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Trouble alimentaire & infertilité ?

Trouble alimentaire & infertilité ?

Trouble alimentaire & infertilité ?

La fertilité… ou l’infertilité après/avec des troubles alimentaires. C’est un sujet que je voulais aborder depuis longtemps, car je sais que vous êtes nombreux à vous questionner sur le sujet. Mais je voulais attendre d’expérimenter un peu plus avant d’en parler. Quand je dis expérimenter, en réalité, j’attendais de tomber enceinte ! Et c’est en portant mon premier enfant que je t’écris cet article de blog ! C’est donc pour moi le moment idéal pour écrire sur le sujet de l’anorexie et l’infertilité.

Je vous ai annoncé ma grossesse sur Instagram au début du mois d’août et à ma grande surprise, vous avez vraiment été nombreux à vouloir en savoir plus sur ma grossesse. Ça me touche vraiment et je suis heureuse de pouvoir partager ça ! J’arrive déjà à la fin du deuxième trimestre. J’ai donc pas mal de choses à vous partager ! 

Je vous ai partagé une « boîte à question » en story pour savoir les sujets qui vous intéressent dans la grossesse / maternité & les TCA. Et de nombreuses questions sont revenues sur la fertilité avec et/ou après des TCA

Dans cet article, je vais donc répondre à cette partie-là ! Pour ce qui est des autres questions, j’y réponds dans mon épisode de podcast dédié à la grossesse & TCA 🙂 

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Retour de règles après un TCA

Il y a eu plusieurs questions concernant le retour de mes règles après les TCA. 

Me concernant, j’étais sous pilule lorsque je suis tombée malade. Les médecins m’ont dit de la garder pour soutenir mes os et me protéger de l’ostéoporose. J’ai donc toujours eu des sortes de « règles » puisque j’étais sous pilule, mais ce n’était clairement pas des vraies. Et d’ailleurs, j’ai quand même vu une différence en voyant mes cycles être très courts et avec un flux vraiment minimes. Je dirais que mes règles sont revenues de façon plus naturelle après quelques mois de réalimentation et de reprise de poids. J’ai fait le choix en 2021 d’arrêter la pilule et du coup ça m’a permis de confirmer que j’avais de vraies règles.

Mais le retour des règles est vraiment subjectif pour chaque personne : certaines personnes vont vite les retrouver, d’autres vont prendre plusieurs mois tandis que leur apport alimentaire a augmenté et qu’elles ont atteint leur poids de forme. C’est la nature qui choisit, et aussi la génétique ! Le mieux reste d’avoir un suivi avec une gynécologue. Et si vous voulez, j’en ai parlé plus en profondeur dans les épisodes de podcast 22 et 23 qui sont dédiés à l’aménorrhée dans les TCA où Florence, du compte @jenaiplusmesregles_livre est mon invitée ! Elle met d’ailleurs en avant ce livre « Je n’ai plus mes règles » qui explique en profondeur le pourquoi et comment retrouver ses règles. Donc, je vous conseille vraiment d’aller écouter les épisodes, consulter le compte de Florence et lire ce livre pour avoir le maximum d’informations à ce sujet.  

Pourquoi & comment les TCA impactent votre fertilité ?

On entend beaucoup des « on dit » qui disent qu’une personne qui a des TCA ou a eu des TCA a dégradé sa fertilité, en quelque sorte. Et on entend même parfois dire que c’est très difficile d’avoir un enfant avec, voire après, un TCA. Sur la question du « après un TCA », j’y réponds plus tard, mais bon, je vous ai déjà annoncé la couleur en intro ;).

Pour la question de « la fertilité avec un TCA », en effet, il y a pas mal de choses à dire. 

Les problèmes d’infertilité sont malheureusement fréquents et sont l’un des effets secondaires des TCA comme l’anorexie, mais aussi la boulimie, l’hyperphagie ou tout autre trouble alimentaire restrictif et/ou compulsif. D’ailleurs, j’ai lu qu’1 femme sur 5 qui souffre d’infertilité souffre également de TCA. Et comme je l’ai déjà souvent dit, il y a plus de personnes qui souffrent de TCA qu’on ne le croit, mais aussi plus de personnes qui souffrent de TCA qu’elles ne le croient. Dans le sens où je pense que des personnes ont des problèmes d’infertilité, et peut-être qu’à cause ou « grâce à ça », elles prennent conscience qu’elles ont des TCA. Bref, c’est une parenthèse que je referme :).

Cause n°1 : La sous-alimentation

Pour ce qui est des TCA restrictifs, la sous-alimentation fait que votre corps ne peut répondre à ses besoins nécessaires. Il doit donc prioriser le peu d’énergie qu’il reçoit sur les fonctions vitales (faire battre ton corps, faire fonctionner tes poumons, alimenter ton cerveau…). Il juge alors que la fonction de reproduction n’est pas vitale. Le système endocrinien de la femme est affecté, or c’est lui qui permet la production des hormones de reproduction. Cela perturbe donc l’ovulation et réduit la quantité d’ovules, entraînant des cycles irréguliers, voire l’arrêt total des règles. 

Cause n°2 : Le faible niveau de graisse

Les TCA restrictifs entraînent également de faibles niveaux de graisse corporelle. Or, je le dis souvent, le corps a besoin de gras. Un corps qui n’a pas suffisamment de gras a une production d’œstrogènes réduite, qui est pourtant une homogène cruciale pour le maintien de la fertilité. 

Cause n°3 : Les conséquences psychologiques

Les personnes souffrant de TCA souffrent également de stress, d’anxiété, parfois de dépression… Tout ça impacte grandement les ovulations. Pour les personnes qui ont retrouvé leurs règles, je ne sais pas si vous avez déjà remarqué des cycles plus courts ou plus douloureux quand vous êtes dans des périodes stressantes. Moi je me souviens qu’il m’est arrivé de sauter un cycle ou d’avoir un retard de 10 jours quand j’étais dans des périodes stressantes de ma vie, et ce, même quand j’étais guérie des troubles alimentaires. Donc ça montre l’impact du stress sur l’ovulation.

Cause n°4 : Le cas de la boulimie et de l’hyperphagie

On parle souvent des problèmes d’infertilité dans le cas de l’anorexie. Mais on parle moins souvent des TCA compulsifs comme la boulimie ou l’hyperphagie

Dans les TCA compulsifs, on retrouve également des dérèglements hormonaux. Les compensations (vomissements, laxatifs, hyperactivité…) perturbent la régulation des hormones et donc du cycle menstruel, compliquant la conception. 

Les comportements de purge peuvent également impacter la qualité des ovocytes. 

L’hyperphagie est parfois associée à une résistance à l’insuline qui peut également être l’une des causes d’infertilité. 

Et enfin, les TCA compulsifs sont aussi touchés par le stress. Or comme je l’ai expliqué dans le point précédent, un niveau élevé de cortisol peut inhiber la fonction reproductrice. 

Cause n°5 : L’hyperactivité : quelles conséquences sur la fertilité ?

L’hyperactivité, un niveau intense d’activité physique, vient également se placer dans les causes principales d’infertilité. L’activité intense entraîne des niveaux d’œstrogènes et de progestérone en diminution, or ce sont des hormones essentielles pour l’ovulation. 

La pratique du sport intense peut également entraîner une diminution de la masse graisseuse, qui impacte la production d’œstrogènes comme j’en ai parlé précédemment. 

Et évidemment, cela peut également entraîner des carences alimentaires nécessaires à une bonne fertilité (manque de fer, de calcium, de vitamines ou minéraux…).

J’ai également lu que l’exercice physique en abondance peut perturber l’implantation de l’embryon dans l’utérus à cause des niveaux d’hormones qui sont déséquilibrés et le flux sanguin vers l’utérus est aussi en baisse. Or ce sont deux éléments essentiels pour soutenir une grossesse. 

Enfin, le sport excessif est vécu comme une forme de stress pour votre corps. Cela augmente donc encore votre niveau de cortisol, qui plus est était déjà élevé, ce qui inhibe l’ovulation et donc perturbe l’équilibre hormonal comme j’en ai parlé précédemment également. 

Cause n°6 : Les comorbidités addictives

Il n’est pas rare de souffrir d’une autre addiction lorsqu’on souffre de TCA comme l’alcool, le tabac ou autre drogue. Or, ces substances font partie des premières causes d’infertilité.

 

D’ailleurs, je parle énormément du système de reproduction des femmes, puisqu’étant une femme, je connais bien plus. Mais la production de testostérone chez l’homme est aussi affectée par ces différents comportements de TCA (hyperactivité, purge, etc.), ce qui entraîne une perte de libido, une baisse du nombre de spermatozoïdes ou une altération de leur qualité. Tout ça impacte donc négativement leur fertilité. 

 

Donc clairement, malheureusement, oui, les troubles alimentaires impactent la fertilité lorsqu’on souffre de TCA et augmente grandement le risque d’infertilité.

Aménorrhée & TCA : est-il possible de tomber enceinte ?

anorexie-infertilite

On m’a aussi beaucoup posé la question de savoir s’il est possible de tomber enceinte tandis qu’on est en aménorrhée. 

Comme je viens d’en parler dans la partie précédente, on a vu que c’est clairement plus difficile de concevoir un bébé lorsqu’on souffre de TCA. Mais est-ce impossible, notamment pour les personnes en aménorrhée, c’est-à-dire qui n’ont plus de règles, que les cycles menstruels sont arrêtés ?

Pour répondre à cette question, j’ai littéralement demandé à mon experte sur le sujet, Florence, dont je vous parlais à l’instant ! 

En aménorrhée, il n’y a plus de cycles menstruels, ce qui veut dire qu’il n’y a plus d’ovulation. J’en ai expliqué les causes dans la première partie. Donc la logique veut que sans ovulation, il ne soit pas possible de tomber enceinte. Mais ça, c’est dans la théorie ! 

Si on est à la limite du déficit énergétique, ou si on est dans le cas où les cycles mensuels sont très longs, alors il est possible d’avoir des ovulations imprévisibles et irrégulières. Cette irrégularité entraîne des difficultés à déterminer le moment opportun pour avoir un enfant. Parce que du coup, pour vous expliquer grosso modo, sur tout le cycle, on n’a que quelques jours où on est fertile et où on peut donc maximiser nos chances de tomber enceinte. Alors certaines personnes préfèrent être en mode totale naturel et avoir des rapports quand ils ont envie. J’ai été dans la team « on maximise nos chances d’avoir un bébé sur cette période en multipliant les rapports ». Et quand j’en parle autour de moi, je vois que beaucoup sont dans cette team 🙂 

Bref, pour revenir sur la réponse à la question « peut-on tomber enceinte même en aménorrhée ? », la réponse est OUI. C’est assez illogique, improbable, mais c’est possible, même si les chances sont considérablement réduites. 

Mais j’ai quand même déjà plusieurs fois entendu des personnes qui pensaient être totalement infertiles en raison de l’absence de règles et qui ont eu la surprise de tomber enceintes ! Donc si quelque part, vous voulez un enfant, c’est une bonne nouvelle ! Mais d’autres personnes n’en veulent pas ou ne sont pas prêtes, d’où l’importance d’avoir toujours un moyen de contraception. 

Risque d’infertilité même une fois guérie des TCA ?

Jusque-là, j’ai beaucoup parlé des risques d’infertilité lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire. 

Mais qu’en est-il des risques d’infertilité après un trouble alimentaire ? 

Mon expérience : mes essais bébé après un TCA ?

Comme je vous ai dit dans le début de l’article, j’écris actuellement en étant enceinte. Donc la conclusion est rapide : oui, c’est possible de tomber enceinte même après avoir eu un TCA.

On m’a du coup demandé si j’ai rencontré des difficultés pour tomber enceinte ?

Quand on s’est lancé dans le projet, je me suis mise en tête que ça prendrait au moins 6 mois pour tomber enceinte. La moyenne est même de 8 mois à 1 an. 

Par contre, à aucun moment, je ne me suis dit que mon parcours avec les TCA allait impacter mes chances de tomber enceinte. Parce que je suis totalement rétablie et que j’avais de ce fait confiance en mon corps.

Mais quand j’ai annoncé ma grossesse à mon copain et à ma mère, les deux m’ont dit qu’ils avaient peur qu’avec mon passif dans les TCA, je rencontre beaucoup de difficultés voire je ne parviens même pas du tout à tomber enceinte. 

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Et bien, vous savez quoi, je suis tombée enceinte après 1 semaine d’essai ! 

Et je me sais vraiment très chanceuse d’être tombée enceinte dès nos premiers essais ! Je n’ai pas connu la déception de voir le test de grossesse négatif. Et vraiment, j’ai une gratitude infinie pour ça ! Et je pense sincèrement à tous les couples qui rencontrent des difficultés, vraiment, je suis de tout cœur avec eux parce que j’en ai eu plusieurs couples d’amis autour de moi qui ont été concernés (et qui ont un bébé ou sont enceintes actuellement d’ailleurs), mais je sais à quel point c’est quelque chose de très difficile à vivre.

Donc, non, je n’ai pas du tout rencontré de difficulté à tomber enceinte, même après avoir vécu des TCA. 

Infertilité persistante après les TCA

Évidemment, l’histoire de chaque personne est différente. Et ce n’est pas parce que je suis tombée enceinte du premier coup que c’est la même chose pour tout le monde. 

Déjà, encore une fois, la moyenne se trouve autour de 1 an pour la conception. 

Il me semble qu’on parle d’infertilité après 12 mois d’essais bébé justement. 

N’étant pas concernée par cette infertilité persistante après les TCA, je me suis renseignée pour voir si ça existait. 

>> Cause n°1 des difficultés de tomber enceinte après un TCA : la quasi-guérison

Déjà, on note que beaucoup de personnes dites « guéries » rencontrent des difficultés. Mais en réalité, beaucoup de ces personnes sont en « quasi-guérison ». C’est-à-dire que la médecine les considère parfois guéries, car elles ont un IMC ou un poids qui est selon des tableaux statistiques « dans la norme », mais ces personnes sont toujours en restriction ou bloquées dans des mécanismes du TCA. Je parle de la quasi-guérison dans cet article : comment ne pas être bloqué en quasi-guérison. Je vous invite à le lire, parce que je sais que beaucoup de personnes ont écouté l’épisode de podcast correspondant et sont venues me voir en me disant qu’à l’écoute de l’épisode, elles ont pris conscience qu’elles étaient bloquées dans cette quasi-guérison alors qu’elles se pensaient totalement guéries.

Bref, tout ça pour dire que parfois, on se pense guérie, on est en projet, mais comme on ne l’est pas totalement, on rencontre des difficultés. 

>> Cause n°2 des difficultés de tomber enceinte après un TCA : la durée de la maladie

Il semblerait que la durée durant laquelle vous avez été malade impacterait la fertilité sur le long terme. Il n’y avait pas de données d’âge indiqué dans les articles que j’ai lus, je dirais peut-être 20 ans de maladie ? Mais sachez que j’ai eu plusieurs mamans qui sont venues me parler lorsque j’ai annoncé ma grossesse. Plusieurs d’entre elles souffrent de TCA depuis plus de 20 ans, parfois 30-40 ans. Et elles avaient eu des enfants même en ayant un TCA. Donc ce n’est pas impossible encore une fois.

La durée de la maladie peut avoir des dommages à long terme sur la fonction ovarienne qui serait réduite, et pourrait causer dans des cas beaucoup plus rares qu’une ménopause prématurée.

>> Cause n°3 des difficultés de tomber enceinte après un TCA : le manque de temps depuis la guérison

J’ai mis en route mes essais bébés 3 ans après être totalement guérie de mes TCA

Et c’est clairement certain que ça m’a aidé. 

Comme on l’a vu précédemment, le TCA impact la qualité des ovocytes, perturbe les niveaux d’hormones. Il faut donc laisser du temps au corps de récupérer, de se réparer. D’autant que le corps a beaucoup de dommages causés par le TCA à réparer : les muscles, la reproduction des cellules, réalimenter les organes, relancer la digestion, etc. La fonction de reproduction peut passer en dernière priorité chez certaines personnes. Et ça, comme je le disais par rapport à la question du retour des règles après un TCA, c’est vraiment aléatoire chez chaque personne. Je sais que c’est frustrant, mais c’est la nature qui décide, pas vous. Ce sur quoi vous avez le ‘pouvoir’, c’est la réalimentation, la diminution de l’hyperactivité, la gestion du stress… Donc, vous pouvez soutenir votre corps, mais pas le forcer. 

Donc parfois, il faut s’armer de patience pour que le corps récupère et soit prêt à être opérationnel pour la reproduction. Dites-vous que si c’est long, c’est que votre corps n’est pas prêt à accueillir un bébé, et que de ce fait, il ne serait pas bien. Votre corps est dans votre camp, il fait tout pour vous réparer et faire en sorte que vous puissiez créer un nid douillet au sein de votre utérus pour votre futur bébé. 

>> Cause n°4 des difficultés de tomber enceinte après un TCA : autres problèmes gynécologiques

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Ensuite, il y a des personnes qui peuvent rencontrer des difficultés à tomber enceinte après un TCA sans que ça n’est aucun rapport avec leur passé dans les TCA. Il y a de nombreuses causes d’infertilité, comme des problèmes gynécologiques tels que l’endométriose ou un SOPK (Syndrome des Ovaires PolyKystiques). D’où l’importance d’être suivi par des professionnels, par une gynécologue et/ou sage-femme. D’ailleurs, peut-être que les gynécologues, ça vous fait peur. Je trouve qu’une sage-femme est parfois plus douce. J’ai souvent eu de très bons retours des personnes suivies par une sage-femme et je sais qu’on n’y pense pas forcément. Non, il ne faut pas être en projet bébé pour être suivi par une sage-femme. Tu peux avoir 15-16 ans, sans aucun projet bébé et être suivie par une sage-femme. 

>> Cause n°5 des difficultés de tomber enceinte après un TCA : autres causes psychologiques

On a parlé du stress comme facteur impactant la fertilité. Or, j’en ai déjà parlé plusieurs fois, mais ce n’est parce qu’on sort des TCA que miraculeusement, la vie devient sans problème. Je n’ai plus de TCA aujourd’hui. Pourtant, je suis toujours une personne très angoissée, anxieuse, stressée… Appelez ça comme vous voulez. Mais clairement, c’est quelque chose de toujours compliqué. Et je l’ai dit aussi juste avant, mais j’ai eu des cycles impactés par ce stress.

Donc c’est possible que vous soyez sortis des TCA, mais que votre stress fasse que ça impacte votre fertilité.

 

Enfin, il y a d’autres causes possibles qui peuvent faire que vous rencontrez des difficultés à tomber enceinte, mais qui ne sont pas liées à votre passé avec les TCA. De toute façon, après 1 an d’essai, souvent on va chercher de l’aide auprès de professionnels spécialisés dans les problématiques d’infertilité pour faire toute une batterie d’examens et investiguer sur les causes possibles. 

grossesse avec un TCA ?

Je fais un petit aparté sur la grossesse lorsqu’on souffre d’un TCA.

Les personnes souffrant de TCA peuvent rencontrer des complications lors de la grossesse

Déjà, il y a un risque de fausses couches qui est plus accru. Une fausse couche ce n’est malheureusement pas rare, c’est 1 grossesse sur 5. C’est lorsque la grossesse s’interrompt, dans la plupart des cas, c’est dû au fait que la grossesse est non évolutive. C’est-à-dire que le fœtus se développait mal ou il y a un autre problème chromosomique quelconque. Mais ce n’est pas la faute de la maman. 

Le risque de fausse couche peut être plus accru, car le niveau de stress subi par le corps est trop élevé (avec les carences nutritionnelles ou l’hyperactivité par exemple). Le déséquilibre hormonal peut également entraîner des anomalies de l’endomètre (la muqueuse de l’utérus).

Il y a d’autres complications de grossesse qui peuvent lorsqu’on souffre d’un TCA : 

  • Retard de croissance : le fœtus ne recevant pas suffisamment de nutriment, cela peut impacter sa croissance, son développement et faire que le bébé ait un poids plus faible à la naissance. 
  • Accouchement prématuré : parfois, pour la bonne santé du bébé et/ou de la maman, il est nécessaire de déclencher l’accouchement de façon prématuré ou alors parfois, le bébé nait de façon prématurée naturellement.
  • Décollement placentaire : il y a un risque plus accru de décollement du placenta, ce qui peut être dangereux. Mais sachez quand même que ça, ce n’est pas rare, même hors TCA et que pour autant, la grossesse se poursuit, et le décollement peut se réduire par lui-même avec du repos.

Je vous parle de tout ça, parce que ça fait partie du sujet « infertilité, grossesse et TCA ». Mais pour autant, le but ce n’est pas de vous faire peur. Mais on ne peut pas non plus le nier : une grossesse lorsque le corps (et l’esprit) sont en souffrance, ça comporte des risques, que ce soit pour le bébé et pour la maman. Pour autant, VOUS N’ÊTES PAS RESPONSABLES. Vous n’avez pas choisi d’être malade, ça ne dépend pas de votre volonté. C’est une maladie, vous n’y êtes pour rien et vous faites ce que vous pouvez. 

Je tiens quand même à dire, encore une fois, que j’ai eu beaucoup de retours suite à l’annonce de ma grossesse, des personnes qui ont un TCA et ont eu une grossesse et que tout s’est globalement bien passée. Les risques de complications de grossesse ne veulent pas dire que vous les aurez systématiquement. Ce sont juste des risques qui existent. Et d’ailleurs, ils existent aussi, peut-être en probabilité plus faible, pour n’importe quelle femme. Et pourtant, ça reste des cas rares sur l’ensemble des grossesses qui existent.

 

Personnellement, je conseille d’être guérie pour tomber enceinte. Moi, je me souviens que c’était une grande motivation pour moi : être guérie totalement pour ne plus avoir ce fardeau dans ma vie lorsque je serai maman. Je me souviens que malade, guérir était une motivation pour mes futurs enfants, alors que je n’avais même pas de copain lorsque j’y pensais. Après, je sais que tout le monde ne veut pas d’enfant, et c’est un choix que je respecte, ce n’est pas automatique d’avoir des enfants ! Je sais aussi que certaines personnes ont peur d’avoir des enfants parce qu’elles ont un TCA et que quelque part, elles s’en empêchent parce qu’elles ont peur des conséquences que ça peut avoir sur leur alimentation, leur poids, leur corps, le contrôle général qu’elles ont dans leur vie. J’en parlerai dans l’épisode de podcast où je réponds à vos questions. 

 

Mais je conseille de régler au maximum vos TCA avant un projet bébé pour éviter les risques de rechute aussi. Quoique, j’ai déjà entendu aussi des témoignages de personnes guéries grâce à leur grossesse…

Je vous parle de ça en dernier point : 

La grossesse : un risque de rechute dans les TCA ?

Je pense que la grossesse peut vraiment être à double tranchant. 

Pour moi, si la guérison n’est pas consolidée, si on est en quasi-guérison, alors ça veut dire qu’on a toujours des mécanismes de restriction qui reste en fond, qu’il y a aussi possiblement toujours pas d’acceptation de son corps, de son poids. Et donc, oui, il y a un risque de rechute dans les TCA. J’ai déjà entendu des témoignages comme ça. Parce que oui, clairement, la grossesse engendre de nouvelles réflexions sur son corps et son poids (je parlerai de mon expérience dans l’épisode FAQ sur ma grossesse).

Donc oui, je pense qu’un risque de rechute existe SI LA GUÉRISON N’EST PAS CONSOLIDÉE.

J’insiste sur ça. 

 

Mais en même temps, j’ai déjà eu des témoignages de femmes me disant que la grossesse a pour elles été un déclic et que c’est même grâce à ça et à leur enfant qu’elles sont sorties des TCA. Donc, vous voyez, il n’y a pas de règles. Je sais que lorsqu’on souffre de TCA, on aimerait pouvoir tout anticiper, savoir comme ça va se passer. Mais ce n’est pas possible. Je le dis très souvent, on est tous différents et il y a autant d’histoires de guérison que de personnes qui souffrent de TCA. 

D’ailleurs, je vous invite vraiment à partager votre propre expérience en commentaire de cet article pour diversifier les expériences et enrichir le contenu sur ce sujet !

Aperçu de l'épisode de podcast "faq sur ma grossesse après un tca"

Je crois que je vous ai tout dit sur le sujet fertilité et TCA, je vous ai même fait un aparté grossesse & TCA. Je voudrais quand même vraiment que vous reteniez une chose : ne stressez pas trop pour ça. Si vous vous soignez, physiquement (par la réalimentation, la réduction des purges & compensations) et psychologiquement, alors ça va le faire. Oui, c’est sûr, il y a plus de risques, plus de difficultés, mais ce n’est pas impossible. Et encore une fois, le mieux est que vous sortiez de cette maladie et que vous ayez un avenir plus paisible avec vos futurs enfants si tel est votre souhait ! 

 

Je vais maintenant répondre à toutes vos questions sur ma grossesse après un TCA dans un épisode de podcast dédié. 

Un petit aperçu du programme de cet épisode : 

  1. Mes essais bébé après un TCA (l’état d’esprit que j’ai adopté)
  2. Comment je vais ? 
    1. Comment s’est passé mon 1er trimestre ? 
    2. Comment s’est passé mon 2e trimestre ?
    3. Est-ce que le bébé va bien ? Et moi ?
  3. Mon rapport au corps 
    1. Comment je réagis à la prise de poids ?
    2. Est-ce que la prise de poids me fait peur ?
    3. Comment supporter les changements du corps après l’accouchement ? 
  4. Mon rapport à l’alimentation 
    1. Est-ce que mon rapport à l’alimentation a changé ? A-t-il été impacté ?
    2. Est-ce que j’ai dû augmenter mes apports ?
  5. Est-ce que j’ai des peurs particulières ?
    1. Accouchement ?
    2. Post-partum ?
    3. Temps pour moi
    4. Avenir professionnel
    5. Gestion du manque de sommeil, des pleurs de bébé
  6. Ce que j’ai mis en place pendant ma grossesse pour gérer mon stress de l’insécurité 
  7. Autres questions 
    1. Ai-je eu de nouveaux déclics ?
    2. Est-ce que j’ai peur que mon enfant ait des TCA ?
    3. Est-ce que j’ai changé d’état d’esprit ou mis en place de nouvelles choses depuis que je suis enceinte ?
    4. Est-ce que j’ai hâte ?
  8. L’envie et la peur d’avoir un enfant quand on a un TCA

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, 2 commentaires
Réseaux sociaux & TCA : aide ou préjudice ?

Réseaux sociaux & TCA : aide ou préjudice ?

Réseaux sociaux & TCA : aide ou préjudice ?

Je vous retrouve pour parler du sujet des réseaux sociaux dans les TCA. C’est un sujet un peu incontournable de nos jours, dont j’avais envie de vous parler depuis un petit moment, et vous avez été une majorité à me dire que c’est un sujet que vous vouliez que j’aborde dans mon podcast. Donc c’est parti ! 

Les réseaux sociaux font partie de la vie de la plupart des jeunes, et je dirais même de la plupart des gens, de tout âge maintenant ! Mais les réseaux sociaux ont donné ces dernières années une nouvelle dimension aux TCA je trouve. Je me suis souvent fait la réflexion ces 2 dernières années : si les réseaux sociaux avaient été autant développés au moment où je suis tombée malade, ça aurait été tellement difficile. Autre réflexion : si les réseaux sociaux avaient été aussi développés lorsque j’étais au collège, je serais peut-être tombée plus rapidement dans les TCA. Je vais paraître un peu vieille en disant ça, mais du coup quand j’étais au collège, c’étaient les premières années de Facebook. Et quand je suis tombée malade, c’était le début d’Instagram, où on partageait essentiellement des photos de paysage mais pas tant de nourriture ni de corps. Bon, ces petites réflexions perso montrent déjà ce que je pense des réseaux sociaux haha. Mais en réalité, j’ai plutôt un avis mitigé, c’est-à-dire que je n’y vois pas que du négatif. D’un point de vue général, les réseaux sociaux nous permettent de rester connecté avec nos amis, notre famille, notamment quand on est loin ou que notre emploi du temps ne nous permet pas des rencontres régulières. Mais les réseaux sociaux sont aussi associés à pas mal de problématiques. 

Allez, je vous parle de tout ça : 

Les dangers que représentent les réseaux sociaux pour tout le monde

Je commence par parler des « dangers » (même si y’a pas de notion de danger de mort non plus) mais dans un contexte de « vie en général ». Parce que oui, les réseaux sociaux peuvent être toxiques, mais pas que pour les personnes qui souffrent d’une maladie mentale. Au contraire, une personne qui est bien dans sa tête peut se voir avoir des problèmes de santé mentale à cause des réseaux sociaux, ou du moins que ça les déclenche ou les empire.

Perte de concentration, de motivation

Les réseaux sociaux nous apportent tout, très vite, à porter de main. Dès qu’on a quelques minutes (dans les transports, dans une salle d’attente, en attendant quelque chose…) : HOP, on ouvre une appli d’un réseau social. Et parfois, on y reste bien plus que quelques minutes. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé de vous dire « allez, j’y vais un tour 5 minutes » (par exemple avant d’aller dormir). Et puis finalement, ¾ d’heure plus tard, vous y êtes toujours… 

Et souvent, quand on fait ça, on a cette sensation d’avoir perdu du temps, ou de ramollir son cerveau. Je dis « on », car je me compte dans le lot. Il n’y a pas longtemps, je me suis dit « allez, je vais sortir de chez moi, bosser dans un cowork, sortir me balader ». Sauf que juste avant, j’ai décidé de faire un petit tour sur des réels. Et finalement, j’y ai passé un temps fou, j’y ai perdu toute motivation et je suis restée enfermée chez moi, avec une concentration minimale. Donc, même si on n’en a pas conscience sur le moment même, l’un des premiers points, c’est que les réseaux sociaux impactent notre motivation, concentration et de surcroît estime de soi. 

La comparaison

D’ailleurs, une autre raison pour laquelle ils impactent l’estime de soi, c’est à cause de la comparaison. C’est une notion que je parlerai d’autant plus dans la suite de cet article quand je parlerai spécifiquement des TCA. Mais déjà chez énormément de gens, les réseaux sociaux engendrent de la comparaison. Et même chose, on ne s’en rend pas forcément compte sur le moment, mais les contenus que l’on peut voir engendrent de la comparaison à nos valeurs, à de l’apparence, à nos emplois du temps… parfois, on voit des « familles parfaites », des « mamans parfaites », ou des personnes qui semblent tout réussir dans tous les aspects de leur vie. Évidemment que ça pousse à culpabiliser ! La réalité, c’est qu’autour de moi, que je connais vraiment bien, je ne connais personne qui gère toutes les parties de sa vie. C’est que sur les réseaux sociaux qu’on nous montre ça… D’ailleurs, souvent, c’est des influenceuses qui ont une si grande communauté, que leur gagne-pain, c’est justement de filmer leur lifestyle. Donc, elles ont toute leur journée pour tout faire en effet, mais elles ne sont que quelques-unes dans le monde entier. Tous ces contenus peuvent aussi créer de la frustration : « Pourquoi moi je ne voyage pas autant ? Pourquoi sur moi les vêtements ne me vont pas aussi bien ? Pourquoi moi je n’ai pas autant de bijoux dans mon armoire ? Pourquoi moi je n’arrive pas à faire autant… ? »

Et puis, pour certaines personnes, il peut aussi y avoir une comparaison aux chiffres : au nombre de vues, au nombre de likes, de partage, etc. Elles peuvent se sentir moins bien selon le nombre de réactions qu’elles reçoivent. 

Désinformation de masse

Un autre point sur l’impact des réseaux sociaux dans la vie des gens en général, c’est aussi qu’il y a une grosse désinformation. Il y a énormément de contenus qui balancent des informations non vérifiées, mais où la personne le dit avec tellement de conviction, que tout le monde y croit. Et parfois, ça crée des réactions ultra-violentes, où des gens dépensent une énergie de dingue alors que l’info de base n’est pas vérifiée… D’ailleurs, énormément de personnes vont faire des posts avec des infos choquantes pour faire réagir, parce que c’est comme ça que l’algorithme fonctionne. Donc ils s’en foutent de si l’information est vraie, tant que ça fait des vues. Donc parfois, vous culpabilisez peut-être pour des contenus qui sont totalement irréels. 

Donc voilà, je pense que j’ai déjà donné pas mal de points qui montrent à quel point les réseaux sociaux peuvent être toxiques. Et encore, je n’ai pas parlé du cyberharcèlement, où des gens se permettent d’insulter les autres sous prétexte qu’ils sont protégés par un pseudo et un écran. Et ça peut aller tellement loin… à croire qu’ils en oublient que derrière, ces insultes s’adressent à de vrais humains. 

Réseaux sociaux et TCA : quels dangers ?

Je vais maintenant me concentrer sur l’impact des réseaux sociaux dans le cadre des TCA, mais sachant que tous les points que j’ai énoncés juste avant sont d’autant plus impactant pour des personnes ayant une santé mentale fragile. 

Pour préparer mes contenus, j’aime bien vous demander votre avis sur Instagram en amont (comme quoi, les réseaux sociaux peuvent être un outil utile dans certains cas haha ! Mais je le dis, je ne blâme pas à 100 % ! Sinon, je ne serais pas moi-même dessus). Mais du coup, j’ai fait un sondage. 

Je vous ai demandé votre relation avec les réseaux sociaux : 

  • Vous n’avez été que 7 % à me dire que vous trouviez qu’ils vous aidaient, 
  • Contre 19 % à dire que ça vous rend plus mal que ça ne vous fait du bien. 
  • Et la majorité a répondu « ça m’aide, mais parfois ça me rend mal ». Donc c’est bien ce que je dis, c’est que ça peut être bien mais il y a pas mal de dangers !

Et du coup, je vous ai aussi demandé les raisons de ce qui vous rendait mal dans les réseaux sociaux. Vous avez été énormément à me parler de la comparaison.

Danger n° 1 : déclencheurs à la comparaison

Vous avez été nombreux à m’avoir partagé le fait que les réseaux sociaux engendrent chez vous beaucoup de comparaison. 

Les réseaux sociaux pullulent de publications sur la perte de poids, des régimes, souvent déguisés par le terme de « rééquilibrage alimentaire », véhiculant des images corporelles avec des idéaux complètement irréalistes. 

Une abonnée m’a répondu « les publications sur la nourriture et le sport, et l’interprétation qu’en fait la maladie ». Et j’ai trouvé ça tellement pertinent ! C’est-à-dire que déjà chez beaucoup ça pourrait engendrer de la comparaison, mais quand vous souffrez de TCA, il y a aussi l’interprétation de la maladie qui va vous dire « toi, tu ne fais pas assez » « tu as vu, ces personnes mangent moins ou font plus de sport, tu devrais faire pareil », etc. 

Danger n° 2 : déclencheurs à des comportements de la maladie

Et le problème, c’est que toute cette comparaison engendre des comportements malsains de la maladie. C’est-à-dire que ces publications sont de véritables déclencheurs. Par exemple, des publications sur la nourriture peuvent vous inciter à manger moins. Combien « d’astuces » il y a sur les réseaux sociaux pour mincir, dépenser des calories… C’est tellement malsain, on vous apprend à vous déconnecter de votre corps alors que vous avez déjà du mal à être connecté à ses besoins. Il y a aussi des déclencheurs lorsque vous voyez d’autres personnes faire du sport, ou juste le corps d’une autre personne peut vous donner envie de perdre du poids. Il y a une personne qui m’a aussi dit « certains posts de diététicien présentent des aliments comme mauvais alors que moi je les consomme ». 

Danger n° 3 : La communauté TCA

Là, je vous ai parlé des réseaux sociaux en général, mais dans les TCA, il y a aussi la particularité d’avoir une communauté TCA. On va dire qu’il y a deux types de contenu dans cette communauté : 

  • Les contenus éducationnels, qui sont là pour aider, donner des conseils… 
  • Les contenus des personnes qui sont en guérison. Toutes ces personnes ne partagent pas le même contenu, mais pour certaines, elles ressentent le besoin de partager ce qu’elles mangent, ce qu’elles ont accompli comme défi, leur hospitalisation, leur variation de poids, etc. Et peut-être que pour eux-mêmes, c’est source de motivation, peut-être que pour d’autres, c’est source d’inspiration. Mais je pense que malheureusement, pour beaucoup, c’est source de comparaison. 

Donc, il y a d’une part la comparaison aux gens en général sur les réseaux sociaux, mais peut-être que la comparaison à d’autres personnes malades peut être aussi dangereuse. Moi je me souviens que lorsque j’étais malade, j’étais presque rassurée de voir que j’allais moins bien que d’autres, comme si j’étais davantage légitime alors que c’était débile. Mais ça me rassurait, c’était la maladie qui me faisait croire ça. Donc si je voyais quelqu’un qui semblait plus en difficulté que moi, je culpabilisais presque et ça pouvait me ralentir dans mes avancées dans la guérison. 

tiktok-tca

Focus TikTok & TCA : 

Une personne m’a dit que son déclencheur sur les réseaux sociaux, ce sont « les filles sur TikTok qui romantise les TCA ». Alors, TikTok, je connais beaucoup moins. C’est moins de mon âge je pense (je semble super vieille en disant ça haha). Mais c’est vrai que j’avais été voir il y a 1 an je crois, ce qui se faisait sur TikTok en termes de TCA. Et j’avais été assez choqué de voir beaucoup de contenus en effet qui semblaient romantiser la guérison, la réalimentation, les hospitalisations, etc. Et j’avais trouvé que certains contenus étaient vraiment malsains et n’aidaient en rien ! Surtout qu’il me semble que la communauté TikTok est en effet plus jeune, et être confronté à ce genre de contenu peut vraiment être dangereux je trouve ! 

La mention « TW »

Alors, je ne sais pas si vous avez déjà vu cette mention dans certains posts, ce n’est pas seulement réservé aux TCA hein. Mais TW, c’est l’abréviation de Trigger Warning, qui signifie en anglais que le contenu peut contenir un déclencheur pour la personne qui lit. Donc c’est un avertissement, pour dire que le post peut contenir des informations qui vont vous sentir mal. Le fait de mettre « TW » permet un peu au créateur de contenu de se dédouaner de toute responsabilité, en disant « c’est vous qui faites le choix de vous y confronter ». J’ai moi-même déjà utilisé cette mention il y a longtemps, en 2021 je dirai. Mais courant 2022, j’ai lu une étude américaine qui disait que le fait de mettre cette mention attirait d’autant plus les gens à aller consulter ces contenus. Donc c’est vrai que je ne sais pas trop ce qui est le mieux : ne pas mettre cette mention ou pas ? Je vous conseillerais de faire vraiment attention quand vous voyez cette mention TW, même si vous êtes attirés, ne le lisaient pas. Personnellement, je ne mets plus la mention TW mais je fais surtout très attention à ne pas parler de choses qui pourraient être trigger pour ma communauté. 

Ce que je pense de la sensibilisation des TCA sur les réseaux sociaux

Justement, je voudrais vous parler de la sensibilisation des TCA sur les réseaux sociaux. Alors, évidemment, je trouve ça positif. Je participe moi-même à ça. 

Ce que je trouve bien : 

  • Le fait d’ouvrir la parole sur des sujets qui ne sont encore pas assez connus ou du moins mal compris du grand public
  • Le fait de donner la parole aux personnes malades, elles en parlent le mieux 
  • Le fait que ça peut aider les personnes malades à se sentir moins seules, mieux comprises et peut-être même avoir des prises de conscience 

Mais par contre, je pense que comme partout, il y a parfois des choses qui peuvent ne pas aider. Je pense notamment aux posts tels que « X choses que j’ai faites lorsque je souffrais de TCA », « X choses que mon TCA m’a fait faire » en donnant en quelque sorte des comportements malsains, des choses qui s’apparentent presque à des « astuces » pour la maladie. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Les personnes qui partagent ça ne font pas ça du tout à mal, mais je pense que parfois, ça donne des idées au côté « maladie » en vous. Par exemple, peut-être que vous pourriez vous dire « tiens, elle a fait ça mais moi je ne l’ai jamais fait, c’est que je suis moins malade » « tiens, c’est vrai que je n’avais pas pensé à ça pour dépenser plus de calories ». La personne qui l’a écrit, si elle est passée par les TCA et qu’elle en est sortie, elle a une prise de recul sur ces actions du TCA que la personne malade qui lit le post n’a peut-être pas encore, et donc ça peut être néfaste. Donc je pense qu’il y a certains contenus qui sont parfois trigger alors qu’à la base ils étaient là pour aider. Mais bon après, ça peut être trigger pour certaines personnes et pas pour d’autres. 

Après, je pense que c’est de la responsabilité de chacun qui crée du contenu de savoir si ça pourrait heurter sa communauté, de savoir où mettre des limites. Par exemple, moi je ne publie JAMAIS de contenu avec de la nourriture parce que je me dis que ça pourrait être trigger pour certaines personnes. Peut-être une infime partie de ma communauté mais je ne préfère donc pas le faire. Là où d’autres comptent en partage, et ça peut même être inspirant pour leur communauté. Je me pose toujours énormément de questions quand je fais un contenu car je veux vraiment aider et pas porter préjudice, et je trouve que ça demande de prendre beaucoup de précautions, de me souvenir quand j’étais malade, comment j’aurais reçu cette information. Pour vous dire, ça m’est déjà arrivé de rédiger tout un contenu pour finalement l’effacer, au cas où ça serait néfaste pour quelques personnes. Et encore, c’est grave possible que j’ai déjà publié du contenu qui ait été problématique pour vous et je vous assure que je m’en excuse vraiment, j’essaie de faire au mieux. Mais c’est ça aussi le problème avec les réseaux, c’est qu’on s’adresse à une communauté de plusieurs centaines voire milliers de personnes et donc forcément, on ne peut pas prendre en compte les problématiques spécifiques de chaque personne, puisqu’évidemment, on ne connait pas tout le monde personnellement. Et c’est là où il faut aussi savoir prendre du recul en tant que lecteur/utilisateur, de se dire « ça ne m’est pas adressé spécifiquement ».  

Par contre, il y a une partie de la sensibilisation des TCA que je n’aime pas sur les réseaux sociaux. C’est quand ça vient de la part des influenceuses/influenceurs qui vendent des programmes de perte de poids, de régime… et qui savent qu’évidemment, ça a des conséquences, donc pour se donner bonne conscience, de temps en temps, ces personnes font un post de sensibilisation pour les TCA. Je ne trouve personnellement pas ça crédible, puisqu’en fait, ils font partie des personnes qui publient du contenu qui envenime le mal-être des personnes qui ont des TCA. Tu ne peux pas parler de perte de poids toute l’année puis une semaine par an, parler de trouble alimentaire. Tu ne peux pas faire la prévention des troubles alimentaires tout en favorisant les régimes. 

Danger n° 4 : se renfermer sur les réseaux sociaux

J’ai déjà pas mal parlé des dangers, j’en ai un dernier à partager avant de passer à la partie « conseils ». 

Un autre danger, qui peut pourtant faire du bien quelque part et je le comprends, c’est le fait de trouver dans les réseaux sociaux un refuge. On le sait, les TCA ont tendance à éteindre la vie sociale, à renfermer la personne sur elle-même. Et les réseaux sociaux offrent des contacts sociaux derrière un écran, donc c’est beaucoup moins de barrières pour la personne malade. Et pour certaines personnes, ça peut les aider à renouer avec des amitiés, à se sentir moins seules, à être avec d’autres personnes. J’ai eu la chance d’être entouré dans ma guérison, donc je ne peux pas 100 % me mettre à la place des autres. Mais ce que je voudrais tout de même dire : c’est attention à ne pas vous renfermer exclusivement aux réseaux sociaux. Parce que ce n’est pas la vraie vie les réseaux sociaux. Et une partie de la guérison consiste justement à renouer avec la vraie vie. Mais ça, j’en parlerai dans la partie « conseil », mais je voulais déjà le dire ici comme « danger potentiel ». 

Les conseils pour une utilisation plus positive des réseaux sociaux.

Ces conseils peuvent s’appliquer à une personne souffrant de TCA, mais pas que. J’ai pas mal parlé de danger, mais je voudrais quand même rappeler que oui, les réseaux sociaux peuvent aider : 

  • À se sentir moins seule, à être mieux compris
  • À trouver des contenus éducatifs qui vous aident à mieux comprendre la maladie
  • À rester en lien avec des proches, à faire des rencontres, à maintenir un minimum de vie sociale

Mais je voudrais vous donner quelques conseils pour vraiment les utiliser de la façon la plus positive possible. Bon, sachant que moi-même, j’essaie d’appliquer certains de ces conseils et certains jours, je n’y arrive pas et ce n’est pas grave. C’est normal d’avoir des jours de « moins bien », j’en parlerais justement dans le contenu que je ferais sur le burnout de la guérison. 

#Conseil 1 - Suivre les bons comptes TCA

C’est un conseil qui revient fréquemment, que vous avez déjà dû entendre : suivez les bons comptes. C’est-à-dire que dès que vous voyez un contenu qui vous trigger, et que vous remarquez peut-être que ce n’est pas la première fois que ce compte poste des contenus qui vous dérangent, alors désabonnez-vous. Moi je me souviens qu’à la fin de mes TCA, je suivais pas mal de filles de compte recovery, mais aussi des filles fitgirl, qui partageaient des recettes avec les calories, etc. Et dans ma tête je me disais que c’était pour me donner des idées, pour élargir mes possibilités de repas. Mais en réalité, ça me maintenait dans la mentalité « il faut associer des calories à la nourriture ». Et une fois mon copain m’a regardé faire et m’a dit « mais regarde, tous les soirs tu regardes ton feed, il y a que de la bouffe ». Et il avait raison ! Et ça a été vraiment dur pour moi de plus suivre ces comptes-là, c’était presque devenu une routine. Et un jour j’ai tout defollow, et vraiment, ça m’a fait du bien et ça a été un pas en plus dans ma guérison, mais un vrai grand pas qui a fait la différence pour moi en tout ça.

À l’inverse, je vous invite vraiment à suivre des comptes TCA qui vous aident, qui partagent des choses plus éducatives sur le sujet. Évidemment, je vais vous parler du mien @norain.noflower où je partage plein de posts qui répondent souvent à des questions qu’on me pose mais pas que ! Mais il y en a plein et qui sont vraiment chouettes ! Et n’hésitez pas à enregistrer leurs posts, pour vraiment en faire une utilisation « utile », pour que vous ayez des posts qui vous aident, rassemblés au même endroit, comme votre propre base de données d’aide, que vous pouvez consulter à n’importe quel moment.

#Conseil 2 - Ayez (peut-être ?) un compte TCA

Suivre des comptes qui vous aident dans la guérison de votre TCA c’est vraiment bien. Mais le truc, c’est que la guérison des TCA, c’est justement s’ouvrir à d’autres choses que la maladie. 

Donc c’est vrai qu’il y a peut-être ce truc où vous êtes sur les réseaux sociaux juste pour vous changer les idées, ou peut-être qu’enfin vous avez réussi à décrocher quelques instants du monde du TCA, et là bim, l’algorithme qui a remarqué que c’est un sujet qui vous intéresse, il vous met des infos sur les TCA. Et parfois, vous n’avez pas envie de ça ou juste, de ce fait, ça vous replonge dans le monde de la maladie (même si c’est plus de la guérison). Mais ce que je veux dire dans le fait d’avoir un compte « TCA », c’est peut-être un compte où vous pouvez suivre tous ces comptes qui vous aident (je ne vous parle pas d’un compte où vous partagez vos assiettes, vos victoires, etc). Le but de ce compte « exclusivement TCA », c’est que c’est vous qui choisissez quand vous avez envie d’aller voir des posts à ce sujet. Ce n’est pas l’algorithme qui décide de vous mettre ça sous le nez à n’importe quel moment. Et en plus c’est très facile de swipper d’un compte à l’autre, que ce soit sur Insta ou TikTok, ils ne vous redemandent pas de mot de passe ou quoi que ce soit. Donc ça, c’est à vous de voir, mais ça peut être un conseil intéressant. 

#Conseil 3 - Diversifiez les comptes que vous suivez

Un autre conseil, notamment si vous gardez un unique compte, c’est de diversifier les comptes que vous suivez : soit ne pas suivre uniquement des comptes TCA. Essayez de diversifier : des comptes d’humour, de déco, de calligraphie, de lecture, de voyage, d’animaux… enfin, ce qui vous plaît en fait ! Mais si vous ne suivez que des fitgirls, des comptes recovery et des comptes de recettes… bah une fois de plus, ça vous maintient dans l’univers de la maladie, c’est plein de trigger que la maladie peut facilement utiliser contre vous. 

#Conseil 4 - Réinitialiser votre algorithme

Si vous avez décidé d’avoir un compte TCA mais que votre compte de base est déjà plein de contenu TCA ou si vous en avez juste marre de voir plein de contenu sur les TCA… il vous faut manipuler votre algorithme.

L’algorithme des réseaux sociaux fonctionne de la façon suivante : 

Au plus vous montrez de l’intérêt à un contenu, au plus l’algorithme sait que ce genre de contenu vous plait, et il va donc vous mettre en avant des contenus similaires. 

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Comment vous montrez de l’intérêt à un contenu ? En le likant, en le partageant, le commentant, et en le regardant. Et ça, c’est quelque chose qui devient très important, ça s’appelle le watchtime. Si votre algorithme remarque que vous passez 2 secondes de plus à lire un contenu sur la perte de poids ou sur de l’alimentation, même si vous ne l’avez pas liké ou n’avez fait aucune interaction, alors il enregistre que ça vous intéresse. 

Donc comment manipuler son algorithme ?

En vous forçant à regarder du contenu différent, et à swipper très vite les contenus que vous ne voulez plus voir. 

Et ça, vous pouvez le faire simplement déjà 10 minutes, et ça devrait suffire pour manipuler votre algorithme, pour qu’il ne vous montre plus les contenus que vous ne voulez plus voir.

#Conseil 5 - Protégez-vous des contenus inappropriés

Alors, là je vais vous parler uniquement d’Instagram car TikTok, comme je vous disais, je l’utilise peu donc je ne connais pas assez. 

Mais sur Instagram, vous pouvez faire quelques manipulations pour vous protéger. Ça marche pas à 100 % mais ça peut déjà réduire je pense. 

Déjà, s’il y a un contenu, n’importe lequel qui vous dérange, vous pouvez cliquer sur les trois petits points à la verticale à droite de la publication, et cliquer sur « Masquer ». Au moins, si vous ne souhaitez pas vous désabonner, vous ne verrez plus les publications de cette personne. Et elle ne le saura pas, rassurez-vous.

Ensuite, rendez-vous sur votre profil > sur les trois barres latérales à droite > vous arrivez sur paramètres et activité directement. Là dans la barre de recherche vous écrivez « pub » > sélectionnez « sujet publicitaire » > allez dans la barre de recherche et là vous aurez tout en bas « contrôle du poids corporel » > cliquez et sélectionner « voir moins ». Et dans la barre de recherche vous pouvez mettre d’autres termes mais en anglais. Par exemple « diet » pour régime, et faire la même chose. D’expérience, ça ne marche pas à 100 % mais ça permet normalement de limiter un peu. 

#Conseil 6 - Prendre du recul

Un autre conseil, c’est de prendre du recul vis-à-vis des réseaux sociaux, et notamment garder en tête que les réseaux sociaux, ce n’est clairement pas la vraie vie. Sur les réseaux, vous ne voyez qu’un instant qui est capturé, vous ne savez pas ce qu’il se passe avant ou après. Une personne peut sembler avoir un mode de vie saine, mais être très malade psychologiquement. La souffrance psychologique ne se voit pas en photo. Et même chose, d’expérience, c’est souvent ceux qui affichent le plus sur les réseaux sociaux qui ont le plus de souffrance, et pas forcément ceux qui ont « la plus belle vie ». Comme s’il fallait prouver que leur vie était bien. Sur mes réseaux perso, je dois poster 1 photo par an voire tous les 2 ans. Et pourtant, je ne suis pas malheureuse ! J’ai plein de trucs où je me dis que je pourrais le montrer. Mais les réseaux, ce n’est pas la vraie vie, je préfère vivre ces choses à fond plutôt que de tout le temps montrer. Ça ne veut pas dire que ceux qui postent souvent c’est pas bien, chacun ses choix, mais c’est juste pour dire que ce n’est pas corrélé avec à quel point votre vie est bien ou non. 

Et c’est important de prendre du recul et de se faire un esprit critique vis-à-vis des contenus que vous voyez. Ça aussi je trouve que ça fait partie de la guérison. Quand vous voyez des contenus qui prônent des régimes, des pertes de poids, des produits minceurs ou quoi que ce soit : gardez en tête que bien souvent, ces contenus jouent sur les émotions et peurs de gens pour vendre quelque chose derrière. Comme je disais, il y a bien des contenus où ils se foutent de savoir si leurs informations sont vérifiées, tant qu’ils font le buzz et qu’ils vendent derrière. C’est une triste réalité… Mais du coup, il faut prendre du recul vis-à-vis de ça. 

#Conseil 7 - Diminuer votre temps d’écran

Ça franchement, c’est l’un des meilleurs conseils que je pourrais donner. Je l’applique moi-même et vraiment, ça aide de fou ! Psychologiquement, et même, vous gagnez du temps. Et je ressens personnellement une oppression en moins. 

Donc quelques astuces pour vous aider : 

  • Mettre votre portable en mode silencieux, c’est-à-dire où vous ne recevez pas les notifications. Et je vous dirai même de faire en sorte que ce mode s’active automatiquement (plutôt que vous le mettiez manuellement). Quitte à l’enlever manuellement si ça vous dérange. Mais par exemple, moi il est en silencieux avec zéro notif jusqu’à 8 h et puis, prend le relais d’un autre mode qui ne me montre que les notifications importantes : SMS et appel quoi. Et à 22 h, je repasse automatiquement en zéro notification. Moi je suis sur iPhone, donc je ne sais pas comment ça se fait sur Androïd, mais ces modes-là, vous les paramétrez dans Réglages > Concentration. Et là, vous pouvez définir des programmes avec des heures ou choisir les applications dont vous souhaitez garder les notifications. 
  • Vous pouvez aussi mettre votre téléphone dans une autre pièce. Par exemple, si vous travaillez dans votre bureau, laissez-le dans le séjour. Et ça même chose, ça aide vraiment. Si vous l’avez à portée de main, la tentation est plus grande. 
  • Vous pouvez aussi utiliser des applications qui vous aident à limiter votre utilisation des réseaux sociaux. Je vous en donne 4 et je vous laisserai regarder par vous-même si ça vous intéresse : Forect, Flipd, Space, AppBlock

#Conseil 8 - Faire des digitales detox

Une digitale detox, une vraie, c’est de ne plus avoir d’écran du tout pendant une période de temps définie. Bon, c’est plus difficile à mettre en place concrètement. Mais ce que je fais personnellement, puisque je sais que ce qui me prend le plus de temps, c’est Instagram ou les vidéos Facebook (ouais, je suis vieille…), je vais me faire des journées entières sans aller dessus. Et je vous conseille d’avoir au moins une journée sans y aller dans votre semaine, par exemple le dimanche, où vous laissez vraiment votre portable dans un coin. Je fais ça aussi parfois sur des plages horaires. C’est-à-dire que je sais que de 9 h à 18 h je ne me connecte pas. Mais après il faut faire attention à ne pas s’accorder les réseaux juste avant de dormir, ce qui peut clairement impacter votre sommeil avec la lumière bleue du portable, et le fait que les écrans juste avant de dormir ce n’est pas génial ! Je dis ça, mais ça m’arrive encore trop souvent de le faire… 

Je vous ai déjà donné pas mal de conseils concrets qui j’espère vont vous aider. Je voudrais terminer en donnant un conseil très spécifique.

On me dit souvent que j’inspire d’autres personnes malades à faire ce que je fais sur les réseaux : à savoir aider les autres. Je vous redonne mon vécu par rapport à ça. En 2020, j’avais lancé mon compte alors qu’en fait, je n’étais pas totalement guérie. J’étais en quasi-guérison. J’allais vraiment mieux et moi aussi j’ai eu envie de partager mon vécu. D’un coup, j’ai eu plein de messages de gens qui vivaient ce que j’avais vécu ou que je vivais encore à ce moment-là, et j’ai ressenti en fait une oppression où les réseaux dans les TCA devenaient ma nouvelle vie en quelque sorte, alors que je cherchais à me reconstruire indépendamment de la maladie. Au final, j’ai tout arrêté du jour au lendemain, sans rien à personne. Parce que ça me portait préjudice dans ma guérison. Je suis partie 17 mois, le temps de guérir totalement et de faire une vraie coupure entre le moment où je guéris et le moment où je voulais en faire une force, et aider d’autres. Et pour moi, ça a été vraiment indispensable. Pour moi, la coupure est importante pour vous comme pour ceux que vous voulez aider. Pour apporter plus saine et être capable de prendre un véritable recul sur ce que vous entendrez et/ou lirez et/ou verrez d’autres personnes.

Donc voilà, je tenais à le dire. Pour autant, chacun fait comme il veut. Et c’est super de vouloir en faire une force, de vouloir aider, de témoigner, ça aide clairement les autres ! Mais pensez à vous, à consolider VOTRE guérison avant tout. C’est vraiment un conseil bienveillant que je vous donne là 🙂 

J’espère que cet article vous aura aidé ! Mettez vos propres conseils en commentaire de l’article de blog correspondant, que vous retrouverez sur mon site norainnoflower.com. Ça peut être sympa de partager ça aux autres pour enrichir ce contenu !

Je vous remercie pour votre écoute et je vous dis, à bientôt ! 

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, 0 commentaire
Culpabilité dans les TCA : la comprendre pour mieux y répondre

Culpabilité dans les TCA : la comprendre pour mieux y répondre

Culpabilité dans les TCA : la comprendre pour mieux y répondre

Aujourd’hui, on se retrouve pour parler de culpabilité. C’est un terme omniprésent dans les troubles alimentaires. Et c’est un terme assez connu, mais je trouve que, il a pas du tout la même signification dans la vie courante, pour une personne en bonne santé, que dans le cadre des troubles alimentaires, donc pour une personne malade. 

Qu’est-ce que la culpabilité dans les TCA ?

Donc, je vais commencer par définir cette culpabilité dans les TCA. Je le précise, parce que je me souviens que lorsque j’étais malade, je parlais d’à quel point j’étais mal à cause de cette culpabilité, et on me répondait parfois “ah, mais moi c’est pareil, parfois je mange des chips avant de manger, et je culpabilise grave”. Bah, pour moi, ça n’est pas la même chose. Parce que la culpabilité dans les TCA, elle est bien souvent permanente. Et d’ailleurs, c’est pas que la culpabilité liée à l’alimentation, c’est aussi la culpabilité d’être malade, parfois de ne pas être assez malade, de ne pas avoir fait assez de sport, de s’être reposé, d’avoir gagné du poids, de ne pas être assez bien, de ne pas réussir à guérir, etc. Et lorsqu’elle est liée à l’alimentation, c’est pas “juste” une culpabilité d’avoir mangé un peu plus que d’habitude, c’est culpabilité d’avoir mangé un aliment considéré comme “mauvais”, d’avoir mangé trop de ceci ou trop de cela, d’avoir mangé plus que son voisin, d’avoir mangé alors qu’avant tu venais de faire une compulsion, etc.

 

Autre point : La culpabilité quand on n’a pas de TCA, on parvient facilement à se raisonner, à passer à autre chose, ce n’est pas paralysant. Tandis qu’avec un TCA, on ne parvient pas à se raisonner. La personne qui culpabilise est même persuadée que la voix de la culpabilité est la bonne, qu’elle est vraiment en tort et que c’est grave. Et d’un autre sens, c’est très souvent que les personnes malades disent “en réalité, je sais que c’est insensé, mais je ne parviens pas à me raisonner”. Donc c’est ultra-ambivalent, et c’est là toute la difficulté des TCA. Donc dans le cadre des troubles alimentaires, c’est vraiment une culpabilité qui emprisonne. Les sentiments associés à la culpabilité dans les TCA sont souvent des sentiments de dégoût, de honte, de désespoir. C’est une sensation d’être dans une impasse, d’être bloqué, de ne pas avoir d’autre choix que de répondre à la maladie pour mettre fin à cette culpabilité. Avec un TCA, lorsqu’on culpabilise, on a la sensation de manquer de volonté. Normalement, le sentiment de culpabilité est fait pour qu’on prenne conscience qu’on a fait une faute, quelque chose d’immoral, voire qui peut être puni par la loi. Mais dans les TCA, c’est vraiment une culpabilité malveillante, c’est un véritable poison. Souvent, cette culpabilité entraîne du stress, un renfermement sur soi donc une diminution de sa vie sociale, une mauvaise estime de soi, une baisse de confiance en soi… ça peut entraîner aussi des compulsions ! J’en parlerai plus tard de ce point-là.

 

Bref, en réalité, je prends le temps de définir la culpabilité, mais malheureusement, je pense que vous connaissez déjà trop bien tout ça puisque vous le vivez. C’est surtout intéressant pour les proches de ces explications, pour mieux comprendre la personne malade.

Je vais donc maintenant vous parler des causes de cette culpabilité, qui sont vraiment multiples, et en même temps, je vous donnerai des conseils pour diminuer cette culpabilité. C’est important cette partie parce que parfois, on ne parvient pas à savoir pourquoi, la raison profonde du sentiment de culpabilité. Or c’est indispensable de comprendre l’origine pour pouvoir travailler dessus. 

Causes et conseils pour diminuer la culpabilité

#1 - Les déclencheurs

Le terme de “déclencheur” est souvent utilisé dans le cadre des TCA, en anglais ça se dit “trigger”. Les déclencheurs, c’est surtout ce qui va alimenter la culpabilité. C’est plutôt des outils de la culpabilité, plutôt qu’une cause. 

Quand je parle de déclencheur, c’est : 

  • la balance (culinaire ou pèse-personne)
  • les montres connectées qui indiquent les calories dépensées, le nombre de pas effectué
  • les applications qui comptent les calories ou les pas, encore une fois
  • les étiquettes alimentaires 
  • les réseaux sociaux
  • etc.
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En fait, parfois, vous culpabilisez après une certaine action : ça peut être après avoir fait un tour sur Instagram, après être monté sur la balance, etc. Il faut vraiment vous questionner : qu’est-ce qui m’a déclenché ce sentiment ? Est-ce un outil physique? Et si la réponse est oui, il faut vraiment supprimer ces déclencheurs. Combien de fois je vous ai dit de jeter la balance. Je sais que c’est un GRAAAAND pas, mais vraiment, c’est indispensable. La balance, elle ne vous apporte RIEN. Et si vous me répondez “si, ça me rassure” ou “si, ça me permet de garder le contrôle” ; je vous assure que ce sont des leurres du TCA. Ça rassure votre partie TCA (soit partie maladive) uniquement quand ça répond à SES exigences. 

Pour ce qui est des réseaux sociaux, vraiment, ne suivez plus les comptes qui vous rendent mal, qui vous font culpabiliser. C’est des sujets qui reviennent souvent dans mes podcasts, mais parce que je sais que les réseaux, ça peut aider, mais ça peut aussi créer d’autres angoisses. Et pour ce qui est des étiquettes alimentaires, ça c’est difficile, je sais aussi. Je pense que ça m’a pris énormément de temps avant de perdre l’automatisme de ne plus regarder les étiquettes. Je sais que certains collent une étiquette blanche dessus, d’autres barrent au marqueur les informations susceptibles de faire culpabiliser. Une personne m’avait dit qu’elle achetait tout en vrac, ou le maximum possible, pour ne pas avoir les informations nutritionnelles.

#2 - Le poids & l’IMC

Une autre cause de la culpabilité, c’est parce que vous avez en tête un poids défini, souvent trop faible, ou un IMC (selon comment vous raisonnez). Le fait d’avoir un objectif de poids ou d’IMC va générer de la culpabilité, puisque selon ce que vous mangez ou l’activité que vous faites (ou ne faites pas), vous allez culpabiliser par peur de dépasser cet objectif, ou alors vous allez culpabiliser parce que justement vous avez déjà dépassé cet objectif. 

Sauf que ça, ça fait clairement partie intégrante de la guérison : accepter que vous ne puissiez pas vous-même déterminer votre poids de forme. Le poids de forme, c’est votre corps qui sait lequel est le bon pour vous. Non, le poids, le corps, ne sont pas à maitriser, comme nous le fait croire la culture du régime. Le corps est un être vivant, et comme n’importe quel être vivant, il sait lui-même ce dont il a besoin et il envoie des signaux afin que vous y répondiez. Aucun être vivant ne fait de régime. Les animaux ne font pas de régime… sinon ils n’auraient plus de force pour rester à leur position dans la chaîne alimentaire, ils se feraient capturer facilement par des proies. Aucune fleur ne fait de régime, sinon elle fanerait puis mourait. C’est vraiment quelque chose sur lequel travailler, la notion de poids de forme et d’IMC. J’ai fait un article complet sur ce sujet, celui ci. Je vous laisse l’écouter parce que c’est vraiment une notion cruciale dans les TCA. Je pense qu’on me l’avait souvent dit, mais j’ai pris du temps à l’intégrer. Donc même si vos médecins ou d’autres contenus l’ont déjà dit ailleurs, n’hésitez pas à écouter quand même. Parfois, le fait de l’entendre, encore et encore, ça aide à ancrer l’idée en vous. 

#3 - Les réseaux sociaux et les autres.

Une autre cause de la culpabilité, c’est la comparaison aux autres. 

Souvent, les TCA vous amènent à vous replier sur vous-même.

Donc peut-être que finalement, vous avez moins d’occasions de vous comparer à ceux qui vous entourent. Mais de ce fait, beaucoup passent énormément de temps sur les réseaux sociaux. 

Les réseaux sociaux, ce n’est pas que péjoratif. Cela peut vous aider, mais il y a quand même le problème de la comparaison. Les personnes qui souffrent de trouble alimentaire manquent de confiance en elles. Donc dès qu’elles vont voir une personne qui montre son corps, ou sa routine sportive, ou ce qu’elle mange… Elles vont se comparer ! Et ça, ça peut être source d’anxiété et de culpabilité.

Sur les réseaux sociaux, il y a une grosse communauté TCA. Alors il y a une partie aidante, avec des comptes comme le mien ou des comptes de professionnels, ça c’est top. Mais il y’a aussi une communauté des personnes malades. Souvent, c’est dans un but de s’entraider, de se motiver. Et ça peut être le cas, peut-être que toi qui m’écoutes tu as un compte et que ça te motive. Mais pour d’autres personnes, ou dans certaines situations, ça peut aussi être source de comparaison et de culpabilité. 

Et puis au-delà des réseaux sociaux, même si vous vous renfermez, vous vivez peut-être avec de la famille, des amis… ou peut-être tout simplement les commentaires que vous entendez à l’école, au travail… ça peut générer de la comparaison, et donc de la culpabilité.

Même chose sur ce point de la comparaison, je vous renvoie à l’épisode 36 qui est dédié à ce sujet, et où je donne tous mes conseils dedans. Vous allez dire qu’au final, je n’arrête pas de renvoyer vers d’autres épisodes. Mais c’est parce que j’ai déjà traité ces sujets-là de la façon la plus complète possible et donc je risquerais de me répéter. Et c’est aussi parce que, malheureusement, la culpabilité est omniprésente dans les TCA comme je le disais en intro donc c’est un sujet transverse qu’on retrouve dans un peu toutes les autres problématiques de la maladie. 

Je voudrais quand même préciser un petit quelque chose. 

Quand on souffre de TCA, dans bien des cas, il s’agit de comparaison malsaine, de comparaison qui ne devrait pas lieu d’avoir. Souvent, on a la sensation que les autres nous observent, nous juge… Et tout ça ne fait qu’augmenter votre angoisse et votre culpabilité. Mais la réalité, c’est que les gens ne s’occupent pas de vous, ils ont leur propre vie et parfois ils vous regardent, mais sans analyser ni vraiment réfléchir à ce que vous mangez ou à quoi votre corps ressemble. Et si c’est le cas, ils ont oublié 2 secondes plus tard. Bref, je ne dis pas ça pour dire que vous êtes nombriliste. Parce que quand j’étais malade, j’étais aussi persuadée qu’on m’observait. La vérité, c’est que vous êtes plus mal dans votre peau que nombriliste. Mais bref, je divague. 

Ce que je voulais surtout dire, c’est que malheureusement, parfois, ce n’est pas dans votre tête. Peut-être que vous avez vraiment des remarques de proche autour de vous qui vous parle de régime, de perte de poids, de restriction. Peut-être que ce n’est pas un conseil pour vous (clairement, je n’espère pas, parce que là, c’est ce de la malveillance).

Mais quand on a un TCA, toutes ces discussions que l’on entend sur des sujets de régime, de perte de poids… on les ramène à soi. 

Si vos proches, votre famille, vos amis… sont coincés dans ces régimes… c’est LEUR problème. Ce n’est pas parce qu’ils le font qu’ils ont raison. Ce n’est pas non plus parce que tu as vu des tas de gens suivre le même régime sur les réseaux, qu’ils ont raison. C’est prouvé scientifiquement : 99,9% des régimes échouent. Quand vous voyez les avant-après, c’est sur du très court terme, on ne vous montre pas l’évolution à long terme. Et surtout, vous ne voyez que l’apparence, le résultat physique. Tous les dommages psychologiques causés par la restriction, elle n’est pas visible en photo. Si ces personnes vous donnent la sensation que vous ne faites pas les choses de la bonne façon, je vous le dis : le problème, c’est eux. 

#4 - Ton mal-être

depression-anorexie

La culpabilité est aussi décuplée selon comment on passe sa journée. Et ça, on n’en a pas toujours conscience. Et donc, quand vous êtes pris par une vague d’anxiété, de culpabilité, je vous invite vraiment à prendre le temps de vous poser 2 petites minutes, de souffler et de prendre votre météo intérieure : demandez-vous comment vous allez réellement ? Est-ce que jusque là vous passez une bonne journée ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui vous dérange ? Quoi exactement ? Est-ce que c’est quelque chose qui pourra s’arranger ? Est-ce que vous pouvez changer cela maintenant ? Est-ce que vous avez le contrôle dessus ?

Prendre conscience de ces éléments est important, parce que souvent la culpabilité est corrélée avec comment vous vous sentez.

Or, ce n’est pas parce que vous passez une mauvaise journée que vous devez vous en vouloir d’avoir mangé, de vous être reposé, d’avoir mangé quelque chose qui vous faisait peur.

Ce n’est pas parce que vous allez mal intérieurement que vous devez vous punir, vous amener encore plus bas psychologiquement.

Et parfois, le fait de réaliser qu’en fait, aujourd’hui est une journée compliquée, ça peut vous aider à ne pas être dans la lutte, mais plutôt dans l’acceptation. Vous pouvez vous dire “ok, je ne vais pas bien, c’est pour ça que je ressens davantage de culpabilité, c’est un indicateur pour me dire que ça ne va pas, mais ce n’est pas un indicateur qui doit m’indiquer ce que je dois manger, ou si j’ai le droit de me reposer.” 

Si la culpabilité augmente quand tu te sens mal, que tu t’es disputé… que tu t’en veux pour autre chose, que tu veux te punir. Le réel problème n’est pas ce plat ou cet aliment, mais un mal-être beaucoup plus profond et ce n’est pas en compensant ou en restreignant que ça arrangera le problème. Au contraire, il continuera de se perpétuer. 

#5 - La restriction

Ce qui augmente et alimente la culpabilité, c’est évidemment la restriction. Parce qu’au plus vous vous restreignez, au moins votre cerveau est alimenté, au moins il peut raisonner convenablement, au plus il crée des peurs infondées pour vous faire culpabiliser, et au moins, vous avez d’énergie mentale pour lutter contre. Et c’est un cercle vicieux.

Un autre cercle vicieux que beaucoup connaissent, c’est celui de la restriction-compulsion. Vous vous restreignez, ce qui nourrit une compulsion. La compulsion entraîne de la culpabilité, qui vous pousse à vous restreindre. Or la restriction crée la compulsion, et ainsi de suite. 

Une étude a demandé aux participants de déterminer si un gâteau au chocolat leur procurait de la culpabilité ou de la joie. Ceux qui associaient le gâteau à de la culpabilité étaient plus susceptibles de trop en manger et déclaraient ressentir une perte de contrôle en mangeant. (Source : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25186250/)

Donc voilà, je ne vais pas vous donner le conseil “arrêtez de vous restreindre” parce que je sais bien que c’est bien plus dur à faire qu’à dire, je suis passée par là. Mais ce que vous pouvez aussi retenir, c’est qu’au moins il y aura de restriction, au moins il y aura de culpabilité. Cela prouve bien que cette culpabilité est créée par votre TCA et qu’elle n’a aucune raison logique d’exister autrement. La culpabilité, c’est un sentiment de votre TCA, mais ça ne dit en rien la vérité, ni ne reflète en rien la réalité. Au moins il y aura de restriction, au plus vous retrouverez votre capacité à raisonner et au plus votre vous authentique comprendra que ce cookie est acceptable, que vous n’avez pas à vous sentir coupable pour ça. Manger des cookies, ça fait partie de la vie en vrai. 

#6 - Le perfectionnisme

Une autre cause de la culpabilité, c’est le perfectionnisme que vous vous imposez, c’est parce que vous vous en demandez trop. Si j’arrive à trouver le temps un jour, j’essaierai de faire un épisode de podcast sur le perfectionnisme. Mais en tout cas, ce que je peux vous dire ici, c’est qu’il faut accepter qu’une alimentation parfaite n’existe pas. Il n’y a pas une seule bonne façon de s’alimenter. L’idée de manger “parfaitement” est créée par la culture du régime. Et si vous essayez d’appliquer à la lettre ce que cette culture vous enseigne, vous vous déconnecterez des signaux naturels de votre corps, et c’est comme ça que né la culpabilité. 

La nourriture est censée apporter du plaisir. Et à chaque repas. Oui, c’est de l’énergie. Mais c’est aussi une façon de prendre soin de soi. Et ça aussi pour moi, c’est important de l’intégrer. Parce que ce qu’apprend la société c’est que se faire plaisir est une faute, c’est un manque de volonté ou alors ça doit être occasionnel. Mais le plaisir est une notion difficile quand on souffre de TCA et qui ne s’arrête pas à l’alimentation. D’ailleurs, demandez-vous : st-ce que vous vous faites plaisir aujourd’hui dans votre vie ? Au-delà de l’alimentation ? 

Pleine conscience pour ne plus culpabiliser ?

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On m’a parlé aussi de l’outil de la pleine conscience pour lutter contre la culpabilité. Alors, la pleine conscience durant le repas… perso ça ne m’a jamais aidé lorsque j’étais en pleine guérison. Évidemment, ça dépend de chaque personne et surtout de là où vous en êtes dans votre guérison. Pendant longtemps, en tout cas, ce fut mon cas, je n’avais plus de sensations de faim et de satiété qui étaient fiables. C’était faussé par la digestion de mon corps qui tournait encore au ralenti et par les peurs de mon TCA. Donc je ne pouvais pas me baser sur ça pour guider mes repas.

Et je dirais même qu’au contraire, moi au début j’ai eu besoin de manger en regardant une série pour aider mon esprit à focus sur autres choses que sur les pensées culpabilisantes de mon TCA qui tourbillonnaient dans ma tête. Et la pleine conscience post-repas, le moment où tu as envie de tout calculer, de ruminer, de ressasser ton repas, c’est pour moi pas le bon moment pour entrer en pleine conscience avec tes ressentis car c’est la tempête interne. Pour moi, si je donnais de l’attention à ces émotions négatives en les ressassant, j’alimentais la culpabilité car j’indiquais à mon cerveau que cette culpabilité il fallait lui donner de l’importance. Donc même chose, après les repas, je conseille d’utiliser des distractions.

Mais encore une fois, c’est MON vécu et je le dis bien, ça dépend d’où vous en êtes dans votre parcours de guérison. Par contre, en dehors des repas et post-repas, je pense que la pleine conscience, la méditation… ce sont de bonnes techniques pour t’aider à calmer ton esprit et à te reconnecter à toi. Mais pas dans les moments où la tempête est déjà déchainée. Mais ce n’est que mon avis et c’est fort possible que des témoignages me fassent nuancer ces propos. 

"Même guérie, la culpabilité reste" ... ?

J’entends souvent “même une fois guérie, la culpabilité reste”. C’est un peu comme quand j’entends “on ne peut jamais vraiment en sortir”. Bon, ça, ça dépend du point de vue de chacun. Quand j’étais en quasi-guérison, et dans les premiers mois après la guérison, moi-même je disais ça. Mais aujourd’hui, après plusieurs années où je suis sortie des TCA, je peux vous le dire : on peut se sortir totalement de cette maladie et la culpabilité ne reste pas. Ou du moins, cela n’a plus rien à avoir avec la culpabilité toxique que j’ai décrit au tout début de l’article. J’allais presque dire que maintenant, c’est “une culpabilité normalisée”, mais ça prouve à quel point la culture du régime nous enseigne que la culpabilité est quelque chose de normal. Mais pour vous donner des exemples concrets, voilà comment ça se passe quand il m’arrive encore de culpabiliser. Souvent, c’est dans un contexte de vacances ou de fêtes, où j’ai enchaîné plusieurs repas qui étaient moins équilibrés, où il y avait des collations récurrentes. et là, ça peut arriver, une pensée furtive de “ohlàlà, on a peut-être quand même trop mangé là.” Mais c’est vraiment furtif. C’est-à-dire que maintenant, ça reste quelques secondes dans ma tête et je passe à autre chose. Et ce n’est pas parce que je ressens cette petite once de culpabilité que je vais me restreindre par la suite ou compenser avec de l’activité physique. Et c’est là qu’on peut parler de vraies guérisons pour moi, quand ça n’impacte plus la vie ni la santé de la personne. C’est juste une pensée furtive à laquelle on ne donne pas de poids.

Après, comme je le dis dans mon roman autobiographique, c’est ce que je ressens aujourd’hui. Peut-être que la vie me prouvera le contraire, mais je n’espère pas car j’ai travaillé en profondeur les causes du TCA. Mais voilà, c’est mon point de vue.

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

Pour conclure, la culpabilité prend du temps à partir. ça ne part pas du jour en lendemain, ce n’est pas linéaire non plus, c’est possible qu’à certains moments elles reviennent de plus belle. Mais c’est normal, ça fait partie du process. Et par contre, non, elle ne part pas “juste” en patientant ou juste avec le temps. Cela demande un travail, sur les différents points que j’ai abordés ici : 

  • Déconstruire ces croyances erronées
  • Travailler sur la notion de poids de forme
  • Travailler sur son acceptation corporelle
  • Éviter les déclencheurs
  • Travailler sur la dimension psychologique du TCA, comme toujours.

Et en parallèle de ce travail, évidemment, il est indispensable de manger, d’augmenter son apport énergétique et de retrouver le poids de forme dans lequel votre corps se sent bien. Parce que sans manger ces aliments qui vous font peur, et sans répéter la confrontation à ces aliments, ce sera impossible d’indiquer à votre cerveau qu’il s’agit d’aliments safe, qu’il n’y a pas de quoi en avoir peur. Et sans réaugmenter votre apport, vous n’aurez pas suffisamment assez d’énergie pour vous aider à mieux raisonner et à faire tout ce travail de déconstruction. 

J’espère que ce contenu vous aidera ! J’avais envie de faire un contenu sur la culpabilité parce que c’est central dans les TCA, mais pour autant y’a tellement de choses à dire et c’est tellement transverse à un tas d’autres sujets, que j’ai la sensation d’avoir dit énormément d’infos et ça manquait peut-être de clarté

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, 0 commentaire
Dysmorphophobie & trouble alimentaire : 9 conseils pour t’aider

Dysmorphophobie & trouble alimentaire : 9 conseils pour t’aider

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Dysmorphophobie. Ce mot qui semble si compliqué. Lorsque je l’ai entendu pour la première fois, déjà j’avais du mal à le prononcer. Mais en plus je me suis dit « c’est quoi ce truc encore?! ». Et quand on m’a expliqué, j’ai dit « aaaaaah » parce qu’en effet, c’était omniprésent dans ma vie.

Je suis presque sûre que vous souffrez de dysmorphophobie.

 

Qu’est-ce que la dysmorphophobie ?

Elle se caractérise par le fait de voir dans le miroir une image déformée, par rapport à la réalité, de tout ou partie de son corps. Donc c’est le fait de se dire « oh la la, j’ai trop de poids » ou « j’ai trop de formes ». Et c’est une image déformée par rapport à la réalité, mais en fait, bien souvent, vous n’en aviez pas conscience et vous pensez que ce que vous voyez dans le miroir, c’est la réalité. Mais ça ne l’est pas. Je ne sais pas si vous suivez ce que je raconte haha

Ce n’est pas systématique comme symptôme, mais c’est quand même assez courant. Donc pour résumer, la dysmorphophobie, c’est le fait de ne pas se voir tel qu’on est vraiment. Et d’ailleurs, je dis c’est courant, sachez qu’en fait énormément de gens, et surtout des femmes d’ailleurs, à cause des injonctions de la société, ont de la dysmorphophobie sans même avoir de TCA. Mais quand on souffre de troubles alimentaires, vraiment, c’est décuplé.

Quelques signes de dysmorphophobie :

Je vais vous donner quelques façons dont la dysmorphophobie peut se manifester pour voir si vous vous reconnaissez :

  • Scruter le moindre petit défaut sur son corps
  • Avoir une voix intérieure très critique qui te remémore à longueur de journée que tu as tel “défaut”
  • Te forcer à te restreindre, à t’engager dans des activités physiques intenses jusqu’à épuisement pour chaque jour lutter contre ce que tu penses être ton « défaut »
  • Être mal à l’aise en public et avoir le sentiment que tout le monde regarde TON “défaut”, que l’on ne voit que ça.
  • Vérifier dans le miroir ou le reflet des vitrines dans la rue si ton soi-disant « défaut » n’a pas empiré (même si en réalité tu viens de le vérifier 3 minutes plus tôt)
  • Même lorsque les autres te rassurent, qu’ils te disent que ça ne se voit pas ou que ce n’est pas réel, ne pas réussir à dé- focaliser ton attention de ça
  • Te persuader que tu ne mérites pas l’amour, la réussite ou juste profiter paisiblement de ta vie tant que ce “défaut” ne sera pas résolu
  • Détester être pris en photo, et encore plus te voir en photo. Tu as l’impression de ne voir que les “défauts” de ton corps.
  • Constamment te comparer aux autres, notamment sur la partie de ton corps qui te gêne. Envier ceux qui ont un corps selon toi “mieux” que le tien
  • Porter des vêtements plus amples ou d’une certaine forme, certaine couleur pour tenter de cacher les parties de ton corps que tu détestes
  • Régulièrement toucher la partie de ton corps où tu as ton “défaut” pour vérifier sa taille. Ou alors, prendre des photos régulièrement pour en contrôler son évolution. (Quand on souffre de dysmorphophobie, ça peut entraîner ce qu’on appelle du body checking, donc le fait de vérifier des endroits de ton corps).

Si vous vous êtes reconnu dans un ou plusieurs points, c’est que vous en souffrez.

9 conseils pour vous aider à amoindrir la dysmorphophobie

Je me souviens d’un exercice que j’ai fait avec mon interne à l’hôpital qui était très représentatif de cette dysmorphophobie. Il m’avait donné une petite cordelette, et il m’a demandé de faire une boucle avec la corde pour représenter ce qui était selon moi mon tour de cuisse.

Il a ensuite réellement fait le tour de ma cuisse pour la mesurer et la représenter avec une autre cordelette. Il a ensuite superposé ma supposition et la réalité : la réalité était moitié moins grande que ce que je pensais.

C’est vraiment un symptôme vicieux parce qu’il entrave à la guérison : c’est difficile d’accepter la renutrition, d’apprendre à aimer son corps quand on ne le voit pas tel qu’il est.

C’est l’un des symptômes qui est resté le plus longtemps chez moi !

Le but de cet article, c’est de vous donner quelques conseils par rapport à la dysmorphophobie ; parce que la réalité c’est que je pense que vous étiez déjà pas mal à connaître ce phénomène (si on peut l’appeler comme ça).

1 - Avoir conscience de cette dysmorphophobie

La première étape, c’est souvent la prise de conscience. Mais au-delà de la prise de conscience, c’est aussi de se le rappeler. Parce que je pense que beaucoup savent que lorsqu’on souffre de TCA, on souffre de dysmorphophobie, mais quelque part, ils l’oublient, ou se disent que ça ne s’applique pas pour eux.

Eh bien si ! Dès que vous vous trouvez moche dans le miroir, que vous vous trouvez avec trop de poids, trop de forme… que vous ne focalisez que sur votre défaut : rappelez-vous que vous avez comme un filtre au-dessus des yeux, celui du trouble alimentaire, qui vous empêche de vous voir tel que vous êtes réellement. Donc vous n’êtes pas objectif avec vous-même. Vous ne pouvez pas faire confiance à votre ressenti quant à votre corps. Et ça c’est vraiment important de se le rappeler. 

2 - Désapprendre ce qu’on t’a appris

Le deuxième conseil, c’est de désapprendre ce qu’on t’a appris ou de remettre en question ce que tu entends ou que tu as déjà entendu. De quoi je parle ? Je parle de toutes les croyances autour de la minceur, du ventre plat, d’un corps harmonieux… La vérité c’est qu’un corps, c’est un être vivant, et c’est imparfait. Imparfait c’est pas négatif, c’est juste naturel. La prochaine fois que vous vous baladerez en nature, vous regarderez autour de vous à quel point tous les organismes vivants sont « imparfaits » : les feuilles, les arbres, les plantes. Elles ne sont jamais exactement pareilles, elles ont parfois des formes et des tâches, des marques de « vieillesses ». 

Pourquoi désapprendre toutes ces croyances qui sont véhiculées par la société ou parfois même dans ta propre famille ? Parce que c’est évident que si tu y crois toujours, que tu te les appliques, lorsque tu vas te regarder dans la glace, tu vas continuer de te juger, de te croire pas assez bien, trop comme ci, trop comme ça.

3 - Attention aux réseaux sociaux

L’une des choses que j’avais beaucoup moins lorsque j’étais malade par rapport aux personnes qui sont malades aujourd’hui : c’est l’influence des réseaux sociaux. 

En 2015, c’était un peu les débuts d’Instagram. Presque on partageait des photos de nos vacances, des paysages… Mais pas du corps, pas autant qu’aujourd’hui. Maintenant c’est quelque chose d’omniprésent, même les marques mettent en avant leurs publicités sur ces réseaux.

Et en fait, toutes ces photos qui une fois de plus généralement montre des corps mince, musclé, bien « proportionné », avec une peau lisse, parfaite, pas un bourrelet, pas un bouton, pas un poil… bah tout ça, forcément, ça renforce ta sensation de ne pas être assez bien, et donc alimente quelque part ta dysmorphophobie.

Donc vraiment, protégez-vous des réseaux sociaux et prenez du recul aussi. 

Comment se protéger ? 

  • Lorsque vous voyez un compte Instagram qui partage des photos de corps ou des informations qui viennent déstabiliser votre relation corporelle : désabonnez-vous.
  • Lorsque vous vous rendez compte que votre algorithme est pollué par des contenus qui viennent vous déstabiliser : manipulez votre algorithme. Ça peut aller dans les deux sens, c’est pas qu’Instagram ou TikTok qui peut vous manipuler. Vous pouvez faire l’inverse. Comment ? Allez taper un mot clé tout autre, exemple : Chat ou Thaïlande. Et là vous allez regarder plein de contenu de chat, interagir avec ces contenus en likant voire en commentant, en enregistrant ces publications-là. Vous faites ça pendant quelques minutes, voire sur 2-3 jours. Et là votre algorithme va vous mettre en avant des contenus liés à ce que vous avez cherché (donc évidemment, prenez vraiment un sujet qui vous intéresse). 
  • Si vous avez trop de publicités qui vous mettent en avant des corps, des produits cosmétiques…normalement vous avez la possibilité de cliquer sur les trois petits points à droite de la publication (je parle d’Instagram ici) et vous pouvez cliquer sur Masquer ou Ne plus me montrer des contenus de ce genre.
  • Faites des digital detox : limitez votre temps sur les réseaux voire essayez de faire 1 jour ou 2 sans réseaux sociaux.
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Et comment prendre du recul ? 

En vous rappelant que c’est les réseaux sociaux, pas la vraie vie. Aujourd’hui, en quelques secondes, on peut ajouter un filtre à une photo pour la faire paraître « sans défauts ». 

Une photo, c’est un instant capturé. Mais on ne sait pas ce qui se passe avant ou après. 

4 - Comment tu vas réellement ?

Un quatrième conseil, c’est de vous demander comment vous allez réellement. Parfois, on se focus sur des « problèmes » physiques alors que le vrai problème est interne.

J’ai pris conscience de ça un jour, sur une anecdote flagrante. J’étais partie le matin au boulot, je m’étais aperçu dans le miroir du couloir, et j’aimais le reflet que je venais de voir. La journée se passe, j’enchaîne merde sur merde, je rentre énervée. Et là, je repasse devant le même miroir du matin et je me dis « oh, mais horrible, je suis énorme ». Et là je me suis dit « non, c’est impossible Mathilde, il y a quelques heures, tu aimais bien ton reflet. » La seule chose qui avait changé, ce n’était pas mon corps, c’était l’état de mon mental. 

Et vraiment, le mental impacte sur votre dysmorphophobie. Quand je me sens mal dans ma peau, c’est souvent que je me sens mal dans ma tête. Et ça, même chose c’est important d’en prendre conscience. Je vous invite vraiment à vous demander, quand votre corps vous dégoûte, comment vous vous sentez là maintenant ? 

Rejeté ? Mal aimé? Frustré ? Énervé ? Stressé ? En manque de sécurité? Incomprise ? Seul?

Essayez de mettre le doigt sur ce qui va vraiment mal. Si vous parvenez à le faire, ça vous aidera à prendre plus de recul par rapport au reflet du miroir que vous voyez. Gardez en tête que dans tous les cas, vous vous heurtez à un mur si vous cherchez des solutions dans des choses externes (sur votre corps, poids…) alors que les causes sont internes.

5 - Éviter les miroirs

Je peux complètement comprendre que les miroirs, les photos… ça peut être un déclencheur à vous sentir mal. Donc ce que je vous conseille, c’est de les éviter, au moins temporairement. 

D’ailleurs, je voulais aussi vous parler d’un truc par rapport à ça. Il y a une citation qui exprime super bien ce que je veux dire, mais elle est en anglais. C’est « Where your attention goes, energy flows ». Littéralement, ça veut dire « Là où va votre attention, l’énergie circule ». En fait, le cerveau il va créer des schémas de croyance selon vos pensées et actions. Par exemple, si vous regardez à chaque fois les calories sur les emballages de ce que vous mangez, votre cerveau enregistre l’information que les calories sont une donnée importante à prendre en compte. Si vous vous pesez tous les jours, vous envoyez l’information à votre cerveau que le poids est une variable importante. Quand vous vous regardez tous les soirs devant le miroir ou que vous vous checkez la taille de vos cuisses dans le reflet d’une vitrine à chaque fois que vous passez devant une, vous envoyez l’info à votre cerveau que la taille de vos cuisses est quelque chose auquel il faut faire attention.

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Je sais que ce n’est pas simple d’arrêter. Mais déjà, prendre conscience de ça, ça va peut-être vous aider. Quand j’ai compris ça, je me suis vraiment forcée à ne plus me regarder dans les reflets des vitrines. Et ça m’a aidé à me défocaliser de mon corps.

Ne plus checker, ça ne veut pas dire que vous allez perdre le contrôle sur ça. Tout comme ne plus vérifier votre poids ne veut pas dire que vous allez de ce fait prendre du poids à l’infini ou prendre trop de poids. Ça aussi, c’est important. Je sais que dans la pratique c’est plus compliqué à appliquer, mais je vous le dis, parce que je suis passée par là. J’ai arrêté de me peser, de me checker, et il ne s’est pas passé tout ce que je pensais qu’il se passerait.

6 - Changer de perspective

On est toujours la personne la plus dure avec soi-même, et on ne se voit pas tel qu’on est.

Alors, essayez de vous demander ce que vous diriez à une personne que vous aimez si elle vous avance les mêmes arguments que vous utilisez contre vous. Exemple : vous vous dites « mon ventre me dégoûte, il déborde de partout, je suis ignoble ». Qu’est-ce que vous lui répondriez si une personne que vous aimez énormément vous disait ça ? Vraiment, répondez à cette question. Et si vous lui retourneriez des arguments bien plus bienveillants que ce que vous vous apportez à vous-même : demandez-vous pourquoi vous ne pouvez pas vous appliquer ces arguments ? Même chose, répondez-y sincèrement. Parce que peut-être là vous vous dites « mais oui elle a raison ». Mais moi je veux vraiment que vous vous posiez pour essayer de comprendre le pourquoi vous êtes aussi dur avec vous-même, pourquoi vous ne pourriez pas vous appliquer des conseils bienveillants ? 

Aussi, quand vous vous détestez, que vous avez peur d’être rejeté par les autres ou de ne plus être aimé si vous prenez du poids : rappelez-vous (notez le si vous avez besoin) que vous ne jugez pas les autres pour leur poids ou leur physique. Enfin, je vous le demande: est-ce que vous aimeriez moins une personne si elle prenait du poids ? Si elle prenait du ventre? Si elle n’était pas comme ce que la société nous dicte ? 

Personnellement, mes amis et ma famille, je les aime pour qui ils sont, pour leur personne, pas pour leur corps ni leur poids. Et je suis assez certaine que vous c’est pareil.

7 - Changer de focus

Tout à l’heure, je vous ai dit « Where your attention goes, energy flows ». Je la reprends pour vous parler de distractions. Quand vous avez une pensée négative sur votre corps, n’alimentez pas ces pensées (je sais encore une fois que c’est bien plus facile à dire qu’à faire). Mais changez le focus de votre cerveau en l’occupant à autre chose. 

Parfois, on se dit « non, il faut que je pense à ça pour trouver une solution ». Et votre solution ça va être de vous restreindre, ou de faire telle action qui en fait s’avère destructrice. Peut-être qu’après avoir ruminé sur ça, vous vous sentez comme rassuré. La réalité, c’est que c’est le trouble alimentaire qui est rassuré. Mais le fait de ruminer dessus, de penser à comment vous pourriez corriger votre corps, ça alimente le stress autour de votre corps. Encore une fois, je sais que c’est pas simple. Au début, vous tenterez et vous ne tiendrez pas longtemps. Mais à force de répétition, ça entraînera votre cerveau à changer de focus.

Comment vous pourriez changer de focus ? En pensant automatiquement à autre chose, et idéalement quelque chose qui est prenant pour votre cerveau. Par exemple : en pensant à une tâche du boulot, ou de vos cours. Ou en faisant un calcul mental. Ou alors plongez-vous dans un bon souvenir. Et si vous avez du matériel autour, écoutez un podcast, regardez une série, lisez un livre, faites des binero… Bref, faites quelque chose qui vous occupe l’esprit à autre chose qu’à vos pensées obsessionnelles autour de votre corps.

8 - Faites de votre corps un allié

Un autre conseil, c’est de vous rappeler que vous n’êtes pas que ce reflet que vous voyez dans le miroir. Un corps, ce n’est pas qu’un physique, qu’une apparence ou qu’un poids. 

Votre corps, c’est votre outil pour réaliser la vie que vous voulez vivre, pour accomplir vos rêves, vos projets. C’est comme le véhicule qui vous amène aux différentes étapes de votre vie.

Mais pour qu’il puisse vous emmener où vous voulez, il a besoin de carburant, d’énergie, et que vous en preniez soin. L’injurier de tous les noms ne l’aidera pas. Le corps entend les pensées du cerveau et ça lui fait du mal. Il a besoin que vous en preniez soin. Donc prenez le temps de soigner votre environnement, de prendre soin de vous avez des crèmes, des shampoings, des bijoux… 

La relation que vous avez avec votre corps, c’est comme n’importe quelle relation : il faut en prendre soin, il faut l’entretenir. Prendre souvent de ses nouvelles, en vous demandant comment vous allez réellement. Lui offrir des cadeaux, des moments de bien-être. Prendre du temps pour lui, donc pour soi. 

Ça me semble assez abstrait ce que je dis, mais j’espère que vous comprenez. Parce qu’en prenant soin de vous, vous améliorez votre relation à votre corps (même si ça se fait de façon très petit à petit). Et du coup, la dysmorphophobie est plus « facile » à gérer, à contrer. Je dis facile entre guillemets, car je sais bien que ça n’est jamais facile.

9 - Les vêtements aussi sont vos alliés

Je trouve que les vêtements ont vraiment eu un rôle dans ma guérison. Ça fait d’ailleurs partie de prendre soin de son corps. Offrez à votre corps des vêtements dans lesquels il se sent bien. Si vous voyez des vêtements qui ne sont pas à la mode, mais dans lesquels vous vous sentez bien, alors prenez-les. Si vous voyez des vêtements à la mode, mais dans lesquels vous vous sentez mal, ne les prenez pas. Des vêtements, c’est fait pour vous aller. C’est à eux de s’adapter à vous, pas à vous de vous adapter aux vêtements. D’ailleurs, débarrasse-toi de tes vêtements trop petits. Si tu es en reprise de poids, les garder dans ton placard représente un véritable déclencheur. Même si tu les gardes « au cas où ». Tu gardes donc dans un coin de ta tête la possibilité de rechuter.

Pour trouver mon style, j’avais fait un tableau Pinterest où j’enregistrais des idées de tenues. Et je m’étais abonnée à des comptes Instagram de boutiques de fringues. 

Autre point par rapport aux vêtements, je divague un peu, mais ça peut être lié à la dysmorphophobie, parce que parfois quand on essaie un vêtement et qu’on se rend compte que la taille qu’il fait est supérieure à celle qu’on pensait faire, ça peut déclencher de la dysmorphophobie. Les tailles ne sont pas significatives. D’un magasin à un autre, il peut y avoir une différence réelle de 2 tailles pour l’appellation « 38 ». Pour la petite anecdote, j’ai bossé au siège d’une boîte de lingerie. Et la modéliste utilisait toujours des patrons toujours trop petits. Plein de femmes me faisaient le retour que ça taillait trop petit. Certaines culpabilisaient… Pourtant, le problème, ce n’était pas leur taille. C’était le patron trop petit. Sauf qu’en entreprise, pour changer des modèles, c’est long parce que ça passe par de nombreux process. Donc vraiment, ne culpabilise pas pour des histoires de taille ! 

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

Voilà pour les quelques conseils. 

Globalement, la dysmorphophobie est très liée à l’acceptation de son corps, au travail sur les croyances erronées par rapport à l’apparence. Donc je t’encourage à travailler sur ça, avec un thérapeute. Moi j’ai aussi fait le programme ButterflyBody qui permet de travailler sur ça. Mais j’espère que déjà, ce petit épisode t’aura apporté de l’aide, au moins te rassurer quelques instants.

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, Peur du poids, 0 commentaire
Rapport à l’argent & TCA : quels liens ?

Rapport à l’argent & TCA : quels liens ?

Rapport à l’argent & TCA : quels liens ?

Pourquoi vous parler du rapport à l'argent dans votre TCA ?

Je vous explique le contexte du pourquoi j’aborde ce sujet :

Début février, à l’occasion du lancement de mon roman « L’anorexie, mon bouclier mortel », j’ai partagé plusieurs extraits sur Instagram en story. Et j’ai partagé notamment un passage que voici :

livre-histoire-vraie

- Roman autobiographique -

L'anorexie, mon bouclier mortel

Découvre tout mon combat contre les troubles alimentaires dans mon livre témoignage sur l’anorexie. Je te raconte tout mon combat, du moment où je suis tombée dans la maladie jusqu’à ce que j’en sorte totalement.

Sur ce passage, j’ai eu plusieurs messages de personnes qui ont été interpellés par le côté financier, parce qu’ils se sont reconnus. De ce fait, j’ai voulu savoir où se situait la majorité par rapport au côté financier, donc j’ai lancé un sondage. J’ai d’abord demandé « As-tu vu une anxiété croissante liée à l’argent depuis que tu souffres de ton TCA ? » Et j’ai eu 74% de oui.

Et la seconde question était de savoir plus exactement quel rapport vous avez avec l’argent. J’ai eu 37% de personnes qui ont coché la case « J’essaie de ne rien dépenser ». 8% qui ont choisi l’option « Je dépense n’importe comment ». 38% qui m’ont dit « j’oscille entre les deux ». Et du coup, ça nous laisse 17% de personnes qui n’ont pas de relation « malsaine » avec l’argent. 

Mais de ce fait, ça faisait quand même une majorité et j’avais plein de choses à partager à ce sujet parce que je me suis moi-même posé beaucoup de questions.

Mon expérience avec l'argent pendant mon anorexie

Pour parler un peu de mon expérience, j’ai vu personnellement une anxiété croissante liée à l’argent au fil du temps où je sombrais dans la maladie. De base, je suis quelqu’un d’épargnante, mais là, ça prenait des dimensions vraiment presque maladive. J’étais radine maladive, mais surtout en ce qui concerne dépenser pour moi. J’en étais à un point où je me chauffais pas, je restais dans le noir pour pas utiliser d’électricité, j’utilisais peu d’eau chaude… Et tout ça en 2015, donc c’était pas les tarifs qu’on a aujourd’hui. 

Pendant deux ans, je dépensais le moins possible, j’économisais presque au moindre centime… Et du coup j’ai mis pas mal d’argent de côté. Puis, j’ai eu des compulsions alimentaires qui ont pris une « violente » (j’en parle dans mon article sur la faim extrême). Et là, je dépensais sans compter parce que je perdais comme le contrôle de moi-même. Et donc toutes mes économies, elles s’envolaient en quelques minutes dans des compulsions alimentaires. J’en avais super honte d’ailleurs, j’avais cette sensation de gâcher de l’argent. Et avec le temps, et notamment en sortant petit à petit de la restriction, j’ai eu des réflexions sur mon rapport à l’argent. Et je peux même dire que ç’a fait partie de mon processus de guérison (c’est pour ça que quand je dis que la guérison est multidimensionnelles, c’est qu’il y a plein de micro facettes, qui dépendent de l’histoire de chacun évidemment). 

Comme vous avez été plusieurs à me dire que vous avez remarqué que vous étiez ultra-stressé avec l’argent, que vous étiez devenu beaucoup plus radins et trop économes… Je me suis dit que ce serait intéressant de vous partager mes réflexions ! 

Quels liens possible entre rapport à l'argent & TCA ?

Je détiens pas de vérité absolue, c’est vraiment que mon point de vue. D’ailleurs, j’en avais parlé auparavant, ni même avec des professionnels, c’est vraiment issu de mes moments d’introspection. Donc peut-être que vous vous y retrouverez, peut-être que ça vous aidera, peut-être pas… Prenez ce qui vous convient 🙂

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à dire que mon but ici c’est pas de donner des conseils financiers, c’est plutôt de parler de cette relation entre argent et TCA. Je sais qu’il y a pas mal de choses à dire d’ailleurs sur ce sujet, notamment sur le fait que la guérison peut être coûteuse, elle l’est d’ailleurs. Mais je vais pas parler de ça dans cet article, je vous avais déjà dit d’autres fois qu’il existe les aides d’ALD. Mais vraiment c’est pas le but ici. Et je sais également que les TCA peuvent engendrer des problèmes d’argent, notamment à cause des compulsions. Mais même chose, dans cet article je vais vraiment m’attarder sur la relation restrictive à l’argent.

Je ne pense pas qu’on puisse parler de symptôme, et d’ailleurs on ne peut pas mettre tout sur le dos du TCA. Comme je vous disais à la base je suis une personne économe, épargnante. Et je pense que d’ailleurs j’avais un terrain pour développer du coup de a restriction budgétaire à cause de mes TCA et de mon tempérament épargnant. 

Donc selon mes réflexions, quels sont les liens possibles entre restriction financière et TCA ? 

1 - Anxiété & prévisions pour l'avenir

Lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire, on est souvent très anxieux, sur de nombreux sujets ! (J’ai d’ailleurs fait des livres sur la thématique de l’anxiété dans les TCA). Et quelque part, le fait de garder de l’argent de côté apporte un sentiment de sécurité qui vient répondre à cette anxiété. Souvent les personnes qui souffrent de TCA ont de grandes inquiétudes concernant l’avenir, ils anticipent toujours le futur. Épargner, notamment à un point où ça devient maladif, c’est une façon de répondre à cette peur de l’avenir. 

2 - Mécanisme similaire à la restriction alimentaire

Le fait de se restreindre financièrement, c’est comme la restriction alimentaire. Je ne sais pas si vous aviez déjà ressenti ça, moi c’est quelque chose que j’ai d’autant plus expérimenté en phase de lune de miel, pendant les premiers mois de restriction : le sentiment de maîtrise, de puissance, de supériorité vis-à-vis des autres, d’avoir ce sentiment de mieux faire que les autres. Tout ça, on le retrouve aussi dans le rapport à l’argent : quand tu épargnes et que tu augmentes ton apport financier sur le côté alors que les autres dépensent, selon toi, pour des choses inutiles ; ou pour lesquels, selon toi, ils pourraient se passer. C’est vraiment la même chose avec l’alimentation. Moi je me disais « j’arrive à ne pas manger de sucreries alors qu’eux en prennent. »

Il y a vraiment un lien qu’on peut remarquer souvent entre rapport à l’argent et rapport à son alimentation. Souvent, les personnes qui souffrent de boulimie & hyperphagie vont avoir plutôt tendance à faire des achats compulsifs. Les personnes qui sont dans la restriction pure ont tendance à être dans l’épargne poussée. Et souvent quand tu as de la restriction – compulsion ; tu oscilles parfois entre les deux. Encore une fois, c’est pas une vérité absolue et je serais super intéressée d’avoir retour à ce sujet. 

3 - La relation (compliquée) aux autres

Un autre argument qui pourrait expliquer qu’il y a un lien entre le TCA et l’argent, c’est le fait que souvent, quand on souffre de TCA, on a un rapport compliqué aux autres. Peut-être que tu te trouves toujours moins bien que les autres, en deçà des autres, que tu mérites moins que les autres. Peut-être que tu as peur aussi d’être rejeté par les autres. Moi, c’était mon cas. Et en fait, je préférais dépenser mon argent pour les autres plutôt que pour moi. Par exemple, pour Noël, dès le mois d’Octobre, je me préparais une liste d’idée par personne pour trouver LE cadeau qui plaira à mes proches. Et pour eux, j’étais prête à dépenser, bien plus que pour moi-même. Parce que je me disais qu’au moins ce serait utile.

Donc ça peut s’expliquer par le fait que je m’estimais moins que mes proches (donc problème d’estime de soi). Mais pour moi, il y a aussi le fait de répondre à la peur d’être rejeté, exclus. Je pense qu’inconsciemment, je me disais que si je leur faisais LE cadeau qu’il leur ferait trop plaisir, je serais moins rejeté. C’était aussi une façon de me démarquer, et je pense qu’à travers mon TCA, peut-être que parfois je cherchais à me démarquer parce que j’avais la peur d’être oublié, qu’on ne me porte plus d’attention.

4 - des raisons biologiques ?

Avec un trouble alimentaire restrictif, tu ne réponds pas aux besoins de ton corps. Ton corps te demande à manger, mais tu n’y réponds pas. Il pense donc qu’il est dans un environnement où les denrées alimentaires ne sont pas disponibles, comme lorsque c’était la famine. Ton cerveau se pensant dans un climat de famine, donc un climat de danger puisque le but du corps c’est de te maintenir en bonne santé et en vie, il va donc être dans l’optique de cumuler les ressources nécessaires à sa survie. L’argent fait partie des ressources nécessaires à la survie. C’est que les Hommes ont fait lors des périodes de grandes famines ou de guerres. Moi je me souviens que ma grand-mère m’avait raconté que pendant la guerre mondiale, ses parents cachaient des billets derrières des briques de la maison. Donc en fait, c’est une réponse biologique du corps qui veut garder de l’argent parce qu’il se croit en manque de ressources puisqu’il est restreint sur ses besoins primaires.

Je sais pas si vous avez bien compris cet argument-là, évidemment encore une fois, c’est pas une vérité absolue. Mais moi je la trouve pertinente et très intéressante. Parce que ça veut aussi dire que c’est quelque chose qui se régularise lorsqu’on sort de la restriction, et d’ailleurs, même si je reste une personne économe, je ne suis absolument plus comme avant, je dépense pour moi, je sais me faire plaisir et je ne me restreins plus niveau argent. D’ailleurs, ne plus se restreindre ne veut pas dire que je dépense n’importe comment pour autant. Tout comme ne plus se restreindre en termes d’alimentation ne veut pas dire que vous allez manger n’importe comment.

5 - Entrer dans les cases de la société

Une autre théorie ou possibilité qui explique le lien entre argent et TCA, c’est aussi que, tout comme le fait d’être mince, être économe, c’est quelque chose qui est valorisé dans notre société. Donc encore une fois, être économe est une façon d’entrer dans les cases acceptées et valorisées par la société. 

Après, attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas mettre de l’argent de côté. Si vous le pouvez, c’est bien de le faire, de s’assurer une petite sécurité. Mais quand ça va dans l’excès, à l’encontre de votre bien-être, que ça devient une obsession, bah c’est là où c’est problématique. 

6 - Manque d'estime pour soi

Ensuite, j’en ai parlé quand j’ai donné le point sur le rapport aux autres, mais le côté restriction financière peut aussi venir du fait que vous avez tellement peu d’estime pour vous-même, que vous pensez de pas être digne d’avoir du confort chez vous, de vous acheter ce dont vous avez besoin, de vous faire plaisir. 

7 - TOC & obsessions

Dernier point de mes réflexions, c’est que les TCA sont souvent associés à une quête de perfectionnisme et de contrôle. Et souvent, tout ça, ça va vraiment au-delà de la nourriture et du poids. Moi, je me souviens que vraiment je contrôlais toutes les parties de ma vie : professionnels, matériel, administratif, ménage, et évidemment le côté financier. Donc finalement, c’est aussi une extension du TCA qui se manifeste par d’autres TOC, d’autres obsessions qui peuvent mener à des comportements extrêmement économes ou à une réticence à dépenser de l’argent, même pour des besoins de base.

Comment j’ai fait pour faire évoluer ma relation à l’argent ?

Bah, déjà, j’ai pris conscience qu’il y avait un rapport entre ma façon de gérer mon alimentation, soit mon TCA, et ma relation à l’argent.

Donc la première chose, c’est que je vous invite vraiment à vous questionner, et à vous demander : Quelle est votre relation à l’argent ? Qu’est-ce que tu ne t’autorises pas à acheter (au-delà de la nourriture) ? Pourquoi ? Vois-tu un lien entre ta relation à l’argent et ta relation à l’alimentation ? 

Ensuite, moi mon copain m’a beaucoup aidé dans mon rapport à l’argent parce qu’en fait, souvent je lui demandais ce qui lui ferait plaisir comme cadeau, et il me disait souvent qu’en fait, lui, dès qu’il a un besoin ou une envie, il va se l’offrir. Alors, évidemment, c’est pas toujours possible, ça dépend aussi de ce qu’on gagne dans la vie. Donc évidemment, c’est pas non plus à l’infini cette règle qu’il se donnait. Mais rien que le fait de m’avoir dit ça, moi j’ai eu un déclic de me dire « ah ouais? On peut vraiment voir l’argent et les cadeaux comme ça ? ». Parce que moi dans ma tête, les seuls plaisirs que j’avais c’était en décembre (puisque j’ai mon anniversaire & Noël comme tout le monde en décembre), et surtout, c’était les autres qui me faisaient un cadeau. C’était impensable pour moi de me faire un cadeau.

Et il m’a incité à apprendre à me faire des cadeaux. Au début, je culpabilisais de fou ! Presque je me justifiais, je me disais que c’était rentable, que j’allais beaucoup utiliser ce que je m’étais acheté. Ou alors je me disais « bah du coup, je n’achèterais pas ça », vraiment comme avec la nourriture. J’insiste sur le fait que je ne parle pas d’acheter à tout-va, et d’acheter des choses chers. Je me faisais des petits cadeaux comme des stylos, des bougies, des trucs que je trouvais chez action, même des fleurs ! Après parfois c’était plus gros cadeaux. Mais je trouve qu’apprendre à s’offrir des choses pour se faire plaisir c’est important, en tout cas, ça a fait partie de ma guérison. 

Et au-delà du côté cadeau, j’avais du coup un gros stress à compter le moindre centime, ces stress-là sont partis avec la restriction. Mais au-delà de ça, j’ai appris durant ma guérison que j’avais de la valeur, que j’avais besoin de prendre soin de moi, j’ai appris à être davantage bienveillante avec moi-même et de ce fait j’ai arrêté d’être aussi exigeante avec moi-même, de toujours passer les cadeaux des autres avant moi, de m’empêcher de me chauffer, de m’accorder uniquement la plus basse qualité, etc. J’ai vraiment peur que ce soit mal vu cet article, parce que j’ai peur que vous vous dites « bah elle est marrante mais je ne gagne pas bien ma vie, c’est compliqué ». Je sais vraiment. Moi cette année, c’était compliqué financièrement et c’est sûr, j’ai dû faire des concessions mais je savais quand même m’accorder des petits plaisirs ou ne pas être trop dure avec moi-même. C’est vraiment une question d’extrême en fait. Je sais pas si vous voyez ce que je veux dire, j’ai l’impression que c’est peut-être un peu flou.

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

En tout cas, j’espère que cet article vous a plus, et vous a quand même donné quelques réflexions, quelques pistes pour vous-même avancer dans votre rapport à l’argent si c’est quelque chose qui vous questionne. Peut-être que ça vous parlait pas, c’est aussi pour ça que je dis que chaque chemin de guérison est différent puisqu’on a tous nos propres problématiques et histoire, et contexte. Mais c’est vrai que j’avais envie d’en parler depuis longtemps, mais comme c’est un sujet tuchy, je ne l’avais pas fait. Et vous avez été plusieurs à me demander d’en parler, donc c’est chose faite ! 

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Publié par Norainnoflower dans Mieux connaître, 2 commentaires
J’ai écrit un livre témoignage sur mon combat contre l’anorexie

J’ai écrit un livre témoignage sur mon combat contre l’anorexie

J’ai écrit un livre témoignage sur mon combat contre l’anorexie

Je vous ai annoncé dernièrement la sortie de mon roman autobiographique, qui est sorti le 12 février 2024 et qui a pour titre “L’anorexie, mon bouclier mortel”. J’avais envie de vous faire un article “coulisse”, où je vous raconte le processus d’écriture, les difficultés que j’ai rencontrées, etc. J’ai ouvert récemment une FAQ en story sur Instagram pour recueillir toutes vos questions, et je vais y répondre dans cet article en y ajoutant les éléments que j’avais envie de vous expliquer.

On est partiiii

Alors, déjà, je voulais recontextualiser les choses : j’ai déjà écrit plusieurs livres en 2023, notamment avec des livres sur l’anxiété & les TCA. Donc c’étaient des livres plutôt pratiques, avec des exercices, uniquement destinés aux personnes souffrant de TCA. J’ai ensuite écrit un recueil de texte inspirant, publié en juin 2023, qui s’appelle Des mots pour fleurir. Même chose, il est destiné aux personnes souffrant de TCA uniquement. Mais ce roman autobiographique, même en ayant écrit d’autres livres auparavant, il a représenté beaucoup plus pour moi. C’est un énorme projet. J’y retrace tout mon parcours, et pour le coup, il est évidemment destiné aux personnes souffrant de TCA, mais aussi à leurs proches, à mes proches et à toutes les personnes souhaitant comprendre ce que c’est de se battre contre un trouble alimentaire.

Que veut dire roman ? C’est une fiction ou la réalité ?

Alors c’est la réalité, puisque c’est mon histoire, qui est réelle. C’est un roman autobiographique qui retrace tout mon combat contre l’anorexie, et plus globalement contre les troubles alimentaires : du moment où je suis tombée dans la maladie jusqu’à ce que j’en sorte TOTALEMENT.

Pourquoi tu as eu envie d’écrire un livre ?

En fait, j’ai toujours aimé écrire. Depuis que je suis petite, l’écriture ça a toujours été mon refuge. Dans les premiers métiers que j’ai voulu faire, c’était écrivain et scénariste. Et j’avais écrit un petit livre à la main quand j’avais 9 ans, puis un autre sur l’ordi quand j’avais 13-14 ans, mais je ne l’ai jamais terminé. Puis après, j’écrivais des petites histoires… Quand j’étais malade, j’écrivais énormément toutes les pensées que j’avais dans ma tête. Et l’écriture m’a sincèrement aidé. Donc c’est assez naturellement que l’envie d’écriture mon histoire m’est venue.

Tout comme j’ai créé mon blog, mon podcast, mon Instagram… J’ai eu envie de parler de mon histoire pour donner des pistes à ceux qui luttent contre les TCA, les aider à cheminer vers leur propre guérison. Mes autres objectifs avec Norainnoflower, c’est d’aider les proches et de déconstruire les idées reçues qui subsistent autour de ces maladies mentales. Donc à travers ce roman, j’ai envie de m’approcher un peu plus de ces objectifs-là.

Et puis, plus d’un point de vue inconscient, ce livre je l’ai fait dans une démarche thérapeutique, pour me permettre de mettre toute cette sombre période dans un roman et donc de désencombrer ma tête de tout ça, pour me dire que c’est bon, je peux passer à autre chose maintenant.

Autre raison aussi, je l’ai fait pour qu’on se rende compte à quels points j’ai eu de nombreuses phases de désespoir, de difficultés. Parce que parfois on me dit que j’étais plus forte, que j’étais toujours dans cette optique de me battre. Mais je veux que les personnes malades prennent conscience que j’ai été dans les mêmes états qu’elles, que j’ai traversé de nombreuses phases obscures et pourtant, j’en suis sortie, donc c’est possible.

Ça t’a pris combien de temps pour l’écrire ?

C’est difficile de donner une temporalité précise, mais vraiment énormément de temps. Après, c’est un roman qui fait 100 000 mots, donc en format “livre”, comme le mien, ça représente près de 400 pages. Donc c’est un bon roman quoi. Mais ça m’a pris vraiment énormément de temps. Pour contextualiser, je l’ai commencé à l’annonce du confinement en Mars 2020. Là, j’avais écrit en 3 semaines, environ 40 000 mots. Et je pensais l’avoir terminé, je pensais être guérie également. Mais en fait, j’étais en quasi-guérison, donc j’ai rechuté entre-temps. Et je l’avais gardé dans un coin de ma tête parce que je savais que j’allais le sortir, je ne voulais pas abandonner. En janvier 2023, j’ai repris l’écriture ; donc 3 ans s’étaient écoulés, 3 ans où j’avais fait un énorme travail de déconstruction de nombreux mécanismes, de construction de ma propre identité, de guérison de blessures profondes. J’ai relu ce que j’avais écrit en 2020, et je me suis rendu compte à quel point j’avais évolué. C’était dingue, j’avais beaucoup plus de recul en janvier 2023. D’autant qu’ayant ce projet en tête de sortir ce livre, j’ai passé l’année 2021-2022 à écrire de nombreuses notes des choses qui m’étaient passées par la tête, des prises de conscience, de recul, etc. Donc j’ai repris l’écriture de zéro, mais évidemment en gardant le même fil chronologique des trois premières années, mais pas du tout avec le même point de vue. Et je suis très contente de ne pas l’avoir publié en 2020 parce que là, j’offre une vision beaucoup plus saine, non influencée par des pensées de la maladie, et avec une grosse prise de recul sur les difficultés que j’ai rencontrées, les étapes par lesquelles je suis passée, etc.

Donc, j’ai commencé en 2020, il est sorti en 2024. Mais je n’ai pas pris 4 ans à écrire. J’ai pris 4 ans de réflexion, mais en temps d’écriture, je dirais 6 bons mois. Après l’écriture, il y a une énorme phase de réécriture, d’amélioration, de correction, etc. Et ça, ça m’a pris de nouveau 6 mois. C’est vraiment un énorme travail où j’ai parfois consacré l’entièreté de mes journées pendant des semaines.

L’as-tu écrit seule ?

Oui, je l’ai écrit seule. Initialement, je voulais intégrer la vision de ma mère. Mais finalement, je l’ai fait seule et ça fait partie justement de mon processus de guérison en fait. Je parle beaucoup de mon rapport à ma mère, de mon détachement à ce qu’elle pouvait penser de moi dans mon livre. Donc cette décision a fait partie de ce processus d’émancipation on va dire.

Je l’ai écrit seule, mais par contre, à la différence de mes autres livres, j’ai pris une équipe de bêta-lecteurs et de correctrices. Et ça a été une très très bonne décision. Car comme je l’ai dit, j’ai travaillé sur ce livre depuis 2020. Donc j’avais comme la tête dans le guidon, et c’était important d’avoir des points de vue extérieurs. J’ai donc eu 4 bêta-lectrices, que je ne connaissais pas, aussi très important pour avoir leurs retours honnêtes. J’ai eu de très très bons retours. L’une d’elles souffrait de TCA et elle m’a dit combien la lecture l’avait aidé. Ensuite, j’ai pris 3 correctrices. Pour ce livre, contrairement aux autres où je faisais moi-même la couverture, là j’ai choisi de prendre une graphiste car je souhaitais un dessin personnalisé, unique, qui représente bien le titre et ce que l’anorexie a été pour moi en quelque sorte.

Est-ce que le livre s’adresse uniquement aux malades ?

Alors non, pas du tout. Comme je le disais en introduction, ce livre est différent des autres que j’ai pu écrire. C’est vraiment un roman autobiographique qui s’adresse à n’importe qui.

Il s’adresse aux personnes malades puisqu’ils montrent toutes les étapes par lesquelles je suis passée pour en sortir, les réflexions que j’ai eu… Mais ça peut aussi leur permettre de se sentir mieux compris, de comprendre aussi des choses de la maladie.

Il s’adresse à leurs proches puisque si les proches comprennent mieux ce que la personne malade vit, bah ils pourront être de meilleurs accompagnants.

Il s’adresse à mes proches puisque je voulais leur montrer ce que je vivais lorsque j’étais malade. Quand j’étais malade, je ne savais pas toujours exprimer, j’ai eu des comportements parfois loufoques et je voulais qu’ils comprennent qu’il s’agissait bien d’une maladie.

Et puis, il s’adresse à toute autre personne désirant mieux comprendre ces maladies. Dans mes bêta-lecteurs & correctrice, une seule souffrait de TCA. L’une de mes bêta-lectrices m’a dit que je l’avais sincèrement aidé puisqu’elle s’est toujours sentie mal dans sa peau et ça l’a aidé dans son rapport au corps. Une autre Bêta-lectrice m’a dit qu’elle aimait beaucoup les romans d’histoire vraie, qu’elle a apprécié l’authenticité du témoignage. Une de mes correctrices m’a dit qu’elle a beaucoup appris sur la maladie, qu’elle ne s’imaginait pas tout le combat que c’était. Donc voilà, c’est vraiment un roman ouvert tout public.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile à écrire ?

Alors, il a eu pas mal de choses difficiles à écrire. Et en fait, le plus dur n’était pas tant au moment de l’écriture, c’était dans la phase de relecture & d’amélioration. Parce que c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience que des proches allaient lire ça. Et ce qui est difficile, c’est vraiment la peur du jugement, la honte, la peur d’être incomprise encore une fois, alors que j’en suis sortie. Mais dans mon livre, j’ai vraiment parlé sans filtre, avoué des choses que j’ai faites quand j’étais malade et dont je ne suis pas fière. J’explique toutes ces choses que j’ai faites et dont des personnes ignorantes des TCA pourraient qualifier de “fou”.

Ce qui a été difficile aussi, c’était de parler de ma relation avec ma mère. C’est un sujet assez récurrent tout de même, et j’avais toujours peur de dire des choses qui pourraient lui faire mal, parce que je savais qu’elle allait lire le livre. Et puis j’ai un chapitre que je déteste. J’ai relu mon livre une vingtaine de fois, peut-être même plus, pour l’améliorer, etc. Et à chaque fois que j’arrivais sur ce chapitre, je me disais “oh noooon”. Et non pas parce qu’il est plus mal écrit que les autres, mais parce qu’il est douloureux, dérangeant pour moi. Ce chapitre s’appelle d’ailleurs “profondeurs abyssales”, c’est un chapitre où je parle d’un trauma d’enfance et donc voilà, c’est pas simple, évidemment… même après tout le travail que j’ai fait dessus.

Te replonger dans ces moments si douloureux ne t’as pas trop perturbé ?

Ça dépend quand. Lorsque je l’ai écrit en 2020, je ne le savais pas, mais je n’étais pas totalement guéri. Et quand je passais ma journée à écrire, je me plongeais dans les mécanismes de la maladie. Et une fois ma journée d’écriture terminée, j’avais du mal à faire la part des choses, entre mon “passé” et le présent. Par contre, quand j’ai repris l’écriture en 2023, ça a été beaucoup mieux car j’avais eu une coupure, un vrai recul sur la maladie, j’étais guéri. Donc ça ne m’impactait pas vraiment. Sauf pour le chapitre “Profondeur abyssale”…

Est-ce que tu as absolument tout dit ?

Elle est intéressante cette question, parce que justement, comme pendant presque deux ans j’ai noté toutes mes idées, j’avais un nombre incalculable de choses à dire. Mais, le but c’est pas de TOUT dire sans oublier le moindre détail. Et d’ailleurs, parfois j’ai des souvenirs où je me dis “mince, je l’ai pas dit ça dans mon livre”. Mais c’est pas grave parce que personne ne va le lire en se disant “elle a oublié de parler de tel souvenir”, en réalité, il n’y a que moi qui ai tous ces souvenirs en tête. Et je pense que justement, il faut savoir s’arrêter tant que le ou les messages principaux que je voulais faire passer y sont consignés.

Mais par contre, j’ai parlé de toutes les dimensions de la maladie que j’ai traversée : la phase où je tombe dedans de façon implicite, la phase de lune de miel où je suis à moitié dans le déni, les phases où je mets en place pleins de choses, celles où je sombre totalement, les phases de compulsions alimentaires & de faim extrême, la phase où je reprends du poids, la dimension vie sociale & rapport aux proches, la dimensions rapport à mes parents et surtout à ma mère, le dimension psychologique avec le gros travail que j’ai fait, la relation de couple avec un trouble alimentaire, la dimension où j’en sors et où je suis nostalgique, la phase de quasi-guérison, la rechute, la guérison totale… Bref, je parle de tous les aspects que j’ai traversés.

Est-ce que tu as rencontré des difficultés ?

Alors, honnêtement, j’ai rencontré pas mal de difficultés, plus que ce que je n’aurais imaginé.

Alors, au niveau de l’écriture, j’ai déjà parlé de mes difficultés. Mais c’est vrai que c’était un gros travail de recherche et de prise de recul que j’avais fait finalement au fil de ma guérison, à travers mes séances de psy, à travers des conversations avec mes proches… ça m’a demandé une vraie organisation chronologique au niveau de toutes mes notes. Mais c’est parce que j’ai choisi de faire un roman un peu « prise de recul », je ne voulais pas simplement relater les faits, je voulais plus de profondeur, inviter à la réflexion en fait.

Une autre difficulté, c’est de mettre un point final. Parce que justement, on se dit toujours qu’on peut mettre telle chose, telle autre chose. Et puis, mettre un point final sur un projet que tu as commencé plusieurs années avant et qui occupe ton esprit pendant des mois, ça fait peur. En fait, c’est comme lorsqu’on guérit des TCA d’ailleurs, ça fait peur de se confronter au vide que ça va faire. Bah là, c’était la même chose pour moi. Je savais que du moment où j’allais mettre un point final, je n’avais jamais été aussi proche de la fin, j’allais mettre le point final de mes années de TCA. Donc ce petit point final, il a représenté beaucoup pour moi, et ça n’a pas été facile de le faire.

Une très grande difficulté, ça a été la phase d’optimisation. En fait, quand on met le point final, j’ai eu autant de temps d’optimisation que d’écriture. Donc c’est à dire que j’ai eu tous les retours des bêta-lectrices, je n’en ai pas eu d’énormes, mais il fallait faire des modifications. Ensuite, avec les correctrices, j’ai eu de nombreuses choses à améliorer : en fait c’est vraiment trouver LE bon mot pour exprimer ce que je veux dire ; mais tout ça, sans répétition, sans alourdir, sans enlever l’essence de ce que je veux exprimer, etc. Et ça c’est un gros gros travail. Mais j’ai fait énormément de progrès au niveau de ma syntaxe. Après, tout ça, c’est quelque chose que tu sous-traites normalement à une maison d’édition, mais j’ai fait le choix de m’autoéditer.

Une autre chose d’ailleurs que j’ai faite moi-même, mais qui est normalement faite par ton éditeur, c’est la mise en page. La mise en page d’un livre c’est spécifique, donc j’ai dû d’abord me renseigner, apprendre et ensuite faire moi-même. Et ça c’était très long, j’ai fait plein de tests d’impression pour voir les rendus de police, de marges, etc.

Très grosses difficultés que j’ai eues également, c’était les 1000 émotions par lesquelles je suis passée haha. Au plus je me rapprochais de la date, au plus j’avais des émotions intenses et très énergivores. J’ai eu des centaines de doutes, de peurs. J’avais peur du jugement, des critiques. Et surtout de la part de mes proches, parce que je dévoile des phases très intimes de ma vie tout de même. Donc le pire, ce n’est pas les gens que je ne connais pas personnellement, c’est vraiment celles que je côtoie régulièrement. Et j’ai certaines personnes dont j’ai sincèrement peur qu’elles le lisent. Parce qu’évidemment, sur certains événements, j’ai ma propre vision des choses, différentes d’autres acteurs de ma famille. Donc j’ai peur de leurs points de vue qu’ils ne comprennent pas le mien. Et j’ai aussi peur que des proches changent leur regard en négatif sur moi à cause de ce que j’ai pu faire durant mes TCA, qu’ils ne comprennent pas en fait que j’étais malade. Ensuite, j’ai un côté perfectionniste donc forcément, je chipote sur énormément de choses. Par exemple, le titre de chacun de mes chapitres a été ultra pensé. Mais après je me suis prise la tête sur la couverture, mon titre, le nombre de mots, la mise en page, la date de publication, ma communication, etc. Eh oui puisqu’encore une fois, comme je m’auto-édite, je fais moi-même toute la communication autour. Alors j’adore ça, c’était d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle j’ai choisi l’auto-édition parce que j’adore ce domaine, créer des contenus, des visuels… mais c’est tout de même beaucoup de boulot. J’avais aussi peur de ne pas avoir bien fait mon livre, puisque j’ai fait le choix de ne lire aucun roman autobiographique dans les TCA, pour ne pas être influencé justement. Mais en fait, c’est débile parce que chacun a son propre parcours, donc je ne peux me baser sur aucun critère pour dire si mon livre est bien fait ou non à ce niveau-là.

Le fait de lire, relire… ce n’était pas simple parce que c’était une lecture émotionnellement difficile dans le sens où quand je relis les passages, j’ai les images associées qui arrivent dans ma tête, où je me souviens et c’est assez dur ça.

Donc voilà, comme vous pouvez le voir j’ai eu beaucoup de difficulté haha

Et quelque chose qui est très dur aussi, c’est le dernier mois avant la publication. Au plus tu t’approches de la date fatidique, au plus tu doutes. C’était terrible. Je relisais des passages, je trouvais ça nul, je voulais changer tel mot, j’avais peur de pas avoir bien fait, etc. Et mes correctrices me rassuraient et m’ont dit que c’est quelque chose de très commun, et que même certaines personnes, une fois leur livre terminé et corrigé, prêt à être publié… finalement ne le publiait pas. Donc c’est quelque chose de normal. Ce qui m’a rassuré, c’est que je n’ai eu que des retours positifs, que ce soit des bêta-lecteurs et correctrices. Donc je me suis dit, “allez Mathilde, tu vas pas faire demi-tour maintenant. Avance, et tu verras. Au pire, il n’y a rien de grave”. Donc j’ai tenu, mais je vous assure que le volcan du stress était en irruption, à son apogée en moi haha.

Est-ce que ça t’a coûté de l’argent ?

Alors oui, encore une fois notamment parce que j’ai voulu faire les choses bien, que j’ai choisi aussi de m’autopublier, donc forcément je dois assumer des coûts qui sont d’habitude pris en charge par une maison d’édition.

Ça a été un long questionnement, car c’est un investissement que je ne suis pas sûre de récupérer puisque lorsque tu vends un livre, tu as peu dans ta poche, il y a les frais d’impression et aussi la commission de la plateforme d’édition. Même si ça reste toujours beaucoup plus que si tu passes par une maison d’édition, c’est peu, donc je ne sais pas si je le rentabiliserai.

Mais je n’ai pas écrit ce livre pour l’argent, je l’ai fait parce qu’il représentait beaucoup pour moi. C’est le plus gros projet de ma vie pour l’instant, et je voulais donc vraiment avoir zéro regret. Donc j’ai investi en tout un peu plus de 1100€, entre les frais de correctrices et de graphiste, et des outils dont j’ai eu besoin pour la communication.

Est-ce qu’il sera disponible en librairie ?

Alors, autour de chez moi, à Lyon, je vais aller en démarcher. Mais par contre, dès que je dois envoyer un livre en librairie par livraison, c’est compliqué. Encore une fois, étant donné que je suis à mon compte, j’ai tous les frais à ma charge. La librairie doit se prendre une part, ce qui est normal. Et en ajoutant en plus les frais de livraison, il me reste zéro. Pire, je dois payer pour qu’on ait mon livre… Donc je ne peux pas me permettre de perdre de l’argent :/ Donc malheureusement, non. 

- Roman autobiographique -

L'anorexie, mon bouclier mortel

Découvre tout mon combat contre les troubles alimentaires dans mon livre témoignage sur l’anorexie. Je te raconte tout mon combat, du moment où je suis tombée dans la maladie jusqu’à ce que j’en sorte totalement.

Pour terminer, je voulais vraiment dire qu’écrire mon roman autobiographique a été une expérience incroyable. J’ai beaucoup appris, tant au niveau personnel que professionnel. J’encourage vraiment toutes les personnes qui veulent écrire parce que c’est réellement bénéfique, thérapeutique, il y a des études qui le prouvent. Même sans se dire que ça sera publié, même si c’est que pour vous, que pour vos proches.

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Publié par Norainnoflower dans Mieux connaître, 0 commentaire
Troubles digestifs dans les TCA (causes et conseils)

Troubles digestifs dans les TCA (causes et conseils)

Troubles digestifs dans les TCA (causes et conseils)

Aujourd’hui, on va parler d’un sujet pas très glamour, mais qui touche la plupart des personnes souffrant d’un trouble alimentaire peu importe le trouble alimentaire (anorexie, boulimie, hyperphagie, orthorexie, alcoolorexie…) : il s’agit des troubles digestifs dans les TCA. Certaines études parlent de plus de 80% des patients touchés, d’autres rapportent 96%, j’ai lu aussi 98%. Bref, peu importe le chiffre, on sait que c’est une majorité, voire la totalité des patients. 

Je pense que c’est un sujet tabou, parce qu’en parler génère sans doute de la honte. Je pense d’ailleurs que c’est pour ça, que j’ai tardé à en parler pour être honnête. J’espère, que cet article sera vraiment utile pour vous : pour vous permettre de vous sentir moins seule, pour mieux comprendre ces problèmes digestifs et pour chopper quelques conseils que je vais vous donner afin de mieux les vivre.

Personnellement, j’ai eu beaucoup de problèmes digestifs quand je souffrais d’anorexie, essentiellement ballonnements et ventre gonflé, gaz, reflux gastrique et douleurs abdominales. Et en fait, je n’en parlais pas, parce que j’en avais honte, j’avais peur du jugement, j’avais peur de ce que les autres pouvaient penser. Donc je restais un peu solo avec ces problématiques, et même si en parler n’aurait pas forcément atténué mes douleurs, juste se sentir moins seule et compris, ça aide parfois. Donc voilà, tout ça pour dire que ce sujet me tenait à cœur. 

Comme je le disais, les problèmes digestifs sont des effets secondaires presque inévitables dans les troubles alimentaires. Donc c’est vraiment tout à fait normal de rencontrer des ballonnements, de la constipation, des reflux gastriques, des gaz, des douleurs abominables, etc. Mais attention, ici, je vais vous expliquer, de façon vulgarisée et simplifier, les causes des troubles digestifs. Néanmoins, je tiens à rappeler avant tout que même si c’est « normal » dans le cadre des TCA, c’est important d’en parler à votre médecin généraliste ou psychiatre. C’est important qu’un professionnel de santé ait un œil sur votre santé. Ici, je vais donner quelques explications générales, or vous êtes unique donc il y a a forcément des paramètres spécifiques à prendre avec votre contexte. Et je ne vais pas donner, ou peu, d’explications précises médicales et de vocabulaires médicaux parce que tout simplement, ce n’est pas mon métier. Donc c’est vraiment très très important de voir un professionnel. L’avis d’un médecin est essentiel pour pouvoir détecter au plus tôt une possible inflammation de votre intestin ou une autre maladie.

Quels peuvent être les troubles digestifs dans les TCA ?

  • Brûlures d’estomac
  • Reflux gastrique
  • Nausée
  • Diarrhée
  • Flatulences 
  • Constipation 
  • Douleur abdominale
  • Intolérances alimentaires temporaires 
  • Plénitude après avoir mangé, même de petites quantités
  • Ballonnements
  • Syndrome du côlon irritable
  • Arrêt intestinal
  • Dysfonctionnement du plancher pelvien
  • Difficultés à avaler

Les causes possibles, liées au TCA, des troubles digestifs

Les problèmes de digestion, de transit peuvent être dus à de nombreuses causes. Chaque trouble, chaque comportement du TCA va impacter différemment votre système digestif, donc les symptômes ne sont pas forcément les mêmes d’une personne à une autre, ça dépend aussi de la “sensibilité de votre corps”. D’ailleurs, même si évidemment le TCA impact énormément le système digestif, il y a aussi une petite part parfois de génétique, ou d’autres paramètres de votre corps qui entre en jeu.

Les carences nutritionnelles

L’une des premières causes de ces troubles digestifs, ce sont les carences. Le corps a besoin de toutes les catégories nutritionnelles pour son équilibre, et dans les troubles alimentaires, bien souvent, certaines catégories d’aliments sont diabolisées (notamment les lipides ou les féculents…). Ainsi, il y a bien souvent une réduction de la consommation, voire une suppression totale de certains types d’aliments. J’ai fait exprès de dire des carences nutritionnelles et pas « sous alimentation », car lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire, on est persuadé de manger assez, et on sous-estime ses besoins alimentaires. Donc si j’avais dit « sous alimentation », beaucoup ne se seraient pas senti concerné. Alors que je suis certaine que beaucoup d’entre vous ont supprimé ou réduit certaines catégories d’aliments. 

Le corps a besoin d’énergie pour vivre, c’est vital, c’est ainsi qu’il fonctionne, et ce depuis des millénaires. Pour cela, il faut lui apporter de l’énergie. Mais lorsque tu ne lui apportes pas cette énergie, comme son instinct est de chercher un moyen de vivre, alors il cherche d’autres sources de carburant, notamment en utilisant l’énergie contenue dans tes muscles (pour vulgariser). Au niveau du système digestif, soit de l’estomac et de l’intestin, tu as des muscles qui sont donc affaiblis. Les muscles situés dans ces zones-là ont pour but de se contracter pour pousser les aliments et les faire circuler. Mais étant affaiblie, la circulation des aliments est beaucoup plus lente. 

Il faut bien comprendre que lorsque tu souffres d’un trouble alimentaire et notamment restrictif et/ou compensatoire, ton corps ne recevant pas toutes les énergies qu’il est censé avoir, il est en mode « économie d’énergie ». Et l’énergie qui devrait être allouée à ta digestion est bien en deçà de la normale. Une personne qui souffre de TCA prend entre 5 à 10h pour digérer, contre 1 à 2h pour une personne en bonne santé.

Quels troubles digestifs sont occasionnés par les carences ?

  • Des ballonnements, des douleurs abdominales puisque la nourriture prend plus de temps à être digérée. 
  • Un ventre gonflé puisque la nourriture reste physiquement présente plus longtemps dans ton bol intestinal, cela prend du volume.
  • Constipation, puisque le transit intestinal est ralenti. 
  • Sensation de plénitude même après avoir mangé de petites quantités, satiété qui arrive très rapidement.

Réduction des enzymes digestives et des bactéries intestinales

Ton corps produit des enzymes digestives et des bactéries pour pouvoir digérer les différents aliments que tu lui donnes. Lorsque tu arrêtes de prendre certains aliments (ou réduis fortement leur quantité), le corps diminue voire arrête la sécrétion des enzymes digestives pour digérer ces aliments. Encore une fois, il économise son énergie, il n’a pas le temps de s’occuper de ça puisqu’il doit se concentrer sur les fonctions vitales comme le maintien du fonctionnement de ton cerveau et de ton cœur. Donc, quand tu manges certains aliments, notamment ceux dont tu te restreins, tu vas rencontrer beaucoup plus de difficulté pour digérer. 

Parfois, on peut penser que l’on est devenu intolérant, et la réaction notamment recommandée par ton trouble alimentaire est de ne pas reprendre ces aliments (puisque tu ne sembles plus les digérer). Mais en agissant ainsi, tu maintiens ton corps dans un cercle vicieux, car il a besoin de remanger ces aliments pour reproduire les enzymes et bactéries afin de les digérer. Ce sont dans la plupart des cas des intolérances passagères, qui sont réversibles avec la réintroduction nutritionnelle progressive. Je sais que c’est difficile, et douloureux, mais c’est important de réintroduire ces aliments.

Après, attention, il existe de vraies intolérances, d’où l’importance d’avoir un suivi avec un médecin afin de faire les bonnes analyses pour les identifier. 

Quels troubles digestifs sont occasionnés par cette réduction d’enzymes et de bactéries ?

Comme ce point est très lié au précédent, ce sont les mêmes et donc entre autres : ballonnements, gaz, ventre gonflé, douleurs abdominales, sensation de brûlures d’estomac. 

Alimentation irrégulière

anorexie-constipation

Lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire, on a souvent envie de manger « normalement ». Enfin, je me souviens que moi, c’était vraiment mon souhait. Sauf qu’en fait, aujourd’hui, je sais qu’il n’y a pas de normalité. Mais bref, en théorie, je voulais manger de façon « stable ». Et dans la pratique, ça partait totalement en cacahouète. Mes peurs, la culpabilité, mes règles alimentaires… faisaient que j’avais une alimentation irrégulière. Il m’est arrivé de manger très peu, de sauter des repas, et souvent, de faire des compulsions.

Cette irrégularité entraîne des troubles digestifs, notamment comme la constipation puisqu’il y a une trop faible quantité de nourriture, et notamment de fibre qui permet de digérer. Les douleurs abdominales et les ballonnements sont aussi fréquents puisque le corps est en galère, il doit jongler entre très peu de nourriture et d’un coup une plus grande quantité qu’il n’a pas l’habitude de gérer si vous êtes sujet à des compulsions. Et puis évidemment, si on saute des repas, c’est qu’on sous-alimente son corps, qu’on a des carences nutritionnelles, donc on en revient au point 1 et 2, expliqués précédemment. 

Les comportements compensatoires

Qu’il s’agisse d’hyperactivité, de vomissements, de prise de laxatifs… tous ces comportements sont destructeurs pour votre santé mentale et physique, et pour votre système digestif. 

Les comportements compensatoires forment vraiment un cercle vicieux en altérant davantage le système digestif. Parce que sur le moment même, tu as peut-être la sensation que te faire vomir, prendre un laxatif ou compenser avec du sport va atténuer ton mal-être corporel (que ce soit une sensation de plénitude, de douleurs, de ballonnements…). Mais c’est justement en recourant à ces comportements compensatoires que ces effets indésirables sont produits. Donc c’est vraiment le chat qui se mord la queue. 

Les vomissements et laxatifs interfèrent avec le fonctionnement normal de ton système digestif, provoquant une perte de tonus musculaires, des gaz, des ballonnements et des douleurs abdominales. Les laxatifs et vomissements sont vraiment des comportements très dangereux, qui peuvent aller très loin. Je ne vais pas rentrer plus dans le détail, car là on arrive sur des explications très médicales. Mais vraiment, sur le long terme, ça peut vous amener à des conséquences et effets indésirables parfois amenant à un point de non-retour.

Les vomissements et laxatifs entraînent également une perte des nutriments essentiels, ce qui entraîne des carences et donc on en revient à notre point 1 et 2. 

Pour ce qui est de l’hyperactivité, là aussi, c’est le système digestif qui est impacté. L’hyperactivité diminue la production des enzymes digestives dont on a parlé tout à l’heure, ce qui entraîne un ralentissement de la mobilité intestinale. Quand je parle d’hyperactivité, je ne parle pas forcément des séances de sport ou des longues marches que certaines peuvent s’imposer, je parle aussi de tous les petits mouvements parasites, au quotidien, le fait de se forcer à rester debout, de toujours bouger, faire du ménage, etc. L’énergie qui est allouée à tous ces petits mouvements, c’est de l’énergie en moins pour la digestion. C’est pourquoi vraiment le repos est essentiel dans la guérison. Je sais que c’est difficile, mais vraiment, ça fait partie de votre ordonnance, de votre traitement, votre corps en a besoin. Ce n’est pas un signe de paresse, de manque de volonté… C’est un besoin vital pour votre guérison, donc pour votre vie.

Les produits diététiques

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Les règles strictes sur la nourriture, les croyances erronées sur de nombreux aliments et évidemment, toute la diet culture… font que beaucoup de personnes souffrant de troubles alimentaires vont consommer des aliments diététiques : soit pour couper sa faim, fausser sa sensation de satiété ou privilégier des aliments à faibles calories. Pour info, j’ai énormément fait ça. Et à part gaspiller mon argent, et abîmer un peu plus mon corps, ça ne m’a rien apporté ! (parce qu’il y en a des produits chimiques, du faux sucre, etc dans ces produits-là).

Exemple de ces produits : les chewing-gums sans sucre, les sodas zéro comme le coca zéro pour ne pas le citer, les barres diététiques, les nouilles de konjac, etc… tout ça, va vraiment altérer votre digestion :  

  • Le chewing-gum va vous faire avaler beaucoup d’air et donc créer des sensations de ballonnement et d’inconfort. Sans parler du faux sucre qui fait vraiment mal au ventre. 
  • Tous les produits avec des édulcorants vont irriter votre intestin et créer des gaz, ballonnements et peuvent déclencher de la diarrhée.
  • Les aliments de « remplissage » comme le Konjac entraînent également beaucoup de ballonnement et des gaz dû à leur teneur en fibre trop élevé. 

Le stress, l’anxiété, et tout le brouhaha mental

Le système digestif et le cerveau sont très liés, on dit même que l’intestin est le deuxième cerveau.

L’intestin est très sensible à notre état émotionnel. Si on est stressé, anxieux, le système nerveux sympathique déclenche le mode « combat ou fuite ». C’est ce même système qui s’active quand tu es face à un danger. Ce qui veut dire que ton cerveau, il se met en mode survie, il faut qu’il agisse et concentre le peu d’énergie que tu as pour être prêt à combattre, pour te protéger, car il te croit en danger. Or, les moments des repas, et notamment l’après-repas, sont les moments où la culpabilité, l’anxiété et les peurs se font les plus intenses. C’est donc dans ces moments-là où ton corps est le plus mobilisé pour te protéger. Encore une fois, cela signifie que ton système digestif reçoit moins d’énergie que ce qu’il devrait avoir. 

10 conseils pour atténuer les troubles digestifs

Ce n’est pas parce que je dis que c’est normal que vous ne pouvez rien faire. C’est pourquoi je m’apprête à vous donner quelques conseils. Ces troubles digestifs ne sont vraiment pas évidents à vivre, et les conseils que je vais te donner ne vont pas les éradiquer totalement, mais le but c’est déjà de t’aider à atténuer leurs impacts dans ta vie.

#1 - Accepter

Déjà, le premier conseil c’est d’accepter que ton corps passe par cette phase. Et pour accepter, il faut comprendre pourquoi ton corps agit ainsi, c’est pourquoi je t’ai expliqué tout ça juste avant. Moi, je me répétais que c’était un signe de guérison, notamment les ballonnements, les gaz, le ventre gonflé. C’est le corps qui tente de se reconstruire petit à petit.

#2 - Bouillotte

Le chaud peut aider à détendre votre ventre, donc vous pouvez mettre une bouillotte sur votre ventre.

#3 - La menthe poivrée

La menthe poivrée est également reconnue pour ses vertus digestives. Vous pouvez la prendre en infusion, ou en huile essentielle. Pour l’huile essentielle, il en existe de à prendre de façon orale ou alors en l’appliquant dans un corps gras pour vous masser le ventre avec. Attention à bien vous renseigner sur la prise de l’huile essentielle, il y a parfois certaines contre-indications donc bien demander conseil à un médecin ou pharmacien

#4 - Complément alimentaire

Pensez également aux compléments alimentaires. J’en recommande un en particulier, que je prends chaque année, parfois je fais même deux ou trois cures dans l’année, c’est le magnésium. Le magnésium a de nombreuses vertus, notamment au niveau du stress, du sommeil, de la réduction de l’inflammation et même pour soulager la constipation. C’est un complément que vous trouverez assez facilement dans toutes les pharmacies. Personnellement, je prends celui de Nutri&Co puisqu’il a une très bonne composition, ce sont des spécialistes des compléments alimentaires. Si ça vous intéresse, je vous mets le lien :

Il existe d’autres compléments alimentaires évidemment, je ne vais pas tous les lister. Je ne suis pas forcément pour d’avoir une tonne de compléments alimentaires. J’ai eu une période où je faisais ça, et après, en vrai c’était trop alors que le corps n’assimile pas forcément tout. Le magnésium pour moi c’est un peu la base. Mais n’hésitez pas à demander à votre médecin, il peut vous faire des analyses spécifiques pour déterminer vos carences spécifiques. Mais après, attention aussi aux gélules détox, les gélules qui vont détoxifier votre foie, votre intestin ou quoi. Vraiment, je vous les déconseille. C’est surtout de l’argent gaspillé, et je pense qu’il y a quelque part une envie de « perte de poids » avec ces produits, et c’est clairement pas cette mentalité qu’on veut garder lorsqu’on se bat contre un trouble alimentaire. 

Après, si vous avez un complément alimentaire qui vous a aidé, n’hésitez pas à le mettre en commentaire. Ça peut être sympa de partager ce qui vous aide pour inspirer les autres.

#5 - Positions corporelles

Alors, il y existe des positions qui peuvent vous aider à soulager les douleurs. Et ça, c’est un peu à vous de tester ce qui vous convient. Moi je me souviens que lorsque j’étais allongée dans mon lit, je me balançais doucement de droite à gauche, mais vraiment doucement, et ça me détendait, ça me faisait du bien. Une autre position qui me faisait du bien, c’était la position de l’enfant en Yoga. Alors je ne fais pas de Yoga, mais c’est la seule posture que je connaisse. 

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Ensuite, j’ai appris quelque chose aussi lorsque j’étais à l’hôpital, mais une position qui peut vraiment aider lorsque vous êtes aux toilettes, c’est d’avoir les pieds surélevés, pour avoir les cuisses inclinées. Cette position permet au canal anal de s’ouvrir plus largement et donc d’aider ceux qui souffrent de constipation. Donc pour ça, soit vous prenez un marche pied, soit il existe littéralement des tabourets de toilette. Et en fait, pour l’anecdote, les hommes à la base étaient dans cette position, les premiers hommes qui n’avaient pas de toilette. Le but c’est de reproduire ce genre de position qu’ils faisaient en squat dans la nature. Très glamour, je l’avais dit ! 😉 

#6 - Gestion du stress

Évidemment, la gestion du stress est indispensable pour aider votre corps, votre cerveau à moins être en mode survie. Donc là, il existe de nombreuses techniques, j’en partage plus de 42 dans le livre sur l’anxiété & les peurs liées au trouble alimentaire. Après, ce que vous pouvez faire en quelques minutes, 2-3 minutes, c’est de la cohérence cardiaque avant et/ou après manger. Il existe des applications qui permettent ça, vous tapez « cohérence cardiaque » dans l’App Store. Ensuite, le fait de se masser la mâchoire peut aider, car la mâchoire c’est souvent quelque chose qu’on serre, qu’on crispe sans vraiment s’en rendre compte. Ensuite, le fait de fredonner, de chanter, de faire des vocalises, c’est scientifiquement prouvé : ça permet de libérer des endorphines, les “hormones du bonheur” pour procurer un sentiment de détente. Mais après, encore une fois, l’important c’est de trouver ce qui vous fait du bien à vous. 

#7 - Massages doux

On en a parlé un peu lorsque je vous ai parlé de la menthe poivrée, mais le massage du ventre peut vraiment aider. Souvent on dit que c’est mieux de le faire dans le sens des aiguilles d’une montre. Et le fait de se masser a un double aspect positif puisque ça va vous permettre de prendre soin de vous, de vous reconnecter avec votre corps… et votre corps a vraiment besoin de douceur. 

#8 - Médicaments

Le meilleur traitement reste la renutrition. Mais si vraiment c’est insupportable, encore une fois, je vous invite vraiment à en parler avec votre psychiatre ou médecin généraliste. Il peut peut-être vous trouver des médicaments qui vont vous aider à soulager les douleurs ou à atténuer d’autres effets indésirables. 

#9 - 8 autres conseils

Pour éviter de me répéter, je vous renvoie directement vers mon article sur le ventre gonflé où je partage 8 autres conseils qui sont à prendre en compte pour de nombreux troubles digestif : 

#10 - Le temps

Je sais que c’est presque horripilant quand on dit à quelqu’un qui souffre « laisse-toi du temps ». Non, le temps ne résout pas les choses tout seul. C’est sûr, il faut réintroduire progressivement toutes les catégories d’aliments, arrêter les crises, les laxatifs, les vomissements, etc. Mais parfois, même lorsqu’on tend vers un équilibre, on a toujours de nombreux symptômes désagréables. Mais c’est parce qu’il faut laisser à votre corps du temps. Encore une fois, le TCA est un véritable traumatisme pour votre système digestif et il a besoin de temps pour se réparer. Donc là il faut s’armer de patience, et de bienveillance avec soi ; tout en gardant évidemment un suivi avec un professionnel pour être sûre qu’il n’y ait pas de complication.

- Roman autobiographique -

L'anorexie, mon bouclier mortel

Découvre tout mon combat contre les troubles alimentaires dans mon livre témoignage sur l’anorexie. Je te raconte tout mon combat, du moment où je suis tombée dans la maladie jusqu’à ce que j’en sorte totalement.

En bref je sais que c’est vraiment très difficile tous ces symptômes : les ballonnements, les douleurs abdominales, la constipation, les gaz… Rien que le fait de ressentir rapidement la satiété. Parce que ça veut dire que vous devez manger même lorsque vous ne ressentez pas la faim. Et c’est psychologiquement difficile, je le sais, je suis passée par là. Tous ces symptômes sont aussi difficiles parce que la guérison implique de réapprendre à se sentir mieux dans son corps, alors qu’avec tout ça, tu te sens super inconfortable dans ton propre corps. Mais justement, votre corps vous dit qu’il souffre, qu’il est en train de se réparer, mais c’est donnant-donnant, il a besoin que vous en preniez soin.

Ma sœur a eu un deuxième garçon qui s’appelle Paul, dont je suis la marraine. Il est né fin août, donc c’est encore un bébé là. Et ses premiers mois, il avait énormément de colique, de problèmes de digestion, et il souffrait, il pleurait beaucoup après les biberons. Et je compatissais pour lui, car je me souviens les douleurs que je ressentais quand mon système digestif était en train de se réparer. Donc je me disais :  « woaaaah c’est dur d’être un bébé, tout est en train de se construire, et c’est douloureux ». Et devant ces douleurs qu’il semblait ressentir, bah je lui massais son ventre, je le prenais dans mes bras, je lui parlais doucement pour le rassurer, le calmer, je le balançais doucement pour l’apaiser. Et bah c’est exactement de cette même façon qu’il faut agir avec votre corps, c’est ce dont il a besoin. La prochaine fois que vous avez mal, pensez comment vous agiriez avec un nouveau-né.

J’espère que cet article vous a fait du bien, qu’il vous a aidé. N’hésitez pas à me donner vos conseils, vos retours d’expérience, de choses qui vous ont aidé. Ça peut vraiment être un plus de le partager aux autres.

Je vous souhaite plein de courage, de force, d’ondes positives pour prendre soin de votre corps, il en a besoin, il en a le droit, accordez-vous-le ! ♥️

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, 4 commentaires
L’alcoolorexie : quand l’alcool se mêle aux troubles alimentaires

L’alcoolorexie : quand l’alcool se mêle aux troubles alimentaires

L’alcoolorexie : quand l’alcool se mêle aux troubles alimentaires

Aujourd’hui, je vais vous parler de l’alcoolorexie (parfois appelé alcoorexie en français). Aussi nommé « Drunkorexia » en anglais, il s’agit d’un terme non médical. Il est facile de deviner de quoi il s’agit en décortiquant le mot : il s’agit d’une contraction de deux mots avec « alcool » et « anorexie ». C’est donc lorsque les troubles alimentaires se mêlent à des problèmes d’alcoolisme… C’est quelque chose que j’ai connu lorsque je souffrais moi-même d’anorexie, durant plusieurs soirées. Dans cet article, on voit en détail comment ce phénomène se manifeste et ses conséquences.

Qu’est-ce que l’alcoolorexie ?

Plus précisément, il s’agit de la restriction alimentaire pour compenser les calories ingérées par la consommation d’alcool. La principale raison est la peur de prendre du poids. 

Pourquoi ce phénomène prend de l’ampleur ?

Malheureusement, la société y est pour beaucoup… 

Et cela commence très jeunes ! Lorsque les étudiants commencent à sortir, par peur du rejet, et pour se sociabiliser, ils se sentent comme forcés à boire. Personnellement, quand j’étais étudiante, j’ai déjà entendu des phrases comme « Mais tu ne vas pas ne pas boire quand même ? » « Tu n’as pas envie de t’amuser un peu? » Comme si on ne pouvait pas s’amuser et profiter d’une soirée sans boire…

Lorsqu’on a peu confiance en soi, on est plus facilement influençable, et on peut être amenée à se forcer de boire.

Sauf que quand des préoccupations sur son image corporelle subsistent… cela amène à réduire sa ration alimentaire pour prioriser l’alcool. C’est ainsi qu’apparaît la drunkorexia.

Il semblerait que cette situation touche davantage les femmes, mais des hommes sont également sujets à ce trouble.

Et la culture du régime… on en parle?

Et oui, malheureusement, elle est encore là elle ! 

Malheureusement, ce qui m’avait personnellement amené à avoir ces comportements de réduction de mon apport alimentaire lorsque j’étais amenée à boire, c’était à cause de tous ces articles que j’avais vus sur des magazines féminins…

Combien de fois j’ai pu lire que l’alcool n’était qu’une bombe calorique ? Combien d’articles j’ai pu lire sur les sucres équivalents selon le type d’alcool choisi ? Combien de conseils j’ai pu lire sur les boissons à privilégier pour « limiter les dégâts »…

Lorsqu’on souffre de préoccupations sur son poids et notamment de troubles alimentaires, évidemment que tout ça nous conditionne à diaboliser l’alcool et à réduire encore plus sa ration alimentaire. D’ailleurs, c’est directement le conseil que donnent ces magazines ! Ce qui est dingue, c’est qu’ils donnent des conseils entraînant des TCA et des problèmes d’alcoolémie ; mais sans que ça pose aucun problème…

Attention, je ne dis pas qu’il faut encourager à boire de l’alcool. Cela reste à consommer avec modération. Mais de là à inciter de manger moins, c’est d’autant plus dangereux (on en parle après dans la partie sur les conséquences).

À titre d’indication, une consommation modérée se trouve à 1 ou 2 verres. Elle est excessive lorsqu’elle se trouve à 4 ou 5 verres en 2 heures environ.

Quel lien entre troubles alimentaires & alcoolisme ?

Les deux sont intrinsèquement liés, évidemment. Mais est-ce que ce sont les troubles alimentaires qui entraînent des problèmes d’alcoolisme ou l’inverse ? 

Et bien je dirais que les deux cas sont possibles. Chacun a sa propre histoire, et donc ça dépend de chaque personne. 

Mais une personne qui n’a initialement pas de problèmes avec l’alcool peut en développer à cause des TCA. En effet, lorsque toute source de plaisir est absente à cause du trouble alimentaire, l’alcool peut trouver sa place comme mécanisme de réconfort et d’adaptation. Il faut en avoir conscience pour être vigilant.

Inversement, une personne alcoolique peut être amenée à perde des kilos sans en prendre conscience. Si elle a des préoccupations liées à son corps en sommeil, cela peut se réveiller et développer des TCA.

Ce n’est vraiment pas rare que les deux coexistent malheureusement.

D’ailleurs, si l’on retrouve le mot « anorexie » dans l’alcoolorexie, il peut également s’agit de boulimie, d’orthorexie, ou d’un autre trouble alimentaire ayant des pratiques restrictives. 

Quelle différence entre alcoolisme et alcoolorexie ?

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Toutefois, il y a quand même une différence entre les deux, bien que les symptômes se chevauchent. 

La personne alcoolique n’a aucun contrôle sur sa consommation de boissons et boit très régulièrement, plusieurs fois par semaine. La personne souffrant d’alcoolorexie est davantage dans le contrôle de sa consommation ; et cela se produit de façon plus occasionnelle.

Une dimension importante qui distingue, la personne souffrant d’alcoolorexie est préoccupée par son poids et sa silhouette. Tandis qu’une personne alcoolique peut avoir une silhouette mince, une perte de poids dû à ses comportements liés à la boisson mais sans avoir de volonté d’en perdre ni de préoccupation autour de la teneur en calories des boissons alcoolisées. 

Les signes de l’alcolorexie

Comment savoir si tu souffres d’alcoolorexie ? 

Ici, je vais te présenter plusieurs singes ; mais il ne faut pas nécessairement tous les avoir pour souffrir d’alcoolorexie.

J’ai envie, comme je le fais souvent, de te dire d’en parler à un médecin. Mais le problème, c’est que comme je le disais en introduction, il ne s’agit pas d’un terme médicalement reconnu. Donc ça va dépendre de « l’ouverture » de ton médecin et/ou thérapeute sur ce sujet-là.

Voici quelques signes :

  • Inquiétude latente sur son image corporelle et peur de prendre du poids et/ou volonté accrue de perdre des kilos
  • Restriction de l’apport alimentaire en cas de consommation de boisson alcoolisée (voire restriction d’autant plus prononcée)
  • Compensation par anticipation ou en aval de la prise de boisson par de l’exercice physique, des laxatifs ou des vomissements
  • Calcul de l’apport calorique de la journée pour s’assurer de ne pas dépasser le seuil que tu t’es fixé (en prenant en compte les boissons alcoolisées que tu t’apprêtes à boire)
  • Sauter le repas qui aurait dû se prendre avant et/ou après avoir bu de l’alcool
  • S’imposer de boire une quantité importante jusqu’à aller aux vomissements non volontaires pour régurgiter ce qui a été mangé 
  • Culpabiliser lorsque tu bois
  • Choisir un repas plus faible en calorie le jour où tu vas boire
  • T’assurer de ne choisir que les boissons les plus faibles en calories (et pas selon tes goûts : par exemple, j’adore les cocktails mais je me les interdisais lorsque je souffrais d’anorexie). Dans la même logique : ne prendre que des diluants à zéro calorie pour limiter le nombre de calories

Les conséquences de la drunkorexia

Si réduire son apport alimentaire peut vous sembler être une bonne idée et vous rassurer… sachez que ce n’est que sur le court terme. Car les effets secondaires sont nombreux et les conséquences sont désastreuses sur la santé. 

Les conséquences immédiats, sur le court-terme

Des effets nocifs apparaissent immédiatement, au moment où l’on boit de l’alcool : 

  • Changements de comportements : anxiété due à un sentiment de perte de contrôle, variation d’humeur
  • Attitudes dangereuses : coordination réduite, fonction cérébrale ralentie qui peuvent amener à conduire sous emprise, à des violences physiques…
  • Intoxication : même dans une moindre quantité, l’alcool est assimilé comme un poison pour l’organisme. Ce dernier a besoin de nutriments spécifiques pour traiter l’alcool. Lorsque vous ne mangez pas suffisamment, vous n’apportez pas ces nutriments, pourtant nécessaires, à votre organisme. Ainsi, le corps peut très vite s’intoxiquer. C’est d’ailleurs pour cela que l’on dit que l’alcool « monte plus vite » lorsqu’il n’y a pas de nourriture ; ou que l’on parle « d’éponger » pour manger. D’ailleurs, NON, manger n’est pas tricher. Qu’est-ce que j’ai pu entendre cette phrase débile lorsque j’étais étudiante…

L’intoxication est d’autant plus dangereuse lorsqu’il y a des médicaments en parallèle, ce qui est beaucoup le cas pour les personnes souffrant de TCA qui suivent un traitement comme les anxiolytiques, antidépresseurs, neuroleptiques…

  • Problème de digestion : comme je le disais dans le point précédent, l’organisme a besoin de nutriments pour digérer l’alcool. Déjà avec ces nutriments, c’est compliqué pour le corps, alors imaginez sans… C’est ainsi que des dysfonctionnements arrivent au niveau digestif, avec des ballonnements, des douleurs abdominales, des constipations ou des diarrhées. 
  • Compulsion alimentaire : il est fréquent de manger de façon plus excessive lorsque vous avez bu. Je me souviens que moi, c’était systématique. C’est comme si l’alcool avait le pouvoir de faire baisser la garde de l’anorexie, et ainsi, mon corps pouvait crier famine, je répondais enfin à ses besoins (sous emprise…). D’ailleurs, je me privais de nourriture dans le but de limiter mes calories… mais après j’explosais ce compteur. Et le lendemain, pleinement consciente, je culpabilisais horriblement (alors que j’avais juste répondu aux besoins de mon corps affamé, soit, je n’avais rien fait de mal).
  • Étourdissement : avec un estomac vide, on tombe plus facilement dans les vapes.
  • Black out : c’est-à-dire que tu ne te souviens plus de ta soirée, ou tu te rappelles seulement de quelques brides. Sans alcoolorexie, ça peut arriver. Mais avec un estomac peu rempli, ça arrive encore plus vite. Et ça, c’était systématique chez moi lorsque je souffrais d’anorexie, même avec seulement deux verres (ce qui n’est pas considéré comme excessif QUAND ON A PAS LE VENTRE VIDE).

Les conséquences sur le long-terme

Sur le long terme, les conséquences sont d’autant plus désastreuses, voire vitales :

  • Risques de maladies sur le long terme : à force de répéter ces comportements de prise de boisson excessive, le risque de subir des lésions cérébrales ou au niveau d’autres organes est accru. En résulte des maladies de foie, des problèmes cardiaques, le développement de diabète de type 2.
  • Problèmes dentaires : l’organisme manquant des nutriments nécessaires, il est moins capable de se protéger face à l’alcool qui agresse les dents. De plus, si ces prises alimentaires s’accompagnent de vomissements (volontaires ou non), cela peut agresser l’émail des dents et entrainer des caries dentaires voire le déchaussement des dents.
  • Problème de peau : l’alcool absorbe les vitamines et nutriments dont l’organisme a besoin ; cela accélère ainsi le processus de vieillissement. Des problèmes de peau sont très souvent liés, avec une peau sujette à l’acné. Au-delà des problèmes de peau, on retrouve également des cheveux cassants et fins.
  • Cela peut augmenter le sentiment de mal-être : accroissement du manque de confiance en soi, symptômes dépressifs. D’ailleurs, c’est quelque chose qui arrive immédiatement selon moi. Je me souviens des lendemains de soirée où j’étais de nouveau pleinement consciente et j’étais accablée par la culpabilité de ce que j’avais fait la veille sous emprise, je me détestais…
  • Augmentation du risque de dépendance : Évidemment, ces comportements augmentent le risque de développer une dépendance et de tomber dans l’alcoolisme pur. 

Comment en sortir ?

Si vous vous êtes reconnus dans les signes de la drunkorexia, déjà, le fait d’en avoir conscience et de connaitre les conséquences toxiques pour votre santé et votre vie peut vous aider. 

Ensuite, ne restez pas seul, parlez-en avec vos médecins, vos thérapeutes. Agissez avant que cela ne prenne trop de place dans votre vie.

N’en ayez pas honte, c’est malheureusement un comportement bien plus répandu qu’on ne l’imagine.

Pour ma part, je n’ai pas travaillé spécifiquement ce point-là dans ma guérison. Car bien que cela me soit arrivé, ça s’est fait de façon plutôt rare, je pourrais les compter sur les doigts de mes deux mains, voire sur 3 mains ; bref c’est arrivé moins de 15 fois. C’est en travaillant sur mes troubles alimentaires, et notamment sur les croyances erronées autour de l’alimentation que j’ai pu retrouver une relation saine à ces soirées. 

Personnellement, je bois peu, parce que je n’aime pas ça. Comme je l’ai dit dans l’article, l’alcool est un poison pour le corps, même à très faible dose. Quand je sors, je prends un verre, généralement pas plus, deux tout au moins. Comme j’ai dit, j’adore les cocktails, donc c’est fréquent que je prenne des cocktails non alcoolisés (ce qui montre bien que j’ai travaillé sur mes croyances erronées).

J’espère que cet article vous aura aidé ! N’hésitez pas à me le faire savoir ou à parler de votre expérience en commentaire.

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Publié par Norainnoflower dans Mieux connaître, 1 commentaire
Partie 2 : La vie sans plus aucun trouble alimentaire : c’est comment ?

Partie 2 : La vie sans plus aucun trouble alimentaire : c’est comment ?

Partie 2 : La vie sans plus aucun trouble alimentaire : c’est comment ?

Cet article fait suite au précédent, sur la thématique « la vie après les troubles alimentaires ».

Dans l’article précédent, je vous ai parlé des premiers mois où j’allais vraiment mieux. Mais, si vous l’avez lu, vous avez pu voir que je vous ai donné encore pas mal de difficultés. Parce que justement, rien n’a été magique, et j’ai connu encore de nombreux obstacles. Le fait que j’aborde cette thématique en deux articles, et que le premier était encore assez péjoratif, montre à quel point le chemin de la guérison se construit petit à petit. 

Cette thématique n’a pas pour but de dire comment je m’en suis sortie. Parce que ça, je l’aborde dans l’article sur la quasi-guérison. Et j’explique également dans beaucoup d’autres articles ce qui m’a aidé à en sortir. 

Mais pour être synthétique, j’ai continué de faire un gros travail physiologique sur les causes, notamment avec la thérapie de l’EMDR. J’ai beaucoup beaucoup travaillé mon rapport au corps, à l’alimentation. Je me construis dans une nouvelle ville, à travers mon couple, à travers mes passions… dans une vie où les TCA n’avaient plus leur place. Et c’est comme ça que j’en suis sortie totalement des TCA. 

Bon, c’est vraiment pour synthétiser au max parce que la réalité était bien plus complexe. Mais comme je dis, cet article n’est pas sur le comment, mais sur quelle est ma vie sans trouble alimentaire ?

Donc dans cet article, je vais vous parler de ma vie sans trouble alimentaire. Parce que oui, c’est POSSIBLE ! Après, évidemment, ça reste mon point de vue. Mais je peux affirmer que c’est possible, car moi, aujourd’hui, je n’en ai plus. Et je vais vous parler de cette vie sans trouble alimentaire, comment elle se passe.

Alors, je vais donner mes idées en vrac, je veux dire qu’il n’y a pas d’ordre prédéfini. Je les donne en fonction de ce qui me vient en tête : 

Mon rapport à la culture du régime

Dans le dernier article, je vous avais dit que j’avais eu une période où je ressentais colère et même jalousie vis-à-vis des personnes qui faisaient un régime. 

Aujourd’hui, et surtout après un gros travail de déconstruction des croyances erronées vis-à-vis de la minceur, ma façon de voir ça a totalement changé.

Aujourd’hui, j’ai plus de la peine pour les personnes qui parlent de régime ou qui sont piégées dans ces régimes. Parce que justement, je les vois plus piégés que chanceux. Et je sais au fond de moi (du moins je pense) que ces personnes-là sont surtout en grande souffrance, qu’elles ont un mal-être. Et j’espère qu’elles finiront par trouver comment guérir leur mal-être sans passer par le contrôle de leur corps. Le seul énervement que je pourrais garder (même si en réalité c’est quelque chose qui me passe au-dessus), c’est contre toute l’industrie de la minceur. Par exemple quand je vais voir ou entendre une pub sur un produit qui met en avant des vertus pour maigrir, ça m’énerve parce que je me dis que juste pour se faire de l’argent, ces entreprises gâchent la vie et la santé de millions de gens.

Comment se passent mes repas ?

Bah comme des repas. La nourriture a repris son rôle de me nourrir, de me donner de l’énergie. Parfois je prévois mes repas en amont parce que faut bien que je sache ma liste de course. Parfois, je fais au feeling, selon ce que j’ai, ou je vais au magasin tous les deux/trois jours parce que j’habite en face, et que je ne prends pas le temps de prévoir. 

Je cuisine au gré de mes envies. Je mange mon repas, souvent devant une série avec mon copain, et après je repars à mes activités sans penser à ce que j’ai mangé. Je ne me compare plus à ce que mon copain mange. J’arrive enfin à ressentir mes sensations de faim et de satiété. Donc je me pose plus la question de savoir si c’est une ration normale puisque je réponds aux besoins de mon corps. Et ça j’en suis tellement reconnaissante de enfin parvenir à le faire. Parce que c’est ce qui m’a pris le plus de temps à retrouver ; mes sensations de faim et de satiété. Donc il y a certains jours où j’ai plus faim, d’autres moins. Ça dépend vraiment de mon corps.

Je disais que la nourriture a repris sa fonction de nourriture, mais elle garde cette fonction de se faire plaisir aussi. Et il n’y a rien de malsain à ça. Si pendant énormément de temps ça m’a fait culpabiliser, aujourd’hui, je trouve ça sain de se faire plaisir et même indispensable pour la santé mentale. De base, j’ai toujours été une personne gourmande (avant d’être malade, c’était comme ça). Et aujourd’hui, c’est toujours le cas. Avec mon copain, on aime bien souvent se faire des goûters, des desserts. Pendant longtemps, ça a été source de culpabilité. Aujourd’hui, c’est quelque chose que j’adore. 

Quand j’étais malade, et notamment les premiers mois où j’allais mieux, je me disais que j’avais tellement compté les calories, que je ne parviendrais plus à me détacher de ces nombres. Et bah sachez qu’en fait, aujourd’hui, je ne saurais même plus dire combien fait tel aliment en termes de calorie, tellement c’est sorti de ma tête. Mais ça, pareil, ça m’a pris du temps, parce que j’ai pris du temps à me détacher du fait de compter les calories. C’est l’un des symptômes qui m’est resté le plus longtemps.

Par rapport à l’alimentation, j’ai aussi découvert de nouveaux goûts que j’aimais, et à l’inverse des aliments que je pensais aimer, mais qu’en fait, c’était mon trouble alimentaire qui me faisait croire que j’aimais. Combien de fois maintenant je me dis « mais comment j’ai pu manger ça ? C’est tellement fade ! ».

Est-ce que je ne ressens plus jamais de culpabilité  ?

Dire « plus jamais » serait mentir. Ça peut encore m’arriver, notamment quand on est en vacances, ou après plusieurs repas de fête par exemple. Je peux ressentir une culpabilité, mais qui n’est pas du tout omniprésente. J’ai envie de dire, c’est une petite culpabilité que beaucoup de gens, TCA ou non, peuvent ressentir occasionnellement. En tout cas, ce n’est pas une culpabilité qui va m’occuper l’esprit, et encore moins me faire engendrer des comportements de restriction ou de compensation. D’autant qu’avec mon passif, je sais identifier ces pensées parasites et me dire « c’est ok Mathilde, t’as rien fait de mal », et passer à autre chose. Et peut-être que là, ça vous semble surréaliste. Et pour moi, ça l’a été pendant longtemps. Je rappelle une fois de plus que j’agis comme ça, mais ça s’est fait tellement petit à petit. Ça n’a jamais été linéaire. Mais je vous assure c’est possible. Et je vous souhaite d’y arriver, je suis sûre que vous y arriverez un jour !

Mon rapport au corps

Même chose, après un gros travail d’acceptation corporel, je vois maintenant mon corps différemment. Je le vois plus de façon neutre, dans son aspect fonctionnel plutôt que son aspect « apparence » on va dire. Maintenant je l’accepte, ce qui ne veut pas dire que je l’aime. Il y a encore des fois où je me trouve pas assez bien, où je complexe. Mais pour autant, je ne vais pas vouloir le changer. Je ne suis plus du tout dans cet objectif de perdre du poids. Et d’ailleurs, depuis que j’ai lâché prise sur cette volonté de perdre du poids, de manger de façon contrôlé, je pense que j’ai perdu du poids, ou du moins ; mon poids s’est stabilisé. Je dis « je pense », parce que je ne suis toujours pas remonté sur une balance. Pour moi, ce chiffre n’a plus la même importance. Donc quand je vois des médecins et qu’on me demande mon poids, je dis « je ne sais pas ». Et il y a zéro problème, on ne me l’a jamais reproché. Et je dis « je pense » dû à mon reflet dans le miroir, et à ce que mes proches m’ont dit.

Pour autant, je ne suis pas en mode « je m’en fous de mon apparence ». Les vêtements m’ont beaucoup aidé à accepter mon corps. J’ai pris le temps, et je prends toujours le temps, de trouver des tenues dans lesquelles je me sens bien. Je mets de bijoux aussi, je fais des coiffures. Tout ça, ça m’aide à me sentir mieux dans ma peau. 

Mon corps d’avant ne me manque plus jamais, contrairement aux premiers mois où j’allais mieux. Et d’ailleurs, dans les premiers mois où j’allais mieux, je regardais mes photos de moi malade en me disant que j’étais physiquement bien avec ce corps-là. Aujourd’hui, c’est comme si je n’avais plus le filtre de la maladie, et je prends conscience d’à quel point j’avais un corps malade et que je n’aime pas du tout. 

Mon rapport au sport

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Il faut savoir qu’avant de tomber malade, je n’avais jamais été une grande sportive. J’avais uniquement fait du sport pour perdre du poids durant mes troubles alimentaires. Donc j’avais toujours fait le lien de faire du sport selon ce que je mangeais. Aujourd’hui, je ne fais plus vraiment de sport à proprement parler. J’adore me balader, en musique. Mais ça n’a plus rien avoir avec de l’hyperactivité. Déjà parce que si je ne le fais pas, ce n’est pas grave (je n’ai pas toujours le temps). Et quand je le fais, c’est vraiment dans un objectif de détente, pour sortir le nez de mon travail, pour me balader en musique, généralement 30 minutes. Donc ce n’est vraiment plus du tout dans la même optique.

Je voulais faire du badminton parce que j’adore ça. Mais je n’ai pas trouvé de club. Donc de temps en temps je fais du sport, mais avec des amis, ou c’est de temps à autre. C’est vraiment pour faire une sortie, me détendre, plus du tout pour perdre du poids.

Après, je ne dis pas, je pourrais et devrais peut-être faire plus de sport pour ma santé. Mais je ne veux pas que ce soit une contrainte. J’ai déjà essayé de faire du sport plus souvent, et je ne le tiens pas parce que juste, c’est une contrainte.

Mon rapport aux restos

Aujourd’hui, je ne vois plus du tout les resto comme avant. Avant, je subissais ces sorties. J’angoissais avant d’y aller, je redoutais qu’on m’invite. Maintenant, je peux être à l’initiative de ces restos. Et ça m’est déjà arrivé d’avoir 2 restos sur 2 jours consécutifs (choses impensables avant).

Je ne me restreins plus du tout en amont, en fait, je ne pense même pas au côté alimentaire. Je prends le plat qui me fait plaisir sur place, mais je suis surtout là pour découvrir un nouveau lieu, pour partager un bon moment avec mes proches, et pour profiter du fait que je n’ai pas à préparer le repas. (Et ça, avant, c’était impensable de manger un plat que je ne contrôlais pas).

Mon rapport à mes proches

Aujourd’hui, quand je suis avec mes proches, je suis vraiment avec eux. Avant, j’étais toujours préoccupée par les repas qu’on allait manger. Maintenant je vis pleinement l’instant avec eux. 

Je dois dire qu’au début, ça fait bizarre de voir que mes proches ne se souciaient plus de ma santé. Mais avec le temps, j’ai compris que je préférais ne plus être une source de stress pour eux. Et ce qui fait bizarre aussi, c’est de voir que mes proches qui m’ont accompagné de près durant mon combat, ont oublié des choses sur mes TCA. Genre ma mère, ma sœur… ils ont oublié des moments clés de mes troubles alimentaires. Et ça, ça fait bizarre. 

Vis-à-vis de tous les souvenirs négatifs de la maladie que j’avais, de tous les reproches que je me faisais pour le mal causé à mes parents, à ma sœur, à mes proches plus globalement… j’ai pris beaucoup de recul. J’ai compris que je n’étais pas la maladie. Et ce n’est pas une façon de me trouver des excuses, mais vraiment, le fait de se dissocier de la maladie, de justement savoir que moi, ma personne n’est pas les actions de la maladie, ça fait partie de la guérison. Donc c’est ainsi que j’ai commencé à me pardonner. Même si ce n’est pas toujours évident. Mais aujourd’hui, et aussi avec le temps, ces souvenirs n’ont plus le même impact émotionnel.

Le manque de la maladie

Si dans l’article précédent j’ai pu parler de ce sentiment de manque que j’avais éprouvé les premiers mois, aujourd’hui c’est quelque chose de totalement absent. Parce que j’ai réussi à me reconstruire indépendamment de la maladie, et j’aime ma vie telle qu’elle est. Et aujourd’hui sa place dans ma vie, donc j’ai plus de raison de ressentir de manque pour elle. Et le temps, une fois de plus, aide pour cette problématique. 

Mon couple

Quand je me suis mise avec Arthur, j’avais encore clairement des mécanismes des TCA. Et je trouve que mon TCA m’a volé les instants magiques des débuts de couple. Et bah du coup, c’est au bout de 3 ans de couple que j’ai connu nos vrais débuts haha. J’ai vraiment cette sensation d’avoir redécouvert mon couple. J’ai découvert le fait de partager des moments avec lui sans toutes les pensées parasites de la maladie. Je trouve que déjà la vie de couple c’est pas toujours simple. Mais avec les TCA c’était d’autant plus compliqué. Et là, sans TCA, mais on revit quoi ! C’est comme si avant il y avait un parasite dans notre couple qu’il n’y a plus aujourd’hui. Donc c’est cent fois mieux 🙂 

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Nouvelles passions, nouvelles occupations, énergie croissante

Aujourd’hui, ma vie est à 100 % remplie par des dizaines de projets que j’ai envie de réaliser dans ma vie. Et si j’avais encore des TCA, déjà je n’aurais pas autant d’envie (parce que finalement, le TCA éteignait cette flamme de la vie en moi) ; mais en plus de ça, je n’aurais pas autant d’énergie pour la réaliser.

Quand je vois aujourd’hui à quel point ma vie est remplie alors que je n’ai plus de TCA, je me dis que lorsque j’avais des TCA, j’ai dû passer à côté de tas d’opportunité, de projets.

D’ailleurs, je peux accepter beaucoup plus facilement des projets. Avant, quand on me proposait un truc au dernier moment, ça gênerait tellement d’angoisse en moi que je refusais. 

Aujourd’hui, je suis en plein déménagement dans quelques jours. On vient d’acheter notre appartement que je vais décorer, peindre, etc. Je n’aurais pas eu l’énergie mentale pour gérer ça quand j’étais malade, ou du moins ça aurait été dans le stress permanent. Dans 3 semaines on part en Thaïlande, pour le moment j’ai pas trop trop préparé. Mais j’ai hâte d’y aller. Avec des TCA, déjà je n’aurai pas accepté de partir 3 semaines dans un pays étranger. Mais en plus de ça j’aurais tellement eu de stress vis-à-vis des repas, là j’y pense même pas. Et ensuite, quand je reviens de Thaïlande, je suis la 15 jours pour ensuite repartir dans ma famille. Et tout ça, tout en faisant un gros projet qui verra le jour en début d’année 2024. Bref, ma vie n’aurait pas été aussi remplie avec des TCA, ou du moins, je ne l’aurais pas vécue de la même façon.

Après, attention, j’ai encore des stress. Et tous ces événements que je viens de dire là, évidemment, ça me génère des stress. D’ailleurs, sur insta, j’ai demandé si vous aviez des questions sur ma vie d’après les TCA, et on m’a répondu « fais-nous rêver » (en rigolant bien sûr, je le sais !). Mais ça m’a fait penser qu’il fallait vraiment que j’insiste sur ce point.

Ma santé mentale

Aujourd’hui, je ne suis pas du tout sans problème de santé mentale. Je suis toujours très angoissée, d’ailleurs j’ai parfois de grosses crises d’angoisse. Je n’ai pas vraiment confiance en moi. Je n’ai plus rien en rapport avec mon corps et l’alimentation. Mais rien n’est magique, j’ai encore des petits problèmes de santé mentale. Après, je pense que tout le monde en a, surtout avec le rythme dans lequel on vit nos vies aujourd’hui.

Et la différence que j’ai par rapport à avant mes troubles alimentaires, c’est que désormais j’ai l’expérience. Donc je sais plus facilement sentir quand je tire sur la corde. Je sais plus facilement écouter les signaux de mon corps quand il est fatigué. J’ai plusieurs techniques pour prendre soin de moi, pour me calmer, pour me recentrer sur l’essentiel. Au fil de mes thérapies dans les TCA, j’ai développé une grande connaissance sur moi-même qui m’aide à mieux gérer les difficultés de ma vie. Mais encore une fois, c’est pas fluide pour autant. Et j’ai toujours des difficultés. C’est important pour moi d’insister là-dessus, parce que vraiment, rien n’est magique. Mais clairement, ma vie sans TCA est 1 million de fois mieux.

Mais d’ailleurs, au tout début où je commençais à me sentir vraiment mieux, où les TCA n’était plus présents, ça me faisait bizarre d’aller mieux. C’est comme si je m’étais habitué à aller mal avant. Et au début, vraiment c’est étrange. C’est comme si mon cerveau était habitué au mal-être. Et je ne me sentais pas forcément « bien d’aller mieux ». C’était presque inconfortable pour être honnête.

Aujourd’hui, je me trouve encore parfois à faire la différence à « comment j’aurai agi avant, lorsque j’étais malade ? ». Et je suis très reconnaissante de ne plus être malade en fait. D’autant qu’avec Norainnoflower, j’ai encore les récits de personnes qui sont malades. Et ça me rappelle à quel point c’était un enfer. Mais vous voyez, pourtant j’en suis sortie ! Et vous allez en sortir, vraiment, il faut y croire !

Un cerveau plus optimiste

Une autre chose que mon combat m’a apprise, c’est à apprécier les petites choses simples. Quand j’étais malade, j’étais h24 pessimiste, je me concentrais parfois davantage sur les côtés négatifs que le côté positif. Je dois admettre que je suis quand même une personne pessimiste, je pense. Mais justement, j’ai pris l’habitude quand j’étais malade de me focaliser sur les petites choses positives. J’avais pris cette habitude d’entraîner mon cerveau à lister 3 choses positives chaque jour, même les journées difficiles. Et ça, ça m’a aidé à apprécier les petites choses : genre le ciel bleu, le beau temps, des gens qui sourient dans la rue, des câlins avec mon chat, un éclat de rire avec des amis, etc. C’est bête, mais c’est tous des petites choses que je ne parvenais même plus à voir lorsque j’étais malade. C’est comme si le TCA m’enfermait dans une bulle où la positivité n’avait pas sa place. 

"Est-ce que tu ressens encore parfois le besoin de tout contrôler ?"

On m’a demandé si j’avais pas parfois le besoin de tout contrôler. Et si, ça m’arrive encore, d’autant que comme je disais, je suis une personne angoissée (je travaille dessus). Mais par contre, je ne contrôle plus jamais l’aspect alimentaire et corporel. Parce que par mon passé, je sais qu’à chaque fois que j’ai fait ça, je suis retombée dans un cercle vicieux de compulsion-restriction. Aujourd’hui, quand je suis en mode « j’ai envie de tout contrôler », je me dis « oh oh, ça c’est un signal de mon corps que je ne suis pas bien » ; et là j’applique mes propres techniques pour me détendre, pour reprendre chaque point de ma vie qui me stresse et y trouver des solutions. Aujourd’hui j’arrive à faire ça parce qu’encore une fois, j’ai l’expérience de mon passé dans les TCA ; mais aussi parce que j’ai plus d’énergie qu’avant (quand mon TCA me prenait toute cette énergie justement). 

"Comment être sûre de ne pas rechuter une fois qu’on en est sorti ?"

Sur intagram, on m’a aussi posé la question : comment être sûre de ne pas rechuter une fois qu’on en est sorti. J’ai fait un article complet sur la rechute. Donc je vais répondre succinctement : pour moi, on peut être sûre de ne pas rechuter si la guérison est consolidée, que les différents aspects de la guérison sont travaillés. Mais du coup, pour une réponse plus détaillée, je vous invite à lire l’article sur la rechute et celui sur la quasi guérison.

« Comment sait-on si on est guéri ou si on est en voie de guérison ? »

On m’a aussi demandé « comment on sait si on est guéri ou si on est en voie de guérison ? ».

Très intéressante cette question ! Plusieurs fois je me pensais guérie, et avec le recul, j’ai compris qu’à ces moments-là j’étais plus en voie de guérison que réellement guéri. Donc je dirais qu’au moment même, t’as tellement la tête dans le guidon que ce n’est pas évident de s’en rendre compte. Mais je pense qu’il faut essayer d’être honnête avec soi-même et de se demander : est-ce que j’ai toujours cette volonté de perdre du poids, de contrôler mon corps/mon alimentation ? Si oui, alors c’est qu’il y a encore des traces de TCA, des mécanismes du trouble alimentaire. Et cette phase de « être en voie de guérison » est vraiment longue, donc c’est normal si vous avez la sensation d’être dedans depuis longtemps. Vous êtes pas bloqué pour autant, parce que c’est un processus lent. Tant que vous en avez conscience, et que vous mettez des choses en place, que vous en discutez avec des thérapeutes pour aller vers un mieux, c’est que vous êtes dans ce processus de guérison, vous êtes pas « bloqué ».

Et ne vous mettez pas de pression, encore une fois, c’est un processus qui est lent. Les petits pas sont parfois tellement minimes que vous avez pas la sensation d’avancer, mais en réalité, si, vous avancez bien. Et ça, c’est quelque chose donc j’ai eu conscience une fois que j’en suis totalement sorti et que j’ai pu prendre le recul.

De toute façon, évidemment, quand on en est sorti, c’est toujours plus simple de dire toutes ces choses-là, parce que j’ai plus le parasite du TCA qui me brouille l’esprit, j’en ai bien conscience. 

Des séquelles ?

J’ai aussi oublié de dire, personnellement, je n’ai aucune séquelle physique. Je n’ai pas de conséquence de ces six années de troubles alimentaires. Même chose, je sais que chaque personne est différente. Mais voilà, me concernant, j’ai la chance de n’avoir aucune conséquence. 

Voilà, je pense avoir tout dit ! C’était peut-être un peu trop en vrac, mais j’espère que ça vous a quand même servi, que ça vous a donné un aperçu de ce qu’est la vie sans TCA. 

Évidemment, chaque personne est différente, donc chaque parcours de guérison sera différent. Je n’ai pas dit tout ça pour juste vous faire rêver, j’ai aucun intérêt à vous dire que la guérison totale est réelle si elle ne l’est pas. 

Et j’insiste une fois de plus qu’avant d’en arriver à ça, ça s’est fait vraiment petit à petit. Et d’ailleurs, tout au long, j’ai toujours gardé un suivi psy. Donc c’est vraiment important pour moi de garder un suivi psy, même quand vous allez mieux.

- Roman autobiographique -

L'anorexie, mon bouclier mortel

Découvre tout mon combat contre les troubles alimentaires dans mon livre témoignage sur l’anorexie. Je te raconte tout mon combat, du moment où je suis tombée dans la maladie jusqu’à ce que j’en sorte totalement.

Voilà, c’est la fin de cette thématique « quelle vie après les TCA ». J’espère avoir répondu à toutes vos interrogations. J’espère que ça vous donne également l’espoir de vous accrocher pour parvenir à cette vie-là. Je vous le souhaite sincèrement d’y parvenir, d’arriver à ce jour où vous pouvez vous poser tranquillement, regarder derrière vous tout ce que vous avez parcouru, et vous dire « punaise, je l’ai fait quoi ! ». Vous pouvez y arriver, je vous assure que je n’étais pas plus forte que vous ! Vraiment 🙂 

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Publié par Norainnoflower dans Mieux connaître, 1 commentaire
Partie 1 : Comment ça se passe la vie après l’anorexie ?

Partie 1 : Comment ça se passe la vie après l’anorexie ?

Partie 1 : Comment ça se passe la vie après l’anorexie ?

Aujourd’hui où je vous parle de la vie après les troubles alimentaires. Cet article va se faire en deux parties. Ici, je vais vous parler des premiers mois après la sortie, et le prochain article, ce sera la vie après les TCA : sans plus aucun trouble alimentaire.

Ces articles vont être différemment des précédents, dans le sens où je vais ici parler de mon expérience personnelle, sans vraiment donner de conseils. Je fais ces articles, car on me les a demandés. J’imagine que c’est aussi pour vous permettre de savoir ce qu’il se passe après, et peut-être pour vous reconnaître dans mon témoignage. Mais encore une fois, c’est important de garder en tête que c’est MON expérience. Vous vivrez certainement des choses que je n’ai pas vécues et inversement.

Ici, je vais vous parler des premiers mois après les troubles alimentaires. Sauf qu’en réalité, ce n’est pas tout à fait ça. Parce que, qu’on se le dise, on a rarement une date précise du début des troubles alimentaires. Bah c’est la même chose pour la fin ! Je ne me suis jamais réveillée un matin en me disant « tiens, je n’ai plus de TCA ». Mais c’est une période où il me restait des traces des mécanismes de l’anorexie. Ce n’était pas à 100 % éradiqué.

Donc justement, dans cet article, je vais vous parler des premiers mois où j’allais vraiment mieux, c’est à dire où j’avais démaigri, repris tout le poids perdu, que je remangeais concrètement de tout, j’avais une vie sociable, j’avais un travail. Bref, en apparence, je n’avais plus vraiment de troubles alimentaires.

Donc comment se passait ma vie quand mes troubles alimentaires étaient presque plus là ?

Les sensations de faim et de satiété

Je pense que c’est ce qui m’a pris le plus de temps à revenir. Les sensations de faim, je les ressentais. Mais justement, j’avais l’impression d’avoir toujours faim et de ne plus ressentir la satiété. 

Pendant longtemps, je demandais à mon copain : « Est-ce que tu crois que je mange trop là ? Est-ce que c’est une portion normale ». Ça m’a pris vraiment du temps à comprendre ce dont mon corps avait besoin, à écouter les sensations physiques de mon corps parce que mon mental s’en mêlait toujours.

La relation à mon corps

Également, pendant longtemps, je n’acceptais pas le poids repris. Je comparais beaucoup mon corps aux autres filles qui m’entouraient. J’enviais le corps d’autres femmes. J’espérais perdre du poids. 

À cause du fait que je n’acceptais pas mon corps, je redoutais souvent de voir les gens que je n’avais pas vus depuis longtemps. Ça m’arrivait même d’envoyer un message à mes amies pour les prévenir que j’avais pris du poids, par peur qu’elles me fassent une réflexion. Et quand je voyais des personnes que je n’avais pas vues depuis longtemps, je me prenais la tête en m’imaginant ce qu’elle pouvait se dire de mon corps.

La relation à l'hyperactivité

Même chose, je n’ai pas réussi à arrêter du jour au lendemain. Ça s’est fait par phase. J’ai plusieurs fois tenté d’arrêter, puis je reprenais, puis je réarrêté, et ainsi de suite. Je suis passée par des phases où je suivais des fitgirls influenceuse en me persuadant que j’allais faire comme elle. D’ailleurs j’ai suivi des influenceuses qui ne l’avouaient pas, mais dont je suis presque sûre aujourd’hui avec le recul qu’elles avaient elles-mêmes des TCA.

J’ai eu encore longtemps la culpabilité de ne pas bouger certaines journées, où du coup, ça impactait mes apports alimentaires de ces journées-là.

Rapport aux autres

D’une façon générale, le rapport à l’ensemble de la société, on va dire, a été comme « conflictuel » pendant un temps. En fait, c’était plutôt contre la culture du régime. Mais c’est en commençant à sortir des TCA que j’ai pris conscience d’à quel point les gens parlaient de nourriture, de régime en boucle. J’ai la chance d’avoir grandi dans une famille où il n’y a pas d’obsession à la minceur ; et je pense que lorsque j’étais malade, les gens faisaient plus attention. Mais maintenant que j’avais un poids en apparence normal, les personnes qui m’entouraient oubliaient que ce genre de sujet était trigger pour moi. 

Et je me souviens que j’éprouvais à la fois de la colère en entendant ça, mais aussi une forme de jalousie. C’est comme si je me disais « punaise, ils ont la chance, eux ils parviennent à se restreindre ». Même si je savais au fond de moi que ce n’était absolument pas sain. 

Par rapport à mes proches, ils ont pris du temps à me « refaire confiance ». Plusieurs fois je voyais leur inquiétude si j’allais faire du sport, ou si je mangeais moins à un repas. La plupart des cas, j’avais genre vraiment moins faim ou j’avais envie de me défouler. Ce que je veux dire, c’est que ce n’était pas motivé par une envie de compenser ou de me restreindre puisque comme je disais, les TCA étaient presque partis. Mais mes proches avaient peur de retourner dans l’enfer qu’on avait connu, je pense. 

Prises de conscience douloureuses

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À ce moment-là, quand j’ai donc commencé à bien sortir la tête de l’eau ; j’ai pris conscience de mes dernières années dans la maladie. J’ai pris conscience de la gravité, du fait que j’aurais pu en mourir. Et j’ai surtout pris conscience que la maladie avait fait beaucoup de mal à mes proches. J’avais plein de flashbacks qui revenaient où je revoyais des scènes de cris & de larmes avec ma mère, mon père, ma sœur. Ces prises de conscience ont été très très douloureuses, pendant plusieurs mois, je pleurais parfois des heures dans mon lit en pensant à ça.

Nostalgie de la maladie

J’ai eu aussi une phase de nostalgie, mais vis-à-vis des symptômes de la maladie. Je ressentais de la mélancolie, j’embellissais les aspects de la maladie. Je regrettais de ne plus savoir me restreindre. Je regrettais ces années d’anorexie sévère comme si c’était génial. Alors qu’en fait c’était un enfer. Mais j’ai eu ce manque de la maladie en fait, je me suis même revue vouloir retourner dans le cocon de l’hôpital. 

Les sorties au restaurant

Pour ce qui est des sorties, c’était soit noir, soit blanc. Je ne parvenais pas forcément à trouver un entre-deux. Sur certaines sorties, je les anticipais à fond, je me restreignais, je ne mangeais presque rien sur place. Sur d’autres sorties, je partais en totale compulsion sur place, et j’avais la mentalité « foutu pour foutu ». 

Relation de couple

Avec mon copain, c’était pas mal de prises de tête quand même. Je me comparais beaucoup à ce qu’il mangeait. Je faisais inconsciemment la gueule s’il mangeait moins que moi. Les sorties étaient parfois source d’angoisse donc ça enlevait la magie des sorties de couple, surtout qu’on était dans nos premiers mois.

relation-couple-anorexie

Mais... la guérison ce n'est que du négatif alors ?

Vous voyez que durant les premiers mois, c’était compliqué. Et d’ailleurs, je n’étais pas encore totalement sortie des troubles alimentaires. 

Néanmoins, il y avait quand même déjà du gros positif. Je l’ai moins dit, mais je ressentais que j’avais plus d’énergie. Je faisais bien plus d’activité sociale, donc je revoyais des gens (alors que lorsque j’étais malade, je m’isolais sans cesse). Les moments où je ne pensais pas à la nourriture & à mon corps étaient de plus en plus nombreux. J’avais de plus en plus d’énergie pour me permettre de travailler sur tous les aspects psychologiques de la maladie (dont les causes). 

Nouvelles passions

Durant cette période, j’ai également commencé à me découvrir de nouvelles passions, de nouvelles activités qui n’avaient rien avoir le trouble alimentaire. Mais c’était encore un peu compliqué, j’avais toujours quelques traces du TCA en arrière plan qui me gâchait un peu la vie, du moins, qui m’empêchait d’en profiter pleinement. 

Mais petit à petit, en continuant d’avancer, je commencerais enfin à voir le sommet de la montagne, celle de la guérison, pour m’amener à cette guérison totale. Et ça, on en parle dans le prochain article 🙂 

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