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Concilier vacances d’été avec guérison de votre trouble alimentaire

Concilier vacances d’été avec guérison de votre trouble alimentaire

À partir des mois de Mai & Juin, lorsque les beaux jours reviennent, la plupart des gens sont pressés d’être en vacances d’été : ils attendent impatiemment les barbecues, les soirées au bord de la plage, les voyages prévus dans leur pays favoris, les rassemblements autour des apéros, les repas de famille… Toutes ces choses-là sont souvent très angoissantes pour les personnes avec un trouble alimentaire.

Je me souviens personnellement que lorsque j’approchais les mois d’été, j’étais partagée entre le sentiment de hâte d’être en vacances et de pouvoir me reposer ; et le sentiment d’angoisse de perdre tous mes repères et de me retrouver dans des situations où je perdrai totalement le contrôle. Je me sentais vraiment frustrée, et c’est peut-être un sentiment que vous partagez aussi d’ailleurs, parce que j’avais envie de voyager, mais en même temps je ne le pouvais pas parce que j’avais trop peur de toute la dimension alimentaire. 

Dans cet article, je vais vous expliquer les raisons pour lesquelles les vacances sont synonymes d’angoisse en guérison d’un trouble alimentaire. Mais surtout, je vous donnerai de nombreux conseils, certains dont vous pourrez mettre en place dès maintenant, pour faire en sorte que vous puissiez profiter au maximum de ces vacances et même en faire un tremplin positif dans votre guérison. 

Pourquoi les vacances d’été sont aussi redoutées pour les personnes souffrant de troubles alimentaires ?

Vous le savez, les troubles de la conduite alimentaire sont intrinsèquement liés au contrôle. Lorsqu’on souffre de TCA, on a facilement des routines très spécifiques, on vit dans une zone de confort : celle de sa maladie. C’est une zone rassurante où l’on a le sentiment de se sentir en sécurité. 

Les vacances d’été vont venir bousculer la routine implémentée, on sort totalement de sa zone de confort : il y a moins d’accès aux aliments familiers, plus de confrontation aux aliments fearfood, plus de visites imprévues de l’entourage, les horaires des repas varient et sont moins fixes, plus d’interaction sociale, etc. Certaines personnes, notamment les étudiants, ne vivent pas au domicile familial l’année et y retournent pour les vacances d’été. Même si pour certain cela représente un cocon, pour d’autres, la maison familial peut être un endroit toxique. 

Bref, le contexte des vacances, amènent des choses qui peuvent générer du stress, de l’anxiété et qui vont être des déclencheurs à des comportements néfastes.

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Autre symptôme des troubles alimentaires, c’est évidemment le rapport que l’on a avec son corps. C’est souvent très fréquent de voir des personnes souffrant d’anorexie, de boulimie, d’hyperphagie… se cacher derrière des vêtements amples pour ne pas que l’on voit les lignes de leur corps. Avec les grosses chaleurs de la saison estivale, la garde-robe change et expose davantage différentes parties du corps plus “intimes” : les bras, les cuisses, le ventre, les épaules…Cela incite les patients à multiplier les vérifications corporelles ou à se comparer aux morphologies des autres.

L’épreuve du maillot de bain au bord de la piscine ou à la plage peut aussi être un véritable défi. J’en profite d’ailleurs pour vous dire que vous n’êtes pas obligé de vous montrer en maillot de bain. Vous avez toujours le choix, vous ne devez jamais vous sentir obligé de quoi que ce soit. Vous pouvez mettre une petite robe légère de plage au-dessus pour vous couvrir si vous êtes plus à l’aise ainsi.

Même si c’est malheureusement présent toute l’année, les mois d’été sont souvent les moments où la diet culture se fait davantage entendre. On entend partout dans les publicités, sur les réseaux sociaux qu’il faut préparer son corps au Summer body. Bulshit ! Le Summer body, c’est clairement un concept marketing qui a été inventé pour vendre des produits, des solutions qui vous font croire que vous avez un problème. Et forcément, c’est en achetant leurs produits miracles ou en adoptant une routine drastique que votre problème sera résolu. Vraiment ça, ce n’est que des conneries ! À l’époque des premiers hommes, ils n’avaient pas tout ça et je suis sûre qu’ils ne se disaient pas qu’ils devaient faire un régime pour l’été. Juste, ils faisaient confiance à leur corps, ils écoutaient leurs besoins primaires. Autre exemple avec les animaux : on n’est pas des animaux, mais on a un instinct primaire comme eux. Vous pensez réellement qu’une biche en pleine course poursuite avec sa proie va s’arrêter net en se disant qu’elle ne doit pas chasser, même si elle a faim, parce que le mois prochain c’est le Summer Body ?! Non franchement je ne crois pas… 

Souvenez-vous que les gens qui font des commentaires sur le poids, la nourriture, leur apparence corporelle… C’est souvent des personnes qui ont elles-mêmes un propre problème avec ça. Donc c’est pas des personnes à prendre en exemple. Dites-vous que ça ne vous concerne pas, encore plus en tant que personne en guérison d’un trouble alimentaire.

En clair, les vacances peuvent vraiment être une période angoissante et même à l’origine d’une rechute. Je vous partage donc 7 conseils pour préparer et vivre au mieux vos vacances d’été :

J'aborde ce sujet dans cet épisode de mon podcast :

7 Conseils pour concilier vacances d’été avec guérison de votre trouble alimentaire

Je vais vous donner quelques conseils qui ne vont pas forcément plaire à la petite voix de votre TCA. Je pense que c’est important d’en avoir conscience. Et c’est normal, car ça va venir mettre en danger votre trouble alimentaire, la petite voix n’aime pas ça, mais en réalité, c’est bon signe pour votre guérison. Donc il se peut qu’il y ait des conseils que je vous donne où vous vous dites “Non mais elle n’est pas bien celle-là !”. Je le sais parce que lorsque j’étais malade, les thérapeutes avec qui je travaillais me donnais des conseils et dans ma tête je me disais qu’ils étaient vraiment malades de dire des choses pareil. À vrai dire, c’était moi qui étais malade…

Petits disclaimers avant de vous énumérer les conseils :

Ces conseils ne s’appliquent pas forcément à tout le monde et surtout, cela dépend d’où vous en êtes dans votre guérison. Par exemple, le fait de partir dans un nouvel endroit, d’être face à de nombreux défis peut être contre productif parfois. Je me souviens qu’en 2017, je préparais un voyage pour partir au Portugal. Je voulais y aller avec ma mère, mon frère et ma belle-sœur. Et je sentais bien qu’ils étaient réticents à ce voyage avec moi. Et un mois après leur avoir parlé de cette envie de voyage, j’étais en réanimation. Donc en fait je ne me rendais pas compte que j’étais dans un stade très grave de ma maladie et que je n’aurais pas été capable de partir en voyage. Donc, je pense que le mieux est de parler de votre envie de partir en vacances à votre équipe de soignant, d’exprimer vos projets de vacances s’ils vous emmènent dans un endroit inhabituel à votre quotidien actuel. Ce sont eux qui vous suivent, qui vous connaissent bien, donc ils seront plus à même de savoir si vos projets sont en adéquation avec votre chemin de guérison. Et si vous n’avez pas de thérapeute qui vous accompagne, simplement en parler à vos proches aussi. En gardant en tête que ce qu’ils vous diront vous irritera peut-être puisque ça déplaira à la maladie. Mais du coup, essayez d’écouter leur conseil avec beaucoup de recul.

Toujours dans le cas où vous prévoyez de partir en voyage, évitez également de partir seul. Déjà parce que s’il vous arrive quoi que ce soit, c’est mieux que vous soyez accompagné. Mais aussi, puisque parfois, lorsqu’on souffre d’un TCA, on a tendance à se renfermer dans des comportements toxiques. On reste aussi avec ses ruminations qui tournent en boucle dans sa tête. De ce fait, c’est vraiment mieux si vous pouvez partir avec une personne qui est au courant de votre maladie, et qui peut être un véritable support tout au long de votre séjour. 

1. Associez l’été à quelque chose de positif

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Premier conseil que vous pouvez appliquer avant de partir en vacances, donc dès maintenant : 

Au lieu de voir les vacances d’été comme une période où vous ne pourrez pas avoir 100 % de contrôle sur votre TCA, essayez de l’associer à quelque chose de positif. Faites une liste des éléments positifs relatifs à l’été. Par exemple : le ciel bleu, marcher à pied nu dans l’herbe, voir de jolis papillons voler, entendre les oiseaux chanter, l’eau claire de la mer, le sable chaud, l’odeur de la pluie sur le bitume, les paysages fleuris… Cela peut être également des souvenirs d’enfance. Lorsque vous angoissez à l’idée d’approcher les vacances d’été, focaliser votre attention sur cette liste positive. 

Vous pouvez aussi vous fixer un objectif à accomplir durant vos vacances. Cela vous permettra de vous focaliser sur cet objectif plutôt que sur les pensées de votre trouble alimentaire. Attention, il ne faut pas que cet objectif ait un rapport avec l’alimentation, le sport ou votre TCA. Je vous donne des idées d’objectifs : 

 

  • Faire de la méditation chaque jour
  • Finir 1 livre
  • Écrire dans son journal chaque jour
  • Reprendre contact avec des amis
  • Faire un livre photo 
  • Se mettre à la peinture, à la couture

Si cela peut vous aider, demandez-vous ce que vous souhaitez retenir de vos vacances ? Le souvenir d’un objectif sain que vous aurez réussi à atteindre, d’un accomplissement que vous aurez réalisé ? Ou de vos ruminations autour des repas, des 10 000 km que vous aurez parcouru à vous épuiser pour compenser vos repas ?

2. Attention à ce que vous emportez dans votre valise

Si vous partez dans un lieu différent de chez vous, quand vous faites vos valises, ne prenez pas d’éléments qui sont déclencheurs à des comportements néfastes. Je vous donne quelques exemples : montre connectée, balance de cuisine, balance pèse-personne, ruban à mesurer, vêtements de sport si vous êtes dans le cas où vous devez diminuer l’hyperactivité, etc. Cela vous permettra d’éviter toute tentation sur votre lieu de vacances. Les vacances sont idéales pour se sevrer d’habitudes toxiques de votre TCA.

À la place, vous pouvez emmener des activités pour des temps calmes : carnets de note, des livres, des cahiers de mandala, des feutres, etc. 

3. Réduisez au maximum toute source de stress

Lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire, on a déjà une tendance à être généralement plus anxieux. Mais lorsqu’un événement imprévu vient rajouter du stress, on a tendance à vouloir se rassurer en contrôlant (c’est d’ailleurs une fausse bonne idée du trouble alimentaire). Ainsi, vous allez tenter de mettre en place des stratégies compensatoires : restriction, hyperactivité, comptage des calories, etc.

# Planifier dans la mesure du raisonnable

Pour éviter de vous faire surprendre par des stress annexes, je vous conseille de planifier (dans la mesure du raisonnable, sans chercher à tout contrôler) ce que vous pouvez. Par exemple, réservez votre hébergement en amont, regardez si vous avez un magasin à proximité où vous pourrez faire vos courses, regardez ce que propose le restaurant de l’hôtel, aller suffisamment en avance à l’aéroport… L’idée est de supprimer toute source de stress supplémentaire à votre trouble alimentaire. 

# Gardez un rythme

Lorsqu’on est hospitalisé ou en général dans le traitement des TCA, on préconise souvent, voire on instaure avec le patient, un cadre avec des heures régulières. Ce n’est pas par hasard. C’est pour vous permettre de mettre de la stabilité dans votre traitement et éviter les perturbations qui pourraient altérer à votre guérison. Tentez donc dans la mesure du possible de manger à heures régulières et de vous lever également pas trop tard. En vacances, on a tendance à vouloir faire des grasses matinées. Se reposer, c’est bien et c’est même recommandé ! Mais si vous vous levez tard, vous avez tendance à sauter un repas : le petit-déjeuner. Et d’ailleurs c’est un mensonge de votre TCA : “Je vais me lever tard pour sauter un repas”. Non, vous devez garder votre plan alimentaire, c’est vraiment important car lorsque les vacances seront terminées, ce sera plus difficile pour vous de revenir sur un rythme “normal”. Vous allez ainsi replonger dans la restriction

Dans la continuité de tenir son plan alimentaire, ne sautez pas de repas. Même si vous voyez les autres faire : ne vous comparez pas aux autres, car eux ne souffrent pas de TCA. Vous, vous êtes en guérison d’un trouble alimentaire et vos repas font partis de votre traitement. Un diabétique ne va pas diminuer ses piqures d’insulines ou ses médicaments sous prétexte qu’il est en vacances, ce serait trop dangereux pour sa santé. Vous, c’est la même chose. 

# Instaurer vous une routine, mais qui soit flexible

Je rejoins le point précédent, une routine vous aidera à garder un rythme. Le fait de s’instaurer une routine vous permettra de garder un socle de sécurité, qui évitera de perturber votre guérison. Mais attention, qui dit routine ne dit pas TOC du TCA. Votre routine ne doit pas être axée qu’autour de vos repas, et elle ne doit même pas contenir vos périodes d’hyperactivité. Je parle ici d’une routine saine, positive pour votre guérison. Je vous donne quelques exemples : 

  • Pratiquer la gratitude : noter chaque jour 3 choses positives de votre journée.
  • Répéter une liste de mantras positifs 
  • Pratiquer des exercices de relaxations.
  • Lire un livre
  • Colorier un mandala

Mais cette routine doit être flexible. Ce que je veux dire par là, c’est que la vie est parsemée d’imprévus. Il faut vous préparer à avoir des imprévus pendant vos vacances, c’est inévitable. Il faut se conditionner au fait que vous ne pourrez pas toujours appliquer votre routine et ce n’est pas grave. C’est souvent dans les moments inattendus de la vie qu’arrive les plus belles choses. 

Pour vous préparer à ces imprévus, vous pouvez écrire la liste de mantras positifs à vous répéter sur un papier que vous pourrez emmener et relire en cas de période de stress. Vous pouvez également pratiquer des exercices de relaxation qui vous permettent de vous re-focaliser sur le présent pour dé-focaliser votre attention de ce qui vous stress.

Vous pouvez retrouver ces méthodes de relaxation, ces mantras positifs et d’autres outils utiles dans votre kit de guérison :

4. Conseils autour des repas en période de vacances

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Durant les vacances, on est plus facilement confronté à de nombreux aliments qui nous font à la fois envie mais aussi très peur. Par exemple : les glaces, les chips, les sandwichs, des desserts spécifiques, etc. 

Ce que vous pouvez faire, et ce, dès maintenant, c’est de travailler ces aliments avec votre thérapeute. Ainsi, vous vous confrontez aux peurs que génèrent cet aliment en amont, dans un environnement sécuritaire que vous connaissez. De ce fait, lorsque vous serez en vacances, vous aurez moins de peur et vous pourrez plus facilement consommer cet aliment sans vous restreindre en amont ou en aval, ou sans le compenser autrement.

Ensuite, si vous allez être amené à prendre votre repas dans un environnement autre que chez vous, je vous conseille de l’anticiper comme je vous ai parlé dans mon article sur la gestion des repas au restaurant. Vous pouvez donc regarder le menu en avance si c’est un restaurant ou voir avec la personne qui organise le repas ce qu’elle prévoit de faire. Cela vous permettra de vous préparer psychologiquement.

Si le repas vous semble trop difficile et que vous savez que soit vous ne mangerez pas, soit cela entraînera chez vous des comportements compensatoires, emmenez votre propre repas.

Et n’ayez pas peur du regard des autres. Vous n’êtes pas obligé de raconter votre vie, vous pouvez dire que vous avez un traitement médical qui vous amène à ramener votre gamelle. 

Enfin, je vous conseille également d’avoir sur vous des collations que vous pouvez facilement emmener et qui sont des aliments qui vous rassurent. Cela vous permettra d’avoir toujours un plan B dans votre sac. Par exemple, si vous êtes invité dans un endroit où le défi vous parait trop compliqué à surmonter, où qu’aucun aliment ne vous convient, il est préférable de manger votre collation plutôt que de sauter un repas. 

Je voulais rappeler une chose : Ayez conscience aussi que pendant les vacances, la plupart des gens ont tendance à se faire davantage plaisir. Ne culpabilisez pas si vous prenez souvent des glaces, des chips… C’est complètement sain pour la santé mentale de manger par gourmandise, pare que ça vous fait plaisir. Et ne vous dites pas que vous devrez compenser lorsque vous serez rentrés chez vous : NON ! Votre corps se régule lui-même, vous pouvez lui faire confiance. Dites-vous bien que vous devez apporter beaucoup d’énergie à votre corps pour le réparer. Et rappelez-vous bien que votre ration, c’est pas un maximum à atteindre, mais bien un MINIMUM. En tant que personne en guérison d’un TCA, vous avez des besoins nettement supérieurs à une personne en bonne santé. 

Pour finir l’aspect alimentaire, quelque chose que j’ai souvent fait, et qui est davantage courant lorsqu’on est en contexte de vacances : c’est d’appliquer le “tout ou rien”. Si par exemple j’avais foiré un repas, alors je me disais “foutu pour foutu” et du coup chacun de mes autres repas étaient une compulsion. Ce qui fait que le lendemain je repartais dans l’extrême opposé, et j’étais embarquée dans le circuit infernal de la restriction/compulsion. Soyez bienveillant avec vous-même. Comme je disais précédemment, dans un contexte de guérison, on a généralement une structure solide. Cette structure est perturbée en vacances donc c’est complètement normal qu’il y ait des loupés. Et en réalité, ce ne sont pas des erreurs. Ça fait partie du chemin de la guérison. La guérison n’est pas linéaire, elle n’est pas parfaite. Donc si vous avez le sentiment qu’un repas est raté, dites-vous bien que ce n’est qu’un repas. Qu’est-ce que c’est un repas dans votre vie ? N’appliquez pas le “foutu pour foutu” et reprenez votre plan alimentaire classique au repas suivant.

5. Attention à l’activité physique

Comme le temps le permet, les activités de plein air ont tendance à augmenter votre activité physique : vélo, balade à pied, canoë, jeux sur la plage… Les personnes n’ayant pas de TCA vont intuitivement adapter leur apport énergétique à la hausse. Là où les personnes souffrant de trouble alimentaire vont avoir tendance à se limiter à leur ration habituelle. Faites vraiment attention à votre dépense énergétique. N’oubliez pas que vous êtes en phase de guérison, vous avez besoin de repos. Même si vous ne pensez pas être en sous-poids, vous êtes tout de même malade et votre mental est en souffrance, il a aussi besoin de repos.

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N’hésitez pas à le rappeler également à vos proches qui veulent faire plein d’activité. Ils ne se rendent pas forcément compte car la petite voix dans votre tête va avoir tendance à leur montrer que vous êtes plein d’énergie, prêt à constamment bouger. Donc c’est pas simple pour eux de faire la part des choses. N’hésitez pas à leur dire de limiter ces activités physiques. 

Prévoyez-vous des temps calmes, où vous êtes assis. Je sais que ce n’est pas simple d’être assis lorsqu’on souffre d’hyperactivité. C’est pour cela que je vous conseillais de prendre des cahiers, des livres, des carnets de dessins, etc. dans votre valise. 

6. Communiquer avec les personnes avec qui vous partez en vacances

La communication est super importante, dans tous les aspects de la vie. Mais c’est d’autant plus vraie pour maximiser votre guérison des troubles alimentaires. Communiquez avec ceux qui vous entourent pour éviter qu’ils ne fassent des choses nuisant à votre guérison, et même pour qu’au contraire, ils vous épaulent dans cette épreuve.

Expliquez par exemple à vos proches que vous avez besoin de savoir le programme un minimum à l’avance. Pour prendre exemple sur ma vie personnelle, mon copain savait que pendant un temps, il devait me prévenir 1 semaine à l’avance pour m’inviter au restaurant. Ensuite, c’était 3 jours à l’avance, jusqu’à ce que ça puisse s’organiser le jour-même sans stress. 

Communiquez sur ce que vous avez besoin, sur ce que vous ressentez. Parfois, les proches pensent vous aider mais ils n’ont pas conscience des conséquences de leur mot parce que les troubles alimentaires sont des maladies complexes. Aidez-les à vous comprendre. Certains commentaires, comportements de vos proches peuvent être des vrais déclencheurs à des actions nocives pour vous. Essayez de les lister pour leur noter afin qu’ils puissent faire attention de ne pas le répéter. 

Vous avez le droit aussi de dire non, de mettre des limites. Par exemple, si un repas de famille vous met mal à l’aise, vous avez le droit de limiter votre temps de présence. Vous avez complètement le droit aussi de refuser d’héberger des gens si c’est trop stressant pour vous. Même chose pour le fait de cuisiner et d’accueillir du monde pour un repas chez vous, vous pouvez refuser. Pensez à vous ! N’oubliez pas que vous avez toujours le choix.

7. Attention à la nocivité des réseaux sociaux

Pendant les vacances, on a plus de temps. Et parfois, on se perd à scroller des heures et des heures sur Instagram ou Tiktok. Le problème c’est que sur les réseaux sociaux, on peut voir pas mal de photos et plus généralement d’idées qui vont être des déclencheurs à des comportements nocifs pour votre TCA. Même moi qui n’aie plus de trouble alimentaire, trop d’Instagram me met dans un mauvais mood, ça devient oppressant au bout d’un certain temps. Je vous recommande donc de vous mettre une limite de temps journalier ou une certaine plage horaire où vous vous autorisez à aller sur Instagram. C’est parfois difficile de prendre du recul quand on est seul derrière son écran mais n’oubliez pas que sur les réseaux sociaux, justement on ne sait pas ce qui se passe derrière l’écran. Les gens vous montrent bien ce qu’ils veulent que vous voyiez de leur vie… Souvent c’est idyllique. Mais ce n’est pas la vraie vie. 

Je terminerai cet article en vous soulignant l’importance d’être bienveillant avec vous-même. Les vacances sont parfois une période difficile à traverser dans la guérison et vous n’avez pas à vous juger si vous ressentez cela. C’est complètement normal. Vous êtes en lutte contre une maladie difficile et vous pouvez être fier de vous parce que vous vous battez. 

N’ayez pas peur également de demander de l’aide. J’en profite d’ailleurs pour vous encourager à maintenir un suivi régulier avec votre équipe médicale si vous le pouvez. D’autant plus que les consultations en visio se sont démocratisées avec la covid19. Donc n’hésitez pas à demander de l’aide à vos thérapeutes, même par email pour demander une consultation d’urgence si vous en avez besoin.

Enfin, je voulais vous parler d’une anecdote qui s’est passée en vacances. C’était en 2016, ça faisait 1 an que j’étais malade et je m’étais inscrite plusieurs mois en amont aux JMJ (Journées mondiales de la jeunesse). La veille du départ, j’ai pris conscience que j’allais être confronté à des repas que je ne pourrais pas préparer et que je n’avais pas d’autres options. J’étais dans tous mes états, j’avais le sentiment que j’allais en mourir tellement ça me paraissait insurmontable. Et finalement, une fois sur place, j’ai eu comme un lâcher-prise libérateur. Je pense qu’en fait la maladie était tellement en dehors de sa zone de confort que j’ai fait 1000 pas en avant : j’ai réussi à manger de nombreux aliments qui me faisaient extrêmement peur et à profiter des moments magiques que ce voyage avait à m’apporter. Tout cela pour vous dire que les vacances peuvent également être un tremplin pour votre guérison. Malheureusement, j’étais dans une sorte de déni avant de partir donc je n’avais absolument pas préparé ses vacances avec tous les conseils que je viens de vous donner. Et je n’étais pas encore suivi par une équipe médicale donc à mon retour, j’ai très vite repris tous les comportements toxiques de mon trouble alimentaire. D’où l’importance d’être accompagné et de mettre en place différentes actions favorables à votre guérison, comme je vous en donne dans le kit de guérison disponible sur les ressources de mon site internet.

Prenez soin de vous et passez de très bonnes vacances ☀️

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