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Gymnastique, ballet… des facteurs de risque aux TCA ?

Gymnastique, ballet… des facteurs de risque aux TCA ?

Gymnastique, ballet… des facteurs de risque aux TCA ?

Je voudrais mettre le doigt sur un problème beaucoup trop grave mais pourtant normalisé : la pression qui est mise sur l’image corporelle dans le milieu de la dance, et notamment du ballet ; ainsi que chez les gymnastes. J’ai sélectionné ces deux sports car ce sont les deux principaux qui me semblaient avoir cette problématique. Mais si tu en as un autre en tête, partage-le en commentaire.

Les facteurs de risques de la gym & du ballet au développement des troubles alimentaires

Cet article me tenait à cœur de le faire car trop souvent, j’ai des filles qui ont fait ou font encore du ballet, de la gym… et elles me témoignent le rôle qu’a eu ce sport dans le développement de leur trouble alimentaire. Je n’ai pas trouvé les chiffres français, mais une étude américaine de 2022 montrait que 1 gymnaste sur 2 souffrait de TCA. Et un danseur de ballet a 10 fois plus de risque de développer un TCA qu’un autre danseur.  Je voudrais donc te présenter les différentes raisons possibles qui peuvent expliquer pourquoi ces sports amènent parfois au développement de trouble alimentaire.

#1 - Des performances liées au poids, aux courbes du corps

Les performances de gymnastique et du ballet ne se mesurent pas dans le fait d’atteindre une ligne d’arrivée. Les performances sont très tournées autour du poids et de l’apparence physique. 

Pour ce qui est de la gym, les gymnastes soulèvent leur propre poids corporel contre la gravité. Ainsi, pour améliorer leur performance, les jeunes athlètes tombent rapidement dans des régimes alimentaires pour diminuer leur poids vers un chiffre toujours plus bas.

 

Pour ce qui est du ballet, l’accent est mis sur leurs courbes corporelles, la “légèreté de leur mouvement”. On s’attend à ce qu’ils soient “flottant”. Beaucoup de danseurs commencent le ballet très jeune et y restent des années. Entre temps, la puberté fait son apparition. Or, les courbes sont très peu acceptées dans le monde du ballet. À la vue de leur corps qui se développent naturellement et par peur que cela affecte leurs performances, les jeunes ballerin(e)s tombent rapidement dans des entraînements sportifs plus intenses ou des régimes restrictifs pour chercher à modeler leur corps pour qu’il corresponde aux attentes.

#2 - La mentalité de ces industries et les stéréotypes de la société

Le pire dans tout ça, c’est que ces pratiques sportives intenses et ces régimes restrictifs dans lesquels tombent les jeunes athlètes, c’est considéré comme normal. Dans ces industries, l’insatisfaction corporelle est considérée comme étant la norme. Et si tu parles de tes difficultés à accepter ton corps ou de tes prises de tête sur la nourriture, sur ton poids… c’est perçu comme un signe de faiblesse, ou de “ne pas travailler assez dur”.

Les professeurs les poussent même à aller en ce sens. Même les danseurs et gymnastes entre eux se tirent vers le bas, dans ces pratiques destructrices pour leurs corps et leur santé. Il y existe d’ailleurs une réelle compétition qui peut naître entre les athlètes (un peu comme entre les malades des troubles alimentaires…).

C’est un monde où l’accent est mis sur le perfectionnisme, sur la discipline, sur le contrôle (de son corps, de ses mouvements, de sa façon de marcher…). Il s’agit là de facteurs communs que l’on retrouve chez les personnes qui souffrent de trouble alimentaire.

gymnastique-tca-anorexie

D’ailleurs, durant les compétitions, l’apparence physique fait clairement partie de la notation impactant le score. Une triste anecdote à ce sujet : Christy Heinrich, la gymnaste d’élite de la fin des années 80 aux États-Unis souffrait d’anorexie et de boulimie. Un juge américain lui a dit qu’elle devait perdre du poids pour faire partie de l’équipe nationale. Elle est décédée des complications de ses TCA en 1994, elle ne pesait plus que 27 kg…

Dans les clubs de gym les plus compétitifs qui veulent amener leurs athlètes à un haut niveau, les entraîneurs vont recruter des athlètes toujours plus jeunes. Le but ? Confronter les enfants à des sauts périlleux le plus tôt possible, tant qu’ils n’ont pas encore une trop grande notion du danger. Mais de ce fait, ces enfants sont plongés très rapidement dans un monde porté sur l’apparence alors qu’ils sont encore vulnérables. 

 

Et les clichés de la société participent à cette pression sur le corps, une fois de plus ! Dans les films, dans les séries TV, dans les médias… On nous montre qu’un bon danseur ou un bon gymnaste est une grande personne, mince. C’est comme s’il fallait être maigre pour gagner dans ces sports. De ce fait, de nombreux stéréotypes subsistent et entretiennent cette pression sur l’image corporelle qu’ils renvoient : 

Ah bon, tu fais du ballet et tu manges tout ça ?

Mais tu ne vas pas manger ça quand même ? Et tes compétitions de gym ?”

 

#3 - Un environnement matériel favorable aux développements des TCA

Pour les ballerin(e)s, l’entraînement se fait devant des miroirs pour avoir un œil continue sur ses mouvements, sur son corps. Cela participe à l’obsession corporelle.

Et que ce soit les gymnastes ou les danseurs de ballet, leur uniforme correspond souvent à des justaucorps, des costumes ajustés qui collent à la peau. Donc une fois de plus, cela rajoute une pression supplémentaire pour ne pas avoir un “bout de peau en trop”…

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Comment faire pour lutter contre cette pression à l’image corporelle ?

On peut avoir l’impression que je dépeins un tableau assez noir de la gymnastique et du ballet. Si c’est ce qui est ressenti, ce n’est pas ce que je voulais faire. En réalité, mon but était surtout de sensibiliser pour bien comprendre les risques que présentent ces pratiques sportives pour le développement des TCA.

Mais je comprends bien qu’il s’agit de sports artistiques et que l’accent est mis sur les mouvements du corps, la beauté des tenues, etc. Et d’ailleurs, ce sont deux sports dont j’aime beaucoup regarder en spectacle et j’ai un grand respect pour ceux qui pratiquent ces sports.

Mais je pense qu’une évolution des mentalités est tout de même indispensable pour la bonne santé physique et mentale des pratiquants de ces sports. 

Déjà, je voulais quand même préciser que toutes les personnes qui font de la gym et du ballet ne tombent pas dans les troubles alimentaires. Évidemment, d’autres facteurs externes jouent : le contexte environnemental, un événement stressant, un traumatisme, un contexte d’abandon/ de séparation avec autrui, un caractère perfectionniste, etc.

Mais il faudrait tout de même qu’il existe des campagnes de sensibilisation aux troubles alimentaires dans ces écoles de gym, de ballet. Il devrait même y avoir des cours de diététique pour rappeler ce dont le corps a besoin. Il me semble que ça existe dans quelques grandes institutions, mais ça ne devrait pas être réservé à l’élite. 

Et bien que la discipline fait partie des sports à haut niveau, il faudrait tout de même qu’il y ait une évolution de l’état d’esprit des professeurs pour qu’ils gardent en tête que chaque corps est beau tel qu’il est. Il faudrait que ceux qui enseignent, désapprennent les idées reçues alliant beauté et minceur. Ainsi, cela se ressentira dans leur discours pour y mettre un peu plus de bienveillance, je l’espère. 

Et faut-il interdire son enfant s’il souhaite faire de la gym ou du ballet ?

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Selon moi, non, si c’est sa passion, qu’il en a envie, il faut le laisser faire. Mais en étant conscient des risques et en apportant donc une grande vigilance à son insatisfaction corporelle et à ses habitudes alimentaires. Il faudrait aussi lui rappeler que sa pratique sportive ne doit pas se faire au détriment de sa santé. Il faudrait lui rappeler que son corps est parfait tel qu’il est, qu’il doit en prendre soin ; et pour cela, il faut répondre à ses besoins. Il faudrait lui dire que peu importe ce qu’il entend, son corps a des besoins primaires auxquels il faut répondre. Il faudrait l’aider à prendre du recul sur ce qu’il peut entendre durant ses cours.

Vos témoignages à ce sujet

N’ayant jamais fait de gymnastique ni de ballet, j’ai écrit cet article à partir de mes recherches et de mon point de vue.

Je serais donc super contente d’avoir des témoignages de danseurs, de gymnastes ou même de leurs parents. 

Tu peux me faire part de ton témoignage directement en commentaire en bas de l’article, ou via mon Instagram sur @norain.noflower

Je mettrai alors la capture d’écran de ton témoignage dans cette partie de l’article, ci-dessous.

Je mets quelques questions pour te guider si tu souhaites témoigner : 

  • Présente-toi : Prénom, âge. 
  • Si tu fais de la gym / ballet, depuis combien de temps en fais-tu ? 
  • As-tu développé des TCA avant, pendant ou après ce sport ?
  • Dans quel cadre ce sport a déclenché ton TCA ?
  • Est-ce que ce sport a empiré ton TCA ?
  • Est-ce que tu te souviens de ta relation aux autres sportifs ?
  • Est-ce que tu te souviens d’une pression particulière mise par les coaches ? As-tu des souvenirs de choses qu’ils ont dites/ fait dans ce sens ?
  • Qu’est-ce que tu penses que le monde de la dance / du ballet a besoin pour diminuer le risque de développer des TCA ? 
  • Quel conseil dirais-tu à une personne qui soufre de TCA & qui fait de la gym/dance aujourd’hui ? 

Les témoignages que j'ai reçu :

Salut, je m’appelle Thelma et j’ai 17 ans. Ça fait 2 ans et demi que j’ai des Tca (entre anorexie, boulimie et hyperphagie). A la fin du confinement, j’ai commencé à développer une obsession pour la nourriture mais avant ça, comme on était confiné chez nous, je faisais du sport tout les jours chez moi donc en réalité, j’ai commencé à avoir un problème avec les Tca pendant le confinement. Je voulais témoigner mon approche de la gym et des Tca.
Je fais de la gym depuis que j’ai 2 ans donc ça fait maintenant 15 ans que j’en fait. À un moment de mon parcours, je faisais plus d’entraînement que les autres et j’évoluais plus vite. C’était pour moi une récompense et j’étais fière de moi de voir que j’arrivais à faire de nouvelles choses. Puis j’ai grandi et c’était de plus en plus dur de progresser rapidement. J’ai remis la cause sur mon poids, je ne voyais pas autre chose qui pouvait me ralentir dans ma progression (en fait c’est tout à fait normal que ça soit plus dur). Et je voyais les autres gymnastes avec qui je m’entraînais grandir mais rester toujours autant fortes, énergiques. Ça m’a fait beaucoup de peine mais j’ai continué. En 2018, une gymnaste a développé un Tca mais elle arrivait à faire énormément de sport et elle était tellement musclée. Ensuite une deuxième gymnaste et même si elles avaient des poids faibles, elles arrivaient à évoluer (mais je savais pas que c’était de l’hyperactivité). Du coup je me suis dit qu’il fallait que je fasse pareil. (Je n’ai pas développé un Tca que pour cette raison). Je ne ratais plus aucun entraînement et je n’arrêtais pas une seule minute pendant ceux-ci. Pendant le confinement c’était tous les jours muscu. Puis mon médecin spécialisé dans les tca m’a fait une dispense de sport. C’était un moment horrible quand on te dit que tu n’as plus le droit de faire du sport alors que c’était en quelque sorte une addiction. Puis j’ai été hospitalisé et ensuite j’ai fait de l’hôpital de jour pendant 1an et demi. Donc je n’ai pas fait de sport pendant 2ans
Il y a quelques mois, j’ai été autorisé à refaire du sport. Les premiers mois, je n’ai pas réussi à y aller par peur du regard des autres puis je n’étais pas prête psychologiquement. J’ai repris la gym il y a maintenant 3 mois. C’est très compliqué pour moi d’y aller même si au final ça me fait du bien de voir des gens. Mon club où je suis n’est pas un club où il faut absolument la performance. C’est plutôt un lieu où l’on fait du sport ensemble pour se défouler, s’entraider, s’amuser et tout ça dans une bonne ambiance. Mais malgré tous ces points positifs, je me compare énormément aux autres gymnastes et pendant ces 2 années sans sport, j’ai beaucoup perdu (muscles, souplesse…) et voir et me dire que je dois recommencer tout à zéro est vraiment démotivant.
Derrière ce témoignage, je veux dire aux gens qui souffrent ou pas de tca que peu importe le sport que l’on pratique, ce n’est pas une forme d’acharnement contre soi même. Même si on a des courbes ou bien peu de muscles, on est libre de pratiquer un sport comme on le souhaite et que se soit une forme de plaisir. En pratiquant un sport trop intensif, les choses vont empirées mais le plus dur est de remonter.
Voilà je vous souhaite tous bon courage et on tient bon.

Thelma

Vers mes8-10ans ma mère m’a biensur fait faire de la danse classique, je ne peux malheureusement pas vraiment témoigner suite aux plutôt lourdes conséquences qu’a eu mon parcours d’anorexie avec mes problèmes de mémoire…Mais j’ai quand même des « flashs » qui me sont revenus et c’est clair que les profs mettent une pression assez lourde sur leurs élèves, surtout concernant le poids-l’apparence et l’élégance;Vu le contexte personnel dans lequel j’ai « grandi » aussi (avec ma mère anorexique+mon père assez absent…)cela n’a pu que m’aider, entre autres, à ce que je tombe ds l’anorexie sans problème de poids à l’époque…Si j’ai un conseil à donner pour ceux qui veulent tenter un de ces domaines, ou pour leur entourage, ce serait vraiment de tenir compte en1er de l’état d’esprit de celui qui veut faire cette activité, ainsi que du pourquoi…Je pense qu’il ne vaut mieux pas mettre la pression lorsque l’activité est commencée, et voir par la suite le comportement du « nouveau sportif », et au moindre doute l’amener consulter une « bonne » personne;

Stéphanie

Bonjour!  j’ai vu qu’un article allait être écrit sur le thème du ballet/gymnastique et des TCA et j’aimerais donner mon petit témoignage là-dessus!
J’ai fait de la danse de mes 4 à mes 18 ans et suis dans la maladie depuis mes 16 ans ( j’en ai 21 ans mais ne me considère pas totalement guérie, je débute cependant une thérapie!), et je me souviens des compliments que j’ai reçu en perdant du poids! Tous les adultes de la compagnie me félicitaient, trouvaient que j’avais de la force d’avoir perdu autant de poids si vite … personne ne s’est demandé si perdre 20 kg en 3 ou 4 mois, à 16 ans,ce n’était pas un peu dangereux ? ( à n’importe quel âge d’ailleurs) … je pense que ces compliments ont rendu mon TCA encore plus fort car ‘y voyais un réel accomplissement et ça m’aidait à penser que ce que je faisais était « bien » et que j’avais le contrôle, que je devenais une meilleure version de moi-même …
je me sentais plus belle en me regardant dans les miroirs de la salle de danse! Mais évidemment ça n’a pas duré et une fois la « lune de miel » passée j’ai commencé à subir les réelles conséquences ( encore aujourd’hui) alors la danse n’a pas déclenché mes TCA mais je me dis qu’elle y a peut-être contribué un peu ( je me souviens aussi que quand j’étais plus jeune, vers mes 14 ans, une pesée régulière avait été instaurée à la danse par de nouveaux sponsors et une fille grosse avait d’ailleurs été refusée pour un spectacle alors qu’elle dansait merveilleusement bien! C’est indécent de peser des ados et des enfants et de commenter leur poids comme si ça contribuait à la valeur en tant que personne … et en plus de faire de la discrimination assumée avec cette fille par exemple )

Juliette

Merci beaucoup pour ta lecture (et ta participation peut-être) 🙂 

J’espère que cet article t’a plus ! N’hésite pas à me faire ton petit retour en commentaire.

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Publié par Norainnoflower dans Mieux connaître, Parents, Trouble du comportement alimentaire, 0 commentaire
Ne pas rester bloqué dans la quasi-guérison des TCA

Ne pas rester bloqué dans la quasi-guérison des TCA

Ne pas rester bloqué dans la quasi-guérison des TCA

Dans cet article, je voudrais te parler de la quasi-guérison des troubles alimentaires.

Je sais pas si tu en as déjà entendu parler ? Je me trompe peut-être, mais j’ai la sensation qu’on n’en parle pas forcément assez, du moins pas en profondeur.

Enfin, moi : je ne savais pas ce que c’était réellement. Et je suis restée assez longtemps dans cette quasi-guérison. Et je pense que si j’avais lu avant ce que je vais te dire ici, j’y serai restée moins longtemps.

Qu’est-ce que c’est la quasi-guérison ?

Certaines personnes considèrent que c’est une période qui arrive à mi-chemin de la guérison. Sous-entendu, après la quasi-guérison, il reste encore la moitié du chemin à parcourir pour en sortir totalement.

Je pense que ça dépend un peu de chaque personne, de chaque histoire. Je le dis souvent, chaque chemin de guérison est différent. Et me concernant, j’estime quand même que tout le parcours que j’ai fait avant la quasi-guérison était tellement difficile et douloureux, que pour moi : la quasi-guérison, c’est une étape qui arrive en fin de chemin. Et je ne parle pas vraiment en termes de temps, mais plutôt en termes d’effort de guérison. Mais encore une fois, c’est propre à MON EXPÉRIENCE. 

Pour autant, ça reste une étape difficile de la guérison dont on parle peu. Et finalement, plein de personnes sont bloquées dedans sans même en avoir conscience. 

Je vais expliquer plus en détail après ce que c’est concrètement pour que tu saches si tu es justement bloquée dedans. 

Mais avant ça, je voulais quand même préciser quelque chose. Pour moi, c’est inévitable de passer par une phase de quasi-guérison. Le problème, en réalité c’est surtout d’y rester longtemps. Je m’explique : Souvent, quand on est à fond dans son chemin de guérison, on part d’un stade où on est épuisé émotionnellement, où on s’est peut-être coupé de sa vie sociale, où on se sent seule, où on a des comportements que l’on déteste. Et avec la guérison, tous ces symptômes diminuent largement. On retrouve une vie sociale, on retrouve de la force, de l’énergie. On a moins de désagrément. On sent que ça y est, on retrouve de la flexibilité, de la vie. Et donc quand on ressent ça. On a envie de faire une pause, de s’accorder un peu de répit, de profiter de ces petits plaisirs qu’on n’avait plus depuis des années ! Et c’est … normal ! Mais sauf qu’on ne se rend pas compte que parfois, on entre dans une prison dorée. On est comme libre dans une cage. Parce qu’il reste des choses à travailler pour réellement atteindre la guérison.

Pourquoi la quasi-guérison te maintient bloqué ? Et pourquoi la quasi-guérison peut même être dangereuse si tu n'en as pas conscience ?

En quasi-guérison, souvent, tu as déjà bien avancé dans ton chemin de guérison. Donc, si tu avais perdu du poids, peut-être que tu as déjà retrouvé le poids perdu, ou presque. Peut-être que tu as largement diminué ton hyperactivité. Peut-être que tu as beaucoup moins de peurs alimentaires, et que même tu remanges beaucoup plus de choses qu’avant. Peut-être même que tu es plus facilement capable de nouer des liens avec des proches parce que les obstacles liés aux repas sont moins présents.

Donc, d’un point de vue extérieur, tu peux sembler aller vraiment mieux. Et d’ailleurs, tes proches te bombardent peut-être de commentaires bienveillants te disant « Ohhh t’as l’air vraiment mieux », « tu sembles enfin guérie », etc. Donc le truc, c’est que c’est une période où tu peux facilement tromper tout le monde, leur faire croire que tu vas réellement mieux. Et je dirais même que c’est une période où tu peux toi-même être persuadée que tu es guérie. Et ce n’est pas que tu te voiles la face consciemment, c’est que vraiment, tu en es persuadée. Je le précise parce que moi, c’est ce qui m’est arrivé : je me pensais guérie, mais je ne l’étais pas. 

Mais comment ça se fait ? Bah, toujours à cause du même problème.

Le problème, c’est que même quand on est la personne concernée par la maladie mentale, on se soumet aux idées communes disant que les maladies mentales sont réelles si elles sont visibles. Pourtant c’est bien des maladies MENTALES.

Donc le danger de la quasi-guérison, c’est que les autres et peut-être même toi, tu peux croire que tu es guérie si tu te bases sur tes symptômes en apparence visible. Mais pourtant, tu es toujours en lutte mentalement contre les mécanismes du trouble alimentaire. Donc, tu te confrontes à ce sentiment d’illégitimité où tu vas te renfermer dans cette quasi-guérison. Tu vas l’accepter, sans chercher à en sortir.

Pourtant, tu n’es toujours pas libre. Tu ne vis toujours pas pleinement ta vie. Car tu as toujours ces pensées parasites, cette culpabilité. Même si c’est beaucoup moins présent qu’avant, c’est toujours là. C’est comme si tu vivais, mais à moitié. Tu es dans une quasi-vie. 

Et le problème, c’est que si les mécanismes du trouble alimentaire restent là, même de façon minime… Et bien il y a un GROS RISQUE de rechute. C’est-à-dire qu’il y a un risque qu’un jour, ces mécanismes reprennent de plus en plus de place, que la culpabilité soit de plus en plus présente et qu’à nouveau, tes choix soient dictés par le TCA.

Parce que le problème, c’est qu’en quasi-guérison, comme les symptômes sont moins omniprésents, qu’ils sont plus sournois, plus discrets… Et bien, tu t’habitues presque à ça. Tu as presque organisé ta vie autour de ça. Et ta guérison totale, elle ne fait plus partie de tes priorités. Tu te dis que finalement, tu pourras vivre comme ça toute ta vie. Une fois de plus, je le sais, parce que j’ai fait pareil. Je parlerai de mon expérience juste après 🙂

Mais c’est souvent quand on ne s’y attend pas, quand on tourne le dos, que ça refait surface. Souvent, c’est quand tu as un stress qui est plus prononcé qu’à un autre moment : ça peut être une rupture, un décès, la naissance d’un enfant, la perte d’un emploi ou au contraire un nouveau boulot…

En fait, si les mécanismes du trouble alimentaire ne sont pas totalement éradiqués… Et bien, tu prends le risque de retomber à un stade bien plus grave, sans t’en rendre compte, et plus rapidement.

Bon, mon but c’est absolument pas de te faire peur. C’est vraiment de sensibiliser. Et c’est bienveillant : parce que je pense que des personnes restent dans cette quasi-guérison, sans s’en rendre compte et que c’est dommage du coup parce qu’elles se privent  d’une vie qu’elle pourrait vivre pleinement. Et en plus, elles prennent le risque de rechuter. Je ne dis pas que c’est automatique, mais c’est un risque.

Donc pour résumer, pourquoi on reste bloqué dans la quasi-guérison : à cause du sentiment de solitude vis-à-vis des autres qui te pense guéri, donc sentiment d’illégitimité qui fait que tu t’isoles, tu restes seule. Et comme les symptômes sont moins handicapants, alors, tu peux plus facilement cohabiter avec. 

Une autre raison pour laquelle je pense que beaucoup de personnes restent bloquées en quasi-guérison, c’est propre à moi : mais je pense que c’est parce que pour beaucoup de personnes, la quasi-guérison = la guérison totale. Je veux dire, on entend souvent dire que, des maladies comme les TCA, tu les gardes toute ta vie en fond. 

Mais alors, c'est quoi la vraie guérison des TCA ? (selon moi)

Je ne peux pas parler de quasi-guérison, sans parler de ce qu’est la vraie guérison d’un trouble alimentaire. Alors c’est quoi guérir complètement d’un trouble alimentaire ?

C’est une question compliquée.

J’ai déjà observé plusieurs réponses à ce sujet. Et je ne partage pas forcément les avis que j’ai vus, mais pour autant, je les respecte. Parce que comme je dis, chaque histoire, chaque guérison est différente et propre à la personne qui en a souffert.

Donc à la question : c’est quoi guérir totalement ? Je vais y répondre selon MON point de vue, mais aussi selon MON histoire, MON contexte, etc. 

Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a pas UNE SEULE bonne réponse à cette question.

guérison-anorexie

Est-ce que la guérison totale des troubles alimentaires est possible ?

Selon moi, OUI.

Je vois parfois des contenus qui disent qu’il faut faire attention à ne pas envoyer du rêve sur la guérison. Et j’espère que ce n’est pas ce que vous ressentez en m’écoutant, en me lisant. Parce que vraiment, non, la guérison, ce n’est pas simple. Le chemin est long, douloureux. Il n’est clairement pas linéaire. Et il demande beaucoup de temps, de travailler sur de nombreux aspects. Donc ce que je veux dire, c’est que tu n’arrives pas à la guérison totale de ton trouble alimentaire du jour au lendemain. Clairement pas, et ça prend du temps. Mais ça vaut vraiment le coup, 1000x le coup. 

Tu sais, d’avoir été malade, souvent, je fais la comparaison entre maintenant et avant, quand j’étais malade.

L’autre fois, je marchais près des quais à Lyon, je me baladais. Avant, quand j’étais malade et encore dans la quasi-guérison. J’aurais été en train de compter mes pas, de me dire qu’il fallait que je continue pour pouvoir griller le max de calories. J’aurais aussi pensé à ce repas où une copine m’avait invité et qu’il fallait que je trouve une excuse pour ne pas y aller. J’aurais pensé à ma gamelle du lendemain que je devais préparer, au nombre de calories dans ce repas. J’aurai pensé à ce weekend où mes beaux-parents allaient venir et qu’il fallait que je fasse à manger sans qu’ils prennent conscience d’à quel point ça me stressait, de comment j’allais le compenser, etc.

Aujourd’hui, quand je me balade près des quais à Lyon. Donc là on est au printemps quand j’écris cet article. Déjà, mon pas est calme, posé. Je profite d’observer la nature, je regarde les chiens qui profitent de la balade autour de moi. Je regarde le beau ciel bleu, le paysage. Et juste, je kiffe. Je pense même au fait qu’il fait tellement beau que je pourrais aller manger au resto en terrasse avec mon copain le soir. Ou que je pourrais proposer à une copine un picnic sur les quais.

Mais ma vie n’a clairement RIEN AVOIR. Et j’aime à 1 milliard de % plus ma vie aujourd’hui que quand j’étais malade ou en quasi-guérison (où j’étais toujours malade d’ailleurs, je ne devrais pas faire la distinction).

Signes d'une guérison totale :

Donc, je m’éloigne, mais pour moi OUI, la guérison totale existe. Et ça ressemble à quoi ?

  • La nourriture, c’est « que de la nourriture » : dans le sens où c’est plus une source de stress.
  • Tu n’as plus de symptômes physiques (digestion, maux de tête, de sommeil, de concentration…. Liés à la nutrition)
  • Tu profites des repas avec tes amis, ta famille. Et tu profites en étant concentré sur les interactions sociales. Tu n’as plus de stress lié au repas que ça implique.
  • Tu n’es plus en contrôle sur les repas : tu n’as pas besoin de connaître à l’avance ce que tu vas manger. Tu n’as plus besoin de l’anticiper ou de le compenser après.
  • Tu réponds aux besoins de ton corps, tu es davantage connecté à ses signaux.
  • Quand tu fais du sport, c’est vraiment dans un but de te faire du bien, de te vider la tête… mais pas pour compenser ton repas ou t’autoriser à manger.
  • Tu sais te reposer, sans t’en vouloir, sans culpabiliser vis-à-vis de ton poids, de tes repas.
  • Tu ne te limites plus sur les types d’aliments, tu n’évites plus certains aliments par peur.
  • Tu sais qui tu es TOI, ta valeur. Tu n’associes plus ton poids à ta valeur, à ta personne. Tu as d’ailleurs changé tes standards de beauté.
  • Tu n’as plus peur de prendre du poids, tu n’as plus d’obsession à ce sujet.

Voilà, c’est que quelques exemples, mais la liste peut être beaucoup plus longue et développée.

Par contre, ma vie n’est pas fluide et sans problème.

Ce que je veux dire, c’est que les personnes qui disent « tu gardes toujours des restes de TCA », je peux comprendre cette phrase. Du moins, voilà le sens que je lui donne : 

Il peut m’arriver quand on est 1 semaine en vacances et qu’on enchaîne plusieurs restos, plusieurs barbecues, plusieurs journées avec des repas plus lourds, ça peut m’arriver de me dire « Oula, c’est peut-être un peu trop ». Ça pour moi, c’est une pensée culpabilisante. Mais en réalité, beaucoup de personnes l’ont, même sans passif dans les TCA. Mais la différence, c’est qu’aujourd’hui, je ne donne plus de pouvoir à ces pensées. Déjà, elles sont de plus en plus rares. Mais en plus de ça, je n’agis plus en conséquence. Plus jamais, je ne vais me restreindre ou compenser car ça serait donner raison à ces pensées culpabilisantes. Donc voilà, je veux bien entendre qu’en effet, il peut y avoir des pensées, de façon plus ou moins intense (au début, il y en a encore beaucoup, et peu à peu, de moins en moins surtout si tu n’y accordes plus d’importance). Mais par contre, la vraie guérison, pour moi, c’est de ne plus y mettre en place d’action destructrice en réponse.

Et autre point que je voulais souligner : est-ce que j’aime mon corps à 100% ? Non. Je vais être honnête : non. Il y a des fois je me dis « oh punaise, faut que je me mette en maillot de bain, je suis pas super à l’aise ». Il y a des fois je regarde d’autres filles que je trouve trop belles et je les envie. Mais ça ne dure pas longtemps. Et surtout, pareil, je ne mets plus d’actions en place pour changer mon corps. Parce que je l’accepte. Et voilà, c’est ça le truc : ok je n’aime pas forcément mon corps à 100%. Par contre, je l’accepte. Mais une fois de plus, je pense que plein de gens n’aiment pas leur corps à 100% sans avoir un passif dans les TCA.

Donc voilà, j’espère que tu comprends bien que, c’est pas noir ou blanc la réponse. Et puis, encore une fois, réussir à arriver dans cette guérison totale, ça m’a demandé énormément de travail, sur de nombreux aspects et ç’a m’a pris du temps. Ça s’est fait PETIT à PETIT.

Mon histoire avec la quasi-guérison

On arrive au moment où je te parle de mon histoire avec la quasi-guérison.

En gros, en 2015, je suis tombée dans l’anorexie. En 2018, j’ai commencé à vachement bien en sortir. Jusqu’en 2019 où là, j’avais beaucoup moins de symptômes. Physiquement, j’avais repris le poids perdu. Je remangeais de tout, j’avais des amis. Avec mon copain, on allait à des repas, des soirées, des restos. En apparence, j’allais bien. Mais la réalité, c’est que de 2019 à 2020, j’avais toujours les mécanismes de l’anorexie. J’avais toujours les mêmes schémas de pensées. Je testais toujours de nouvelles méthodes pour essayer de perdre du poids. Dès que je faisais du sport, c’était dans l’objectif de changer mon corps. Quand j’étais invitée, la première chose à laquelle je pensais, c’était la nourriture qu’il y avait à cet événement (avant de penser à l’évènement social en lui-même). J’avais toujours beaucoup de stress et de préoccupations sur la nourriture et mon poids. C’est comme si j’étais guérie, MAIS, je savais qu’un jour, ça repartirait. Aujourd’hui, je dis ça avec le recul. À ce moment-là je ne le sentais pas concrètement.

Et bref, en 2021, j’arrive à Lyon. Je viens de Lille, mais je suis passée par Marseille avant d’être à Lyon. Donc déjà un déménagement entre 2 villes éloignées à gérer. Et là, nouveau travail : grosse période stressante, des nouvelles responsabilités.

Et fiouuuuuuu. Je ne m’en suis même pas rendu compte, mais BAM, un jour j’ai ouvert les yeux et Ohhh : ça y est j’étais retombée dans le contrôle.

Je recalculais la moindre calorie. Je mangeais très peu. Je refusais toute sortie sociale. J’étais constamment tendue, irritée. On s’embrouillait avec mon copain parce que je refusais d’avoir qui que ce soit chez moi pour pas avoir un repas non contrôlé. Je refaisais de l’hyperactivité à fond.

Enfin, j’avais totalement replongé.

Alors c’était une rechute, mais elle était quand même minime. Dans le sens où elle a été courte, genre 6 mois. Et j’ai très vite eu conscience des choses quand même.

Et puis, je ne suis pas retombée dans le stade où j’étais avant. Et puis, j’ai eu le bon réflexe de tout de suite me faire accompagner. Et finalement, c’est cette rechute qui m’a permis de me sortir TOTALEMENT de mon TCA. Parce que c’est là que justement j’ai pris conscience qu’il y a avait pas mal de choses qui me restaient, qu’il fallait travailler.

Et c’est pour ça d’ailleurs que je dis que les rechutes ne sont pas forcément négatives. Parce que les rechutes te permettent de travailler sur des choses dont tu n’avais pas encore travaillé, donc te t’amener encore plus loin dans ta guérison.

Et donc voilà, finalement, je suis sortie aussi assez rapidement de cette petite rechute. Parce que justement, c’est ce que je disais en début d’épisode. Tout ce que j’avais parcouru, travailler en amont… bah c’était énorme. Donc j’avais déjà bien travaillé sur beaucoup de choses, donc ça m’a servi évidemment pour sortir de cette rechute.

Comment savoir si tu es bloquée dedans ?

Les signes qui indiquent que tu es en quasi-guérison :

Une fois de plus, comme chaque personne vit son TCA à sa façon, il n’y a pas de liste précise. Je vais te donner quelques signes pour t’éclairer, mais c’est non exhaustif : 

  • Tu respectes tes sensations de faim, mais avec des aliments que tu considères comme « sains » « sûres »
  • Tu continues de calculer tes calories, de lire les étiquettes nutritionnelles
  • Tu t’autorises des plaisirs, mais 1x par semaine ou que les jours où tu fais du sport
  • Tu manges plus qu’avant, mais toujours moins que ce dont ton corps te réclame
  • Tu vois toujours l’alimentation de façon dualiste « bon » ou « mauvais » ; « qui fait prendre du poids » ou « qui fait perdre du poids ». 
  • Tu as toujours du stress, des préoccupations quand tu es invitée quelque part
  • Tu fais du sport pour mériter de manger ou compenser tes repas
  • Tu continues d’avoir des routines étranges, ou des règles. Ça peut être vis-à-vis des heures de repas. Par exemple moi pendant longtemps je m’affamais dans la journée pour faire de gros repas le soir. Et je me protégeais en disant « bah non au final je mange dans les bonnes quantités » oui, mais en me restreignant toute la journée : il n’y a rien de sain à ça.
  • Tu continues à avoir très peur de prendre du poids, à surveiller constamment ton poids
  • Tu ne fais peut-être plus de sport à proprement parler, comme du cardio, mais tu continues peut-être l’hyperactivité via du ménage ou de longs trajets que tu t’imposes à la marche.

Il ne faut pas avoir TOUS les éléments de cette liste pour être en quasi-guérison. Pour moi, si tu as rien qu’un élément de cette liste, c’est que tu n’as pas encore atteint la guérison totale. Mais c’est normal, ne t’en veux pas. Je le rappelle, ça prend du temps. Sois bienveillant avec toi-même.

Alors comment se sortir de la quasi-guérison ?

Parce que OUI, tu peux te sortir de cette phase, peu importe le temps depuis lequel tu es dedans. C’est possible d’atteindre une guérison totale. Même si en effet, ça va prendre du temps, ça va se faire petit à petit. 

Mais déjà, la première chose pour justement aussi avoir la prise de conscience : c’est de réussir à être honnête avec soi-même. Parce que pour travailler sur quelque chose, il faut avoir la prise de conscience en amont.

sortir-quasi-guerison

Donc vraiment, la première étape c’est d’être honnête avec toi-même sur le fait qu’il y a encore des choses sur lesquelles travailler. Si tu as encore des règles, des restrictions, des routines en place qui sont à l’origine d’une anxiété sur ton poids, ton alimentation, ton corps… Bah, c’est que le travail n’est pas terminé. 

Une autre chose importante pour moi, c’est que tes proches soient au courant que le chemin n’est pas terminé. J’espère pour toi qu’ils s’éduquent eux-mêmes sur les TCA et qu’ils savent que la guérison ne se mesure pas à un poids rétabli. Mais c’est important de toi-même, de communiquer pour leur exprimer que oui, tu as encore besoin de soutien et t’aide, et que tu es toujours en lutte contre des mécanismes des TCA. Le but c’est de te sentir moins seule.

Et d’ailleurs, en parlant de solitude. Une autre chose ultra-importante c’est de t’entourer. En fait, je l’ai dit en parlant de mon histoire vis-à-vis de la quasi-guérison. Mais mon avantage c’est que j’ai eu la bonne idée de rapidement m’entourer. Donc vraiment, même si tu te sens pas légitime : tu l’es. Va chercher de l’aide, vraiment. Ne reste pas seul, va auprès de professionnels pour t’aider à en sortir totalement.

Et puis quelque chose de super important qui m’a par-dessus tout aidé : c’est de me rattacher à mes raisons de guérir. Mais ça n’importe quand ça doit t’aider. C’est pour ça d’ailleurs que je le propose dans le kit de guérison offert. Mais lister ses raisons de guérir + se les remémorer souvent ne les relisant régulièrement c’est indispensable.

Par exemple, dans mes raisons de guérir j’avais le fait de pouvoir profiter pleinement de mes amis, de ma famille. Est-ce que je pouvais le faire dans cette quasi-guérison ? Non. Dans mes raisons de guérir, j’avais aussi le fait de vivre de façon fluide avec mon copain. Et là, clairement, je ne pouvais pas non plus. Parce que j’avais toujours des prises de tête vis-à-vis de la nourriture, même vis-à-vis du fait que lui mangeait parfois moins que moi. Dans mes raisons de guérir, j’avais aussi le fait de vouloir être maman un jour. Et personnellement, je ne voulais pas être maman si j’avais toujours cette grosse fragilité parce que j’avais peur de transmettre à mes enfants cette relation malsaine que j’avais à mon corps, à la nourriture.

Donc voilà c’est mes propres motivations et évidemment, tu as les tiennes. Mais réécris-les si tu ne les as plus. Ou même, refais cet exercice parce que c’est normal que les raisons de guérir évoluent au fil du temps.

Ces aspects sur lesquels travailler pour sortir de ta quasi-guérison

Et donc je t’ai dit que pour sortir de cette quasi-guérison, j’ai travaillé sur des aspects sur lesquels je n’avais pas assez ou pas du tout travaillé.

Entre autres, il y avait le côté psychologique où j’ai énormément travaillé sur ma peur de grandir. J’ai beaucoup travaillé sur ma relation à mes parents. J’ai aussi travaillé beaucoup plus concrètement sur l’acceptation du corps et sur la construction de mon identité au-delà de mon apparence. Mais ça pour le coup c’est des choses que j’avais déjà commencé à travailler depuis 2017. Et puis c’est aussi en travaillant sur la remise en question de l’idéal de beauté de la société, en me créant un esprit critique vis-à-vis de la culture du régime. Et un autre truc c’est que j’avais pas assez travaillé sur la restructuration cérébrale, donc le fait de « recâbler » mon cerveau sur des schémas de pensées sains et non pas ceux du TCA. Et sans restructuration, tu gardes toujours les mêmes schémas de pensées en fait.

Donc voilà beaucoup de choses, variées. Mais qui m’ont été vraiment indispensables pour me sortir totalement de mes troubles alimentaires. 

Et d’ailleurs, pour t’épauler, te guider dans ton propre chemin, tous ces aspects-là et bien d’autres, je les propose dans le programme Butterfly Body. Donc c’est un programme pour t’aider à surmonter la peur de prendre du poids en travaillant sur tous les aspects du TCA : donc psychologique, nutritionnel, anti-compensation, acceptation du corps, création de ta propre identité, etc. Donc vraiment complet et CONCRET avec un ebook avec +55 exercices & méthodes à mettre en place. Donc voilà c’est un programme qui t’accompagne sur au moins 3 mois. 

Un petit mot pour la fin ?

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Ce que je peux dire en petit de fin c’est de vraiment, bah continuer de se battre jusqu’au bout. Parce que je te jure que ça vaut le coup. Tu as le droit de vivre pleinement, et pas à moitié. Parce que rester dans les mécanismes du TCA, même s’ils sont plus discrets, bah ça reste te couper de TOI, de TA VIE. Tu as le droit de VIVRE, et pas seulement d’exister. N’oublie pas quand même de rester bienveillant avec toi-même parce que ça prend du temps d’arriver à une guérison totale, ne te met pas de pression, tu as le temps. Et voilà, accorde-toi patience et bienveillance. 

Personne ne mérite de « s’installer » dans une période de quasi-guérison. Et ça me tenait à cœur, vraiment, de parler de ce sujet et de mon point de vue sur la guérison des TCA. J’aimerais trop avoir vos retours. Donc n’hésite pas à me laisser un commentaire ou à me MP sur Instagram 🙂 

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, 1 commentaire
La peur de prendre du poids : pourquoi et comment la surpasser

La peur de prendre du poids : pourquoi et comment la surpasser

La peur de prendre du poids : pourquoi et comment la surpasser

La peur de prendre du poids, de reprendre du poids… C’était dans mon combat, la peur qui me semblait la plus terrifiante. Mais en même temps, c’était aussi la peur indispensable et essentielle sur laquelle je devais travailler pour me sortir de mes troubles alimentaires.

Et je pense que pour beaucoup, c’est la même chose.

Déjà, je viens d’écrire « peur de prendre du poids, de reprendre du poids… ». Il y a une distinction qui est souvent faite, et que je vais expliquer.

La peur de reprendre du poids : qu’est-ce que c’est ?

Je vais commencer par donner la définition que l’on retient quand on souffre de trouble alimentaire. Et je vais te démontrer qu’il y a une différence avec la réelle « définition ». Je dis souvent que lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire, sa réalité est biaisée. Bah là, ça va bien le démontrer.

Zéro jugement quand je dis ça, parce que moi-même, quand j’étais malade, je répondais à travers les arguments de mon trouble alimentaire plutôt qu’avec des arguments raisonnés. 

Donc si on demande à une personne souffrant de TCA, qu’est-ce que la reprise de poids. Ce serait « Un processus de récupération faisant référence à un individu qui atteint un poids sain POUR LUI ». Alors évidemment, la personne ne répondrait pas cette définition exacte mais c’est dans l’idée. Ce que je veux souligner ici, c’est que souvent, quand on souffre d’un TCA, on associe la reprise de poids à un poids « sain » selon SOI.

Donc ça veut dire que souvent, la personne dans sa reprise de poids, elle va se fixer un poids à atteindre qui est SAIN selon ELLE. Et pour déterminer ce poids, elle se base souvent sur l’IMC. Or, j’ai fait un article sur l’IMC. Et justement, dedans j’explique pourquoi il faut vraiment pas se baser sur l’IMC, ni même qu’il ne faut pas se baser sur un objectif de poids. Alors, comme j’ai dédié un article à cette explication, je ne vais pas revenir dans le détail. Mais grosso modo, ton corps nait avec un poids de forme génétiquement programmé. Et donc tu ne peux pas déterminer de toi-même, selon des calculs, le poids que ton corps doit atteindre. Parce que justement, la reprise de poids, c’est atteindre un poids qui est bon mais pas selon TOI, selon TON CORPS. Selon les besoins de ton corps. 

Toujours, si on demande à une personne souffrant d’un TCA ce qu’est la reprise de poids, la personne peut répondre « C’est reprendre un poids que tu es capable de maintenir sur le long terme ». Et là aussi j’émets une distinction avec la définition plus réaliste (que je donnerai par la suite). Ce n’est pas un poids que TU es capable de maintenir sur le long terme, c’est un poids que TON corps maintient NATURELLEMENT sur le long terme.

La différence elle est où ?

La différence elle est dans le fait que ton TCA peut te persuader que c’est ton poids « sain »/ « santé » parce que tu le maintiens sur le long terme. Mais à quel prix ? Parce que si le poids que tu fais, que tu maintiens sur le long terme est le résultat d’actions de compensation & de restriction… Ce n’est absolument pas un poids santé. 

Donc je te redonne la définition d’un point de vue maladie : « Processus de récupération faisant référence à un individu qui atteint un poids sain pour lui. C’est un poids qu’il est capable de maintenir sur le long terme ». Et maintenant, la définition d’un point de vue guérison : « Processus de récupération faisant référence à un individu qui atteint un poids sain pour lui, c’est-à-dire répondant aux besoins de son corps. C’est un poids que son corps maintient naturellement sur le long terme ». Et quand je dis les besoins de son corps, ce n’est pas que nutritionnel, c’est aussi respecter quand son corps est fatigué, donc se reposer.

Bon, voilà pour le côté théorique. Peut-être que tu t’es rendu compte que ta définition à toi est plus proche du point de vue maladie. Peut-être qu’à l’inverse, tu as pris conscience que tu es plus sur la définition réelle. Ça va vraiment dépendre de où tu en es dans la guérison, si tu vis une période compliquée en ce moment, etc.

Et ne te juge pas si ta définition est plus proche du côté maladie. Ça se fait petit à petit d’accepter que son poids de forme est un poids que l’on ne contrôle pas, qui correspond aux besoins du corps et pas aux exigences du TCA, des standards de beauté. 

La peur de reprendre du poids v/s la peur de prendre du poids ?

La distinction, si on peut en faire une, selon moi c’est que : 

  • Peur de reprendre du poids : c’est quand ton TCA se dit « ok, il admet que tu as quand même du poids à reprendre mais tu en es tout de même terrifiée ». 

 

  • La peur de prendre du poids : c’est soit quand selon ton TCA, tu n’as plus de poids à prendre (même si en réalité, tu n’as pas atteint le poids de forme qui correspond à ton CORPS (et pas à toi). Ou alors, c’est quand tu as peut-être atteint un poids où ton corps est bien mais mentalement, tu as toujours cette peur terrifiante de prendre du poids. Et l’important, ce n’est pas le poids que tu fais, c’est la peur que tu as. Parce que je le rappelle, les troubles alimentaires c’est des maladies MENTALES, pas physiques. 

 

Ce que je veux dire, c’est que peu importe si tu as peur de reprendre du poids ou peur de prendre du poids : il faut le travailler. Parce que rester avec cette peur te maintient forcément plus ou moins dans les mécanismes de restriction / compensation ; peut-être même dans le cercle vicieux compulsion-restriction. Et rester dans ces mécanismes, c’est s’exposer à un risque de rechute, ou de rester dans une quasi-guérison. Je parlerai de la quasi-guérison dans le prochain article  d’ailleurs. 

5 raisons pour lesquelles c’est indispensable de travailler sur ta peur de prendre/reprendre du poids

Déjà, il a tous les dangers physiques qu’il existe de vivre dans un corps dénutri. Mais je vais pas les lister parce que je veux répondre à la question avec des réponses qui concernent tout le monde, peu importe ton poids. Ça évitera à ton trouble alimentaire de te dire « non mais toi ça te concerne pas » alors qu’en réalité ça te concerne. 

Mais voilà 5 bonnes raisons :

#1 - Pour être toi.

Parce que peut-être que tu penses que c’est toutes tes actions, réactions, pensées actuelles c’est TOI. Mais NON, enfin je veux dire, pas toujours.

Je m’explique : C’est vraiment toutes les pensées de ton TCA qui font qu’à terme, tu peux être une personne constamment irritée, sur la défensive, qui a peu de tolérance, qui prend tout mal, qui parle mal à tes proches… Peut-être même que tu leur mens pour pouvoir t’assurer de ne pas manger un certain aliment ou pour t’assurer que tu vas bien pouvoir faire ta séance de sport.

Toute cette obsession sur ton corps, ton poids, ton alimentation… fait que tu n’es plus vraiment toi. Je n’aimais vraiment pas la Mathilde malade. Surtout avec mes proches « proche » : soit mes parents, mes frères & sœurs. Après, je ne me permettais pas avec les autres. Mais avec eux, je mentais, je les rejetais, je les engueulais pour un rien, je n’acceptais rien de ce qu’ils me disaient, je les culpabilisais pour mon mal-être… Franchement, ça me fait mal de me souvenir que j’ai été comme ça. Mais la réalité, c’est que ce n’était pas moi. Je ne suis pas cette Mathilde et j’ai pu retrouver en guérissant la Mathilde attentionnée, proche de sa famille, qui aime leur faire plaisir, partager de beaux moments avec eux. Donc retrouver le vrai toi, c’est une énorme raison pour travailler sur ta peur de prendre du poids.

Parce que quand tu es comme ça, c’est difficile d’apprendre à t’aimer.

#2 - Pour retrouver ta vie sociale

Ces obsessions sur la nourriture, sur ton poids sur ton corps… Elles ont tendance à t’isoler. Tu vas refuser des sorties, des weekends, des soirées. Tu vas de surcroit t’éloigner de tes proches, de ta famille, de tes amis. Peut-être que du coup, tu ne profites même pas de ta vie étudiante (c’était mon cas…).

Même si tu as l’impression qu’être seul t’apaise : c’est un LEURRE. Oui, sur le moment même, ça t’apaise. Mais sur le long terme, tu te coupes de ta vie.

Je t’assure qu’en t’ouvrant aux autres, tu t’ouvres à de la vie, du bonheur, des moments de partage, d’échange. Tu t’ouvres à d’autres choses que ta maladie, tes obsessions. Les autres permettent de rendre vulnérables toutes ces obsessions. Même si au début tu n’as pas l’impression, il faut multiplier les sorties parce que forcément, les premières fois tu as peur.

Mais au plus tu te confrontes à ces peurs, au plus ce sera « facile ». 

#3 - Pour avoir une relation saine à la nourriture

Parce que oui, avoir cette obsession autour du poids, de ton corps… fait que forcément, tu n’as pas une relation saine à la nourriture.

Soit tu te restreins, tu ne réponds pas aux besoins de ton corps, tu te coupes de tout plaisir alimentaire.

Soit tu manges, mais ne choisis pas l’option dont tu as réellement envie. Tu es dans la culpabilité, les regrets alimentaires. Tu es dans le calcul, le contrôle. Peut-être même que tu connais des compulsions alimentaires et que tu es prise au piège dans ce cercle vicieux de restriction/compulsion.

Peut être même que tu incites les autres à manger plus, en cuisinant pour eux, en les incitant à manger plus, en leur offrant constamment de la nourriture. Quelque part, inconsciemment peut-être, tu espères qu’ils prennent du poids, plus que toi tu dois en prendre.

Mais c’est méga malsain. Aucun jugement, moi aussi j’ai longtemps fait ça. Mais le truc c’est que les autres s’en rendent compte. Et forcément, ils risquent de mal le prendre, ce qui est normal. 

#4 - Pour lutter contre la dépression, l’anxiété

L’isolement, le fait de se restreindre (même mentalement : c’est-à-dire que tu manges l’aliment mais en te l’interdisant), le fait d’être toujours dans la culpabilité, d’avoir cette voix critique intérieure, de mal se traiter, de ne pas prendre en compte les besoins de son corps… Tout ça, ça développe des symptômes dépressifs, anxieux.

#5- Parce que tu as la vie devant toi

Et ça, peu importe ton âge ! Ce que je veux dire c’est que tu aies 16, 20, 30, 40, 55 ans… Peu importe que le TCA soit dans ta vie depuis 5, 10, 20, 25 ans…

Il n’y a pas de trop tard. Tu as plein de belles expériences à vivre, plein de belles rencontres. Plein de choses incroyables à vivre. C’est certain ! Depuis que j’en suis sortie, je prends conscience de à quel point la vie est belle. Genre vraiment belle.

Évidemment, elle a son lot de problèmes dont on se passerait bien. Mais elle réserve aussi de belles surprises 🙂 

#6 - Parce que tu n’as qu’une vie

Genre vraiment qu’une vie. Et elle passe vite ! J’avais vu une citation qui disait « on a qu’une vie, mais une vie suffit si tu la vis à fond ». Est-ce qu’avec cette peur de prendre du poids tu vis ta vie à fond ? Genre vraiment, réponds en étant honnête avec toi-même.

Bon et en fait, des raisons y’en a plein ! Mais je ne veux pas tous les lister sinon ce serait trop long hihi.

Et puis surtout, à la base, je voulais aborder la peur de prendre du poids sous un autre angle. 

Et cet angle, c’est de te parler de…

Pourquoi c’est réellement difficile de surmonter cette peur de prendre du poids / de reprendre du poids ?

Pour moi, je pense que surmonter cette peur demande de surmonter bien d’autres peurs qui sont plus beaucoup profondes. Je veux dire, qu’il ne faut pas « juste » travailler sur ta peur de prendre du poids.

En fait, il faut aller vraiment plus en profondeur. Et comprendre de quoi tu as réellement peur ?

Et parce que c’est beaucoup plus profond, la peur de prendre / reprendre du poids demande vraiment un travail sur de nombreux aspects : 

Cette peur fait parfois référence à :

  • La peur de grandir
  • La peur de s’émanciper de ses parents
  • La peur d’avancer dans sa vie
  • La peur de perdre l’attention des autres
  • La peur d’être oublié, remplacé, abandonné…

En fait, ça peut être d’autres choses, ça dépend de chaque personne.

=> Mais c’est tous des aspects psychologiques qui sont indispensables à traiter.

Cette peur peut être due à de nombreuses croyances erronées que tu as sur ton corps, sur l’alimentation, sur le poids.. qui sont dû à des choses qu’on t’a dites quand tu étais enfant, ou que tu as intégrées de par les valeurs de la société…

Parfois et même souvent, c’est des croyances inconscientes. Mais dont il faut prendre conscience, déconstruire, et reconstruire des croyances saines.

=> donc toute la dimension mentale, reconstruction cérébrale doit être travaillée

Cette peur peut être due à la peur de l’inconfort digestif, d’avoir temporairement un corps non harmonieux, en gros dû à la peur de certains symptômes. Et en effet, si tu n’es pas préparé, si tu ne comprends pas ce qui se passe dans ton corps, tu peux retomber dans de la restriction/compensation donc rester bloqué dans ces mêmes schémas. 

=> Donc toute la dimension physique, doit être travaillée.

Tu as peut-être aussi peur de prendre du poids/reprendre du poids parce que :

  • Tu as peur de voir ton corps changer physiquement 
  • Tu as peur des commentaires des autres
  • Tu as peur de te dégoûter, d’encore moins t’aimer
  • Tu as peur de plus te reconnaître, de plus savoir qui tu es 

=> Donc un travail concret d’acceptation corporelle doit être fait. Genre pas juste dire « Tu dois t’accepter », vraiment mettre en place des actions concrètes. Et un travail qui est lié, qui est celui de se reconstruire, d’apprendre à se connaître, à savoir qui tu es.

Donc : il faut un travail mental, physique, physiologique, d’acceptation corporelle, de reconstruction de soi. 

En fait, il faut un travail pluridisciplinaire. Ce n’est pas la première fois que tu m’entends dire ça . J’en avais parlé notamment dans l’épisode 18 où je t’explique l’importance d’avoir une équipe médicale complète ,d’essayer différentes thérapies. 

Comment je peux t'aider dans ce travail pluridisciplinaire ?

Comment j’en suis arrivée à lier ce travail pluridisciplinaire à la peur de prendre du poids ?

En fait, ça fait depuis 2020 que j’ai Norainnoflower. Et depuis 3 ans, je reçois énormément de messages de personnes qui me parlent aussi de cette peur qui les bloque en fait dans leur guérison. Et souvent, je me rends compte que le travail qui est réalisé pour les aider ne se concentre que sur les conséquences : une focalisation sur le poids, sur la nourriture, l’hyperactivité… En fait, le travail est fait sur les symptômes en apparence visibles.

Mais justement il n’y a pas de travail en profondeur qui est réalisé, pas de travail multidimensionnel. Donc bah c’est difficile pour ces personnes de se détacher totalement de leurs mécanismes de restriction, de compensation. C’est difficile pour ces personnes de ne pas rester dans une quasi-guérison. C’est difficile pour ces personnes de se libérer totalement.

Moi j’ai fait ce travail multidimensionnel. Mais avec du temps. Je veux dire, te mets pas la pression en écoutant ça : c’est un process de petits pas, qui se fait petit à petit. 

Mais j’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice. Je me suis demandé :

Comment je pourrais aider les personnes dans leur peur de prendre du poids / de reprendre du poids ?

Et donc il y a quelques mois, je me suis lancé dans la création d’un nouveau programme que je pensais sortir il y a déjà au moins 2 mois. Au début je proposais surtout tout le travail sur l’acceptation corporelle, les outils concrets pour aider à mieux accepter son corps et la reprise de poids. Mais je me concentrais sur ce côté d’acceptation corporelle. Et en fait, j’ai eu la réflexion que je vous ai exposée en amont : 

Le fait que la peur de prendre du poids est liée à énormément d’autres peurs, et englobe énormément de dimensions. Donc j’ai pris plus du double de temps à le faire. Sans rire, j’y ai travaillé +600 heures ! 

Mais je suis trop fière et trop contente du résultat parce qu’il répond à de nombreuses problématiques et englobe tous les aspects de la guérison.

C’est 5 modules, plus de 11h30 de vidéo, un ebook de +200 pages avec 55 exercices & techniques concrètes, et tant d’autres choses.

✅ Le premier module sera sur toute la dimension psychologique : comprendre les mécanismes inconscients du TCA, comprendre le pourquoi de ta maladie, ce qui t’empêche de guérir, et t’apprendre à te détacher de la maladie.

✅  Le 2e module c’est l’acceptation corporelle : identifier les racines profondes de ta relation conflictuelle avec ton corps et apprendre à t’en détacher (donc l’influence sociétale, mais aussi l’influence familiale, parentale, tes expériences passées). Déconstruire toutes tes croyances erronées, te mettre des objectifs adaptés pour ta guérison. Et après énormément d’outils concrets pour accepter ton corps, travailler sur qui tu es réellement, et aussi des outils pour accepter la reprise de poids).

✅  Le 3e module c’est ton plan d’action nutritionnel & anti-compensation. Parce que ce n’était pas possible de parler de la peur de prendre du poids sans traiter la dimension alimentaire et compensation (hyperactivité, laxatifs, vomissement…). Donc le but c’est aussi de travailler sur les croyances erronées, de comprendre tes sensations de faim, satiété, de revenir sur la base alimentaire, de te proposer des méthodes concrètes pour t’aider durant les repas, mais aussi après les repas pour faire face à la culpabilité et lutter contre les compensations.

✅  Le 4e module parle de tout ce qui peut se passer dans ton corps : les symptômes, mais aussi ce qui peut se passer mentalement dans ta tête. Le but c’est donc de défier tes peurs, de comprendre les variations de ton poids. En gros, le but c’est de connaître pour mieux se préparer et éviter les rechutes. Et y’a une partie sur la communication avec ses proches ; apprendre à exprimer ses besoins, gérer leur commentaire sur ton poids, ton corps…

✅  Le 5e module parle de la quasi-guérison pour éviter d’y rester coincé, parle des différentes causes de rechute. Et je fais un focus sur la peur de grandir qui a été une peur importante pour moi. Et je t’aide aussi à gérer les moments où la maladie te manque.

Bref, franchement, là j’ai même pas tout dit ce qu’il y a dedans. Il est vraiment ultra-complet, concret. Le programme s’appelle ButterflyBody et si tu veux en savoir plus, c’est par ici :

Un petit mot pour la fin ?

Je te dirai de ne pas rester seul(e). Fais-toi accompagner, entoure-toi de tes proches, de professionnels. Vraiment, cherche à te sortir totalement de cette obsession sur ton poids. Sois honnête avec toi-même : ce n’est pas une vie de vivre comme ça. Et c’est possible de s’en libérer totalement. Je t’assure. Et la vie est tellement plus belle, plus légère sans ça ! Je dirai même qu’en fait, la vie est déjà pas toujours facile. Donc pas besoin de se rajouter ce poids sur les épaules. 

Ta vie c’est maintenant, elle ne t’attend pas, n’oublie pas que tu en as qu’une encore une fois. Crois vraiment en cette vie sans ces obsessions. Tu vas t’en sortir, crois-y réellement. Tu es bien plus fort/forte que tu ne le crois. 

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, Peur du poids, 2 commentaires
IMC anorexie : pourquoi ce n’est pas un bon indicateur dans les TCA

IMC anorexie : pourquoi ce n’est pas un bon indicateur dans les TCA

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Trois petites lettres qui sont pourtant une grande source de stress lorsqu’on souffre de troubles alimentaires, notamment d’anorexie. IMC, c’est l’acronyme d’Indice de Masse Corporelle. Mais ça aurait clairement pu être l’acronyme d’Indice de Mesure de Conneries. 

Le domaine médical donne beaucoup trop d’importance à l’IMC dans le diagnostic des troubles alimentaires, mais aussi dans la guérison. Or, il s’agit d’une maladie mentale… Donc je vois pas bien comment une donnée chiffrée devrait être au centre du diagnostic et de la guérison d’un TCA. 

Bref, je suis certaine que beaucoup d’entre vous se prennent la tête avec cet indicateur. Je suis presque sûre que tu l’as déjà calculé plein de fois, que tu t’es demandé à partir de quel poids tu auras un IMC dit “normal”… Ou pire, tu as peut-être fait le calcul pour t’assurer que tu es bien toujours en sous-poids, comme pour te donner une légitimité à être malade (je sais que c’est la maladie qui te fait faire ça, zéro jugement). Et si tu es dans la catégorie “normal”, tu dois culpabiliser et même te dire que finalement, tu n’es “pas si malade”.

Je le sais parce que c’est ce que j’ai fait quand je souffrais de trouble du comportement alimentaire.

Donc j’ai voulu te faire un article que tu devras relire dès que quelqu’un te dit que tu n’as pas le bon indice de masse corporel pour avoir un TCA, ou que tu te bases dessus pour mesurer la gravité de ta maladie, ta légitimité ou même ta guérison.

À la base, cet article devait être un article court. Mais en faisant mes recherches, j’ai découvert plein de choses intéressantes à te partager. Et j’ai plein de choses à dire sur ce sujet. Donc désolée, mais ça sera encore un article long haha.

Les sombres coulisses de l’IMC

Les informations que je vais te dire là, je les ai découvertes cette année en faisant des recherches sur le sujet. Quand j’étais malade, je ne connaissais pas la sombre histoire qui se cachait derrière cet indicateur et franchement, ça m’aurait bien aidé de la connaître. Donc je te le partage 🙂 

Qu’est-ce que c'est ?

Il s’agit en gros d’un calcul qui établit le rapport entre la taille et le poids d’un individu pour le catégoriser selon différents groupes qui sont : maigreur ; poids normal ; surpoids ; obésité modérée ; obésité sévère. Et donc soi-disant, il s’agit d’une mesure pour établir un indicateur de bonne ou mauvaise santé.

Maintenant, on va revenir sur l’origine.

Cet indicateur a été créé en 1832 par Adolphe Quetelet. Il s’agit d’un Belge qui est mathématicien, statisticien, sociologue, astronome. Bref, c’est pas un médecin ! Mais en fait, à la base, l’IMC ne s’appelait même pas comme ça. ça s’appelait l’Indice de Quetelet. Et d’ailleurs son but était de recueillir des données sur une population. Donc c’était un outil statistique, absolument pas un outil médical. Autre fait important, pour réaliser sa formule de l’indice de Quetelet, ce mathématicien s’est basé sur des participants français et écossais. Donc, il s’est basé sur un échantillon d’Européen blanc. Je le précise car quand même, aujourd’hui, on l’utilise comme indicateur MONDIAL pour toute la population. 

Parce que oui, l’indice de Quetelet est devenu l’IMC. Et ça part d’une expérience célèbre dont j’ai déjà parlé : L’expérience de la famine d’Ancel Keys. Donc en 1972, Ancel Keys a repris l’indice de Quetelet pour son expérience et il aurait donc été le premier a utilisé ce terme dans ses études. Mais une fois de plus, Ancel Keys avait utilisé cet indicateur dans l’étude de la population de son expérience. Il avait même précisé que ça ne pouvait être pris comme indicateur individuel puisque trop de paramètres propres à chaque individu entrent en compte. Il avait souligné le fait que l’IMC ne permettait pas de préciser ni prédire les problèmes de santé d’un patient..

Donc finalement, ces scientifiques avaient fait leur boulot de prévention. Historiquement, c’était donc un outil statistique utilisé par des scientifiques (pas des médecins). Et ces derniers avaient spécifié que ça n’était pas un bon indicateur médical, encore moins pour un diagnostic personnel.

Mais tous ces avertissements, bien que très importants, sont tombés dans la case oubliette.  Pourquoi ? Comment est-ce qu’on en est arrivé à utiliser cet indicateur comme mesure de santé ? 

Entre autre, pour des questions d’argent…

Aujourd’hui, on indique qu’une personne est en surpoids (et donc en mauvaise santé) à partir d’un indice de masse corporel à 25. Pourtant, avant 1998, le seuil de surpoids était de 27,8. Et en 1998, il y a une institution gouvernementale, les National Institues of Health, qui ont décidé de baisser ce seuil à 25. Donc je ne sais pas à quelle date exacte cette décision a été prise. Imaginons que c’était un mardi. Le mercredi matin, il y a eu 29 millions d’Américains qui étaient considérés en bonne santé la veille, qui se sont réveillés dans la case “Surpoids”. Non mais ça montre bien l’absurdité…

Pourquoi il y a eu une “manipulation” de ces chiffres ? Certaines études annoncent que ces directives ont été rédigées en partie par des gros bailleurs de fonds à la tête d’entreprises fabriquant des médicaments amaigrissants. 

Eh oui, dire aux gens que leur corps est en mauvaise santé et qu’ils doivent perdre du poids, ça permet de gagner pas mal d’argent quand tu vends des produits amaigrissants.

Et les assurances aussi ont bien compris que la “mauvaise santé” rapporte de l’argent. Depuis déjà les années 80, beaucoup d’assurances américaines qui utilisaient le calcul de l’IMC pour déterminer la bonne ou mauvaise santé de leurs assurés. Une étude américaine avait révélé que les assurés de la catégorie “Surpoids” payaient en moyenne 22% de plus que celles de la catégorie “Poids normal”.

Bon, je pense que là, vous avez clairement compris que c’est aussi des chiffres manipulés et que ce n’est clairement pas un bon indicateur médical. C’est plus pour servir des objectifs financiers et marketing… 

Mais je vais vous donner d’autres arguments pour vous démontrer que cet indicateur n’est pas fiable dans le domaine des TCA.

Source : https://www.motherjones.com/politics/2014/08/why-bmi-big-fat-scam/

L’IMC dans le diagnostic des troubles alimentaires

Malheureusement, beaucoup trop de médecin utilisent l’IMC comme l’élément central qui permet le diagnostic d’un TCA.

Déjà, les médecins traitants.

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Généralement, ce sont eux que l’on voit en premier : parce qu’on les connait, qu’on se dit qu’il faut en parler au médecin traitant pour être potentiellement redirigé vers le bon thérapeute.

Mais le problème, c’est que beaucoup trop de généralistes ne sont pas sensibilisés aux problématiques des TCA. Et donc ils ne connaissent pas bien, ils sont victimes de plein de clichés, entre autre celui qui dit qu’il faut faire X poids ou X IMC pour avoir un trouble du comportement alimentaire, notamment comme l’anorexie. On associe forcément l’anorexie a un poids faible et donc à un indice de masse corporel faible. Sauf qu’il s’agit d’une maladie MENTALE, pas physique. 

Combien d’abonnés m’ont dit être allés voir leur généraliste parce qu’elles sentaient que quelque chose n’allait pas, qu’elles avaient potentiellement un trouble alimentaire. Et en retour de leur docteur, elles ont eu le droit à des commentaires du genre “Non, vous n’avez pas de TCA, votre IMC est normal” ou “votre poids n’est pas assez faible pour parler de trouble alimentaire”. Donc ces personnes se retrouvent seules, sans aide, sans légitimité de recevoir de l’aide et s’isolent avec leur maladie qui prend de plus en plus de terrain. C’est super grave !

Et c’est problématique au-delà des patients qui viennent en sachant qu’elles ont potentiellement un trouble. Parce que beaucoup de généralistes sont victimes de cliché sur l’IMC et peuvent dire à un patient random  “Vous avec un IMC un peu au-dessus de la norme : il faut perdre du poids, faire un régime, faire du sport”. Donc beaucoup de personnes ressortent de chez le docteur avec ce genre de commentaire alors qu’à la base, elles n’étaient même pas venues pour ça. Et pour certaines personnes, ce genre de commentaire est le début de comportements de restriction, d’hyperactivité. 

Attention, je ne dis pas que les médecins sont à l’origine des TCA. Je n’ai rien contre les médecins traitants, c’est un très beau métier et on en a besoin. Mais à mon sens ils ne sont pas suffisamment sensibilisés aux maladies mentales qui touchent pourtant énormément de monde. En fait, leurs commentaires peuvent être des déclencheurs à des comportements de compensation car ils représentent une autorité importante en qui les patients ont confiance.  

Je vais vous raconter une autre anecdote : dans mon chemin pour la guérison de l’anorexie, j’ai connu la phase de faim extrême où j’ai eu pas mal de compulsion. J’ai eu une otite importante à ce moment-là. J’ai été voir un docteur. Et comme dans son check up habituel, il me demande si je mange bien équilibré, etc. Donc, je lui dis que je souffrais d’anorexie, qu’en ce moment, j’ai des compulsions. Heureusement, j’étais suivi par une psychiatre spécialisée, donc je savais que ces compulsions faisaient partie de la guérison. Et je savais aussi que je reprenais un poids dont j’avais besoin pour guérir, même si c’était clairement super difficile. Bref, ce docteur que j’ai été voir me demande de me peser. Je lui réponds que je ne souhaite pas connaître mon poids car la balance est pour moi un déclencheur à des comportements compensatoires. Il me dit “Ok, alors levez-vous que je regarde votre corps”. Et là, il me dit “Bon va falloir arrêter les compulsions et faire attention à ce que vous mangez. Là, vous êtes bien mais faites quand même du sport.” Même chose, j’étais dans une période où je me sevrais de mon hyperactivité en arrêtant le sport. 

Bref, je suis ressortie en pleurant. “Arrêter les compulsions ?” Il a cru que c’était de ma volonté ? Il n’a même pas cherché à comprendre 2 minutes ce que je traversais dans ma guérison de l’anorexie. 

 

Et en fait, j’ai compris qu’il m’a recommandé ce qu’on m’a diagnostiqué comme trouble alimentaire quand j’étais maigre. En fait, il m’a recommandé sport + contrôle sur mon alimentation. Ce qui était les symptômes de l’anorexie dont les médecins me mettaient en garde quand j’étais maigre. 

Donc on prescrit aux personnes avec une corpulence normale ou plus large ce qu’on diagnostique comme trouble alimentaire à des personnes maigres. 

Ça montre encore une fois à quel point les praticien sont victimes de stigmatisations sur les troubles alimentaires. Et d’ailleurs beaucoup de gens dans la société en sont victimes. Mais quand tu es docteur, c’est plus grave. 

 

En fait, beaucoup de praticiens se permettent de dire à des patients d’une corpulence qui n’est pas en sous-poids des choses qu’ils ne diraient pas à des patients en situation de maigreur. Pourquoi ? Parce que pour eux, ces personnes sont moins “fragiles” que celles en insuffisance pondérale. Mais encore une fois parce qu’ils se basent sur l’apparence et pas le mental. La santé mentale d’un patient, ça ne se voit pas forcément sur son physique. J’imagine qu’ils pensent que leurs commentaires aura moins d’impact puisqu’elles paraissent en bonne santé physiquement. Sauf que c’est faux. Les conséquences sur leur santé mentale sont les mêmes que s’ils l’avaient dit à un patient qui est déjà en insuffisance pondérale. 

Alors c’est sûr pour connaître la santé mentale d’un patient, il faut parler avec elle, prendre plus de temps. Mais au moins, on a tous les paramètres à prendre en compte.

 

Et d’ailleurs, les personnes qui vont voir un médecin en sentant qu’elles ont potentiellement un trouble, elles attendent en retour de l’écoute, de l’empathie, de la réassurance. Utiliser des statistiques ou des calculs pour leur dire qu’elles n’ont pas de TCA, c’est la dernière chose donc elles avaient besoin. 

Dans le milieu médical des TCA :

Bref, là, j’ai parlé des généralistes mais le problème c’est que globalement, même dans le milieu médical spécialisé, on prend encore trop l’IMC comme indicateur phare du diagnostic et de la guérison.  Je me souviens que lorsque j’étais hospitalisée dans un service spécialisé, tout était fait en fonction de cet indicateur. Par exemple, il fallait atteindre tel indice de masse corporel pour avoir une permission, pour pouvoir parler d’une sortie d’hôpital. Et je me rappelle qu’il était calculé en permanence pour voir notre évolution. Après, j’imagine que les médecins ont besoin de statistiques. Mais du coup ça génère une obsession sur les chiffres par les patients. Beaucoup de patients et moi-même d’ailleurs, on se disait il me reste x kilos avant de retrouver un poids santé. Donc en fait on basait notre guérison sur des chiffres, sur notre poids, sur l’IMC. Mais c’est contre-productif quand on y réfléchit. Parce qu’on doit se détacher du contrôle, sur les chiffres, sur notre poids pour se sortir de la maladie. Mais on nous demande indirectement de focaliser notre attention dessus. 

J’en parle souvent mais l’une des clés de ma guérison a été de me détacher de la balance. Et en donnant autant de place à cet indicateur dans le diagnostic et dans la guérison des TCA, les médecins incitent indirectement à garder la balance. Donc en fait c’est comme si on soignait un trouble alimentaire par un trouble alimentaire. C’est-à-dire que lorsqu’on est malade on nous dit il faut se détacher du contrôle, il faut se détacher de son poids donc ce qu’on nous propose pour ça, c’est de contrôler notre poids. 

Après là je dresse un tableau assez dur du milieu médical. Tout n’est pas noir. J’ai rencontré de très bons professionnels qui m’ont sincèrement aidé. Et beaucoup de professionnels spécialisés savent tout de même que ce n’est pas l’indicateur phrase de bonne santé. 

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3 raisons démontrant que ce n’est pas significatif pour juger l’état de santé

Alors, je viens de faire un énorme paragraphe en expliquant à quel point ce n’était pas très intelligent finalement d’utiliser l’indice de masse corporel comme indicateur principal dans les TCA. Mais du coup dans ce paragraphe je vais vous expliquer pourquoi. Il y a 3 raisons principales :

#1 - Il ne prend pas en compte la génétique

La première raison, c’est qu’il ne prend pas en compte la génétique. Pourtant, la génétique influe énormément sur le corps. Et d’ailleurs, il y a plein de coachs, même globalement des entreprises qui vendent des pertes de poids, qui disent que tu peux contrôler ton corps à 100 %. Et moi, je suis pas d’accord avec ça parce que justement, il y a le côté génétique. Et ce qui fait aussi que chaque corps est différent, mais que chaque corps est beau tel qu’il est en fait. Il n’y a pas besoin de d’avoir un modèle à respecter. Et cet indicateur n’est vraiment pas pertinent puisque je vous l’avais dit dans l’origine : le calcul s’était basé sur un échantillon d’individus européens. Donc c’est pas possible qu’une statistique initialement faite pour des Européens soit utilisée pour le monde entier. Tout le monde n’a pas la même génétique dans le monde entier.

#2 - Il ne fait pas la différence entre les muscles, les os et la graisse

La deuxième raison, c’est que par son calcul, il ne fait pas la différence entre les os, les muscles et la graisse. Et donc on en revient à l’histoire de la génétique : quelqu’un qui génétiquement a une masse osseuse plus importante, elle va potentiellement être dans la catégorie “surpoids”. Donc elle va être dans la catégorie “mauvaise santé” alors qu’en fait elle n’a pas trop de masse graisseuse du tout.

#3 - Il ne prend pas en compte les cycles de la vie du corps

La troisième raison, c’est qu’il ne prend pas en compte les différents cycles de la vie du corps. C’est-à-dire que le corps c’est un être vivant qui évolue avec le temps, ce qui est complètement normal. Mais malheureusement la culture du régime nous dit que notre corps doit rester fixe toute sa vie, ce qui entraîne énormément de culpabilité. Mais il y a des périodes dans la vie du corps où l’indice de masse corporel va varier et c’est complètement normal. Je prends l’exemple de la puberté : lorsque l’organisme passe de la phase enfant à la phase adulte, il va avoir beaucoup de changements. Par exemple, les jeunes filles vont prendre plus de graisse corporelle parce qu’elles en ont besoin pour avoir leurs règles et les garçons d’année en année vont également prendre plus de poids, ce qui est entièrement normal. Donc à ces périodes-là, l’IMC connaît plus de fluctuation. De même, lorsque la femme connaît la phase de ménopause, elle peut aussi connaître des variations corporelles qui sont absolument normales.

Donc voilà, il y a énormément de gens qui ont un IMC élevé ou bas et qui sont en très bonne santé. Tout comme il y a beaucoup de personnes qui ont un IMC dans la catégorie poids normal alors qu’elles sont en très mauvaise santé. 

Et si on peut résumer le pourquoi ce n’est pas un bon indicateur médical, c’est parce qu’en fait le corps humain est un organisme et pas une équation de mathématique.

Un IMC “santé” n’est pas égal à guérison

Je vais terminer cet article avec une partie dédiée pour t’expliquer pourquoi se baser sur l’indice de masse corporel est contre-productif pour ta guérison..

Le mythe de l’IMC à 19

Quand je souffrais d’anorexie, j’entendais souvent parler de l’indice à 19. C’était un peu l’objectif de tout le monde j’avais l’impression. C’est-à-dire que j’avais inconsciemment acquis le fait qu’il fallait avoir un indice de masse corporel à 19 pour guérir. Comme j’ai expliqué en introduction, j’avais une vraie obsession sur cet indicateur. Et c’est vrai que je le calculais tout le temps.

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Et quand je me rapprochais de l’indice de masse corporel à 19, sincèrement, j’avais peur parce que j’avais peur de guérir. Et une fois que je l’ai dépassé, bah, je ne comprenais pas. Parce qu’en fait dans ma tête, c’était toujours le chaos et je me sentais toujours aussi malade sauf qu’en plus, il y avait un sentiment d’être illégitime et d’être moins comprise par les autres.

Et en fait, on ne m’avait pas préparé à ça : je veux dire que pour ma part, je n’avais vraiment pas compris, je pense que ce n’est pas parce que tu reprends du poids que tu es guéri. 

Et parfois, j’ai certains abonnés qui viennent me parler et qui me disent ‘mais je ne comprends pas parce que je suis guéri mais pour autant j’ai toujours au tel ou tel symptôme”’. Et en fait, je ne les juge absolument pas puisque comme j’en ai expliqué, j’ai eu le même raisonnement. Mais souvent, je leur dis sur quoi tu te bases pour dire que tu es guéri ?  Et dans la plupart des cas, ces abonnés me répondent “bah parce que j’ai atteint l’IMC normal ou j’ai dépassé mon poids de forme”.

Le problème de se fixer un poids de forme

Et donc j’en arrive à ce fameux poids de forme. Parce qu’en fait, c’est dans la même lignée de ce qu’on est en train de parler. 

Alors qu’est-ce que c’est un poids de forme ?

 En fait, on va dire qu’à votre naissance, votre corps, il est comme programmé pour atteindre un certain poids de forme. C’est là où votre corps se sent à l’aise, où il est en bonne santé. Et ce poids de forme, il dépend de chaque individu, il prend en compte plusieurs facteurs notamment la génétique. Ainsi, ce n’est pas possible d’établir ce poids de forme en fonction de votre âge, de votre taille. Donc ça ne sert à rien d’établir votre poids de forme en fonction de l’IMC. Parce que encore une fois, chaque corps est différent. Il y a un mouvement qui s’appelle Haes, Health At Every Size, qui justement prône le fait que chaque corps est beau tel qu’il est en fait et que la santé elle n’est pas définie qu’en fonction du poids. 

Et en fait le problème, c’est qu’il y a des patients qui vont calculer ce poids de forme pour l’atteindre sans le dépasser. Sauf que ton corps, comme ce n’est pas une machine, lui, il a un fonctionnement biologique. C’est-à-dire que le poids de forme, c’est aussi en fonction des besoins de ton organisme. Ton corps il ne va pas se dire “bah quand j’aurai atteint tel chiffre je vais arrêter de prendre du poids”. Parce que il prend pas en compte la dimension chiffrée lui.  Donc quand tu te fixes un poids de forme, tu peux pas savoir si justement, c’est celui de ton organisme. Et d’ailleurs une autre chose qui est importante à prendre en compte, c’est qu’un poids de forme, ce n’est pas un chiffre fixe. Un poids de forme c’est plutôt une fourchette de poids. Parce qu’encore une fois tu n’es pas une machine il ne dit pas “il faut que je sois à ce tel point fixe”. C’est souvent une fourchette à plus ou moins 5 kg. 

Donc si tu te fixes un poids de forme et que tu le dépasses (parce que ton organisme a besoin de +), tu vas potentiellement mettre en place des comportements de restriction ou de compensation. Donc du coup tu restes dans le contrôle et donc dans ton trouble alimentaire. Restriction et compensation, c’est incompatible avec la guérison. 

En fait pour moi, même si tu es classé dans la catégorie “normal”, tu peux être en sous-poids. Tu as pas besoin d’être maigre physiquement pour être en sous-poids. Je m’explique parce que c’est compliqué à comprendre : si le poids que tu fais actuellement c’est le résultat d’une restriction alors pour moi tu en sous-poids.

Pour moi, tu es en sous-poids peu importe ton poids et ta taille si tu as un poids inférieur à celui que tu devrais avoir naturellement, c’est-à-dire sans restriction ou compensation. 

Pour moi, être en sous-poids, peut arriver à n’importe quel poids. Car on peut ne pas répondre à ses besoins nutritionnels peu importe son poids. 

La récupération du poids n’est qu’une partie de la guérison.

Donc bref pour moi c’est contre-productif de se fixer un indice de masse corporel à atteindre ou un poids de forme à atteindre. Et la raison c’est que la récupération du poids ce n’est qu’une partie de la guérison. C’est ce que j’ai commencé à expliquer au-dessus, c’est que quand j’ai récupéré mon poids, ma guérison elle n’était pas du tout finie.

 D’ailleurs, la perte de poids, ce n’est pas un symptôme systématique dans les troubles alimentaires. Ceux qui sont en insuffisance pondérale et qui souffre de TCA représentent une très très faible minorité.  Évidemment, ce sont plus eux qu’on met en avant dans les médias parce que c’est peut-être plus choquant, que ça interpelle plus et les médias c’est ce qu’ils veulent. Donc la société associe le trouble alimentaire à une apparence très maigre. Mais la plupart des gens qui ont des TCA, ça ne se voit pas en apparence.

La guérison elle est pluridisciplinaire et la reprise de poids ce n’est qu’une partie infime de la guérison. Finalement, la prise de poids, notamment pour les patients qui ont connu une perte de poids, ça fait partie de leur guérison physique mais pas totale. Attention je ne minimise pas ça parce que c’est très important et c’est même nécessaire. Mais il faut prendre en compte que la guérison elle repose aussi sur la déconstruction de schémas de croyance sur son apparence, sur l’alimentation, mais aussi sur des croyances erronées générales dans sa vie.  La guérison, ça passe aussi sur un travail sur ses blessures d’enfance ou sur un traumatisme qui a eu lieu. En fait la guérison, elle est vraiment propre à chacun, donc ça prend en compte plusieurs paramètres qui sont propres à chacun.

Pour moi, la récupération de mon poids m’a permis de retrouver beaucoup d’énergie pour me battre pour la suite de mon combat. Ça m’a permis de donner de l’énergie à mon corps pour restructurer cérébralement toutes mes croyances erronées. Mais clairement quand j’avais retrouvé du poids, j’avais encore besoin d’aide professionnel et même de mes proches. Et ça c’est pas quelque chose que tous les proches comprennent donc c’est important de l’expliquer. Mais moi, j’ai continué d’avoir un suivi professionnel médical même si j’avais récupéré le poids perdu. Et ce pendant plusieurs années. Et c’est là où je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui abandonnent à ce moment-là en se pensant guéri alors qu’en réalité, elles en ont besoin pour justement approfondir vraiment leur guérison et pas rester dans une quasi-guérison 

Je sais sincèrement que ce n’est pas simple parce qu’on se sent vraiment illégitime et moins compris par les autres, mais il faut penser à soi dans ces moments-là. Et vraiment il faut se dire que vous agissez pour votre guérison et que les autres, leur regard, même si c’est difficile, il faut prendre du recul parce que c’est VOTRE vie.

Bon voilà, j’espère sincèrement que cet article vous aura aidé. Notamment si quelqu’un vous a déjà dit que vous n’êtes pas malade avec un IMC comme le vôtre ou que vous avez un poids trop levé pour souffrir de TCA. Et relisez cet article dès que vous vous sentez illégitime de votre maladie avec un IMC “normal” ou en “surpoids”.

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Publié par Norainnoflower dans Mieux connaître, 1 commentaire
FAQ – Aménorrhée & trouble alimentaire

FAQ – Aménorrhée & trouble alimentaire

FAQ – Aménorrhée & trouble alimentaire

J’ai souvent des questions à propos de l’aménorrhée dans le cadre des troubles alimentaires, notamment restrictifs comme l’anorexie. N’étant pas une spécialiste sur ce sujet, j’ai préféré directement demander à Florence qui, elle, est spécialiste de l’aménorrhée hypothalamique

Florence a elle-même traversé une dizaine d’années dans des comportements de troubles alimentaires (sport à outrance, restriction). Elle a connu l’aménorrhée hypothalamique et ce fut son premier déclencheur pour travailler sur son rapport au corps, à l’alimentation, mais aussi pour avancer sur les dimensions psychologiques.

Si vous voulez, vous pouvez écouter l’épisode de podcast où elle répond à toutes ces questions. Je mets les liens en bas de cet article. 

Je rappelle que ni Florence, ni moi ne sommes médecins. Je recommande donc évidemment de consulter un médecin professionnel qui saura vous donner un diagnostic.

Sinon, on répond aux principales questions juste ici : 

Petite précision, ici, on se concentre sur l’aménorrhée hypothalamique, c’est-à-dire l’aménorrhée où de nombreuses personnes sont concernées avec un trouble alimentaire.

Aménorrhée & troubles alimentaires (anorexie, boulimie) : on répond à toutes vos questions !

L’aménorrhée, c'est le fait de ne pas avoir de cycle menstruel quand on est en âge d’en avoir. 

L’aménorrhée peut être primaire ou secondaire. L’aménorrhée primaire, c’est lorsqu’à la puberté, il n’y a pas de cycle qui arrive. L’aménorrhée secondaire, c’est lorsqu’on a eu des cycles à la puberté, mais qu’ils ont disparu.

L’aménorrhée hypothalamique peut aussi s’appeler aménorrhée hypophysaire ou hypogonadotrope.

On parle d’aménorrhée, notamment dans le cadre hypothalamique quand on compte au moins 3 mois d’absence de cycle.

Les causes d’une aménorrhée, au-delà de la restriction & des comportements d’un trouble alimentaire, sont multiples. D’où la nécessité d’investiguer en consultant un gynécologue afin d’être certain de la cause de son aménorrhée. Même si vous avez toujours vos règles, mais que les cycles deviennent tout à coup irréguliers, il faut chercher la cause.

Cela peut être dû : 

  • à des problèmes de thyroïde.
  • à un niveau de prolactine trop élevé
  • à un SPOK (Syndrome polykystique)
  • à la prise de certains médicaments
  • à des causes biologiques (soucis au niveau de l’utérus, des ovaires…)
  • à une tumeur bénigne à l’hypophyse
  • à cause d’un déficit d’énergie (c’est le cas de l’aménorrhée hypothalamique)

Souvent, on le fait par le gynécologue, mais ça peut aussi être un endocrinologue. Le diagnostic de l’aménorrhée hypothalamique est un diagnostic d’exclusion. C'est-à-dire qu’on fait des examens médicaux pour exclure toutes les causes énumérées dans la question 2 pour être certain qu’il s’agit d’aménorrhée hypothalamique. 

Le gynécologue va poser des questions pour mieux comprendre : est-ce que vous prenez un médicament ? quelle est votre hygiène de vie ? (sport, alimentation, stress…) 

L’endocrinologue va réaliser les examens d’hormones : la testostérone libre, LH et FSH pour l’ovulation, l’estradiol (le niveau d’œstrogène), la prolactine, la TSH (l’hormone de la thyroïde), SHBG… Une échographie pelvienne peut également être réalisée pour vérifier qu’il n’y a pas de soucis biologique et/ou physique. Et le médecin peut également prescrire une IRM du cerveau pour écarter le diagnostic d’une tumeur bénigne au cerveau. 

Et enfin, parfois, on demande de prendre de la progestérone pendant 5 à 10 jours (Duphaston). Cette prise de Duphaston n’engendre pas le retour des règles. Mais cela permet de comprendre si vous avez un endomètre. Parce que quand vous allez prendre le Duphaston et que vous avez un endomètre, ce médicament va déclencher le fait que l’endomètre va quitter le corps et donc ça va permettre de dire si vous réagissez à la prise de Duphaston en ayant des pertes de sang par après ou si vous ne réagissez pas. Dans ce dernier cas, cela voudrait dire que vous avez donc très peu d’œstrogène puisque presque pas d’endomètre présent. Donc le Duphaston est utilisé pour juger de la sévérité de l’aménorrhée hypothalamique. 

Le stress peut causer des perturbations des cycles. Mais si cela fait plus de 3 mois qu’il n’y a plus de cycle, il y a probablement un problème sous-jacent. 

S’il s’agit des troubles alimentaires, c’est donc la cause du déficit énergétique. Dans ce cas, comme dit précédemment, il faut faire les différents examens médicaux pour éliminer toutes les autres causes possibles.

Le diagnostic précis est important de la part du corps médical pour prendre conscience de l’impact de son trouble alimentaire. La prise de conscience est indispensable pour la guérison.

Avant, l’aménorrhée faisait partie des critères de diagnostic de l’anorexie mentale. Maintenant, ce n’est plus le cas, car on s’est rendu compte que l’aménorrhée dépend beaucoup de la génétique. Certaines personnes vont les perdre très rapidement alors qu’elles ont commencé à faire un peu de sport. D’autres personnes vont les garder alors qu’elles souffrent d’anorexie mentale sévère avec une forte perte de poids, un gros déficit alimentaire. On n'est pas tous égaux/égales face à la génétique. On ne peut pas aller à l’encontre de la génétique, il faut l’accepter. D’où l’importance de ne pas se comparer aux autres ou de se dire “je suis moins malade, car moi j’ai mes règles, mais pas une autre personne”. L’aménorrhée ou non-aménorrhée n’est pas un indicateur de gravité du trouble alimentaire. Votre TCA n’est pas moins grave sans aménorrhée.

Tout comme le poids, l’IMC n’est pas du tout un bon indicateur à prendre en compte. Je vous invite à regarder mon article sur l’IMC qui sort le 25 mars. Certaines personnes ont un IMC très bas et gardent leur règle. D’autres personnes ont un IMC qui est catégorisé comme “normal” et n’ont pourtant plus leur règle. La réponse à cette question est donc qu’il n’y a pas de valeur stricte indiquant quand on tombe dans l’aménorrhée et quand on en sort. Il faut faire confiance à son corps.

Non, tout ce qui semble ne pas être comme un cycle régulier doit vous interpeller. L’aménorrhée se présente de façon différente chez chaque personne. Il se peut donc qu’au tout début, les cycles commencent par s’espacer avant de disparaître totalement. 

Un SIBO est une maladie correspondant à un excès de bactéries dans l’intestin grêle causant des problèmes de troubles digestifs. Il faut rappeler que les troubles alimentaires occasionnent souvent des troubles digestifs. Donc la cause commune aux deux est certainement le TCA. Florence nous rappelle qu’en 6 heures de restriction, le microbiote intestinal a déjà été modifié. Donc on n’imagine pas après des semaines, des mois, voire années de trouble alimentaire. Il faudrait donc se focaliser sur la guérison de son TCA, ce qui permettra certainement d’améliorer les symptômes du SIBO et en même temps ceux de l’AH. Si les symptômes digestifs persévèrent, cela permettra de certifier le diagnostic du SIBO. Parfois, les médecins n’étant pas familiers aux TCA, ils diagnostiquent une maladie digestive sans faire de lien de cause à effet vis-à-vis du trouble alimentaire. 

Oui, vraiment… C’est difficile d’en prendre conscience, car généralement on ne peut pas voir les conséquences directes de l’aménorrhée hypothalamique sur le corps.

Déjà, on ne peut pas concevoir d’enfant. Le système de reproduction est mis à l’arrêt. Le corps est en mode survie, il a trop peu d’énergie pour s’occuper de certaines fonctions. Donc il se concentre sur celles essentielles à votre survie : faire battre le cœur, faire fonctionner les poumons, la circulation sanguine, etc. La fertilité est considérée comme non essentielle à la survie pour le corps.

Les conséquences de l’aménorrhée sur la santé sont dues au manque d’œstrogène. 

L’une des principales conséquences est l’impact sur la densité osseuse. Il n’y a plus assez d’œstrogène pour maintenir la densité osseuse. On estime qu’une personne en aménorrhée hypothalamique perd en moyenne par an 2 à 3% de leur densité osseuse. Le problème, c’est que cette densité atteint un pic entre 16 et 30 ans (c’est assez vaste, car les études sont divergentes sur l’âge). On construit donc de la densité osseuse pendant l’adolescence et nos premières années d’adulte, et après ça on est censé maintenir cette densité jusqu’à la fin de notre vie. Donc le risque de souffrir d’ostéoporose / ostéopénie de façon précoce augmente considérablement avec l’aménorrhée. Or, il s’agit de maladies très handicapantes.

Par contre, la bonne nouvelle, c’est qu’avec la guérison, on retrouve une partie de sa densité osseuse. 

Il y a également de conséquence d’un point de vue cardiaque et neurologique. Le manque d’œstrogène peut cause un rétrécissement des artères entraînant des problèmes d’accidents cardiaques sur le long terme. Les problèmes neurologiques correspondent à des risques de démence précoce (notamment Alzheimer) si l’aménorrhée se fait sur le long terme.

Malheureusement, beaucoup de médecins disent à leur patient de revenir quand le projet d’enfant sera imminent. Sauf qu’en attendant, les conséquences sur la santé énumérées dans la question précédente sont bien réelles. Il est donc primordial de s’en occuper le plus rapidement possible. 

Tant que vous n’avez pas vos règles, vous n’ovulez pas. Donc sans ovulation, il ne peut pas y avoir de grossesse. Tant qu’on est en aménorrhée hypothalamique, on est stérile. Il y a des solutions qui existent comme la PMA. Mais entamer une PMA quand on est dans un corps dénutri, c’est s’exposer à de nombreuses difficultés et de danger pour la santé de la maman. Le corps n’a pas assez d’énergie pour commencer une grossesse. Donc déclencher cela est très dangereux.

Non, vous êtes stériles uniquement lorsque vous êtes en aménorrhée. Mais une fois que vous êtes sorties de l’aménorrhée, le corps retrouve sa fertilité.

Non, la “facilité” de tomber enceinte dépend de chaque personne. Certaines personnes tombent enceintes dès qu’elles retrouvent leur cycle, dès le 1er. Pour d’autres, elles prennent plus de temps. Mais cela dépend de chaque femme, comme n’importe quelle femme, avec un passé d’aménorrhée ou non. 

On ne peut pas savoir. Car les règles sous pilule ne sont pas des vraies règles. Le contraceptif par voie orale a pour but de bloquer les cycles, de bloquer l’ovulation. Les hormones par voie orale bloquent les règles naturelles. Donc les règles que l’on a sous pilule correspondent à une hémorragie de privation. C'est-à-dire qu’on prend les hormones pendant 3 semaines. Quand on arrête pendant 1 semaine, l’endomètre qui s’est créé par la prise d’hormone disparaît et sort du corps. Donc les règles sous pilule ne sont pas un signe que vous allez avoir de vraies règles naturelles si vous arrêtez la pilule. 

Si vous avez des règles sous pilule, vous ne pouvez pas savoir si vous avez une aménorrhée.

Elle ne va pas faire de travail magique puisqu’elle ne stimule par la production naturelle d’hormone, au contraire, elle l’arrête. Donc, elle ne permet pas de “protéger les os”, mais plutôt de maintenir la densité osseuse au niveau où elle en est lorsque vous commencez à prendre la pilule. 

Le stérilet en cuivre n’a pas d’effet hormonal. Quand on met un stérilet en cuivre et qu’on n'a pas de règle, ça veut dire qu’on n'ovule pas. Donc oui, c’est inquiétant et il faut donc faire les examens médicaux présentés à la question 3. 

Oui, la méthode que Florence a testée & approuvée fonctionne pour de nombreuses personnes. Ça s’appelle la méthode All In. Il n’y a pas de raison que lorsqu’on applique cette méthode, on ne retrouve pas ses cycles. La recherche indique 98% de réussite. Et les 2% restants sont des participants qui ont été perdus de vue. Donc ces personnes-là ont potentiellement aussi retrouvé leur cycle.

Ce n’est pas pour autant que c’est facile à appliquer, notamment quand on soufre de trouble alimentaire. D’où l’importance de se faire accompagner.

Cela dépend vraiment de chaque personne. Quand la méthode All In est appliquée, cela prend en moyenne 6 mois. Mais cela peut aller plus vite, notamment quand on est accompagné. Et cela dépend surtout d'où vous vous trouvez dans le chemin de guérison de votre trouble alimentaire. 

Non, car les troubles alimentaires sont des maladies mentales et pas physiques. Donc on ne peut pas se baser sur des critères physiques : apparition de règle, poids, etc. On peut avoir un retour de cycle, mais avoir toujours beaucoup de pensées obsessionnelles sur son corps, sur l’alimentation. C’est important de poursuivre le travail de guérison sur le trouble alimentaire tant qu’il y a toujours ces schémas de croyance erronée sur son image corporelle, sur son alimentation… même sur le perfectionnisme, le regard des autres, etc.

Non, c’est la bonne nouvelle. Il n’y a pas de médicament à prendre. Il s’agit d’une méthode naturelle qui est “simplement” basée sur le fait de manger entre autres. Mais il s’agit de répondre aux besoins de son corps. Dans la méthode All In, il y a une recommandation d’un minimum de calories à manger. Il s’agit bien d’un MINIMUM. Dans tous les cas, il est conseillé de ne pas compter ses calories. D’où l’importance d’un accompagnement.

Quant au sport, il est conseillé de ne pas faire d’activité physique à haute intensité, de type cardio. En effet, ces activités à haute intensité augmentent l’hormone du stress (le cortisol) ce qui met en veille l’hypothalamus. Donc cela va à l’encontre de la guérison de l’aménorrhée hypothalamique. Il est donc préférable de faire des activités douces, bienveillantes pour son corps. 

Enfin, il est nécessaire de travailler sur son anxiété. Si vous le voulez, je propose des carnets d’exercice pour travailler sur l’anxiété : c’est ici.

Si tous ces conseils ont été appliqués et que des cycles ne reviennent pas, alors une aide médicamenteuse peut être envisagée. On prescrit souvent le clomid qui est une petite pilule permettant de stimuler l’ovulation naturelle. On peut utiliser aussi des compléments alimentaires spécifiques. 

Cela dépend totalement des femmes. Parfois, ça peut être assez surprenant, car pendant toute la durée de l’aménorrhée, il n'y a pas de changements hormonaux. Puis lorsque les cycles se remettent en place, on ressent parfois de nouveau les symptômes prémenstruels : mal dans le bas du dos, les douleurs au ventre, les changements d’humeur, ballonnement, etc.

Certaines personnes décrivent également la sensation de vivre une seconde puberté. Par exemple, certaines personnes peuvent connaître de nouveau de l’acné. Mais cela se stabilise avec le temps.

Parfois, c’est également difficile psychologiquement. Car cela peut faire écho à la féminité, ou cela peut faire écho à un trauma. D’où l’importance d’être accompagné psychologiquement pour travailler sur ça.

Absolument. Lorsqu’on soufre d’aménorrhée, on n'a pas ou très peu de pertes blanches puisqu’il n’y a pas d’hormone. D‘ailleurs, on a également peu de libidos. 

Donc oui, les pertes blanches ou pertes en blanc d’œuf cru sont des signes de retour de cycle, car cela montre que l’ovulation est imminente.

On peut être en aménorrhée primaire, mais c’est quand même de l’aménorrhée hypothalamique. Notamment lorsque l’on n’est tombé dans un trouble alimentaire très tôt et que la puberté devait se déclencher, on peut rester dans cet état-là. Et ainsi, on peut connaître ses premières règles à 30 ans ou plus tard. Mais cela reste réversible et la méthode All In est aussi adaptée.

Ce qui est conseillé c’est 3 cycles consécutifs. Il ne faut pas abandonner les efforts mis en place pour répondre aux besoins de votre corps dès le retour du premier cycle. D’ailleurs, tout ce que vous mettez en place durant la guérison, ce n’est pas “juste pour guérir”, c’est pour votre santé, votre vie. 

Les cycles en guérison peuvent être plus longs. À partir de 3 cycles, cela se rapproche plus vers 35-30 jours entre les cycles.



Florence a donc repris le livre du docteur Nicolas Sykes pour le traduire en français et offrir aux francophones la possibilité d’accéder à ce livre qui l’a elle-même énormément aidé à se sortir de l’aménorrhée hypothalamique. 

Ce livre est donc la première ressource francophone sur l’aménorrhée hypothalamique. 

En français, il s’appelle “Je n’ai plus mes règles : le guide complet pour retrouver des cycles réguliers” 

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Guérir de l’anorexie : 10 étapes par lesquelles j’ai dû passer

Guérir de l’anorexie : 10 étapes par lesquelles j’ai dû passer

Guérir de l’anorexie : 10 étapes par lesquelles j’ai dû passer

Par quelles étapes passe-t-on pour sortir de son trouble alimentaire ? Dans le titre de l’article, je te parle de “guérir de l’anorexie” car je vais te présenter ici les étapes par lesquelles moi je suis passée pour sortir de l’anorexie

Évidemment, ce n’est pas un guide à suivre à la lettre. Cet article de blog se base sur mon expérience, mon histoire. Et si tu me lis depuis un moment, tu sais que je dis souvent que chaque personne est différente et vit son trouble alimentaire à sa façon. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de faire. 

De ce fait, peut-être qu’il y a certaines étapes où tu ne vas pas du tout te reconnaître ou alors des étapes que tu vis et que je n’ai pas inscrites. C’est pas grave si c’est le cas.

Tu ne vas pas forcément identifier si tu es dans telle ou telle étape en me lisant. C’est-à-dire que moi, j’écris cet article avec une énorme prise de recul. Et lorsque j’étais dans la maladie, je n’avais pas conscience de ces étapes. 

De même, l’ordre chronologique n’est pas à “respecter” étape après étape. C’est-à-dire que c’est possible que tu reviennes à une étape d’avant puis, que tu en sautes une pour finalement revenir dessus plus tard. Ce n’est pas “une fois que tu as terminé une étape, tu n’en entends plus jamais parler”. D’ailleurs, les rechutes font parties du process. Et ce n’est pas négatif. Je peux te dire que de chaque rechute, j’ai appris des choses et c’est aussi ce qui m’a permis de me sortir totalement de mes TCA : Un pas en arrière pour 2 pas en avant

Enfin, avant de lire les différentes étapes, il faut que tu gardes en tête qu’il s’agit d’un condensé. Je vais donc à l’essentiel en te présentant 10 grandes étapes que j’ai identifiées. Pour l’entièreté de mon parcours de guérison, ce sera dans mon livre que tu pourras le lire en détail haha.

Allez, on est parti !

10 étapes du chemin de guérison des troubles alimentaires

#1 - “Je vais bien “

Voire même « Je ne me suis jamais sentie aussi bien ». C’est ce qu’on appelle la phase de Lune de miel. C’est lorsque les effets négatifs du trouble alimentaire ne se font pas encore sentir. Tu peux quand même te sentir mal dans ta peau, mais tu as le sentiment d’être « en contrôle », de « bien faire les choses ». Tu as la sensation d’avoir peut-être plus confiance en toi. Peut-être que tu as des compliments de la part de tes proches, notamment si tu as une perte de poids (Fichue culture du régime…). Donc de ce fait, les effets positifs semblent prendre le dessus sur les impacts négatifs. Tu penses aussi pouvoir arrêter tes comportements de restriction / compensation quand tu veux. Et pour toi, ce n’est pas une maladie, il n’y a même pas forcément de problème.

#2 - "Peut-être que quelque chose ne va pas"

Tu commences à te dire que peut-être, il y a un problème.

Des premiers symptômes commencent à te signaler que tout n’est pas « normal » : maux de tête, fatigue, difficulté de concentration…

Et puis cette culpabilité qui prend de plus en plus de place. Tu réalises que finalement, tu ne pourrais peut-être pas arrêter tout ça comme tu le voudrais.

Mais tu gardes un gros sentiment d’illégitimité. Tu sens que ça ne va pas, mais tu n’accordes pas la gravité nécessaire au problème. 

#3 - "Il y a un problème, mais je n'ai pas besoin d'aide"

Tu sais maintenant qu’il s’agit d’un trouble, que c’est un trouble alimentaire (même si tu te sens encore souvent illégitime). Mais tu ne veux pas demander de l’aide, tu penses ne pas en avoir besoin. Pour toi, c’est pas encore trop grave ou du moins, tu vas gérer ça tout seul⸱e. 

Peut-être que tu as commencé à en parler autour de toi, mais toujours en rassurant les autres. Tu sais qu’il y a un problème, tu vas devoir le régler mais ça reste un sujet de second plan.

De plus, ton trouble alimentaire te fait croire qu’il t’apporte du contrôle, qu’il t’aide. Tu n’as donc pas comme premier objectif de te battre contre ton trouble alimentaire puisqu’il te fait croire qu’il est pour toi un atout.

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

#4 - "En fait, je ne sais pas si je pourrais continuer de vivre comme ça"...

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Tu prends conscience que ton trouble alimentaire te vole trop de moment dans ta vie, qu’il t’empêche de profiter pleinement.

En fait, tu découvres réellement ce qu’est un trouble alimentaire. Je veux dire au-delà de l’aspect physique ou alimentaire. Tu prends conscience de la charge mentale que c’est, de tous les autres symptômes autour (je les ai répertoriés dans cet article avec les symptômes des TCA)

Tu es épuisé⸱e, plongé⸱e dans un brouillard permanent. Mais tu es perdu⸱e entre ce que ton trouble alimentaire te promet (sécurité, bien-être, être aimé, être une personne « bien »…) et ce que la guérison te permettrait (liberté, retrouver une vie sociale, apaisement mentale, vivre et pas survivre…).

Note : ce que te promet ton trouble alimentaire, c’est des mensonges. Par contre, ce qu’il te promet, en réalité, c’est le chemin de la guérison qui pourra te l’apporter.

Même si d’autres le savent, tu te sens seul⸱e, incompris⸱e.

Tu as peur de ne pas réussir à guérir si tu commences la bataille, et d’ailleurs tu ne sais peut-être pas par où commencer. Tu te dis qu’il y a tellement de chose qui ne vont pas. Tu as la sensation d’être pris dans un cercle infernal que tu ne parviens pas à arrêter par toi-même, seul⸱e.

#5 - "Mais qui serais-je sans mon tca ? j'ai besoin de lui !"

Tu veux guérir, tu le sais que tu vas devoir te battre. Tu as envie de le faire mais il y a beaucoup d’obstacles, de peurs qui viennent se mêler dans ce combat et qui représentent des freins. Tu es tiraillé parce que tu as envie de t’en sortir mais tu as peur de ne plus savoir vivre sans ton trouble alimentaire. Il fait tellement partie de ta vie que tu as peur du vide que ça pourrait laisser.

« À quoi je vais penser ? Et les autres vont être différents avec moi si je guéris ? Je vais perdre le contrôler de ma vie ? Comment savoir comment manger « normalement » à nouveau ? Je suis perdu⸱e »

Ton trouble alimentaire représente à la fois un lieu de sécurité, un cocon et en même temps une prison, un lieu de torture. 

#6 - "Je vais me battre pour guérir”

Tu sais que ce lieu de sécurité / de confort est un leurre. Tu as conscience que ton TCA t’apporte plus de mal qu’autre chose et ce n’est pas possible de vivre avec. 

Tu sais aussi que des personnes s’en sont sortie.

Donc tu sais que c’est possible de s’en sortir même si tu as peur de ne pas y arriver.

Alors tu veux t’en sortir, même si tu as toujours ces peurs de guérir, tu mets en place des actions pour ta guérison. Tu cherches à t’entourer, tu veux plus que tout que cette maladie sorte de ta vie. Cela devient ton objectif premier même si certains jours tu as la sensation de ne pas te battre et de ne plus avoir l’énergie de t’en sortir. Tu continues de vouloir te battre.

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#7 - "Non, je ne peux pas guérir"

Pendant un certain temps, tu oscilles entre l’étape 5 et 6. Tu veux guérir plus que tout mais tu as peur de guérir, tu as peur de ta vie sans la maladie.

Certain jour, tu crois vraiment en ta guérison, tu parviens à faire des petits pas en ce sens.

D’autres jours, tu n’y crois plus, tu as l’impression de constamment laisser la maladie gagner. Tu te demandes si c’est vraiment possible de s’en sortir…

Et là, on a une longue phase de haut, de bas… Des hauts qui semblent minimes comparés à des bas qui semblent très lourds. Mais tout ça fait partie du process, même dans les bas les plus profonds (et surtout avec ces bas là d’ailleurs) tu AVANCES. (Même si je t’assure, tu n’en as pas conscience à ces moments-là). 

#8 - "Si, je peux guérir et je vais continuer de me battre"

Avec tous ces hauts et ces bas, tu avances dans ton parcours de guérison (même si tu n’en as pas forcément conscience) : tu connais mieux tes déclencheurs, tu sais mieux comment contrer la maladie. Tu apprends à gérer la culpabilité même si c’est difficile. Tu apprends à te reconstruire indépendamment de la maladie. C’est une période très très difficile : beaucoup de pleurs, de peurs, un sentiment permanent de « mal faire les choses ». Tu te sens perdu⸱e mais ton but premier reste ta guérison, ta vie.

#9 - "Tu guéris"

Tu sens que tu as avancé : il y a certaine façon de pensées, certains mécanismes, certaines actions de restriction & compensation qui sont plus faibles qu’avant. Tu es davantage bienveillant⸱e avec toi-même. Certains aspects de la maladie peuvent te manquer, mais tu sais que c’est un leurre, que la maladie, c’est de la survie, pas la vie.

Il y a encore des jours difficiles, sombres, d’autres difficultés (le regard des autres vis-à-vis de ton corps qui évolue, la difficulté de construire ta nouvelle identité indépendamment de la maladie, etc.). Mais tu as maintenant de nombreux outils pour t’aider et tu continues de les développer. Quand je te parle d’outil, c’est des choses que tu as apprises en thérapie mais aussi que tu as appris avec le temps, en te connaissant. Des choses qui te font du bien, qui t’aident dans ta vie d’une façon générale pour prendre soin de ta santé mentale. Je t’ai d’ailleurs partagé les 16 outils qui m’ont aidé à guérir de l’anorexie ici. 

#10 - "Tu es guéri"

Tu es à la fin de ton parcours contre le TCA. Tu as peut-être toujours des choses psychologiques à régler (ex : anxiété, trauma…). Mais tu n’as plus de comportement destructeur (restriction/compensation) envers toi-même. Tu n’acceptes pas forcément ton corps à 100% mais tu ne le punis plus. Tu es davantage bienveillant⸱e avec toi-même, tu sais prendre soin de toi, respecter les besoins de ton corps. Tu continues de mettre en place des petites choses pour prendre soin de ta santé mentale.

Par cette dernière étape, je t’expose ce qu’est pour moi une vraie guérison (et pas une “quasi-guérison” dans laquelle beaucoup de personnes se retrouvent bloquées). Pour moi, la guérison ce n’est pas ne plus avoir de problème dans sa vie. Tout le monde a des problèmes ! Pour moi, la guérison d’un trouble de l’alimentation n’est pas qu’une question de nourriture et de rapport au corps. Du moins, la guérison c’est ne plus avoir de comportements destructeurs associés aux repas & au corps.

guérison-tca

La guérison totale est possible

Laissez-moi t’expliquer :

Pour moi, la vraie guérison vis-à-vis des repas c’est :

✅ Plus de restrictions ni de compensation

✅ Se faire plaisir sans culpabilité

✅ Répondre aux besoins de son corps (et savoir se faire plaisir sans se punir)

✅ Arrêtez de catégoriser les aliments comme bons/mauvais

✅ Ne pas ruminer après avoir mangé, juste passer à autre chose

✅ Ne plus anticiper ou compenser des repas “plus riches” 

✅ Déconstruire toutes vos fausses croyances sur la nutrition

 

Pour moi, la vraie guérison vis-à-vis de son rapport au corps, c’est :

✅ Pas nécessairement s’accepter à 100%. Très peu de gens aiment leur corps à 100 %. Personnellement, j’apprends encore à aimer mon corps.

✅ Ne plus avoir de comportement de punition (exercice physique, hyperactivité, restrictions) parce que tu n’aimes pas ton corps

✅ Prendre soin de toi et respecter les besoins de ton corps

✅ Revoir tes idéaux de beauté et déconstruire tes idées sur l’idéal de la minceur, la perte de poids, etc.



Cela m’a pris du temps, j’étais bien restée pendant 2 ans dans une quasi-guérison. C’est aussi pour ça que pendant 17 mois, je n’avais plus communiqué sur Norainnoflower. Parce que je voulais m’en sortir TOTALEMENT, avoir une coupure pour apporter une aide qui est SAINE. 

Et je t’assure que c’est possible d’avoir un rapport sain à la nourriture, à son corps et de savoir prendre soin de sa santé mentale. Je te le dis, car j’entends trop souvent “c’est une maladie qui reste en fond, toute la vie”. J’ai longtemps cru ça et c’est pour ça que je ne cherchais pas à sortir de ma quasi-guérison parce que je me disais que c’était normal. Mais oui, c’est possible de connaître la VRAIE liberté ! Je n’ai aucun intérêt à te mentir 🙂 

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Les bénéfices secondaires de la maladie et les coûts de la guérison

Les bénéfices secondaires de la maladie et les coûts de la guérison

Les bénéfices secondaires de la maladie et les coûts de la guérison

C’est un sujet que je trouve très important à aborder dans le parcours de guérison. Cependant, c’est un contenu que je ne savais pas comment aborder car je dois avouer que j’ai « peur » de comment ça pourrait être pris. En effet, tout le monde n’est pas au même stade d’avancement dans son parcours de guérison. 

Et notamment si tu es au « début » ou que tu n’as jamais exploré l’aspect psychologique de ta maladie, c’est quelque chose qui peut-être difficile à entendre / comprendre.

En fait, il se peut grandement que certaines choses que je dis dans ce contenu te tiraille ou te met comme en colère. Je le sais parce que les premières fois où j’ai lu ou entendu des choses sur ce « phénomène psychologique », j’étais assez mal à l’aise en quelque sorte. Rien que le début du titre « les bénéfices de la maladie » peut déjà susciter de l’incompréhension. 

Et d’ailleurs, il faut bien garder en tête que dans cet article, j’évoque ce sujet avec beaucoup de recul maintenant. Mais dans tous les cas, je vais essayer de l’expliquer en vulgarisant les choses, et surtout en l’exprimant de mon point de vue de patiente (donc étant moi-même concernée par ça).

Je rappelle d’ailleurs que je ne suis pas psychologue ou psychiatre, même si j’aurai adoré. Mais c’est la psychologie me passionne, j’ai fait des années de thérapie et lu énormément de livre donc j’ai matière à discuter sur ce sujet. Mais ça n’en reste pas moins MA compréhension des choses et MON vécu. 

C’est quoi les bénéfices secondaires de la maladie ?

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Les bénéfices secondaires sont les avantages qu’une personne peut retirer à ne pas surmonter un problème. Donc tu vois, là je ne parle pas de « maladie » dans ma définition. 

Donc c’est un élément important parce que ça veut dire que les bénéfices secondaires touchent TOUT LE MONDE. Et pas uniquement les personnes qui souffrent de maladie mentale. 

D’ailleurs, cet article peut être intéressant pour n’importe quelle personne, avec ou sans trouble alimentaire. 

Je donne quelques exemples pour être plus concrets et mieux comprendre ce concept de « bénéfices secondaires ».

  • Monsieur X est submergé par la pression / l’ambiance / la charge mentale de son travail. Il est en burn-out. S’il va mieux, il devra retourner au travail et faire à nouveau face à tout ça mais il a peur de ne pas en être capable. 
  • Madame Y a extrêmement peur de sortir dehors, peur des foules, peur des endroits bruyants ou avec une forte affluence. Ses amis ne lui en tiennent donc pas rigueur lorsqu’elle refuse une invitation. Si elle n’avait plus ses peurs, ses amis ne comprendraient pas pourquoi elle refuse, et elle aurait peur d’être rejetée. 

Là, t’as déjà peut-être fait une tête choquée en lisant « les avantages qu’une personne peut retirer ». Moi, quand j’avais entendu ça pour la première fois je me suis dit « Pardon ?! Mais j’ai aucun avantage à être malade ! ». Ou peut-être que tu te dis « Mais du coup les gens créent exprès leurs symptômes pour avoir comme des excuses ?! »

Et c’est pour ça qu’il est important de comprendre qu’il s’agit d’un mécanisme comportemental INCONSCIENT dans lequel la personne est prise au piège. 

Ici, plusieurs mots sont à retenir : 

  • Il s’agit d’un mécanisme comportemental, donc ce n’est pas un trait de caractère de la personne.
  • Et c’est inconscient. C’est pour ça qu’on dit bénéfices SECONDAIRES. 

Donc ça veut dire que, la personne ne fait pas les choses consciemment, elle est pas manipulatrice, ni elle ne fait pas semblant. 

Les symptômes sont bien réels, la souffrance aussi. Monsieur X souffre réellement d’un burn-out, et Madame Y est réellement effrayée lorsqu’elle est à l’extérieur de chez elle. 

Et d’ailleurs les bénéfices secondaires ne sont pas positifs pour la personne qui les a (inconsciemment, je le rappelle). Si je reprends l’exemple de Madame Y : son bénéfice secondaire c’est donc que ses amis comprennent pourquoi elle refuse des invitations et donc de ne pas être rejetée à tord. Sur le moment, ça lui fait du bien, ça l’apaise de savoir qu’elle ne va pas devoir affronter ses peurs dehors. Mais sur le long terme, Madame Y, elle se sent seule. Elle voit qu’elle rate des choses que ses amis eux vivent. Elle rate des rencontres, des moments de bonheur. Et ça, elle en souffre. 

Et ça peut être difficile à comprendre d’un point de vue extérieur, notamment pour quelqu’un qui ne comprend pas forcément que les bénéfices secondaires c’est un mécanisme psychologique inconscient. Parce que ces personnes se disent « Bah si Madame Y elle en souffre de sa solitude, elle a qu’à affronter ces peurs et sortir de chez elle ! ». Oui mais c’est pas aussi simple. Sinon, croyez-moi Madame Y sortirait. Encore une fois la souffrance de Madame Y est réelle, elle ne fait pas semblant. 

En fait, il faut bien comprendre que les bénéfices secondaires sont une forme de protection, selon moi, face à des blessures très intenses. 

Et ça, je pense que ça peut aider les proches pour mieux comprendre. Parce que les bénéfices secondaires affectent aussi les proches. 

Les proches ont parfois le sentiment d’être manipulé, que la personne malade fait exprès de rester dans des actions d’auto-destruction. Les proches ont parfois l’impression que l’autre profite de sa maladie, que la personne se complait dans son mal-être. 

Mais c’est faux ! Et c’est pour ça que c’est important de comprendre qu’il s’agit d’un mécanisme comportemental. C’est-à-dire que ça ne fait pas partie de la personnalité de la personne malade. Et d’ailleurs la première personne à souffrir de ça, c’est la personne qui en est malade elle-même. 

N’oubliez pas aussi que c’est inconscient, donc la personne qui en est malade ne réalise pas ce qu’elle veut réellement, elle tente de répondre à un besoin inconscient non satisfait, dans son passé ou son présent. 

Attention, je ne suis pas en train de dire que si tu souffres de trouble alimentaire, c’est pour en tirer des bénéfices secondaires même s’ils sont inconscients. Les causes d’un trouble alimentaire sont propres à chacun, variées, il y a rarement une cause. Et d’ailleurs je ne dis pas non plus que les bénéfices secondaires sont la cause de ta maladie. 

Par contre, et là je vais parler dans mon cas parce que je ne vous connais pas personnellement : j’ai pris conscience que ce qui m’empêchait d’avancer dans certains pas de la guérison, ou qui m’empêchait même de sortir totalement de mes troubles alimentaires (et de pas rester dans cette quasi-guérison) était dû à des bénéfices secondaires. Donc en fait, les bénéfices secondaires sont plus pour moi l’une des barrières à la guérison, l’une des raisons qui peut aussi expliquer la peur de guérir. 

Comment tu peux faire pour travailler sur ces bénéfices secondaires ?

Peut-être que tu t’es dit « Euhhhh, c’est un processus inconscient mais toi t’en as conscience ? ». Alors, comme j’ai dit en préambule, je parle de ça aujourd’hui avec une énorme prise de recul. Ma vision d’aujourd’hui, je l’ai acquise avec beaucoup de réflexion, de prise de conscience. 

La première partie de ce contenu avait surtout pour but de te faire connaître ce phénomène qui est courant. Et surtout, te dire que c’est pas quelque chose que tu dois avoir honte. Et ça, c’est important parce que si tu en as honte, tu vas difficilement vouloir travailler dessus parce que ça te met dans une situation inconfortable. Et tu vas encore moins te sentir à l’aise d’en parler avec un thérapeute. 

benefice-secondaire

Parce que moi ce qui m’a beaucoup aidé dans ce processus, c’est d’en parler avec mes psys. Et on m’a déjà demandé si pour moi un accompagnement psy est indispensable, je réponds toujours oui. Après, c’est mon point de vue. Comme je dis souvent, la guérison est propre à chacun et il n’y a pas une seule bonne façon de guérir. 

Si tu n’as pas de psy, ou que tu veux déjà commencer par toi-même à avancer dans tes propres réflexions, je te propose différentes questions qui peuvent t’aider.

Je t’invite à vraiment te poser pour répondre à ces questions, et vraiment y répondre à l’écrit. Le fait de mettre des mots sur ces maux est souvent extrêmement bénéfique. Bien plus que de juste y réfléchir dans sa tête.

Pour travailler sur ce point-là, tu peux te demander : 

  • Quels sont les bénéfices de ma maladie ? Qu’est-ce que j’en retire ?
  • Qu’est ce que j’y perdrais que j’ai peur de perdre ?
  • Qu’est-ce qui me retient de guérir ? 
  • Quelles sont mes peurs présentes ?

Encore une fois, sois bienveillant avec toi-même. Ne te dis pas « Bah en fait, je suis malade de ma faute. ». Non, tu n’as pas demandé à être malade. Tu n’es pas responsable de ta maladie. 

Je précise ça parce que je suis passée par ces réflexions. Il m’est arrivé de me dire « mais en fait, c’est peut-être ma faute ? C’est moi qui le veut d’être malade ? Du coup ça me donne des excuses, ça me permet d’avoir l’attention, etc. » Et je culpabilisais en fait. Mais pour ma part, oui, l’anorexie a aussi été un bouclier pour moi, une protection. Et je pense que j’en avais besoin à un moment dans ma vie. C’est ainsi que j’ai pu travailler sur des blessures bien plus profondes. C’est ainsi que j’ai pris conscience de mécanismes, de dysfonctionnement dans mes relations, et que j’ai pu travailler dessus. Mais c’est pas pour autant que j’ai créé ma maladie. Je suis tombée malade sans vraiment m’en rendre compte. Je ne me suis jamais levée un matin en me disant « tiens, aujourd’hui je vais développer un trouble alimentaire qui va me pourrir la vie pour qu’on comprenne que je souffre ». Une fois de plus, c’est un mécanisme inconscient.

Et là, je te parle de maladie mais tu peux appliquer ça pour n’importe quel problème. Par exemple, si tu prends conscience que tu fais des actions répétitives qui te rendent malheureux-se, ça peut être intéressant de te poser la question. Exemple : Si tu acceptes constamment tout ce que te demande un-e collègue alors que tu ne veux pas / peux pas. Le bénéfice secondaire c’est de ne pas être rejeté. 

En fait, je t’invite à faire ça sous forme de tableau. Première colonne, le symptôme / l’action ; deuxième colonne, le bénéfice et/ou ce que tu y perdrais si tu allais mieux. Troisième colonne, le pourquoi tu fais ça (selon toi), c’est quelle blessure, sur quoi tu devrais travailler. Si je prends l’exemple de la personne qui accepte tout, ne sait pas dire non : sa blessure c’est la peur d’être rejeté. Donc là ça vient peut-être faire écho à un abandon dans son enfance, à une relation toxique passée. Enfin, il y a plein de chose. Et c’est pour ça que c’est pas toujours évident de voir ça par soit même et que ça demande une discussion avec un thérapeute.

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

Des exemples de bénéfices secondaires

Pour te guider, et te montrer d’ailleurs que je n’en ai pas honte et qu’il faut pas en avoir honte, je vais te partager des exemples ce qui ont été pour moi des bénéfices secondaires (et les causes). 

Encore une fois, je rappelle que toute cette réflexion que je t’apporte là est le fruit d’un processus long. Je pourrais dire que du moment où j’ai pris conscience des bénéfices secondaires à aujourd’hui, il y a bien 6 ans de passé. Et chacun prend le temps qu’il lui faut 🙂 

Alors, dans mes bénéfices secondaires de mon anorexie, et pourquoi j’avais peur d’aller mieux : 

Bénéfice secondaire #1

Je pense que le principal bénéfice secondaire que j’avais, c’était pour faire face à ma peur d’être adulte, ma peur de grandir. Je pense que l’anorexie me permettait d’avoir comme une « excuse » de ne pas affronter les difficultés de l’adulte. C’était comme une façon de ne pas assumer les responsabilités qui me faisaient peur. Et dans la même continuité, c’était une façon de garder ma position de « enfant de ma maman » plus que d’être une « femme, adulte » qui peut voler de ses propres ailes sans la protection de sa mère / de ses parents. 

Ce que je viens d’aborder là mériterait un épisode de podcast dédié tellement c’est complexe haha. Mais comment j’ai travaillé là dessus : bah en avançant sur le concept d’être adulte justement. Parce qu’en fait j’ai pris conscience j’avais peur d’assumer des responsabilités que j’assumais déjà. Et en travaillant beaucoup sur ma relation d’attachement à ma mère (travail toujours en cours). Et en prenant confiance en moi, en la femme et l’adulte que je suis, en mes capacités : dans le fait que oui, je peux m’en sortir. Et en travaillant du coup sur ma peur d’échouer, de pas réussir sa vie, ma peur de décevoir, ma peur du regard des autres, ma peur de pas être parfaite. J’ai fait évoluer mon état d’esprit sur ces points-là et ça m’a beaucoup aidé. C’est d’ailleurs ce que je vous partage dans mon livre sur les peurs liées au trouble alimentaire :

ebook

Le premier est un livret qui traite les différents sujets d’anxiété que tu peux éprouver dans tes troubles alimentaires, et dans la vie en général. Il s’agit d’un livret qui reste interactif avec des questionnaires à remplir et 22 questions avec un espace dédié pour y répondre. Tu retrouveras toutes les infos ici :

Bénéfice secondaire #2

Un autre bénéfice secondaire c’est que l’anorexie me permettait d’être comme une autre personne, de créer un « faux moi ». Je dis faux parce qu’en fait ce n’était pas moi la maladie, c’était pas ma personnalité. Et ça c’est quelque chose aussi de très important dans la guérison : apprendre à se reconstruire indépendamment de sa maladie. Et pareil, en fait j’ai pris conscience que je ne m’aimais pas, je me pensais indigne d’être moi. Et du coup je préférais vivre dans le corps / la vie de quelqu’un d’autre, en l’occurrence de la maladie. Et ça c’est un gros travail que d’apprendre à se reconstruire. Et c’est tellement propre à chacun.

Bénéfice secondaire #3

Un autre bénéfice secondaire c’est le faux pouvoir et contrôle que me donnait la maladie, que j’avais peur de perdre. Encore une fois je dis « faux » car c’est un leurre de la maladie. Quand tu es malade, tu as justement plus aucun contrôle sur ta vie. Et ça je dirais aussi que je l’ai beaucoup travaillé avec le temps, en prenant conscience des ravages de la maladie sur ma vie. Et en changeant mon état d’esprit comme je parle encore une fois dans mon livre sur le peurs liées aux troubles alimentaires. 

Bénéfice secondaire #4

Un autre bénéfice secondaire, et là ça parait assez dingue de dire le mot « bénéfice » quand on voit ce que je vais dire après. Mais justement, ça prouve bien à quel point c’est inconscient et que c’est un mécanisme dont la personne est piégée. Ce bénéfice, c’était d’exprimer ma haine envers moi, de m’attaquer à moi-même. Et en fait, ça me faisait comme du bien de me « punir ». Et là, encore une fois, c’est propre à mon histoire mais en fait, c’est parce que je portais une culpabilité énorme, que je ne devais pas, qui ne m’appartenait pas. Et le fait de travailler sur ça, m’a aussi aidé dans ce bénéfice secondaire.

Bénéfice secondaire #5

Un autre bénéfice secondaire c’était de ressentir autre chose que la détresse psychologique dans laquelle j’étais. Et parfois, des personnes ont tellement un sentiment d’inutilité, de dégoût envers elles-même, elles sont tellement en lutte contre des blessures profondes (souvent inconsciemment encore une fois), que ressentir la souffrance d’une maladie est plus simple. C’est comme un évitement.

Bénéfice secondaire #6

Un autre bénéfice secondaire c’était aussi pour moi de « paraître bien », d’essayer de rentrer dans des cases, de faire bien comme il faut, comme les autres voudraient que je fasse. Parce qu’en thérapie, j’ai pris aussi conscience que dans ma famille je ressentais des interdits, une image à tenir. Comme s’il y a avait des choses à ne pas dire, pour ne pas attirer les regards. Rester bien droit dans ses bottes, pas faire de faux pas. Et là, c’est aussi en apprenant à être moi-même, à me construire indépendamment de la maladie, que j’apprends à assumer qui je suis, indépendamment de mes proches, de ma famille, de mon éducation. Et aussi indépendamment du regard des autres, comme j’en parle encore une fois dans le livre sur les peurs du TCA.

Autres bénéfices secondaires

Je pense que je vais poursuivre avec d’autres bénéfices secondaires possibles, que j’ai eu ou non. Comme ça, ça peut donner des pistes de réflexion : 

Ça peut être …

  • Une façon d’éviter des conflits, des cris, des mécontents de ses proches 
  • Une surcompensation pour se « prouver » plus fort, plus confiant; face à la réelle image que l’on a de soi, ou à l’étiquette qu’on vous a collé depuis que vous êtes enfant
  • Une façon de démontrer de l’amour, de répondre aux besoin d’un être cher. Par exemple, parfois je me suis demandée si ce n’était pas une façon de rester l’enfant de ma mère, pour qu’elle s’occupe de moi car j’avais le sentiment que ma mère avait beaucoup de mal à voir ses enfants grandir et partir.
  • Une façon de se cacher à soi-même des vérités, une façon de se protéger face à une décision à prendre 
  • Ça peut être une façon d’exprimer une injustice vécue, une rancune jamais évoquée. Comme une façon de se venger (de façon inconsciente, je le rappelle toujours)

Et pour ce qui est des coûts à aller mieux ?

Et du coup dans mon titre je parle aussi de coûts à la guérison, au fait d’aller mieux mais je n’en ai pas encore parlé. 

C’est très lié aux bénéfices secondaires forcément. Moi je pense que ce que j’avais peur de perdre / d’affronter en guérissant, c’était : 

  • Que mes proches se désintéressent de moi, qu’ils passent moins de temps avec moi, qu’ils soient moins conciliant. Mais en fait, tes proches ne t’aiment pas parce que tu es malade. Ils t’aiment parce que tu es toi. Et autre chose, c’est aussi que tu te rends compte avec le temps (enfin pour ma part je parle), que les symptômes que tu avais disparaissent ou s’atténuent, en travaillant sur ça justement. Par exemple moi je refusais toujours les invitations (comme Madame Y, en fait c’était moi je l’avoue haha). Mais à mesure que j’ai fait évoluer mon état d’esprit, que j’ai travaillé sur moi, sur l’acceptation de qui je suis, sur la reconstruction de moi… Eh bien je refusais de moins en moins parce que j’étais contente d’aller à la rencontre de l’autre. J’avais moins ce problème de confiance en moi donc je n’avais plus besoin de vivre cachée.
  • Un autre « coût » c’était aussi que j’allais devoir accepter de ne plus être l’enfant de ma mère, mais plus une adulte responsable, capable de se débrouiller seule. Et ça me faisait terriblement peur, et pour être honnête je travaille toujours sur ça.
  • Un « coût » c’est peut être aussi le fait d’accepter d’avancer sur son passé et de se tourner vers le futur. Parce que ça fait terriblement peur de sortir de sa zone de confort. 
  • Le coût ça peut aussi être de libérer des émotions qu’on ne sait pas forcément gérer, des traumatismes qu’on a jamais résolu. D’où l’importance aussi d’être accompagné justement. 
  • L’un des « coûts » que j’avais aussi c’était d’assumer la responsabilité de mes actes. De me dire que si je faisais une erreur, c’était « ma faute ». Quand on est enfant, c’est tes parents qui en sont responsables en quelque sorte. Tu es protégé. Quand tu es adulte, tu dois assumer. J’en reviens à la peur d’être adulte. Une fois de plus, j’ai fait évoluer ma façon de voir l’adulte, de voir l’erreur… Mais aussi ma confiance en moi, etc.

Voilà, je t’ai donné pas mal d’éléments de réponse, plutôt même des pistes de réflexion. Le but de les trouver est de te permettre des prises de conscience, mais aussi de trouver des solutions avec un accompagnement pour faire en sorte que ça ne soit plus des bénéfices à ta maladie, des barrières à ta guérison.

Mais c’est important aussi pour moi de dire que tu n’as pas besoin de travailler, de résoudre tous les coûts, d’avoir avancé sur tous les bénéfices secondaires. Je te prends l’exemple de la peur d’être adulte, de me détacher de ma position « d’enfant » : je l’ai pas encore totalement résolu. Et il y a d’autres bénéfices secondaires d’ailleurs sur lesquels je n’ai pas terminé de travailler parce que ça prend du temps

J’ai fait des pas de géant mais je sais que j’ai encore des petits pas à faire pour m’en libérer totalement. Pourtant, je n’ai plus de trouble alimentaire. Donc ne te mets pas la pression. 

Tu n’as pas besoin de travailler sur tout ça pour guérir. C’est plus avancer dessus, avoir des prises de conscience qui peuvent t’aider à cheminer dans ta guérison.

Bon, je dois avouer que c’est la première fois que j’aborde un sujet plus « psychologique » et ça me stress un peu. J’ai peur de brusquer certaines personnes. Et c’est pour ça d’ailleurs que je mesure beaucoup mes mots, que j’essai de vous rassurer au maximum.

Mais c’est pour moi tellement important dans la guérison, d’avoir ces réflexions là. Et on en parle finalement peu en général. On parle surtout de la peur de prendre du poids, de sa relation au corps, à la nourriture. Mais pour moi, les réflexions beaucoup plus profondes m’ont tellement aidé à guérir, que je veux vous les partager. Mon but c’est de vous aider dans votre propre chemin de guérison.

Voilà, dites moi sincèrement, faites moi des retours c’est important pour moi pour que je sache les contenus que je peux vous proposer. Donc dites-moi si ça vous a aidé. Parce que si oui, j’ai d’autres sujets que j’ai beaucoup envie d’aborder, qui sont plus sur les causes, ou des réflexions psychologiques qui ont été pour moi indispensables dans ma guérison. 

Je parle notamment de la peur de grandir / d’être adulte, mais aussi de la relation à la mère / aux parents. C’est certain que c’est propre à moi ça et qu’encore une fois, la guérison est propre à chaque personne. Donc on a pas du tout tous les mêmes sujets d’anxiété on va dire. Mais c’est vrai que je trouve que c’est des thèmes qui ressortent souvent avec les personnes avec qui j’échange. 

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Publié par Norainnoflower dans Mieux connaître, 4 commentaires
Lanugo & anorexie : ce duvet protecteur

Lanugo & anorexie : ce duvet protecteur

Lanugo & anorexie : ce duvet protecteur

Aujourd’hui, je vais vous parler d’une des nombreuses conséquences de l’anorexie : le lanugo. Ce n’est pas un symptôme physique commun car finalement, il fait partie de ceux qui arrivent plus rarement. 

Dans cet article, je vais t’expliquer ce qu’est le lanugo dans le cadre de l’anorexie. Et je tenterai de répondre au maximum de questions à ce sujet : les zones où ça apparait, les causes, la disparition de ce lanugo. 

Personnellement, je n’en ai pas eu lorsque je souffrais d’anorexie. Je me souviens que l’une des filles avec qui j’avais été hospitalisée en avait et je ne connaissais pas. Pour vous faire un article de qualité, je me suis renseignée au maximum et j’ai notamment interviewé 5 de mes abonnés Instagram qui ont eu ou ont actuellement du lanugo dans le cadre de leur trouble alimentaire.

Le lanugo dans l’anorexie : qu’est-ce que c’est ?

duvet-anorexie-lanugo

Peut-être en as-tu entendu parler pour un nouveau-né. En effet, un nouveau-né peut arriver au monde avec un petit duvet de poils très fin, tout doux sur sa peau. C’est quelque chose que le fœtus fabrique dans l’utérus. Au bout d’une ou deux semaines, voire un peu plus, ce petit duvet disparaît de la peau de ces petits bébés. Ce petit duvet de poil s’appelle le lanugo.

C’est donc quelque chose qui arrive chez les nouveaux-nés, notamment les prématurés. Et ce n’est absolument pas inquiétant. 

En revanche, cela est plus inquiétant lorsqu’il arrive chez une personne adolescente ou adulte. C’est le signe d’un dysfonctionnement corporel. 

La cause la plus courante de l’apparition de ce duvet chez les adultes est les troubles alimentaires

Comme pour les bébés, ce duvet se présente de la même façon : des poils fins, doux qui viennent recouvrir la peau. Les endroits les plus fréquents sont les avants-bras, les jambes, le ventre, le dos, les épaules et même le cou et le visage. Le lanugo ne peut pas pousser sur les pommes de main, la plante des pieds, les organes génitaux, les ongles et les lèvres. 

La couleur de ce duvet dépend de la génétique mais est souvent la même que la couleur naturelle des cheveux.

Quelles sont les causes de ce lanugo dans les troubles alimentaires ?

Selon les médecins, l’apparition de ces poils dans le cadre de l’anorexie mentale est une réponse naturelle face à un manque de nutriment dû à une alimentation non adaptée aux besoins du corps. En effet, une personne souffrant de trouble alimentaire (anorexie, boulimie…) va recourir à la restriction, entraînant ou non une perte de poids. Les apports nutritionnels sont donc bien en deçà des besoins nécessaires pour vivre en bonne santé. Le corps se trouve donc en malnutrition et ne reçoit pas les nutriments nécessaires pour son bon fonctionnement. En conséquence, certaine fonction corporelle ne sont plus assurées comme notamment la thermorégulation. 

En effet, beaucoup de patients souffrant de troubles alimentaires expriment à quel point ils ont toujours froid. Et ce, même en été, quand le soleil brille sur leur peau (j’en ai moi-même fait l’expérience). Et d’ailleurs, le symptôme d’avoir constamment froid a été pour moi parmi ceux qui sont restés le plus longtemps même lorsque j’étais en renutrition et que je regagnais du poids. 

L’organisme ne parvient pas à se réchauffer, notamment parce qu’il manque de graisse corporelle. Eh oui, on diabolise souvent le gras… Pourtant ton organisme en a besoin ! C’est notamment la graisse qui permet de réguler la température corporelle. 

C’est donc une réaction intelligente du corps pour te protéger. Je le dis souvent : il faut faire confiance à son corps. À travers mon chemin de guérison de l’anorexie, j’ai pris conscience à quel point le corps est intelligent. Il ne veut qu’une chose : te maintenir en vie. Il agit rarement par hasard.

Le lanugo en est un exemple typique : il s’agit d’une protection, une réponse intelligente de ton corps pour maintenir le peu de chaleur créé par l’organisme. C’est comme une couverture qui enveloppe ta peau pour te garder au chaud. Il ne veut pas risquer de tomber en hypothermie, ce qui est dangereux pour ta santé. Ton organisme tente de survivre comme il peut face au manque de nourriture et donc d’énergie auquel il fait face.

Il faut savoir également que lorsque tu souffres de TCA, la production de ces poils fins lui demande moins d’énergie que de réguler la chaleur corporelle. Car pour cela, il lui faudrait énormément de nutriment qu’il n’a pas dans l’alimentation actuelle que tu lui donnes. Donc encore une fois, c’est une réponse d’adaptation pour maintenir ta santé, et je dirai même, pour survivre. 

Bien que beaucoup des patients souffrant de troubles alimentaires disent notamment avoir froids aux extrémités (mains, pieds) ; les poils apparaissent rarement sur ces zones. 

L’intensité du duvet dépendra donc des besoins de ton corps.

Note additionnelle : Plusieurs des filles interviewées m’ont dit qu’elles avaient entendu dire que cela pouvait être dû également à une carence en œstrogène. 

Qui a le plus de risque d’en développer ?

Dans le cadre des troubles alimentaires, les personnes qui sont plus susceptibles de développer un duvet de poils fins sont notamment : les personnes souffrant d’anorexie, de boulimie qui ont connu une perte de poids et/ou qui ont un taux de masse grasse très bas et/ou qui sont en dénutrition sévère. 

Mais cela n’est pas systématique. 

Et attention, ce n’est pas parce que tu n’as pas ce phénomène que ta maladie est « moins grave ». Ça, c’est encore un des mensonges de ton trouble alimentaire pour tenter de te garder dans la maladie, pour te donner ce sentiment d’illégitimité.

J’ai été dans un stade sévère de l’anorexie, je n’ai pourtant pas eu de lanugo.

Donc ce n’est clairement pas automatique.

Dans tous les cas, je te recommande d’aller voir un médecin, au moins généraliste, afin d’avoir un diagnostic officiel. 

À quand la disparition du lanugo dans l’anorexie ?

Non, il n’existe pas de traitement miracle contre ça. Comme vu précédemment, le corps a créé ce duvet pour te protéger parce qu’il n’a pas assez de nutriment. 

La disparition devrait donc se faire en tout logique lorsque tu retrouves suffisamment d’énergie pour assurer la thermorégulation de ton organisme.

disparition-lanugo-anorexie

Cela peut donc partir avec la renutrition et quand il y a une re prise de poids (notamment si tu avais connu une perte initiale). C’est ce qui s’est notamment passé pour Léna : « C’est un des premiers symptômes qui part quand on reprend du poids…mais tout est relatif à si on reste à un poids trop faible… je sais que la première fois, c’est parti hyper vite..3 semaines, mais j’ai repris très vite du poids. »

Ainsi, indiquer une donnée de temps est inutile car c’est subjectif à chacun. Cela dépend de tes besoins, de ton parcours de guérison.

Il est donc nécessaire de te faire accompagner par des médecins (psychiatre spécialisé en TCA notamment) pour t’aider car il s’agit là d’un signal très fort de ton corps pour indiquer ta mauvaise santé. C’est un signal d’alarme à ne pas ignorer. 

Enfin, le lanugo est un mécanisme de défense. Lui retirer serait donc contre-bénéfique. C’est pourquoi, dans la mesure du possible, je te recommande de ne pas l’épiler. Ton corps en ayant besoin, cela repoussera de plus belle. Clara confirme cela : « Je me sentais personnellement mal de voir tous ces poils dans mon dos mais je n’ai jamais cherché à les enlever parce que l’on m’avait dit (par expérience) que ça devenait pire »

L’impact psychologique de ces poils

Je te recommande également un suivi psychologique. En effet, le duvet peut être visible sur les parties de ton corps qui sont découvertes (le visage, les avants bras notamment en été). Cela peut être difficile à vivre, à travers le regard des autres, impactant l’image de soi. 

Cela peut impacter mentalement, et même, encourager la maladie malheureusement. Klara témoignage : 

« Mentalement, je dirais que cela m’a (la maladie) impacté positivement car je voyais le Lanugo comme une petite victoire, cela montrait encore une fois que j’étais en malnutrition et ça me faisait du “bien” ». Klara entend par là que la maladie était « contente » de parvenir à ses fins. 

Léna a également mal vécu ce duvet : « mentalement c’est compliqué car on sait que les bébés avant ou au tout début de leur vie en ont donc on a l’impression de revenir en enfance et d’être un enfant à 27 ans (…) C’est mentalement difficile de se dire qu’on est aussi fragile qu’un nouveau-né ».

Maëlle témoigne également : « Psychologiquement, je trouvais cela étrange mais sans plus. Je veux dire que ça ne m’a pas plus impactée que ça car au fond, ce n’était pas du tout le pire. Oui ça me dérangeait et cela me dérange toujours, mais bon j’ai appris à vivre avec …»

J’espère que cet article t’aura aidé à en savoir plus sur le lanugo. N’hésite pas à partager ton expérience en commentaire si tu l’as vécu ou si tu le vis actuellement 🙂

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FAQ – hospitalisation & trouble alimentaire

FAQ – hospitalisation & trouble alimentaire

FAQ – hospitalisation & trouble alimentaire

Vous êtes nombreux à me poser des questions sur l’hospitalisation pour anorexie, boulimie…Trouble alimentaire en général ! 

Je vous ai donc demandé toutes vos questions sur Instagram, et j’y réponds dans cette FAQ ! 

Si vous souhaitez l’intégralité, à l’oral, c’est dispo en épisode de podcast. 

J’avais également écrit deux autres articles il y a plus longtemps où je parle de mes deux hospitalisations pour anorexie. Les liens vers ces articles se trouvent tout en bas de cette page. 

J’ai eu deux hospitalisations pour anorexie pour ma part. Il faut bien garder en tête que c’est mon expérience, mon histoire et que l’hôpital dans lequel j’étais au CHU de Lille (Fontan 2) ne sera pas le même que le tien.

Hospitalisation pour troubles alimentaires (anorexie, boulimie) : je réponds à toutes vos questions.

J’ai toujours décidé moi-même de mes propres hospitalisations. Mais on va dire qu’un travail d’éducation inconscient avait été réalisé en amont par les médecins. J’étais déjà suivi dans l’hôpital où j’ai été hospitalisé. Mais je m’y rendais uniquement pour des consultations avec les psychiatres, et juste avant l’hospitalisation à temps complet, j’ai eu 1 journée par semaine d’hôpital de jour. D’ailleurs, je trouve que l’hôpital de jour est une bonne alternative, notamment lorsque vous avez peur de l’hospitalisation à temps complet. Cela permet de t’immerger dans le milieu hospitalier, de commencer à te familiariser avec l’environnement. 

Les psychiatres qui me suivaient voulaient que je sois hospitalisée en temps complet, mais je refusais. Pour moi, je n’étais pas assez malade. Je me disais d’ailleurs qu’ils étaient fous de vouloir m’hospitaliser, qu’ils n’avaient pas conscience que ceux qui étaient hospitalisés étaient beaucoup plus malades que moi. Mais la réalité, c’est que c’était moi qui n’avais pas conscience de la gravité de ma situation. Comme j’en ai souvent parlé, le trouble alimentaire minimise toujours la maladie. 

Pour ce qui est de ma première hospitalisation, je l’ai demandé suite au séjour en réanimation que j’ai fait, du jour au lendemain. Je ne vais pas de nouveau l’expliquer, car j’en ai parlé dans l’article sur le SRI. Mais ça m’est vraiment arrivé du jour au lendemain, et c’est aussi comme ça que j’ai pris conscience de la gravité et que j’avais vraiment besoin d’aide. J’ai eu vraiment peur de mourir avec cet épisode. Je pense que ça a eu l’effet d’un petit électrochoc. 

Pour ce qui est de ma deuxième hospitalisation, c’est moi aussi qui l’est demandé. Malheureusement, j’ai eu un délai d’attente de 3 semaines. Mais je l’ai demandé, car j’étais dans un cercle vicieux et violent de restriction / compulsion. J’alternais réellement entre 24h de restriction et 8h non-stop de compulsion. Ça m’épuisait et j’étais tellement en détresse que j’ai fini par faire une tentative de suicide. Et après être passée par une cellule psychologique pendant 3 jours, j’ai demandé directement une place dans le même service TCA que ma première hospitalisation. 

Donc j’ai toujours été décideuse de mes hospitalisations. Je vais détailler par la suite les critères d’une hospitalisation générale en TCA. Je pense que j’ai malheureusement eu une place finalement rapidement parce que j’avais un IMC très faible. Je dis malheureusement car c’est très triste de juger la gravité de la maladie en fonction du poids. Parce que les personnes qui ne sont pas en insuffisance pondérale ne se sente de ce fait pas légitime. Alors qu’il s’agit bien d’une maladie mentale, et non pas physique. Après, je pense que cela s’explique notamment par le fait que le nombre de centres / hôpitaux spécialisés TCA, et même le nombre de places dedans sont très faibles. Donc, ils sont obligés d’être ultra-sélectifs.

Alors, on m’a demandé s’il faut être en grande dénutrition. La réponse est non, il ne faut pas être en dénutrition. Ce n’est pas comme cela que l’on mesure la gravité de la maladie comme j’en parlais dans la question précédente. Mais comme je disais aussi juste avant, le nombre de places et d’établissement pouvant accueillir étant limité, alors c’est souvent ceux-là qui sont privilégiés. Mais je trouve que ce critère de l’IMC faible (critère qui n’en est pas un, ou qui l’est inconsciemment) tue les patients. C’est hyper violent ce que je dis et ce n'est pas directement vrai, mais indirectement, ça l’est. Je m’explique : l’hôpital est obligé (pour cause de non-assistance à personne en danger) de prendre les personnes en extrême danger physique. Même si pour moi, une personne qui n’est pas en sous-poids est tout aussi en danger par sa mauvaise santé mentale. Mais dans l’idée commune (et même dans les hôpitaux en fait), la gravité d’une maladie est justifiée si visible physiquement. Donc en effet, les personnes présentant des IMC ultra-faibles sont souvent priorisées. Le nombre de personnes souffrant de TCA augmentant beaucoup plus vite que le nombre de places disponibles, les listes d’attente s’allongent. Parfois, des patients attendent 2-3 mois avant de pouvoir rentrer. De ce fait, la réaction “logique” de la personne malade (et qui est en total accord avec la maladie en fait), est de mettre en place des comportements de restriction & compensation d’autant plus drastique pour atteindre un stade de poids toujours plus bas, en espérant (je pense) entrer plus vite. Ou du moins, se sentir légitime à être hospitalisé. Il y a aussi, je pense inconsciemment (du moins c’est ce qui s’est passé dans ma tête), que lorsqu’on sait qu’on va rentrer à l’hôpital, que ce soit dans quelques jours ou quelques semaines, on se dit que puisqu’on va devoir manger à l’hôpital, alors autant profiter de répondre aux envies de la maladie. Et du coup, pendant les 3 semaines d’attente, j’ai aggravé mon cas en augmentant la restriction. 

Et un autre critère injuste de l’hospitalisation, qui n’est pas explicite, c’est l’âge. 

Malheureusement, de nombreux centres & hôpitaux n’acceptent que les adolescents ou les personnes de moins de 25 ans. Alors qu’encore une fois, les TCA n’ont pas d’âge. N’importe qui peu avoir un trouble alimentaire, à n’importe quel âge. Donc le fait de limiter les âges entraîne de nouveau de la culpabilité chez les personnes ayant un TCA mais qui ne sont pas ado ou jeunes adultes. Mais encore une fois, je pense que le peu de place disponible amène à être ultra-sélectif. 

Je parle ici essentiellement d'anorexie car ce fut mon cas et je ne veux pas dire de bêtise.

Je me suis inspirée du site de la Haute Autorité de Santé (HAS). 

Évidemment, il y a des raisons cliniques : 

  • L’IMC faible vient souvent en premier critère (malheureusement comme j’en ai parlé avant). 
  • Une perte de poids rapide également.
  • Le refus de s’alimenter.
  • Un SRI ou un syndrome occlusif.
  • D’autres raisons médicales comme hypothermie, hyperthermie, hypotension, tachycardie, hypokaliémie, insuffisance rénale, etc. 

Les raisons mentales (puisque après tout, il s’agit de maladie mentale !) : 

  • Tentative de suicide
  • Abus de drogues, alcool
  • Dépression, personnalité borderline, symptôme psychotique
  • Pensées intrusives permanentes
  • Besoin de sevrage vis-à-vis de l’hyperactivité et/ou dû au recours aux vomissements ou aux laxatifs
  • Nécessité de renutrition par sonde naso-gastrique 

Et enfin, ça peut être dû au contexte environnemental :

  • Conflit familial, épuisement familial 
  • Environnement stressant
  • Burn-out professionnel

Évidemment, il ne faut pas avoir tous ces critères. Dans tous les cas, c’est vraiment au cas par car et le mieux est d’avoir un rendez-vous en amont avec le personnel soignant de l’hôpital ou le centre en question afin de déterminer les conditions, les objectifs de l’hospitalisation qui sont propres à chacun. 

L’hospitalisation sous-contrainte est possible, mais quand même rare. La contrainte a lieu lorsqu’il y a un danger vital pour la personne malade. Il me semble qu’il faut l’avis de 2 personnes dont au moins 1 personne du corps médical. L’avis étant d’assurer que la personne est en danger vital pour elle-même, voire pour les autres, si elle n’est pas hospitalisée.

L’hospitalisation peut aussi être non consentis pour les personnes mineures puisqu’il s’agit des parents qui sont les représentants légaux et qui donc, prennent la décision pour leur enfant. Après, évidemment, ce n’est pas évident car parfois en tant que parent on s’inquiète et on est rassuré de savoir son enfant entre les mains des médecins. Mais je pense qu’une hospitalisation à temps complet a peu de chance d’être bénéfique si c'est forcé. Parce que la personne y va à contrecœur, et j’en parlerais dans les autres réponses de la FAQ, mais l’implication est indispensable à la “réussite” d’une hospitalisation selon moi. 

J’ai été hospitalisée entre 2 et 3 mois pour chaque hospitalisation. 



La durée d’une hospitalisation est propre pour chaque patient. Encore une fois je précise anorexie car ce fut mon cas.

Cela dépend d’où la personne en est dans son parcours de guérison, de ses objectifs d’hospitalisation, aussi de son contexte environnemental (si c’est une personne en étude, qui travaille, qui n’a pas une situation familiale stable, etc.)

Je n’ai jamais vu une personne faire moins de 2 semaines d’hospitalisation. Et les personnes qui font 2 ou 3 semaines c’est notamment pour se sevrer de crise, de prises de laxatif, des vomissements ou qui a simplement besoin d’une pause pour retrouver une stabilité dans sa vie, pour avoir un coup de boost dans sa guérison. 

Si je devais partir sur une durée moyenne, je dirais 2 mois. Quand j’étais hospitalisée, les personnes restaient souvent entre 1 mois&demi et 3 mois. 

Non, ce n’est pas indispensable à la guérison. La réponse à cette question est propre à chaque personne puisque comme je le dis souvent, chacun a son propre parcours de guérison.

Moi, personnellement, ça m’a aidé. Mais cela dépend d'où tu en es dans la guérison. Et ça dépend surtout de comment tu abordes l’hospitalisation, dans quel état d’esprit tu arrives. 

Pour ce qui est de ma première hospitalisation, je l’ai demandé un peu par la force des choses, suite au SRI, sous la peur de la mort en fait. Je pense que je n’avais pas fait assez de travail psychologique en amont, que je n’étais pas dans l’action de ma guérison. Du moins, je me concentrais surtout sur les conséquences de la maladie, à savoir sur le côté alimentaire & poids pour ma part. Je me disais qu’il fallait que je mange plus et que je reprenne du poids pour guérir. C’est ce que j’ai fait durant cette hospitalisation, mais j’ai de ce fait très vite rechuté à peine sortie. Donc je dirai que cette hospitalisation m’a surtout permis de prendre conscience de la gravité de mon trouble alimentaire. Parce qu’avant l’hospitalisation, je ne prenais pas conscience que mon corps était épuisé. Je me souviens que j’étais très étonnée de à quel point je dormais à l’hôpital, même en journée, alors que la veille de mon entrée, je bossais encore comme une dingue. 

J’ai abordé ma deuxième hospitalisation complètement différemment. Parce qu’avec le recul, j’avais compris que ma première hospitalisation ne s’était pas basée sur les bons “problèmes”, et qu’il fallait que je m’attaque davantage aux causes. J’ai commencé ma deuxième hospitalisation en étant encore plus basse mentalement. C'est-à-dire que j’avais énormément de rituels, j’étais encore plus dans le contrôle et j’étais très noire dans mes idées. Cette hospitalisation était beaucoup plus difficile. Pour ce qui est du côté poids / alimentaire, je ne mangeais pas tout pour faire plaisir à l’équipe de soignant (ce que je faisais durant la première hospitalisation). La première je voulais prendre du poids (inconsciemment je pense que c’est la maladie qui voulait que je sorte au plus vite). La deuxième j’avais un contrôle encore énorme sur mon poids, j’augmentais très doucement ma ration, etc. Mais par contre, je travaillais beaucoup plus sur les causes : avec mon interne, et puis surtout seule, dans mes propres réflexions. Je lisais des livres de développement personnel, écrivais beaucoup dans mon bullet journal, je réfléchissais beaucoup. Je me disais tant qu’à être enfermée, autant avancer. J’ai eu plusieurs entretiens familiaux aussi qui m’ont aidé à avancer également sur mes blessures d’enfance. 

Donc je dirai que l’hospitalisation m’a aidé à prendre conscience de la gravité de la maladie, de la nécessité d’avancer sur des problématiques douloureuses. 

Mais je dirais que ce qui m’a vraiment le plus aidé, c’est de faire une “pause” dans ma vie. Et d’ailleurs c’est grâce à ça que j’ai pu avoir mes prises de conscience, et travailler sur mes blessures d’enfance. Donc c’est vraiment le fait de casser toute la spirale de l’anorexie. Même si dans ma tête ça continuait, dans mes actions j'étais beaucoup plus limitée pour obéir à la voix de l’anorexie

Parce que dehors, je ne m’autorisais pas à m’arrêter, j’étais pris dans le tourbillon infernal de ma vie. Et à ce moment-là, la maladie était trop forte, je ne parvenais pas de moi-même à faire une pause. Et à l’hôpital, c’est comme si je remettais momentanément ma santé entre les mains des soignants. Et pareil, j’avais besoin de ça. Parce que là, je ne calculais plus rien, je ne devais plus penser à la nourriture. Et en fait ça parait ambivalent parce que justement, j’avais toujours besoin de contrôler et je me rendais malade quand ce n’est pas moi qui cuisinais. Mais là, c’est comme si je n’avais pas le choix. Et j’avais besoin de ça pour me lancer sur le chemin de la “vraie” guérison. 

Alors, ça c’est une bonne question ! À mon sens, non. Ou du moins trop peu. Après encore une fois ça dépend des hôpitaux. Mais en France, je trouve que la prise en charge de la santé mentale a encore énormément de progrès à faire (comparé à des pays comme le Canada, les États-Unis ou même la Belgique). Peut-être que dans des centres privés c’est différent d’ailleurs. 

Mais c’est vrai que l’accent est surtout mis sur le côté nutritionnel : dans le sens où les repas sont très cadrés. Et j’avais aussi des “cours” là-dessus où l’on remettait en cause les règles de la culture du régime en gros. Mais ça je l’ai eu qu’à la deuxième hospitalisation parce qu’il y avait des diététiciens en stage qui étaient là. 

Après il y a surtout l’aspect physique qui est travaillé dans le sens où t’as des bilans réguliers, des prises de sang. Donc, tu es certain qu’ils s’assurent que ton corps réagisse bien à la renutrition. 

Pour ce qui est de l’aspect psychologique, tu as quand même ton interne qui passe te voir au moins 1 fois tous les 2 jours. Là tu peux parler de tout avec. Il y avait aussi une psychologue que tu peux voir 1 fois par semaine voire moins, parfois tous les 15 jours. Et tu as des groupes de parole. Donc il y a quand même tout ça, c’est certain. Pour moi en fait, ça ne changeait pas puisqu’à l’extérieur j’avais déjà ma psy. Mais c’est vrai que pour quelqu’un qui n’a rien eu à côté, c'est un vrai plus. D’autant que là, c'est tous des professionnels familiers ++ aux troubles alimentaires. Donc ça aide forcément, tu as des conseils plus appropriés, des réponses à des questions spécifiques sur la maladie.

Mais après, il faut savoir quand même qu’une hospitalisation, selon moi encore une fois, est beaucoup plus efficace si toi tu t’investis à fond. Dans n’importe quelle maladie je pense qu’il faut être investis ++ dans ton hospitalisation. Parce que c’est à toi de sentir les choses : dès que tu ressens une difficulté, va en parler aux soignants, demande à ce que la psy ou ton interne passe te voir. N’attends pas qu’ils te proposent, parce qu’ils ne peuvent pas lire dans ta tête. Pareil si tu as une difficulté après un repas, une culpabilité ingérable : va en parler, ne reste pas dans ton coin. Et ensuite, lis des livres de développement personnel, écris, prends le temps de faire comme un bilan sur ta vie. Je te parle de ça plus en détail sur la question “Comment s’occuper quand le temps parait infini ?”.

Alors, je ne sais pas ce qui a été le plus difficile. En réalité, clairement, ce fut difficile. C’est certain que je ne vais pas vous mentir, l’hôpital, c'est une épreuve. Et il y a beaucoup de difficulté mais tant mieux parce que le but, c'est que ce soit temporaire, pas que tu t’y sentes trop bien et d’ailleurs, on en parle juste après. 

L’enfermement est difficile, c’est certain. Et couplé à l’inactivité, encore plus. Parce que là où j’étais et normalement c’est partout pareil, tu dois être assise au max, jamais d’activité parce que ton corps a énormément besoin de repos (même si ton trouble alimentaire te dit le contraire). Donc ça c’était difficile parce que mes repas étaient plus importants qu’à l’extérieur, donc la culpabilité était parfois très élevée. Et je n'avais pas la possibilité de compenser. Mais HEUREUSEMENT. Parce que compenser, c’est la maladie, là, j'y faisais face. Et d’ailleurs je ne l’ai pas dit dans ce qui m’a aidé, mais c’est plus simple de faire face à la maladie à l’hôpital puisque tu y es comme contrainte. Tu as moins de déclencheur aussi, et ça c’est ultra-important. Donc c’est plus simple de ne pas répondre aux sollicitations du trouble alimentaire. 

Je pense que vraiment c’est ça qui a été le plus difficile pour moi. Après il y a d’autres difficultés que j’aborde dans les réponses aux prochaines questions. Mais surtout, les difficultés encore une fois sont propres à chacun. 

Ça dépendait vraiment des jours.

Je pense qu’au tout début, pour la première hospitalisation du coup, tu découvres un peu le monde hospitalier. Et ça peut être impressionnant. Et après ça dépend encore une fois si tu es là parce qu’on t’a forcé ou si c’est de ton plein gré. Ça dépend aussi si t’es encore dans la lune de miel, c'est-à-dire que ton trouble alimentaire représente un bien-être dans ta vie plus qu’une maladie. Ou alors si tu as conscience que cette maladie te pourrit la vie et que tu sais que tu dois en sortir.

 

J’étais pour ma part dans le deuxième cas de figure. Et de ce fait, il y a des jours où je sentais les bienfaits de l’hospitalisation. Il y a d’autres jours où je détestais les soignants, où j’avais envie de tout envoyer en l’air, de hurler ma colère. Mais ce n'est pas négatif en fait. Sur le moment, c'est pas agréable, c'est certain. Mais ça veut dire qu’il se passe quelque chose en toi. Et d’ailleurs, il y a pas longtemps, j’avais vu un contenu d’une psy sur Instagram, je sais plus qui. Mais elle disait qu’elle était contente quand ses patients, ils étaient en colère contre elle ou qu’ils étaient énervés contre elle. Parce que ça veut dire que tu t’affirmes, que tu n'es pas là passivement, juste à faire ce que les soignants voudraient que tu fasses. 



Cette question je l’ai trouvé super ! Parce que c’est important d’en parler. C’est un peu le “risque” de l’hospitalisation. C’est qu’à l’hôpital, comme je disais avant, tu as beaucoup moins de déclencheur. Tu es un peu dans une bulle, protégé du monde extérieur, de la culture du régime, etc. Et tu as aussi ce côté, “la maladie est entre les mains des médecins”. Donc c’est vrai que moi, je me sentais parfois comme dans un cocon, protégée, rassurée en effet. Et je sais qu’il y a des patients chroniques à l’hôpital parce que parfois, ils y trouvent un réconfort dans l’hospitalisation. 

C’est aussi un endroit où tu fais des choses pour te reposer, te relaxer. C’est un endroit où tu es peut-être plus écouté qu’à l’extérieur, où tu te sens peut être plus compris. C’est peut-être une façon de te protéger de personnes toxiques avec qui tu vivais quotidiennement. 

Donc si, j’ai clairement ressenti ça. Et je pense que beaucoup le ressent. Je me souviens avoir eu un déclic qui m’a fait dire que non, ça, ce n’était pas la vie. Parce que non, la vie à l’hôpital c’est pas la vraie vie.  Du coup j'explique ce déclic : il y a avait beaucoup de fenêtre, des grandes baies vitrée. Et je me posais souvent devant l’une de ces baies parce que j’aime beaucoup regarder dehors. Et j’étais dans un CHU universitaire. Et c’était la fin d’année scolaire. Et j’entendais des étudiants faire comme la fête, c’était en fin de journée. Mais sans doute ils fêtaient un examen ou la fin de l’année. Et je me suis dit : “Mathilde, t’as 22 ans, ta vie elle n’est pas dans un hôpital. Tu passes à côté de ta jeunesse”. Et vraiment, je vous assure, les cris de joie de ces étudiants me pinçaient le cœur, mais m’ont tellement donné encore plus de rage de vaincre la maladie. 

Très intéressante aussi comme question ! Donc moi, j'étais dans une unité où il y avait 11 places, donc j’étais avec 10 autres patients. Généralement, c'était 9 patientes et 1 patient. Et il faut quand même garder en tête que c’est 10 autres personnes qui souffrent, qui sont malades. Et vous le savez, la maladie change un peu une personne. On fait parfois des actions toxiques, on dit parfois des choses vicieuses, etc. 

Moi, je dirais en général qu’il ne vaut mieux pas être “ami”, trop proche, d’une autre personne qui souffre de trouble alimentaire. Je parle notamment d’une personne qui est en plein dans la maladie. Après, il y a des exceptions, évidemment ! Toute façon, chaque histoire est propre à chacun. Et je sais que certains ça les a aidés, au contraire.

Et ça n’empêche que je ne dis pas de rester seule à l’hôpital. Moi, j'y suis restée longtemps, et évidemment tu crées des affinités. Mais il faut garder en tête que l’autre personne est malade. 

Je vais commencer par vous dire le positif, et ensuite je vous donne des anecdotes plus “sombres” à ce sujet.

Le positif, c’est que durant mes deux hospitalisations, il y avait une fille pour qui j’ai eu un coup de cœur ! Elle s’appelle Audrey, et c’était pour moi mon camarade de guerre dans cette lutte contre la maladie. C’est avec elle que j’ai eu mon premier fou rire avec 2 ans sans avoir rigolé aux éclats. Être avec elle me faisait beaucoup de bien. On parlait beaucoup, sur nos maladies, sur la cause de nos maladies. Et on s’entraidait en fait, vraiment on se disait des arguments pour démontrer les mensonges du trouble alimentaire. Et d’ailleurs, elle a quitté la deuxième hospitalisation avant moi, et j’en ai beaucoup pleuré. Mais, en dehors de l’hôpital, on ne s’est jamais revu. On s’est envoyé des nouvelles, mais quand on allait vraiment mieux. Et de temps en temps j’ai des nouvelles, et je suis trop trop contente. Je ne l’oublierai jamais parce qu’elle a vraiment fait partie de mon combat.

J’étais proche d’autres filles, mais la relation n’était pas aussi saine. Et en fait, c’est pour ça que je vous dis qu’il faut garder en tête que vous n’avez pas comme objectif d’en faire des amies, et qu’il faut se rappeler qu’elles sont aussi malades. Parce qu’il y a des fois où tu t’entends trop bien avec une fille, tu parles avec elle, tu es proche. Mais sauf qu’il y a des moments où la maladie prend le dessus, et vous le savez, le trouble alimentaire est vicieux. La comparaison, la compétitivité est très présente dans les TCA. 

Pour être plus concrète : les jours de pesée étaient des jours vicieux. Car chacun voulait savoir combien l’autre avait pris de poids. Moi-même ! Je m’inclus dedans, quand j’étais malade, j'avais ce côté vicieux que je détestais. Et le plus horrible, c’est que tu te réjouissais intérieurement et inconsciemment quand les autres avaient pris plus de poids. 

Autre exemple, au moment des repas : tu n’as pas forcément les mêmes plateaux repas que tes voisins puisque chacun a son rythme, à un palier différent. Et en fait, pareil, tu préfères être assise à côté de ceux qui mangent plus que toi. Et donc celle qui a plus de difficulté à manger ou qui a un plateau inférieur à toi, ton TCA va te la faire détester. 

Pour ce qui est de l’activité, je vous expliquais avant qu’il faut rester au max assise. Mais quand les soignants ne sont pas là, certains marchent en rond ou restent debout. Et là ton trouble alimentaire te culpabilise de ne pas faire pareil. Donc encore une fois, soit cela t’entraîne vers le bas, soit tu détestes l’autre personne. 

Et c’est pour ça que je vous dis que les relations d’amitié ne sont pas possibles. En même temps, vous n'êtes pas à l’hôpital pour vous faire des amis. Mais c’est assez malsain comme relation parce que parfois, la maladie prend le dessus. 

J’avais une fille avec qui je m’entendais trop bien. C’était à ma première hospitalisation, il y avait 2 chambres doubles et malheureusement, j’étais dans l’une d’elles. Et cette fille était pro-guérison à fond, donc je m’entendais bien, car j’étais dans la même démarche. Elle avançait plus vite que moi dans la guérison, elle mangeait super bien, acceptait très bien la reprise de poids, elle n’avait aucune peur. Elle se demandait presque ce qu’elle faisait là. Et elle allait bientôt sortir, mais les médecins lui avaient demandé un certain poids pour ça. Et un jeudi, c’était le jour de pesée, elle a fait un truc qui m’a tellement déçue. En gros quand t’as la pesée, tu dois aller aux toilettes avant. Et en fait, elle a été aux toilettes, mais elle n’a rien fait, elle s’est retenue pour que la balance indique plus de poids. Et de ce fait, elle est sortie plus vite de l’hôpital. Ce jour-là, elle me l’a dit. Et dans ma tête, je me suis dit que j’étais tellement naïve, que je n’avais rien vu mais qu’elle m’avait toujours menti. Je lui en voulais parce que ça faisait plus d’un mois qu’on partageait une chambre, j’étais proche d’elle. Je me sentais trahi. Un an plus tard, j’ai su qu’elle était toujours malade et qu’elle était même dans un état plus grave. Et avec le recul, j'ai compris que ce n’était pas intentionnel, ce n’était pas elle qui m’avait trahi, mais la maladie. 

En vous racontant tout ça, ça m’a fait penser à une autre difficulté. C’est que les autres patients parfois nous apprennent des nouveaux vices de la maladie. Je m’explique : moi, je suis ressortie de l’hôpital avec bien plus de TOC alimentaire qu’en arrivant. Et ça, c’est aussi un risque de l’hospitalisation. J’ai appris des choses en voyant les autres faire. 

Après ma première hospitalisation, j’ai pris conscience de l’impact de l’influence des autres patients sur moi. Et donc dans la deuxième, j'ai pas eu la même posture. Et c’est pour ça que je vous conseille vraiment de vous mettre dans votre bulle. Et c’est pas toujours facile, c’est pour ça aussi que certains vivent très mal l’hospitalisation et je comprends. Mais moi je me disais : je guéris pour MOI. C’est ma vie, les autres patients je ne les reverrai jamais. Et quand je serai dehors, je ne saurai même pas ce qu’ils font de leur vie. Donc, je dois me concentrer sur ma guérison. Même chose, ne vous embarquez pas à demander les IMC, poids, ration calorique des autres. Ça ne sert à rien à part vous comparer et alimenter la maladie. Si on vous demande, répondez que ça ne regarde que vous. Moi, je disais même : “ça ne t’apportera rien de savoir, c’est ta maladie qui veut savoir”. Certain l’admettait, d’autre faisait la gueule. Mais peu importe. Encore une fois, l’important c’est de vous soigner VOUS. C’est VOTRE combat. 

Bon voilà, j’ai peut-être une vision spécifique à ça et ça peut choquer les personnes qui ne connaissent pas ce milieu hospitalier. Mais j’ai du vécu et surtout j’ai réagi en fonction de moi. Encore une fois, ça ne veut pas dire que je ne parlais à personne. Je m’entendais bien avec la plupart et j’ai eu de très belles rencontres, des discussions profondes avec beaucoup. Et je me souviens encore presque de tous. Et pas négativement.

Alors par rapport aux proches, il faut savoir que moi, je suis une personne qui communique beaucoup. J’exprimais beaucoup à mes proches ce qui se passait dans ma tête pour qu’ils puissent mieux me comprendre. Et j’ai rapidement eu conscience que c’était une maladie. Donc pour mon cercle familial proche (parents, frère & soeur), je n'ai jamais eu de problème, pas de honte. Je dirai que les entretiens familiaux avec les médecins ont aussi beaucoup aidé à faire comprendre certaine chose parce qu’il y avait le psychiatre qui est neutre dans la famille.

La première hospitalisation, je faisais venir ma famille et mes amis en visite. Et j’avais zéro honte, mais comme j’expliquais, la première hospitalisation, bizarrement, elle se passait presque trop bien. J’acceptais tout facilement, avec le recul, je pense que c’était la maladie qui voulait rapidement sortir. Franchement, quand j’y repense que j’étais dans un état second. C’est comme si j’étais redevenue la vraie Mathilde pendant l’hospitalisation : souriante, vivante, avec des envies, des projets. Mais que dès que je me suis retrouvée seule chez moi, la maladie est revenue du jour au lendemain telle qu’elle l’était avant. 

Mais du coup pour ma deuxième hospitalisation qui était beaucoup plus difficile, je n’ai fait venir que 2 amies avec qui j’étais vraiment proche et mes parents, ma sœur essentiellement. Et là pour le coup les visites étaient plus difficiles parce que j’étais honnête et je ne me cachais plus derrière mes sourires. Je pleurais, je disais à quel point c’était dur et à quel point je n’en pouvais plus. 

Mais voilà, si je peux donner un conseil, c’est d’expliquer ce qui se passe dans votre tête, d’inviter vos proches à se renseigner sur la maladie. J’ai des contenus pour eux dans la catégorie “Parents” notamment de mon blog. Et parfois, c'est difficile de le faire comprendre par vous-même, donc vous pouvez recourir à des entretiens familiaux pour avoir l’aide d’une personne qui est neutre.

Alors non, ce n’est pas obligatoire. Et je dirai même que s’ils peuvent éviter de la poser, ils le font. Parce que ce qu’ils préfèrent c’est que vous preniez vos repas “naturellement”, par la bouche, les repas, en prandial. Les personnes qui l’avaient, ils étaient en minorité. 

Je l’ai eu de façon très courte, mais pas dans le service TCA. Je l’ai eu juste avant à cause du syndrome que j’ai fait en réanimation. Donc j’ai eu une première sonde assez grosse, qui n’est pas la sonde alimentaire puisque le but, c'était d’aspirer ce qui bloquait mes intestins. Et par la suite, j'ai eu la sonde naso-gastrique alimentaire pendant 10 jours parce que c’était trop dangereux de m’alimenter par moi-même. 

Je  vous renvoie à mon article où je vous raconte mes hospitalisations, vous aurez une semaine type à l'hôpital.

 

Alors ça c’est vrai que le temps parait infini surtout que beaucoup ont une vie hyperactive à l’extérieur. J’avais la sensation que les journées étaient très rythmées par les repas pour ma part. 

Et comme il y a des jours où l’on ne voit pas de médecin, de psychiatre, d’interne, etc… Bah, c'est plus long ! Comme les weekends ou malheureusement, pendant les vacances d’été. 

C’est pour ça que je disais que c’est important de s’impliquer dans sa guérison. Moi j’avais emmené des livres de développement personnel. Aussi j’écrivais, je fais des exercices que je trouvais moi-même, où dont j’ai été inspiré dans certains livres, où que j’avais appris par mes thérapies antérieures ou que mon interne me proposait. Il y a pas mal de ces exercices que j’ai proposés dans mes carnets d'anxiété d’ailleurs. 

Et j’ai aussi commencé des nouvelles activités créatives : j’ai appris à dessiner, à faire de l’origami, à faire beaucoup de mandala, à peindre, etc. Et en fait c’est super important. C’est ce qu’on appelle de l’art thérapie. Moi, perso, ça a fait partie de mon traitement, de ma reconstruction de moi, indépendamment de la maladie. C’était une façon de prendre soin de moi, d’être fière de ce que je produisais. 

Après ça arrivait aussi qu’on faisait des jeux de société avec les autres, ou il y avait souvent des infirmiers qui organisaient des activités.

Oui, les visites sont autorisées, je pense que chaque hôpital a sa propre politique de visites. 

Pour ma part, j’en avais 3 par semaines. Donc dans la semaine, tu avais 1 heure, et le weekend, tu avais 2 à 3 heures par jour. 



Pareil, je pense que ça dépend des hôpitaux car je sais que pour certain, vous avez le portable tout le temps. Dans l’hôpital où j’étais, j’avais le droit qu’à une demi-heure de portable par jour.

Et franchement, je ne l’ai absolument pas mal vécu, au contraire. Pour moi le portable faisait partie des déclencheurs. J’avais plus toutes ces notifications stressantes. Et surtout, plus accès à Google. Parce que quand j’étais malade, je faisais des recherches qui alimentaient ma maladie. Le nombre de fois où j’ai tapé le nom d’un aliment + le mot calorie. Et d’ailleurs, à ma deuxième hospitalisation, quand j’étais mal, ça m’est arrivé de privilégier faire une recherche sur de la bouffe plutôt que d’appeler quelqu’un. Donc moi, je trouve ça bien que le portable était limité dans mon cas.

L’activité physique est interdite en effet parce que tu as besoin de beaucoup de repos. Après, une fois par semaine, il y avait 1 session de sport, mais qui était autorisée à partir d’un certain IMC. Et c’était de la balnéothérapie, il me semble.  



Alors je trouve que c’est vraiment du bulshit. Parce que je le dis souvent, les troubles alimentaires sont des maladies mentales, pas physique. C’est l’un des côtés que je n’apprécie pas dans la médecine en France pour la santé mentale et notamment les TCA. Les médecins se basent parfois sur des statistiques (avec l’IMC) ou des tranches de poids.

Non, je n’avais pas de contrat de poids. Il n’y en avait pas à proprement parlé dans mon hôpital. Après, il y avait des règles sur l’IMC justement. À partir d’un certain IMC tu peux faire du sport, tu peux avoir des permissions, tu peux sortir. Mais en réalité, c’est dans la théorie. 

En fait, ça c’est quelque chose d’important aussi : c’est qu’il ne faut pas voir ton équipe soignante comme ton ennemi. Non, leur but, ce n'est pas de t’engraisser. C’est ton trouble alimentaire qui dit ça. Leur but, c’est de te soigner, c’est leur métier. Mais d’ailleurs ce n’est pas eux qui vont te guérir, ils t’accompagnent pour te mettre sur le chemin de la guérison. 

Je dis ça parce que c’est important de comprendre que le but de ton hospitalisation, c’est de co-construire ta prise en charge main dans la main avec les médecins. Et ça je l’ai compris à ma deuxième hospitalisation. À la première, j’appliquais juste tout ce qu’on me demandait. La seconde, je refusais parfois de passer à un palier supérieur de calorie. J’exprimais ne pas vouloir reprendre de poids. J’exprimais quand c’était trop compliqué. J’ai demandé des permissions (qui m’ont été accordés) alors que je n’avais pas l’IMC théorique autorisé. Mais les médecins voyaient que j’étais dans l’envie d’en sortir et que ce n'était pas la maladie qui parlait je pense. 

Alors pour ma part je ne l’ai pas tellement ressenti. Je vivais en appartement seule, plus chez mes parents. Je pense que tu le ressens d’autant plus quand tu habites encore chez eux.

 

Même chose, mes parents habitaient à ¼ d’heure de l’hôpital donc je les voyais chaque semaine. Il y avait des patients qui venaient de très loin donc ils ne pouvaient pas les voir toutes les semaines.

 

Après j’ai quand même eu un éloignement parce qu'il y avait moins de possibilité de communication. Mais moi ça m’a fait du bien cette coupure. Je pense même que ça a fait du bien à ma famille. Parce qu’ils avaient peur pour moi et là, ils savaient que j’étais enfin prise en charge à 100%. 

 

Ça m’arrivait de me demander s’ils pensaient à moi la journée. Et j’ai demandé bien plus tard, genre 2 ans plus tard. Et ma mère m’avait dit que oui, tous les jours. 

 

Mais voilà, je pense que parfois ça fait partie de la thérapie aussi. Moi l’éloignement n'a pas été violent pour les raisons expliquées. Pour certaines personnes, ça peut être difficile, et notamment les personnes plus jeunes.



Oui, quand même, ça, c'est vrai que je peux le nier. 

En fait, je pense qu’ils ont peu confiance en nous. Mais ce n'est pas en nous, notre personne, c’est plus aux vices de la maladie. Parce qu’ils connaissent avec l’expérience. Et en soi, je pense qu’ils ont raison. J’ai vu des personnes faire des choses assez dingues.

 

En fait, là où j’étais dès nos chambres étaient fermées à clé 1h30 après chaque repas. Et dans mon cas, franchement, heureusement, parce que sinon je serais partie faire du sport en cachette. D’autres se seraient fait vomir. Après c’est vrai que du coup, pendant cette période, tu dois demander pour aller aux toilettes. Et par exemple c’est le soignant qui tire la chasse d’eau pour vérifier que tu ne t’es pas fait vomir. Donc c’est assez gênant, infantilisant. 

 

Et même dans leur façon de parler, c’est vrai que certain sont infantilisants. Et aujourd’hui c’est avec du recul que je dis que certaines contraintes étaient pour notre bien. Mais à ce moment-là c’était pas toujours simple à vivre.

 

Après, ça me fait penser à un sujet et je serai curieuse de savoir ce que vous en pensez, et ce qu’il en est pour vous. Mais moi quand je souffrais d’anorexie, j’étais très enfantine en fait : je regardais des dessins animés, je portais des pyjamas très enfantins, j’avais beaucoup de doudous (alors que je n’en avais plus). Et avec ma thérapie, j’ai compris que mon anorexie avait aussi été une forme de peur de grandir. Donc pour moi ça fait sens. Et justement, je me souviens qu’à l’hôpital, tous avaient des pyjamas enfantins, des doudous. Certains faisaient des dessins enfantins. Enfin, encore une fois je dis ça avec beaucoup de recul. Au moment-même, je n’en avais pas conscience quand j’étais dedans, donc ça ne va peut-être pas vous parler. après, c'est mon point de vue, et je n'affirme rien, c’est plus une généralité. N'hésitez vraiment pas à me dire ce qu’il en est pour vous sur Instagram ou en commentaire de la vidéo YouTube. Et j’en profite aussi pour vous dire de mettre une note sur votre plateforme d’écoute à ce podcast. Cela me permet de m’encourager et de savoir si ce podcast vous aide.  

 

Je reviens au sujet de l’hospitalisation. 



Alors, non, selon moi, on ne te force pas à manger. Par contre, on t’y incite fortement. Donc c’est vrai que si tu ne termines pas ton plateau, les soignants vont te faire des remarques genre “bah alors ?”, “il faut manger”, etc. Ce n'est clairement pas agréable. C’est aussi leur métier de tirailler la maladie en fait. 

 

Mais la première hospitalisation, je mangeais tout sans rechigner sans montrer de difficulté pour pas avoir ces remarques. La deuxième j’étais moi. Je me prenais plein de remarque, notamment sur mes TOC parce que j’en avais énormément. Vraiment, c'était beaucoup, j’étais dans les personnes qui en avaient le plus. Et les infirmières me faisaient souvent des remarques, la maladie les traitaient intérieurement. C’était dur mais elles avaient raison. 

 

Bref il m’est arrivé de ne pas terminer mes plateaux, on ne m’a pas forcé à les finir. En fait, tu dois atteindre une ration calorique dans ta journée. Donc en fonction de ce que tu rends, les infirmières calculent. Et si tu as une “dette” de 50, 100, 150, voire plus de calories, le soir à 21h on te propose de rattraper avec des tartines de pains beurre. Mais c’est toi qui l'acceptes ou non. Moi j’ai déjà refusé, c’est noté dans ton dossier, mais ce n'est pas grave. Moi, je le vivais trop mal à la première hospitalisation, donc j’acceptais. Mais en fait, le but, ce n'est pas d’être un élève modèle. Le but, c’est que tu travailles vraiment sur tes peurs, que tu affrontes la maladie. C’est sûr que si jamais tu manges tes plateaux repas en entier, que tu refuses toujours les mêmes aliments et que tu refuses d’en parler à côté, tu vas à l’encontre du soin. Par contre, si tu refuses, mais qu’à côté t’en parle à ton interne, de tes peurs, que vous trouvez de solutions pour y faire face, des alternatives pour y arriver petit à petit, bah là tu es dans le traitement. 



Alors difficile de répondre à cette question, parce que déjà je me souviens pas. Mais je vais plutôt vous expliquer le “fonctionnement des repas.”

Déjà, on a une ration calorique que l’on “signe” où l’on voit ce qu’on a par repas. Par exemple, pour 1900 calories / jour, c’est x grammes de féculent par repas, x grammes de protéines, etc. 

Je ne trouve pas ce fonctionnement génial parce que ça ne permet pas se détacher des grammes, des calories… bref des chiffres. 

Mais en même temps, c’est aussi comme ça que j’ai pu mieux apprendre à faire mes assiettes, à voir ce que ça représentait en termes de quantité une assiette comme je devais me faire en guérison. En gros, nous on mangeait tous ensemble. Et chacun un à un on est appelé à une table où y’a les plats. Et tu te sers toi-même avec une cuillère à souple. Et l’infirmière vérifie que tu en as mis assez, et te dis d’en rajouter si ce n’est pas le cas. 

Donc c’est toujours moitié de l’assiette avec des féculents, ¼ de légumes, ¼ de protéine. Et tu as une “option” quand tu as moins de difficulté, c’est des plats “mix”. En gros c’est que tu as des quiches, des gratins, des pizzas… Enfin des plats où protéine / légumes / féculents sont mélangés. Moi j’ai toujours refusé, c’était trop compliqué pour moi de travailler dessus à l’hôpital. C’est des choses que j’ai intégrées grâce à ma faim extrême en réalité, donc en dehors de l’hospitalisation. 

Alors ici, la personne avait spécifié les traitements chimiques dans sa question, donc j’entends par là les traitements médicamenteux. Si tu refuses le traitement général de l’hôpital, genre que vraiment tu ne manges presque rien, que t’es toujours en hyperactivité, que tu continues de te cacher pour te faire vomir, etc. Bah les médecins sont là pour t’aider hein mais si tu es vraiment dans le refus du soin, que tu dis ne pas vouloir essayer d’en sortir, généralement, l’hospitalisation prend fin. 

Pour les traitements médicamenteux, je comprends que ça fait peur. Moi la première je refusais. La deuxième, je suis arrivée un mental plus abimé on va dire et j’ai accepté parce que j’avais conscience que j’avais besoin d’une aide supplémentaire. Donc j’ai eu des anxiolytiques. 

Après je me souviens que certains avaient des neuroleptiques et c’était plus difficiles pour eux de l’accepter. Je ne peux pas trop répondre à cette question parce que je n’y ai pas été confronté. 

En revanche, je dirai que c’est important d’exprimer les peurs qu’il y a, toutes les questions que vous avez à votre interne et de comprendre pourquoi vous refusez. Par exemple, si c’est par peur de perdre le contrôle sur vous-même, c’est la maladie qui parle donc il faut le travailler psychologiquement.

Et il faut voir ça comme une aide supplémentaire, ça fait partie du traitement. 

Mais voilà, je n’ajoute rien car je n’ai pas été confronté. Pareil, j’ai pas été confronté aux compléments alimentaires donc difficile de répondre à ce sujet.

Ça, c'est une bonne question aussi ! (En réalité, elles sont toutes bien haha)

Je pense que c’est difficile, mais c’est aussi l’une des choses que j’appliquais dans ma guérison : essayer d’être honnête avec soi-même. Et ça, ça veut dire essayer de se demander : est-ce que c’est moi, Mathilde (dans mon cas) ou la maladie qui veut ça ? 

Donc en gros, si tu veux sortir, demande-toi pour quelles raisons ? 

Si c’est pour avoir plus de contrôle dehors, reprendre l’hyperactivité, recalculer tes calories, te refaire vomir, etc… Bah c’est la maladie. Donc je te dirai qu’en effet c’est fuir.

Si par contre, tu veux partir parce que tu sens que c’est nocif, l’environnement de l’hôpital, des autres patients, que tu ne parviens pas à te protéger. Si tu sens que l’éloignement de tes proches, peut-être de tes enfants si tu en as est plus dévastateur qu’autre chose. Si tu sens que l’hôpital nuit à ta guérison, alors c’est pas fuir. 

Dans tous les cas, il faut en parler, en discuter avec l’équipe soignante. Parce qu’encore une fois, ils sont pour que ça se passe bien. Peut-être que s'ils s’y opposent (c’est un avis, c’est pas déterminant), c’est parce qu’ils savent que c’est la maladie. Et évidemment quand tu es dedans c'est difficile de dire ça. Mais ils ont pas forcément raison. Toi seule sait où tu en es, enfin que tu essaies du moins d’être honnête.

La deuxième fois, c’est moi qui aie demandé à sortir. Je ressentais que je stagnais, que je n'avançais plus. Au contraire, je ruminais trop, ça allait à l’encontre de ma guérison. Mais je leur disais que j’étais dans un état catastrophique quand même et que je devais mettre en place des choses pour en sortir. 

Et ils m’ont laissé sortir, ils ont accepté mais on a décidé de plusieurs choses ensemble : 

  • J’allais avoir une psychiatre toutes les semaines, la fameuse psychiatre géniale dont je vous ai déjà parlé notamment dans l’épisode sur les thérapies que je recommande.
  • J’avais 1 journée par semaine en hôpital de jour.
  • Et j’avais dit que j’allais commencer la sophrologie + une psychologue en TCC en parallèle (ce que j’ai fait).
  • J’avais également dit que je ne reprenais pas mes études avant la rentrée de septembre donc j’avais 3 mois devant moi pour me consacrer à ma guérison. 
  • Et enfin j’ai gardé le traitement d’anxiolytique

Je me souviens que les avis étaient divergeants. Certaines infirmières me disaient que je ne faisais pas le bon choix, un interne m’a dit que dans 6 mois je serais toujours au même stade. Et ça me terrifiait mais au fond de moi je n’y parvenais plus, quitte à revenir plus tard. Un autre interne à qui j’avais exprimé ma peur de ne pas y arriver m’avait dit “Vous ne savez pas où vous serez dans 1 an, l’été prochain.”. Et je me rappelle tellement de lui, Benjamin. Je m’en suis d’autant plus souvenu 1 an après, où je vivais à Marseille avec mon copain que je n’avais pas à l’époque. Et en effet, ma vie n’avait rien avoir, j’étais toujours en lutte, mais j’avais tellement avancé, je revivais, j’avais une vie sociale, je remangeais de tout, etc. 

Alors juste avant je vous ai parlé de 1 an après, mais j’ai fait beaucoup de chemin en 1 an. Et en effet, la sortie n’a pas été simple.

Et d’ailleurs, c’est important de préparer la sortie. C'est-à-dire que normalement, moi, il y avait ça, il y a des permissions qui te permettent d’avoir un pont entre la vie à l’hôpital et la vraie vie. Les permissions ont pour but de te confronter à un repas dehors. Donc souvent on te conseille d’en faire avec différentes personnes avec qui tu vis (tes parents, ton/ta partenaire, tes amis) ; et un repas de famille, et un repas à l’extérieur. Après en soi, tu fais ce que tu veux. Mais le but, c'est de te confronter à des difficultés tout en sachant que tu reviendras rapidement dans un cadre rassurant qu’est l’hôpital et que tu pourras travailler sur ces peurs avec ton équipe soignante. 

La première étape de perm’ c’est de faire une collation à l’extérieur, donc c’est une après-midi, 4 heures. Tu peux le faire qu’une fois si ça s’est bien passée, ou plusieurs fois. Le deuxième pallié c’est faire une journée. Le troisième pallié c’est de faire un weekend donc avec une nuit compris à l’extérieur. C’est vraiment important de le faire pour pas avoir de transition trop violente.

Et encore une fois, il faut vraiment parler de toutes vos angoisses, tout ce qui vous pose problème en amont avec votre interne.

Mon autre conseil qui est pour moi indispensable, c’est de mettre en place des choses à l’extérieur comme j’ai fait. Parce que sinon tu prends le risque de retourner dans le même environnement dans lequel tu étais malade et que le trouble alimentaire retrouve vite ses habitudes. Je sais que c’est pas toujours simple, même financièrement. Mais c’est important. L’avantage de l’hôpital public, c'est que c’est pris en charge les consultations avec psychiatre et les journées en hôpital de jour. 

Surmonter ta peur de prendre du poids avec une approche englobant TOUS les aspects de la guérison

Dimensions…

  • Psychologique,
  • Restructuration cérébrale,
  • Physique,
  • Nutrition,
  • Acceptation corporelle,
  • Reconstruction de ton identité,
  • Anti-compensation…

...pour un chemin de guérison durable et consolidé.

Voilà, j’ai répondu à toutes les questions 🙂 Dans tous les cas, je vous conseille de rencontrer l’hôpital en amont, d’avoir un entretien avec un psychiatre, une infirmière où vous posez toutes vos questions. 

Moi, personnellement, ça m’a aidé et je pense que j’en avais besoin. Ça m’a permis de me lancer sur le chemin de la guérison. Je sais que pour d’autres personnes ça a fait pire que mieux, elles sont vites parties car l’hôpital n’était pas forcément qualitatif ou que ça ne passait pas avec l’équipe soignante. Enfin en réalité il y a plein de raison et c’est propre à chacun. Et je comprends parce que c’est vraiment difficile. Il y a de nombreuses difficultés, il faut vraiment apprendre à se protéger, à prioriser SA guérison avant tout.  

Je voulais ajouter quelque chose aussi, c’est que dans l’équipe soignante parfois il y a des internes, des infirmières, des aides-soignants qui ne sont vraiment pas appropriés je trouve pour la santé mentale. Et pareil, il faut savoir se protéger. Une fois, une infirmière parlait de régime devant nous par exemple. Ou alors une autre infirmière faisait constamment des remarques désobligeantes, elles étaient plutôt méchantes dans ses paroles et d’autres fois très gentilles. Enfin, ça, c’est comme partout, tu tombes parfois sur des gens qui ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre la maladie. Et il faut réussir à se mettre des œillères face à eux. 

Et d’ailleurs, je trouve ça dommage que l’on ne rencontre pas des personnes qui se sont sorties des TCA. Moi j’adorerai animer un groupe de parole à l’hôpital pour discuter, répondre aux questions et donner des conseils dans des unités de TCA. Je pense que je vais vraiment me renseigner, me rapprocher des hôpitaux autour de chez moi pour voir si c’est possible. Je pense que ça pourrait être bénéfique, avec l’accompagnement de psychiatre qui pourraient répondre aux questions plus sur des choses techniques de la maladie par exemple.

J’espère avoir répondu à vos interrogations 🙂

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Publié par Norainnoflower dans Conseils, Mieux connaître, Thérapie, 0 commentaire
Anorexie et stress

Anorexie et stress

Anorexie et stress

N’importe quel être vivant ressent du stress dans sa vie. Et ce n’est pas forcément péjoratif. À petite dose, le stress permet de prévenir le corps qu’il y a un danger face à une menace externe. C’est donc un moyen intelligent du corps de nous protéger, de se mettre en état d’alerte afin de maintenir sa survie. 

Dans la plupart des cas, le stress est momentané et ne présente aucun effet indésirable s’il est bien géré. 

Mais lorsqu’on ne parvient pas à réagir sainement au stress, qu’il revient constamment, en plus grande dose, et ainsi engendre des conséquences néfastes pour la santé. 

Il n’est pas rare, et c’est même plus que fréquent, d’être sujet à du stress chronique lorsqu’on souffre d’anorexie mentale ou de n’importe quel trouble alimentaire. Mais anorexie et stress ne font pas bon ménage…

Anorexie et stress : quel lien ?

Lorsque le stress n’est pas géré, il se transforme en maladie. Donc oui, le stress peut engendrer des troubles du comportement alimentaire ; et les TCA amènent d’ailleurs du stress. Bref, stress et anorexie sont intrinsèquement liés. Mais le stress n’engendre pas systématiquement le développement d’un trouble alimentaire. Sinon, tout le monde aurait des TCA. Et bien que ce soit malheureusement en nette augmentation, heureusement, on n’en est pas là. Ça ne peut pas être la cause d’un trouble alimentaire car il s’agit souvent d’un ensemble de facteurs qui en est la cause. Mais l’anxiété est l’un des facteurs qui entre dans l’adéquation du développement de troubles alimentaires (anorexie, boulimie, hyperplasie…). Les personnes qui ont de l’anxiété présentent plus de risque de développer une maladie mentale comme les troubles alimentaires.

Et bien que chaque personne est différente, on voit souvent des similarités dans les caractères des personnes souffrant de trouble du comportement alimentaire. Un tempérament anxieux en fait partie.

Mais le problème, c’est qu’il s’agit d’un cercle vicieux. Je vais partir de mon propre exemple. J’étais une personne extrêmement anxieuse. Et en fait, même si ça va nettement mieux, je le suis encore et cela fait partie des problématiques que je continue d’apprendre à gérer. Lorsque j’étais anorexique, je développais des stratégies d’adaptation face à ce stress qui alimentaient mon anorexie. Parce que le TCA est vicieux et trouve constamment des excuses pour augmenter la puissance de la maladie, la petite voix me faisait croire que pour m’apaiser, la restriction et la compensation aideraient. 

La réalité était tout autre. Au plus je me restreignais, au plus j’étais dans une perte de poids, au moins j’avais d’énergie. Et donc je parvenais moins bien à raisonner convenablement pour faire face à ces angoisses. Ce qui engendrait encore plus de stress…

Est-ce que ton stress impact ta vie ?

Je pense que lorsque je souffrais d’anorexie mentale, je n’avais peut-être pas conscience de l’impact de mon anxiété sur ma vie. D’autant que de nos jours, on dit toujours que tout le monde est stressé. Sauf que chez moi, c’était maladif.

L’anxiété ce n’est pas être stressé une fois de temps en temps parce qu’on a un rendez-vous important ou parce qu’on s’inquiète de comment va se passer une réunion. C’est des symptômes bien plus profonds que ça… 

L’anxiété c’est…

  • Ruminer tous les jours certaines peurs. Tellement, qu’on finit par se convaincre que ces peurs sont réelles, qu’elles se sont passées pour de vrai.
  • Avoir la sensation que quelque chose de mal va arriver. Et parfois même, être stressé parce que justement, on ne semble pas stressé. Tout va trop bien, ça ne semble pas normal.
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  • Constamment chercher la réassurance auprès des autres en leur demandant souvent les mêmes choses. Et lorsque leur réponse va dans ton sens, tu as peur qu’ils te le disent « juste pour te rassurer » et pas parce qu’ils le pensent vraiment.
  • Savoir que ses pensées sont irrationnelles mais ne pas réussir à calmer son anxiété pour autant.
  • Avoir peur que tout le monde te juge, être persuadé que les autres te trouvent bizarre, qu’ils ne t’aiment pas.
  • Ressentir que ses angoissent énervent les autres. Culpabiliser, mais pour autant, ne pas réussir à passer à autre chose.
  • Ne pas oser en parler aux autres par peur qu’ils te jugent ou qu’ils ne parviennent pas à te comprendre.
  • Être bloqué dans le passé, le futur ou le conditionnel. Et ne pas réussir à profiter de l’instant présent.
  • Constamment douter de soi-même et toujours se remettre en question. 
  • Analyser le moindre petit problème pendant des heures. Se refaire des scénarios en boucle et faire d’un petit détail, une montagne de problèmes qui parait insurmontable.
  • Laisser la responsabilité des décisions aux autres car tu ne te crois pas capable de pouvoir te faire confiance et prendre les décisions par toi-même.

Tu te reconnais dans ces points ? Même pas forcément dans tous ! Mais ne serait-ce que dans quelques-uns… C’est que tu souffres d’anxiété qui paralyse ta vie et t’empêche de vivre pleinement. 

Et d’ailleurs, lorsqu’on souffre d’anorexie, ou d’un TCA plus généralement (boulimie nerveuse, orthorexie, hyperplasie…), les sujets d’anxiété ne sont pas forcément uniquement liés à l’alimentation ou à son image corporelle. Parce que ça, c’est la conséquence du mal-être, mais pas la cause. Alors c’est certain que les angoisses liées à ces sujets sont nombreux : la peur de grossir, de certains aliments, de manger avec d’autres personnes, la peur de perdre le contrôle pendant un repas, de faire des compulsions… Mais pour moi, il ne s’agit pas du vrai problème. Les vraies peurs derrières ça sont beaucoup plus profondes. 

C’est indispensable de traiter ton anxiété en même temps que tes troubles alimentaires.

Comme je disais précédemment, les troubles alimentaires cachent des peurs beaucoup plus profondes. Et je pense que lorsque je souffrais d’anorexie mentale, je n’avais pas forcément conscience de ces peurs. Ce qui fait que du coup, je ne les avais pas vraiment travaillées. En sortant de l’anorexie, peu à peu, je n’ai plus eu de peurs liées à mon corps et à la nourriture. Mais il me restait toutes ces peurs bien plus profondes :

La peur de …

  • Ne pas être parfaite
  • Faire des erreurs
  • Ne pas réussir ma vie
  • L’imprévu, de sortir de ma zone de confort
  • Décevoir
  • Du regard des autres 
  • Etc.

Pour moi, le traitement du stress chronique ne peut pas être dissocié de la prise en charge des troubles alimentaires. Car comme je le disais, les TCA sont parfois des mécanismes d’adaptation face à ce stress. Et si la personne souffrant d’anxiété et de TCA sort de son trouble alimentaire, elle peut retomber dans d’autres conduites tout aussi dangereuses pour sa santé afin de faire face à son anxiété qu’elle n’a pas appris à gérer (drogue, alcool, dépression…)

J’ai beaucoup avancé sur la gestion de mon anxiété. Pour moi, la plupart de mes peurs sont liées à un manque de confiance et d’estime de moi-même. C’est donc en apprenant à me connaître, en faisant des choses que j’aime… que j’ai pu travailler sur ces aspects-là. Cela demande un travail personnalisé et beaucoup de travail avec soi-même finalement. C’est à faire au cas par cas, c’est difficile pour moi de t’aider sur ce plan-là.

En revanche, je me suis dit que je pouvais t’aider autrement. Pour moi, la gestion de son anxiété demande aussi de faire évoluer son mindset, sa façon de voir les choses sur certains aspects (perfectionnisme, le droit à l’erreur, l’importance accordée aux regards des autres…). Une autre clé pour gérer son anxiété est d’apprendre à trouver des mécanismes d’adaptation qui soient sains pour ta santé. Il en existe énormément ! Le truc c’est de trouver la méthode qui te convient à toi ! 

Bref, afin de t’aider à gérer ton anxiété, et ce, de façon accessible, j’ai créé 2 outils physiques ! 

ebook

Le premier est un livret qui traite les différents sujets d’anxiété que tu peux éprouver dans tes troubles alimentaires, et dans la vie en général. Il s’agit d’un livret qui reste interactif avec des questionnaires à remplir et 22 questions avec un espace dédié pour y répondre. Tu retrouveras toutes les infos ici :

Le second est d’autant plus concret. Il te présente 26 exercices avec un total de 42 techniques basées sur des techniques reconnues dans le traitement de l’anxiété (TCC, visualisation, ancrage, thérapie des schémas…). Tu retrouveras toutes les infos ici ! 

26-exercices-ebook-anxiete

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