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Troubles alimentaires & fêtes de fin d’année

Troubles alimentaires & fêtes de fin d’année

À l’approche des fêtes de fin d’année, la magie de Noël peut se faire ressentir dans les rues, les vitrines des boutiques, sur les marchés de Noël. Lorsqu’on souffre de troubles alimentaires, on aimerait pouvoir profiter pleinement des illuminations, d’une bonne gaufre au chocolat sur le marché, de la gaité des chants de Noël, etc. Sauf que la réalité, elle est bien différente. 

Déjà, je dit ça, mais Noël n’est pas synonyme de magie pour tout le monde. Pour certain, c’est le souvenir d’un être perdu, c’est la solitude qui pèse, c’est s’obliger à croiser des regards de proches que l’on évite toute l’année… Bref, ce n’est pas joyeux pour tout le monde.

Mais Noël et plus globalement les fêtes de fin d’année riment avec repas de famille. Et dans « repas de famille », y’a deux choses qui peuvent être douloureuses pour des personnes souffrant de troubles alimentaires : « Repas » et « Famille ». 

Dans cet article, je vais te partager ma propre histoire avec Noël lorsque je souffrais de TCA. Mais je vais surtout de donner 21 conseils pour t’aider à surmonter les fêtes de fin d’année avec ton trouble alimentaire. 

Mes Noël avec les troubles alimentaires

J’ai eu 6 Noël en tout avec un trouble alimentaire. Mais je vais surtout me concentrer sur le Noël de 2017 qui était le pire. Si tu me suis depuis quelque temps, tu sais que 2017, c’était l’apogée de mon anorexie. Et il faut savoir que de base quand même, je suis une grande fan de Noël. Mais cette année-là, c’était le PIRE Noël de ma vie ! (Enfin j’espère).

Le cauchemar n’a pas commencé le 24 décembre, ni même 1 semaine avant Noël. Il a commencé… à peu près autour du 01 Novembre 2017. Parce que, passé le 01 novembre, la voix vicieuse de mon TCA m’a dit « ALERTE !! Dans 2 mois c’est Noël : à Noël, tu vas prendre beaucoup de poids donc il faut que tu contrebalances dès maintenant !! ». Évidemment, gros M.E.N.S.O.N.G.E. Sauf que, bah j’étais vraiment très malade. Et la maladie a été plus forte que moi à ce moment-là. 

Du coup, j’ai commencé à augmenter ma restriction et l’hyperactivité. Et clairement, ces actions m’ont valu la perte de « Mathilde ». Je n’étais plus que la maladie à ce moment-là. Mon humeur était de plus en plus fluctuante, j’habitais seule en appartement à ce moment-là. Et normalement, le weekend je rentrais chez mes parents. Mais plus depuis novembre. Donc ma solitude était aussi à son apogée. C’est aussi à cette période où c’était très tendu avec ma mère. J’étais exécrable. Je perdais encore plus de poids, j’avais de plus en plus de TOC dans mon alimentation.

Décembre c’est aussi le mois de mon anniversaire. J’adore mon anniversaire parce que c’est en quelque sorte « ma journée ». Mais pas cette année. D’ailleurs le 08 au soir j’étais seule, dans mon appartement. J’avais froid, j’étais triste. 

En écrivant ces quelques lignes, j’ai les souvenirs de cette période et j’en ai la boule à la gorge…

Et puis Noël est arrivé. J’étais en vacances déjà depuis quelques jours mais je suis restée chez moi, seule, jusqu’à la veille. Le 24 je n’ai rien mangé ou presque. Je suis d’une famille catholique et à Noël j’ai pour coutume d’aller à la messe de Noël avec mes parents et ma sœur. J’y suis allée. Mais au moment de la communion, j’ai refusé d’aller prendre l’hostie par peur de la teneur calorique… C’est pour te dire à quel point j’étais vraiment très mal psychologiquement.

Je suis arrivée au repas de Noël affamé. Le soir-même, c’était chez mes parents, mais il y avait la famille complète. J’ai passé la soirée à servir les gens, à magner le strict minimum et à pleurer. Vraiment, j’ai le souvenir de moi qui pleure H24. Et je me souviens aussi de la pitié dans le regard des autres.  J’ai fini ma soirée seule dans ma chambre. Le lendemain, rebelote pour le 2ᵉ repas de Noël. C’est souvent ce Noël là que j’adore, où je retrouve toute ma famille que je ne vois qu’une seule fois par an. Et pareil, j’ai passé la journée à pleurer. J’étais épuisée, je n’en pouvais plus. Je voulais que ça se termine. Je n’ai mangé que des pommes et du pain toute la journée ou presque. 

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Et je suis revenue le soir chez mes parents. Et là… J’ai connu ma première grosse compulsion alimentaire (sur autre chose que des aliments que je m’autorisais). Tout le monde dormait pendant que moi je m’enfilais toutes les buches qui restaient dans la cuisine. Affreux les sentiments de honte, culpabilité, dégoût, remords qui m’envahissaient après ce moment. 

Le lendemain, alors que j’étais encore en vacances, j’ai demandé à ma mère de me ramener dans mon appartement : seule. Et quand elle m’a déposé, j’avais les larmes aux yeux parce que je savais que j’allais me retrouver seule avec les démons de l’anorexie. Et ça n’a pas manqué… (Encore une fois, j’ai la boule à la gorge en écrivant ce souvenir).

En Janvier, j’ai connu le début de ma faim extrême. J’en ai parlé plus en détail dans l’épisode 15 du podcast où je raconte mon histoire avec la faim extrême. Mais c’est la phase la plus difficile de mes troubles alimentaires, et ce que je n’ai pas raconté dans l’épisode 15 parce que j’ai quand même toujours un peu de mal à en parler… C’est que c’est à cette période que j’ai fait ma tentative de suicide. Donc après un court séjour en hôpital psychiatrique, je suis retournée quelques mois en hôpital de troubles alimentaires. 

Et c’est vraiment certain que tout ça, c’est arrivé à cause des put*** de mensonges de mon trouble alimentaire en novembre. Ce qui s’est passé en janvier, c’est mon corps qui criait à l’aide parce qu’il ne pouvait plus vivre ainsi. 

Donc voilà. J’étais un peu sceptique à l’idée de raconter mon Noël parce que je ne veux pas que ça te fasse un « déclencheur ». Mais justement, la morale de cette histoire c’est que la restriction n’était clairement pas la solution. C’était le pire Noël de ma vie, ça m’a conduit à faire une tentative de suicide et à retourner à l’hôpital. 

21 conseils pour t’aider à surmonter les fêtes de fin d’année

Maintenant que je t’ai raconté mon histoire, je vais te donner mes conseils pour t’aider à faire en sorte que tes fêtes de fin d’année se passe bien. Parce que comme je l’ai dit, j’ai eu 6 Noëls avec TCA et dont 4 autres Noël après ce cauchemar de 2017. Donc j’ai appris de mes erreurs, mis en place des choses qui ont fait que par la suite, année après année, bah ça s’est beaucoup mieux passé alors même que j’avais encore des TCA.

Dans cette partie, je vais donner des conseils pour toi qui souffres de troubles alimentaires, mais aussi pour tes proches qui t’accompagnent durant ces fêtes. D’ailleurs, les conseils pour les proches seront distingués par un encadré.

Et je scinde ça entre l’avant, le pendant et l’après repas de fêtes. D’ailleurs, n’hésite pas à relire ces conseils avant tes repas de Noël mais aussi après.

# Avant les repas de fête :

1. Te protéger de cette société qui ne t’aide clairement pas

À l’approche des fêtes, au-delà des illuminations dans les rues et de « All I want for Christmas is you » de Mariah Carey qu’on entend partout… Malheureusement, c’est aussi toutes les conneries dans les médias qu’on entend. Je te donne quelques exemples : « Comment faire pour garder la ligne pendant les fêtes ? » « Quels aliments éviter à votre repas de Noël pour ne pas grossir ? » « N’oubliez pas vos bonnes résolutions après Noël :  marathon de 50 km et jus de concombre ». Bon j’exagère mais vous avez l’idée. Qu’est-ce que c’est culpabilisant !! 

Et des publicités te disant de prendre tel ou tel produit pour te faire maigrir, tu vas en avoir plein. L’industrie du régime est dans sa pleine saison. Donc malheureusement, il va falloir que tu te protèges. Donc dès que tu entends ou vois une de ces bêtises (pour rester poli), ferme-toi les oreilles, mets-toi des œillères. N’écoute pas ça, c’est du bulshit. 

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2. Prévoir ton repas de Noël

Alors, ici, il y a deux écoles : certains préfèrent prévoir à fond en amont. D’autres préfèrent que ce soit la surprise. Et j’ai fait les 2 méthodes mais je n’étais clairement pas au même stade de ma maladie. Les 3 derniers Noël, j’y allais à la surprise. Et ça s’est très bien passé. Mais les 3 premiers Noël (hormis en 2017 en fait), je prévoyais avec la personne qui organisait ce qu’on allait manger. Ainsi, je pouvais savoir s’il s’agissait d’un buffet, si c’était servi à l’assiette, ce que c’était. Et si c’était trop un fearfood pour moi, alors je prévoyais une alternative. Après, Noël peut être l’occasion de dépasser certain fearfood, de te challenger. Mais en même temps, ça dépend de où tu en est dans ta guérison. 

Pareil, si c’est un buffet, parfois c’est trop stressant. Donc tu peux demander à un proche de confiance de te préparer ton assiette. Ou alors, tu peux demander à ce qu’une personne t’accompagne lorsque tu vas te servir. En fait, c’est toi qui vois en fonction de ce qui t’aide. Mais essai de prévoir ça en amont pour éviter toute source de stress additionnelle au moment-même. 

3. Prévoir tes interactions sociales

Bon je ne savais pas trop quel nom donner à ce conseil. Mais en gros l’idée c’est de savoir quelles personnes seront présentes aux repas de fête. Et ainsi, cela te permettra de te préparer à d’éventuels commentaires. Parce que malheureusement c’est à ce genre de repas qu’on a un peu les pires commentaires de la famille. Du genre « Ah bah tu manges quand même ? » Ou « Tu te ressers encore? » Ou « Ah bah c’est bien tu as repris du poids / perdu du poids! ».

C’est pas toujours évident d’en parler, mais déjà de prévenir les personnes proches des phrases à ne pas dire, ce serait l’idéal. Par exemple, si tu arrives à en parler à tes parents, ce serait bien si eux-mêmes pouvaient prévenir les invités de ne pas faire de commentaire sur ton trouble alimentaire, ni même sur l’alimentation & le poids d’une façon générale. C’est le seul sujet « interdit » impérativement de ces fêtes de famille. Et en même temps, vous n’y perdez pas grand-chose à ne pas en parler haha.

4. Ne t’engage pas dans des discours contre la diet culture

Dans le conseil précédent, je te parle des commentaires focus sur ton trouble alimentaire. Mais c’est sûr qu’il y aura aussi des commentaires sur la nourriture ou le poids. Je te donne quelques exemples : 

  • « J’ai rien mangé de la journée pour pouvoir profiter du repas de ce soir ! » 
  • « Quel gros repas ! Demain c’est salade et jus de concombre ! » 
  • « Décidément, on ne fait que manger aujourd’hui ! On va en prendre des kilos ! » 

Tu as compris l’idée je pense…

Et je ne te donne pas d’ordre, encore une fois c’est un conseil et ça dépend de où tu en es dans ton parcours de guérison. Mais je te conseille de pas perdre ton énergie pour débattre et donner des arguments sur le pourquoi la culture du régime c’est de la mer**. Parce que certaines personnes ne comprennent pas l’impact de ces commentaires sur ton trouble alimentaire. Et ça va forcément parler de régime, de calorie, de poids, d’aliments bons/mauvais. Et selon où tu en es dans ta guérison, ça peut vraiment être très néfaste pour toi et générer beaucoup de culpabilité. Donc moi je te conseille de pas t’embarquer là-dedans.

Encore une fois, il s’agit de te protéger et de fermer tes oreilles à ça.

Aujourd’hui, je suis sortie de tout ça et je me prends un malin plaisir à dire aux gens qui défendent la diet culture à quel point c’est dévastateur leur discours. Mais y’a des fois où j’abandonne parce qu’on ne peut pas « contrôler » le discours des autres. Et comme j’avais déjà dit en reminder sur Instagram  : « L’avis des autres, ne reste que la vie des autres ». 

5. Parler de tout ce qui te stress à quelqu’un

Cela peut être à un proche de confiance, qui sera là (ou non) lors de ces fêtes, mais ça peut aussi être un thérapeute (ton psy, médecin, etc). Le fait de parler de ce qui t’angoisse peut vraiment déjà beaucoup t’aider. Je le dis souvent, mais je trouve que parler, exposer les « combines » de ton trouble alimentaire le rend vulnérable.

6. [ACCOMPAGNANT] Donner le maximum d’informations sur le déroulement des fêtes

Comme je l’ai expliqué dans les conseils 2 et 3, ça peut vraiment être rassurant pour votre proche de savoir tout le déroulement des fêtes de fin d’année. Donc donner le cadre spatio-temporel : le lieu, les heures de repas, le repas en lui-même, les personnes présentes, etc. 

Je sais que c’est pas simple pour les accompagnants, mais essayez vraiment de limiter le maximum de stress, notamment quant à la préparation des repas. Si possible, limitez au maximum les imprévus possibles. 

7. [ACCOMPAGNANT] Attention à vos commentaires (et ceux des invités)

Alors, je ne vais pas vous mettre la pression non plus parce que vous pouvez pas contrôler les faits et gestes de vos invités. Mais si possible, avertissez en amont vos proches de ne pas faire de commentaires sur la nourriture & le corps. Bon, je sais que c’est pas évident de le dire et d’ailleurs mes parents n’avaient jamais prévenu les invités chez moi. Mais il s’agit d’un peu de bon sens et j’ai eu très peu voire pas de commentaires à ce sujet, j’ai eu de la chance.

Mais du coup, commencez par vous-même faire attention à ce que vous pouvez dire. Même s’il s’agit de commentaire envers vous-même, ce que vous mangez ou votre apparence : ce sera un déclencheur pour votre proche souffrant de TCA. Je vous invite à re-écouter l’épisode de podcast 9 sur les 13 choses que votre proche souffrant d’un TCA aimerait que vous sachiez. 

La règle c’est vraiment de ne pas parler d’activité physique, d’alimentation, de corps, de régime, d’apparence. 

Pour ce qui est des invités, prévoyez également de rebondir en cas de commentaire sur l’alimentation. Soit vous dites directement « Oh mais c’est pas important ça, l’important c’est le repas qu’on partage ensemble. » puis vous rebondissez directement sur un sujet de conversation. Je parle de prévoir pour ne pas être à court d’idée et éviter un trop long moment de silence gênant. Mais vous pouvez aussi ignorer le commentaire et directement rebondir vers un autre sujet de conversation. Évitez par contre de dire « On va éviter de parler de ça pour le trouble alimentaire de /prénom/ »

Je sais que dans la pratique c’est pas évident ce que je dis là parce que bah ça reste la famille, que vous ne voulez pas froisser vos invités. Mais pensez à votre proche qui lui souffre terriblement de ce genre de commentaire. 

8. Se préparer à l’imprévu

J’ai pas mal parlé de prévoir, éviter le maximum les imprévus. Sauf que, la vie, c’est des imprévus. Et surtout qu’aux fêtes de fin d’année il y a souvent des invités. Donc au plus il y a de monde, au moins vous pouvez contrôler. Parce que contrôler les autres, c’est pas possible. 

Donc même si tu prévois le maximum, prépare-toi psychologiquement à ce qu’il y ait des imprévus. C’est peut-être le conseil le plus difficile à appliquer et je le sais parce que j’étais sincèrement dans tous mes états au moindre imprévu.

Mais il faut savoir être flexible. En fait, dis-toi que Noël c’est peu de jours. C’est 2-3 jours, allez max 1 semaine avec la nouvelle année. Mais du coup, 1 semaine dans ton année… C’est même pas 2%. Et dans ta vie…(parce que tu vas pas être malade toute ta vie), bah là on est sur un trop petit chiffre pour que je fasse le calcul. Mais c’est insignifiant. C’est une période de temps définie. 

Et il n’y a absolument rien de grave si tu ne manges pas comme tu avais prévu, si tu ne fais pas les activités que tu pensais faire. Et même si ça se passe mal c’est pas grave. Les gens oublient, et la vie continue. Des autres Noël tu en auras d’autres. Regarde mon Noël de 2017… Aujourd’hui je suis de nouveau une fan de Noël et j’adore retrouver ma famille et je profite pleinement de ça. 

Tu n’es pas une personne moins bien parce que tu ne fais pas comme ton TCA te dit de faire. Ça, c’est des mensonges de la maladie. Au contraire tu vas à l’encontre de ça, tu agis pour ta guérison plutôt que de renforcer la maladie. 

9. Associer Noël à d’autres choses que les repas

Fais une liste de ce que t’apporte de positif cette période. Si tu as du mal, demande-toi comment tu pourrais faire pour que ce Noël soit quelque chose de positif ? 

Tu peux d’ailleurs organiser des choses autour, des activités te permettant d’associer les fêtes à des choses que tu aimes faire. (Et pas qu’au stress du repas).

Je te donne des exemples mais qui sont liés à mes goûts et ma famille. J’ai conscience que tout le monde n’a pas ma vie. (Personne même n’a ma vie) Donc c‘est juste pour t’inspirer : 

  • L’ambiance cocooning (bougie, plaid, feu de cheminée, film de Noël, boisson chaude…)
  • Les pulls kitch rouge et vert & les chaussettes moutmout
  • Retrouver ma famille, passer du temps avec mes neveux
  • Revoir mes cousines que je n’ai pas vu depuis longtemps
  • En profiter pour revoir mes copines qui habitent près de chez mes parents
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  • Les musiques de Noël
  • Les marchés de Noël & la grande roue
  • Les cadeaux (en offrir, et en recevoir)
  • Prendre du temps pour moi
  • M’offrir moi-même un cadeau (un soin, un massage…)

Dès que tu te sens mal, stressé, essaie de relire cette liste, de penser aux choses positives de Noël voire même de pratiquer une activité que tu peux faire dans l’immédiat sur ta liste. 

10. Ne pas compenser en amont pour se « garder de la place »

Évidemment, je te donne ce conseil. Pourtant dans mon histoire je t’ai expliqué à quel point je ne l’ai pas fait en 2017. Mais justement, c’est parce que j’ai anticipé par la restriction que mon Noël et le début d’année 2018 fut catastrophique. 

La restriction ne sera JAMAIS la solution. Ça ne t’aidera en rien. Au contraire. 

Tu n’as absolument pas besoin de te « garder de la place ». Tu n’as pas non plus besoin de manger moins ou très léger avant sous-prétexte que tu mangeras plus le soir. Tout ça c’est des mensonges de ton trouble alimentaire. La nourriture de Noël reste de la nourriture. 

Donc si possible, garde le rythme normal de tes repas, la fréquence, la quantité que tu dois donner à ton corps pour ta guérison. 

Et non, tu ne dois pas sauter le petit-déj le jour de Noël, ça aussi c’est un mensonge de ton trouble alimentaire. 

# Pendant les repas de fête :

Bon, ça y est, on y est… C’est le fameux moment du repas de Noël ou de la nouvelle année. 

11. Prévoir une ambiance décontractée

C’est déjà assez stressant comme ça, donc le mieux est de prévoir une ambiance décontractée. Pour ça, tu peux prévoir de ramener ton enceinte Bluetooth ou ton ordi pour mettre un fond sonore agréable. La musique apaise vraiment.

Si tu peux choisir, mets-toi aussi à côté de personnes qui parlent de sujets distrayants, qui pourront te changer les idées. 

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12. [ACCOMPAGNANT] S’assurer d’une ambiance légère

Bon, encore une fois vous ne pouvez pas contrôler les sujets de conversation lancés par les autres. Mais essayez d’éviter de parler de sujets lourds durant les repas. Sans forcément que s’est un rapport avec l’alimentation, mais parler par exemple d’un meurtre, un cambriolage ou même de la guerre en Russie… Bah, on évite à Noël. Parce que ça reste des sujets de tension, stressant. Et le repas est déjà assez stressant comme ça. Je vous assure. 

Et du coup, si possible, prévoyez de changer de sujets de conversation rapidement si ça arrive sur la table.

13. Tu as le droit de manger ce qui te fait plaisir

Les fêtes de fin d’année, c’est souvent une période où l’on se laisse tenter par des aliments qui nous font plaisir. En réalité, on devrait se faire plaisir toute l’année. Mais il est vrai qu’à Noël, c’est normal de manger plus. Tu ne fais rien de mal à te faire plaisir. Manger par gourmandise c’est indispensable pour ta santé mentale. Tu n’es pas faible, tu ne manques pas de volonté, tu n’es pas moins bien parce que tu manges ce qui te fait plaisir. N’écoute pas les mensonges de ton trouble alimentaire.

Les autres se font plaisir, ils y ont le droit. Pourquoi pour toi, ce serait différent ?

14. Prévoir des distractions

Si tu en as la possibilité, ne restes pas à table entre les repas. Parce que ce sera peut-être un moment où les ruminations et la culpabilité vont être très prononcés. Donc je te conseille de prévoir des activités entre les repas : seul ou avec d’autres invités. Cela peut être un jeu de société, lire un livre, regarder une série / un film, passer du temps avec un animal de compagnie. Les distractions aident vraiment à surmonter la culpabilité et les idées négatives. 

15. [ACCOMPAGNANT] Prévoir des distractions

Non, je n’ai pas fait de faute de copier/coller haha. Il s’agit bien du même conseil pour vous que pour votre proche. 

Même si vous n’êtes pas l’hôte, vous pouvez prévoir des jeux. Je suis souvent celle qui organise des jeux durant les repas parce que j’aime bien ça. Je peux donner quelques exemples de ce que j’ai déjà prévu : blind test, énigmes (en équipe), escape game, etc. 

Cela permettra de distraire le repas de famille et de ne pas le centrer uniquement sur l’action de manger justement. 

Et accordez la possibilité à votre proche de s’éloigner, de rester dans sa chambre devant une série si cela l’aide par exemple.

16. [ACCOMPAGNANT] Éviter de laisser les plats à table

Alors ce conseil dépend vraiment de chacun donc je vous invite à en discuter ensemble. Mais pour certain, avoir les plats à proximité peut être compliqué. Donc peut-être que le service à l’assiette est préférable. D’ailleurs parfois le buffet est trop difficile pour certaines personnes. Donc si c’est le cas et que vous êtes l’hôte de la soirée, essayez de prévoir un repas plutôt à l’assiette qu’en buffet. 

Et si c’est un facteur de stress, évitez de laisser les plats à proximité de votre proche ou même à table. Remettez-les en cuisine par exemple. 

17. [ACCOMPAGNANT] Éviter les encouragements

Même si vous êtes content que votre proche ait mangé son assiette en entier, ou qu’il ait mangé plus que ce que vous pensiez : ne le soulignez pas. 

Je sais que vous pensez bien faire et que vous voulez montrer votre soutien, l’encourager. Mais pour votre proche, il va entendre ça comme si vous vouliez l’engraisser. C’est malheureusement son trouble alimentaire qui lui créé cette assimilation. Mais de ce fait, il va culpabiliser, regretter voire compenser. Donc ne le soulignez vraiment pas.

Faites attention également aux regards insistants. Les personnes qui souffrent de troubles alimentaires ont toujours peur d’être observées. Donc ne les regardez pas en train de manger.

Je sais que c’est pas simple parce que vous avez sans doute l’impression de devoir surveiller vos faits & gestes. Mais c’est pour l’aider que je vous dis ça. 

Vous pouvez en parler en amont à votre proche et lui demander « est-ce que si je te demande après le repas si ça s’est bien passé c’est quelque chose de trop difficile pour toi? » « est-ce que tu préfères ne pas en parler? ». Je précise de demander car je sais que parfois quand ma mère me demandait, je m’énervais. Et quand elle faisait genre de rien, je me disais « bah elle ne prend pas conscience de la difficulté, elle en a rien à foutre. » Je sais, sincèrement, à quel point c’est compliqué. Les troubles alimentaires c’est une ambivalence constante dans la tête de votre proche. Et j’ai conscience que pour les proches c’est pas simple. Mais c’est pour ça que communiquer peut grandement faciliter les choses.

# Après les repas de fête :

C’est parfois le moment le plus difficile de toutes ces fêtes de fin d’année et c’est aussi le moment où il ne faut pas « laisser gagner ton trouble alimentaire ». 

Et ça peut déjà commencer à peine 1 heure après les repas. Parce que là ton trouble alimentaire va être plus que réveillé et va tenter de prendre davantage de terrain. Donc il va te balancer des tas de mensonges pour augmenter ta culpabilité et te pousser à répondre à ses obligations de compensations.

18. Ne compense pas

Donc évidemment, je te donne le conseil de ne pas compenser. Je sais que c’est bien plus facile à dire, à écrire qu’à faire. Je le sais sincèrement, je te jure, j’ai été à ta place. Mais je me dois de te dire ça pour t’aider. 

Compenser ne fera que renforcer ton trouble alimentaire. Demande-toi « Est-ce qu’en faisant cette action je vais renforcer ma guérison ou mon trouble alimentaire ? »

Tu n’as pas besoin de manger moins, de faire du sport, de te faire vomir, de prendre des laxatifs … pour mériter de magner à nouveau. Ni même pour te punir. 

Tu n’as absolument rien fait de mal. Sincèrement. N’écoute pas ton trouble alimentaire. N’écoute pas non plus les conneries de la culture du régime qui te conseille d’éliminer « tes excès ». 

19. Encore une fois, les distractions

Vraiment, j’insiste : les distractions aident sincèrement à ne pas succomber à la compensation. Prends soin de toi, parle avec un ami, colorie un mandala, refais la déco de ta chambre, tri les photos de ton téléphone, lis, regarde un film… Bref, essai de t’occuper pour ne pas penser aux idées négatives et culpabilisantes que t’envoie ton trouble alimentaire. 

20. [ACCOMPAGNANT] Encore une fois, les distractions

Même conseil que pour votre proche, parce que vous pouvez vraiment avoir votre rôle à cette étape. Essayez d’organiser quelque chose avec votre proche : peut-être une virée shopping (sans que ça se transforme en séance d’hyperactivité…) , juste parler ensemble, regarder un film ensemble, rendre visite à quelqu’un ensemble… Changer les idées de votre proche. 

Vous pouvez aussi rassurer votre proche en lui expliquant que vous avez conscience que c’est difficile, mais qu’il n’a rien fait de mal. Dites-lui qu’il n’a pas besoin de compenser, de se restreindre, que ça c’est les mensonges de son trouble alimentaire. 

Inutile de surveiller votre proche pour s’assurer qu’il ne compense pas, qu’il ne se pèse pas. Lui interdire ne servira à rien. Par contre, lui rappeler que ça ne fera que renforcer le TCA, qu’il n’a pas besoin de faire ça… Tout ça sur un ton bienveillant et pas culpabilisant (parce que la personne malade sait qu’elle ne doit pas le faire, mais c’est parfois trop difficile d’y faire face).

21. La balance : on l’oubli

Déjà, dans la vie en général, si tu peux l’oublier c’est génial. Parce qu’elle ne t’apporte rien. Mais encore plus le lendemain de Noël. Tu culpabilises déjà assez comme ça. Inutile de te rajouter un poids en plus sur les épaules. 

La balance c’est juste une petite machine. Elle n’a aucun pouvoir de déterminer ta valeur, ta bonne humeur, ce que tu vas manger ou non. 

Vraiment je t’assure, jette cette balance. Et ne monte surtout pas dessus. Tu sais très bien que ça va te rendre mal. Je sais que ce n’est pas simple mais si tu ne veux pas donner te force à ton TCA, essai de ne pas lui obéir.

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Voilà, j’en ai terminé avec cet article. Une fois de plus, je t’invite à le relire ou à noter sur un carnet à part les choses qui t’ont aidé. Et ainsi, tu pourras les relire dès que tu stress vis-à-vis des fêtes de fin d’année. 

Je te souhaite de très belles fêtes de fin d’année. Je t’envoie toute ma force et je te promets que je penserai sincèrement à vous tous le soir de Noël car je sais, je me souviens de la difficulté que c’est. Je serai vraiment de tout cœur avec vous ♥︎. 

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