La peur de grandir (et le lien avec les troubles alimentaires)
On se retrouve pour un sujet “psychologique” que je voulais aborder depuis longtemps. J’essaie de multiplier les sujets comme ça, de type psychologique on va dire, pour essayer de vous amener à des réflexions sur votre trouble, pour vous guider dans votre introspection car je trouve personnellement que c’est essentiel dans la guérison des troubles alimentaires et pourtant, on n’aborde pas assez (voire pas du tout) ces sujets. Et comme j’ai créé Norainnoflower pour apporter ce que j’aurai aimé avoir quand j’étais malade, et bien j’en parle sur mon podcast !
Bref, c’est un sujet que je voulais aborder depuis un moment sur Norainnoflower car la peur de grandir a été au cœur de la guérison de mon trouble alimentaire. Si tu as lu mon roman autobiographique, tu as pu quand même lire des choses sur le sujet car j’en parle dans mon livre. Mais je voudrais en parler vraiment en profondeur dans cet article.
La peur de grandir - Les explications neuroscientifiques
J’essaie de plus en plus d’intégrer les neurosciences dans mes contenus car il y a tellement de choses qu’on peut expliquer par la neuroscience et je trouve ça personnellement passionnant. J’ai l’impression que les faits scientifiques et les preuves tangibles rassurent non ? En tout cas, moi ça me rassurait donc j’aime bien utiliser des explications scientifiques.
Ne pas grandir = mécanisme de survie
La peur de grandir, c’est en réalité un mécanisme de survie. Chez une personne souffrant de TCA, le cerveau est souvent dans un état d’alerte constant. C’est à dire que les circuits liés à la survie sont activés, et grandir (physiquement, émotionnellement, socialement), c’est perçu par le cerveau comme un danger. Pourquoi ?
Parce que grandir, c’est prendre sa place, être davantage vue, être responsable. Or, le cerveau en état d’alerte peut associer cela à une perte de sécurité ou à un risque de rejet, de surcharge émotionnelle, ou de souffrance.
Immaturité émotionnelle
Des recherches en neuropsychologie ont montré que certaines personnes avec un TCA présentent une maturation émotionnelle ralentie. Alors, attention, ça veut pas dire qu’elle manque de maturité parce que personnellement, je trouve que les personnes qui ont des TCA sont souvent très matures, notamment pour leur âge. Des personnes très jeunes présentent déjà une très grande maturité sur la vie. Mais une maturation émotionnelle ralentie, ça veut plutôt dire que :
- Elles peuvent avoir des difficultés à réguler leurs émotions, à tolérer l’incertitude, ou à se projeter dans l’avenir.
- La maladie devient alors une régression protectrice (comme un retour à l’enfance), qui évite les enjeux de l’âge adulte (sexualité, autonomie, responsabilités…).
Conflit avec la puberté
Une autre explication neuroscientifique de la peur de grandir, c’est le conflit avec la puberté. Chez beaucoup de jeunes filles (mais aussi parfois des garçons), l’entrée dans la puberté est un déclencheur du TCA :
La transformation du corps (seins, hanches, menstruations, pilosité…) provoque un sentiment de dégoût du corps. Le refus de s’alimenter devient inconsciemment un moyen de stopper la croissance ou d’essayer de revenir à un corps prépubère, donc à un état perçu comme plus sûr.
Anxiété développementale
Une autre explication neuroscientifique de la peur de grandir, c’est l’anxiété du développement : c’est à dire la peur profonde de ne pas être à la hauteur, de ne pas savoir affronter les étapes de la vie adulte. Et ça, vraiment, je l’avais énormément quand j’étais malade.
Cette anxiété du développement fait que le cerveau anticipe les menaces, même quand elles ne sont pas réelles, ce qui bloque les élans de changement. Et comment ça s’explique d’’un point de vue neuroscientifique ? Des imageries démontrent que l’amygdale (qui est le centre de la peur) est souvent suractivée chez les personnes souffrant de TCA.
Mais je tiens à dire quand même quelque chose que j’ai compris avec le recul, c’est que souvent, les personnes qui ont des TCA ont peur de ne pas savoir gérer une vie “d’adulte” (entre guillemets), alors qu’elles sont plus adultes que beaucoup d’adultes.
Donc la neuroscience nous montre que la peur de grandir peut être liée à une adaptation du cerveau à un contexte perçu comme menaçant. Le trouble alimentaire devient un outil inconscient de protection face à ce que le cerveau vit comme dangereux. Je vous le dis souvent, un trouble alimentaire n’arrive pas par hasard, il arrive en réponse à quelque chose dans lequel on ne se sent pas en sécurité.
La peur de grandir - Explications psychologiques et symboliques
Une peur psychologique de l’autonomie
Grandir, ça veut dire quelque part être davantage autonome, indépendante. On voit l’adulte comme quelqu’un qui se débrouille seul (en réalité, ce n’est pas vrai, mais c’est une idée reçue que projette beaucoup d’adulte, que projette la société, et parfois que nos parents ont projetés).
Et quand on est une personne qui a des TCA, souvent, on est très angoissée et on manque de confiance en soi. Donc la personne qui a des TCA est persuadée qu’elle n’est pas capable de s’en sortir seule.
Le trouble alimentaire devient un refuge dans un état de contrôle extrême où la personne malade n’a pas à affronter l’imprévisible de la vie adulte.
Mais le pire, c’est que souvent la personne a peur de ne pas être capable de gérer seule les choses, alors qu’en réalité, elle les gère déjà seule.
Donc c’est vraiment une peur, et pas une réalité. C’est une peur psychologique.
Un refus symbolique de quitter l’enfance
Chez certaines personnes, le trouble alimentaire traduit un attachement inconscient à l’enfance : un moment de la vie où l’on était protégé·e, pris·e en charge en permanence. Et j’ai envie de dire, c’est même où on est sensé être protégé. Parce que tu peux être attaché à la vision idéalisée que tu as de l’enfance même si ce n’est pas ce que tu as vécu concrètement.
La prise de poids est associée au fait de devenir une femme, un homme et de sucroît c’est associé à la perte d’innocence, sexualisation du corps, changement de regard social.
Se restreindre est vu inconsciemment comme un moyen de garder un corps d’enfant, donc maintenir une forme d’innocence et de non-responsabilité. Pour certains, inconsciemment évidemment, le fait d’être malade permet de garder davantage d’attention de ses parents, de ses proches. La personne reste dans les ailes de ses parents, elle se sent davantage protégée. Evidemment, encore une fois, c’est inconscient. Cela ne dépend pas de la volonté de la personne malade, ce n’est pas un choix, c’est une réponse à une blessure profonde.
Petite aparté pour les personnes nées dans les années 90. J’ai l’impression qu’il y a encore plus cette peur de quitter l’enfance pour les personnes nées dans les années 90. Ou alors, je suis biaisée parce que moi je suis née dans les années 90. Mais j’ai remarqué sur les réseaux sociaux qu’il y a un mouvement de grosse nostalgie de l’enfance pour les personnes nées dans les années 90. Donc j’ai fait des recherches là dessus. Et en effet, apparemment, les personnes nées dans les années 90 (donc enfance/ado dans les années 2000) sont particulièrement enclines à la nostalgie collective. Parce qu’on est une génération “entre deux mondes”. On a grandi sans Internet dans nos toutes premières années (on a connu les cassettes, disques, jeux dehors) et on a ensuite vécu l’arrivée du numérique.
On est les derniers à avoir connu l’avant et les premiers à avoir tout adopté. Ça crée un attachement fort à cette “double enfance”.
Et surtout, on a eu une enfance marquée par la pop culture partagée (Harry Potter, Disney Channel, mangas, consoles de salon, CD gravés, séries cultes comme Friends, etc. Contrairement aux jeunes d’aujourd’hui dont les contenus sont ultra personnalisés avec les algorithmes des réseaux sociaux, la génération des années 90, on a des références communes à toute une génération. Et les années 90/2000 sont perçues comme des années de relative stabilité.
Bref, désolée pour ce gros aparté. Mais moi j’ai toujours du mal à me dire que je ne serais plus enfant, que cette période de ma vie et toutes ces choses que je faisais enfant sont finies. Mais apparemment, je ne suis pas seule ! Si tu es des années 90 et que tu ressens ça, on est pas seul. Mais si vous n’êtes pas des années 90 et que vous ressentez ça, dites le moi, c’est intéressant de savoir si c’est en fait quelque chose de généralisé.
Un mécanisme de protection face à un trauma
Pour en revenir à la peur de grandir, ça peut aussi s’expliquer par un trauma qui a eu lieu dans l’enfance.
Chez beaucoup de personnes souffrant de TCA, il existe des événements traumatiques ou douloureux (violences, harcèlement, humiliations, etc.). Et un trauma, ce ne sont pas les autres qui déterminent si ça a été un traumatisme pour vous. C’est vous, et votre cerveau. Si par exemple, c’est sur un événement qui s’est passé dans votre enfance, peut-être que votre cerveau d’adulte ne le voit pas comme un trauma. Mais pour un enfant, ça l’est. Et un trauma c’est parfois sur un ressenti, pas sur un événement réel. Je m’explique : si en réalité, vous n’avez jamais été agressé, mais que vous étiez dans un climat où l’agression était une menace constante, alors, même si l’agression n’a pas eu lieu mais que vous aviez constamment peur d’être agressé, c’est un trauma.
La maladie peut servir inconsciemment à geler le temps, à éviter la confrontation. Elle peut permettre de focaliser votre esprit sur la maladie plutôt que sur le traumatisme, elle peut vous permettre d’éviter de ressentir tous les désagréments causés par le traumatisme.
Je ferai peut-être un épisode de podcast sur les traumatismes et les TCA. Parce que je pense que c’est intéressant et que beaucoup voient les traumas comme des agressions sexuels, mais en réalité, il existe de nombreux événements qui peuvent être considérés comme un traumatisme pour votre cerveau et votre corps.
Une manière d’exister autrement
La peur de grandir, ça peut aussi s’expliquer symboliquement parce que certaines personnes n’ont pas appris à exister autrement qu’en étant « petites », parfaites, gentilles, discrètes. Grandir pourrait signifier :
- Prendre de la place, déranger, dire non, poser ses limites.Pour quelqu’un à qui on n’a pas permis ça, cela génère un conflit interne violent. Il est plus « facile » d’être malade que d’être soi. Encore une fois, c’est un processus inconscient. Je le précise car quand je dis “c’est plus facile”, en réalité, c’est à prendre avec des pincettes parce que ce n’est pas une question de volonté. C’est bien une réponse à une souffrance profonde.
Une réaction face aux injonctions sociétales
Dans notre société : Grandir, c’est associé à beaucoup de pression : réussir, être performant·e, séduisant·e, mince, indépendant·e…
Et je dis “dans notre société”, mais parfois, on a aussi grandi dans une famille où les adultes ne se montraient jamais vulnérables, et ont donné l’image d’un adulte fort, qui ne pleure pas, qui sait se débrouiller seul. Donc forcément, ça met une sacré pression aux enfants de la famille.
Dans ces contextes, le TCA peut devenir un repli, une tentative de dire « stop » à toutes ces attentes, tout en continuant à chercher une forme de maîtrise et de contrôle.
Une dynamique familiale inconsciente
Et justement, dans certaines familles, grandir est mal vu :
On valorise les enfants sages, on rejette les ados qui s’opposent. Dans ce climat, la maladie peut donc devenir un moyen inconscient de rester “le bon enfant”, celui ou celle qu’on protège encore. La maladie est une façon de ne pas prendre sa propre place.
Toutes ces explications possibles de la peur de grandir montrent que le TCA est un mécanisme de survie que le corps et le psychisme mettent en place… en attendant qu’il soit possible de vivre autrement, pour panser une blessure, un déséquilibre interne ou contextuel.
Ne pas grandir - Les fonctions affectives et identitaires du trouble
S’il y a une peur de grandir, c’est parce que lorsqu’on a un TCA (et pas que d’ailleurs), on voit souvent des avantages inconscients évidemment à ne pas grandir. Et parfois, le fait de prendre conscience de ces bénéfices secondaires, ça peut aider à voir la peur de grandir différemment.
Le TCA comme moyen de prolonger l’enfance
Quand on souffre d’un TCA, en particulier d’anorexie, il y a souvent ce désir inconscient de figer le temps en quelque sorte.
- Rester dans un corps lisse, sans formes, d’enfant
- Ne pas manger comme les adultes, avec appétit et plaisir.
- Se faire prendre en charge, surveiller, protéger, rester “fragile”
Ce sont des gestes qui miment l’enfance en quelque sorte. La maladie devient un moyen de refuser l’inéluctable : “Je ne veux pas devenir adulte. Je veux encore qu’on s’occupe de moi. Je ne suis pas prête à dire au revoir à l’enfance.”
Dis comme ça, ça peut un peu déranger à entendre quand on est malade. Parce que je pense que certains vont voir ça comme “tu le fais exprès” mais évidemment c’est un processus inconscient. Et ce n’est pas par plaisir ni envie que vous souhaitez prolonger l’enfance. Il y a souvent des peurs plus profondes derrières ce mécanisme.
Je sais que ce n’est pas un choix. Quand j’étais dans la maladie, si on m’avait dit ça, je pense que j’aurai dit que personnellement, ça ne me concerne pas. Mais avec le recul, les thérapies que j’ai fait, je peux dire qu’en effet, mon TCA a été une façon de prolonger l’enfance ou du moins de ne pas quitter totalement l’enfance car j’avais encore des choses dans mon enfance qui n’était pas réglée et qui ne me permettait pas de passer “officiellement” à l’âge adulte en quelque sorte.
Le TCA comme lien d’attachement détourné
Dans certaines relations parent-enfant, surtout quand le lien est très fort, voire fusionnel, le trouble alimentaire peut fonctionner comme une tentative inconsciente de maintenir le lien à tout prix.
- La maladie devient une façon de rester la petite fille ou le petit garçon fragile, vulnérable, dépendant, celle ou celui qu’on ne lâche pas, qu’on continue de protéger.
- Le fait d’être surveillée, soignée, crée un cadre où l’amour est exprimé même si c’est par la maladie. Parfois, dans certaines familles, on n’exprime pas l’amour, on ne la démontre pas… sauf dans la maladie. Ce lien peut être si central que grandir donne l’impression de trahir ou perdre ses parents, de s’en éloigner émotionnellement (notamment la mère)
Et je parle ici de la mère car c’est très très très souvent que je retrouve ce lien fusionnel (ou parfois à l’inverse conflictuel) entre la maman et la personne malade. J’ai d’ailleurs prévu de faire un épisode de podcast sur le lien entre TCA et lien fusionnel avec la maman (attention, ce n’est pas un épisode pour blâmer les mamans !)
Ce n’est pas une stratégie consciente, mais une dynamique affective, qui fait de la maladie une sorte de langage relationnel pour dire “Je suis encore là, petite, regarde-moi, aime-moi.”
Le TCA agit alors comme un frein à la séparation : rester dépendant·e, en difficulté, pour ne jamais vraiment quitter le lien. Autrement dit : la personne malade se dit “si je m’en sors, si je deviens autonome, que restera-t-il du lien avec mes parents / ma mère ? Est-ce qu’on m’aimera encore si je n’ai plus besoin d’aide ?”
Et au plus la maladie dure, au plus la personne malade a inconsciemment associé l’amour à sa maladie, et a très peur de guérir car guérir voudrait dire mettre en danger cet amour voire perdre ce lien avec sa mère ou ses parents.
D’ailleurs, si vous ressentez qu’il y a quelque chose à travailler du côté de votre relation à vos parents, je vous conseille de lire le livre “Vos parents ne sont plus vos parents”.
Le TCA comme refuge contre les responsabilités d’adulte
Echapper aux responsabilités
Assumer ses responsabilités, ça veut dire croire en soi, se donner le droit d’imposer ses choix, de décider, c’est accepter qu’on peut se tromper. Mais pour une personne qui doute profondément d’elle-même, comme une personne qui a des TCA, tout ça, c’est vertigineux.
Quand l’estime de soi est fragilisée, quand on ne se sent ni compétent·e, ni légitime, ni “prêt·e”, les responsabilités paraissent insurmontables. Elles réveillent la peur d’échouer, d’être jugé·e, de décevoir. Alors, le trouble alimentaire devient un refuge.
Assumer des responsabilités, c’est penser qu’on est capable, qu’on sait faire des choix, qu’on sait se débrouiller seule. Mais quand on a grandi sans avoir confiance en soi, sans avoir été encouragé·e à essayer, à rater, à apprendre… ces mots font peur. Être adulte, ça paraît trop difficile. Trop grand. Trop risqué. Trop dangereux.
Alors la maladie devient un abri.
Quand on est malade, parfois, on se dit inconsciemment qu’on ne peut pas vous en demander de trop. On reste dans une zone connue.
Tant qu’on est malade :
- On peut se retirer du monde sans que ce soit forcément perçu comme une fuite.
- On peut dire “je ne peux pas”, “je suis trop fatiguée”, “je suis pas en état”… et c’est vrai, les autres en ont en quelque sorte la preuve.
En fait, la maladie donne quelque part des excuses qui sont acceptées car la personne est malade pour ne pas avoir à se confronter au monde adulte, à ses exigences et à l’inconfort de l’inconnu. Evidemment, tout ça c’est inconscient.
Et face à ces peurs de ne pas savoir gérer ses responsabilités d’adulte, le trouble alimentaire devient un outil inconscient pour reprendre le contrôle :
- Si je ne sais pas comment bien vivre… je vais au moins bien “gérer” ce que je mange, mon corps, mon poids.
- Si tout est flou… au moins mes repas sont cadrés par mes rituels.
- Si j’ai peur de l’échec… je m’enferme dans un terrain connu, que je maîtrise : les repas, l’alimentation..
Je ne juge pas, parce que vraiment, mon TCA a été une façon d’échapper aux responsabilités d’adulte. Et d’ailleurs, je dis ça, c’est une piste. ça ne veut pas dire qu’un TCA est là pour échapper aux responsabilités d’adulte. C’est vraiment une piste de réfléxion.
Mais c'est un cercle vicieux...
La réalité, c’est que cette stratégique inconsciente du TCA comme un refuge, c’est en fait un abri qui finit par devenir une prison mentale.
Plus le trouble dure, plus il :
- Empêche les expériences concrètes qui nourissent la confiance en soi (essayer, rater, apprendre, progresser).
- Renforce l’idée qu’on ne sait rien faire, qu’on ne s’en sortira jamais, qu’on est “différent·e”.
- Éloigne de la réalité : on ne prend plus part aux décisions, aux projets, aux échanges du quotidien.
Et on se retrouve dans une boucle :
Je me crois incapable → j’évite → je ne progresse pas → je me sens encore plus incapable.
Ce cercle vicieux alimente le sentiment d’être nulle, l’isolement, et parfois même une forme de honte : “Tout le monde avance sauf moi. Je suis à la traîne. J’ai gâché ma vie.” Alors on se replie encore plus… et la spirale continue.
Une clé pour briser ce cercle vicieux : Apprendre à ne pas être parfaite
L’une des clés, c’est de travailler sur votre perfectionnisme. Car cette peur de grandir est dû en partie au fait que tu te mets une pression de dingue de “grandir parfaitement”. Guérir, s’éloigner de cette peur de grandir, c’est oser faire des choses imparfaitement.
Guérir ne veut pas dire “réussir à vivre parfaitement dans tous les domaines de ta vie”.
Ça veut dire accepter de commencer petit, de faire de son mieux, même si ce n’est pas parfait, même si ce n’est pas fluide. L’objectif, ce n’est pas d’être une adulte irréprochable. L’objectif, c’est d’être une adulte bienveillante avec soi-même, qui se parle avec douceur quand elle apprend. Et l’objectif, c’est surtout d’être un adulte épanoui.
Autres formes de peurs liées à la peur de grandir
Grandir, c’est perdre l’illusion de contrôle
Quand on est enfant, on croit que les adultes savent. Qu’ils ont les réponses. Qu’ils gèrent. Puis, en grandissant, on découvre une vérité vertigineuse : Personne ne sait vraiment ce qu’il fait. Adulte, on peut être trahi, perdre un travail, perdre un proche, échouer sans le vouloir, faire du mal alors qu’on avait une bonne intention…
Et pour une personne angoissée, hypersensible ou marquée par un traumatisme, cette incertitude est insupportable. Quand on réalise que même les adultes n’ont pas le contrôle, on se sent perdu et on cherche à contrôler ce qu’on peut.
Le TCA donne l’illusion que tout est maîtrisé.
Mais grandir, au contraire, c’est accepter de ne pas tout contrôler et ça, ça fait très peur.
Grandir, c’est devoir jouer un rôle social
Pour beaucoup, grandir, c’est devoir enfiler un costume. Et ça, c’est en partie dû à la société qui met une grosse pression, et ce très jeune, quand on te demande à l’école de choisir très tôt ton orientation. On attend de toi que tu te définisses : un métier, une fonction, une performance.
Quand on devient adulte, on attend de toi que tu « entres dans le moule ».
Un moule fait de cases bien définies :
- Avoir un CDI, un salaire stable, une carrière ascendante,
- Trouver un·e partenaire, emménager, acheter, avoir des enfants,
- Être productif·ve, organisé·e, sociable, poli·e, efficace, fiable…
Et face à ça, on peut ressentir une pression énorme.
Mais on va casser un mythe : la plupart des gens sont paumés. Même ceux qui ont des enfants, qui sont propriétaires… C’est que des costumes qu’on enfile ça, ça ne reflète pas la stabilité interne de la personne.
Pour certain, le trouble devient alors un refus de participer à la pièce. Une façon de dire : “Je ne joue pas à ce jeu-là.”
Souvent, on a l’impression que l’adulte doit cocher toutes les cases.
Mais les cases, c’est toi qui les définis. Il n’y a pas de ligne officielle à suivre.
Il n’y a pas un modèle d’adulte valable pour tous.
Grandir, ce n’est pas jouer un rôle qu’on t’a écrit à l’avance.
C’est choisir tes propres règles, tes propres rythmes, tes propres priorités.
Et c’est normal que ça fasse peur : parce que ça implique de dire non à certains scripts, parfois même de décevoir. Mais c’est dans cette liberté-là que tu te rencontres vraiment.
Grandir, c’est s’approprier un corps sexué
À l’adolescence, le corps change. Il devient visible, attirant, jugé.
Et cela peut réveiller énormément de peurs : la peur d’être regardé, d’être désiré. Pour certain·es, ces transformations sont insupportables.
Alors, le trouble devient un moyen de figer le corps dans un état prépubère :
- Pas de formes, pas de règles, pas de désir.
- Un corps “enfant”, protégé de la sexualisation, du regard, du contact.
Dans de nombreux cas, ce rejet du corps sexué est lié à une expérience de violence, d’intrusion ou de peur du désir des autres.
Grandir, c’est devenir autonome affectivement
Certains ont peur de grandir, car grandir, c’est devenir autonome affectivement, ça veut dire savoir se rassurer soi-même, ne plus attendre d’un autre qu’il comble le vide, ne plus tout attendre de ses parents.
Pour certain·es, grandir signifie :
- Ne plus être consolé·e,
- Ne plus être attendu·e,
- Ne plus être aimé·e de façon inconditionnelle.
Mais la réalité, c’est qu’être adulte ne veut pas dire qu’on doit tout porter seul·e. Même adulte, on peut trouver du soutien et du réconfort. On peut demander de l’aide. On peut partager ses vulnérabilités.
C’est important d’oser se confier à des proches, sans avoir peur d’être un poids, ni d’avoir peur de ce qu’ils vont penser. Quand on est sincère, transparent, quand on ose dire ce qui ne va pas, qu’on va pas bien, on ouvre souvent la porte à une humanité partagée. Souvent, les autres se reconnaissent et s’autorisent à se livrer aussi. Moi, c’est ce qui m’est arrivé. Quand j’ai accouché, j’ai été plongé dans une période très difficile, de profonde détresse. Et j’ai beaucoup communiqué (comme lorsque j’étais malade je communiquais beaucoup et c’était une force donc je vous la conseille même si je sais que c’est pas simple pour tout le monde). Mais pour reprendre l’exemple de mon post partum, j’ai pu échanger avec beaucoup de mamans qui m’ont dit avoir ressenti la même chose. Et ça m’a tellement rassuré de ne pas me sentir seule, “folle”.
Et si c’est trop difficile d’en parler à son entourage, il existe des psychologues et des thérapeutes prêts à vous écouter, sans jugement, avec bienveillance. Vous avez le droit de trouver une épaule, un espace sécurisant où déposer ce qui pèse trop lourd.
Grandir, c’est construire une identité, mais laquelle ?
Il y a aussi la question de trouver son identité. C’est assez centrale dans la guérison des TCA, car souvent on perd sa propre identité pour laisser place à celle de la maladie. Et la guérison, c’est retrouver sa propre identité. Mais tout comme grandir, c’est construire sa propre identité. ça prouve à quel point un TCA est lié à la peur de grandir.
Quand on est dans l’adolescence et même jusqu’à 20-24 ans je trouve, on est dans une période où l’on cherche son identité. Souvent on parle de l’adolescence vers 15 ans, mais personnellement je trouve que même à 20 ans, c’est pas encore stable tout ça dans notre tête, et c’est difficile de trouver qui on est.
Et quand on vit avec un trouble alimentaire depuis longtemps, le trouble a pris toute la place : Il définit les habitudes, les pensées, les émotions, le corps. Il donne une structure à ta vie.
La guérison suppose donc une construction identitaire. Ce processus fait peur, parce qu’il confronte à un vide. Quitter le trouble, c’est te jeter dans l’inconnu de toi-même. Et en même temps, c’est aussi une page blanche où tu as tout à écrire, c’est toi qui décide, et rien n’est gravé dans le marbre. Dis-toi que tu écris au crayon de bois, et que tu peux gommer pour réécrire ce que tu veux.
Mais pour revenir sur le côté “construire son identité” en grandissant, je trouve que quand on est enfant, on porte une étiquette.
La gentille fille. Le bon élève. Celle qui sourit. Le petit sensible. Le discret.
Et cette étiquette peut nous enfermer, nous définir parfois même nous rassurer. Mais un jour, on sort du cadre familial, de la maison, de l’école… Et l’étiquette qu’on a n’est pas défini partout, et c’est à nous de définir qui on est.
Et quand le trouble alimentaire entre en jeu, il vient souvent remplir ce vide d’identité. Il te donne une trajectoire. Des repères.
Quand j’étais malade, je pensais que l’anorexie m’aidait à cocher les bonnes cases.
À devenir cette “fille qui gère”, qui contrôle, qui brille. Mais en vérité, ce n’était pas moi. J’étais en train de suivre une voie qui ne me ressemblait pas. Je pensais que l’anorexie me permettait d’avoir une identité, d’avoir un pilier dans ma vie. Mais au final, en réalité, c’est avec elle que je me suis perdue.
Grandir, c’est oser déconstruire cette fausse identité, même si elle t’a tenu debout. ça fait peur. Mais c’est aussi le début de quelque chose. J’ai fait l’épisode de podcast 53 sur “Se reconnecter à la vraie vie pour guérir” qui peut vous donner quelques pistes intéressantes. Je sais que ça peut être frustrant car vous attendez peut être que je vous dise comment surmonter cette peur de grandir, comment faire. Mais la réalité, c’est que c’est un travail personnel, de chacun. Là je vous donne plein de pistes de réflexion pour semer des graines en vous. A la fin de l’épisode je vais essayer aussi de vous donner quelques pistes plus concrètes.
Pressions sociétales
Je voudrais faire un focus sur la pression sociétale, parce qu’elle joue un véritable rôle dans ta peur de grandir. Je vais notamment faire un focus sur la pression sociétale lorsqu’on est une femme. Sorry pour les hommes qui m’écoutent, mais comme c’est quelque chose qui me concerne et concerne 90% de ma communauté, je pense que c’est intéressant de faire ce focus.
On grandit dans une société. Une culture. Un monde qui envoie des signaux sur ce qu’est un adulte « réussi ».
Quand on est une femme, cette pression est d’autant plus forte je trouve. Après, je ne suis pas un homme donc je ne vis pas les choses comme un homme. Mais sans doute qu’il y a également de la pression pour les hommes.
Pour revenir aux femmes, même si les choses évoluent, beaucoup de normes restent encore très présentes :
- Être une femme adulte, c’est souvent être attendue sur tous les fronts :
avoir un métier stable mais pas trop prenant, s’occuper des enfants si on en a, organiser la maison, les repas, les papiers, rester féminine, fraîche, “présentable”. Et ça, depuis que je suis maman, c’est triste mais je le ressens d’autant plus ! - Être une femme adulte, c’est parfois devoir sacrifier ou repousser ses désirs profonds pour cocher des cases : la maternité, la stabilité, le “bon moment”, le “bon âge”.
Et non, je ne dis pas que c’est plus dur d’être une femme. Mais pas loin.
Je parle simplement de mon ressenti, de ce que je vis dans mon corps, dans mon rapport au monde.
Et je sais que je ne suis pas la seule.
On parle peu de ce que ça fait d’avoir peur de devenir cette “femme parfaite” que la société projette sur nous, alors qu’on sait au fond de soi qu’on ne pourra jamais répondre à toutes ces attentes à la fois. Mais beaucoup de femmes essaient quand même (même moi je l’avoue)… quitte à s’épuiser.
Dans ce contexte… le trouble alimentaire peut devenir un moyen de se retirer du jeu. De ne pas entrer dans cette course. Mais aussi, paradoxalement, un moyen d’essayer d’y entrer de force, en répondant à l’exigence du corps mince, de la fille parfaite, de celle qui contrôle tout.
Je serais curieuse de savoir ce que vous en pensez. N’hésitez pas à me dire 🙂
Peur de grandir : ce que j'aurai voulu qu'on me dise
Tu peux grandir… sans renier l’enfant en toi
La première chose c’est quelque chose d’important à garder en tête je trouve.
Parfois, on croit que grandir, c’est abandonner l’enfant qu’on a été. Mais non. Grandir, c’est pouvoir devenir l’adulte qu’on aurait eu besoin d’avoir à ses côtés. Moi, une phrase qui m’a beaucoup aidée, c’est :
« Deviens l’adulte que tu aurais eu besoin d’avoir à tes côtés enfant. »
On m’a envoyé un message qui montre une autre facette de cette peur de grandir. Cette personne me disait qu’elle n’a pas peur de devenir indépendante, mais qu’elle redoute plutôt de perdre l’étincelle de vie qu’elle associait à l’enfance. Dans son entourage, elle ne voit pas d’adultes vraiment épanouis. Pour elle, devenir adulte, c’est risquer de se plier à une vie routinière, sans spontanéité, sans grain de folie, où on reçoit moins de compassion.
Je trouve ça très important d’en parler, parce que grandir ne veut pas dire qu’on doit renoncer à cette part vivante et pétillante de nous. On peut être adulte et garder son âme d’enfant, continuer à rêver, à s’émerveiller et à demander du réconfort quand on en a besoin.
Il y a plein d’exemple d’adultes qui ont ce grain de folie sur les réseaux sociaux je trouve.
Tu n’as pas à être parfaite pour être adulte
L’adulte parfait que tu imagines n’existe pas. Personne ne maîtrise tout. Personne n’est solide tout le temps. Personne ne fait les bons choix en permanence. Grandir, ce n’est pas atteindre un idéal. C’est accepter d’apprendre en marchant, de faire des erreurs, de recommencer.
Et j’ai envie d’ajouter quelque chose d’essentiel que j’ai déjà dit précédemment, c’st que souvent, tu as peur d’être adulte alors qu’en réalité, je suis certaine que tu es plus adulte et plus responsable qu’énormément de gens qui sont beaucoup plus âgés et qui sont moins adultes que toi.
Tu peux rester protégée, même en grandissant
Tu crois peut-être que si tu avances, tu vas perdre la protection, la tendresse, l’attention. Mais la vérité, c’est que tu peux te construire un cocon intérieur.Tu peux apprendre à te sécuriser toi-même, à demander du soutien sans te rendre dépendante, à rester proche sans t’effacer.
Mais en plus de ça, être adulte ça ne veut pas dire que tu perds de la sécurité. Même les adultes ont du soutien autour d’eux. Et même si beaucoup perdent foie en l’humanité, moi je vois très souvent des gestes de bienveillance envers les autres. J’ai un exemple très récent en tête. Quand j’ai accouché, mon psychisme a été plongé dans une phrase d’hypervigilance où j’allais très mal. J’ai demandé de l’aide sur un groupe Facebook de Lyon et j’ai eu énormément de messages de mamans bienveillantes, des mamans qui m’envoyaient régulièrement des messages pour me demander des nouvelles, des mamans qui me proposaient de passer chez moi pour m’apporter du soutien.
Donc même en grandissant, même adulte tu auras du soutien autour de toi. À condition d’accepter cette aide.
Tu peux choisir quel genre d’adulte tu veux être
Il n’y a pas qu’un seul modèle d’adulte. Tu n’es pas obligée de devenir une adulte froide, pressée, performante. Tu n’es pas obligé de devenir l’adulte que sont tes parents. Tu n’es pas obligé de devenir l’adulte que tes proches attendent que tu sois. Tu peux être l’adulte que tu veux. Tu peux être une adulte douce, créative, hypersensible. Une adulte qui doute, qui pleure, qui aime très fort. Tu peux inventer ta propre manière d’être adulte, une manière qui te ressemble.
Grandir, ça prend du temps
Encore une fois, accorde-toi de la patience. C’est quelque chose d’essentiel dans la guérison. Accorde-le-toi aussi dans le processus d’accepter de grandir. Tu n’as pas à te précipiter. Tu n’as pas à cocher des cases.
Tu peux prendre ton temps, faire demi-tour, recommencer. Grandir, ce n’est pas un sprint. C’est un chemin. Un chemin avec des pauses. Des détours. Et parfois, de très belles surprises. Ce n’est pas une ligne d’arrivée, c’est un chemin fait de petits pas. Et c’est pas une ligne tout droite, c’est pas un but ultime à atteindre, c’est quelque chose qui évolue en permanence.
C’est parfois en étant loin de ses proches qu’on découvre ce qu’ils nous ont transmis
Parfois, on a besoin de s’éloigner de nos proches pour voler de nos propres ailes, pour grandir. C’est un choix que j’ai fait en changeant de département, en partant à plusieurs kilomètres. Et c’est pas pour autant que je suis moins proche. J’habite à Lyon, ma famille proche de Lille. Mais on se voit environ 1 fois tous les mois et demi. Et je les ai très souvent au téléphone, toutes les semaines. Mais le fait de partir loin, de quitter aussi l’environnement où j’ai été malade m’a aidé à voler de mes propres ailes.
Tu as peut-être peur de t’éloigner. De ta mère, de tes parents, de l’enfance.
Mais parfois, c’est en prenant un peu de distance qu’on découvre tout ce qu’on a reçu. Tu n’as pas besoin de rester tout près pour garder le lien.
Un exercice concret
J’ai peut être un exercice concret que j’avais fait à l’époque. Vous avez peut être déjà fait ce même principe par rapport à la maladie. En gros c’est de prendre une feuille (ou un carnet ou sur ton tel, bref) et de tracer deux colonnes.
- Colonne 1 : Les avantages à être adulte
Liste tout ce que tu aimes, ou pourrais aimer, dans le fait d’être adulte.
Même les toutes petites choses.
Par exemple :- Choisir mes horaires
- Avoir mon chez-moi
- Voyager où je veux
- Créer mes propres traditions
- Batir ma propre famille
- Colonne 2 : Ce qui te fait peur dans le fait d’être adulte
Liste honnêtement ce qui te bloque, te fait paniquer, te freine.
Par exemple :- La peur de ne pas savoir gérer l’argent
- La peur de faire des erreurs irréversibles
- Le regard des autres si je ne fais pas “comme il faut”
- L’idée de ne pas être à la hauteur
- La solitude
- La charge mentale
- La responsabilité de mes choix
Les avantages t’aider à avancer. Les peurs vont te montrer ce qui demande à être exploré, adouci, accompagné.
Petit texte sur "être adulte"
J’ai envie de finir par un petit texte que j’ai retrouvé que j’avais écrit vers la fin de ma guérison.
Être adulte, c’est juste… être humain.
Être adulte, c’est accepter que tes parents peuvent mourir un jour.
C’est accepter que la vie a une fin, et que cette fin peut arriver n’importe quand.
C’est découvrir que certaines personnes font du mal sans raison, et qu’on ne peut pas toujours les arrêter.
Être adulte, c’est parfois vivre des injustices, perdre quelqu’un, aimer sans être aimé·e, faire des erreurs, devoir les assumer.
C’est se rendre compte qu’on peut blesser même sans le vouloir.
C’est être traversé·e de nostalgie, réaliser qu’un temps est révolu, que certaines choses ne reviendront plus.
Mais être adulte, c’est aussi être libre.
Libre de choisir ce que tu veux vivre, où tu veux vivre, avec qui.
C’est créer ta maison, ton cocon, ta manière d’exister.
C’est rêver pour de vrai, et parfois voir ces rêves se réaliser.
C’est savoir que tu n’as pas la vie dont tu rêvais à 10 ans…
mais peut-être une vie que tu préfères aujourd’hui.
C’est apprendre que le temps est précieux.
Que les erreurs ne sont pas des échecs, mais des tremplins.
Que tu peux pleurer, douter, demander de l’aide, ne pas savoir et rester adulte quand même.
C’est découvrir qu’un adulte, c’est un humain.
Et qu’à n’importe quel âge, tu peux être vulnérable.
Et que c’est beau, aussi.
Être adulte, c’est clairement pas simple.
Mais même s’il y a des jours de pluie, des orages, des tempêtes… les jours de soleil existent.
Et comme on dit :
“Personne n’a dit que la vie serait facile. Ils ont juste dit que ça en valait la peine.”
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Merci Mathilde pour cette article !
Il bouscule, il fait un peu mal et il décontenance, pourtant au fond de moi je sais bien qu’il est vrai ! Rien, qu’aux larmes qui ont coulés sur les joues, je sais qu’il me fait écho…
Voilà, de nouvelles pistes à travailler, de nouvelles peurs à déconstruire et de nouveaux mondes à atteindre !
C’est long, fatiguant, dur, mais je ne doute pas que ca en vaille la peine !
Merci du fond du cœur ! Et c’est parti pour de nouveaux territoires de moi même à explorer ⛰️🌦️🌳
Vraiment merci pour cette analyse tellement vrai!Effectivement j’ai une fille qui souffre de tca mais ce n est juste que l’enveloppe…Et qui souffre ….
Bonjour Mathilde,
Je prends le temps de te répondre car tous tes articles sont incroyables ! Tu me / nous permets de bâtir solidement notre chemin de guérison, de trouver les pistes vers lesquelles nous engager pour déconstruire des croyances erronées et souvent ancrées en nous. Je suis également ton programme complet, à mon rythme, qui tu as su écrire avec le même engagement et recul qui à nous encore souffrant/e/s de croire en notre guérison mais surtout de nous y propulser.
J’ouvre 2 parenthèses :
Je suis plus âgée que toi et moi aussi, j’ai ressenti cette nostalgie des mes années d’enfance même si je les ai vécues dans les 80’s…c’est probablement lié à notre peur de grandir, comme si c’était mieux avant…il “suffit” d’accepter que le futur, c’est à nous de le construire et il peut être aussi bien et épanouissant que le passé.
Je ressens, comme toi, cette pression sociétale, sur la gente féminine. Nous sommes comme un couteau suisse qui devrait être inusable et qui a les réponses à tout : maman / travail / loisirs / organisation du foyer…
Dans tous les cas, l’ensemble de ton travail est d’une richesse et d’une profondeur dans les sens aussi bien émotionnel, que creusé de manière scientifique et concrète qui répond à notre besoin. Tu es comme une oreille attentive qui répond à nos doutes, tu nous souffles avec une grande douceur vers les possibles.
Je te remercie avec toute ma sincérité pour tout ce partage et le soutien que tu nous apportes.
Bien à toi.
Hélène.