Comment arrêter de se comparer aux autres durant son trouble alimentaire ?
Se comparer aux autres : tout le monde le fait et je suis certaine que vous l’avez déjà fait. La comparaison existe dans tous les domaines : le travail et le salaire qu’on gagne, la vie de couple, le matériel qu’on possède, la voiture, le logement, etc. Cependant, dans cet article je vais me concentrer sur la comparaison à notre apparence, notre poids et ce qui se trouve dans notre assiette lorsqu’on souffre de trouble alimentaire.
Avant même de tomber dans l’anorexie, je me comparais sans cesse à mes copines et aux autres élèves de mon collège et lycée. Pendant l’anorexie, je passais mon temps à me comparer à mon entourage, mais aussi à d’autres personnes également souffrant d’anorexie. Ça en devenait vraiment malsain et ça aidait mon trouble alimentaire à détruire mon estime de moi qui était déjà bien faible. Depuis que je suis guérie, je ne me compare plus du tout aux personnes atteintes de troubles alimentaires. Mais je vous avoue qu’il m’est encore difficile de ne pas mesurer ma vie professionnelle et amoureuse par rapport aux succès de ceux qui m’entourent. Dans cet article je vais vous expliquer à quel point il est toxique de se comparer aux autres lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire. Je vous partage également quelques conseils pour vous détacher de la comparaison.
Pourquoi se compare-t-on ?
J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c’est que la comparaison est un comportement normal. La mauvaise, c’est que vous allez continuer de le faire, car c’est humain. C’est Leon Festinger qui a mis en lumière la théorie de la comparaison sociale en 1954. Il déclare que tout être humain est amené à mesurer ses capacités, son opinion et ses émotions avec le seul moyen concret qu’il dispose, c’est à dire avec les individus qui l’entoure. En effet, on se compare à ceux avec lesquels on s’identifie le plus, et c’est généralement nos proches (notre famille, nos amis, nos collègues, nos voisins, etc.).
En réalité, ce n’est pas vraiment une mauvaise nouvelle si l’on continue de se comparer. Et oui, la comparaison n’est pas forcément négative. Elle nous aide à nous inspirer, à nous motiver, à nous faire devenir la meilleure version de nous-mêmes. Mais le problème, c’est que dans la plupart des cas, la comparaison aux autres est davantage dévalorisante que gratifiante.
La comparaison lorsqu’on est atteint de trouble alimentaire est destructrice. Des études prouvent d’ailleurs que les patients souffrant de troubles alimentaires ont une tendance supérieure à se comparer qu’une personne en bonne santé. Elles se comparent même plus que des personnes souffrant de dépression. C’est pour dire à quel point la comparaison est présente dans la vie d’une personne anorexique, boulimique, orthorexique ou encore hyperphagique.
Les médias sociaux : une cause de comparaison malsaine
Il me semble que beaucoup de personnes souffrant de trouble alimentaire sont présentes sur les réseaux sociaux. Et malheureusement, les médias sociaux représentent un véritable danger perpétuant constamment la comparaison avec les autres. Même si les réseaux sociaux ont de bons côtés, notamment celui de rester en contact régulier avec ses proches, ils peuvent s’avérer néfastes dans certains cas.
Lorsque l’on scroll son flux Instagram, on a parfois l’impression d’être entourée de personnes “parfaites”, qui ont des corps subliment et qui ont l’air d’avoir une vie remplie d’instants bonheur. À force de voir ça sur Instagram, mais aussi sur tous les médias en général (comme à la télé, dans les magazines et les séries…), on finit par croire qu’avoir un corps de rêve et vivre des moments inoubliables à chaque instant de sa vie c’est une vie normale. Mais en réalité, les médias nous révèlent seulement une façade. C’est rare qu’on voit une grande influenceuse partager une photo d’elle en train de pleurer, ou qu’on nous montre les grandes stars à la télévision déprimant au fond de leur lit. Les posts publiés sur Instargam par les influenceurs sont bien souvent rayonnants et ne reflètent pas leurs difficultés ou leurs faiblesses. Mais en réalité, est-ce que le fait qu’ils aient un corps de rêve et un super beau feed Instagram signifie qu’ils sont heureux ? Non.
Je vais vous donner un exemple concret qui m’est arrivé. Lorsque j’étais anorexique, j’inscrivais dans ma bio Instagram de mon compte perso « En guérison de l’anorexie ». Je suivais une petite influenceuse que j’aimais beaucoup : elle publiait des photos magnifiques d’elles, des bons plats colorés et des moments palpitants de sa vie. C’était une fille qui m’inspirait. Je commentais et likais chacun de ses posts. Un jour, elle est venue discuter avec moi en privé en me disant qu’elle avait vu dans ma biographie que j’étais atteinte d’anorexie. Elle m’a avoué qu’elle l’était également et me demandait comment je gérais la situation. J’en suis restée bouche-bée. Je suis vraiment tombée de haut. Elle n’en parlait jamais à sa communauté de sa maladie. C’est là que j’ai véritablement compris qu’il ne s’agit que d’apparence sur Instagram. Avoir un corps idéal ne signifie pas être en bonne santé mentalement. Preuve en est dans l’anecdote que je viens de vous raconter.
Je ne dis absolument pas que toutes les personnes avec un corps parfait sur Instagram sont atteintes de trouble alimentaire. Non, évidemment. Mais sachez qu’une personne qui suit un régime en étant constamment préoccupée par son apparence physique et le nombre de calories que son plat contient a très probablement des problèmes d’image de soi similaire à vous. Ne vous fiez pas aux apparences. Vous ne connaissez pas la vie d’une personne ni ce qui se passe dans sa tête à travers une photo.
La toxicité de se comparer à d’autres personnes souffrant de trouble alimentaire
Lorsque j’étais atteinte d’anorexie, j’ai souvent suivie des comptes de filles en train de lutter contre l’anorexie. Je pensais que cela m’aidait, et parfois c’était sans doute le cas. Mais cela était néfaste également puisque je me comparais à elle, sans même en avoir conscience. À l’hôpital, on vivait à 11 patients tous malades à se comparer sans cesse. C’était vraiment usant et nocif pour chacun d’entre nous. Ainsi je sais à quel point cette comparaison aux autres personnes souffrant de trouble alimentaire est toxique : « Est-ce qu’elle est plus maigre que moi ? » « Elle mange beaucoup moins que moi là, non ? » « Quoi ? Elle fait encore du sport alors que moi j’ai complètement arrêté ?! ». Vous vous reconnaissez dans ces phrases ?
Lorsqu’une personne atteinte d’un trouble alimentaire se compare, elle ne voit qu’une seule option à la comparaison : soit elle “gagne”, soit elle “perd”. Si elle perd, les sentiments négatifs qu’elle va ressentir vont venir alimenter son trouble alimentaire, l’entrainant à continuer ses comportements néfastes. Si elle gagne, elle va se sentir satisfaite, temporairement. Mais au final, gagner signifie qu’elle a réussi à avoir le corps le plus mince, à manger le moins, à être la plus malade. Donc la finalité est la même : cela va également enrichir son trouble alimentaire.
En fait, même si vous n’en avez pas conscience ou que simplement vous ne préférez pas le dire, quand vous souffrez d’anorexie, vous êtes très compétitrice. Votre trouble alimentaire cherche à faire de vous la personne qui sera la plus mince, la plus malade, là plus près de la mort. Il vous mène à être en quête constante de nouveaux moyens de maigrir toujours plus. C’est pour ces raisons que j’essaie au maximum de ne pas utiliser de chiffres indiquant un poids lorsque je m’exprime dans mon blog ou sur Instagram : pour vous protéger.
Évitez de vous comparer, car dans tous les cas, votre trouble alimentaire trouvera sans cesse que les autres sont plus minces et plus malades que vous, et vous incitera à vous détruire davantage. Les comparaisons aux autres malades vont toujours émaner chez vous des émotions et sentiments négatifs qui nuiront à votre relation corporelle.
Souvenez-vous que vous n’êtes pas tous au stade identique de la maladie. Lorsque vous voyez une autre personne souffrant du même trouble que vous et qu’elle continue de faire du sport ou de se restreindre, ne l’enviez pas. Vous avez déjà surpassé cette épreuve, vous. Chaque personne va à son rythme et vit les différentes étapes du processus de guérison à d’autres moments que vous.
La comparaison à son entourage pendant la guérison
Quand on se restreint physiquement mais aussi mentalement, soit qu’on qualifie un aliment de mauvais et qu’on s’empêche d’en manger, des modifications s’effectuent dans notre cerveau. Au plus on s’interdit un aliment, au plus notre cerveau va le vouloir. C’est comme un enfant, lorsqu’on lui dit de ne surtout pas faire une bêtise, il va tout faire pour réaliser cette bêtise. Ici, c’est le même fonctionnement.
Ainsi, tandis que vous souffrez de restriction maladive, vous allez en permanence vous concentrer sur votre assiette, mais également sur l’assiette des personnes avec qui vous mangez. Je me souviens à quel point c’était difficile lorsque je sortais à peine de l’hôpital. J’avais envie que mes parents adoptent la même ration que moi, mais en mangeant encore plus pour me faire déculpabiliser. Mais non, ce n’est pas possible. Déjà, car on ne peut pas contrôler le repas des autres, c’est contre-productif pour la guérison. Mais aussi parce que mes parents n’ont pas souffert de trouble alimentaire !
Lorsqu’on sort d’un trouble alimentaire et que le corps a été plongé dans une restriction, l’apport journalier n’est pas le même qu’une personne ”normale”. Cet apport peut aller entre 3000 et 5000 calories selon votre état de dénutrition et votre métabolisme. J’explique pourquoi l’apport quotidien doit être supérieur pour une personne en guérison dans cet article.
Si cela peut vous aider, voyez votre repas comme un traitement pour vous guérir de votre maladie. Si vous étiez atteinte d’un cancer, vous n’allez pas demander à vos parents de réaliser les mêmes chimios que vous. Cela n’aurait aucun sens.
Je sais à quel point c’est difficile de devoir s’alimenter plus que votre sœur, vos parents ou votre ami quand vous êtes en guérison. Combien de fois j’ai pleurées et je culpabilisais parce que mon père ne mangeait qu’une pomme au goûter tandis que moi je devais prendre 4 tartines avec du beurre, un yaourt et un fruit. Oui, mais mon père approche les 70 ans. Il n’a pas les mêmes besoins que moi et surtout il ne sortait pas d’une période d’anorexie sévère.
Vous devez vous donner la permission de manger plus que les autres. Vous en avez besoin, c’est vital pour votre santé. Vous ne pouvez pas vous comparer à quelqu’un qui est en pleine santé. Tout comme vous ne pouvez pas non plus vous comparer à quelqu’un qui est malade, par exemple d’une gastro. Je dis cela, car je me souviens qu’une fois ma sœur était souffrante d’un virus passager. Et de ce fait, elle n’avait plus faim du tout et se sentait constamment ballonnée. Elle n’a pas fait de vrai repas pendant près de 3 jours. Et je lui reprochais de ne pas manger, de vouloir rendre ma guérison encore plus difficile. Mais absolument pas, la pauvre, elle n’y était pour rien et je ne pouvais pas la forcer à se nourrir alors que son estomac avait besoin de ne plus absorber de plats consistants pour lutter contre le virus.
Sachez de plus que c’est en acceptant de vous alimenter davantage, et ce plus que les autres, que votre obsession pour la nourriture baissera sur le long terme. Cela vous fait peur, mais affrontez votre peur et vous verrez qu’avec du temps cette peur diminuera jusqu’à disparaître totalement.
Se comparer aux autres malades pendant la guérison
Un peu plus haut, je vous parlais de la toxicité de se comparer aux autres personnes souffrant d’un trouble alimentaire. Mais cette remarque est d’autant plus importante durant votre phase de guérison. Par exemple, lorsque vous êtes sur Instagram et que vous lisez des posts de personnes qui sont encore dans le déni tandis que vous êtes dans une étape supérieure de guérison : rien que le fait de voir certains TOC, les aliments que cette personne consomme ou son état d’esprit… tout cela peut vous faire rechuter.
Si vous comparez votre propre guérison à celle d’une autre, cela peut vous être préjudiciable. Je me souviens que moi-même j’essayais de trouver sur Instagram des filles qui étaient dans la même phase de guérison pour avoir un élément de repère. Sauf qu’en fait, ma guérison est passée par une période de compulsion alimentaire. Alors que les filles que je suivais avaient une guérison beaucoup plus lente sans compulsion alimentaire. J’avais donc l’impression que je ne guérissais pas “de la bonne façon”, que je ne faisais pas ce qu’il fallait. Du coup, j’essayais davantage de me restreindre après mes compulsions pour suivre leur trace. Mais en fait, chaque guérison est différente.
Même si l’anorexie est une seule et même maladie, elle se manifeste diversement chez chacune des personnes qui en est atteinte. Il en est de même pour la guérison : chaque anorexique trouve son propre chemin de guérison qui lui est singulier. Votre corps est unique. Il ne réagira jamais exactement de la même façon que le corps d’une autre. Votre guérison est la vôtre. Ce n’est pas parce qu’une fille que vous connaissez a rechuté que vous devez également rechuter. Imaginez deux personnes atteintes toutes les deux d’un même cancer. Malheureusement, une seule d’entre-elles s’en sort totalement. Cette dernière ne va pas souhaiter rechuter et retomber malade parce que l’autre n’est pas guérie. Vous êtes complètement impuissant face à la guérison ou non des autres. Cela ne vous regarde pas. Concentrez-vous uniquement sur VOTRE guérison. Une fois que j’ai compris cela, j’ai largement ralenti les réseaux sociaux qui m’étaient néfastes.
Comment je fais si ma famille fait un régime à côté de moi ?
Déjà que manger avec d’autres personnes n’est pas évident quand on se bat contre un trouble alimentaire, mais alors manger à côté d’un entourage qui suit un régime : c’est juste complètement déstabilisant ! C’est un exercice de taille, on ne va pas se mentir. Les commentaires, qu’ils soient positifs ou négatifs, sur le poids, l’apparence ou l’alimentation sont des facteurs aggravant des troubles alimentaires. Et notamment la comparaison que va réaliser la personne atteinte de ce trouble. Alors, comment faire si vos amis ou votre famille suivent un régime pour perdre du poids et ne parle que de ça ? Je vous propose de lire mes 6 conseils pour face à ces conversations autour du poids et de l’alimentation.
Mes conseils pour arrêter de se comparer aux autres
Je sais bien que tout ce que je viens de vous exprimer est bien plus facile à dire qu’à faire. C’est pour cela que je vous ai préparé une liste de conseils que vous pouvez essayer d’appliquer du mieux que vous pouvez pour déjà limiter l’impact de la comparaison sociale dans votre vie et notamment sur votre trouble alimentaire :
Prenez conscience que la comparaison est néfaste
Avoir conscience que la comparaison est nocive pour votre trouble alimentaire est déjà une première étape primordiale pour changer ce comportement. Lorsque vous vous comparez aux autres, posez-vous la question « Est-ce que cela m’aide à guérir ou aide plutôt mon trouble alimentaire à me détruire ? » Si cela aide plutôt votre trouble alimentaire, c’est que vous devez cesser de vous comparer aux autres. C’est bien plus simple à dire qu’à faire, on est d’accord. Mais dès que vous vous êtes posé cette question, vous êtes en état de conscience. Ainsi, essayez de contourner vos pensées négatives en vous focalisant sur quelque chose de positif. Par exemple, pour moi, il s’agissait de repenser à mes neveux avec qui j’avais déjà passé de merveilleux moments. Vous pouvez penser à votre animal de compagnie que vous aimez tant par exemple. Le but est de vous défocaliser de la comparaison que vous venez de faire.
Répétez-vous fréquemment la question « Est-ce que cela m’aide à guérir ou aide plutôt mon trouble alimentaire à me détruire ? ». Pour le moment, votre cerveau reproduit un schéma inconsciemment qui est celui de la comparaison. Vous devez vous entraîner à changer de mentalité face à la comparaison dès que vous l’utilisez. Avec la pratique, votre cerveau prendra conscience par lui-même que cette comparaison est néfaste. Ainsi, par automatisme, il vous renverra une pensée plus positive à la place. C’est comme lorsque vous avez appris à faire du vélo. Vous avez dû répéter, répéter et répéter encore pour savoir en faire. Maintenant lorsque vous montez sur un vélo, c’est un réflexe. Vous ne tombez pas 5 fois avant de savoir rouler. Ici, c’est la même chose.
Acceptez que le perfectionnisme n’existe pas
J’en parle dans le point 3 de mon article résumant les leçons que j’ai apprises de mon anorexie : la perfection n’existe pas. C’est inatteignable, alors ne perdez pas votre temps et votre énergie pour quelque chose d’irréalisable.
C’est vraiment quelque chose que j’ai encore du mal moi-même à accepter. Ainsi je comprends que vous ayez du mal à lâcher-prise là-dessus. Mais rien que de me le répéter souvent, que la perfection n’existe pas, cela m’aide énormément à relativiser.
Il est important de bien savoir une chose, c’est qu’avec 7.6 milliards d’habitants sur cette Terre, il y aura constamment quelqu’un de meilleur que vous. Alors est-ce que cela fera de vous quelqu’un de malheureux ? Je ne l’espère pas. Et pour cela, il faut bien avoir en tête que le perfectionnisme est irréaliste et mène à la souffrance. Même lorsque vous aurez atteint vos objectifs en termes de poids, d’alimentation ou autre… il y aura toujours quelque chose à améliorer. Et c’est un cercle infernal qui ne se terminera jamais. Lorsque j’étais au poids le plus bas, je n’étais pas heureuse. J’étais même plus que malheureuse. Tant que vous n’aurez pas appris à vous aimer pour qui vous êtes, vous ne serez jamais satisfait de la personne que vous êtes.
La clé, c’est l’amour-propre. Et c’est quelque chose de très difficile à cultiver. Aimez vos défauts, acceptez-les. Avoir des défauts c’est ce qui rend humaine, authentique et unique une personne. Lorsque je réfléchis ce que j’aime chez mes parents, ma sœur, mon frère et même mon copain, c’est leur personne dans son ensemble, et ça avec leur défaut. J’aime vraiment leur défaut, je trouve personnellement que c’est ce qui fait leur charme.
Vous ne pourrez jamais être parfait dans tout. Et puis, qu’est-ce que cela vous apporte réellement ? Je vais vous parler de ma propre expérience avec ma scolarité. Mon BAC je l’ai eu mention très bien. J’étais tellement fière à ce moment-là. Oui, mais après ? Aujourd’hui, plus personne ne vous demande votre mention au BAC. Ensuite, j’ai fait des écoles de commerce prestigieuses où j’ai toujours été major de promo. J’ai été très heureuse de faire de belles études, mais avec du recul, je me rencontre que je me suis tuée à la tâche pour pas grand-chose… Je passais mes soirées à travailler et mes weekends entiers au point de ne plus voir ma famille ni mes amis. Et aujourd’hui, est-ce que j’ai trouvé un emploi plus facilement que les derniers de classe ? Non. Est-ce que j’ai un meilleur salaire que les élèves de fac public ? Non, et parfois c’est d’ailleurs le contraire. Est-ce que j’ai une vie plus heureuse que les autres de ma classe ? Non, pas particulièrement. Je ne néglige pas les études et au contraire je trouve même cela très important. Mais ce que j’essaie de vous dire, c’est que chercher à atteindre la perfection vous rendra peut-être satisfaite momentanément. Mais sur le long terme, vous vous rendrez compter que cela a causé plus de dommages que des bénéfices.
Évitez les déclencheurs
Évitez les situations qui vont enclencher chez vous la comparaison aux autres. Par exemple, les médias sociaux sont un des grands facteurs de la comparaison. Alors, limitez votre exposition à ces derniers. Moi j’avais limité ma connexion à Instagram et j’avais même supprimé certains comptes que je jugeais nocifs pour moi.
Même si vous dites que vous savez que les photos de mannequins sont retouchées ou sublimées grâce à un éclairage soigné, vous vous sentirez quand même mal à la vue de ce qui est pour vous un corps parfait. Alors, évitez également de regarder les photos dans les magazines féminins exposants des mannequins.
Un autre élément qui pour moi était un gros déclencheur lorsque j’étais anorexique était la présence d’une personne qui était obsédée par son poids ou son alimentation. C’est simple, si j’avais une personne comme ça en face de moi, j’étais focalisée sur son comportement, ce qu’elle mangeait, son corps et ses propos. Face à cette situation, il faut faire des choix. J’ai décidé de me couper de certaines personnes qui nuisaient selon moi à ma guérison. Non, vous n’êtes pas égoïste. Votre santé est juste votre priorité. Sans la santé, on ne peut pas faire grand-chose dans la vie.
Comparez-vous à vous-même
S’il y a bien une personne avec qui vous pouvez vous comparer, c’est vous-même. Au lieu de gaspiller votre énergie à tenter de ressembler à quelqu’un d’autre, concentrez davantage cette énergie à devenir la meilleure version de vous-même. Quand je parle de devenir la meilleure version de vous-même, ce n’est pas devenir encore plus maigre ou contrôler encore plus votre alimentation. Non, ça c’est ce que votre trouble alimentaire veut. Mais vous, demandez-vous ce que vous souhaitez vraiment avoir et faire dans votre vie ? Utilisez votre temps pour apprendre à vous connaître et à vous aimer. Apprenez par exemple à avoir un mental plus positif, plus souple.
Quand j’étais malade, je me comparais à l’ancienne-moi. Je me disais qu’effectivement j’étais malade actuellement. Mais lorsque je repensais à ce que j’avais auparavant traversé, je me disais que je pouvais m’en sortir. J’avais déjà survécu à du harcèlement scolaire, à la perte de certains proches qui m’étaient chers, et à d’autres événements dans ma vie qui me sont plus personnels mais qui ont été véritablement des épreuves à surmonter. Des épreuves qui me paraissaient des montagnes à ces moments-là, mais que j’ai réussi à les surpasser. Repensez à tout ce que vous avez déjà accompli dans votre vie. Vous avez déjà un bagage solide qui va vous permettre de combattre la maladie. Soyez vos propres sources d’inspiration.
Il n’existe malheureusement pas de recettes miracles pour guérir des troubles alimentaires. Par contre, je peux vous dire une chose qui est certaine c’est que la comparaison n’a jamais aidé à guérir une personne souffrant de ces troubles, et au contraire. La comparaison renforce la maladie en lui donnant davantage de pouvoirs.
C’est plus simple à dire qu’à faire, mais essayez au maximum de vous focaliser sur vos côtés positifs, sur les personnes que vous adorez et les activités que vous aimez faire. Vous centrer sur le négatif ne générera que du négatif. Au lieu de chercher à devenir quelqu’un d’autre, concentrez-vous sur qui vous êtes et qui vous pouvez devenir.