce confinement, que les autres fois où cela nous menaçait, j’espérais sincèrement retourner dans le cocon que j’avais au printemps 2020.  

Avec du recul, je comprends pourquoi le confinement fut un réconfort pour moi. En fait, j’ai employé un mot qui résume assez bien la situation dans le paragraphe précédent : cocon. Pendant le confinement, j’avais mes petites routines qui se répétaient chaque jour. Et surtout, je n’avais pas d’imprévu. Il n’y avait pas de risque d’avoir une soirée organisée à l’imprévu, pas de personne qui démarquerait sans que je ne m’y sois préparée psychologiquement… Je pouvais prévoir un planning sans qu’il ne soit dérangé. Je contrôlais tout.  

Quand je vous parle de contrôle ici, je ne vous parle pas au niveau alimentation. On sait tous que les troubles alimentaires sont intrinsèquement liés à la notion de contrôle. Dans mon cas, le contrôle a toujours été global lorsque j’étais anorexique. J’en profite pour rappeler que l’alimentation est souvent la conséquence d’un problème initial. C’est la seule façon que notre corps et notre esprit ait trouvée pour se protéger d’une blessure plus ou moins consciente. 

Personnellement, quand je contrôle tout et que je n’ai pas d’imprévu, je me sens en sécurité. Quand un imprévu surgit dans ma vie, je ressens un séisme dans tout mon corps. J’ai mal au ventre, je mordille mes ongles, j’écris un planning heure par heure et… je contrôle mon alimentation. Avec la thérapie que je suis actuellement (je vous en parlerai en détail plus tard), j’ai compris que le contrôle, c’est mon bouclier. On m’a fait du mal dans un moment où je ne m’y attendais pas, où je ne « contrôlais » pas. Alors instinctivement, mon corps et mon esprit tente de contrôler tous les paramètres de ma vie afin de me protéger

Bref, à la sortie du confinement, quand j’ai commencé ce travail, je me suis rendu compte qu’en fait, les 3 derniers mois n’avaient rien de la vie réelle. Et franchement, je me suis pris une très grosse claque. J’ai eu la sensation qu’on me mettait un gros coup de batte dans les jambes. J’étais sur les genoux et j’ai même rampé pendant plusieurs mois.

De là, j’ai enchaîné des périodes restrictives où je tentais de manger super sain (trop)… aux périodes boulimiques où je mangeais à toute heure des grosses quantités de muffins, viennoiseries, bol de céréales, etc. Je ne vais pas vous mentir, puisque je veux être à 100 % honnête : j’ai pris du poids. Je ne sais pas combien je n’ai plus de balance. Et franchement, heureusement que je ne l’ai pas su. Ça n’aurait fait que m’enfoncer.

En décembre, j’ai changé de travail. Avec mon copain, on avait envie de migrer vers Lyon.

Je commence alors un nouveau travail où ça se passe très mal. Je vous passe les détails, mais au niveau moral, je pleurais 1 jour sur 2 et la nourriture était mon réconfort. Je ne me restreignais plus, je n’avais plus de crises de boulimie. En revanche, je mangeais gras et sucré, sans limite. J’étais souvent fatiguée, mes vêtements ne m’allaient plus… Et ma confiance en moi, qui soit-dit en passant n’était déjà pas très élevée, s’est vu s’amoindrir à cause de l’homme que j’avais pour patron dans l’entreprise en question. Je me suis remise en question au point où j’étais prête à changer d’orientation professionnelle. Bref, j’ai fini par quitter ce travail en février.

En mars, par chance, j’ai trouvé rapidement un nouveau travail. Je craignais sincèrement de retomber sur des managers malveillants. J’avais peur aussi de ne pas être à la hauteur du travail qu’on me demanderait. Les derniers mois que je venais de vivre m’avaient affaiblie mentalement. 

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Et c’est là je pense qu’elle en a profité pour revenir. Si vous aussi vous souffrez de trouble alimentaire, vous devez savoir de qui je parle quand je fais référence à « elle ». Elle, la maladie, celle qui vient semer des troubles dans ma tête, qui me plonge dans un brouillard m’empêchant d’avancer sur la route de la vie. Celle qui créait un éboulement de rochers pour parsemer mon chemin de gros cailloux, d’obstacles qui rendent ma vie plus difficile à vivre.

Franchement, elle est maligne. Elle fait les choses implicitement, sans qu’on s’en rend compte.

Au début, ça prenait l’allure d’un rééquilibrage alimentaire. Quelque chose de plutôt sain, qui ne paraissait pas extrémiste. J’ai commencé par diminuer les aliments gras, manger plus de choses saines. Puis j’ai racheté ma balance alimentaire. Au début, je calculais approximativement, seulement quelques aliments d’ailleurs. Jusqu’en juin, je pense que ce rééquilibrage alimentaire était positif pour moi. Je me sentais mieux dans mes vêtements, j’étais moins fatiguée, j’avais une meilleure opinion de moi-même. Mon nouveau boulot se passait super bien, j’aime beaucoup le poste que j’occupe. Et j’ai des collègues de mon âge avec qui je partage des bons moments, des managers bienveillants qui ont la volonté de me faire grandir professionnellement.

J’ai l’impression que j’avais tout pour être bien. Pourtant, je n’acceptais toujours pas mon corps. Je le haïssais même. Ce pauvre corps qui m’a gardé en vie alors que je l’ai mis à rude épreuve pendant plusieurs années. Ça faisait 4 mois que j’avais commencé ce rééquilibrage alimentaire. Je n’avais pas conscience que mes troubles alimentaires revenaient. C’est à l’approche de mes vacances, en août, que je l’ai compris.

Les vacances. Pour ma part, elles étaient tant attendues, mais aussi très redoutées. Les vacances résonnaient pour moi comme une perte de contrôle dans mon alimentation. Durant les trois semaines d’août, j’avais de nombreux repas prévus à l’extérieur, en compagnie d’autres personnes, au restaurant… J’étais angoissée à l’approche de ces vacances juste à cause des repas. Mais pourtant, je fonçais : j’allais au restaurant, je répondais à toutes ces invitations même si cela me demandait de ne pas contrôler mon repas. Je me faisais plaisir, je m’accordais la possibilité de tout manger.

Et soudain… Le brouillard

Avec du recul aujourd’hui, j’ai compris que mon comportement de cet été était plutôt malsain. Je me suis accordé la possibilité de manger comme je voulais… Mais à quel prix ? Je me souviens que durant mes 4 ans d’anorexie mentale, lorsque j’avais la sensation de beaucoup manger, en quelque sorte, je me punissais. Je n’avais plus le droit de manger pendant 24 heures et je devais faire des heures de sport. Même si j’étais épuisée, même si je n’avais plus de souffle, même si j’avais mal aux os, même si j’étais à quelques heures de la mort. Je n’avais pas le droit de juste manger et de me reposer. C’était elle qui me l’interdisait.

À la rentrée de septembre, c’était beaucoup moins violent, mais j’ai encore réduit la quantité dans mes assiettes. Je me restreignais encore un peu plus. Je pense que c’est à la rentrée que j’ai pris conscience que j’avais rechuté. Je me rappelle d’un soir en particulier où j’étais terrorisé parce qu’une soirée s’organisait avec mes collègues et que j’allais devoir manger des aliments que je ne contrôle pas.

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Et soudain… ce fut le brouillard dans ma tête. J’ai eu l’impression de m’être menti pendant les derniers mois. J’étais déçue de moi.

C’était il y a environ deux mois. Je souriais beaucoup moins, je n’avais plus envie d’écouter de la musique positive. J’étais passée de la playlist « Feel Good Vibes » à « Sad Songs Sing-along ». J’étais fatiguée, irritable, triste. J’ai eu l’impression de retourner 3 ans avant. Et ça a été mon électrochoc : vivre une semaine dans ma vie d’anorexique d’il y a 3 ans.

J’ai eu du mal à accepter que j’ai pu rechuter. Mais en fait, quand j’ai fait la rétrospective des trois années depuis laquelle je suis sortie de ma dernière hospitalisation, je me suis rendu compte que je n’en étais jamais vraiment totalement sortie.

Pourtant, je vous assure qu’en mars 2020, j’étais persuadée que plus jamais je n’aurai de troubles alimentaires. Je pensais que tout était terminé.

Mon trouble alimentaire est invisible

J’ai rechuté, mais cette fois, c’est différent de mes 4 années d’anorexie. Lorsque j’étais anorexique, j’étais allé à un stade très bas… Je pesais à peine 30 kilos et ce corps si fragile et squelettique, c’était mon bouclier. Même si je détestais qu’on regarde ce corps, les autres devinaient très facilement que j’étais malade en me contemplant. Cela me donnait une certaine crédibilité. Oui, ma souffrance était bien visible. Je ne cherchais pas la pitié des gens, seulement de l’empathie. Je voulais seulement qu’ils puissent voir à quel point c’était difficile de se battre contre cette maladie, que ce n’était pas juste dans ma tête, que je n’avais pas « qu’à faire un effort » pour aller mieux.

Après mes deux dernières années de crises de boulimie, compulsions alimentaires et j’en passe… j’ai pris du poids. Aujourd’hui, je ne sais pas quel poids puisque, comme je l’ai dit plus haut, je n’ai plus de balance. Mais depuis le mois de mars, j’ai largement réduit ma ration. Je mange bien en deçà de ce que je devrais. Pourtant, mon corps n’a pas changé, il n’a pas maigri ou très peu. Je le sais, car je fais toujours la même taille de pantalon. Je ne donnerai pas de données chiffrées, car ça n’a aucune utilité de se comparer, chaque corps est différent.

Mon corps ne perd plus de poids car il se souvient. Il se rappelle du manque dans lequel je l’ai plongé il y a quelques années. Il se rappelle que la privation l’a amené jusqu’à la réanimation, qu’il avait un nombre incroyable de fils et de sonde rattachés à lui pour l’aider à survire. Il ne veut plus vivre cela. Il n’a plus envie d’être aussi proche de la mort. Il se protège et donc me protège. C’est en ça que je le remercie.

Je le remercie, car depuis qu’elle est revenue dans ma tête, je pense que si j’avais vu mon corps maigrir, je ne sais pas si j’aurai réussi à arrêter le cercle vicieux infernal que j’ai connu quelques années plus tôt.

Mais c’est aussi parce que mon corps me protège qu’aujourd’hui, que mon trouble alimentaire est invisible. Alors certes, je ne suis plus aussi malade qu’avant, et heureusement. Mais depuis le mois de Septembre, je n’ai jamais été aussi mal, aussi loin dans mes troubles alimentaires que depuis que je suis sortie de ma dernière hospitalisation en 2018. Pourtant, personne ne peut le voir et donc me comprendre.

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Aujourd’hui, je suis épuisée mentalement. Je n’en veux pas à mes proches qui ne comprennent pas, car pour moi, seules les personnes réellement atteintes de troubles alimentaires profonds peuvent comprendre. Alors je préfère savoir qu’ils ne comprennent pas, ça signifie qu’ils ont une relation saine à leur corps et à l’alimentation. Mais c’est tellement fatiguant pour moi de devoir tout le temps contrôler. Aujourd’hui, je suis incapable de manger un repas non prévu ou non cuisiné par moi-même. J’ai besoin de connaître la quantité, la composition, la valeur énergétique… Et non, ce n’est pas un caprice. S’il on me demande de manger quelque chose que je ne connais pas sans que je ne m’y prépare, je tremble, j’ai une boule à la gorge, j’ai envie de pleurer, de hurler ma peur.. et je pourrais très certainement tomber dans les pommes.

Le problème, c’est qu’avec un trouble alimentaire « invisible », les gens oublient vite, justement que j’ai des troubles alimentaires. Et ce qui change aussi par rapport à lorsque j’étais anorexique, c’est que j’ai une vie sociale. Donc je continue les soirées, les repas de famille… Et c’est tellement compliqué à gérer. Manger avec d’autres personnes requiert énormément d’énergie pour faire face à mes peurs. Je déteste qu’on me regarde manger, et la plupart du temps, je ne parviens pas à manger comme eux. Et forcément, j’ai toujours des remarques sur le pourquoi je ne mange pas tel ou tel aliment. Les gens ne sont pas malveillants, je le sais, mais jamais ils ne m’auraient demandé cela si mon corps était encore squelettique.

Une autre grande différence par rapport à mes années anorexiques : aujourd’hui, je vis avec mon copain. C’est très difficile pour lui de comprendre et surtout de me voir me prendre la tête pour des histoires de nourriture. J’ai conscience que cela l’empêche d’avoir une vie sociale fluide. On accueille moins de personnes chez nous parce que pour moi, c’est source de crise d’angoisse. On mange moins au restaurant pour les mêmes raisons… Parfois, j’aurai envie de tout quitter et de vivre seule. Mais je sais que c’est mon trouble alimentaire qui veut ça, pas Mathilde. Si mon copain n’était pas à mes côtés, je serais tombée sans doute bien plus vite et bien plus bas dans mes troubles alimentaires. Il est une raison pour laquelle je me bats. 

Pourquoi j’ai rechuté ?

Une des choses qui m’a aidé dans tout mon combat contre les troubles alimentaires, c’est de toujours chercher à comprendre mon comportement. Je réalise très souvent une introspection de mes états d’âme. Ça m’aide vraiment à avancer.

Alors pourquoi j’ai rechuté ? J’ai compris que la lutte contre les troubles alimentaires, c’est vraiment un long chemin et que les rechutes, qu’elle soit petite ou plus importante, sont nombreuses. Mais surtout, elles surviennent tant que le problème initial n’a pas été travaillé en profondeur. J’avais travaillé sur les raisons de mon anorexie à l’hôpital. Mais en réalité, je ne l’avais pas réglé. 

Je pense sincèrement que c’est pour cette raison que je suis retombée aujourd’hui. C’est une façon que mon corps a trouvée pour me dire « Eh Mathilde ! Attends, je pense que t’as oublié de régler quelque chose avec toi-même ! Bon, je vais t’envoyer quelques signaux pour que t’arrête de te mentir… ». L’humain est bien fait, le cerveau est extraordinairement intelligent. Si tu ne parles pas d’un mal-être, ton mal-être parlera lui-même à travers ton corps et/ou dans ta tête.

Ce que j’ai mis en place pour m’en sortir…

Une fois que j’ai pris conscience que j’avais rechuté et surtout… que je l’avais accepté, il fallait que je mette en place des choses pour m’en sortir. Certaines personnes vous diront que l’on peut s’en sortir seule. Je ne suis pas médecin, je n’ai pas la science infuse (d’ailleurs, les médecins ne l’ont pas non plus!). Mais j’ai quand même mon avis sur la question… Je pense que s’il on veut se sortir des troubles alimentaires, il faut accepter une aide extérieure. Peut-être que c’est possible de se sortir seul de cette maladie, à condition de ne pas être à un stade trop avancé, mais vous mettrez certainement 10 ans de plus que si vous vous entourez de professionnels.

J’ai donc fait le choix des professionnels. Après des années de thérapies analytiques, j’ai bien compris tous mes problèmes, tous mes schémas de pensées… ce qui me manque : c’est l’action ! J’avais entendu parler de thérapie de l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing). Pour faire bref, c’est une thérapie qui s’appuie sur une stimulation sensorielle, c’est-à-dire le mouvement oculaire (des yeux) pour retraiter les différents traumatises qui ne seraient pas encore totalement digérés par mon corps. Tant qu’un trauma n’est pas digéré, il se manifeste. En l’occurrence pour moi, il se manifeste par mes troubles alimentaires. Je vous parlerai de cette thérapie en détail dans un article dédiée lorsque j’aurai fait suffisamment de séance et que je pourrais vous en parler avec davantage de recul.

Ces thérapies ne seront pas efficaces si je ne m’investis pas à 200 %. Et c’est quelque chose dont j’ai totalement conscience, c’est pour cela que je me bats tous les jours. Et franchement, pour être honnête, ce n’est vraiment pas simple. J’en pleure souvent. J’ai souvent envie d’être seule, de hurler. Parfois, j’aimerais retourner dans l’anorexie sévère dans laquelle j’étais il y a quelques années, j’aimerais retourner à l’hôpital, mais dans mon corps tout maigre. Mais une fois de plus, c’est le trouble alimentaire qui veut ça, pas moi, Mathilde. 

Si seulement ils savaient…

L’écriture, c’est une façon pour moi d’être honnête, de mettre des mots sur mes maux. C’est pourquoi je souhaite terminer cet article en exprimant ce que j’aimerais que les autres comprennent.

J’aimerais que mon copain, ma famille, mes amis… et tout ceux qui m’entourent comprennent… Je ne veux pas leur parler de cette rechute, car je sais qu’ils ont déjà assez souffert de mes années d’anorexie. J’aimerais tellement leur épargner ce nouveau combat parce que c’est énergivore et ils ont leur propre vie, leurs propres combats à mener. Je veux juste qu’ils comprennent que j’ai conscience de mes troubles alimentaires. Je ne retomberai plus jamais comme j’ai pu être malade auparavant. Au contraire, je connais parfaitement les mécanismes des troubles alimentaires maintenant. Et je connais mes limites, j’arrive à savoir quand j’ai besoin d’aide, c’est pour cela que j’ai su m’entourer de professionnels aujourd’hui. Je ne veux pas que mes proches m’aident pour les mêmes raisons que lorsque j’étais anorexique : j’ai besoin de gens impartiales dans ma guérison.

Mais ce que je veux surtout qu’ils se souviennent c’est que ça n’a rien avoir avec la nourriture. Je sais, c’est paradoxal. Mais ma façon de manger et de penser vis-à-vis de mon alimentation, c’est juste la conséquence. Si je suis retombée dans ces travers là, c’est parce que je n’ai pas terminé de travailler sur les causes de mon mal-être initiale, mes blessures, mes traumatismes d’enfance. Et c’est tellement difficile de survivre avec ces blessures que pour tenter de me faire une zone de confort dans lequel je pourrais éventuellement me sentir en sécurité… Et bien, je tente de contrôler mon corps, mon apparence.

On a fait du mal à mon corps. Alors j’essaie de tout faire pour contrôler chaque paramètre de mon corps, pour le protéger, pour ne plus qu’on me fasse de mal. Vous voyez… c’est bien plus complexe qu’une histoire de manger ou non tel ou tel aliment.

Et puis, il y a vous, mes lecteurs… Si vous saviez comme je suis désolée. Je m’en veux de ne plus avoir communiqué, que ce soit sur mon blog ou sur Instragram. Je ne l’ai pas vu revenir. Et quand j’en ai pris conscience, je me suis sentie désemparée et je devais d’abord penser à moi, d’abord accepter ce dont il m’arrivait pour tout mettre en place et avoir les armes nécessaires pour me battre et gagner ce nouveau combat. Je n’ai jamais cherché à vous mentir. Et partager cet article aujourd’hui avec vous, c’est une façon de vous montrer que même lorsqu’on pense en être sortie, il faut être vigilant avec des troubles alimentaires. Une fois de plus, cela montre l’importance de traiter les causes de vos troubles plutôt que les conséquences (alimentation, compulsions alimentaires, hyperactivité sportive…). Je ne m’engage pas sur une fréquence d’article, mais j’ai vraiment envie de partager avec vous mes nouvelles thérapies et ce qui fonctionnera (ou pas) pour moi dans ce nouveau combat : thérapie EMDR, coaching nutrition personnalisée…

Une chose est sûre : je vais m’en sortir ! Je n’ai jamais été aussi mal, mais pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi proche de la guérison totale (parce que oui, elle existe !). Je le sais, j’en ai vraiment envie. Je n’aime pas ces pensées qui viennent me parasiter. Je n’aime pas l’insécurité dans laquelle je vis. Je vois que je passe à côté de moment magnifique tout ça à cause de ces put*** de troubles alimentaires ! Je veux une vie épanouie, je veux profiter à 200% de mon couple, de ma famille, de mes amis. Je veux continuer de grandir professionnellement, d’investir dans ma vie professionnelle. Je veux voyager, faire la fête, découvrir de nouvelles expériences. Je veux aimer mon corps. Je veux donner naissance à des enfants, les voir grandir et bâtir une famille qui s’épanouit. Je veux aimer la vie. C’est pour toutes ces raisons que je me bats aujourd’hui et que je remporterai encore la prochaine bataille.

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