Ne pas rester bloqué dans la quasi-guérison des TCA

Dans cet article, je voudrais te parler de la quasi-guérison des troubles alimentaires.
Je sais pas si tu en as déjà entendu parler ? Je me trompe peut-être, mais j’ai la sensation qu’on n’en parle pas forcément assez, du moins pas en profondeur.
Enfin, moi : je ne savais pas ce que c’était réellement. Et je suis restée assez longtemps dans cette quasi-guérison. Et je pense que si j’avais lu avant ce que je vais te dire ici, j’y serai restée moins longtemps.
Qu’est-ce que c’est la quasi-guérison ?
Certaines personnes considèrent que c’est une période qui arrive à mi-chemin de la guérison. Sous-entendu, après la quasi-guérison, il reste encore la moitié du chemin à parcourir pour en sortir totalement.
Je pense que ça dĂ©pend un peu de chaque personne, de chaque histoire. Je le dis souvent, chaque chemin de guĂ©rison est diffĂ©rent. Et me concernant, j’estime quand mĂŞme que tout le parcours que j’ai fait avant la quasi-guĂ©rison Ă©tait tellement difficile et douloureux, que pour moi : la quasi-guĂ©rison, c’est une Ă©tape qui arrive en fin de chemin. Et je ne parle pas vraiment en termes de temps, mais plutĂ´t en termes d’effort de guĂ©rison. Mais encore une fois, c’est propre Ă MON EXPÉRIENCE.Â
Pour autant, ça reste une Ă©tape difficile de la guĂ©rison dont on parle peu. Et finalement, plein de personnes sont bloquĂ©es dedans sans mĂŞme en avoir conscience.Â
Je vais expliquer plus en dĂ©tail après ce que c’est concrètement pour que tu saches si tu es justement bloquĂ©e dedans.Â
Mais avant ça, je voulais quand mĂŞme prĂ©ciser quelque chose. Pour moi, c’est inĂ©vitable de passer par une phase de quasi-guĂ©rison. Le problème, en rĂ©alitĂ© c’est surtout d’y rester longtemps. Je m’explique : Souvent, quand on est Ă fond dans son chemin de guĂ©rison, on part d’un stade oĂą on est Ă©puisĂ© Ă©motionnellement, oĂą on s’est peut-ĂŞtre coupĂ© de sa vie sociale, oĂą on se sent seule, oĂą on a des comportements que l’on dĂ©teste. Et avec la guĂ©rison, tous ces symptĂ´mes diminuent largement. On retrouve une vie sociale, on retrouve de la force, de l’énergie. On a moins de dĂ©sagrĂ©ment. On sent que ça y est, on retrouve de la flexibilitĂ©, de la vie. Et donc quand on ressent ça. On a envie de faire une pause, de s’accorder un peu de rĂ©pit, de profiter de ces petits plaisirs qu’on n’avait plus depuis des annĂ©es ! Et c’est … normal ! Mais sauf qu’on ne se rend pas compte que parfois, on entre dans une prison dorĂ©e. On est comme libre dans une cage. Parce qu’il reste des choses Ă travailler pour rĂ©ellement atteindre la guĂ©rison.
Pourquoi la quasi-guérison te maintient bloqué ? Et pourquoi la quasi-guérison peut même être dangereuse si tu n'en as pas conscience ?
En quasi-guérison, souvent, tu as déjà bien avancé dans ton chemin de guérison. Donc, si tu avais perdu du poids, peut-être que tu as déjà retrouvé le poids perdu, ou presque. Peut-être que tu as largement diminué ton hyperactivité. Peut-être que tu as beaucoup moins de peurs alimentaires, et que même tu remanges beaucoup plus de choses qu’avant. Peut-être même que tu es plus facilement capable de nouer des liens avec des proches parce que les obstacles liés aux repas sont moins présents.
Donc, d’un point de vue extĂ©rieur, tu peux sembler aller vraiment mieux. Et d’ailleurs, tes proches te bombardent peut-ĂŞtre de commentaires bienveillants te disant « Ohhh t’as l’air vraiment mieux », « tu sembles enfin guĂ©rie », etc. Donc le truc, c’est que c’est une pĂ©riode oĂą tu peux facilement tromper tout le monde, leur faire croire que tu vas rĂ©ellement mieux. Et je dirais mĂŞme que c’est une pĂ©riode oĂą tu peux toi-mĂŞme ĂŞtre persuadĂ©e que tu es guĂ©rie. Et ce n’est pas que tu te voiles la face consciemment, c’est que vraiment, tu en es persuadĂ©e. Je le prĂ©cise parce que moi, c’est ce qui m’est arrivĂ© : je me pensais guĂ©rie, mais je ne l’étais pas.Â
Mais comment ça se fait ? Bah, toujours à cause du même problème.
Le problème, c’est que mĂŞme quand on est la personne concernĂ©e par la maladie mentale, on se soumet aux idĂ©es communes disant que les maladies mentales sont rĂ©elles si elles sont visibles. Pourtant c’est bien des maladies MENTALES.
Donc le danger de la quasi-guérison, c’est que les autres et peut-être même toi, tu peux croire que tu es guérie si tu te bases sur tes symptômes en apparence visible. Mais pourtant, tu es toujours en lutte mentalement contre les mécanismes du trouble alimentaire. Donc, tu te confrontes à ce sentiment d’illégitimité où tu vas te renfermer dans cette quasi-guérison. Tu vas l’accepter, sans chercher à en sortir.
Pourtant, tu n’es toujours pas libre. Tu ne vis toujours pas pleinement ta vie. Car tu as toujours ces pensĂ©es parasites, cette culpabilitĂ©. MĂŞme si c’est beaucoup moins prĂ©sent qu’avant, c’est toujours lĂ . C’est comme si tu vivais, mais Ă moitiĂ©. Tu es dans une quasi-vie.Â
Et le problème, c’est que si les mécanismes du trouble alimentaire restent là , même de façon minime… Et bien il y a un GROS RISQUE de rechute. C’est-à -dire qu’il y a un risque qu’un jour, ces mécanismes reprennent de plus en plus de place, que la culpabilité soit de plus en plus présente et qu’à nouveau, tes choix soient dictés par le TCA.
Parce que le problème, c’est qu’en quasi-guérison, comme les symptômes sont moins omniprésents, qu’ils sont plus sournois, plus discrets… Et bien, tu t’habitues presque à ça. Tu as presque organisé ta vie autour de ça. Et ta guérison totale, elle ne fait plus partie de tes priorités. Tu te dis que finalement, tu pourras vivre comme ça toute ta vie. Une fois de plus, je le sais, parce que j’ai fait pareil. Je parlerai de mon expérience juste après 🙂
Mais c’est souvent quand on ne s’y attend pas, quand on tourne le dos, que ça refait surface. Souvent, c’est quand tu as un stress qui est plus prononcé qu’à un autre moment : ça peut être une rupture, un décès, la naissance d’un enfant, la perte d’un emploi ou au contraire un nouveau boulot…
En fait, si les mécanismes du trouble alimentaire ne sont pas totalement éradiqués… Et bien, tu prends le risque de retomber à un stade bien plus grave, sans t’en rendre compte, et plus rapidement.
Bon, mon but c’est absolument pas de te faire peur. C’est vraiment de sensibiliser. Et c’est bienveillant : parce que je pense que des personnes restent dans cette quasi-guérison, sans s’en rendre compte et que c’est dommage du coup parce qu’elles se privent d’une vie qu’elle pourrait vivre pleinement. Et en plus, elles prennent le risque de rechuter. Je ne dis pas que c’est automatique, mais c’est un risque.
Donc pour rĂ©sumer, pourquoi on reste bloquĂ© dans la quasi-guĂ©rison : Ă cause du sentiment de solitude vis-Ă -vis des autres qui te pense guĂ©ri, donc sentiment d’illĂ©gitimitĂ© qui fait que tu t’isoles, tu restes seule. Et comme les symptĂ´mes sont moins handicapants, alors, tu peux plus facilement cohabiter avec.Â
Une autre raison pour laquelle je pense que beaucoup de personnes restent bloquĂ©es en quasi-guĂ©rison, c’est propre Ă moi : mais je pense que c’est parce que pour beaucoup de personnes, la quasi-guĂ©rison = la guĂ©rison totale. Je veux dire, on entend souvent dire que, des maladies comme les TCA, tu les gardes toute ta vie en fond.Â
Mais alors, c'est quoi la vraie guérison des TCA ? (selon moi)
Je ne peux pas parler de quasi-guérison, sans parler de ce qu’est la vraie guérison d’un trouble alimentaire. Alors c’est quoi guérir complètement d’un trouble alimentaire ?
C’est une question compliquée.
J’ai déjà observé plusieurs réponses à ce sujet. Et je ne partage pas forcément les avis que j’ai vus, mais pour autant, je les respecte. Parce que comme je dis, chaque histoire, chaque guérison est différente et propre à la personne qui en a souffert.
Donc Ă la question : c’est quoi guĂ©rir totalement ? Je vais y rĂ©pondre selon MON point de vue, mais aussi selon MON histoire, MON contexte, etc.Â
Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a pas UNE SEULE bonne réponse à cette question.

Est-ce que la guérison totale des troubles alimentaires est possible ?
Selon moi, OUI.
Je vois parfois des contenus qui disent qu’il faut faire attention Ă ne pas envoyer du rĂŞve sur la guĂ©rison. Et j’espère que ce n’est pas ce que vous ressentez en m’écoutant, en me lisant. Parce que vraiment, non, la guĂ©rison, ce n’est pas simple. Le chemin est long, douloureux. Il n’est clairement pas linĂ©aire. Et il demande beaucoup de temps, de travailler sur de nombreux aspects. Donc ce que je veux dire, c’est que tu n’arrives pas Ă la guĂ©rison totale de ton trouble alimentaire du jour au lendemain. Clairement pas, et ça prend du temps. Mais ça vaut vraiment le coup, 1000x le coup.Â
Tu sais, d’avoir été malade, souvent, je fais la comparaison entre maintenant et avant, quand j’étais malade.
L’autre fois, je marchais près des quais à Lyon, je me baladais. Avant, quand j’étais malade et encore dans la quasi-guérison. J’aurais été en train de compter mes pas, de me dire qu’il fallait que je continue pour pouvoir griller le max de calories. J’aurais aussi pensé à ce repas où une copine m’avait invité et qu’il fallait que je trouve une excuse pour ne pas y aller. J’aurais pensé à ma gamelle du lendemain que je devais préparer, au nombre de calories dans ce repas. J’aurai pensé à ce weekend où mes beaux-parents allaient venir et qu’il fallait que je fasse à manger sans qu’ils prennent conscience d’à quel point ça me stressait, de comment j’allais le compenser, etc.
Aujourd’hui, quand je me balade près des quais à Lyon. Donc là on est au printemps quand j’écris cet article. Déjà , mon pas est calme, posé. Je profite d’observer la nature, je regarde les chiens qui profitent de la balade autour de moi. Je regarde le beau ciel bleu, le paysage. Et juste, je kiffe. Je pense même au fait qu’il fait tellement beau que je pourrais aller manger au resto en terrasse avec mon copain le soir. Ou que je pourrais proposer à une copine un picnic sur les quais.
Mais ma vie n’a clairement RIEN AVOIR. Et j’aime à 1 milliard de % plus ma vie aujourd’hui que quand j’étais malade ou en quasi-guérison (où j’étais toujours malade d’ailleurs, je ne devrais pas faire la distinction).
Signes d'une guérison totale :
Donc, je m’éloigne, mais pour moi OUI, la guérison totale existe. Et ça ressemble à quoi ?
- La nourriture, c’est « que de la nourriture » : dans le sens où c’est plus une source de stress.
- Tu n’as plus de symptômes physiques (digestion, maux de tête, de sommeil, de concentration…. Liés à la nutrition)
- Tu profites des repas avec tes amis, ta famille. Et tu profites en étant concentré sur les interactions sociales. Tu n’as plus de stress lié au repas que ça implique.
- Tu n’es plus en contrôle sur les repas : tu n’as pas besoin de connaître à l’avance ce que tu vas manger. Tu n’as plus besoin de l’anticiper ou de le compenser après.
- Tu réponds aux besoins de ton corps, tu es davantage connecté à ses signaux.
- Quand tu fais du sport, c’est vraiment dans un but de te faire du bien, de te vider la tête… mais pas pour compenser ton repas ou t’autoriser à manger.
- Tu sais te reposer, sans t’en vouloir, sans culpabiliser vis-à -vis de ton poids, de tes repas.
- Tu ne te limites plus sur les types d’aliments, tu n’évites plus certains aliments par peur.
- Tu sais qui tu es TOI, ta valeur. Tu n’associes plus ton poids à ta valeur, à ta personne. Tu as d’ailleurs changé tes standards de beauté.
- Tu n’as plus peur de prendre du poids, tu n’as plus d’obsession à ce sujet.
Voilà , c’est que quelques exemples, mais la liste peut être beaucoup plus longue et développée.
Par contre, ma vie n’est pas fluide et sans problème.
Ce que je veux dire, c’est que les personnes qui disent « tu gardes toujours des restes de TCA », je peux comprendre cette phrase. Du moins, voilĂ le sens que je lui donne :Â
Il peut m’arriver quand on est 1 semaine en vacances et qu’on enchaĂ®ne plusieurs restos, plusieurs barbecues, plusieurs journĂ©es avec des repas plus lourds, ça peut m’arriver de me dire « Oula, c’est peut-ĂŞtre un peu trop ». Ça pour moi, c’est une pensĂ©e culpabilisante. Mais en rĂ©alitĂ©, beaucoup de personnes l’ont, mĂŞme sans passif dans les TCA. Mais la diffĂ©rence, c’est qu’aujourd’hui, je ne donne plus de pouvoir Ă ces pensĂ©es. DĂ©jĂ , elles sont de plus en plus rares. Mais en plus de ça, je n’agis plus en consĂ©quence. Plus jamais, je ne vais me restreindre ou compenser car ça serait donner raison Ă ces pensĂ©es culpabilisantes. Donc voilĂ , je veux bien entendre qu’en effet, il peut y avoir des pensĂ©es, de façon plus ou moins intense (au dĂ©but, il y en a encore beaucoup, et peu Ă peu, de moins en moins surtout si tu n’y accordes plus d’importance). Mais par contre, la vraie guĂ©rison, pour moi, c’est de ne plus y mettre en place d’action destructrice en rĂ©ponse.
Et autre point que je voulais souligner : est-ce que j’aime mon corps à 100% ? Non. Je vais être honnête : non. Il y a des fois je me dis « oh punaise, faut que je me mette en maillot de bain, je suis pas super à l’aise ». Il y a des fois je regarde d’autres filles que je trouve trop belles et je les envie. Mais ça ne dure pas longtemps. Et surtout, pareil, je ne mets plus d’actions en place pour changer mon corps. Parce que je l’accepte. Et voilà , c’est ça le truc : ok je n’aime pas forcément mon corps à 100%. Par contre, je l’accepte. Mais une fois de plus, je pense que plein de gens n’aiment pas leur corps à 100% sans avoir un passif dans les TCA.
Donc voilà , j’espère que tu comprends bien que, c’est pas noir ou blanc la réponse. Et puis, encore une fois, réussir à arriver dans cette guérison totale, ça m’a demandé énormément de travail, sur de nombreux aspects et ç’a m’a pris du temps. Ça s’est fait PETIT à PETIT.
Mon histoire avec la quasi-guérison
On arrive au moment où je te parle de mon histoire avec la quasi-guérison.
En gros, en 2015, je suis tombée dans l’anorexie. En 2018, j’ai commencé à vachement bien en sortir. Jusqu’en 2019 où là , j’avais beaucoup moins de symptômes. Physiquement, j’avais repris le poids perdu. Je remangeais de tout, j’avais des amis. Avec mon copain, on allait à des repas, des soirées, des restos. En apparence, j’allais bien. Mais la réalité, c’est que de 2019 à 2020, j’avais toujours les mécanismes de l’anorexie. J’avais toujours les mêmes schémas de pensées. Je testais toujours de nouvelles méthodes pour essayer de perdre du poids. Dès que je faisais du sport, c’était dans l’objectif de changer mon corps. Quand j’étais invitée, la première chose à laquelle je pensais, c’était la nourriture qu’il y avait à cet événement (avant de penser à l’évènement social en lui-même). J’avais toujours beaucoup de stress et de préoccupations sur la nourriture et mon poids. C’est comme si j’étais guérie, MAIS, je savais qu’un jour, ça repartirait. Aujourd’hui, je dis ça avec le recul. À ce moment-là je ne le sentais pas concrètement.
Et bref, en 2021, j’arrive à Lyon. Je viens de Lille, mais je suis passée par Marseille avant d’être à Lyon. Donc déjà un déménagement entre 2 villes éloignées à gérer. Et là , nouveau travail : grosse période stressante, des nouvelles responsabilités.
Et fiouuuuuuu. Je ne m’en suis même pas rendu compte, mais BAM, un jour j’ai ouvert les yeux et Ohhh : ça y est j’étais retombée dans le contrôle.
Je recalculais la moindre calorie. Je mangeais très peu. Je refusais toute sortie sociale. J’étais constamment tendue, irritée. On s’embrouillait avec mon copain parce que je refusais d’avoir qui que ce soit chez moi pour pas avoir un repas non contrôlé. Je refaisais de l’hyperactivité à fond.
Enfin, j’avais totalement replongé.
Alors c’était une rechute, mais elle était quand même minime. Dans le sens où elle a été courte, genre 6 mois. Et j’ai très vite eu conscience des choses quand même.
Et puis, je ne suis pas retombée dans le stade où j’étais avant. Et puis, j’ai eu le bon réflexe de tout de suite me faire accompagner. Et finalement, c’est cette rechute qui m’a permis de me sortir TOTALEMENT de mon TCA. Parce que c’est là que justement j’ai pris conscience qu’il y a avait pas mal de choses qui me restaient, qu’il fallait travailler.
Et c’est pour ça d’ailleurs que je dis que les rechutes ne sont pas forcément négatives. Parce que les rechutes te permettent de travailler sur des choses dont tu n’avais pas encore travaillé, donc te t’amener encore plus loin dans ta guérison.
Et donc voilà , finalement, je suis sortie aussi assez rapidement de cette petite rechute. Parce que justement, c’est ce que je disais en début d’épisode. Tout ce que j’avais parcouru, travailler en amont… bah c’était énorme. Donc j’avais déjà bien travaillé sur beaucoup de choses, donc ça m’a servi évidemment pour sortir de cette rechute.
Comment savoir si tu es bloquée dedans ?
Les signes qui indiquent que tu es en quasi-guérison :
Une fois de plus, comme chaque personne vit son TCA Ă sa façon, il n’y a pas de liste prĂ©cise. Je vais te donner quelques signes pour t’éclairer, mais c’est non exhaustif :Â
- Tu respectes tes sensations de faim, mais avec des aliments que tu considères comme « sains » « sûres »
- Tu continues de calculer tes calories, de lire les étiquettes nutritionnelles
- Tu t’autorises des plaisirs, mais 1x par semaine ou que les jours où tu fais du sport
- Tu manges plus qu’avant, mais toujours moins que ce dont ton corps te réclame
- Tu vois toujours l’alimentation de façon dualiste « bon » ou « mauvais » ; « qui fait prendre du poids » ou « qui fait perdre du poids ».Â
- Tu as toujours du stress, des préoccupations quand tu es invitée quelque part
- Tu fais du sport pour mériter de manger ou compenser tes repas
- Tu continues d’avoir des routines étranges, ou des règles. Ça peut être vis-à -vis des heures de repas. Par exemple moi pendant longtemps je m’affamais dans la journée pour faire de gros repas le soir. Et je me protégeais en disant « bah non au final je mange dans les bonnes quantités » oui, mais en me restreignant toute la journée : il n’y a rien de sain à ça.
- Tu continues à avoir très peur de prendre du poids, à surveiller constamment ton poids
- Tu ne fais peut-être plus de sport à proprement parler, comme du cardio, mais tu continues peut-être l’hyperactivité via du ménage ou de longs trajets que tu t’imposes à la marche.
Il ne faut pas avoir TOUS les Ă©lĂ©ments de cette liste pour ĂŞtre en quasi-guĂ©rison. Pour moi, si tu as rien qu’un Ă©lĂ©ment de cette liste, c’est que tu n’as pas encore atteint la guĂ©rison totale. Mais c’est normal, ne t’en veux pas. Je le rappelle, ça prend du temps. Sois bienveillant avec toi-mĂŞme.
Alors comment se sortir de la quasi-guérison ?
Parce que OUI, tu peux te sortir de cette phase, peu importe le temps depuis lequel tu es dedans. C’est possible d’atteindre une guĂ©rison totale. MĂŞme si en effet, ça va prendre du temps, ça va se faire petit Ă petit.Â
Mais déjà , la première chose pour justement aussi avoir la prise de conscience : c’est de réussir à être honnête avec soi-même. Parce que pour travailler sur quelque chose, il faut avoir la prise de conscience en amont.

Donc vraiment, la première Ă©tape c’est d’être honnĂŞte avec toi-mĂŞme sur le fait qu’il y a encore des choses sur lesquelles travailler. Si tu as encore des règles, des restrictions, des routines en place qui sont Ă l’origine d’une anxiĂ©tĂ© sur ton poids, ton alimentation, ton corps… Bah, c’est que le travail n’est pas terminĂ©.Â
Une autre chose importante pour moi, c’est que tes proches soient au courant que le chemin n’est pas terminé. J’espère pour toi qu’ils s’éduquent eux-mêmes sur les TCA et qu’ils savent que la guérison ne se mesure pas à un poids rétabli. Mais c’est important de toi-même, de communiquer pour leur exprimer que oui, tu as encore besoin de soutien et t’aide, et que tu es toujours en lutte contre des mécanismes des TCA. Le but c’est de te sentir moins seule.
Et d’ailleurs, en parlant de solitude. Une autre chose ultra-importante c’est de t’entourer. En fait, je l’ai dit en parlant de mon histoire vis-à -vis de la quasi-guérison. Mais mon avantage c’est que j’ai eu la bonne idée de rapidement m’entourer. Donc vraiment, même si tu te sens pas légitime : tu l’es. Va chercher de l’aide, vraiment. Ne reste pas seul, va auprès de professionnels pour t’aider à en sortir totalement.
Et puis quelque chose de super important qui m’a par-dessus tout aidé : c’est de me rattacher à mes raisons de guérir. Mais ça n’importe quand ça doit t’aider. C’est pour ça d’ailleurs que je le propose dans le kit de guérison offert. Mais lister ses raisons de guérir + se les remémorer souvent ne les relisant régulièrement c’est indispensable.
Par exemple, dans mes raisons de guérir j’avais le fait de pouvoir profiter pleinement de mes amis, de ma famille. Est-ce que je pouvais le faire dans cette quasi-guérison ? Non. Dans mes raisons de guérir, j’avais aussi le fait de vivre de façon fluide avec mon copain. Et là , clairement, je ne pouvais pas non plus. Parce que j’avais toujours des prises de tête vis-à -vis de la nourriture, même vis-à -vis du fait que lui mangeait parfois moins que moi. Dans mes raisons de guérir, j’avais aussi le fait de vouloir être maman un jour. Et personnellement, je ne voulais pas être maman si j’avais toujours cette grosse fragilité parce que j’avais peur de transmettre à mes enfants cette relation malsaine que j’avais à mon corps, à la nourriture.
Donc voilà c’est mes propres motivations et évidemment, tu as les tiennes. Mais réécris-les si tu ne les as plus. Ou même, refais cet exercice parce que c’est normal que les raisons de guérir évoluent au fil du temps.
Ces aspects sur lesquels travailler pour sortir de ta quasi-guérison
Et donc je t’ai dit que pour sortir de cette quasi-guérison, j’ai travaillé sur des aspects sur lesquels je n’avais pas assez ou pas du tout travaillé.
Entre autres, il y avait le cĂ´tĂ© psychologique oĂą j’ai Ă©normĂ©ment travaillĂ© sur ma peur de grandir. J’ai beaucoup travaillĂ© sur ma relation Ă mes parents. J’ai aussi travaillĂ© beaucoup plus concrètement sur l’acceptation du corps et sur la construction de mon identitĂ© au-delĂ de mon apparence. Mais ça pour le coup c’est des choses que j’avais dĂ©jĂ commencĂ© Ă travailler depuis 2017. Et puis c’est aussi en travaillant sur la remise en question de l’idĂ©al de beautĂ© de la sociĂ©tĂ©, en me crĂ©ant un esprit critique vis-Ă -vis de la culture du rĂ©gime. Et un autre truc c’est que j’avais pas assez travaillĂ© sur la restructuration cĂ©rĂ©brale, donc le fait de “recâbler” mon cerveau sur des schĂ©mas de pensĂ©es sains et non pas ceux du TCA. Et sans restructuration, tu gardes toujours les mĂŞmes schĂ©mas de pensĂ©es en fait.
Donc voilĂ beaucoup de choses, variĂ©es. Mais qui m’ont Ă©tĂ© vraiment indispensables pour me sortir totalement de mes troubles alimentaires.Â
Et d’ailleurs, pour t’épauler, te guider dans ton propre chemin, tous ces aspects-lĂ et bien d’autres, je les propose dans le programme Butterfly Body. Donc c’est un programme pour t’aider Ă surmonter la peur de prendre du poids en travaillant sur tous les aspects du TCA : donc psychologique, nutritionnel, anti-compensation, acceptation du corps, crĂ©ation de ta propre identitĂ©, etc. Donc vraiment complet et CONCRET avec un ebook avec +55 exercices & mĂ©thodes Ă mettre en place. Donc voilĂ c’est un programme qui t’accompagne sur au moins 3 mois.Â
Un petit mot pour la fin ?

Ce que je peux dire en petit de fin c’est de vraiment, bah continuer de se battre jusqu’au bout. Parce que je te jure que ça vaut le coup. Tu as le droit de vivre pleinement, et pas Ă moitiĂ©. Parce que rester dans les mĂ©canismes du TCA, mĂŞme s’ils sont plus discrets, bah ça reste te couper de TOI, de TA VIE. Tu as le droit de VIVRE, et pas seulement d’exister. N’oublie pas quand mĂŞme de rester bienveillant avec toi-mĂŞme parce que ça prend du temps d’arriver Ă une guĂ©rison totale, ne te met pas de pression, tu as le temps. Et voilĂ , accorde-toi patience et bienveillance.Â
Personne ne mĂ©rite de « s’installer » dans une pĂ©riode de quasi-guĂ©rison. Et ça me tenait Ă cĹ“ur, vraiment, de parler de ce sujet et de mon point de vue sur la guĂ©rison des TCA. J’aimerais trop avoir vos retours. Donc n’hĂ©site pas Ă me laisser un commentaire ou Ă me MP sur Instagram 🙂Â
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