anorexie : les causes possibles
3.1 Obésité infantile
Aujourd’hui, je vais vous parler des causes des troubles alimentaires, voire des causes de l’anorexie, car une fois de plus, c’est ce dont j’ai souffert. Et c’est aussi le TCA sur lequel on retrouve le plus de littérature médicale. À noter quand même que dans la plupart des revues, que j’ai lues pour me documenter pour compléter mes connaissances, elles signalaient que les causes étaient les mêmes pour les autres troubles alimentaires comme la boulimie ou l’hyperphagie. Dans tous les cas, il s’agit de causes possibles, c’est surtout fait sur des hypothèses, car les troubles alimentaires sont des maladies complexes dont on ne parvient pas à trouver les explications exactes. D’ailleurs, il existe différentes causes de l’anorexie, la boulimie… C’est souvent multifactoriel, et vous pourrez voir que certains éléments sont liés entre eux. Donc c’est presque certain que vous allez vous retrouver dans plusieurs points que je vais présenter. Au-delà du terme « cause », je pense qu’on peut presque surtout parler de facteur de risque. Dans le sens où ce n’est pas parce que quelqu’un a eu les éléments que je vais citer dans sa vie qu’elle va forcément souffrir de cette maladie mentale.
Et enfin, avant de rentrer dans le cœur du sujet, je voulais aussi dire que les causes des troubles alimentaires dépendent de chacun. C’est pour ça que je dis aussi qu’il y a autant de types de trouble alimentaire que de patients qui en souffrent parce que chacun à son histoire unique. Donc même si l’on a des similitudes, vous n’aurez jamais exactement les mêmes causes qu’une autre personne.
Il existe donc énormément de causes possibles à l’anorexie, la boulimie… ! Et je ne vais certainement pas pouvoir tout citer, donc c’est vraiment non exhaustif. Justement, pour essayer de structurer un peu, je vais vous parler de causes / facteurs internes et externes. Les facteurs internes, ce sont les facteurs « en vous », donc liés à votre corps, votre organisme, votre fonctionnement, votre cerveau. Mais attention, ça ne veut pas dire que c’est votre faute, que vous êtes responsables de ces causes. Ensuite, on aura les facteurs externes qui proviennent de votre environnement. Mais on verra que ces facteurs-là peuvent engendrer des facteurs internes, en modifiant vos traits de caractère par exemple, etc.
Les causes internes des troubles alimentaires
#1 - LA GÉNÉTIQUE
La première cause possible, c’est une question qu’on a pu souvent me poser : est-ce que les troubles alimentaires sont génétiques ? Donc la première source possible, c’est la génétique.
Il y a de nombreuses études qui se sont penchées sur le lien entre la génétique et le développement de TCA. Beaucoup démontrent en effet une corrélation significative entre les deux. On ne sait pas quels sont les gènes exacts qui sont impliqués dans le développement de l’anorexie ou de la boulimie. Mais apparemment, s’il y a des antécédents de troubles alimentaires dans la famille, ça augmente fortement la probabilité d’en développer un. Certaines études indiquent que 30% des personnes souffrant de TCA ont une influence génétique, d’autres études tablent autour de 80%. Donc c’est assez vaste, mais ça semblerait en tout cas être un gros élément à prendre en compte. Ce pourcentage augmenterait s’il s’agit d’un parent proche ou d’un frère, d’une sœur. Et en quoi ça représente une cause possible aussi ? Parce que les enfants font du mimétisme et donc en voyant par exemple un parent avoir des comportements de trouble alimentaire, il va reproduire.
Mais il n’y a pas que des antécédents de troubles des conduites alimentaires qui comptent. D’autres études ont montré que des antécédents familiaux de toxicomanie, de dépression peuvent également augmenter le risque de développer cette maladie mentale.
Ce facteur fait parfois beaucoup parler, parce que certaines personnes associent automatiquement la génétique au lien à la mère en culpabilisant du coup la mère, c’est-à-dire en la prenant pour cause. Parce que la mère est la première personne qui nourrit le bébé, qui a la possibilité d’allaiter. Mais ça, c’est dur, je trouve, car la mère est souvent culpabilisée pour quoi que ce soit en lien avec son enfant. Or ce n’est pas vrai. Ce n’est pas la mère qui provoque l’anorexie de sa progéniture. Certes, si la maman souffre elle-même d’un TCA, cela augmente sans doute les risques que sa fille ou son fils le développe. Mais c’est un facteur de danger et pas un lien de cause à effet systématique. Et puis, il n’y a pas que la mère qui peut influencer : le père aussi, les grands-parents, etc. Il y a des enfants qui ont des parents avec des TCA et qui n’en développent pas, et d’autres qui n’ont aucun membre de la famille qui en a, mais qui finalement en développe tout de même.
Donc voilà, je le précise, car je trouve ça difficile quand les parents, et notamment la mère est accusée à tort. Après, encore une fois, ça dépend de l’histoire de chacun, s’il y a des traumatismes en lien, etc.
#2 - FACTEURS PSYCHOLOGIQUES
Ensuite, d’autres problèmes de santé mentale peuvent créer un terrain favorable au développement de la maladie. Par exemple, un patient souffrant d’anxiété, de dépression, de TOC (troubles obsessionnels compulsifs) présente une probabilité plus accrue d’en développer.
Je fais notamment un focus sur l’anxiété, beaucoup de personnes souffrant d’anxiété depuis longtemps (souvent de l’enfance) comme avec un TAG (Trouble Anxieux Généralisé), de la phobie sociale, etc., souffrent d’un TCA à un moment de leur existence. J’ai lu une étude qui indiquait que 2/3 des patients anorexiques peinaient déjà avant d’anxiété. Et personnellement, c’était mon cas.
#3 - PROBLÈMES DE SANTÉ LIÉS (PLUS OU MOINS) À L’ALIMENTATION
3.1 Obésité infantile
Les enfants, adolescents ayant des antécédents d’obésité infantile sont plus à risque de développer de la boulimie ou de l’hyperphagie. Ce sont des enfants qui ont peut-être reçu des remarques de façon récurrente sur leur poids (ou même, il suffit d’une fois…) ou qui ont connu de la discrimination sur leur physique. Peut-être qu’on leur a mis une pression sur leur poids dès le plus jeune âge (et ça même par des médecins), peut-être qu’ils ont été restreints… Bref, tous des facteurs qui instaurent un climat favorable aux TCA.
3.2 Diabète de type 1
Une étude a démontré que 25% des femmes ayant un diagnostic de diabète de type 1 développent un trouble du comportement alimentaire. Et il existe d’ailleurs un nom pour ça, la diaboulimie. C’est lorsqu’un patient atteint de diabète type 1 se restreint et diminue sa prise d’insuline pour perdre du poids, ce qui amène des complications pour leur maladie initiale. Pourquoi ces personnes développent davantage un TCA ? Entre autres parce que le diabète leur demande d’avoir une hygiène de vie stricte, un contrôle sur leur nourriture et une activité sportive rigoureuse. Ça fait malheureusement partie de leur traitement de base, or dans les TCA, il faut se détacher de ça pour la guérison, donc ça ne doit vraiment pas être simple à gérer pour eux.
#4 - Les hormones
Il y a aurait un lien entre les hormones et les troubles des conduites alimentaires. Notamment lors de la puberté, où il y a des changements hormonaux. Et ça crée des changements physiques qui peuvent engendrer de l’insatisfaction corporelle.
#5 - La sérotonine
J’ai trouvé une seule étude parlant de ce motif. Une dérégulation de la sérotonine pourrait causer l’apparition d’un trouble du comportement alimentaire. Je n’ai pas plus d’éléments à ce sujet, et n’étant pas médecin, je ne préfère pas dire de bêtises.
#6 - Les traits de caractères
On retrouve beaucoup d’études qui parlent de traits de caractère communs chez les personnes souffrant de trouble alimentaire. Pour moi, là, on doit vraiment davantage parler de facteurs de risque que de causes. Parce que toutes les personnes ayant ces traits de caractère ne tombent pas systématiquement malades. Dans ces traits de caractère, on retrouve notamment :
- Difficulté à exprimer ses émotions
- Faible estime de soi
- Doutes sur l’avenir, peur des responsabilités
- Sensibilité aux événements stressants
- Tendance à faire passer les besoins des autres avant soi
- Perfectionnisme axé sur soi, en se fixant des attentes irréalistes, en s’imposant une organisation excessive…
Peut-être que vous vous êtes reconnus là ? Le trouble alimentaire vient en apaisement de ces maux-là, de ces souffrances. Évidemment, c’est de façon inconsciente.
Personnellement, je pense que ces traits de caractère sont pour beaucoup la conséquence d’éléments externes. Par exemple, des traumatismes, des règles familiales tacites, des événements anxieux… peuvent amener un individu à avoir une faible estime de soi, à ne pas exprimer ses émotions, à s’oublier, etc. Il peut s’agir également de traits de caractère transmis par l’environnement familial. Je vais parler de tout ça par la suite. Je reviendrai aussi sur la notion du perfectionnisme en deuxième partie quand je vais parler des possibles sources externes.
#7 - Crise identitaire
Avant de passer aux possibles sources externes, je voulais également parler des crises identitaires qui peuvent être une explication possible. J’entends par crises identitaires lorsque quelqu’un ne parvient pas à savoir qui il est : parce qu’on lui a collé trop d’étiquette, parce qu’il a été obligé inconsciemment de vivre à travers une autre personne, parce qu’il s’est oublié, qu’il ne sait plus qui il est en fait.
Le trouble alimentaire va aider à avoir une identité, donc qui n’est toujours pas SON identité, mais la personne a trouvé cette solution-là. Évidemment, il s’agit d’un processus inconscient. C’est quelque chose dont j’ai parlé dans l’article sur les bénéfices secondaires.
Et sur ce sujet de la crise identitaire, il a été démontré que beaucoup de jumelles et jumeaux, notamment les « vrais », donc ceux qui ont un physique très similaire, développent plus de TCA. Pour quelles raisons ? Parce que beaucoup de jumeaux sont souvent comparés l’un à l’autre, ou alors, ils sont considérés comme une seule et même unité (quand on les appelle « les jumeaux », « les jumelles »). Les jumeaux identiques ont aussi ce problème de se voir en permanence comme si l’on se contemplait toute la journée dans un miroir. Donc ils voient les défauts sur l’autre, mais quelque part sur eux-mêmes. Il y a aussi une compétitivité qui peut naître entre eux, ce qui est un facteur de risque qu’on retrouve dans l’anorexie. Donc c’est fréquent, du moins, il y a plus de probabilité chez les jumeaux que l’un d’eux développe un TCA, souvent de l’anorexie mentale. C’est une façon de se démarquer, de se distinguer de l’autre. Encore une fois, c’est de façon inconsciente.
Les causes externes possibles
Je vais maintenant parler des causes externes. Je pense que c’est pour moi les plus importantes, qui ont le plus de poids dans la balance et qu’on retrouve le plus chez les patients. D’autant que, comme je l’ai dit, les éléments externes engendrent des facteurs internes qu’on a exposés juste avant.
#8 - Les événements anxiogènes, des transitions de vie
La vie n’est malheureusement pas un long fleuve tranquille. Et l’on vit tous des événements tragiques, parfois à des moments où l’on ne s’y attend pas, où l’on est vulnérable. Bref, certains événements peuvent être difficiles à vivre et le trouble alimentaire vient en réponse à ces instabilités (parfois des années après).
Ces événements peuvent être divers selon chaque personne. J’ai déjà entendu dire qu’un TCA arrive dans un contexte d’abandon, de séparation. Donc ça peut être la perte d’un proche, une rupture, un divorce, un ami ou un frère qui déménage, un déménagement justement…
Et de façon plus générale, des transitions de vie comme un nouveau travail, l’arrivée d’un enfant, l’entrée en études supérieures, etc.
En fait, ce n’est pas forcément l’événement en lui-même qui déclenche la maladie. C’est plutôt les croyances adoptées à la suite de ces événements : des croyances sur soi-même, sur la vie. C’est aussi peut-être la façon dont on a été traité, ou la façon dont on s’est senti à l’écart. Finalement, ce n’est pas l’événement en lui-même qui compte le plus, c’est surtout votre ressenti. Et c’est pour ça que c’est important d’analyser ces événements, votre ressenti, ce qu’il s’est passé en vous. Vous pouvez si vous le voulez écrire ce que vous ressentiez ou en parler avec un psy. Mais je précise que c’est le ressenti, car en fait, 2 individus peuvent vivre le même événement, mais seulement l’un d’eux peut tomber dans une maladie mentale. Ça ne veut pas dire que l’un est plus faible ou que c’est dans sa tête, ou que « il en fait trop ». Chaque personne réagit à sa façon et dans son contexte, son interprétation.
#9 - Les traumatismes
Alors, c’est très intrinsèquement lié à ce que j’ai dit avant. Simplement, je n’ai pas évoqué d’autres traumatismes qu’on retrouve comme antécédent chez les personnes souffrant de TCA : les violences physiques, les violences sexuelles, le harcèlement scolaire, les relations amoureuses toxiques. MAIS, un traumatisme ce n’est pas forcément quelque chose d’aussi tragique. Je sais que certains se sentent illégitimes, car ils n’ont pas vécu de « traumatisme ». On fait souvent le parallèle entre agressions sexuelles et TCA. En réalité, c’est moins de 30% des patients (c’est déjà beaucoup trop). Un traumatisme c’est très vaste et ça ne repose pas sur l’événement en lui-même encore une fois, mais sur le ressenti de la personne. Par exemple, un traumatisme, ça peut aussi être :
- Grandir avec un parent qui n’exprime pas d’affection
- Avoir un parent qui vit à travers toi, qui essaies de te modeler comme il voudrait que tu sois
- Devoir t’occuper de tes propres parents ou de tes frères et sœurs alors que tu n’es qu’un enfant
- C’est être culpabilisé dès que tu exprimes tes sentiments ou tes émotions
- C’est par exemple des déménagements fréquents
- C’est des disputes fréquentes entre tes parents
- C’est grandir dans une famille qui n’accepte pas la différence
- C’est grandir dans une famille qui base tout sur l’apparence
- C’est être soumis à de la pression de réussir ses études, de ne pas avoir le droit à l’erreur
- C’est ne pas te sentir soutenu dans tes choix
- C’est grandir dans une insécurité financière
- C’est grandir dans une famille où l’on ne prend pas en compte ce que ressens, pense l’enfant
Bref, c’est ultra vaste ! Un TCA survient dans le cadre d’un traumatisme si ce dernier n’est résolu.
Et encore une fois, l’importance d’un traumatisme ou la gravité d’un traumatisme ne peut être jugée. L’important c’est vraiment ce que toi tu ressens, pas ce que l’opinion publique pense. Je sais que ce n’est pas simple de prendre du recul et de ne pas ressentir ce sentiment d’illégitimité (vraiment je sais), mais c’est important de toi-même te reconnaître comme victime pour pouvoir t’accorder la bienveillance dans ta guérison de tes blessures.
De toute façon, je vais dédier un épisode de podcast au sujet des traumatismes. Parce que c’est un sujet qui me tient à cœur et dont je pense qu’il y a beaucoup de préjugés. Beaucoup ne se sentent pas concernées ou plutôt, ne se sentent pas légitimes d’être concernés, mais pourtant le sont. Et en plus de ça, ça a un GROS lien avec sa façon d’aborder la vie, et notamment le développement potentiel de son TCA.
Avant de clôturer le sujet des traumatismes dans cet article, je voulais aussi parler des moqueries ou remarques sur le corps, l’apparence physique. Beaucoup des patients souffrant de trouble alimentaire (une étude indiquait 60%) affirment avoir reçu des commentaires sur leur poids ou leur physique. C’était notamment par des membres de la famille, de médecin (!!), des professeurs, des entraîneurs de sport, des camarades de classe… Or, ces commentaires engendrent de l’insatisfaction corporelle. Et si tu es déjà dans un contexte où tu as une faible estime de toi-même (dû à n’importe quelle autre cause), bah forcément, cela augmente la fertilité du terrain pour le développement de la maladie.
#10 - HISTOIRES FAMILIALES & TRAUMATISMES TRANSGÉNÉRATIONNELS
Les traumatismes, événements « tragiques », les non-dits qui se transmettent de génération en génération peuvent aussi être liés. Vous savez que les descendants des survivants de l’Holocauste (donc des camps) ont développé plus de TCA ? Parce que ces survivants ont été soumis à une énorme famine et à cette époque, on n’exprimait pas ce qu’on ressentait. Ils ont tout gardé en eux et la mémoire du corps s’est transmise avec son lot de traumatisme, ce qui a favorisé le développement d’anorexie sur les générations suivantes.
Personnellement je crois beaucoup en la psychologique transgénérationnelle. Et je pense que c’est intéressant de demander à ses parents, ses grands-parents ou grands-oncles, grandes-tantes si c’est possible, de parler un peu de l’histoire familiale. Moi en faisant ça, j’ai su qu’il y a avait déjà une personne souffrant d’anorexie sur la génération d’avant. J’ai su qu’il y avait eu au moins 2 suicides. Fin voilà, j’ai appris plein de choses ! Est-ce que ça me permet d’expliquer mes TCA? Non, mais c’est juste un élément en plus dans la balance.
Le trouble alimentaire peut venir en moyen de faire face aux conflits émotionnels, aux tensions non résolues au sein de la famille.
Et en fait, les 3 éléments que j’ai abordés là, les traumatismes & événements clés de votre existence vont venir influer sur votre personnalité, vos traits de caractère, vos mécanismes de défense, vos croyances sur la vie…. Donc tous des facteurs internes ! Et d’ailleurs, avant je parlais de perfectionnisme. J’y reviens maintenant : on dit souvent que l’anorexie est liée au perfectionnisme, au contrôle. Je pense que c’est aussi surtout lié à une recherche de sécurité intérieure. Ce que l’on recherche à travers ces comportements de contrôle, c’est un sentiment de sécurité, c’est pour se protéger.
D’un point de vue extérieur, c’est une perpétuelle recherche de contrôle. Mais à l’intérieur, c’est une quête de sécurité.
Pourquoi cette recherche de sécurité ? Peut-être pour se protéger des regards des autres ou d’un danger extérieur. Certains souhaitent inconsciemment devenir tellement maigres qu’ils seraient comme “invisible”, à l’abri de tout danger. D’autres développent inconsciemment comme une carapace à travers des kilos émotionnels pour se protéger.
Cela peut être dû à une sécurité jamais totalement ressentie durant l’enfance. Ça peut être un manque de sécurité dans un environnement actuel qui semble menaçant. Ça peut être un manque de confiance en soi tellement profond que l’on a peur de ne pas savoir faire face au monde extérieur. Ça peut être des schémas de croyance erronée sur la perception du monde qui semblerait dangereux.
Parfois, c’est une façon d’anesthésier des souvenirs ou des émotions douloureuses qu’on ne semble pas réussir à gérer, qui nous poussent dans une insécurité.
L’origine de cette quête de sécurité est propre à chacun et il y a rarement une seule réponse.
Demande-toi : de quoi te protègerait ton tca ? Quelle sécurité il t’apporterait ?
#11 - Pression culturelle
Ce n’est pas la première fois que j’en parle. On vit dans une société qui inculque une culture du régime, qui valorise la minceur, qui associe la minceur au succès, à la beauté, à la performance. On est même dans une société grossophobe. Et tout ça, c’est véhiculé par les médias, par des médecins, des membres de la famille, des élèves à l’école, des inconnus, etc. Donc ça cultive un terrain favorable à une mauvaise image corporelle, et aux développements de la maladie.
#12 - Les réseaux sociaux
C’est lié au point précédent, mais les réseaux sociaux sont plus que liés à l’apparence (notamment Instagram, TikTok, je dirais aussi YouTube). Je trouve que c’est de pire en pire, et de plus en plus de jeunes (qui sont vulnérables, à un âge où ils ont peu confiance en eux) qui sont sur ces plateformes. Moi lorsque j’étais au collège, ça n’existait pas et heureusement ! Mon adolescence était déjà assez compliquée comme ça… donc ça aurait été encore pire ! Les réseaux sociaux véhiculent une perception irréaliste de l’image corporelle. Les interactions humaines « réelles », en face à face, sont beaucoup moins priorisées pour des interactions virtuelles. Ce qui fait que certaines personnes se renferment sur elles-mêmes. Les réseaux sociaux amènent aussi au cyberharcèlement. Et il y a même des communautés proanorexie. Bref, les réseaux sociaux sont une énorme bête noire pour le développement des TCA. Et c’est un sujet tellement important, et dont vous êtes pour la plupart tellement concernés, que j’ai décidé d’en faire un épisode dédié (que je préparerais bientôt).
#13 - Métier ou activité propice aux TCA
Sans être à l’échelle de la société, on peut ressentir une pression sur l’apparence, et ce même très jeune, si l’on pratique une activité sportive, artistique qui a des exigences physiques. C’est le cas notamment de la gymnastique, de la danse classique. J’avais écrit un article à ce sujet : gymnastique, dance & TCA.
Et puis, au-delà de l’activité périscolaire, tu peux également te retrouver dans une branche de métier qui met une grosse pression sur le physique également, notamment dans le monde de la mode, du mannequinat, de la photo, etc.
#14 - Les régimes
Je ne pouvais pas terminer cet article sans parler des régimes. C’est pour moi lié au point sur la pression culturelle qui incite les gens à faire des régimes. Ça peut aussi être lié à l’environnement familial. Car malheureusement, certaines personnes ont grandi dans un environnement où leurs parents faisaient des régimes. Certaines ont été contraintes de faire un régime très tôt dans leur enfance, l’adolescence. Certaines ont enchaîné des années dans les régimes. Et les régimes sont souvent un facteur de risque aux troubles alimentaires. À savoir que 98% des régimes échouent… Et il y a de nombreuses études qui ont aussi démontré que beaucoup des symptômes des troubles du comportement alimentaire sont en fait des symptômes de la famine. J’en parle d’ailleurs dans l’épisode sur la famine où j’explique l’expérience du Minnesota. La restriction affecte le cerveau, entraîne des changements d’humeur fréquents, une pensée rigide, de l’anxiété, etc. D’ailleurs j’ai fait un article sur les conséquences de l’anorexie et beaucoup des conséquences citées sont en fait le résultat de la restriction.
Après, on entend souvent dire que les TCA débutent après un « régime foiré ». Pour moi, et ça vaut pour différentes causes que j’ai exposées dans cet article, il y a une différence entre un déclencheur et la cause profonde. Je vous donne mon cas : j’ai eu une relation amoureuse, plutôt même une rupture, qui a été un déclencheur à mes TCA. Pendant longtemps, j’ai cru que c’était de sa faute (mon ex), si j’étais tombée dans les TCA. Mais en fait, c’était la relation dans laquelle j’étais, la façon dont je me ressentais qui venait faire écho à quelque chose de beaucoup plus profond qui remontait à mon enfance. Pareil, je suis tombée malade dans un contexte de séparation amoureuse, mais aussi géographique (puisque c’était lors d’un long voyage à l’étranger). Et ce n’est pas à cause du voyage que je suis tombée malade, ça a été un déclencheur. Mais ça venait faire écho à la séparation avec ma mère, à ma peur de grandir, d’être adulte… à des blessures d’enfance encore une fois.
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Donc voilà, je vous invite vraiment à vous poser des questions sur le moment où vous êtes tombé malade (le « à peu près », car il n’y a pas de date précise). Essayez d’identifier les déclencheurs. Et pour chaque déclencheur, essayez de comprendre ce que vous vous êtes dit dans votre tête à ce moment-là, dans quel contexte vous étiez. Ça peut vous permettre d’identifier peut-être des croyances que vous aviez, de faire le parallèle avec un autre moment de votre vie plus lointain par exemple.
Et je vous invite vraiment à chercher vos bénéfices secondaires, ça peut vous aider à trouver les causes.
Dans le programme ButterflyBody, il y a pas mal de vidéos et exercices que je vous propose pour vous aider à retravailler sur l’origine, le pourquoi de votre maladie. Pour moi, c’est important de comprendre le contexte, l’histoire. Mais après, il ne faut pas se mettre de pression. C’est important d’avoir des éléments, mais vous ne devez pas TOUT résoudre pour guérir. Moi, j’ai eu la réponse à la plupart des questions que je me posais sur mon histoire une fois guérie. Et c’est normal parce que j’avais plus de liberté mentale, plus d’énergie pour y répondre. Et par contre, le fait d’y répondre, d’avancer dessus, je pense que ça m’a permis de ne pas rechuter.
J’espère que je vous ai donné des pistes de réflexion, que ça vous permet d’avancer même si ce n’est que d’une chouille. Encore une fois, c’est plus que fortement possible que votre TCA soit lié à des éléments que je n’ai pas dits dans cet article, car comme j’avais précisé au début, les causes sont tellement multiples que c’est non exhaustif.
N’hésitez pas d’ailleurs à apporter votre témoignage et parler de vos causes en commentaire ! Ça peut aider d’autres personnes.
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