Réseaux sociaux & TCA : aide ou préjudice ?

Réseaux sociaux & TCA : aide ou préjudice ?

Je vous retrouve pour parler du sujet des réseaux sociaux dans les TCA. C’est un sujet un peu incontournable de nos jours, dont j’avais envie de vous parler depuis un petit moment, et vous avez été une majorité à me dire que c’est un sujet que vous vouliez que j’aborde dans mon podcast. Donc c’est parti ! 

Les réseaux sociaux font partie de la vie de la plupart des jeunes, et je dirais même de la plupart des gens, de tout âge maintenant ! Mais les réseaux sociaux ont donné ces dernières années une nouvelle dimension aux TCA je trouve. Je me suis souvent fait la réflexion ces 2 dernières années : si les réseaux sociaux avaient été autant développés au moment où je suis tombée malade, ça aurait été tellement difficile. Autre réflexion : si les réseaux sociaux avaient été aussi développés lorsque j’étais au collège, je serais peut-être tombée plus rapidement dans les TCA. Je vais paraître un peu vieille en disant ça, mais du coup quand j’étais au collège, c’étaient les premières années de Facebook. Et quand je suis tombée malade, c’était le début d’Instagram, où on partageait essentiellement des photos de paysage mais pas tant de nourriture ni de corps. Bon, ces petites réflexions perso montrent déjà ce que je pense des réseaux sociaux haha. Mais en réalité, j’ai plutôt un avis mitigé, c’est-à-dire que je n’y vois pas que du négatif. D’un point de vue général, les réseaux sociaux nous permettent de rester connecté avec nos amis, notre famille, notamment quand on est loin ou que notre emploi du temps ne nous permet pas des rencontres régulières. Mais les réseaux sociaux sont aussi associés à pas mal de problématiques. 

Allez, je vous parle de tout ça : 

Les dangers que représentent les réseaux sociaux pour tout le monde

Je commence par parler des « dangers » (même si y’a pas de notion de danger de mort non plus) mais dans un contexte de « vie en général ». Parce que oui, les réseaux sociaux peuvent être toxiques, mais pas que pour les personnes qui souffrent d’une maladie mentale. Au contraire, une personne qui est bien dans sa tête peut se voir avoir des problèmes de santé mentale à cause des réseaux sociaux, ou du moins que ça les déclenche ou les empire.

Perte de concentration, de motivation

Les réseaux sociaux nous apportent tout, très vite, à porter de main. Dès qu’on a quelques minutes (dans les transports, dans une salle d’attente, en attendant quelque chose…) : HOP, on ouvre une appli d’un réseau social. Et parfois, on y reste bien plus que quelques minutes. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé de vous dire « allez, j’y vais un tour 5 minutes » (par exemple avant d’aller dormir). Et puis finalement, ¾ d’heure plus tard, vous y êtes toujours… 

Et souvent, quand on fait ça, on a cette sensation d’avoir perdu du temps, ou de ramollir son cerveau. Je dis « on », car je me compte dans le lot. Il n’y a pas longtemps, je me suis dit « allez, je vais sortir de chez moi, bosser dans un cowork, sortir me balader ». Sauf que juste avant, j’ai décidé de faire un petit tour sur des réels. Et finalement, j’y ai passé un temps fou, j’y ai perdu toute motivation et je suis restée enfermée chez moi, avec une concentration minimale. Donc, même si on n’en a pas conscience sur le moment même, l’un des premiers points, c’est que les réseaux sociaux impactent notre motivation, concentration et de surcroît estime de soi. 

La comparaison

D’ailleurs, une autre raison pour laquelle ils impactent l’estime de soi, c’est à cause de la comparaison. C’est une notion que je parlerai d’autant plus dans la suite de cet article quand je parlerai spécifiquement des TCA. Mais déjà chez énormément de gens, les réseaux sociaux engendrent de la comparaison. Et même chose, on ne s’en rend pas forcément compte sur le moment, mais les contenus que l’on peut voir engendrent de la comparaison à nos valeurs, à de l’apparence, à nos emplois du temps… parfois, on voit des « familles parfaites », des « mamans parfaites », ou des personnes qui semblent tout réussir dans tous les aspects de leur vie. Évidemment que ça pousse à culpabiliser ! La réalité, c’est qu’autour de moi, que je connais vraiment bien, je ne connais personne qui gère toutes les parties de sa vie. C’est que sur les réseaux sociaux qu’on nous montre ça… D’ailleurs, souvent, c’est des influenceuses qui ont une si grande communauté, que leur gagne-pain, c’est justement de filmer leur lifestyle. Donc, elles ont toute leur journée pour tout faire en effet, mais elles ne sont que quelques-unes dans le monde entier. Tous ces contenus peuvent aussi créer de la frustration : « Pourquoi moi je ne voyage pas autant ? Pourquoi sur moi les vêtements ne me vont pas aussi bien ? Pourquoi moi je n’ai pas autant de bijoux dans mon armoire ? Pourquoi moi je n’arrive pas à faire autant… ? »

Et puis, pour certaines personnes, il peut aussi y avoir une comparaison aux chiffres : au nombre de vues, au nombre de likes, de partage, etc. Elles peuvent se sentir moins bien selon le nombre de réactions qu’elles reçoivent. 

Désinformation de masse

Un autre point sur l’impact des réseaux sociaux dans la vie des gens en général, c’est aussi qu’il y a une grosse désinformation. Il y a énormément de contenus qui balancent des informations non vérifiées, mais où la personne le dit avec tellement de conviction, que tout le monde y croit. Et parfois, ça crée des réactions ultra-violentes, où des gens dépensent une énergie de dingue alors que l’info de base n’est pas vérifiée… D’ailleurs, énormément de personnes vont faire des posts avec des infos choquantes pour faire réagir, parce que c’est comme ça que l’algorithme fonctionne. Donc ils s’en foutent de si l’information est vraie, tant que ça fait des vues. Donc parfois, vous culpabilisez peut-être pour des contenus qui sont totalement irréels. 

Donc voilà, je pense que j’ai déjà donné pas mal de points qui montrent à quel point les réseaux sociaux peuvent être toxiques. Et encore, je n’ai pas parlé du cyberharcèlement, où des gens se permettent d’insulter les autres sous prétexte qu’ils sont protégés par un pseudo et un écran. Et ça peut aller tellement loin… à croire qu’ils en oublient que derrière, ces insultes s’adressent à de vrais humains. 

Réseaux sociaux et TCA : quels dangers ?

Je vais maintenant me concentrer sur l’impact des réseaux sociaux dans le cadre des TCA, mais sachant que tous les points que j’ai énoncés juste avant sont d’autant plus impactant pour des personnes ayant une santé mentale fragile. 

Pour préparer mes contenus, j’aime bien vous demander votre avis sur Instagram en amont (comme quoi, les réseaux sociaux peuvent être un outil utile dans certains cas haha ! Mais je le dis, je ne blâme pas à 100 % ! Sinon, je ne serais pas moi-même dessus). Mais du coup, j’ai fait un sondage. 

Je vous ai demandé votre relation avec les réseaux sociaux : 

  • Vous n’avez été que 7 % à me dire que vous trouviez qu’ils vous aidaient, 
  • Contre 19 % à dire que ça vous rend plus mal que ça ne vous fait du bien. 
  • Et la majorité a répondu « ça m’aide, mais parfois ça me rend mal ». Donc c’est bien ce que je dis, c’est que ça peut être bien mais il y a pas mal de dangers !

Et du coup, je vous ai aussi demandé les raisons de ce qui vous rendait mal dans les réseaux sociaux. Vous avez été énormément à me parler de la comparaison.

Danger n° 1 : déclencheurs à la comparaison

Vous avez été nombreux à m’avoir partagé le fait que les réseaux sociaux engendrent chez vous beaucoup de comparaison. 

Les réseaux sociaux pullulent de publications sur la perte de poids, des régimes, souvent déguisés par le terme de « rééquilibrage alimentaire », véhiculant des images corporelles avec des idéaux complètement irréalistes. 

Une abonnée m’a répondu « les publications sur la nourriture et le sport, et l’interprétation qu’en fait la maladie ». Et j’ai trouvé ça tellement pertinent ! C’est-à-dire que déjà chez beaucoup ça pourrait engendrer de la comparaison, mais quand vous souffrez de TCA, il y a aussi l’interprétation de la maladie qui va vous dire « toi, tu ne fais pas assez » « tu as vu, ces personnes mangent moins ou font plus de sport, tu devrais faire pareil », etc. 

Danger n° 2 : déclencheurs à des comportements de la maladie

Et le problème, c’est que toute cette comparaison engendre des comportements malsains de la maladie. C’est-à-dire que ces publications sont de véritables déclencheurs. Par exemple, des publications sur la nourriture peuvent vous inciter à manger moins. Combien « d’astuces » il y a sur les réseaux sociaux pour mincir, dépenser des calories… C’est tellement malsain, on vous apprend à vous déconnecter de votre corps alors que vous avez déjà du mal à être connecté à ses besoins. Il y a aussi des déclencheurs lorsque vous voyez d’autres personnes faire du sport, ou juste le corps d’une autre personne peut vous donner envie de perdre du poids. Il y a une personne qui m’a aussi dit « certains posts de diététicien présentent des aliments comme mauvais alors que moi je les consomme ». 

Danger n° 3 : La communauté TCA

Là, je vous ai parlé des réseaux sociaux en général, mais dans les TCA, il y a aussi la particularité d’avoir une communauté TCA. On va dire qu’il y a deux types de contenu dans cette communauté : 

  • Les contenus éducationnels, qui sont là pour aider, donner des conseils… 
  • Les contenus des personnes qui sont en guérison. Toutes ces personnes ne partagent pas le même contenu, mais pour certaines, elles ressentent le besoin de partager ce qu’elles mangent, ce qu’elles ont accompli comme défi, leur hospitalisation, leur variation de poids, etc. Et peut-être que pour eux-mêmes, c’est source de motivation, peut-être que pour d’autres, c’est source d’inspiration. Mais je pense que malheureusement, pour beaucoup, c’est source de comparaison. 

Donc, il y a d’une part la comparaison aux gens en général sur les réseaux sociaux, mais peut-être que la comparaison à d’autres personnes malades peut être aussi dangereuse. Moi je me souviens que lorsque j’étais malade, j’étais presque rassurée de voir que j’allais moins bien que d’autres, comme si j’étais davantage légitime alors que c’était débile. Mais ça me rassurait, c’était la maladie qui me faisait croire ça. Donc si je voyais quelqu’un qui semblait plus en difficulté que moi, je culpabilisais presque et ça pouvait me ralentir dans mes avancées dans la guérison. 

tiktok-tca

Focus TikTok & TCA : 

Une personne m’a dit que son déclencheur sur les réseaux sociaux, ce sont « les filles sur TikTok qui romantise les TCA ». Alors, TikTok, je connais beaucoup moins. C’est moins de mon âge je pense (je semble super vieille en disant ça haha). Mais c’est vrai que j’avais été voir il y a 1 an je crois, ce qui se faisait sur TikTok en termes de TCA. Et j’avais été assez choqué de voir beaucoup de contenus en effet qui semblaient romantiser la guérison, la réalimentation, les hospitalisations, etc. Et j’avais trouvé que certains contenus étaient vraiment malsains et n’aidaient en rien ! Surtout qu’il me semble que la communauté TikTok est en effet plus jeune, et être confronté à ce genre de contenu peut vraiment être dangereux je trouve ! 

La mention « TW »

Alors, je ne sais pas si vous avez déjà vu cette mention dans certains posts, ce n’est pas seulement réservé aux TCA hein. Mais TW, c’est l’abréviation de Trigger Warning, qui signifie en anglais que le contenu peut contenir un déclencheur pour la personne qui lit. Donc c’est un avertissement, pour dire que le post peut contenir des informations qui vont vous sentir mal. Le fait de mettre « TW » permet un peu au créateur de contenu de se dédouaner de toute responsabilité, en disant « c’est vous qui faites le choix de vous y confronter ». J’ai moi-même déjà utilisé cette mention il y a longtemps, en 2021 je dirai. Mais courant 2022, j’ai lu une étude américaine qui disait que le fait de mettre cette mention attirait d’autant plus les gens à aller consulter ces contenus. Donc c’est vrai que je ne sais pas trop ce qui est le mieux : ne pas mettre cette mention ou pas ? Je vous conseillerais de faire vraiment attention quand vous voyez cette mention TW, même si vous êtes attirés, ne le lisaient pas. Personnellement, je ne mets plus la mention TW mais je fais surtout très attention à ne pas parler de choses qui pourraient être trigger pour ma communauté. 

Ce que je pense de la sensibilisation des TCA sur les réseaux sociaux

Justement, je voudrais vous parler de la sensibilisation des TCA sur les réseaux sociaux. Alors, évidemment, je trouve ça positif. Je participe moi-même à ça. 

Ce que je trouve bien : 

  • Le fait d’ouvrir la parole sur des sujets qui ne sont encore pas assez connus ou du moins mal compris du grand public
  • Le fait de donner la parole aux personnes malades, elles en parlent le mieux 
  • Le fait que ça peut aider les personnes malades à se sentir moins seules, mieux comprises et peut-être même avoir des prises de conscience 

Mais par contre, je pense que comme partout, il y a parfois des choses qui peuvent ne pas aider. Je pense notamment aux posts tels que « X choses que j’ai faites lorsque je souffrais de TCA », « X choses que mon TCA m’a fait faire » en donnant en quelque sorte des comportements malsains, des choses qui s’apparentent presque à des « astuces » pour la maladie. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Les personnes qui partagent ça ne font pas ça du tout à mal, mais je pense que parfois, ça donne des idées au côté « maladie » en vous. Par exemple, peut-être que vous pourriez vous dire « tiens, elle a fait ça mais moi je ne l’ai jamais fait, c’est que je suis moins malade » « tiens, c’est vrai que je n’avais pas pensé à ça pour dépenser plus de calories ». La personne qui l’a écrit, si elle est passée par les TCA et qu’elle en est sortie, elle a une prise de recul sur ces actions du TCA que la personne malade qui lit le post n’a peut-être pas encore, et donc ça peut être néfaste. Donc je pense qu’il y a certains contenus qui sont parfois trigger alors qu’à la base ils étaient là pour aider. Mais bon après, ça peut être trigger pour certaines personnes et pas pour d’autres. 

Après, je pense que c’est de la responsabilité de chacun qui crée du contenu de savoir si ça pourrait heurter sa communauté, de savoir où mettre des limites. Par exemple, moi je ne publie JAMAIS de contenu avec de la nourriture parce que je me dis que ça pourrait être trigger pour certaines personnes. Peut-être une infime partie de ma communauté mais je ne préfère donc pas le faire. Là où d’autres comptent en partage, et ça peut même être inspirant pour leur communauté. Je me pose toujours énormément de questions quand je fais un contenu car je veux vraiment aider et pas porter préjudice, et je trouve que ça demande de prendre beaucoup de précautions, de me souvenir quand j’étais malade, comment j’aurais reçu cette information. Pour vous dire, ça m’est déjà arrivé de rédiger tout un contenu pour finalement l’effacer, au cas où ça serait néfaste pour quelques personnes. Et encore, c’est grave possible que j’ai déjà publié du contenu qui ait été problématique pour vous et je vous assure que je m’en excuse vraiment, j’essaie de faire au mieux. Mais c’est ça aussi le problème avec les réseaux, c’est qu’on s’adresse à une communauté de plusieurs centaines voire milliers de personnes et donc forcément, on ne peut pas prendre en compte les problématiques spécifiques de chaque personne, puisqu’évidemment, on ne connait pas tout le monde personnellement. Et c’est là où il faut aussi savoir prendre du recul en tant que lecteur/utilisateur, de se dire « ça ne m’est pas adressé spécifiquement ».  

Par contre, il y a une partie de la sensibilisation des TCA que je n’aime pas sur les réseaux sociaux. C’est quand ça vient de la part des influenceuses/influenceurs qui vendent des programmes de perte de poids, de régime… et qui savent qu’évidemment, ça a des conséquences, donc pour se donner bonne conscience, de temps en temps, ces personnes font un post de sensibilisation pour les TCA. Je ne trouve personnellement pas ça crédible, puisqu’en fait, ils font partie des personnes qui publient du contenu qui envenime le mal-être des personnes qui ont des TCA. Tu ne peux pas parler de perte de poids toute l’année puis une semaine par an, parler de trouble alimentaire. Tu ne peux pas faire la prévention des troubles alimentaires tout en favorisant les régimes. 

Danger n° 4 : se renfermer sur les réseaux sociaux

J’ai déjà pas mal parlé des dangers, j’en ai un dernier à partager avant de passer à la partie « conseils ». 

Un autre danger, qui peut pourtant faire du bien quelque part et je le comprends, c’est le fait de trouver dans les réseaux sociaux un refuge. On le sait, les TCA ont tendance à éteindre la vie sociale, à renfermer la personne sur elle-même. Et les réseaux sociaux offrent des contacts sociaux derrière un écran, donc c’est beaucoup moins de barrières pour la personne malade. Et pour certaines personnes, ça peut les aider à renouer avec des amitiés, à se sentir moins seules, à être avec d’autres personnes. J’ai eu la chance d’être entouré dans ma guérison, donc je ne peux pas 100 % me mettre à la place des autres. Mais ce que je voudrais tout de même dire : c’est attention à ne pas vous renfermer exclusivement aux réseaux sociaux. Parce que ce n’est pas la vraie vie les réseaux sociaux. Et une partie de la guérison consiste justement à renouer avec la vraie vie. Mais ça, j’en parlerai dans la partie « conseil », mais je voulais déjà le dire ici comme « danger potentiel ». 

Les conseils pour une utilisation plus positive des réseaux sociaux.

Ces conseils peuvent s’appliquer à une personne souffrant de TCA, mais pas que. J’ai pas mal parlé de danger, mais je voudrais quand même rappeler que oui, les réseaux sociaux peuvent aider : 

  • À se sentir moins seule, à être mieux compris
  • À trouver des contenus éducatifs qui vous aident à mieux comprendre la maladie
  • À rester en lien avec des proches, à faire des rencontres, à maintenir un minimum de vie sociale

Mais je voudrais vous donner quelques conseils pour vraiment les utiliser de la façon la plus positive possible. Bon, sachant que moi-même, j’essaie d’appliquer certains de ces conseils et certains jours, je n’y arrive pas et ce n’est pas grave. C’est normal d’avoir des jours de « moins bien », j’en parlerais justement dans le contenu que je ferais sur le burnout de la guérison. 

#Conseil 1 - Suivre les bons comptes TCA

C’est un conseil qui revient fréquemment, que vous avez déjà dû entendre : suivez les bons comptes. C’est-à-dire que dès que vous voyez un contenu qui vous trigger, et que vous remarquez peut-être que ce n’est pas la première fois que ce compte poste des contenus qui vous dérangent, alors désabonnez-vous. Moi je me souviens qu’à la fin de mes TCA, je suivais pas mal de filles de compte recovery, mais aussi des filles fitgirl, qui partageaient des recettes avec les calories, etc. Et dans ma tête je me disais que c’était pour me donner des idées, pour élargir mes possibilités de repas. Mais en réalité, ça me maintenait dans la mentalité « il faut associer des calories à la nourriture ». Et une fois mon copain m’a regardé faire et m’a dit « mais regarde, tous les soirs tu regardes ton feed, il y a que de la bouffe ». Et il avait raison ! Et ça a été vraiment dur pour moi de plus suivre ces comptes-là, c’était presque devenu une routine. Et un jour j’ai tout defollow, et vraiment, ça m’a fait du bien et ça a été un pas en plus dans ma guérison, mais un vrai grand pas qui a fait la différence pour moi en tout ça.

À l’inverse, je vous invite vraiment à suivre des comptes TCA qui vous aident, qui partagent des choses plus éducatives sur le sujet. Évidemment, je vais vous parler du mien @norain.noflower où je partage plein de posts qui répondent souvent à des questions qu’on me pose mais pas que ! Mais il y en a plein et qui sont vraiment chouettes ! Et n’hésitez pas à enregistrer leurs posts, pour vraiment en faire une utilisation « utile », pour que vous ayez des posts qui vous aident, rassemblés au même endroit, comme votre propre base de données d’aide, que vous pouvez consulter à n’importe quel moment.

#Conseil 2 - Ayez (peut-être ?) un compte TCA

Suivre des comptes qui vous aident dans la guérison de votre TCA c’est vraiment bien. Mais le truc, c’est que la guérison des TCA, c’est justement s’ouvrir à d’autres choses que la maladie. 

Donc c’est vrai qu’il y a peut-être ce truc où vous êtes sur les réseaux sociaux juste pour vous changer les idées, ou peut-être qu’enfin vous avez réussi à décrocher quelques instants du monde du TCA, et là bim, l’algorithme qui a remarqué que c’est un sujet qui vous intéresse, il vous met des infos sur les TCA. Et parfois, vous n’avez pas envie de ça ou juste, de ce fait, ça vous replonge dans le monde de la maladie (même si c’est plus de la guérison). Mais ce que je veux dire dans le fait d’avoir un compte « TCA », c’est peut-être un compte où vous pouvez suivre tous ces comptes qui vous aident (je ne vous parle pas d’un compte où vous partagez vos assiettes, vos victoires, etc). Le but de ce compte « exclusivement TCA », c’est que c’est vous qui choisissez quand vous avez envie d’aller voir des posts à ce sujet. Ce n’est pas l’algorithme qui décide de vous mettre ça sous le nez à n’importe quel moment. Et en plus c’est très facile de swipper d’un compte à l’autre, que ce soit sur Insta ou TikTok, ils ne vous redemandent pas de mot de passe ou quoi que ce soit. Donc ça, c’est à vous de voir, mais ça peut être un conseil intéressant. 

#Conseil 3 - Diversifiez les comptes que vous suivez

Un autre conseil, notamment si vous gardez un unique compte, c’est de diversifier les comptes que vous suivez : soit ne pas suivre uniquement des comptes TCA. Essayez de diversifier : des comptes d’humour, de déco, de calligraphie, de lecture, de voyage, d’animaux… enfin, ce qui vous plaît en fait ! Mais si vous ne suivez que des fitgirls, des comptes recovery et des comptes de recettes… bah une fois de plus, ça vous maintient dans l’univers de la maladie, c’est plein de trigger que la maladie peut facilement utiliser contre vous. 

#Conseil 4 - Réinitialiser votre algorithme

Si vous avez décidé d’avoir un compte TCA mais que votre compte de base est déjà plein de contenu TCA ou si vous en avez juste marre de voir plein de contenu sur les TCA… il vous faut manipuler votre algorithme.

L’algorithme des réseaux sociaux fonctionne de la façon suivante : 

Au plus vous montrez de l’intérêt à un contenu, au plus l’algorithme sait que ce genre de contenu vous plait, et il va donc vous mettre en avant des contenus similaires. 

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Comment vous montrez de l’intérêt à un contenu ? En le likant, en le partageant, le commentant, et en le regardant. Et ça, c’est quelque chose qui devient très important, ça s’appelle le watchtime. Si votre algorithme remarque que vous passez 2 secondes de plus à lire un contenu sur la perte de poids ou sur de l’alimentation, même si vous ne l’avez pas liké ou n’avez fait aucune interaction, alors il enregistre que ça vous intéresse. 

Donc comment manipuler son algorithme ?

En vous forçant à regarder du contenu différent, et à swipper très vite les contenus que vous ne voulez plus voir. 

Et ça, vous pouvez le faire simplement déjà 10 minutes, et ça devrait suffire pour manipuler votre algorithme, pour qu’il ne vous montre plus les contenus que vous ne voulez plus voir.

#Conseil 5 - Protégez-vous des contenus inappropriés

Alors, là je vais vous parler uniquement d’Instagram car TikTok, comme je vous disais, je l’utilise peu donc je ne connais pas assez. 

Mais sur Instagram, vous pouvez faire quelques manipulations pour vous protéger. Ça marche pas à 100 % mais ça peut déjà réduire je pense. 

Déjà, s’il y a un contenu, n’importe lequel qui vous dérange, vous pouvez cliquer sur les trois petits points à la verticale à droite de la publication, et cliquer sur « Masquer ». Au moins, si vous ne souhaitez pas vous désabonner, vous ne verrez plus les publications de cette personne. Et elle ne le saura pas, rassurez-vous.

Ensuite, rendez-vous sur votre profil > sur les trois barres latérales à droite > vous arrivez sur paramètres et activité directement. Là dans la barre de recherche vous écrivez « pub » > sélectionnez « sujet publicitaire » > allez dans la barre de recherche et là vous aurez tout en bas « contrôle du poids corporel » > cliquez et sélectionner « voir moins ». Et dans la barre de recherche vous pouvez mettre d’autres termes mais en anglais. Par exemple « diet » pour régime, et faire la même chose. D’expérience, ça ne marche pas à 100 % mais ça permet normalement de limiter un peu. 

#Conseil 6 - Prendre du recul

Un autre conseil, c’est de prendre du recul vis-à-vis des réseaux sociaux, et notamment garder en tête que les réseaux sociaux, ce n’est clairement pas la vraie vie. Sur les réseaux, vous ne voyez qu’un instant qui est capturé, vous ne savez pas ce qu’il se passe avant ou après. Une personne peut sembler avoir un mode de vie saine, mais être très malade psychologiquement. La souffrance psychologique ne se voit pas en photo. Et même chose, d’expérience, c’est souvent ceux qui affichent le plus sur les réseaux sociaux qui ont le plus de souffrance, et pas forcément ceux qui ont « la plus belle vie ». Comme s’il fallait prouver que leur vie était bien. Sur mes réseaux perso, je dois poster 1 photo par an voire tous les 2 ans. Et pourtant, je ne suis pas malheureuse ! J’ai plein de trucs où je me dis que je pourrais le montrer. Mais les réseaux, ce n’est pas la vraie vie, je préfère vivre ces choses à fond plutôt que de tout le temps montrer. Ça ne veut pas dire que ceux qui postent souvent c’est pas bien, chacun ses choix, mais c’est juste pour dire que ce n’est pas corrélé avec à quel point votre vie est bien ou non. 

Et c’est important de prendre du recul et de se faire un esprit critique vis-à-vis des contenus que vous voyez. Ça aussi je trouve que ça fait partie de la guérison. Quand vous voyez des contenus qui prônent des régimes, des pertes de poids, des produits minceurs ou quoi que ce soit : gardez en tête que bien souvent, ces contenus jouent sur les émotions et peurs de gens pour vendre quelque chose derrière. Comme je disais, il y a bien des contenus où ils se foutent de savoir si leurs informations sont vérifiées, tant qu’ils font le buzz et qu’ils vendent derrière. C’est une triste réalité… Mais du coup, il faut prendre du recul vis-à-vis de ça. 

#Conseil 7 - Diminuer votre temps d’écran

Ça franchement, c’est l’un des meilleurs conseils que je pourrais donner. Je l’applique moi-même et vraiment, ça aide de fou ! Psychologiquement, et même, vous gagnez du temps. Et je ressens personnellement une oppression en moins. 

Donc quelques astuces pour vous aider : 

  • Mettre votre portable en mode silencieux, c’est-à-dire où vous ne recevez pas les notifications. Et je vous dirai même de faire en sorte que ce mode s’active automatiquement (plutôt que vous le mettiez manuellement). Quitte à l’enlever manuellement si ça vous dérange. Mais par exemple, moi il est en silencieux avec zéro notif jusqu’à 8 h et puis, prend le relais d’un autre mode qui ne me montre que les notifications importantes : SMS et appel quoi. Et à 22 h, je repasse automatiquement en zéro notification. Moi je suis sur iPhone, donc je ne sais pas comment ça se fait sur Androïd, mais ces modes-là, vous les paramétrez dans Réglages > Concentration. Et là, vous pouvez définir des programmes avec des heures ou choisir les applications dont vous souhaitez garder les notifications. 
  • Vous pouvez aussi mettre votre téléphone dans une autre pièce. Par exemple, si vous travaillez dans votre bureau, laissez-le dans le séjour. Et ça même chose, ça aide vraiment. Si vous l’avez à portée de main, la tentation est plus grande. 
  • Vous pouvez aussi utiliser des applications qui vous aident à limiter votre utilisation des réseaux sociaux. Je vous en donne 4 et je vous laisserai regarder par vous-même si ça vous intéresse : Forect, Flipd, Space, AppBlock

#Conseil 8 - Faire des digitales detox

Une digitale detox, une vraie, c’est de ne plus avoir d’écran du tout pendant une période de temps définie. Bon, c’est plus difficile à mettre en place concrètement. Mais ce que je fais personnellement, puisque je sais que ce qui me prend le plus de temps, c’est Instagram ou les vidéos Facebook (ouais, je suis vieille…), je vais me faire des journées entières sans aller dessus. Et je vous conseille d’avoir au moins une journée sans y aller dans votre semaine, par exemple le dimanche, où vous laissez vraiment votre portable dans un coin. Je fais ça aussi parfois sur des plages horaires. C’est-à-dire que je sais que de 9 h à 18 h je ne me connecte pas. Mais après il faut faire attention à ne pas s’accorder les réseaux juste avant de dormir, ce qui peut clairement impacter votre sommeil avec la lumière bleue du portable, et le fait que les écrans juste avant de dormir ce n’est pas génial ! Je dis ça, mais ça m’arrive encore trop souvent de le faire… 

Je vous ai déjà donné pas mal de conseils concrets qui j’espère vont vous aider. Je voudrais terminer en donnant un conseil très spécifique.

On me dit souvent que j’inspire d’autres personnes malades à faire ce que je fais sur les réseaux : à savoir aider les autres. Je vous redonne mon vécu par rapport à ça. En 2020, j’avais lancé mon compte alors qu’en fait, je n’étais pas totalement guérie. J’étais en quasi-guérison. J’allais vraiment mieux et moi aussi j’ai eu envie de partager mon vécu. D’un coup, j’ai eu plein de messages de gens qui vivaient ce que j’avais vécu ou que je vivais encore à ce moment-là, et j’ai ressenti en fait une oppression où les réseaux dans les TCA devenaient ma nouvelle vie en quelque sorte, alors que je cherchais à me reconstruire indépendamment de la maladie. Au final, j’ai tout arrêté du jour au lendemain, sans rien à personne. Parce que ça me portait préjudice dans ma guérison. Je suis partie 17 mois, le temps de guérir totalement et de faire une vraie coupure entre le moment où je guéris et le moment où je voulais en faire une force, et aider d’autres. Et pour moi, ça a été vraiment indispensable. Pour moi, la coupure est importante pour vous comme pour ceux que vous voulez aider. Pour apporter plus saine et être capable de prendre un véritable recul sur ce que vous entendrez et/ou lirez et/ou verrez d’autres personnes.

Donc voilà, je tenais à le dire. Pour autant, chacun fait comme il veut. Et c’est super de vouloir en faire une force, de vouloir aider, de témoigner, ça aide clairement les autres ! Mais pensez à vous, à consolider VOTRE guérison avant tout. C’est vraiment un conseil bienveillant que je vous donne là 🙂 

J’espère que cet article vous aura aidé ! Mettez vos propres conseils en commentaire de l’article de blog correspondant, que vous retrouverez sur mon site norainnoflower.com. Ça peut être sympa de partager ça aux autres pour enrichir ce contenu !

Je vous remercie pour votre écoute et je vous dis, à bientôt ! 

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