Peur du poids

“Comment savoir si mon corps a retrouvé son poids de forme ?”

“Comment savoir si mon corps a retrouvé son poids de forme ?”

“Comment savoir si mon corps a retrouvé son poids de forme ?”

C’est une question que l’on m’a déjà souvent demandée, et je pense que j’ai dû aussi me la poser lorsque je souffrais moi-même d’anorexie.

En général, “retrouver un poids de forme,” c’est un peu l’objectif général que l’on se donne pour guérir de son trouble alimentaire. C’est peut-être même l’objectif que t’a donné un médecin, un de tes proches… ? Bref, c’est un peu une donnée qui revient souvent dans le cadre des troubles alimentaires. 

Pourtant, je l’ai déjà dit pleeeeeeeein de fois. Le poids de forme, tout comme le poids en général, ne sont pas des indications de guérison d’un trouble alimentaire. Et je le redis : prendre du recul vis-à-vis des chiffres, se détacher de la balance, de son poids… C’est vraiment indispensable, ça fait partie de la guérison (même si je sais bien que c’est bien plus facile à dire qu’à faire. Mais si je n’avais jamais pris ce recul-là, j’aurais toujours un pied dans les TCA, je serais dans ce que j’appelle la quasi-guérison).

Pour autant, je vais quand même répondre à cette question en vous donnant les signes et je vous partagerai quelques conseils.

Qu’est-ce que le poids de forme ?

Je commence par redéfinir ce qu’est le poids de forme.

Le poids de forme, c’est le poids que le corps maintient naturellement pour être en bonne santé. C’est un poids où le corps fonctionne de façon optimale (tant sur le plan physique, mental, hormonal, etc.). Deux choses qui sont essentielles à dire, selon moi, concernant le poids de forme : 

Il varie d’une personne à une autre.

Il n’est pas défini selon votre taille, votre âge… Il est défini surtout selon la génétique. Donc ça, c’est vraiment important à garder en tête parce que ni moi, ni votre médecin, ni vous, ni n’importe quelle personne autour de vous ne pouvons prédire votre poids de forme. J’ai dit “ni moi” parce que parfois, on me pose la question “quel doit être mon poids de forme ?”, et je n’ai pas la réponse. Et je sais que ça, c’est vraiment difficile à accepter, parce qu’on est dans une société où l’on vous fait croire que vous avez le contrôle sur ça, que vous pouvez décider de votre poids de forme. Mais si vous cherchez à atteindre un poids précis, vous perdez le contrôle des besoins de votre corps, vous vous déconnectez de votre corps, et vous vous éloignerez justement de votre poids de forme. Donc tout ça pour dire que c’est inutile de se donner un objectif de poids de forme. Parce que vous ne pouvez pas le deviner en amont. Et si jamais vous dépassez ce poids que vous vous fixez, vous allez être affolé. Vous allez penser que vous vous y prenez mal, et donc vous allez vous engager dans des comportements de restriction ou de compensation… bref, vous n’allez absolument pas agir dans le cadre de votre guérison (au contraire).

il ne s’agit pas d’un poids fixe.

L’autre chose que je trouve importante à dire concernant le poids de forme, c’est qu’en réalité, il ne s’agit pas d’un poids fixe. Il s’agit d’une fourchette de poids, dans laquelle vacille votre corps, et dans lequel il se sent bien. Parce que oui, le poids varie, et c’est NORMAL. Vous n’êtes pas une machine qui doit cocher des cases et être réglée précisément sur une seule donnée numérique. Votre poids de forme ne sera pas le même toute votre vie. On ne fait pas le même poids de forme à 15 ans, à 20 ans, à 30 ans, à 40 ans… à 60 ans, etc. Il faut accepter que nous sommes des êtres vivants, on évolue avec le temps, on ne reste pas figé à un poids toute notre vie. Et encore une fois, il faut l’accepter. 

votre poids de forme ne sera peut-être pas le même qu’avant de tomber malade.

Donc, une autre chose à accepter, c’est que votre poids de forme ne sera peut-être pas le même qu’avant de tomber malade. Et d’ailleurs, un poids de forme ne dit rien de votre silhouette non plus. Je trouve que je n’ai absolument pas la même silhouette entre aujourd’hui et avant la maladie (j’avais 19 ans quand je suis tombée malade, j’en ai maintenant 29.) Donc 10 ans me séparent de ce moment-là. Évidemment, mon corps a changé. J’étais donc persuadée de faire un poids nettement supérieur à mes 19 ans. Vous le savez, la balance ne fait plus partie de ma vie, donc je ne connaissais spas mon poids, c’étaient des suppositions. Avec la grossesse que j’ai eue, j’ai été amené à connaître mon poids du 1ᵉʳ mois. Et j’ai été très étonné de réaliser qu’en fait, mon poids était 2-3 kilos en deçà de ce que je pesais au moment où je suis tombée malade. Tout ça pour vous dire que le poids ne veut rien dire, car pourtant, ma silhouette et mes formes se sont davantage développées entre temps. Je ne sais pas si vous avez déjà vu ces photos aussi où l’on voit genre 5 personnes avec une silhouette totalement différente, et il y a une phrase en dessous qui indique qu’en fait, elles font toutes le même poids. Cette image partage la même idée que ce que je viens de vous présenter. 

Donc voilà, je vous ai redéfini ce qu’est le poids de forme, dans un contexte de guérison de TCA. 

Comment accepter que l’on ne puisse pas choisir son propre poids de forme ?

Je viens de vous dire plusieurs fois que c’est primordial d’accepter que vous n’avez pas de contrôle sur ce poids de forme.

Mais alors, comment faire pour l’accepter ? C’est quelque chose que l’on me demande aussi.

Et moi je vous demanderai de vous poser d’autres questions : 

  • Pourquoi ne pas l’accepter ? Pour quelles raisons ?
  • Qu’est-ce qui se passerait si vous ne pouvez pas le contrôler ? 
  • Vous avez peur d’être une personne moins bien ? Moins belle ? Qui a moins de valeur ? 
  • Vous avez peur d’être moins méritante ? De moins réussir votre vie ? 
  • Vous avez peur de ne pas réussir votre vie si vous ne contrôlez pas ça ?
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La réalité, c’est que tout ça, c’est des croyances erronées, que vous avez à cause de la maladie, ou à cause de ce qu’on vous a inculqué, à travers la culture du régime, ou à travers votre éducation. Et c’est ultra-important de comprendre les croyances erronées que vous avez derrière ça, les peurs que vous avez, pour les déconstruire. 

Pour l’accepter, c’est aussi indispensable de faire un vrai travail d’acceptation corporelle (en retraçant votre histoire avec votre corps, les origines des croyances erronées que vous avez sur votre corps/votre poids. En apprenant à identifier les discours de la culture du régime, en apprenant à prendre du recul, à se protéger. Et en faisant des exercices pour apprendre à voir son corps autrement qu’à travers l’apparence, à mettre en place des routines, des exercices pour nouer une relation de confiance avec son corps.)

Donc tout ce que j’ai dit là, c’est quelque chose qui prend du temps déjà, mais qui doit être fait dans la guérison des TCA. C’est souvent quelque chose qu’on passe à la trappe parce qu’on ne sait pas trop comment le travailler. Je vous invite à trouver un psychiatre ou thérapeute spécialisé en TCA avec qui vous pourriez travailler ça. 

Une grosse partie de mon programme Butterfly Body se concentre aussi sur ça, si vous voulez le travailler en autonomie.

Le temps aide aussi. Juste le temps ne suffit pas, c’est certain. Mais je trouve qu’avec le temps, j’accepte mieux en général les choses sur lesquelles je n’ai pas de contrôle. Je trouve que c’est quelque chose sur laquelle j’ai beaucoup travaillé dans ma guérison : me demander “est-ce que tu as vraiment le contrôle ? Si la réponse est non, alors la seule chose sur laquelle tu as le contrôle, c’est ta façon de voir les choses sur ce point-là”. J’avais lu une citation durant ma guérison qui avait énormément résonné en moi, donc je vous la partage si jamais ça peut résonner en vous : “On ne peut pas contrôler ce qui nous arrive, mais on peut contrôler la façon dont on y répond.”

Les signes physiques démontrant que tu as atteint ton poids de forme

J’ai pris beaucoup de temps avant d’arriver aux signes. Parce que je voulais vraiment insister sur le fait qu’on ne peut pas contrôler le poids de forme, et que ça ne doit pas être un objectif de votre guérison.

Après, oui, il y a des signes physiques et psychologiques qui indiquent que tu as atteint ce poids de forme. 

Je commence par vous parler des signes physiques :

Le poids est maintenu naturellement.

Ça, je l’ai déjà dit, mais qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Ça veut dire qu’il n’y a pas d’actions de compensation ou de restriction qui sont faites pour maintenir ce poids. Typiquement, quelqu’un qui calcule à la lettre ses calories par jour pour s’assurer qui ne dépasse pas x calories/ jour au risque de dépasser le poids qu’il fait ; c’est que ce n’est pas son poids de forme. C’est que ce nombre de calories n’est pas non plus adapté aux besoins de la personne. Donc ça, c’est quelque chose que vous pourrez vous rendre compte sur le long terme. Parce que, notamment dans le cadre d’une reprise de poids après un TCA restrictif comme l’anorexie, il peut y avoir des variations de poids au début qui sont complètement normales (même si je sais que ça fait peur). J’ai fait une vidéo sur ce sujet qui est gratuite, dans mon programme offert. Si vous ne l’avez pas encore vu, vous pouvez vous inscrire à ce programme ici.

Les sensations de faim & de satiété sont stables.

Ça, c’est aussi un bon signe que vous avez atteint votre poids de forme. Mais c’est quelque chose que vous ne verrez pas rapidement, parce que là aussi, les sensations de faim & de satiété ne reviennent pas du jour au lendemain ni de façon linéaire. C’est-à-dire que si certains jours, vous avez la sensation de les avoir retrouvés, de savoir les écouter, d’autres jours, ça peut être complètement anarchique. Je ne sais pas si vous vous êtes déjà cassé une jambe ou fais une entorse à n’importe quel membre en fait : la guérison n’est pas linéaire. Il y a des jours où la douleur peut être plus importante alors que ça semblait pourtant aller mieux. 

le retour du cycle menstruel pour les femmes ?

Un autre signe physique qui peut être clairement questionné, c’est le retour du cycle menstruel pour les femmes.  

C’est un facteur sur lequel beaucoup de personnes du corps médical (et pas que d’ailleurs) vont se baser et le prendre comme indicateur de guérison et comme retour d’un poids de forme.

Pourquoi c’est discutable ?

Parce qu’encore une fois, ce qui va surtout jouer ici, c’est la génétique. Certaines personnes vont vite retrouver des cycles menstruels alors qu’elles n’ont absolument pas atteint leur poids de forme, et d’autres personnes sont à leur poids de forme depuis quelques mois, pourtant, les règles ne reviennent pas. Ça, c’est vraiment propre à chacun et encore une fois, vous n’avez pas le contrôle là-dessus. Donc moi, je ne le mettrai pas en signe physique d’un poids de forme atteint.  

Température corporelle régulée

Les personnes qui sont en sous-poids ont souvent du mal à réguler leur température corporelle et ont donc très facilement froid, même en été parfois. Lorsque le poids de forme est atteint (et maintenu), le corps sait à nouveau réguler sa température corporelle.

Retour de la libido

Même chose, le retour de la libido peut être un signe que vous avez retrouvé votre poids de forme. Mais une fois de plus, ça reste subjectif à chaque personne. Quand on dit qu’il existe autant de TCA que de personnes qui en sont atteintes, c’est parce que le TCA se manifeste différemment chez chacun. Et donc certains vont être plus vite affectés par ce symptôme, alors que d’autres non. Et ce n’est pas parce que vous n’avez jamais eu de baisse de libido que votre TCA était moins grave ou que vous avez gardé votre poids de forme. Tout comme les femmes qui n’ont jamais vu leurs règles s’arrêter, ça ne veut pas dire qu’elles ont toujours été à leur poids de forme. Encore une fois, la génétique a un rôle majeur. 

Amélioration du système immunitaire

Un corps qui est malnutri, dont les besoins ne sont pas comblés, est forcément carencé. Donc c’est un corps qui est plus susceptible de tomber malade. Alors, personnellement, je me souviens que les premières années dans la maladie, à l’inverse, je n’étais pas du tout malade. Et donc j’étais fière, je disais “bah vous voyez, c’est depuis que je mange mieux !”. (Parce que selon moi, au début, je faisais juste un rééquilibrage alimentaire). Mais par la suite, je n’arrêtais pas de tomber malade h24, à me choper le moindre virus. En fait, au début, je ne me donnais même pas la possibilité de m’arrêter ½ journée pour être “malade”. J’avais la sensation sans doute de trop m’écouter, de ne pas mériter de repos donc “je tenais bon”. Mais jusqu’à ce que mon corps n’en puisse plus. Je vous le dis, au cas où vous vous faites la réflexion que vous n’êtes pourtant jamais malade, même en étant dénutri. C’est peut-être tellement vous bloquez mentalement. 

Finalement, en vous donnant ces différents signes physiques, je me rends compte que oui, il y a des signes. Mais en fait, ils ne sont pas immédiats (dans le sens où ce n’est pas dès que vous avez atteint votre poids de forme, vous récupérez un bon système immunitaire, vous avez une bonne gestion de votre température corporelle, etc. Le temps et la génétique influent énormément. 

Les signes psychologiques attestant que tu as atteint ton poids de forme

Je me suis noté quelques signes plutôt d’ordre psychologique cette fois: 

Meilleure gestion du stress & des angoisses

Lorsque vous aurez atteint votre poids de forme, vous pourrez remarquer une meilleure capacité à gérer votre stress aussi bien de façon mentale que physique d’ailleurs. Quand je dis physique, c’est que vous aurez moins de maux de tête ou de fatigue générés par le stress. Et d’un point de vue psychologique, vous verrez que vous aurez moins d’angoisses irrationnelles. Avant de reprendre du poids, j’avais une peur bleue de regagner du poids. J’étais persuadée que j’allais reprendre indéfiniment, j’avais peur de ne plus contrôler, j’avais peur de mal prendre, j’étais vraiment mal. Et à mesure que je reprenais du poids, même si évidemment, ce n’est pas simple à accepter sur le moment-même et ça restait difficile, bah pour autant, ces angoisses diminuaient. Et à la fin, j’acceptais des choses qui, quelques semaines auparavant, m’auraient semblé insurmontables. Parce qu’un corps qui n’a pas atteint son poids de forme est un corps qui a un cerveau dénutri. Et un cerveau dénutri, c’est un cerveau qui a peur, qui est obsessionnel, irrationnel, avec une réalité complètement biaisée. C’est un cerveau qui est plongé constamment dans un environnement anxieux. 

Et donc, plusieurs autres signes, qui sont la conséquence de ce que je viens d’expliquer : 

  • Moins d’obsession autour du poids, de la nourriture
  • Moins d’anxiété lors des repas
  • Capacité à penser à d’autres choses, à avoir de nouveaux projets, à ressentir davantage de joie, de plaisir avec d’autres choses que de la nourriture, du sport, etc.

En gros, les pensées autour de la nourriture et du corps seront moins envahissantes, vous aurez moins ce besoin de devoir tout anticiper, tout contrôler avant/durant les repas, vous aurez une meilleure gestion de la culpabilité. 

Mais globalement, une fois de plus, comme pour les signes physiques, ces signes psychologiques, ils viennent avec le temps. Ce n’est pas dès que vous aurez atteint votre poids de forme que tout va s’apaiser. Et d’ailleurs, ce n’est pas qu’en atteignant votre poids de forme que tout va s’apaiser, surtout sur les aspects psychologiques. Ce que je veux dire, c’est que c’est primordial de coupler la réalimentation (et reprise de poids) avec des thérapies psychologiques pour travailler sur tout l’aspect mental de la maladie. Je l’ai déjà souvent dit, les TCA demandent une prise en charge pluridisciplinaire. C’est-à-dire que sans travailler sur le côté psychologique, ce n’est pas possible d’en sortir, mais tout comme sans atteindre son poids de forme, sans réintégrer toutes les catégories d’aliments sans les diaboliser, on ne peut pas non plus parler de vraie guérison. 

“Si j’ai encore des symptômes de la maladie, ça veut dire que je n’ai pas atteint mon poids de forme ?”

Non vraiment, comme je dis, il y a aussi le temps qui joue et la génétique. Donc c’est possible que vous n’ayez toujours pas vos règles ou que vous avez toujours énormément d’angoisses, alors que vous arrivez doucement à votre poids de forme ou que vous l’avez atteint. D’où l’importance de se donner du temps et d’où l’importance aussi de faire un travail pluridisciplinaire. Par exemple, parfois, certaines personnes ne focalisent sur le poids et font tout pour atteindre un certain poids. Sauf qu’en parallèle, elles n’ont fait aucun travail sur les croyances erronées des aliments qu’elles ont peur, ou aucun travail d’acceptation corporelle, donc il y a encore énormément d’angoisses obsessionnelles autour du poids et de l’alimentation.

Après, moi, je suis littéralement passée par là, c’est-à-dire que j’ai regagné du poids et de mon expérience, on note quand même assez rapidement déjà des effets positifs. Par exemple, assez rapidement, j’ai ressenti un regain d’énergie ou d’intérêt sur de nouveaux sujets/projets. Assez rapidement, j’ai remarqué que certaines angoisses étaient amoindries. Quand je dis assez rapidement, c’était en moins de 2 mois. Mais pour d’autres symptômes, ça a pris beaucoup plus de temps. Donc encore une fois, c’est subjectif. 

Rah, je suis désolée, parce que ça doit être frustrant d’entendre ça pour les personnes qui s’attendaient à une réponse précise de ma part à la question “quand est-ce qu’on sait si on a atteint notre poids de forme ?” 

Votre poids de guérison n’est pas forcément votre poids de forme.

Après une autre chose que je voudrais partager, c’est que le poids se stabilise aussi avec le temps. Ce que je veux dire, c’est que le poids que vous pourriez atteindre durant la guérison n’est pas forcément votre poids de forme non plus.

Pourquoi je dis ça ? Parce que, comme j’ai connu le poids que je faisais au 1er mois de ma grossesse, ou du moins juste avant, et j’ai donc vu qu’il était inférieur au poids que je faisais la toute dernière fois où je m’étais pesée lorsque j’étais en guérison de l’anorexie. Le poids en guérison peut vraiment beaucoup fluctuer et être influencé par de nombreux facteurs (rétention d’eau, digestion ralentie qui maintient les aliments plus longtemps dans le bol intestinal, hormones, etc.). 

Ce qu’il faut retenir là-dedans, c’est que votre corps sait ce qu’il fait. Il agit pour vous et son objectif de vie, c’est d’être en bonne santé. Il n’a aucun intérêt à ne pas être en bonne santé. Donc s’il doit se stabiliser, il le fera. Et c’est quand vous lâcherez prise, que vous lui ferez confiance sur sa capacité à vous mener à son poids de forme, le poids où il est en bonne santé, qu’il vous y mènera justement à ce poids de forme, naturellement.

“Comment faire pour accepter son poids de forme s’il est supérieur à celui que je veux ?”

Alors, ça, c’est une question que l’on m’a posée. Et honnêtement, si vous vous la posez également, c’est que vous n’avez toujours pas accepté le fait que vous ne pouvez pas contrôler votre poids de forme. Et en vrai, ce n’est pas grave. Je veux dire que moi aussi, j’ai eu une longue période durant laquelle je n’acceptais pas ça. ça prend du temps. Et là, le fait de lire cet article, ça va vous permettre de semer une graine qui germera peut-être dans encore quelques mois. Ou ça aidera peut-être une autre graine à germer. D’ailleurs, n’hésitez pas à le lire plusieurs fois, pas d’affilée, genre dans 1 semaine ou 1 mois… pour entendre d’autres informations. C’est comme lorsque vous regardez un film plusieurs fois, la 2ᵉ ou 3ᵉ fois, vous allez parfois repérer des éléments que vous n’aviez pas vus la 1ʳᵉ fois. Ou parfois, lorsqu’on relit un livre, on y voit un message différent de la première fois où on l’a lu : parce qu’on n’est pas toujours disposé/prêt à tout entendre. Donc bref, ça peut être intéressant de le lire plusieurs fois. 

Donc comment faire pour accepter que ce poids de forme est supérieur… eh bien je vous renvoie un peu plus haut, à ce que j’avais dit en amont quand je réponds à la question “Comment accepter que l’on ne puisse pas choisir son propre poids de forme ?” 

Je sais que vous aimeriez avoir un chiffre précis, savoir exactement quand vous aurez atteint votre poids de forme. Mais ce n’est pas possible. Et accepter ça, ça fait partie de la guérison. Accepter que vous ne puissiez pas tout contrôler. 

Accordez du temps aussi à votre corps pour retrouver ses repères, se réguler, se réparer.

Je sais, vraiment, que ce n’est pas simple. Je vous dis ça maintenant que je suis sortie des TCA, que mon poids est stabilisé. Mais j’ai tout de même fait un gros travail d’acceptation corporel, pour accepter que mon corps est bien fait. Et c’est quelque chose qui vous servira pour toute votre vie. J’en suis la preuve une fois de plus. Je sors de 9 mois de grossesse au cours desquels j’ai pris 14 kilos (même si je ne voulais pas le savoir, j’ai fini par le savoir, car on te pèse à chaque rdv. Non pas qu’on veuille surveiller ton poids d’un point de vue apparence, mais une prise de poids rapide dans le cadre de la grossesse pourrait être lié à un diabète gestationnel ou à une autre pathologie qui mettrait en danger le bébé, donc c’est très surveillé).

Bref, si je n’avais pas fait ce travail d’acceptation corporelle et de confiance en mon corps durant la guérison des TCA, je pense que je vivrais très mal le post-partum d’un point de vue corporel, que je me pèserais sans cesse (et c’est hors de question que je remonte sur une balance chez moi, ça reste médical pour moi).

Donc, sachez que ce travail que vous faites là, vous le faites pour votre guérison, mais plus globalement, vous le faites pour votre vie, pour avoir un rapport plus sain à votre apparence, au corps, au poids d’un point de vue général. Et croyez-moi, vous vous démarquerez dans ce monde où (j’ai l’impression), la plupart des gens ont une relation très malsaine au poids et au physique plus globalement.

Aujourd’hui, avec le recul, je sais à quel point le poids est insignifiant, dans le sens où vraiment, ça ne veut rien dire. Ça ne dit pas qui tu es, ça ne dit pas non plus forcément ton état de santé. Si tu te fies à l’IMC par exemple, tu as plein de gens qui sont en mauvaise santé (en sous poids comme en surpoids) alors qu’en réalité, pas du tout. Et je vous dirais encore plus que le poids, dans le cadre de la guérison d’un TCA restrictif (où vous avez perdu du poids notamment), la première année, c’est encore moins parlant. Comme je vous l’ai dit auparavant : à cause de la rétention d’eau, des hormones qui ne sont pas encore forcément stables, de votre digestion qui tourne encore au ralenti… Enfin, je vous conseille vraiment d’aller voir la vidéo que j’ai faite qui s’appelle “Ce qui peut se passer vis-à-vis de ton poids” au début de la reprise de poids. 

Ce que je peux vous dire en mot de fin, c’est réellement de vous accorder du temps et de faire confiance à votre corps. Et puis, un conseil indispensable que je ne cesserais de donner : c’est de lâcher votre balance. Vraiment, c’est ultra-important. Votre balance, pour le moment, c’est un outil de votre TCA, pas de votre guérison. 

Bon désolée, parce que cet article peut être frustrant si vous vous attendiez à une réponse claire qui répondrait à la question posée dans le titre. Mais je préfère être honnête et vous rappeler l’importance de vous détacher des chiffres. Si vous voulez compléter, je vous invite à écouter un autre article que j’ai fait il y a un peu plus longtemps où je parle de l’IMC (et du poids de forme d’ailleurs) et j’explique pourquoi ce sont de mauvais indicateurs pour les troubles alimentaires.

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Publié par Norainnoflower dans Mieux connaître, Peur du poids, 0 commentaire
Dysmorphophobie & trouble alimentaire : 9 conseils pour t’aider

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Dysmorphophobie. Ce mot qui semble si compliqué. Lorsque je l’ai entendu pour la première fois, déjà j’avais du mal à le prononcer. Mais en plus je me suis dit « c’est quoi ce truc encore?! ». Et quand on m’a expliqué, j’ai dit « aaaaaah » parce qu’en effet, c’était omniprésent dans ma vie.

Je suis presque sûre que vous souffrez de dysmorphophobie.

 

Qu’est-ce que la dysmorphophobie ?

Elle se caractérise par le fait de voir dans le miroir une image déformée, par rapport à la réalité, de tout ou partie de son corps. Donc c’est le fait de se dire « oh la la, j’ai trop de poids » ou « j’ai trop de formes ». Et c’est une image déformée par rapport à la réalité, mais en fait, bien souvent, vous n’en aviez pas conscience et vous pensez que ce que vous voyez dans le miroir, c’est la réalité. Mais ça ne l’est pas. Je ne sais pas si vous suivez ce que je raconte haha

Ce n’est pas systématique comme symptôme, mais c’est quand même assez courant. Donc pour résumer, la dysmorphophobie, c’est le fait de ne pas se voir tel qu’on est vraiment. Et d’ailleurs, je dis c’est courant, sachez qu’en fait énormément de gens, et surtout des femmes d’ailleurs, à cause des injonctions de la société, ont de la dysmorphophobie sans même avoir de TCA. Mais quand on souffre de troubles alimentaires, vraiment, c’est décuplé.

Quelques signes de dysmorphophobie :

Je vais vous donner quelques façons dont la dysmorphophobie peut se manifester pour voir si vous vous reconnaissez :

  • Scruter le moindre petit défaut sur son corps
  • Avoir une voix intérieure très critique qui te remémore à longueur de journée que tu as tel “défaut”
  • Te forcer à te restreindre, à t’engager dans des activités physiques intenses jusqu’à épuisement pour chaque jour lutter contre ce que tu penses être ton « défaut »
  • Être mal à l’aise en public et avoir le sentiment que tout le monde regarde TON “défaut”, que l’on ne voit que ça.
  • Vérifier dans le miroir ou le reflet des vitrines dans la rue si ton soi-disant « défaut » n’a pas empiré (même si en réalité tu viens de le vérifier 3 minutes plus tôt)
  • Même lorsque les autres te rassurent, qu’ils te disent que ça ne se voit pas ou que ce n’est pas réel, ne pas réussir à dé- focaliser ton attention de ça
  • Te persuader que tu ne mérites pas l’amour, la réussite ou juste profiter paisiblement de ta vie tant que ce “défaut” ne sera pas résolu
  • Détester être pris en photo, et encore plus te voir en photo. Tu as l’impression de ne voir que les “défauts” de ton corps.
  • Constamment te comparer aux autres, notamment sur la partie de ton corps qui te gêne. Envier ceux qui ont un corps selon toi “mieux” que le tien
  • Porter des vêtements plus amples ou d’une certaine forme, certaine couleur pour tenter de cacher les parties de ton corps que tu détestes
  • Régulièrement toucher la partie de ton corps où tu as ton “défaut” pour vérifier sa taille. Ou alors, prendre des photos régulièrement pour en contrôler son évolution. (Quand on souffre de dysmorphophobie, ça peut entraîner ce qu’on appelle du body checking, donc le fait de vérifier des endroits de ton corps).

Si vous vous êtes reconnu dans un ou plusieurs points, c’est que vous en souffrez.

9 conseils pour vous aider à amoindrir la dysmorphophobie

Je me souviens d’un exercice que j’ai fait avec mon interne à l’hôpital qui était très représentatif de cette dysmorphophobie. Il m’avait donné une petite cordelette, et il m’a demandé de faire une boucle avec la corde pour représenter ce qui était selon moi mon tour de cuisse.

Il a ensuite réellement fait le tour de ma cuisse pour la mesurer et la représenter avec une autre cordelette. Il a ensuite superposé ma supposition et la réalité : la réalité était moitié moins grande que ce que je pensais.

C’est vraiment un symptôme vicieux parce qu’il entrave à la guérison : c’est difficile d’accepter la renutrition, d’apprendre à aimer son corps quand on ne le voit pas tel qu’il est.

C’est l’un des symptômes qui est resté le plus longtemps chez moi !

Le but de cet article, c’est de vous donner quelques conseils par rapport à la dysmorphophobie ; parce que la réalité c’est que je pense que vous étiez déjà pas mal à connaître ce phénomène (si on peut l’appeler comme ça).

1 - Avoir conscience de cette dysmorphophobie

La première étape, c’est souvent la prise de conscience. Mais au-delà de la prise de conscience, c’est aussi de se le rappeler. Parce que je pense que beaucoup savent que lorsqu’on souffre de TCA, on souffre de dysmorphophobie, mais quelque part, ils l’oublient, ou se disent que ça ne s’applique pas pour eux.

Eh bien si ! Dès que vous vous trouvez moche dans le miroir, que vous vous trouvez avec trop de poids, trop de forme… que vous ne focalisez que sur votre défaut : rappelez-vous que vous avez comme un filtre au-dessus des yeux, celui du trouble alimentaire, qui vous empêche de vous voir tel que vous êtes réellement. Donc vous n’êtes pas objectif avec vous-même. Vous ne pouvez pas faire confiance à votre ressenti quant à votre corps. Et ça c’est vraiment important de se le rappeler. 

2 - Désapprendre ce qu’on t’a appris

Le deuxième conseil, c’est de désapprendre ce qu’on t’a appris ou de remettre en question ce que tu entends ou que tu as déjà entendu. De quoi je parle ? Je parle de toutes les croyances autour de la minceur, du ventre plat, d’un corps harmonieux… La vérité c’est qu’un corps, c’est un être vivant, et c’est imparfait. Imparfait c’est pas négatif, c’est juste naturel. La prochaine fois que vous vous baladerez en nature, vous regarderez autour de vous à quel point tous les organismes vivants sont « imparfaits » : les feuilles, les arbres, les plantes. Elles ne sont jamais exactement pareilles, elles ont parfois des formes et des tâches, des marques de « vieillesses ». 

Pourquoi désapprendre toutes ces croyances qui sont véhiculées par la société ou parfois même dans ta propre famille ? Parce que c’est évident que si tu y crois toujours, que tu te les appliques, lorsque tu vas te regarder dans la glace, tu vas continuer de te juger, de te croire pas assez bien, trop comme ci, trop comme ça.

3 - Attention aux réseaux sociaux

L’une des choses que j’avais beaucoup moins lorsque j’étais malade par rapport aux personnes qui sont malades aujourd’hui : c’est l’influence des réseaux sociaux. 

En 2015, c’était un peu les débuts d’Instagram. Presque on partageait des photos de nos vacances, des paysages… Mais pas du corps, pas autant qu’aujourd’hui. Maintenant c’est quelque chose d’omniprésent, même les marques mettent en avant leurs publicités sur ces réseaux.

Et en fait, toutes ces photos qui une fois de plus généralement montre des corps mince, musclé, bien « proportionné », avec une peau lisse, parfaite, pas un bourrelet, pas un bouton, pas un poil… bah tout ça, forcément, ça renforce ta sensation de ne pas être assez bien, et donc alimente quelque part ta dysmorphophobie.

Donc vraiment, protégez-vous des réseaux sociaux et prenez du recul aussi. 

Comment se protéger ? 

  • Lorsque vous voyez un compte Instagram qui partage des photos de corps ou des informations qui viennent déstabiliser votre relation corporelle : désabonnez-vous.
  • Lorsque vous vous rendez compte que votre algorithme est pollué par des contenus qui viennent vous déstabiliser : manipulez votre algorithme. Ça peut aller dans les deux sens, c’est pas qu’Instagram ou TikTok qui peut vous manipuler. Vous pouvez faire l’inverse. Comment ? Allez taper un mot clé tout autre, exemple : Chat ou Thaïlande. Et là vous allez regarder plein de contenu de chat, interagir avec ces contenus en likant voire en commentant, en enregistrant ces publications-là. Vous faites ça pendant quelques minutes, voire sur 2-3 jours. Et là votre algorithme va vous mettre en avant des contenus liés à ce que vous avez cherché (donc évidemment, prenez vraiment un sujet qui vous intéresse). 
  • Si vous avez trop de publicités qui vous mettent en avant des corps, des produits cosmétiques…normalement vous avez la possibilité de cliquer sur les trois petits points à droite de la publication (je parle d’Instagram ici) et vous pouvez cliquer sur Masquer ou Ne plus me montrer des contenus de ce genre.
  • Faites des digital detox : limitez votre temps sur les réseaux voire essayez de faire 1 jour ou 2 sans réseaux sociaux.
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Et comment prendre du recul ? 

En vous rappelant que c’est les réseaux sociaux, pas la vraie vie. Aujourd’hui, en quelques secondes, on peut ajouter un filtre à une photo pour la faire paraître « sans défauts ». 

Une photo, c’est un instant capturé. Mais on ne sait pas ce qui se passe avant ou après. 

4 - Comment tu vas réellement ?

Un quatrième conseil, c’est de vous demander comment vous allez réellement. Parfois, on se focus sur des « problèmes » physiques alors que le vrai problème est interne.

J’ai pris conscience de ça un jour, sur une anecdote flagrante. J’étais partie le matin au boulot, je m’étais aperçu dans le miroir du couloir, et j’aimais le reflet que je venais de voir. La journée se passe, j’enchaîne merde sur merde, je rentre énervée. Et là, je repasse devant le même miroir du matin et je me dis « oh, mais horrible, je suis énorme ». Et là je me suis dit « non, c’est impossible Mathilde, il y a quelques heures, tu aimais bien ton reflet. » La seule chose qui avait changé, ce n’était pas mon corps, c’était l’état de mon mental. 

Et vraiment, le mental impacte sur votre dysmorphophobie. Quand je me sens mal dans ma peau, c’est souvent que je me sens mal dans ma tête. Et ça, même chose c’est important d’en prendre conscience. Je vous invite vraiment à vous demander, quand votre corps vous dégoûte, comment vous vous sentez là maintenant ? 

Rejeté ? Mal aimé? Frustré ? Énervé ? Stressé ? En manque de sécurité? Incomprise ? Seul?

Essayez de mettre le doigt sur ce qui va vraiment mal. Si vous parvenez à le faire, ça vous aidera à prendre plus de recul par rapport au reflet du miroir que vous voyez. Gardez en tête que dans tous les cas, vous vous heurtez à un mur si vous cherchez des solutions dans des choses externes (sur votre corps, poids…) alors que les causes sont internes.

5 - Éviter les miroirs

Je peux complètement comprendre que les miroirs, les photos… ça peut être un déclencheur à vous sentir mal. Donc ce que je vous conseille, c’est de les éviter, au moins temporairement. 

D’ailleurs, je voulais aussi vous parler d’un truc par rapport à ça. Il y a une citation qui exprime super bien ce que je veux dire, mais elle est en anglais. C’est « Where your attention goes, energy flows ». Littéralement, ça veut dire « Là où va votre attention, l’énergie circule ». En fait, le cerveau il va créer des schémas de croyance selon vos pensées et actions. Par exemple, si vous regardez à chaque fois les calories sur les emballages de ce que vous mangez, votre cerveau enregistre l’information que les calories sont une donnée importante à prendre en compte. Si vous vous pesez tous les jours, vous envoyez l’information à votre cerveau que le poids est une variable importante. Quand vous vous regardez tous les soirs devant le miroir ou que vous vous checkez la taille de vos cuisses dans le reflet d’une vitrine à chaque fois que vous passez devant une, vous envoyez l’info à votre cerveau que la taille de vos cuisses est quelque chose auquel il faut faire attention.

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Je sais que ce n’est pas simple d’arrêter. Mais déjà, prendre conscience de ça, ça va peut-être vous aider. Quand j’ai compris ça, je me suis vraiment forcée à ne plus me regarder dans les reflets des vitrines. Et ça m’a aidé à me défocaliser de mon corps.

Ne plus checker, ça ne veut pas dire que vous allez perdre le contrôle sur ça. Tout comme ne plus vérifier votre poids ne veut pas dire que vous allez de ce fait prendre du poids à l’infini ou prendre trop de poids. Ça aussi, c’est important. Je sais que dans la pratique c’est plus compliqué à appliquer, mais je vous le dis, parce que je suis passée par là. J’ai arrêté de me peser, de me checker, et il ne s’est pas passé tout ce que je pensais qu’il se passerait.

6 - Changer de perspective

On est toujours la personne la plus dure avec soi-même, et on ne se voit pas tel qu’on est.

Alors, essayez de vous demander ce que vous diriez à une personne que vous aimez si elle vous avance les mêmes arguments que vous utilisez contre vous. Exemple : vous vous dites « mon ventre me dégoûte, il déborde de partout, je suis ignoble ». Qu’est-ce que vous lui répondriez si une personne que vous aimez énormément vous disait ça ? Vraiment, répondez à cette question. Et si vous lui retourneriez des arguments bien plus bienveillants que ce que vous vous apportez à vous-même : demandez-vous pourquoi vous ne pouvez pas vous appliquer ces arguments ? Même chose, répondez-y sincèrement. Parce que peut-être là vous vous dites « mais oui elle a raison ». Mais moi je veux vraiment que vous vous posiez pour essayer de comprendre le pourquoi vous êtes aussi dur avec vous-même, pourquoi vous ne pourriez pas vous appliquer des conseils bienveillants ? 

Aussi, quand vous vous détestez, que vous avez peur d’être rejeté par les autres ou de ne plus être aimé si vous prenez du poids : rappelez-vous (notez le si vous avez besoin) que vous ne jugez pas les autres pour leur poids ou leur physique. Enfin, je vous le demande: est-ce que vous aimeriez moins une personne si elle prenait du poids ? Si elle prenait du ventre? Si elle n’était pas comme ce que la société nous dicte ? 

Personnellement, mes amis et ma famille, je les aime pour qui ils sont, pour leur personne, pas pour leur corps ni leur poids. Et je suis assez certaine que vous c’est pareil.

7 - Changer de focus

Tout à l’heure, je vous ai dit « Where your attention goes, energy flows ». Je la reprends pour vous parler de distractions. Quand vous avez une pensée négative sur votre corps, n’alimentez pas ces pensées (je sais encore une fois que c’est bien plus facile à dire qu’à faire). Mais changez le focus de votre cerveau en l’occupant à autre chose. 

Parfois, on se dit « non, il faut que je pense à ça pour trouver une solution ». Et votre solution ça va être de vous restreindre, ou de faire telle action qui en fait s’avère destructrice. Peut-être qu’après avoir ruminé sur ça, vous vous sentez comme rassuré. La réalité, c’est que c’est le trouble alimentaire qui est rassuré. Mais le fait de ruminer dessus, de penser à comment vous pourriez corriger votre corps, ça alimente le stress autour de votre corps. Encore une fois, je sais que c’est pas simple. Au début, vous tenterez et vous ne tiendrez pas longtemps. Mais à force de répétition, ça entraînera votre cerveau à changer de focus.

Comment vous pourriez changer de focus ? En pensant automatiquement à autre chose, et idéalement quelque chose qui est prenant pour votre cerveau. Par exemple : en pensant à une tâche du boulot, ou de vos cours. Ou en faisant un calcul mental. Ou alors plongez-vous dans un bon souvenir. Et si vous avez du matériel autour, écoutez un podcast, regardez une série, lisez un livre, faites des binero… Bref, faites quelque chose qui vous occupe l’esprit à autre chose qu’à vos pensées obsessionnelles autour de votre corps.

8 - Faites de votre corps un allié

Un autre conseil, c’est de vous rappeler que vous n’êtes pas que ce reflet que vous voyez dans le miroir. Un corps, ce n’est pas qu’un physique, qu’une apparence ou qu’un poids. 

Votre corps, c’est votre outil pour réaliser la vie que vous voulez vivre, pour accomplir vos rêves, vos projets. C’est comme le véhicule qui vous amène aux différentes étapes de votre vie.

Mais pour qu’il puisse vous emmener où vous voulez, il a besoin de carburant, d’énergie, et que vous en preniez soin. L’injurier de tous les noms ne l’aidera pas. Le corps entend les pensées du cerveau et ça lui fait du mal. Il a besoin que vous en preniez soin. Donc prenez le temps de soigner votre environnement, de prendre soin de vous avez des crèmes, des shampoings, des bijoux… 

La relation que vous avez avec votre corps, c’est comme n’importe quelle relation : il faut en prendre soin, il faut l’entretenir. Prendre souvent de ses nouvelles, en vous demandant comment vous allez réellement. Lui offrir des cadeaux, des moments de bien-être. Prendre du temps pour lui, donc pour soi. 

Ça me semble assez abstrait ce que je dis, mais j’espère que vous comprenez. Parce qu’en prenant soin de vous, vous améliorez votre relation à votre corps (même si ça se fait de façon très petit à petit). Et du coup, la dysmorphophobie est plus « facile » à gérer, à contrer. Je dis facile entre guillemets, car je sais bien que ça n’est jamais facile.

9 - Les vêtements aussi sont vos alliés

Je trouve que les vêtements ont vraiment eu un rôle dans ma guérison. Ça fait d’ailleurs partie de prendre soin de son corps. Offrez à votre corps des vêtements dans lesquels il se sent bien. Si vous voyez des vêtements qui ne sont pas à la mode, mais dans lesquels vous vous sentez bien, alors prenez-les. Si vous voyez des vêtements à la mode, mais dans lesquels vous vous sentez mal, ne les prenez pas. Des vêtements, c’est fait pour vous aller. C’est à eux de s’adapter à vous, pas à vous de vous adapter aux vêtements. D’ailleurs, débarrasse-toi de tes vêtements trop petits. Si tu es en reprise de poids, les garder dans ton placard représente un véritable déclencheur. Même si tu les gardes « au cas où ». Tu gardes donc dans un coin de ta tête la possibilité de rechuter.

Pour trouver mon style, j’avais fait un tableau Pinterest où j’enregistrais des idées de tenues. Et je m’étais abonnée à des comptes Instagram de boutiques de fringues. 

Autre point par rapport aux vêtements, je divague un peu, mais ça peut être lié à la dysmorphophobie, parce que parfois quand on essaie un vêtement et qu’on se rend compte que la taille qu’il fait est supérieure à celle qu’on pensait faire, ça peut déclencher de la dysmorphophobie. Les tailles ne sont pas significatives. D’un magasin à un autre, il peut y avoir une différence réelle de 2 tailles pour l’appellation « 38 ». Pour la petite anecdote, j’ai bossé au siège d’une boîte de lingerie. Et la modéliste utilisait toujours des patrons toujours trop petits. Plein de femmes me faisaient le retour que ça taillait trop petit. Certaines culpabilisaient… Pourtant, le problème, ce n’était pas leur taille. C’était le patron trop petit. Sauf qu’en entreprise, pour changer des modèles, c’est long parce que ça passe par de nombreux process. Donc vraiment, ne culpabilise pas pour des histoires de taille ! 

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

Voilà pour les quelques conseils. 

Globalement, la dysmorphophobie est très liée à l’acceptation de son corps, au travail sur les croyances erronées par rapport à l’apparence. Donc je t’encourage à travailler sur ça, avec un thérapeute. Moi j’ai aussi fait le programme ButterflyBody qui permet de travailler sur ça. Mais j’espère que déjà, ce petit épisode t’aura apporté de l’aide, au moins te rassurer quelques instants.

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, Peur du poids, 0 commentaire
La peur de prendre du poids : pourquoi et comment la surpasser

La peur de prendre du poids : pourquoi et comment la surpasser

La peur de prendre du poids : pourquoi et comment la surpasser

La peur de prendre du poids, de reprendre du poids… C’était dans mon combat, la peur qui me semblait la plus terrifiante. Mais en même temps, c’était aussi la peur indispensable et essentielle sur laquelle je devais travailler pour me sortir de mes troubles alimentaires.

Et je pense que pour beaucoup, c’est la même chose.

Déjà, je viens d’écrire « peur de prendre du poids, de reprendre du poids… ». Il y a une distinction qui est souvent faite, et que je vais expliquer.

La peur de reprendre du poids : qu’est-ce que c’est ?

Je vais commencer par donner la définition que l’on retient quand on souffre de trouble alimentaire. Et je vais te démontrer qu’il y a une différence avec la réelle « définition ». Je dis souvent que lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire, sa réalité est biaisée. Bah là, ça va bien le démontrer.

Zéro jugement quand je dis ça, parce que moi-même, quand j’étais malade, je répondais à travers les arguments de mon trouble alimentaire plutôt qu’avec des arguments raisonnés. 

Donc si on demande à une personne souffrant de TCA, qu’est-ce que la reprise de poids. Ce serait « Un processus de récupération faisant référence à un individu qui atteint un poids sain POUR LUI ». Alors évidemment, la personne ne répondrait pas cette définition exacte mais c’est dans l’idée. Ce que je veux souligner ici, c’est que souvent, quand on souffre d’un TCA, on associe la reprise de poids à un poids « sain » selon SOI.

Donc ça veut dire que souvent, la personne dans sa reprise de poids, elle va se fixer un poids à atteindre qui est SAIN selon ELLE. Et pour déterminer ce poids, elle se base souvent sur l’IMC. Or, j’ai fait un article sur l’IMC. Et justement, dedans j’explique pourquoi il faut vraiment pas se baser sur l’IMC, ni même qu’il ne faut pas se baser sur un objectif de poids. Alors, comme j’ai dédié un article à cette explication, je ne vais pas revenir dans le détail. Mais grosso modo, ton corps nait avec un poids de forme génétiquement programmé. Et donc tu ne peux pas déterminer de toi-même, selon des calculs, le poids que ton corps doit atteindre. Parce que justement, la reprise de poids, c’est atteindre un poids qui est bon mais pas selon TOI, selon TON CORPS. Selon les besoins de ton corps. 

Toujours, si on demande à une personne souffrant d’un TCA ce qu’est la reprise de poids, la personne peut répondre « C’est reprendre un poids que tu es capable de maintenir sur le long terme ». Et là aussi j’émets une distinction avec la définition plus réaliste (que je donnerai par la suite). Ce n’est pas un poids que TU es capable de maintenir sur le long terme, c’est un poids que TON corps maintient NATURELLEMENT sur le long terme.

La différence elle est où ?

La différence elle est dans le fait que ton TCA peut te persuader que c’est ton poids « sain »/ « santé » parce que tu le maintiens sur le long terme. Mais à quel prix ? Parce que si le poids que tu fais, que tu maintiens sur le long terme est le résultat d’actions de compensation & de restriction… Ce n’est absolument pas un poids santé. 

Donc je te redonne la définition d’un point de vue maladie : « Processus de récupération faisant référence à un individu qui atteint un poids sain pour lui. C’est un poids qu’il est capable de maintenir sur le long terme ». Et maintenant, la définition d’un point de vue guérison : « Processus de récupération faisant référence à un individu qui atteint un poids sain pour lui, c’est-à-dire répondant aux besoins de son corps. C’est un poids que son corps maintient naturellement sur le long terme ». Et quand je dis les besoins de son corps, ce n’est pas que nutritionnel, c’est aussi respecter quand son corps est fatigué, donc se reposer.

Bon, voilà pour le côté théorique. Peut-être que tu t’es rendu compte que ta définition à toi est plus proche du point de vue maladie. Peut-être qu’à l’inverse, tu as pris conscience que tu es plus sur la définition réelle. Ça va vraiment dépendre de où tu en es dans la guérison, si tu vis une période compliquée en ce moment, etc.

Et ne te juge pas si ta définition est plus proche du côté maladie. Ça se fait petit à petit d’accepter que son poids de forme est un poids que l’on ne contrôle pas, qui correspond aux besoins du corps et pas aux exigences du TCA, des standards de beauté. 

La peur de reprendre du poids v/s la peur de prendre du poids ?

La distinction, si on peut en faire une, selon moi c’est que : 

  • Peur de reprendre du poids : c’est quand ton TCA se dit « ok, il admet que tu as quand même du poids à reprendre mais tu en es tout de même terrifiée ». 

 

  • La peur de prendre du poids : c’est soit quand selon ton TCA, tu n’as plus de poids à prendre (même si en réalité, tu n’as pas atteint le poids de forme qui correspond à ton CORPS (et pas à toi). Ou alors, c’est quand tu as peut-être atteint un poids où ton corps est bien mais mentalement, tu as toujours cette peur terrifiante de prendre du poids. Et l’important, ce n’est pas le poids que tu fais, c’est la peur que tu as. Parce que je le rappelle, les troubles alimentaires c’est des maladies MENTALES, pas physiques. 

 

Ce que je veux dire, c’est que peu importe si tu as peur de reprendre du poids ou peur de prendre du poids : il faut le travailler. Parce que rester avec cette peur te maintient forcément plus ou moins dans les mécanismes de restriction / compensation ; peut-être même dans le cercle vicieux compulsion-restriction. Et rester dans ces mécanismes, c’est s’exposer à un risque de rechute, ou de rester dans une quasi-guérison. Je parlerai de la quasi-guérison dans le prochain article  d’ailleurs. 

5 raisons pour lesquelles c’est indispensable de travailler sur ta peur de prendre/reprendre du poids

Déjà, il a tous les dangers physiques qu’il existe de vivre dans un corps dénutri. Mais je vais pas les lister parce que je veux répondre à la question avec des réponses qui concernent tout le monde, peu importe ton poids. Ça évitera à ton trouble alimentaire de te dire « non mais toi ça te concerne pas » alors qu’en réalité ça te concerne. 

Mais voilà 5 bonnes raisons :

#1 - Pour être toi.

Parce que peut-être que tu penses que c’est toutes tes actions, réactions, pensées actuelles c’est TOI. Mais NON, enfin je veux dire, pas toujours.

Je m’explique : C’est vraiment toutes les pensées de ton TCA qui font qu’à terme, tu peux être une personne constamment irritée, sur la défensive, qui a peu de tolérance, qui prend tout mal, qui parle mal à tes proches… Peut-être même que tu leur mens pour pouvoir t’assurer de ne pas manger un certain aliment ou pour t’assurer que tu vas bien pouvoir faire ta séance de sport.

Toute cette obsession sur ton corps, ton poids, ton alimentation… fait que tu n’es plus vraiment toi. Je n’aimais vraiment pas la Mathilde malade. Surtout avec mes proches « proche » : soit mes parents, mes frères & sœurs. Après, je ne me permettais pas avec les autres. Mais avec eux, je mentais, je les rejetais, je les engueulais pour un rien, je n’acceptais rien de ce qu’ils me disaient, je les culpabilisais pour mon mal-être… Franchement, ça me fait mal de me souvenir que j’ai été comme ça. Mais la réalité, c’est que ce n’était pas moi. Je ne suis pas cette Mathilde et j’ai pu retrouver en guérissant la Mathilde attentionnée, proche de sa famille, qui aime leur faire plaisir, partager de beaux moments avec eux. Donc retrouver le vrai toi, c’est une énorme raison pour travailler sur ta peur de prendre du poids.

Parce que quand tu es comme ça, c’est difficile d’apprendre à t’aimer.

#2 - Pour retrouver ta vie sociale

Ces obsessions sur la nourriture, sur ton poids sur ton corps… Elles ont tendance à t’isoler. Tu vas refuser des sorties, des weekends, des soirées. Tu vas de surcroit t’éloigner de tes proches, de ta famille, de tes amis. Peut-être que du coup, tu ne profites même pas de ta vie étudiante (c’était mon cas…).

Même si tu as l’impression qu’être seul t’apaise : c’est un LEURRE. Oui, sur le moment même, ça t’apaise. Mais sur le long terme, tu te coupes de ta vie.

Je t’assure qu’en t’ouvrant aux autres, tu t’ouvres à de la vie, du bonheur, des moments de partage, d’échange. Tu t’ouvres à d’autres choses que ta maladie, tes obsessions. Les autres permettent de rendre vulnérables toutes ces obsessions. Même si au début tu n’as pas l’impression, il faut multiplier les sorties parce que forcément, les premières fois tu as peur.

Mais au plus tu te confrontes à ces peurs, au plus ce sera « facile ». 

#3 - Pour avoir une relation saine à la nourriture

Parce que oui, avoir cette obsession autour du poids, de ton corps… fait que forcément, tu n’as pas une relation saine à la nourriture.

Soit tu te restreins, tu ne réponds pas aux besoins de ton corps, tu te coupes de tout plaisir alimentaire.

Soit tu manges, mais ne choisis pas l’option dont tu as réellement envie. Tu es dans la culpabilité, les regrets alimentaires. Tu es dans le calcul, le contrôle. Peut-être même que tu connais des compulsions alimentaires et que tu es prise au piège dans ce cercle vicieux de restriction/compulsion.

Peut être même que tu incites les autres à manger plus, en cuisinant pour eux, en les incitant à manger plus, en leur offrant constamment de la nourriture. Quelque part, inconsciemment peut-être, tu espères qu’ils prennent du poids, plus que toi tu dois en prendre.

Mais c’est méga malsain. Aucun jugement, moi aussi j’ai longtemps fait ça. Mais le truc c’est que les autres s’en rendent compte. Et forcément, ils risquent de mal le prendre, ce qui est normal. 

#4 - Pour lutter contre la dépression, l’anxiété

L’isolement, le fait de se restreindre (même mentalement : c’est-à-dire que tu manges l’aliment mais en te l’interdisant), le fait d’être toujours dans la culpabilité, d’avoir cette voix critique intérieure, de mal se traiter, de ne pas prendre en compte les besoins de son corps… Tout ça, ça développe des symptômes dépressifs, anxieux.

#5- Parce que tu as la vie devant toi

Et ça, peu importe ton âge ! Ce que je veux dire c’est que tu aies 16, 20, 30, 40, 55 ans… Peu importe que le TCA soit dans ta vie depuis 5, 10, 20, 25 ans…

Il n’y a pas de trop tard. Tu as plein de belles expériences à vivre, plein de belles rencontres. Plein de choses incroyables à vivre. C’est certain ! Depuis que j’en suis sortie, je prends conscience de à quel point la vie est belle. Genre vraiment belle.

Évidemment, elle a son lot de problèmes dont on se passerait bien. Mais elle réserve aussi de belles surprises 🙂 

#6 - Parce que tu n’as qu’une vie

Genre vraiment qu’une vie. Et elle passe vite ! J’avais vu une citation qui disait « on a qu’une vie, mais une vie suffit si tu la vis à fond ». Est-ce qu’avec cette peur de prendre du poids tu vis ta vie à fond ? Genre vraiment, réponds en étant honnête avec toi-même.

Bon et en fait, des raisons y’en a plein ! Mais je ne veux pas tous les lister sinon ce serait trop long hihi.

Et puis surtout, à la base, je voulais aborder la peur de prendre du poids sous un autre angle. 

Et cet angle, c’est de te parler de…

Pourquoi c’est réellement difficile de surmonter cette peur de prendre du poids / de reprendre du poids ?

Pour moi, je pense que surmonter cette peur demande de surmonter bien d’autres peurs qui sont plus beaucoup profondes. Je veux dire, qu’il ne faut pas « juste » travailler sur ta peur de prendre du poids.

En fait, il faut aller vraiment plus en profondeur. Et comprendre de quoi tu as réellement peur ?

Et parce que c’est beaucoup plus profond, la peur de prendre / reprendre du poids demande vraiment un travail sur de nombreux aspects : 

Cette peur fait parfois référence à :

  • La peur de grandir
  • La peur de s’émanciper de ses parents
  • La peur d’avancer dans sa vie
  • La peur de perdre l’attention des autres
  • La peur d’être oublié, remplacé, abandonné…

En fait, ça peut être d’autres choses, ça dépend de chaque personne.

=> Mais c’est tous des aspects psychologiques qui sont indispensables à traiter.

Cette peur peut être due à de nombreuses croyances erronées que tu as sur ton corps, sur l’alimentation, sur le poids.. qui sont dû à des choses qu’on t’a dites quand tu étais enfant, ou que tu as intégrées de par les valeurs de la société…

Parfois et même souvent, c’est des croyances inconscientes. Mais dont il faut prendre conscience, déconstruire, et reconstruire des croyances saines.

=> donc toute la dimension mentale, reconstruction cérébrale doit être travaillée

Cette peur peut être due à la peur de l’inconfort digestif, d’avoir temporairement un corps non harmonieux, en gros dû à la peur de certains symptômes. Et en effet, si tu n’es pas préparé, si tu ne comprends pas ce qui se passe dans ton corps, tu peux retomber dans de la restriction/compensation donc rester bloqué dans ces mêmes schémas. 

=> Donc toute la dimension physique, doit être travaillée.

Tu as peut-être aussi peur de prendre du poids/reprendre du poids parce que :

  • Tu as peur de voir ton corps changer physiquement 
  • Tu as peur des commentaires des autres
  • Tu as peur de te dégoûter, d’encore moins t’aimer
  • Tu as peur de plus te reconnaître, de plus savoir qui tu es 

=> Donc un travail concret d’acceptation corporelle doit être fait. Genre pas juste dire « Tu dois t’accepter », vraiment mettre en place des actions concrètes. Et un travail qui est lié, qui est celui de se reconstruire, d’apprendre à se connaître, à savoir qui tu es.

Donc : il faut un travail mental, physique, physiologique, d’acceptation corporelle, de reconstruction de soi. 

En fait, il faut un travail pluridisciplinaire. Ce n’est pas la première fois que tu m’entends dire ça . J’en avais parlé notamment dans l’épisode 18 où je t’explique l’importance d’avoir une équipe médicale complète ,d’essayer différentes thérapies. 

Comment je peux t'aider dans ce travail pluridisciplinaire ?

Comment j’en suis arrivée à lier ce travail pluridisciplinaire à la peur de prendre du poids ?

En fait, ça fait depuis 2020 que j’ai Norainnoflower. Et depuis 3 ans, je reçois énormément de messages de personnes qui me parlent aussi de cette peur qui les bloque en fait dans leur guérison. Et souvent, je me rends compte que le travail qui est réalisé pour les aider ne se concentre que sur les conséquences : une focalisation sur le poids, sur la nourriture, l’hyperactivité… En fait, le travail est fait sur les symptômes en apparence visibles.

Mais justement il n’y a pas de travail en profondeur qui est réalisé, pas de travail multidimensionnel. Donc bah c’est difficile pour ces personnes de se détacher totalement de leurs mécanismes de restriction, de compensation. C’est difficile pour ces personnes de ne pas rester dans une quasi-guérison. C’est difficile pour ces personnes de se libérer totalement.

Moi j’ai fait ce travail multidimensionnel. Mais avec du temps. Je veux dire, te mets pas la pression en écoutant ça : c’est un process de petits pas, qui se fait petit à petit. 

Mais j’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice. Je me suis demandé :

Comment je pourrais aider les personnes dans leur peur de prendre du poids / de reprendre du poids ?

Et donc il y a quelques mois, je me suis lancé dans la création d’un nouveau programme que je pensais sortir il y a déjà au moins 2 mois. Au début je proposais surtout tout le travail sur l’acceptation corporelle, les outils concrets pour aider à mieux accepter son corps et la reprise de poids. Mais je me concentrais sur ce côté d’acceptation corporelle. Et en fait, j’ai eu la réflexion que je vous ai exposée en amont : 

Le fait que la peur de prendre du poids est liée à énormément d’autres peurs, et englobe énormément de dimensions. Donc j’ai pris plus du double de temps à le faire. Sans rire, j’y ai travaillé +600 heures ! 

Mais je suis trop fière et trop contente du résultat parce qu’il répond à de nombreuses problématiques et englobe tous les aspects de la guérison.

C’est 5 modules, plus de 11h30 de vidéo, un ebook de +200 pages avec 55 exercices & techniques concrètes, et tant d’autres choses.

✅ Le premier module sera sur toute la dimension psychologique : comprendre les mécanismes inconscients du TCA, comprendre le pourquoi de ta maladie, ce qui t’empêche de guérir, et t’apprendre à te détacher de la maladie.

✅  Le 2e module c’est l’acceptation corporelle : identifier les racines profondes de ta relation conflictuelle avec ton corps et apprendre à t’en détacher (donc l’influence sociétale, mais aussi l’influence familiale, parentale, tes expériences passées). Déconstruire toutes tes croyances erronées, te mettre des objectifs adaptés pour ta guérison. Et après énormément d’outils concrets pour accepter ton corps, travailler sur qui tu es réellement, et aussi des outils pour accepter la reprise de poids).

✅  Le 3e module c’est ton plan d’action nutritionnel & anti-compensation. Parce que ce n’était pas possible de parler de la peur de prendre du poids sans traiter la dimension alimentaire et compensation (hyperactivité, laxatifs, vomissement…). Donc le but c’est aussi de travailler sur les croyances erronées, de comprendre tes sensations de faim, satiété, de revenir sur la base alimentaire, de te proposer des méthodes concrètes pour t’aider durant les repas, mais aussi après les repas pour faire face à la culpabilité et lutter contre les compensations.

✅  Le 4e module parle de tout ce qui peut se passer dans ton corps : les symptômes, mais aussi ce qui peut se passer mentalement dans ta tête. Le but c’est donc de défier tes peurs, de comprendre les variations de ton poids. En gros, le but c’est de connaître pour mieux se préparer et éviter les rechutes. Et y’a une partie sur la communication avec ses proches ; apprendre à exprimer ses besoins, gérer leur commentaire sur ton poids, ton corps…

✅  Le 5e module parle de la quasi-guérison pour éviter d’y rester coincé, parle des différentes causes de rechute. Et je fais un focus sur la peur de grandir qui a été une peur importante pour moi. Et je t’aide aussi à gérer les moments où la maladie te manque.

Bref, franchement, là j’ai même pas tout dit ce qu’il y a dedans. Il est vraiment ultra-complet, concret. Le programme s’appelle ButterflyBody et si tu veux en savoir plus, c’est par ici :

Un petit mot pour la fin ?

Je te dirai de ne pas rester seul(e). Fais-toi accompagner, entoure-toi de tes proches, de professionnels. Vraiment, cherche à te sortir totalement de cette obsession sur ton poids. Sois honnête avec toi-même : ce n’est pas une vie de vivre comme ça. Et c’est possible de s’en libérer totalement. Je t’assure. Et la vie est tellement plus belle, plus légère sans ça ! Je dirai même qu’en fait, la vie est déjà pas toujours facile. Donc pas besoin de se rajouter ce poids sur les épaules. 

Ta vie c’est maintenant, elle ne t’attend pas, n’oublie pas que tu en as qu’une encore une fois. Crois vraiment en cette vie sans ces obsessions. Tu vas t’en sortir, crois-y réellement. Tu es bien plus fort/forte que tu ne le crois. 

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, Peur du poids, 3 commentaires
Guérison de l’anorexie : je n’arrive pas à reprendre du poids

Guérison de l’anorexie : je n’arrive pas à reprendre du poids

Guérison de l’anorexie : je n’arrive pas à reprendre du poids

Il m’est déjà arrivé d’entendre que certaines patientes anorexiques en guérison ne parvenaient pas à reprendre du poids. Sachez au préalable une première chose, c’est que chaque guérison est différente. Ce n’est pas parce que j’ai repris très vite du poids avec mes compulsions alimentaires que ce sera la même chose pour vous. Autre chose, c’est que la reprise de poids peut être très longue. Cela peut s’étaler sur des semaines comme sur des mois. Dans cet article, je vous explique pourquoi cette reprise de poids peut être lente et comment y palier.

Votre corps a besoin d’un apport supérieur à la recommandation journalière

Les recommandations journalières sont de 1800 calories pour une femme et de 2000 calories pour un homme. Cependant, lorsque vous avez connu un trouble alimentaire, et notamment une période de restriction, vos besoins journaliers sont supérieurs. En effet, une personne anorexique qui souhaite reprendre du poids nécessite minimum 3000 calories. Et ce chiffre peut aller jusqu’à 5000 calories par jour.

Mais pourquoi votre corps a tant besoin d’apports ? Tout simplement, car quand vous étiez en restriction, votre corps a commencé à tourner au ralenti et a uniquement maintenu les fonctions indispensables à sa survie. Ainsi, certaines hormones ne sont plus produites, votre masse musculaire a fondu, vos organes ne sont plus en pleine puissance. Lorsque vous vous remettez à vous nourrir, votre corps va exploiter l’énergie que vous lui donnez pour le mettre à contribution de tout ce qu’il a arrêté pendant la restriction : reconstitution de cellule, des tissus, de la masse musculaire, réparation des organes, renutrition de la peau et des cheveux, etc. Après avoir restauré tous les dommages créés par la restriction, votre corps pourra utiliser l’énergie qui lui reste pour favoriser la reprise de poids. Ainsi, peut-être que si vous ne prenez pas de poids, c’est tout simplement parce que vous ne mangez pas assez pour votre cas.

Au début de la renutrition, les hormones qui se chargent de la construction de la graisse corporelle demeurent encore inefficaces. Votre organisme s’occupe des fonctions essentielles à votre survie dans un premier temps. Alors, pour récupérer de la graisse corporelle et par conséquent accélérer la prise de poids, il faut laisser du temps à votre corps et continuer de lui donner des apports suffisants chaque jour.

Je sais que cela peut être difficile, car vous allez devoir manger plus que les personnes qui vous entourent. Mais dites-vous bien que ces personnes n’ont pas souffert d’une restriction et n’ont donc pas les mêmes besoins que vous.

De plus, vous allez devoir manger en dépit du fait que vous avez l’impression d’être rassasié et malgré des inconforts physiques. En effet, votre estomac et tout votre appareil digestif ne sont plus habitués à recevoir une quantité de nourriture “normale”. De ce fait, vous allez ressentir des maux de ventre, des crampes d’estomac, des diarrhées et/ou constipations. Ces symptômes sont dus au fait que votre système de digestion tente de s’adapter tant bien que mal aux nouvelles quantités. Ce sont tous des inconforts qui se dissiperont petit à petit à mesure que vous maintiendrez la renutrition de façon permanente.

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

Attention au syndrome de renutrition !

Je vous parlais juste au-dessus d’adopter une ration calorique plus conséquente. Attention toutefois à y aller en douceur. Ne passez pas à une ration à 3000 calories si la veille vous n’en mangiez que 200. Il est essentiel d’y aller en douceur pour éviter un syndrome de renutrition. Je ferai un article dédié à ce sujet. En attendant, retenez qu’il s’agit d’un ensemble de complications métaboliques lié à la réintroduction trop rapide d’apport énergétique important.

Le mieux est d’être accompagné par des professionnels de la santé, notamment spécialistes dans les troubles alimentaires, qui sauront vous guider. Me concernant, j’ai moi-même fait un syndrome de renutrition qui s’est manifesté par une occlusion intestinale. Pendant 48 heures, je n’ai rien pu avaler le temps que les urgences gèrent l’occlusion. Ensuite, j’ai été nourri par sonde avec seulement 200 calories par jour. Puis petit à petit, en fonction de mes résultats cliniques, j’ai majoré de jour en jour ma ration pour atteindre une ration à 1800 calories minimum.

Comment augmenter sa ration calorique ?

Pour une prise de poids continue, c’est important d’augmenter les besoins énergétiques fréquemment : tous les jours à tous les trois jours. Cela pour éviter de créer une stagnation de poids qui ralentirait votre courbe, voire la casserait.

Ce n’est pas évident de manger 4000 calories dans la journée. Je vous conseille donc de manger tous les 2 ou 3 heures. C’est peut-être plus simple pour vous de manger peu, mais régulièrement.

Attention, prendre 3000 à 5000 calories dans la journée ne veut pas dire manger exclusivement des burgers, de la glace, des kebabs, de la pizza et des chips matin, midi et soir. Non, il est essentiel d’avoir une alimentation équilibrée. J’entends par là une alimentation qui inclut toutes les catégories d’aliments. Introduisez toujours de la pizza, de la glace, des burgers… quand vous en avez envie ! C’est important de se faire plaisir ! Mais tentez de reprendre une alimentation équilibrée chaque jour avec des féculents, des protéines et des légumes. Attention à ne pas faire non plus l’inverse. Cela ne sert à rien de manger une ration de 3000 calories en comblant vos assiettes uniquement avec des fruits et des légumes. Vous aurez toujours des carences et votre corps ne pourra pas faire fonctionner normalement votre organisme. Le mieux est d’être suivi par une diététicienne spécialisée dans les troubles alimentaires qui pourrait vous faire un plan.

À l’hôpital, nous augmentions petit à petit la ration calorique en ajoutant une cuillère à soupe de féculent le midi et le soir, une tartine en plus le matin, une tartine en plus au goûter, un yaourt avec un fruit en plus au midi, puis au goûter, et enfin au soir. Me concernant, l’ajout d’un fruit en plus à chaque repas, d’un yaourt et d’une tartine était le plus simple pour moi. Peut-être que pour vous, c’est plus simple d’augmenter votre ration en augmentant votre apport en féculent, ou en rajoutant une sucrerie à la fin de chacun de vos repas. Vous devez vous adapter en fonction de ce que vous aimez.

L’important est quand même d’allier une aide thérapeutique à votre réalimentation. Tout d’abord pour contrôler que votre corps accepte bien la réalimentation. Ensuite, pour travailler sur toutes les angoisses que vous rencontrez durant cette reprise de poids. Enfin, pour travailler sur les causes de votre trouble alimentaire. Je suis intimement persuadée qu’il est déterminant de régler les raisons du problème plutôt que la conséquence, en l’occurrence ici l’alimentation. Si aucun travail psychologique n’est entrepris sur les facteurs qui vous ont amené à tomber dans ce trouble alimentaire, alors le risque de rechute est d’autant plus élevé.

Renverser le mécanisme de perte de poids

Cela faisait peut-être des mois voire des années que vous étiez plongés dans la restriction. Votre état d’esprit était donc en mode “perte de poids”. Lorsque vous vous mettez à vous nourrir, votre état d’esprit doit basculer vers “reprise de poids”. Votre crainte, parfois inconsciente, de regagner du poids génère un stress accru en vous demandant un apport calorique bien plus élevé. Peut-être qu’inconsciemment, vous avez un blocage lié à d’autres angoisses sous-jacentes : la peur de grossir indéfiniment, la peur de perdre son identité en abandonnant son trouble alimentaire, la peur de perdre l’attention des autres. Ce sont des peurs que j’aborde dans mon autre article Guérison de l’anorexie : je grossis trop vite. Ce sont des peurs sur lesquelles vous devez travailler avec un thérapeute pour être prête pour la reprise de poids, et plus globalement pour votre guérison.

Reposez-vous

Vous devez vous reposer. C’est primordial de minimiser les efforts physiques pour une personne dénutrie. Rien que le fait de rester debout va consommer de l’énergie chez un corps affamé.

Je suis presque certaine que dans votre tête vous vous dites que vous n’avez pas besoin d’autant de calories avec autant de repos pour reprendre du poids. Moi non plus je n’y croyais pas. Les médecins me disaient que comme mon corps était dénutri, si je ne faisais rien qu’un peu d’exercice physique, je perdrais du poids. Je n’y croyais pas jusqu’à ce que ça m’arrive. J’étais à l’hôpital depuis plus d’un mois. Je ne bougeais presque plus et j’avais une ration à 2200 calories par jour. Un après-midi, j’ai eu une permission pour prendre la collation avec mes parents chez moi. Je suis donc rentrée chez moi et nous avons simplement fait le tour du jardin. À la pesée du lundi, j’avais perdu 600 grammes…

Le repos est votre alliée pour la guérison. Cela ne sert à rien de manger une ration à 3000 calories si vous faites 2 heures de sport par jour. Vous pouvez bien évidemment prendre l’air, ou pratiquer des exercices très doux comme le yoga. Mais encore une fois, il est préférable de demander l’avis de votre médecin quant à la pratique du sport durant la guérison.

Peut-être que vous êtes pressé(e) de regagner du poids pour pouvoir enfin vous débarrasser de votre trouble alimentaire. Mais ce n’est pas simplement en récupérant du poids que vous serez guérie. Non, c’est un élément essentiel, mais ce n’est pas l’unique étape permettant la guérison. C’est important de comprendre les causes de votre trouble alimentaire et de travailler dessus pour en sortir totalement.

Soyez patient, laissez-vous du temps. N’allez pas trop vite au risque de rechuter. Prenez le temps de travailler sur chaque difficulté que vous rencontrez. Exprimez vos peurs, vos craintes. C’est normal d’en avoir durant le processus de guérison. Il ne sert à rien de poser un mouchoir au-dessus et d’avancer aveuglément. La guérison se fait étape par étape. « Petit à petit, l’oiseau fait son nid ». J’aime beaucoup cette citation. C’est une infirmière de l’hôpital qui me la répétait souvent. Et cela résume bien le processus de guérison.

Si vous parvenez à regagner du poids et que vous êtes envahi par la peur de grossir, n’hésitez pas à consulter mon autre article sur la même thématique : Guérison anorexie : je grossis trop vite.

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Guérison de l’anorexie : je grossis trop vite

Guérison de l’anorexie : je grossis trop vite

Guérison de l’anorexie : je grossis trop vite

« Help! Je grossis trop vite ! » Je me souviens avoir recherché cela sur Internet lorsque j’ai commencé à reprendre du poids pendant ma guérison. Je voyais mon poids augmenter et j’avais peur. J’aurais tant voulu qu’on me dise ce que je m’apprête à vous écrire dans cet article. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai décidé de le rédiger ! Après avoir lu cet article, vous aurez compris à quoi correspond le poids que vous regagnez, les peurs sous-jacentes à votre crainte de grossir, et comment faire pour gérer la prise de poids durant la guérison des troubles alimentaires sans rechuter dans la restriction ou les comportements compensatoires. Cet article s’adresse essentiellement aux personnes anorexiques, mais peut également concerner les boulimiques.

La prise de poids : un élément essentiel de la guérison

Personne n’a envie de reprendre du poids, mais c’est pourtant inévitable si vous souhaitez guérir de l’anorexie. Je sais que c’est effrayant et difficile. Je suis passée par là. Moi aussi je voulais guérir sans reprendre de poids. Mais ce n’est pas possible, bien que ce ne soit pas uniquement en regagnant du poids que l’on guérit, c’est un élément essentiel.

Sachez toutefois que vous ne prenez pas du poids. Vous reprenez du poids. Un poids qu’initialement vous n’auriez pas dû perdre. Dans le processus de guérison, la reprise de poids correspond à l’atteinte d’un poids santé sur le long terme. C’est-à-dire un poids qui permettra à votre corps de maintenir toutes les fonctions de votre organisme, en répondant aux besoins de chaque organe et muscle.

La reprise de poids est difficile, car elle implique un changement physique, mental et alimentaire. Physiquement, vous devrez vous préparer à voir votre corps démaigrir, retrouver des formes. Mentalement, il faudra modifier vos schémas de pensée et ne plus agir pour la perte de poids, mais plutôt pour votre guérison. Dans votre alimentation, vous allez devoir inclure de nouvelles catégories d’aliments que vous vous interdisiez jusque-là, tout en augmentant les quantités.

Votre reprise de poids va engendrer des émotions négatives et cela est tout à fait normal. Il n’est pas rare que vous ressentiez de grandes angoisses à la vue du chiffre de la balance qui se rapproche de votre poids santé. Certaines patientes tombent également dans la dépression pendant cette période. D’où l’importance accrue d’être accompagné par des professionnels de la santé. Je sais que ce n’est pas toujours possible, mais c’est essentiel de trouver des thérapeutes spécialisés dans les troubles alimentaires. Cela vous permettra de recevoir des conseils avisés tirés de leur connaissance et de leur expérience avec votre pathologie. En obtenant un traitement adéquat, vous éviterez également la rechute.

Enfin, sachez que les fluctuations de poids ne sont pas significatives sur une journée. Je vous recommande tout simplement de vous peser une seule fois par semaine pour vous assurer que votre poids augmente bien et ne diminue pas. Pour ma part, je ne me pesais plus. Je laissais les médecins le faire quand je les voyais, soit une fois par semaine. 

Comprendre la prise de poids 

L’explication qui va suivre est importante à comprendre lorsque vous êtes en reprise de poids dans votre processus de guérison. En sachant cela, vous pourrez vous y préparer avance que cela n’arrive et ainsi prévenir les rechutes.

Lorsque vous étiez en restriction, votre corps a limité ses fonctions à celles qui étaient essentielles à votre survie. Tout votre organisme s’est mis à tourner au ralenti. Tous vos organes, muscles, tissus se sont détériorés. Vous avez donc besoin de beaucoup d’énergie pour venir réparer et remettre en route tout ce qui était en état de veille. Cela me fait penser à ma voiture. Lorsque je ne l’ai pas utilisé pendant longtemps, elle ne démarre plus. Mon père est obligé de la recharger pendant toute une nuit pour lui donner suffisamment de batteries pour qu’elle puisse redémarrer. La voiture, c’est votre corps. Et la recharge de la batterie, pour votre corps, passe par une augmentation de l’énergie que vous allez lui donner. Soit, par une alimentation plus importante et du repos.

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Lorsque cette “réparation” débute, la première réaction de votre corps va être de créer un œdème. Cela correspond à une rétention d’eau qui va donner des gonflements autour des chevilles, des pieds et même des yeux. C’est très difficile à accepter de voir son corps gonflé et flasque. Mais ce n’est que de l’eau ! Ne vous inquiétez pas, votre corps ne va pas stocker de la graisse d’un seul coup. Il doit d’abord utiliser toute l’énergie que vous lui fournissez pour reconstituer tous les dommages causés par l’anorexie. La rétention hydrique va s’estomper avec le temps avec une réalimentation progressive et continue.

Par ailleurs, tout le monde ne connaîtra pas forcément des œdèmes. Pour ma part, j’en ai eu que très peu, pendant 3 ou 4 jours et uniquement aux pieds. Mais à l’hôpital, j’ai vu des filles en avoir aux jambes durant 15 jours à 3 semaines. Mais cela s’est estompé avec le temps. Je vous conseille de mettre vos pieds en l’air, de surélever vos jambes lorsque vous dormez par exemple avec un oreiller.

Donc l’une des premières causes de l’augmentation de votre poids est la rétention d’eau. Et cela peut être assez effrayant, car très rapidement, vous allez peut-être apercevoir +1 kilo sur la balance en seulement 2 jours. Me concernant, cela m’est arrivé dans mes premiers jours à l’hôpital : +1,8 kilo en 3 jours. J’en étais malade ! Je me disais que je grossissais bien trop vite. Mais la semaine d’après, je n’avais pris que 100 grammes. Rassurez-vous, les prises de poids précipitées et disproportionnées sont fréquentes dans les premiers jours de renutrition. Mais rappelez-vous bien que ce n’est pas de la graisse.

Quand votre corps était en mode “famine”, son métabolisme s’est mis à tourner au ralenti. Ainsi, lorsque vous vous remettez à vous nourrir, l’énergie que vous fournissez à votre corps va être consacrée à la création des muscles, à la réparation des organes et tissus abîmés. Les hormones qui se chargent de l’élaboration de la graisse corporelle restent encore inefficaces à ce stade. Donc une fois de plus, le poids que vous récupérez au début vous fait peur et c’est normal. Mais soyez rassuré, c’est du poids nécessaire à votre survie : le poids de vos organes qui reprennent une taille normale, le poids de l’eau, le poids de vos muscles en construction, etc.

Maintenant, vous allez me dire : mais si mon métabolisme est ralenti, alors je vais grossir si je continue à manger plus ? Non ! À mesure que vous mangez de plus en plus, votre métabolisme va se réveiller et s’accélérer par la quantité absorbée. Au plus vous allez manger, au plus votre métabolisme va s’activer. Donc pas de panique, votre métabolisme ne va pas rester en mode “ralenti”.

Le ralentissement métabolique entraîne également un affaiblissement de la digestion. Même si vous n’en avez pas l’impression, vos organes digestifs ont moins de force. Alors qu’elle prend environ 1 heure et 30minutes chez une personne en bonne santé, la nourriture est digérée en 4 à 5 heures chez une personne affamée. C’est ainsi que vous pouvez ressentir des maux de ventre, des ballonnements, des crampes d’estomac. Mais ces symptômes ne sont pas signe que vous avez trop mangé. Non, c’est la preuve que votre corps est dénutri, et de cette façon, votre système digestif tente de s’adapter petit à petit à des quantités de nourriture plus normales que ce que vous avaliez durant la restriction. Vos muscles et organes digestifs s’étirent et se renforcent. C’est ce qui est douloureux au début. Vous ne pouvez pas contourner ces inconforts physiques. Ils font partie de la guérison et sont la confirmation que vous êtes sur le bon chemin.

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Attention toutefois si les douleurs sont bien trop intenses au point que vous ne pouvez plus bouger. Cela peut être le signe d’un syndrome de renutrition. Il est donc préférable de prévenir votre médecin qui saura vous diagnostiquer. Je vous ferais prochainement un article sur le syndrome de renutrition.

Oui, vous allez également reprendre du gras. Mais sachez que le gras est indispensable pour votre existence. Arrêtons de diaboliser le gras, ce n’est pas une mauvaise chose. Le gras vous permet de maintenir votre température corporelle. Vos muscles vont parallèlement avoir besoin de la graisse que votre corps stocke pour réaliser des efforts physiques.

Le gras va également permettre de protéger vos organes et de créer de nouvelles cellules dans votre corps. Le gras va vous approvisionner en vitamines A, D et E permettant de conserver une bonne vision, une belle peau, de beaux cheveux et une croissance des os.

Enfin, c’est votre cerveau qui a besoin de gras. Il est même principalement constitué de graisses ! C’est avec cette graisse corporelle que votre cerveau pourra continuer de fonctionner et de maintenir vos capacités mentales.

Ce n’est pas parce que vous avez de la graisse corporelle que vous êtes une personne grasse. C’est juste tout à fait normal. Sans graisse, vous ne survivrez pas.

Bien que toutes les patientes anorexiques ne l’aient pas, il n’est pas rare de souffrir de lipodystrophie au début de votre reprise de poids. En effet, lorsque votre corps a récupéré assez d’énergie pour refaire votre masse musculaire, vos organes et toute autre fonction vitale, il va commencer à stocker de la graisse corporelle. Et au début de la récupération, la graisse peut être stockée de façon inégalée à certaines parties du corps, notamment au niveau du ventre. La lipodystrophie correspond à l’accumulation des tissus adipeux, dans notre cas ici, autour de l’abdomen. Ne vous inquiétez pas, vous n’allez pas garder un ventre gonflé pour toujours. Ne tombez pas dans le piège de la restriction pour pallier à cette peur. Sachez qu’en maintenant votre réalimentation, votre graisse corporelle finira par se redistribuer uniformément dans les autres parties de votre corps. Mais ce, si vous persévérez à manger de façon continue tous les jours. La graisse du ventre est un signe de rétablissement.

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Les peurs sous-jacentes à la prise de poids

Bien souvent, lorsqu’on a peur de grossir, il y a d’autres peurs sous-jacentes derrière. C’est important d’en prendre conscience et de travailler dessus :

Vous avez peur que votre poids continue d’augmenter sans jamais s’arrêter ? J’avais cette terrible peur également. Mais je vous rassure, votre corps cessera de reprendre du poids. Quand votre corps aura suffisamment de nutriment, qu’il n’aura plus peur d’une prochaine restriction, il n’aura plus besoin d’autant de nourriture que durant votre rémission. Pendant longtemps, je craignais de prendre indéfiniment du poids. Je vous en parle d’ailleurs dans mon article sur les compulsions alimentaires. Dès que j’avais fait une crise, j’avais peur du poids que cela allait engendrer. Je me mettais alors à me restreindre à nouveau. Et une nouvelle compulsion faisait son apparition, et ainsi de suite. Jusqu’à ce que je stoppe les compensations après une crise alimentaire. J’ai fait confiance à mon corps en lui donnant ce qu’il réclamait. Et mon corps a fini par me faire confiance à son tour : ma prise de poids s’est arrêtée et petit à petit j’ai retrouvé un poids de forme.

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Ah ça c’était aussi une de mes grandes peurs ! Mais qu’est-ce que je vais devenir sans l’anorexie ? C’est elle qui me définissait pour le moment. Sans elle, quelle identité vais-je avoir ? Rassurez-vous, vous deviendrez vous-même. Cela prendra du temps. Vous allez apprendre à vous connaître. Et petit à petit, vous découvrirez une nouvelle passion, vous ferrez de nouvelles rencontres… Et c’est ainsi que vous écrirez un tout nouveau chapitre de votre vie.

Le fait de regagner du poids n’est pas synonyme de guérison. C’est un élément essentiel, mais cela ne fait pas tout. Ceux qui vous entourent comprendront qu’il vous reste un long chemin à faire avant d’aller mieux. Vous pouvez d’ailleurs l’expliquer à vos amis et à votre famille. Moi je le disais clairement : « Physiquement, j’ai l’air d’aller mieux, mais dans ma tête c’est pas encore ça. C’est toujours compliqué. » Je vous rassure, le fait de regagner du poids ne va pas vous faire perdre le soutien de vos proches. Ceux qui comprendront réellement resteront à vos côtés. Et vous aurez continuellement accès aux soins des thérapeutes. Cela amène à un point crucial qui est de comprendre qu’un trouble alimentaire peut survenir à tout le monde, peu importe sa taille ou son poids. Vous ne devez pas être au plus maigre pour être crédible et bénéficier de soin. Non, tout le monde a le droit d’obtenir du soutien.

Tandis que j’étais anorexique, la nourriture occupait mes pensées du matin au soir. Il m’arrivait même d’en rêver… Mais alors à quoi pense-t-on lorsqu’on est guéri ? À tout ! Sauf à la nourriture ! Vos amis, votre famille, vos destinations de rêve où voyager, votre prochain cinéma, votre escapade du week-end à venir…

Certainement qu’au début vous aurez du mal à l’accepter. Mais c’est normal, ça fait partie du trouble et de la rémission. Mais petit à petit, vous retrouverez la santé et vous prendrez conscience de tout ce que vous pourrez faire à nouveau ! Avec le temps, vous allez pouvoir profiter de la vie, pleinement ! Vous allez pouvoir vous consacrer à de nouveaux projets !

Tout culturiste avisé vous dira qu’on gagne du muscle dans son lit, au repos ! La récupération est primordiale pour la croissance musculaire. Au moment où vous étiez en restriction, votre fibre musculaire s’est décomposée. Le corps concentrait le peu d’énergie qu’il avait sur les fonctions essentielles à la survie : le muscle ne l’est pas. Quand vous recommencez à vous nourrir, votre fibre musculaire se forme à nouveau, et ce, sans musculation. D’ailleurs, le muscle pèse lourd sur une balance. Donc lorsque vous voyez votre poids augmenter, ce n’est absolument pas QUE du gras.

Mes conseils pour accepter la prise de poids

La prise de poids est une étape importante, mais terrifiante de la guérison. C’est primordial d’apprendre à l’accepter pour ne pas rechuter. Voici donc quelques conseils pour vous aider dans cette épreuve difficile :

S’il y a bien une chose que j’ai faite en premier c’est de me débarrasser de mes vêtements taille 12 ans, taille 32 et 34 dès qu’ils ne m’allaient plus. Les garder dans mon placard ne m’aurait fait que du mal. Donnez-les dans un organisme, une association ou à quelqu’un d’autre. Mais débarrassez-vous-en au plus vite ! Pour ma part, j’ai tout mis dans des cartons que j’ai mis dans une autre pièce de la maison, loin de ma vue, avant de les donner complètement. 

Vous pourrez donc vous acheter une nouvelle garde-robe. Cela a été une des étapes difficiles de ma guérison : accepter d’acheter des vêtements dans une taille supérieure. Je vous conseille de faire les boutiques avec quelqu’un (votre sœur, votre amie, votre mère) pour surmonter cette épreuve. Pour ma part, je pleurais quand j’étais dans les magasins. Mais c’est normal de ressentir de la détresse lorsque votre corps change physiquement après une période de restriction.

Entourez-vous d’amis et de famille qui vous comprennent et vous soutiennent dans cette étape délicate. Défaites-vous de vos relations toxiques. La vie est déjà assez complexe pour se la compliquer encore plus avec des personnes négatives. Évitez pareillement de garder contact avec d’autres patientes souffrant de troubles alimentaires. C’est difficile de voir une autre fille anorexique dans un corps frêle tandis que vous tentez de vous débarrasser vous-même de cette maladie. Développez également un réseau de soutien thérapeutique. Pour ma part, lorsque je suis sortie de l’hôpital, chaque semaine je consultais ma psychiatre, une psychologue, une sophrologue et une hypnotiseuse. Je sais bien que tout le monde n’a pas les moyens, mais dans les hôpitaux publics, les soins sont pris en charge. Il existe également des psychologues offrants des consultations gratuites dans les CMP (centre médico-psychologique). Enfin, renseignez-vous auprès de votre mutuelle qui peut prendre en charge toute ou partie des frais médicaux.

Si vous cliquez sur l’icône PDF, vous découvrirez une liste que je vous ai partagé. Elle compte 50 raisons de guérir de l’anorexie. Cette liste je l’ai réalisé petit à petit durant mes 4 ans d’anorexie. Ceci est une liste non exhaustive et ce n’est qu’un exemple ! En dessous de cette liste, vous verrez une liste vierge que vous pouvez imprimer et remplir vous-même ! C’est important de relire souvent cette liste pour vous remémorez du pourquoi vous voulez guérir. Vous avez choisi de guérir, en partie, car un trouble alimentaire n’est pas la vie. Vous ne serez jamais satisfait de votre trouble alimentaire : vous ne vous trouverez jamais assez parfait(e), assez mince, assez jolie.

Essayez de vous défocaliser de votre prise de poids en vous consacrant à d’autres activités : le dessin, le chant, la musique, la méditation, la lecture, etc. Vous pouvez exprimer qui vous êtes au travers d’autre chose que votre corps.

Quand je parle de déclencheurs, je parle des éléments qui vont vous faire culpabiliser vis-à-vis de votre reprise de poids. Fuyez les miroirs, évitez de regarder d’autres photos de vous lorsque vous étiez plus maigre. Évitez également de contempler des photos d’autres filles encore malades sur les réseaux sociaux. Éloignez-vous des photos de corps, mais aussi des assiettes des personnes encore malades.

La thérapie d’exposition existe bel et bien et passe effectivement par le regard dans le miroir, ou la comparaison des photos. Mais cela se fait de façon encadrée et avec un thérapeute.

L’acceptation du corps prend du temps. J’ai commencé à démaigrir en juin 2018 et j’ai vraiment accepté mon corps en décembre 2019. Cela prend du temps, mais c’est possible ! Rappelez-vous en plus que vous souffrez peut-être de dysmorphophobie. C’est-à-dire que vous vous voyez plus grosse que vous ne l’êtes réellement. Les changements corporels sur lesquels vous faites une fixette ne sont généralement pas visibles aux yeux des autres.

Ne soyez pas trop dure avec vous-même. Vous vous battez contre une maladie mentale grave, c’est légitime de ressentir de la peur, des angoisses, de la triste et de la détresse. Prenez le temps de vous reposer et de respecter votre corps.

  • Votre ventre est gonflé après avoir mangé ? C’est normal, votre estomac digère votre repas.
  • Vos cuisses ont l’air plus grosses lorsque vous êtes assise ? C’est normal, vos cuisses s’appuient contre la chaise.
  • Vous n’avez pas un écart entre vos cuisses ? C’est normal, vos cuisses sont là pour vous aider à marcher, à vous tenir debout. Vous avez besoin d’avoir de belles cuisses pour vous maintenir sur pieds.

La prise de poids est terrifiante, je connais, je l’ai vécu. Mais vous savez quoi ? Je suis toujours en vie, plus heureuse qu’il y a deux ans, ça, c’est certain ! Je suis devenue une jeune femme avec de nouveaux projets de vie, avec une vie sociale plus développée et je suis capable de faire ce que je souhaite.

En sachant tout ce que vous venez de lire, ne soyez pas terrifiée face à votre ventre gonflé, vos chevilles enflées, votre estomac qui crie de douleur après avoir mangé ou encore votre poids qui augmente de façon disproportionnée. Tout cela est normal et fait partie du processus de guérison. Si vous ressentez cela, c’est une excellente nouvelle : vous êtes sur le bon chemin de la guérison. Si cela est possible pour vous, c’est un véritable atout d’être entouré par des professionnels spécialisés dans les troubles alimentaires pour vous aider à faire face à cette reprise de poids. Enfin, si vous traversez une étape de compulsions alimentaires durant votre phase de guérison, je vous invite à lire mon article sur les compulsions alimentaires pendant la guérison pour savoir comment y faire face.

Tu souhaites recevoir un shot de bienveillance et de motivation pour ta guérison chaque semaine ?

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