burnout-de-la-guerison-tca

Le burnout de la guérison des TCA

Le burnout de la guérison des TCA

Aujourd’hui, je voudrais vous parler du “burnout de la guérison” dans les troubles alimentaires. Alors, c’est pas un concept officiel. Je veux dire que c’est un peu moi qui ait donné ce nom là au phénomène que je vais vous expliquer. Mais en discutant avec pas mal d’entre vous, je remarque que c’est quelque chose de courant. Dans cet article, je vais donc vous expliquer ce que c’est, vous donner les causes et surtout des choses à mettre en place si vous vous retrouvez dans le burnout de la guérison.

Qu’est-ce qu’un burnout de la guérison ?

Le burnout de la guérison s’apparente à un burnout classique, mais dû à la guérison des troubles alimentaire, dû à votre lutte contre le trouble alimentaire. 

Souvent, vous avez : 

  • la sensation de ne plus avancer dans votre guérison
  • l’impression d’avoir un tas de choses sur lesquelles travailler pour guérir
  • l’impression de ne pas savoir par quoi commencer, sur quoi travailler 
  • vous ressentez un épuisement mental, vous êtes fatigués de vous battre
  • vous perdez la motivation et surtout l’espoir qu’une guérison est possible
  • vous remettez en question vos propres progrès dans la guérison
  • vous avez cette sensation d’être à bout d’énergie, de ne plus en pouvoir
  • vous pouvez avoir des idées noires, la sensation qu’aucune autre issue est possible

Bon, si vous ressentez tout ça, déjà, je vous invite à écouter mon épisode de podcast qui s’appelle “Si tu n’as plus espoir… écoute ça !”, c’est l’épisode 25. 

Ensuite, je vais vous dire une chose, c’est assez courant de passer par cette phase et c’est pas anormal. Je vais vous expliquer tout ça quand je vais lister les causes. Mais en tout cas, la solution n’est pas d’abandonner, de répondre à ses idées noires. Si vous en avez, vraiment, ne restez pas seul et parlez en autour de vous, à des professionnels ou à des proches. Mais je vous assure que j’ai eu ces idées noires, je me suis demandée dans mon parcours de guérison si la meilleure solution ne serait pas de tout arrêter et NON je vous assure qu’une vie après les TCA existe. Aujourd’hui, je n’ai plus de restriction, plus de compulsion, mon poids et mon corps ne sont plus une obsession. J’ai une vie saine avec une relation saine et j’ai un petit bébé depuis 3 mois ; et clairement, je n’aurai pas tout ce bonheur dans ma vie si j’étais toujours dans les TCA. Donc la vie sans TCA c’est possible et ça vaut le coup de se battre.

Il faut que vous sachiez que cette période est normale dans la guérison des TCA et que vous ne pourrez pas ne pas ressentir d’émotions négatives et de désagréments, ça fait malheureusement partie de la guérison. La guérison est inconfortable, mais surtout au début. Avec le temps et en avançant, vous ressentirez de plus en plus les effets positifs de la guérison. Mais c’est vrai que c’est difficile de guérir des TCA car on ressent d’abord et pendant un moment des sensations d’inconforts et d’impression de mal faire. Et comme je dis très souvent, quand vous avez la sensation de mal faire, c’est que vous faites bien, parce que vous luttez contre votre trouble alimentaire. Quand c’est “facile” au début, c’est que vous répondez à votre TCA, c’est que vous êtes encore dans le contrôle.

Les causes du burnout de la guérison

Je vais vous parler des causes de ce burnout pour que vous puissiez comprendre que vous êtes légitimes de ressentir ce burnout. Et parfois comprendre le pourquoi aide à mettre des solutions en place.

La guérison d’un TCA est épuisant

Déjà, vous ne vous rendez pas compte que vous luttez contre la maladie mentale la plus difficile, ou du moins l’une des plus difficiles. Un trouble alimentaire c’est épuisant. Et la guérison vous demande des efforts qui requièrent beaucoup d’énergie : se challenger sans cesse, affronter ses peurs, gérer les pensées négatives toute la journée et même la nuit, aller à l’encontre du poison que représente le TCA pour votre cerveau. En plus de ça, la conséquence du TCA se reporte sur l’alimentation, or tu ne peux pas éviter l’alimentation puisque tu en as besoin pour vivre. Et les repas occupent une place importante dans notre société, dans notre vie sociale, notamment en France. Et qui plus est, la société d’aujourd’hui est baignée dans une culture du régime, donc en plus de lutter contre ton trouble alimentaire, tu te prends des bâtons dans les roues à cause de cette culture du régime. 

Donc évidemment, lutter contre un TCA est épuisant et tu ne te rends pas compte à quel point tu es une guerrière (un guerrier) de te battre contre cette maladie. 

Les conséquences du TCA épuisent

Souvent, un TCA t’amène à te sous-alimenter, et à faire de l’hyperactivité. Je ne parle pas forcément de faire du sport, mais je parle de cette activité constante que tu as aussi dans ta tête : de tout calculer, tout réfléchir, toutes les questions que tu te poses, tous ces TOCS imposés par ton TCA. Tout ça, c’est énormément de stress et d’activité mentale et dans beaucoup de cas aussi physique… Donc les comportements imposés par ton TCA t’épuisent aussi.

La pression personnelle que tu te mets

Beaucoup des personnes qui souffrent de TCA ont un niveau d’exigence envers elle-même très élevé. Certaines personnes se mettent une pression monstre pour guérir avant telle date, ou pour telle personne. Si tu te mets une pression de guérir pour quelqu’un ou avant une date ou avant une certaine étape de ta vie, tu vas te mettre une grosse pression. 

Peut-être que tu essaies aussi d’avoir une guérison parfaite. C’est-à-dire que tu sais que certains font des rechutes, n’y arrive pas de façon linéaire, mais tu te dis que toi, tu vas te renseigner à fond pour éviter tout ça. Sauf qu’une tentative de guérison parfaite est impossible. Vouloir une guérison sans rechute et sans faux pas n’est pas réaliste. Cette exigence envers soi-même peut engendrer une pression énorme et mener au burnout de la guérison.

La pression des proches

Parfois les proches, sans même s’en rendre forcément compte, mettent une pression parce qu’ils n’aiment pas te voir mal. Alors quand tu es avec eux, tu te sens comme obligée de montrer que tu vas mieux, que tu avances dans ta guérison. Et leurs regards te met une pression supplémentaire. Parfois, tu veux leur faire plaisir, ne pas les décevoir, notamment s’ils payent pour ta thérapie par exemple. Donc ça, ça représente une pression supplémentaire.

Le syndrome de l’objet brillant

Une autre raison de cet épuisement, c’est peut-être parce que tu as le syndrome de l’objet brillant. Le syndrome de l’objet brillant, c’est un biais psychologique qui pousse une personne à être constamment attiré par de nouvelles solutions ou de nouvelles stratégies.

Donc dans le cadre de la guérison des TCA, ça peut être le fait d’être en quête perpétuelle de la solution miracle. Ça peut être le fait de lire un tas de livre sur la guérison mais sans jamais mettre en place de solutions concrètes. Ça peut être d’enchaîner les thérapies sans prendre le temps de ressentir les effets de chacune. Le syndrome de l’objet brillant, ça peut être aussi d’être incapable de s’engager sur le long terme dans une thérapie parce que chaque nouveauté, chaque nouveau thérapeute semble être meilleur. 

La pression des comptes recovery

Une autre cause du burnout de la guérison, ça peut être la pression que tu ressens avec les comptes de recovery sur Instagram. Et quand je parle de compte recovery, ça peut être les comptes des personnes malades qui font un compte guérison, mais ça peut aussi être les comptes des gens guéris, comme moi j’ai un compte. Je sais que les comptes de professionnels aussi se développent de plus en plus. Alors c’est bien parce que ça partage des conseils et des infos importantes pour ta guérison. Mais parfois, il y a une nouvelle forme de pression qui peut se développer par rapport à ça : la peur de rater une info qui pourrait aider, la peur de rater le post qui donnerait les bons conseils. Et donc vous allez parfois passer des heures à lire plein de posts, à rechercher des informations pour vous aider mais vous sentir finalement assommé sous la quantité d’information que vous avez lue sans rien en retirer. 

J’en ai déjà parlé quand je parle des réseaux sociaux, mais le fait d’être constamment plongé dans le sujet de la guérison sur Instagram ou sur TikTok, bah ça fait que vous ne vous changez pas les idées. Parfois, vous ne pensez peut-être pas à votre TCA ou à votre guérison, vous vous connectez sur les réseaux et BIM, vous avez un post qui vous fait penser à ça alors que votre but, c’était de vous changer les idées. La quantité d’information sur les TCA sur les réseaux peut représenter une oppression pour vous et être contre productif pour votre guérison à certains moments. Avoir trop d’informations sur la guérison peut submerger et donner l’impression de ne pas savoir par où commencer.

Et encore une fois, je sais que mon compte Instagram a pu représenter une oppression pour vous à certains moments. Et c’est d’ailleurs pour ça que je fais cet article de blog. Parce que parfois je dis aussi des choses dans mes podcasts, je parle des éléments à travailler pour guérir par exemple. Mais quand je me mets à votre place (parce que j’ai littéralement été à votre place il y a quelques années), et bien je me dis qu’en fait, ça peut plus oppresser qu’aider. Peut-être que parfois, je vous donne des pistes à suivre pour guérir et vous ça vous perd plus qu’autre chose parce que ça vous donne beaucoup d’informations à emmagasiner. Je ne sais pas, c’est une supposition… Mais c’est pour ça que je fais cet article pour aussi vous donner des solutions pour relativiser et prendre du recul dans votre guérison. 

Les solutions à mettre en place

Je viens donc de vous lister toutes les causes possibles du burnout de la guérison. Après, il y a peut-être d’autres raisons qui vous sont propres. Mais maintenant je vais vous donner quelques pistes pour vous aider à prendre du recul si vous ressentez ce burnout de la guérison. 

Se donner du temps

La première chose à faire, c’est vraiment de se donner du temps pour guérir. Parce que oui, la guérison va prendre du temps. J’ai pris 7 ans à en sortir totalement. Si je vous dis que vous allez prendre des années, ça va être démotivant, clairement. Mais j’ai connu des mieux déjà avant. Et quand je dis 7 ans, c’est aussi le nombre d’années où j’étais malade. Parce que pour moi, la guérison commence le jour où vous tombez malade en quelque sorte. Parce que souvent, il y a une petite période de déni où l’on ne fait rien, mais très vite, on se remet en question, on réfléchit à essayer de manger plus, on tente de comprendre ce qui ne va pas. Enfin je pense. 

Et en tout cas, pour moi, il ne faut pas se donner un délai, une deadline de temps. Il faut se dire “on verra chaque jour à la fois”. Parce que si vous vous dites “cet été il faut que je sois arrivé à tel stade de ma guérison”, vous allez ressentir une pression énorme. Parce que la guérison ne dépend pas de votre volonté. Et la guérison des TCA est un processus long. Moi, je me souviens que je me mettais une pression de dingue notamment pour sortir de mes compulsions alimentaires. Et un jour je me suis dit “c’est tout, tu as toute ta vie pour guérir”. Et je le pensais vraiment, je me disais que dans tous les cas, passer une vie à tenter de guérir, c’était mieux qu’une vie à être malade. Et le fait de me dire ça, ça m’a comme enlevé un poids, et à partir de ce moment-là, la guérison a été finalement plus vite. 

Se concentrer sur soi

ça c’est un conseil qui vaut pour tout dans la vie. Oui, c’est intéressant d’aller écouter des récits de guérison pour s’inspirer. Je reçois beaucoup de messages me disant que mon podcast aide donc je me doute que ça doit aider et c’est d’ailleurs pour vous aider que je fais tout ça. Mais trop se comparer peut être contreproductif. Je le répète très souvent mais je vais encore le dire : concentrez-vous sur votre propre chemin de guérison. Vous n’êtes pas obligé de tester tout ce que j’ai testé moi pour guérir, ou tout ce qu’une autre personne a testé pour guérir.

Voir les échecs autrement

Le mot “échec” fait peur. Souvent, quand on est perfectionniste (et je le suis donc je sais de quoi je parle), le mot échec est terrifiant. On veut tout faire pour éviter les échecs. Mais je vais vous dire, j’ai eu un tas d’échec dans ma guérison : 

  • Toutes les fois où j’ai pris des alternatives healthy plutôt que l’aliment qui me faisait envie, et que donc ça se terminait en compulsion
  • Toutes les fois où je suis allée me restreindre pour finalement compulser 
  • Toutes les fois où je suis allée m’épuiser au sport
  • Toutes les fois où j’ai tenté un nouveau type de régime ou un nouveau programme sportif pour me sortir de mon TCA
  • Toutes les fois où je me concentrais sur la mauvaise cause de mon TCA

Bref, j’ai fait un nombre incalculable d’erreurs. Mais c’est en faisant ces erreurs que j’ai compris ce que mon corps avait besoin, que j’ai compris le pourquoi de ma maladie, que j’ai compris les mécanismes du TCA. C’est en faisant tous ces faux pas que j’ai pu guérir.

Oui, vous allez faire des erreurs, c’est inévitable. Mais autant le savoir, ça enlève un sacré poids de se dire “je sais que je vais faire des erreurs”. Je vais même vous dire : vous avez besoin de faire des erreurs dans votre guérison pour ajuster votre chemin de guérison en quelque sorte. 

Donc faire des erreurs est bénéfique. Voyez le vraiment comme ça parce que ça l’est sincèrement. 

Si quand vous testez un nouveau conseil, vous savez que potentiellement, vous n’y arriverez pas, ça enlève une charge émotionnelle à ce que vous essayez. Si, par exemple, vous tentez d’introduire un aliment qui vous fait peur. Mais qu’au final, vous le prenez mais vous finissez par vous restreindre après (donc c’est un faux pas en avant). Et bien, vous saurez qu’en effet, ce n’est pas la bonne solution, mais ce n’est pas grave car les échecs comme ça font partie de la guérison. Si la guérison était aussi facile que de faire que des pas en avant sans jamais rencontrer de difficulté, je n’aurais pas un podcast sur le sujet. Et guérir serait bien plus facile. 

Et encore une fois, dans ma guérison, 98% du temps j’ai essayé et 2% du temps j’ai réussi. Mais c’est les 98% du temps où j’ai essayé qui m’a surtout aidé à guérir. Parce que même si en finalité votre défi n’est pas accompli, vous aurez essayé donc montré à votre cerveau qu’il existe un autre chemin que celui de votre trouble alimentaire. 

Quelque chose qui m’aidait aussi, c’était de me dire “je fais de mon mieux avec les ressources que j’ai actuellement”. Ne vous en voulez pas si vous n’arrivez pas à surmonter un défi. Vous ne le faites pas exprès d’être malade, ce n’est pas votre faute et vous faites de votre mieux.

Augmenter votre apport alimentaire & réduire l’activité physique

Alors, ce conseil, je sais très bien qu’il est bien plus facile à dire qu’à faire. Mais je me dois de vous le dire. Au plus vous augmenterez votre apport alimentaire, au plus vous donnerez de l’énergie à votre corps, à votre cerveau pour lutter contre le TCA. La culpabilité que vous ressentez quand vous mangez, c’est parce que manger est un médicament qui lutte contre le TCA. Je vais faire une comparaison osée. Mais les chimios ont pour but de guérir, pourtant elles rendent malade la personne qui la subit. Et bien c’est un peu pareil pour vous quand vous mangez. Ça vous met mal mais en réalité, c’est ça qui peut vous aider à guérir. 

Et même chose, l’activité physique vous fatigue. Même si vous avez l’impression que ça vous donne de l’énergie, que vous vous sentez mieux une fois que vous l’avez fait. En réalité, c’est votre TCA qui se sent mieux parce que vous avez répondu à ses volontés. Donc oui, au plus vous allez réduire l’activité physique, au plus vous allez gagner de l’énergie.

Après, je l’ai déjà dit dans un autre épisode, mais au début, c’est complément normal que vous ressentez plus de fatigue qu’avant. Parfois, certaines personnes me disent qu’elles se sentent plus fatiguée depuis qu’elles sont en guérison. En fait, c’est parce qu’avant, votre corps concentrait le peu d’énergie qu’il recevait sur votre survie, sur faire battre votre cœur, faire fonctionner vos poumons, etc. Si vous le nourrissez davantage et que vous faites moins de sport, vous avez plus d’énergie. Donc votre corps n’a plus besoin de concentrer l’énergie que sur votre survie, il va prendre toute cette énergie pour l’allouer à la reconstruction de votre corps, à la réparation de tous les dommages qui ont été causés par votre TCA. Donc toute votre énergie est allouée à ça et c’est pour ça que vous avez la sensation d’être plus fatigué. Mais c’est temporaire. 

Prendre des compléments alimentaires

Vous pouvez aussi vous donner un coup de pouce en prenant des compléments alimentaires. C’est pas la peine de multiplier les cures. Le plus important en cas de fatigue et de stress, c’est le magnésium. Celui de chez Nutri&co a la meilleure composition. Il y a le Rhodiola qui, comme le magnésium, va venir réguler la production de cortisol (l’hormone du stress) et régule le système nerveux. Je sais que chez Nutri&Co, ils font un pack anti stress où il y a les deux.

Soigner son sommeil

Le sommeil, c’est vraiment un allié dans ta guérison. Quand tu dors mal (ou pas assez), tout est plus dur : gérer tes émotions, faire face aux pensées TCA, etc. 

Tu peux essayer de mettre en place des petites choses :

  • Éviter les écrans juste avant de dormir (même si c’est tentant)
  • Te créer une mini routine calme le soir (douche chaude, lecture, lumière douce…)
  • Te coucher à peu près à la même heure (ton corps adore les habitudes)

Faire une pause dans sa vie professionnelle

Ensuite, je vous conseille également si vous le pouvez de faire un aménagement de votre vie professionnelle ou vie scolaire. Vous n’êtes pas faible parce que vous avez besoin d’un aménagement. C’est temporaire et vous êtes malade. Vous avez besoin de concentrer le peu d’énergie sur vous et pas sur votre travail. Et je sais que beaucoup des personnes qui souffrent de TCA sont des gros bosseurs, que ce soit à l’école ou dans le monde professionnel. 

J’ai dédié un épisode de podcast sur ce sujet, l’épisode 16 où je réponds à la question “faut il faire une pause dans sa vie pour guérir de son trouble alimentaire ?”. Après, c’est vraiment du cas par cas, et chez certaines personnes, le travail représente un moteur et une source réelle de bien-être. Mais si vous avez conscience que c’est un facteur de stress, ça vaut le coup de demander un mi-temps thérapeutique ou un aménagement de ses cours. Moi j’étais en école de commerce et en alternance losrque j’étais au plus fort de ma maladie, et j’ai eu un mi-temps thérapeutique et un allégement de mon programme scolaire. Et ça m’a été primordial. 

Avoir des projets à long terme

Je vous ai souvent parlé de faire une bucket list. Une bucket list, c’est la liste des choses que vous voulez faire au moins une fois dans votre vie. Faire une bucket list ça peut vous donner des objectifs de vie long terme, des choses sur lesquelles vous rattacher, des choses sur lesquelles vous pouvez rêver, vous évader. Moi personnellement, ça a été important de me référer souvent à cette liste, de la relire, pour me rappeler de mes projets de vie.

Faire une pause de thérapie

Si vous avez la sensation de ne plus avancer dans votre thérapie, vous pouvez aussi faire une pause. Si vous êtes à une période difficile de votre vie, je vous conseille pas plus d’un mois la pause. Mais si vous avez besoin de plus longtemps; prenez quelques mois. J’ai récemment fait ça (parce que oui, j’ai toujours une thérapie, non plus pour les TCA mais pour mon anxiété on va dire). Et à un moment, j’ai arrêté la thérapie en pensant que mon thérapeute n’était plus le bon pour moi, pour mes problématiques. Mais en fait, j’avais juste besoin d’une pause pour me recentrer sur moi, pour respirer un peu et prendre du recul. Donc n’hésitez pas à prendre une pause si vous avez besoin de 2-3 mois. Et parlez en avec votre thérapeute quand vous avez la sensation de ne plus avancer. Il ou elle ne le prendra pas mal, c’est leur métier. Ils pourront vous guider et donner leur propre point de vue.

Faire des activités ressourcantes

Un autre conseil, ça va être d’avoir des activités qui sont ressourçantes pour vous. Je parle souvent de mandala, coloriage, peinture au numéro… mais ça peut être n’importe quoi. Quelque chose qui est créatif ou pas. Mais quelque chose qui vous fait du bien, et si possible, autre que du sport. Le but est que cette activité vous apaise le cerveau, vous aide à mettre en pause votre cerveau. 

Limiter son utilisation des réseaux sociaux

Ensuite, par rapport aux réseaux sociaux, si vous ressentez de la pression face aux contenus recovery : je vous conseille de limiter votre utilisation des réseaux sociaux. Ou alors d’avoir un compte recovery et un compte personnel. Comme ça, quand vous ne voulez pas voir de contenus concernant votre TCA, vous allez uniquement sur votre compte personnel.

Ne pas viser l’objectif où vous n’aurez plus du tout de TCA

Ensuite, un autre point important, c’est de ne pas viser à atteindre tout de suite la guérison totale. La guérison totale existe et elle est possible. Mais si vous cherchez à atteindre ça tout de suite, les pas vont vous paraître être des pas de géants avant de les atteindre. La guérison c’est vraiment des tout petits pas et il faut vous fixer de petits objectifs réalisables. 

Equilibrer vie personnelle & guérison

Tout comme dans la guérison d’un burnout professionnel, l’idée est de retrouver un équilibre entre vie personnelle et vie (pas professionnelle) mais vie de guérison on va dire. Si toute la journée vous ne faites que penser à voter guérison, si tous les jours vous vous donnez des défis, si tous les jours ou tous les 3 jours même vous vous challengez, c’est un rythme énorme. Accordez-vous du temps, accordez-vous des jours de repos en quelque sorte. 

Je sais que ton cerveau perfectionniste aimerait tout réussir bien : écouter tous les podcasts, réussir chaque repas, ressortir des choses de chaque séance avec ton thérapeute, faire des exercices de développement personnel, utiliser des outils de gestion de tes émotions… Sauf que t’es pas un robot, t’es humain. Tu as le droit de faire des pauses. Tu as même le droit de ne pas penser à tout ça pendant quelques jours. Tu ne vas pas empirer ta guérison si pendant quelques jours tu t’autorises à couper un peu de la mentalité guérison. Et franchement, faire des petites pauses va t’aider justement à prendre du recul. 

Parfois, tu es peut être tellement plongé dans la guérison que tu oublies de vivre tout court.

Si tu suis plein de comptes Insta/TikTok sur les TCA, que tu lis 1000 choses sur la guérison, que tu fais des to-do list pour ton suivi… c’est top, mais ça peut vite te submerger.

Tu peux faire un petit tri :

  • Garde 2-3 ressources qui te font vraiment du bien
  • Arrête de suivre les comptes qui te mettent la pression (même s’ils sont bien intentionnés)
  • Allège tes routines si elles deviennent étouffantes (genre 6 pages de journal tous les soirs… non)

Souligner ses petits pas

On a tendance à ne voir que ce qui reste à faire… et à zapper tout ce qu’on a déjà accompli.

Mais chaque petit pas compte. Même si t’as “juste” réussi à manger un goûter, ou à ne pas te peser aujourd’hui, ou à parler de ton ressenti sans culpabiliser… c’est énorme.

Tu peux noter chaque soir une petite victoire (même minuscule, même juste te le dire dans ta tête, sans noter). Tu peux tenir un “cahier des fiertés” par exemple que tu relis quand tu as l’impression de ne pas avancer. 

On arrive à la fin de cet article. J’espère que je t’ai aidé à relativiser si tu te retrouves dans ce burnout de la guérison, et à comprendre pourquoi tu es en burnout. J’espère t’avoir donné quelques pistes pour t’alléger et t’aider à redescendre la pression. N’oublie pas que la guérison c’est pas un sprint, c’est un marathon. L’importance c’est de tenir sur la durée, pas d’aller vite. Si tu vas vite, c’est un risque d’avoir une guérison qui n’est pas consolidée et c’est un risque de rechuter dans quelques mois ou quelques années. 

Et l’idée c’est vraiment de vous apporter de la bienveillance. Demandez-vous ce que vous diriez à une autre personne en guérison qui vous partagerez le ressenti que vous avez. Demandez-vous ce que vous diriez à une personne que vous aimez et qui ressentirait la même chose que vous. Souvent, on est toujours plus difficile avec soi-même, donc faire cet exercice peut vraiment aider. 

Tu souhaites recevoir un shot de bienveillance et de motivation pour ta guérison chaque semaine ?

Inscris-toi à ma newsletter pour des conseils exclusifs (PS :  J’ai des cadeaux pour toi 🤗)

Articles récents

Laisser un commentaire